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MAYER Ariane 1 Conférence de D. Colon
MONASSE Hélène Histoire
PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11
LES FEMMES DANS LA SOCIETE EUROPEENNE DU SECOND XIXème
SIECLE
Le 2 mars 1848, le gouvernement provisoire de la Seconde République proclame le
suffrage universel pour tous les citoyens âgés de 21 ans. Or, en opposition à l’affirmation
qu’« il n’y a plus de prolétaires en France » le 19 mars, les dix-sept millions de femmes
françaises exclues du vote et donc du « peuple souverain » pourraient être qualifiées, selon la
brochure Femmes électeurs et éligibles, de nouveau prolétariat. Peut-on dès lors réduire la
place des femmes dans la société européenne, c'est-à-dire dans l’ensemble des pays d’Europe
occidentale qui présentent une certaine unité dans leur organisation, à celle d’un « second
prolétariat » avant la saignée démographique masculine de la Grande Guerre ?
Les femmes peuvent être définies comme les « femelles de l’être humain », mais leur
place en tant que genre et individus se construit dans une société, c’est-à-dire au dans
ensemble d’individus entre lesquels existent des rapports durables et organisés par des
représentations culturelles, établis en institutions et garantis par des sanctions. En ce sens, les
femmes composent un groupe disparate puisqu’elles sont définies par les fonctions familiales
de « la mère, la sœur, la femme et la fille » et par des différences sociales qui sont celles de la
société toute entière. Si le rôle des femmes se construit dans leur relation sociale, sont-elles
pour autant intégrées à la société européenne dans ses sphères publique et privée, en tant
qu’individus différenciés mais aussi en tant que groupe conscient de son existence ?
Si les femmes sont relativement marginalisées dans la sphère privée au milieu du
XIXème
siècle, les transformations de la société industrielle européenne permettent
l’émergence d’une élite féminine éduquée dont la volonté de « lutte de classe » pour une
intégration représente néanmoins un échec relatif.
Si les femmes sont au cœur de la société européenne du second XIXème
siècle, elles
n’en restent pas moins reléguées à la sphère privée. La femme apparaît en effet comme une
figure secondaire définie par rapport à l’homme et n’existe qu’en tant que fille, épouse et
mère. Le droit consacre cette vision des choses. En France par exemple, l’article 213 du Code
Civil qui reste en vigueur jusqu’en 1838 définit le statut des femmes en ces termes : « le mari
doit protection à sa femme. La femme doit obéissance à son mari ». En outre elle est
juridiquement irresponsable : on ne peut ni la punir ni la mettre en prison. De manière
générale, le rôle attribué à la femme mariée est à peu près le même dans toutes les sociétés
patriarcales de l’Europe du second XIXème
. La famille légitime est valorisée et l’infidélité
féminine sévèrement punie : l’adultère est considéré comme un délit dans les pays latins
notamment, même si l’adoption de nouveaux codes dans les pays anglo-saxons et scandinaves
–l’Allemagne en 1900 par exemple- conduit à ne plus le sanctionner. En outre, le devoir
conjugal autorise le mari à user de la violence envers son épouse. Après plusieurs années de
propagande de l’English Women’s Review, un Act de 1878 permet à la femme anglaise de
demander séparation des corps pour sévices graves. Enfin, la femme mariée est en ce second
XIXème
siècle civilement incapable. En effet, et jusqu’à la veille de la Seconde Guerre
Mondiale, la femme doit demander à son mari son autorisation pour exercer une profession. Il
en va de même pour se présenter à un examen, s’inscrire dans une université, ouvrir un
compte en banque, faire établir un passeport, se faire soigner et agir en justice. Ces règles
admettent néanmoins des dérogations : à partir de 1896 en Italie, l’autorisation délivrée par le
mari peut être générale ; en 1867 le Portugal décide que la femme sera associée à son époux
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PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11
dans la plupart des actes qui concernent les deux mariés. Mais ces évolutions restent
marginales : les femmes restent largement exclues de la sphère publique dans la société de la
seconde moitié du XIXème
siècle qui les célèbre dans leur rôle matriarcal.
La minorité des femmes consacrée par leur statut juridique est en effet renforcée par
les images que l’on exalte à cette période. La représentation de la femme se focalise en effet
autour de la figure de la mère et de sa fonction reproductrice. La mode est représentative de
cette conception: le corset sert ainsi à mettre en évidence la poitrine, symbole d'une femme
ayant le potentiel de bien nourrir ses bébés grâce à l'allaitement, et les hanches qui sont le
signe d'une grande fertilité. Mais, en ce second XIXème
siècle, la femme est aussi représentée
en référence au religieux : les soeurs en 1880 en France sont au nombre de 200 000 et
féminisent la sphère religieuse. Le culte marial est exacerbé par les apparitions de la Vierge
comme le 11 février 1858, pour Bernadette Soubirous à Lourdes. Les apparitions sont
déclarées authentiques par l’Eglise catholique, qui institutionnalise le culte marial en
proclamant le dogme de l’Immaculée Conception le 8 décembre 1854. Les femmes restent
donc pour l’essentiel fidèles à l’Eglise et le modèle de la mère et de l’épouse dévouée,
notamment, permet au mari d’asseoir sa domination. Enfin, certaines femmes travaillent et
rapportent au foyer un salaire d’appoint. Ce phénomène, diffus dans la sphère paysanne, ne
doit cependant pas s’entendre comme émancipateur de la femme. Le travail, qui reste dans la
plupart des cas un travail à domicile, se ramène en effet aux fonctions traditionnellement
associées à la femme : c’est le cas par exemple de la nourrice, de la bonne ou même
simplement de la femme venant en aide à son mari dans le cadre de sa propre profession. Il
s’agit donc principalement d’une activité dans le cadre privé.
Le statut social des femmes, réduites à un rôle privé et moral, se différencie cependant
fortement par les changements sociaux induits par la Révolution Industrielle.
En effet, la Révolution Industrielle en Europe dans la seconde moitié du XIXème
siècle
conduit à la fois à l’urbanisation et à la concentration industrielle. La différenciation entre les
sphères familiale et productrice qui en résulte réduit alors le rôle des épouses comme soutien
financier du foyer. La Révolution Industrielle marginalise donc paradoxalement une grande
part des femmes dans la population active : en 1890 en Allemagne, seules 12% des femmes
mariées en font partie, contre 50% des célibataires et 40% des veuves qui ont besoin de
moyens de subsistance. De plus, ces femmes sont peu intégrées aux activités masculines :
deux tiers des travailleuses françaises travaillent comme domestiques, couturières et ouvrières
du textile en 1880, des activités reposant sur des compétences ménagères et donc peu
rémunérées. L’activité féminine est donc d’une importance réduite et confère un statut social
marginalisé : les domestiques françaises – un million - peuvent notamment être renvoyées en
raison de leur grossesse jusqu’en 1909. La législation, tout en s’efforçant de protéger les
ouvrières, renforce pourtant souvent l’idée que les femmes sont destinées à rester des épouses
confinées à la sphère privée : ainsi, la loi du 2 novembre 1892 en France, en réduisant la
journée à 11 heures et en interdisant le travail de nuit, vise avant tout à favoriser la fonction
maternelle des femmes. Enfin, certaines lois comme les Contagious Diseases Acts de 1866
institutionnalisent l’exclusion sociale des 80000 prostituées londoniennes, en tolérant la
« traite des blanches » dans certaines villes.
Cependant, l’industrialisation européenne mène à de nouvelles activités qui requièrent
l’éducation des femmes, et donc l’individualisation de nouvelles « élites » féminines. Ainsi, la
loi Camille Sée le 21 décembre 1880 pour l’enseignement secondaire, puis les lois Ferry du
16 juillet 1881 et du 28 mars 1882 pour l’enseignement primaire gratuit et obligatoire,
MAYER Ariane 3 Conférence de D. Colon
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PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11
permettent une éducation féminine, et ce majoritairement par des institutrices issues des
écoles normales créées en 1879. Le développement de l’éducation permet alors aux filles de la
petite et moyenne bourgeoisie de s’intégrer à l’administration publique ou privée, notamment
grâce à l’invention de la machine à écrire en 1883 : de 6000 en 1881, les employées de
bureaux britanniques passent ainsi à 146000 en 1911. Ces activités permettent alors aux
femmes qualifiées de gagner un certain statut social individuel : en majorité célibataires, les
fonctionnaires ne sont ni sous la tutelle d’un époux, ni sous la dépendance financière d’un
parent masculin. L’autonomisation de ces femmes, qui ne sont plus réduites à une fonction
maternelle, se répercute dans la classe bourgeoise avec la réduction du nombre de naissances.
L’image des femmes bourgeoises évolue alors vers la reconnaissance sociale de leur
individualité : la législation permet l’accès des épouses britanniques à la propriété dès 1857,
mais aussi des magasins sont conçus pour elles comme le Bon Marché en 1853, et la
bicyclette leur procure une certaine liberté de mouvement et d’habillement. L’élite des
femmes bourgeoises peut alors s’exprimer et être reconnue au cœur de la société européenne,
comme le montre la succession des prix Nobel de la paix de Bertha von Suttner en 1905, de
littérature de Selma Lagerlöf en 1909, et de chimie de Marie Curie en 1911.
Ainsi, certaines femmes profitent des changements sociaux pour s’intégrer, grâce à
une éducation équivalente à celle des hommes, mais la majorité des femmes reste
marginalisée économiquement et face aux représentations sociales masculines.
C'est avec l'émergence de cette élite féminine et de la conscience d'un statut à
revendiquer au sein de la société, que les femmes en tant qu'individus peuvent s'insérer dans
un groupe social, une « classe » féminine. En effet, au cours du dernier tiers du XIXème
siècle,
une minorité de femmes commence à participer aux événements politiques qui se déroulent en
Europe, et d'abord aux côtés des hommes qui en ont longtemps été les acteurs exclusifs. C’est
le cas en France lors de la Commune de Paris, lorsque celles-ci s’impliquent pour la défense
de la ville et se battent sur les barricades pendant la semaine sanglante. Par cette intervention
au service d'une cause politique, la première organisation de masse des femmes voit le jour
sous la Commune. Se crée alors la figure d'une femme à la fois engagée dans la lutte féministe
et dans le républicanisme, incarnée par Louise Michel qui se bat pour une république
démocratique. Elle préside le Comité de vigilance des femmes de Montmartre, avant d'être
condamnée à la déportation en 1873 puis libérée par la loi d'amnistie du 12 juillet 1880. Une
couche de femmes actives et combatives se construit donc, d'une part par le biais des progrès
législatifs en Europe en ce qui concerne leur éducation, et d'autre part grâce à leurs
engagements politiques aux côtés des hommes, par lesquels elles manifestent leur aptitude à
jouer un rôle citoyen. Cette prise de conscience d'appartenance à un statut à part entière,
capable d'agir, va les inciter à mener d'elles-mêmes un combat, cette fois-ci pour l'insertion de
ce statut dans la société. Les moyens d'action de ce féminisme sont en premier lieu politiques
et s'axent vers l'obtention du droit de vote, qui ferait pénétrer les femmes dans la sphère
publique. S'organisant en associations, telles que le suffragisme britannique ou la Société pour
la revendication des droits civils de la femme fondée en 1869 par Léodile Champseix, la lutte
féministe se fédère au niveau international, notamment par l'inauguration en 1878 du Congrès
international du droit des femmes qui concentre ses efforts sur l'amélioration de leurs
conditions de vie au quotidien. Les femmes revendiquent leur participation à la vie citoyenne
également par la presse: Marguerite Durand crée La Fronde, quotidien entièrement rédigé et
fabriqué par des femmes, le 9 décembre 1897.
Pour autant, ce combat ne parvient pas, à court terme, à la convergence des droits des
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PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11
femmes avec ceux des hommes ni à l'égalisation des deux sexes dans la société. Ceci est dû à
des oppositions, et en premier lieu la division entre les femmes instruites et militantes, et une
large majorité passive voire résignée. Certaines femmes éduquées sont même hostiles à leur
propre droit de vote en raison de leur vision traditionaliste du rôle féminin. En Grande-
Bretagne, Humphrey Ward, Lady Randolph Churchill et Beatrice Potter signent ainsi en 1889
une pétition selon laquelle les femmes seraient inaptes à exercer le pouvoir ou les mêmes
tâches que les hommes. Le mouvement est donc loin d'être unanime. Les oppositions sont
également politiques: par exemple, le syndicalisme et le marxisme condamnent l'insertion des
femmes dans l'emploi, en 1864, lors du Congrès de Genève de la Première Internationale, et
une partie du libéralisme est hostile aux lois instituant une protection par l'Etat du statut
particulier des femmes dans l'emploi. L'image et la représentation mentale de la femme en
tant qu'épouse ou mère, ayant un rôle purement domestique, demeure majoritaire dans
l'opinion européenne. Des œuvres littéraires, telles que celles du britannique Ruskin,
véhiculent encore l'idée d'une femme destinée à la sphère privée, dont les qualités de
« douceur », d' « affection » et d' « attachement au foyer » seraient incompatibles avec une
intégration dans la vie politique ou active. Tandis que les études freudiennes parlent
d’« hystérie » féminine, les pays catholiques tels que la France, l'Italie et l'Autriche, restent
empreints de la conception d'une épouse pieuse, soumise et charitable transmise par l'Église.
A la fin du XIXème
siècle, la construction d'une place des femmes dans la société est donc
relative à l'évolution de chaque pays.
La place et le rôle des femmes dans la société européenne demeurent donc marginaux
dans le second XIXème
siècle malgré leur conscience de former un groupe social dont l'objectif
est de s'intégrer avec ses particularités au sein d'un ensemble organisé d'individus. La forte
hétérogénéité qui caractérise ce groupe, la persistance d’une image et d’un statut traditionnel,
mais aussi les freins politiques et légaux relatifs à chaque pays quant à l’insertion dans la
sphère publique, placent le processus d'autonomisation sociale des femmes comme une
échéance de long terme. De manière générale, l’intégration dans la société, liée au succès du
mouvement féministe, se matérialise par la conquête du droit de vote en trois phases : avant la
Grande Guerre en Finlande en 1906 puis en Norvège en 1910 ; puis grâce à l’autonomisation
relative des femmes liée aux deux guerres mondiales. Ainsi la Grande-Bretagne octroie le
droit de vote aux femmes de plus de trente ans en 1918 et la France n’accorde la plénitude du
suffrage universel qu’en 1944.
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MONASSE Hélène Histoire
PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11
Bibliographie
Ouvrages généraux
G. Duby, M. Perrot, Histoire des femmes en Occident, tome 4 : le XIXème
siècle, Plon, Paris, 1991.
C. Faure, Encyclopédie politique et historique des femmes, Europe, Amérique
du Nord, Paris, PUF, 1997.
M. Ephesia, La place des femmes. Les enjeux de l’identité et de l’égalité au
regard de la science sociale, La Découverte, Paris, 1995.
K. Offen, European Feminisms 1700-1950 A Political History, Stanford
University Press, Standford California, 2000.
M. Riot-Sarcey, Histoire du féminisme, « Repères », La Découverte, Paris,
2002 (Chapitres 2 à 4, pp. 39-75).
E. J. Hobsbawm, L’ère des Empires 1875-1914, « Pluriel », Hachette
littératures, Fayard, 1989 (Chapitre 8, pp. 250-283).
Ouvrages spécialisés
A. Martin-Fugier, La place des bonnes, la domesticité féminine à Paris en
1900, Collection Tempus, Editions Perrin, Paris, 1979.
F. Faÿ-Sallois, Les nourrices à Paris au XIXème
siècle, Histoire Payot, Paris,
1997.
F. Battagliola, Histoire du travail des femmes, « Repères », Editions La
Découverte, Paris, 2000 (Chapitres 1 à 4, pp. 3-58).
M. Guilbert, Les femmes et l’organisation syndicale avant 1914, Paris,
Editions du CNRS, 1966.
M.-H. Hocquard, Féminisme et syndicalisme en Fracne, Paris, Anthropos,
1978.
C. Cosnier, Le silence des filles, de l’aiguille à la plume, Fayard, Paris, 2001.
A. Corbin, Les filles de noce. Misère sexuelle et prostitution au XIXème
siècle,
Fayard, Paris, 1978.
MAYER Ariane 6 Conférence de D. Colon
MONASSE Hélène Histoire
PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11
L. Lee Down, L’inégalité à la chaîne, Albin Michel, Paris, 2002.
Périodiques
P. Boutry, « Marie, la grande consolatrice de la France au XIXème
siècle »,
L’Histoire N°50, Novembre 1982, pp.30-39.
J. Rabaut, « Ah, la belle époque du corset ! », L’Histoire N° 45, Mai 1982,
pp.88-91.
L’Histoire N° 245 Spécial « Les femmes : 5000 ans pour l’égalité », Juin-Août
2000
- Michelle Perrot, « Guerre des sexes et lutte des classes », pp. 74-77
- Yannick Ripa, « Madame ou Mademoiselle ? », pp.78-81.
M. Perrot, « 1848 : la Révolution des femmes », L’Histoire N°218, pp.62-67.
Documents
Mme Bovary, Flaubert (conditions de vie d’une bourgeoise de province)
Germinal, Zola (La Maheude, personnage gréviste mineur)
Au bonheur des dames, Zola (la situation des vendeuses dans les grands
magasins, mais aussi l’importance des femmes de la haute bourgeoisie dans les
choix de mode)
Nana, Zola (la prostitution)
Une Vie, Maupassant (éducation et condition de femme mariée d’une
aristocrate de Normandie : aliénation du corps de la femme, soumission au
père puis au mari)
La Mère aux Monstres, Maupassant (nouvelle sur le statut de misère des
bonnes)
La maison de poupée, Ibsen (ou l’émancipation de la femme bourgeoise en
Norvège, une pièce sur l’individualisation et longtemps regardée comme
féministe) 1879.
Un cœur simple, Flaubert (la vie de la servante Félicité)
Bécassine 1er
album 1913(publiée dès 1906, image de la bretonne servante
dévouée)
MAYER Ariane 7 Conférence de D. Colon
MONASSE Hélène Histoire
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Femmes

  • 1. MAYER Ariane 1 Conférence de D. Colon MONASSE Hélène Histoire PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11 LES FEMMES DANS LA SOCIETE EUROPEENNE DU SECOND XIXème SIECLE Le 2 mars 1848, le gouvernement provisoire de la Seconde République proclame le suffrage universel pour tous les citoyens âgés de 21 ans. Or, en opposition à l’affirmation qu’« il n’y a plus de prolétaires en France » le 19 mars, les dix-sept millions de femmes françaises exclues du vote et donc du « peuple souverain » pourraient être qualifiées, selon la brochure Femmes électeurs et éligibles, de nouveau prolétariat. Peut-on dès lors réduire la place des femmes dans la société européenne, c'est-à-dire dans l’ensemble des pays d’Europe occidentale qui présentent une certaine unité dans leur organisation, à celle d’un « second prolétariat » avant la saignée démographique masculine de la Grande Guerre ? Les femmes peuvent être définies comme les « femelles de l’être humain », mais leur place en tant que genre et individus se construit dans une société, c’est-à-dire au dans ensemble d’individus entre lesquels existent des rapports durables et organisés par des représentations culturelles, établis en institutions et garantis par des sanctions. En ce sens, les femmes composent un groupe disparate puisqu’elles sont définies par les fonctions familiales de « la mère, la sœur, la femme et la fille » et par des différences sociales qui sont celles de la société toute entière. Si le rôle des femmes se construit dans leur relation sociale, sont-elles pour autant intégrées à la société européenne dans ses sphères publique et privée, en tant qu’individus différenciés mais aussi en tant que groupe conscient de son existence ? Si les femmes sont relativement marginalisées dans la sphère privée au milieu du XIXème siècle, les transformations de la société industrielle européenne permettent l’émergence d’une élite féminine éduquée dont la volonté de « lutte de classe » pour une intégration représente néanmoins un échec relatif. Si les femmes sont au cœur de la société européenne du second XIXème siècle, elles n’en restent pas moins reléguées à la sphère privée. La femme apparaît en effet comme une figure secondaire définie par rapport à l’homme et n’existe qu’en tant que fille, épouse et mère. Le droit consacre cette vision des choses. En France par exemple, l’article 213 du Code Civil qui reste en vigueur jusqu’en 1838 définit le statut des femmes en ces termes : « le mari doit protection à sa femme. La femme doit obéissance à son mari ». En outre elle est juridiquement irresponsable : on ne peut ni la punir ni la mettre en prison. De manière générale, le rôle attribué à la femme mariée est à peu près le même dans toutes les sociétés patriarcales de l’Europe du second XIXème . La famille légitime est valorisée et l’infidélité féminine sévèrement punie : l’adultère est considéré comme un délit dans les pays latins notamment, même si l’adoption de nouveaux codes dans les pays anglo-saxons et scandinaves –l’Allemagne en 1900 par exemple- conduit à ne plus le sanctionner. En outre, le devoir conjugal autorise le mari à user de la violence envers son épouse. Après plusieurs années de propagande de l’English Women’s Review, un Act de 1878 permet à la femme anglaise de demander séparation des corps pour sévices graves. Enfin, la femme mariée est en ce second XIXème siècle civilement incapable. En effet, et jusqu’à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, la femme doit demander à son mari son autorisation pour exercer une profession. Il en va de même pour se présenter à un examen, s’inscrire dans une université, ouvrir un compte en banque, faire établir un passeport, se faire soigner et agir en justice. Ces règles admettent néanmoins des dérogations : à partir de 1896 en Italie, l’autorisation délivrée par le mari peut être générale ; en 1867 le Portugal décide que la femme sera associée à son époux
  • 2. MAYER Ariane 2 Conférence de D. Colon MONASSE Hélène Histoire PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11 dans la plupart des actes qui concernent les deux mariés. Mais ces évolutions restent marginales : les femmes restent largement exclues de la sphère publique dans la société de la seconde moitié du XIXème siècle qui les célèbre dans leur rôle matriarcal. La minorité des femmes consacrée par leur statut juridique est en effet renforcée par les images que l’on exalte à cette période. La représentation de la femme se focalise en effet autour de la figure de la mère et de sa fonction reproductrice. La mode est représentative de cette conception: le corset sert ainsi à mettre en évidence la poitrine, symbole d'une femme ayant le potentiel de bien nourrir ses bébés grâce à l'allaitement, et les hanches qui sont le signe d'une grande fertilité. Mais, en ce second XIXème siècle, la femme est aussi représentée en référence au religieux : les soeurs en 1880 en France sont au nombre de 200 000 et féminisent la sphère religieuse. Le culte marial est exacerbé par les apparitions de la Vierge comme le 11 février 1858, pour Bernadette Soubirous à Lourdes. Les apparitions sont déclarées authentiques par l’Eglise catholique, qui institutionnalise le culte marial en proclamant le dogme de l’Immaculée Conception le 8 décembre 1854. Les femmes restent donc pour l’essentiel fidèles à l’Eglise et le modèle de la mère et de l’épouse dévouée, notamment, permet au mari d’asseoir sa domination. Enfin, certaines femmes travaillent et rapportent au foyer un salaire d’appoint. Ce phénomène, diffus dans la sphère paysanne, ne doit cependant pas s’entendre comme émancipateur de la femme. Le travail, qui reste dans la plupart des cas un travail à domicile, se ramène en effet aux fonctions traditionnellement associées à la femme : c’est le cas par exemple de la nourrice, de la bonne ou même simplement de la femme venant en aide à son mari dans le cadre de sa propre profession. Il s’agit donc principalement d’une activité dans le cadre privé. Le statut social des femmes, réduites à un rôle privé et moral, se différencie cependant fortement par les changements sociaux induits par la Révolution Industrielle. En effet, la Révolution Industrielle en Europe dans la seconde moitié du XIXème siècle conduit à la fois à l’urbanisation et à la concentration industrielle. La différenciation entre les sphères familiale et productrice qui en résulte réduit alors le rôle des épouses comme soutien financier du foyer. La Révolution Industrielle marginalise donc paradoxalement une grande part des femmes dans la population active : en 1890 en Allemagne, seules 12% des femmes mariées en font partie, contre 50% des célibataires et 40% des veuves qui ont besoin de moyens de subsistance. De plus, ces femmes sont peu intégrées aux activités masculines : deux tiers des travailleuses françaises travaillent comme domestiques, couturières et ouvrières du textile en 1880, des activités reposant sur des compétences ménagères et donc peu rémunérées. L’activité féminine est donc d’une importance réduite et confère un statut social marginalisé : les domestiques françaises – un million - peuvent notamment être renvoyées en raison de leur grossesse jusqu’en 1909. La législation, tout en s’efforçant de protéger les ouvrières, renforce pourtant souvent l’idée que les femmes sont destinées à rester des épouses confinées à la sphère privée : ainsi, la loi du 2 novembre 1892 en France, en réduisant la journée à 11 heures et en interdisant le travail de nuit, vise avant tout à favoriser la fonction maternelle des femmes. Enfin, certaines lois comme les Contagious Diseases Acts de 1866 institutionnalisent l’exclusion sociale des 80000 prostituées londoniennes, en tolérant la « traite des blanches » dans certaines villes. Cependant, l’industrialisation européenne mène à de nouvelles activités qui requièrent l’éducation des femmes, et donc l’individualisation de nouvelles « élites » féminines. Ainsi, la loi Camille Sée le 21 décembre 1880 pour l’enseignement secondaire, puis les lois Ferry du 16 juillet 1881 et du 28 mars 1882 pour l’enseignement primaire gratuit et obligatoire,
  • 3. MAYER Ariane 3 Conférence de D. Colon MONASSE Hélène Histoire PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11 permettent une éducation féminine, et ce majoritairement par des institutrices issues des écoles normales créées en 1879. Le développement de l’éducation permet alors aux filles de la petite et moyenne bourgeoisie de s’intégrer à l’administration publique ou privée, notamment grâce à l’invention de la machine à écrire en 1883 : de 6000 en 1881, les employées de bureaux britanniques passent ainsi à 146000 en 1911. Ces activités permettent alors aux femmes qualifiées de gagner un certain statut social individuel : en majorité célibataires, les fonctionnaires ne sont ni sous la tutelle d’un époux, ni sous la dépendance financière d’un parent masculin. L’autonomisation de ces femmes, qui ne sont plus réduites à une fonction maternelle, se répercute dans la classe bourgeoise avec la réduction du nombre de naissances. L’image des femmes bourgeoises évolue alors vers la reconnaissance sociale de leur individualité : la législation permet l’accès des épouses britanniques à la propriété dès 1857, mais aussi des magasins sont conçus pour elles comme le Bon Marché en 1853, et la bicyclette leur procure une certaine liberté de mouvement et d’habillement. L’élite des femmes bourgeoises peut alors s’exprimer et être reconnue au cœur de la société européenne, comme le montre la succession des prix Nobel de la paix de Bertha von Suttner en 1905, de littérature de Selma Lagerlöf en 1909, et de chimie de Marie Curie en 1911. Ainsi, certaines femmes profitent des changements sociaux pour s’intégrer, grâce à une éducation équivalente à celle des hommes, mais la majorité des femmes reste marginalisée économiquement et face aux représentations sociales masculines. C'est avec l'émergence de cette élite féminine et de la conscience d'un statut à revendiquer au sein de la société, que les femmes en tant qu'individus peuvent s'insérer dans un groupe social, une « classe » féminine. En effet, au cours du dernier tiers du XIXème siècle, une minorité de femmes commence à participer aux événements politiques qui se déroulent en Europe, et d'abord aux côtés des hommes qui en ont longtemps été les acteurs exclusifs. C’est le cas en France lors de la Commune de Paris, lorsque celles-ci s’impliquent pour la défense de la ville et se battent sur les barricades pendant la semaine sanglante. Par cette intervention au service d'une cause politique, la première organisation de masse des femmes voit le jour sous la Commune. Se crée alors la figure d'une femme à la fois engagée dans la lutte féministe et dans le républicanisme, incarnée par Louise Michel qui se bat pour une république démocratique. Elle préside le Comité de vigilance des femmes de Montmartre, avant d'être condamnée à la déportation en 1873 puis libérée par la loi d'amnistie du 12 juillet 1880. Une couche de femmes actives et combatives se construit donc, d'une part par le biais des progrès législatifs en Europe en ce qui concerne leur éducation, et d'autre part grâce à leurs engagements politiques aux côtés des hommes, par lesquels elles manifestent leur aptitude à jouer un rôle citoyen. Cette prise de conscience d'appartenance à un statut à part entière, capable d'agir, va les inciter à mener d'elles-mêmes un combat, cette fois-ci pour l'insertion de ce statut dans la société. Les moyens d'action de ce féminisme sont en premier lieu politiques et s'axent vers l'obtention du droit de vote, qui ferait pénétrer les femmes dans la sphère publique. S'organisant en associations, telles que le suffragisme britannique ou la Société pour la revendication des droits civils de la femme fondée en 1869 par Léodile Champseix, la lutte féministe se fédère au niveau international, notamment par l'inauguration en 1878 du Congrès international du droit des femmes qui concentre ses efforts sur l'amélioration de leurs conditions de vie au quotidien. Les femmes revendiquent leur participation à la vie citoyenne également par la presse: Marguerite Durand crée La Fronde, quotidien entièrement rédigé et fabriqué par des femmes, le 9 décembre 1897. Pour autant, ce combat ne parvient pas, à court terme, à la convergence des droits des
  • 4. MAYER Ariane 4 Conférence de D. Colon MONASSE Hélène Histoire PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11 femmes avec ceux des hommes ni à l'égalisation des deux sexes dans la société. Ceci est dû à des oppositions, et en premier lieu la division entre les femmes instruites et militantes, et une large majorité passive voire résignée. Certaines femmes éduquées sont même hostiles à leur propre droit de vote en raison de leur vision traditionaliste du rôle féminin. En Grande- Bretagne, Humphrey Ward, Lady Randolph Churchill et Beatrice Potter signent ainsi en 1889 une pétition selon laquelle les femmes seraient inaptes à exercer le pouvoir ou les mêmes tâches que les hommes. Le mouvement est donc loin d'être unanime. Les oppositions sont également politiques: par exemple, le syndicalisme et le marxisme condamnent l'insertion des femmes dans l'emploi, en 1864, lors du Congrès de Genève de la Première Internationale, et une partie du libéralisme est hostile aux lois instituant une protection par l'Etat du statut particulier des femmes dans l'emploi. L'image et la représentation mentale de la femme en tant qu'épouse ou mère, ayant un rôle purement domestique, demeure majoritaire dans l'opinion européenne. Des œuvres littéraires, telles que celles du britannique Ruskin, véhiculent encore l'idée d'une femme destinée à la sphère privée, dont les qualités de « douceur », d' « affection » et d' « attachement au foyer » seraient incompatibles avec une intégration dans la vie politique ou active. Tandis que les études freudiennes parlent d’« hystérie » féminine, les pays catholiques tels que la France, l'Italie et l'Autriche, restent empreints de la conception d'une épouse pieuse, soumise et charitable transmise par l'Église. A la fin du XIXème siècle, la construction d'une place des femmes dans la société est donc relative à l'évolution de chaque pays. La place et le rôle des femmes dans la société européenne demeurent donc marginaux dans le second XIXème siècle malgré leur conscience de former un groupe social dont l'objectif est de s'intégrer avec ses particularités au sein d'un ensemble organisé d'individus. La forte hétérogénéité qui caractérise ce groupe, la persistance d’une image et d’un statut traditionnel, mais aussi les freins politiques et légaux relatifs à chaque pays quant à l’insertion dans la sphère publique, placent le processus d'autonomisation sociale des femmes comme une échéance de long terme. De manière générale, l’intégration dans la société, liée au succès du mouvement féministe, se matérialise par la conquête du droit de vote en trois phases : avant la Grande Guerre en Finlande en 1906 puis en Norvège en 1910 ; puis grâce à l’autonomisation relative des femmes liée aux deux guerres mondiales. Ainsi la Grande-Bretagne octroie le droit de vote aux femmes de plus de trente ans en 1918 et la France n’accorde la plénitude du suffrage universel qu’en 1944.
  • 5. MAYER Ariane 5 Conférence de D. Colon MONASSE Hélène Histoire PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11 Bibliographie Ouvrages généraux G. Duby, M. Perrot, Histoire des femmes en Occident, tome 4 : le XIXème siècle, Plon, Paris, 1991. C. Faure, Encyclopédie politique et historique des femmes, Europe, Amérique du Nord, Paris, PUF, 1997. M. Ephesia, La place des femmes. Les enjeux de l’identité et de l’égalité au regard de la science sociale, La Découverte, Paris, 1995. K. Offen, European Feminisms 1700-1950 A Political History, Stanford University Press, Standford California, 2000. M. Riot-Sarcey, Histoire du féminisme, « Repères », La Découverte, Paris, 2002 (Chapitres 2 à 4, pp. 39-75). E. J. Hobsbawm, L’ère des Empires 1875-1914, « Pluriel », Hachette littératures, Fayard, 1989 (Chapitre 8, pp. 250-283). Ouvrages spécialisés A. Martin-Fugier, La place des bonnes, la domesticité féminine à Paris en 1900, Collection Tempus, Editions Perrin, Paris, 1979. F. Faÿ-Sallois, Les nourrices à Paris au XIXème siècle, Histoire Payot, Paris, 1997. F. Battagliola, Histoire du travail des femmes, « Repères », Editions La Découverte, Paris, 2000 (Chapitres 1 à 4, pp. 3-58). M. Guilbert, Les femmes et l’organisation syndicale avant 1914, Paris, Editions du CNRS, 1966. M.-H. Hocquard, Féminisme et syndicalisme en Fracne, Paris, Anthropos, 1978. C. Cosnier, Le silence des filles, de l’aiguille à la plume, Fayard, Paris, 2001. A. Corbin, Les filles de noce. Misère sexuelle et prostitution au XIXème siècle, Fayard, Paris, 1978.
  • 6. MAYER Ariane 6 Conférence de D. Colon MONASSE Hélène Histoire PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11 L. Lee Down, L’inégalité à la chaîne, Albin Michel, Paris, 2002. Périodiques P. Boutry, « Marie, la grande consolatrice de la France au XIXème siècle », L’Histoire N°50, Novembre 1982, pp.30-39. J. Rabaut, « Ah, la belle époque du corset ! », L’Histoire N° 45, Mai 1982, pp.88-91. L’Histoire N° 245 Spécial « Les femmes : 5000 ans pour l’égalité », Juin-Août 2000 - Michelle Perrot, « Guerre des sexes et lutte des classes », pp. 74-77 - Yannick Ripa, « Madame ou Mademoiselle ? », pp.78-81. M. Perrot, « 1848 : la Révolution des femmes », L’Histoire N°218, pp.62-67. Documents Mme Bovary, Flaubert (conditions de vie d’une bourgeoise de province) Germinal, Zola (La Maheude, personnage gréviste mineur) Au bonheur des dames, Zola (la situation des vendeuses dans les grands magasins, mais aussi l’importance des femmes de la haute bourgeoisie dans les choix de mode) Nana, Zola (la prostitution) Une Vie, Maupassant (éducation et condition de femme mariée d’une aristocrate de Normandie : aliénation du corps de la femme, soumission au père puis au mari) La Mère aux Monstres, Maupassant (nouvelle sur le statut de misère des bonnes) La maison de poupée, Ibsen (ou l’émancipation de la femme bourgeoise en Norvège, une pièce sur l’individualisation et longtemps regardée comme féministe) 1879. Un cœur simple, Flaubert (la vie de la servante Félicité) Bécassine 1er album 1913(publiée dès 1906, image de la bretonne servante dévouée)
  • 7. MAYER Ariane 7 Conférence de D. Colon MONASSE Hélène Histoire PETITDEMANGE Emmanuelle Séance 11