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dossier bois4-Terre sauvage/Arbes et forêts-septembre 2013
- 1. Planchers, toitures,
ustensiles de cuisine,
meubles d’intérieur
ou d’extérieur, jouets,
matériau de chauffage,
le bois envahit toutes
les pièces et tous
les recoins de nos maisons.
Chaleureux, coloré, souple
et résistant, il s’adapte
à tous nos besoins.
© E. Carcano
Le bois
chez soi
bois
Arbres et forêts
40 septembre 2013
Arbres et forêts
41 septembre 2013
- 2. Le bois
chez soi
3
37
Pour les toits
et les façades
©
Cla
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août 201
nati,
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uci
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A
ppelées bardeaux ou
tavaillons, ces planchettes
de bois ont été utilisées pour
couvrir les toitures et protéger
les façades des maisons
par des générations de
montagnards, de Scandinaves,
d’Européens du Centre et de
l’Est, de Réunionnais ou de
Normands… C’est dire si ce
type de couverture est capable
de faire face à des conditions
climatiques diverses. Tombés
en désuétude et remplacés par
la tuile (ou la tôle), les bardeaux
et les tavaillons reviennent
en force dans les bâtiments
traditionnels, mais aussi
contemporains.
Pour se sentir bien
L
E. Carcano
es isolants en fibres de bois (ou laine
de bois) proviennent du défibrage
des bois sans valeur, issus des travaux
sylvicoles ou des chutes des scieries. Non
irritant à la découpe, résistant au feu et ne
dégageant pas de fumées toxiques, c’est
aussi un matériau respirant, régulateur
d’humidité, qui offre d’excellentes
performances acoustiques et thermiques.
Ce sont des panneaux en fibres de bois
qui ont été utilisés pour le refuge du
Goûter, à près de 4 000 mètres d’altitude,
sur la route du sommet du Mont-Blanc !
Arbres et forêts
Il est possible désormais de réaliser une maison tout en bois, en
intérieur comme en extérieur, du sol au plafond, et même jusqu’au toit !
42 septembre 2013
O
n ne présente plus
le plancher en bois,
qu’il soit classiquement
cloué sur lambourdes
ou collé, flottant
et clipsable, qu’il soit
massif ou contrecollé,
ou encore marqueté,
lasuré, verni, ciré,
peint… Souple, élégant
et intemporel, il ne craint
pas l’usage intense des dance
floors, ni l’humidité des salles
de bains. Trop peu connu et utilisé :
le bois debout, superbe et résistant. On l’utilise pour
les sols de grand passage (dans les musées ou les galeries)
et pour les billots à découper.
© R. Helle / Signatures
Associée à la paille, l’ossature en bois tombait
alors sous le sens. « Et puis cela me rappelait les
cabanes qu’on faisait quand on était gamins »,
ajoute-t-il. L’autoconstructeur a opté pour du
pin Douglas, choisi chez un scieur de la région :
« Disponible pas trop loin, pas trop cher, cette essence
présente de bonnes caractéristiques mécaniques, en
particulier de résistance à la compression, et on peut
l’utiliser également en bardage. »
Le chantier avance, pas tout à fait assez vite à
son goût. Car Serge Boyat fait tout. Il estime
en effet difficile de trouver les artisans adéquats : « Il va falloir du temps pour former les
professionnels, redécouvrir des techniques. Alors
qu’aujourd’hui, toutes les maisons devraient être
faites en bois ! » l
a
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r/F
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« Toutes les maisons devraient
être en bois »
« Le bois est une matière facile et rapide à mettre
en œuvre, très isolante et qui stocke le C02 ». Avant
de se rendre à ce qu’il appelle une « évidence »
pour la réalisation de l’extension de sa maison
de Villeurbanne, Serge Boyat, autoconstructeur
et membre de l’association des Castors RhôneAlpes, pensait plus classiquement avoir recours
à la brique monomur pour son inertie. « Cependant, outre qu’elle représente beaucoup d’énergie
grise*, la brique exigeait une isolation supplémentaire », précise-t-il. Ce dessinateur industriel, qui
avait déjà participé à la construction de quatre
maisons neuves, découvre au gré de ses nombreuses lectures le pouvoir isolant de la paille.
Sous nos pieds
ale
*L’énergie grise correspond
à l’énergie « cachée » dans
un produit, c’est-à-dire celle
qu’il a fallu pour l’extraire
de la nature ou le cultiver,
le fabriquer, l’emballer
et le transporter.
Pur cocon
©
L’industrialisation
de la filière
et les techniques
employées autorisent
la préfabrication
de panneaux en atelier.
La construction
proprement dite est ainsi
plus rapide,
ce qui s’avère moins
contraignant que la
maçonnerie, davantage
dépendante de la météo.
Pour la structure
L
égère, isolante, préfabriquée en atelier, l’ossature
en bois permet des chantiers rapides, en filière
sèche et sans nuisance (peu de bruit et de poussière).
Des atouts appréciés dans les secteurs d’habitat
dense, pour les extensions et les surélévations
de bâtiments existants, ou quand les délais sont
contraints. La technique commence même à prendre
de la hauteur en France : jusqu’à huit étages !
Revêtus de terre cuite, d’alliages bois-résine, voire
de béton, nombre de bâtiments en structure en bois
ne se distinguent en apparence pas des autres.
Arbres et forêts
43 septembre 2013
- 3. Le bois
chez soi
©
Ga
lo
ah
hk
uc
Pour la dive bouteille
Q
ue serait le vin sans le bois ? Les merrandiers
sont capables d’offrir des fortunes pour
les plus beaux bois de chêne, qui serviront
à fabriquer tonneaux et foudres pour le
vieillissement des vins et alcools. Pour répondre
au goût des vins tanniques, certains viticulteurs
n’hésitent pas d’ailleurs à ajouter des copeaux
dans leurs vendanges pour leur donner davantage
de « corps ». Le liège, malgré le risque du fameux
goût de bouchon, est toujours plébiscité, à tel
point que ses succédanés en plastique n’osent
pas se départir de l’aspect du liège naturel…
Pour la cuisine
M
Design bois
Design, durable, local
« J’ai toujours entendu dire qu’il était impossible
de fabriquer du meuble en France, mais la profession s’est longtemps circonscrite au mobilier traditionnel – Louis XV, Louis XVI –, sans suffisamment
se remettre en question. Pour ma part, je n’avais
pas envie de me résigner, d’autant que j’avais eu
l’exemple d’un design artisanal du meuble en Allemagne », explique Hugo Delavelle, président de
Noua, un groupement d’entreprises du bois en
Franche-Comté et lui-même fabricant de meubles
en bois locaux. Son père était garde-forestier, il a
donc vite apprécié les arbres et le bois. Puis, avec
son CAP d’ébéniste en poche, Hugo Delavelle
s’est embarqué comme compagnon du devoir
pour un tour d’Europe. Il en revient avec une
Arbres et forêts
44 septembre 2013
envie de mobilier à la fois contemporain, massif et
s’appuyant sur les techniques traditionnelles. Les
forêts franc-comtoises, vastes et très diversifiées,
lui offrent la matière première dont il a besoin et
qui répond à ses convictions écologiques : chêne,
érable, noyer pour ses modèles standard, et tous
les bois « de pays » pour les demandes particulières. « J’ai la chance de connaître la filière amont,
l’approvisionnement. Je vais choisir et acheter mon
bois en forêt, pour m’assurer qu’il soit coupé à la
bonne période. » Au terme de quatre années d’activité, le bilan est positif : développement du chiffre
d’affaires, investissement, embauches. L’atelier
compte trois salariés, sans compter les apprentis. Noua se développera en 2 014, en s’ouvrant à
d’autres interprofessions régionales. l
D
ans le sillage de quelques
pionniers (l’Américain Shwood,
l’Autrichien Rolf), la plupart des
grandes marques de lunettes se
mettent aujourd’hui à l’heure du bois,
avec des montures originales, légères,
mais rigides, désormais accessibles
dans toutes les gammes de prix.
Côté bijoux, plusieurs créateurs ont
su exalter la beauté et la noblesse du
bois, dans un style sobre et graphique
à la manière de Georges
Larondelle,
ou au contraire
très ouvragé,
comme chez
Anthony
Roussel.
© S.Madelon Design La Cox
Design durable pour
cet ensemble Trio D’éco,
fabriqué dans les landes
avec du pin local PEFC
pour diminuer
l’empreinte écologique
au maximum.
Distribué par
www.onatureshop.com
’antique sabot
des campagnes
et le classique sabot suédois
ont pris un coup de jeune
sous l’effet de la mode
des talons compensés,
mais aussi de l’inventivité
des jeunes sabotiers.
Isabelle Estrade (Les sabots
d’Isa), dans les Pyrénées,
a ainsi réinventé le sabot
après avoir appris son
métier auprès de son beaupère, lui-même héritier d’un
savoir-faire familial perpétué
depuis la fin du xixe siècle.
Le confort des semelles en
bois (aulne, hêtre) n’est plus
à démontrer au personnel
médical, toujours debout,
ni aux orthopédistes.
© www.larondelle.eu
© www.onatureshop.com/trio deco
L
Pour ses beaux yeux
© Les Sabots d’Isa
Pour se chausser
© James Michael Kruger / istockphoto
anches de couteaux, couverts, saladiers, rouleaux
à pâtisserie, ustensiles divers, le bois reste, malgré
l’arrivée des plastiques et du silicone, le matériau phare
des cuisines. Résistant à la chaleur (il noircit, mais ne fond
pas), doux pour les fonds des poêles et des casseroles, il est
aussi le plus sain : les tests ont démontré que les planches
à découper en bois, un temps écartées au profit
du plastique, étaient en fait bien plus hygiéniques.
Arbres et forêts
45 septembre 2013
- 4. Le bois
chez soi
L’ami du jardin
L
es jardiniers connaissent bien toutes les ressources qu’ils peuvent
tirer du bois : broyat de branches pour les paillages, plessis
en gaulettes de noisetiers ou de saules, échalas et piquets
en châtaignier ou acacia, vieilles planches permettant le passage
dans le potager, bacs de culture, composteurs simplement réalisés
avec trois palettes dressées à la verticale et liées… Le jardin, lieu
par excellence du recyclage et de la récupération, profitera même
de la décomposition du bois en fin de vie sous forme d’humus.
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Dans la caisse
d’outillage
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© Les Sabots d’Isa
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ikes.com
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Bientôt un vélo en bois
Mobilier de plein air
créé par l’entreprise
savoyarde Monin.
L
46 septembre 2013
Hervé Degot, son patron, qui refuse pour sa part
de traiter le bois. C’est polluant et cela ne sert à
rien. Nos tables font cinq centimètres d’épaisseur,
elles tiennent toute l’année dehors, sous la neige et
la pluie, sans bouger. » La PME familiale a même
osé développer des lignes contemporaines, en
associant deux designers de Chambéry, une styliste près de Moutiers, un fabricant de tissus de
Bourg-Saint-Maurice… Ses meubles équipent
désormais les stations de Courchevel, de Valmorel, les forêts publiques et, peu à peu, des
particuliers, des restaurants. « Le fait que nous
fassions travailler des gens de la région sur des bois
naturels est un argument fort », constate Hervé
Degot. Cette année, la société a pu à nouveau
embaucher. l
e.fr
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© Petrle / Fotolia
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© Ludovic Di Orio / Stylisme
Philippe Simonneau de Stefano-Botanic
Le retour des essences indigènes
Si le bois exotique reste encore très utilisé, les
fabricants de terrasses, de jardinières et de mobilier d’extérieur, qui se sont appuyés sur des circuits courts et des essences locales, s’en sortent
plutôt bien. Piveteau, en Vendée, compte ainsi
500 personnes, utilise des mélèzes et des Douglas
exclusivement hexagonaux (pins et épicéas sont
en partie importés) et développe depuis cinq
ans une activité de production de granulés qui
lui permet de recycler les sciures. En Savoie, la
société Monin, qui était spécialisée dans la caisse
pour l’industrie locale, doit sa survie à sa diversification dans la production de mobilier d’extérieur à base de mélèze, originaire des Alpes. « Ce
marché a permis de sauver l’entreprise, résume
e premier vélo électrique à cadre
de bois français est en cours
de finition et devrait circuler bientôt
dans les rues d’Épinal. Issu
d’une collaboration entre un centre
d’ingénierie (CRITT-Bois), un fabricant
de vélos vosgien (Moustache Bikes)
et des savoir-faire locaux d’usinage
du bois, il est réalisé en frêne,
qui absorbe les chocs et offre ainsi
un grand confort. Chaque vélo sera
unique, grâce aux veinures différentes
du bois et à la patine qu’il va acquérir
avec le temps. Ce vélo électrique
devrait être commercialisé autour
de 2 500 E.
© www.boheme.fr
Extérieur
nature
Arbres et forêts
u hêtre, du charme,
de l’acacia, du buis
et du frêne, résistant
à l’humidité et capable
d’encaisser
les vibrations à la place
des bras du bricoleur,
le bois reste
le matériau le mieux
adapté à la main
de l’homme. On trempe
les manches (des
pioches, marteaux,
pelles, haches,
masses…) avant emploi,
ce qui permet
d’accroître l’élasticité
du bois, d’éviter le « jeu »
et d’obtenir une
meilleure préhension.
Le retour du bois dans les skis
S
’il n’est pas question de rechausser les planches, longues et lourdes,
des arrières-grands-parents, les skis en bois ne sont plus cantonnés
à la décoration des chalets de vacances. Plusieurs artisans et petites
entreprises se sont lancés depuis une quinzaine d’années dans la
fabrication de skis et de snowboards en bois, parfois sur mesure et souvent
haut de gamme. Leurs atouts : beauté, flexibilité et surtout légèreté.
Nombre de grandes marques (Rossignol, Lacroix, Decathlon) utilisent aussi
le bois, en particulier pour le « noyau » des planches.
Loisirs et plein air
V
ivant, embellissant avec le temps
et de plus en plus « technique »,
le bois est le compagnon naturel
des jardins, des déjeuners au soleil
et des activités de plein air.
Arbres et forêts
47 septembre 2013
- 5. © Jean-Jacques Ra
yna
l
Le bois
chez soi
Les plaquettes
C
e combustible à base de bois
déchiqueté alimente en
France plus de 4 000 chaufferies
de collectivités locales ou
d’industries. Les plaquettes permettent
de réutiliser les sous-produits de la transformation
du bois, de rentabiliser certains travaux d’entretien
sylvicole (comme le « dépressage » qui consiste
à couper une partie des jeunes arbres pour mieux
laisser grandir ceux qui fourniront le bois d’œuvre),
ainsi que du bois en fin de vie.
La bûche
L
© Paul Maguire/ istockphoto
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a bûche, dont la flamme réchauffe le corps et ravit l’œil, est
de très loin la forme de bois-énergie la plus utilisée en France
(80 %). Un bon bois de chauffage doit être sec (le bois humide est
polluant et a un faible pouvoir calorifique) et provenir de préférence
de feuillus (les résineux encrassent les conduits). À savoir : depuis
1978, le stère n’est plus une unité légale et officielle, remplacée par
le mètre cube. Un stère correspond environ à 500 kilos et 0,8 mètre
cube pour des bûches coupées en 50 centimètres.
Faisons feu de tout bois
Arbres et forêts
48 septembre 2013
© D-Kuru
upplanté dans ses usages industriels par la houille (le charbon de terre)
à partir du xviiie siècle, le charbon de bois reste le compagnon de nombre
de civilisations quand vient la saison des barbecues. Les grillades estivales
en consomment, en France, pas moins de 100 000 tonnes par an
(dont la moitié est importée). Produit par la combustion incomplète du bois,
le charbon commercialisé est issu des sous-produits de la sylviculture
(petits bois) et des scieries (chutes).
Les granulés
L
kphoto
istoc
©
million de systèmes de chauffage bois qui n’ont
plus grand-chose de commun avec les anciennes
cheminées. Leurs rendements énergétiques augmentent (passant de 40 % à 70 % et plus), alors
que leurs émissions de particules fines diminuent, deux critères essentiels pour l’attribution du label Flamme verte (www.flammeverte.
org). Dans le même temps, la multiplication de
chartes conduit à une amélioration de la qualité
des bois de chauffage.
Enfin, comparé à toutes les autres énergies, le bois
reste systématiquement plus compétitif : 0,03 E
pour le bois-bûche ; 0,06 E pour les granulés ;
0,0 7 E pour le gaz naturel ; 0,09 E pour le fioul ;
0,13 E pour l’électricité et le propane en citerne
(prix TTC en kWh, chiffres Ademe 2012). l
S
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elis
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Ere
Le chauffage bois plébiscité
Pendant des siècles, l’histoire des forêts a pu se
lire au travers du conflit entre les besoins en bois
d’œuvre, qui exigent de beaux troncs longuement amenés à maturité, et ceux du chauffage
quotidien et domestique, qui, au contraire, ont
conduit à des coupes fréquentes d’arbres jeunes
(taillis). Ces deux usages sont maintenant complémentaires au travers des différentes étapes de
transformation, de valorisation et de recyclage
du bois.
Le chauffage bois a aujourd’hui le vent en poupe,
avec 6 millions de logements équipés, et le bois
est désormais la première source d’énergie
renouvelable en France. Il se vend ainsi chaque
année en France, chez les particuliers, un demi-
Le charbon de bois
ivrables en sac ou en vrac, les granulés de bois (aussi appelés pellets),
fabriqués à base de sciure, réchauffent les logements individuels,
mais aussi les chaudières collectives d’ensemble d’habitations,
d’écoles, de petites entreprises. Ces produits, apparus sur le marché
il y a une quarantaine d’années, séduisent par leur facilité de stockage
et d’utilisation, grâce aux systèmes automatisés d’alimentation
des poêles et chaudières.
Arbres et forêts
49 septembre 2013
- 6. T
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7
De l’art en bois
Le bois amuse les enfants, prolonge la main des artistes
et, sous forme de papier, il reste, malgré les écrans
et les tablettes, le support privilégié de la connaissance.
s’ajoutent le dernier fabricant de billes européen
à Limoges et une usine de la « plastic valley », à
Oyonnax, qui fournit de petites attaches.
Inspirés par un circuit bricolé par le jeune fils
de Julien Guichard, les premiers coffrets de
Rouletabille sont sortis en octobre 2012, suivis
au printemps par un jeu de dames revisité qui
intègre des « messieurs ». Un partenariat avec
l’Office national des forêts permet, pour chaque
boîte vendue, de planter un arbre au nom de
l’enfant dans une forêt du Jura. La démarche des
Jouets libres séduit près de deux cents boutiques
en France. Les produits aussi, avec plus de trois
mille jeux vendus en six mois, et des distributeurs intéressés au Japon et en Australie. « Nous
croyons en l’avenir. J’espère que ce que nous avons
initié modestement deviendra la norme dans dix
ou vingt ans. » l
k3
Pour les petits et
grands dessinateurs
u’ils soient de couleur
ou en mine graphite (noir)
la plupart des crayons sont
toujours en bois, simples
à tailler, agréables à manier. La
substitution du bois par du papier
ou des alliages de plastiques
recyclés reste marginale.
Quant au fusain à dessin, utilisé
depuis des siècles, il est dérivé
de l’arbre du même nom
(le fusain d’Europe), dont le bois,
apprécié pour la finesse de son
grain, est longuement carbonisé
en vase clos. Les fusains à dessin
actuels sont cependant le plus
souvent réalisés en saule.
© Christophe Na
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Tout en carton
M
atériau sain et recyclé,
le carton est entré depuis
quelques années dans le mobilier
et les aménagements intérieurs
(boutiques, librairies). N’aimant
pas l’eau, mais capable
de se plier à tous les caprices
et les circonvolutions, le carton
peut se faire aussi épuré
et contemporain, à l’instar des
créations de Patricia Dessoulles,
parisienne installée à Lyon, qui a
formé des dizaines de stagiaires
à la fabrication de meubles
à partir de carton alvéolaire.
Chacun peut ainsi fabriquer
son propre mobilier, des pièces
uniques, légères et pourtant
solides, à moindre coût.
© D.R.
© Nora Flooring Systems BV
jouets libres,
à Montreuil, en Îlede-France, propose
des jouets en bois
exclusivement
fabriqués en France.
« Les savoir-faire risquent de disparaître »
Il confie qu’on le regardait un peu comme on
regarde un doux dingue quand il s’est lancé, avec
deux associés, dans la création de jouets en bois
qu’ils voulaient tout à la fois « modernes, sains,
durables » et exclusivement fabriqués en France.
Ingénieur des Arts et métiers, Julien Guichard,
devenu cofondateur des Jouets libres, à Montreuil, reconnaît qu’il a « été difficile de trouver
des fabricants : en dix ans, beaucoup de savoir-faire
se sont perdus, ceux qui restent risquent de disparaître. » Première destination : Moirans, dans le
Jura, berceau du jouet en bois français et du siège
de Vilac, vénérable fabricant français, mais qui a
dû délocaliser en Asie une partie de sa production. La petite équipe va frapper aux portes des
ateliers, embarque dans l’aventure trois tabletteries et tourneries jurassiennes, auxquelles
ourné, sculpté, brut ou peint,
associé au métal, au verre
ou à la céramique, le bois n’est
plus seulement l’apanage
des objets de décoration
traditionnels dont les Alpes
offrent la plus belle illustration.
Prisé depuis longtemps par
les collectionneurs et les artisans
d’art américains, le bois a acquis
ses lettres de noblesse
en France, sous l’impulsion
de nombreux créateurs
contemporains. Pour n’en citer
que quelques-uns : Christophe
Nancey avec son œuvre Origine
(en photo), Alain Mailland, Pascal
Oudet, Marc Ricourt, Jean-Luc
Merigot, Jean-François Escoulen,
ou Claudine Thiellet.
© http://tinyurl.com/qbbq7k3
Pour les objets d’art
© Olivier Hecke
ndor
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Le bois
chez soi
Pour la connaissance
S
© David Franklin / istockphoto
i le livre avait été inventé après
l’ordinateur, il aurait constitué
une avancée majeure. Ses qualités sont
remarquables : légèreté, disponibilité,
faible coût, fonctionnement sans
consommation d’énergie, qualité
d’affichage », observe le linguiste
américain, Geoffrey Nunberg. Le papier
à base de bois, développé à la fin du
xixe siècle en remplacement du chiffon,
a porté le développement de nos
sociétés de l’écrit. C’est toujours le cas :
le numérique ne représente que 0,6 %
du chiffre d’affaires du livre en France
en 2012 (étude GfK) et le marché
du papier croît de 2 % par an depuis
dix ans…
© D.R.
«
Arbres et forêts
50 septembre 2013
Arbres et forêts
51 septembre 2013