Ethique professionnelle pour l'emergence de la cote d'ivoire
ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE ET
ÉMERGENCE DE LA COTE D’IVOIRE
SAMBA DIAKITÉ
PROFESSEUR Titulaire
université Alassane Ouattara de
Bouaké/Université du Québec à Rimouski-
CANADA
« Être heureux ne signifie pas que
tout est parfait. Cela signifie que vous
avez décidé de regarder au-delà des
imperfections. »
Aristote
-Et la recherche de cette éthique
commence d’abord par la
recherche du savoir et ce savoir
s’apprend en premier lieu dans les
salles de classe, c’est-à-dire à
l’école.
• L’école est un lieu de rencontre et de
partage
• Rencontrer l’autre, c’est se poser la
question suivante :qui est l’autre ?
• Au début de toute rencontre, il y a la
volonté d’aller vers l’autre, la décision ultime
• Rencontrer c’est accepter de parler
avec l’autre, le comprendre, échanger
discuter
I.a. BRÈVES DÉFINITIONS
L’éthique est la discipline qui essaie de repérer les
bons principes du vivre-ensemble, l’éthique, c’est
ce que nous devons les uns aux autres. Le but de
l’éthique n’est pas d’imposer à l’individu ce qu’il y
a à faire mais de mettre l’individu devant sa
propre responsabilité, juge de sa propre
conscience face à la société qui l’entoure et dont il
fait partie intégrante. Sans lui, il n’y a pas de
société et sans la société, il n, est rien non plus.
La philosophie comme une éthique ne prétend pas
posséder la vérité. Elle veut emmener l’individu à
prendre une décision morale cohérente et à contribuer
sans fin à l’élaboration des savoirs et à la culture
démocratique. Son refus, c’est décider à la place des
autres.
comment faire pour être moralement
cohérent?
Le plus facile , est de nous arrêter un
instant, de réfléchir et d’examiner nos
intuitions morales, de les passer au crible
de la raison et des traditions morales, d’en
apprécier les forces et les faiblesses.
• Il y a donc effet de dialogue et un dialogue
n’est possible que s’il y a la possibilité de
recevoir quelque chose de l’autre.
• Le langage permet la rencontre et fortifie
les liens, «c’est dans les mots que nous pensons
» dit HEGEL.
• Si parler, c’est penser, cela veut dire que la
parole instruit, toute parole est donc une
instruction
• Instruire, c’est donner un savoir, un
enseignement, c’est sortir de l’ignorance et
s’inviter dans le monde de la connaissance
• Instruire, c’est donc se cultiver. Mais
qu’est-ce que la culture ?
• La Culture, dit-on souvent, c’est ce qui
reste lorsqu’on a tout oublié. Mais la culture,
comme son mot l’indique, c’est ce qu’on récolte
après avoir semé.
• La culture est un processus
d’humanisation; cultiver, c’est humaniser en
réapprenant la socialisation
• Selon Marcuse, la culture apparaît comme
ensemble des fins morales , esthétiques et
intellectuelles (valeurs) qu’une société considère
comme le but de l’organisation, de la division et
de la direction du travail
• La culture devient donc des« valeurs
supérieures »
• En tant que valeurs supérieures, la culture
devient une éducation, une ÉTHIQUE
• Elle devient pour les peuples et les
individus une ESPÉRANCE et des aspirations à
satisfaire .
• Mais comment donc éviter la répression
culturelle ? Telle est la question centrale et la
problématique fondamentale de l’éthique.
• Il faut donc opérer un choix entre le
laisser-aller de l’homme et la remise en question
de son faire et de son être.
• Opérer ce choix, c’est décider entre
plusieurs choix possibles, entre plusieurs valeurs
possibles. Tel est le sens de l’éthique qui consiste
à choisir la meilleure des valeurs possibles
• Choisir la meilleure des valeurs possibles,
c’est montrer les forces et les faiblesses des unes
et des autres; c’est argumenter; c’est peser et
sous- peser; comparer le pour et le contre,
analyser de manière responsable et en toute
conscience. «Penser, c’est peser» , dit Bachelard.
• C’est faire preuve de dialectique , de
liberté d’esprit et d’action.
- N’est-ce pas que tout homme
s’interroge en pensant, en
discutant, se pense, se discute soi-
même en interrogeant pour mieux
se conduire dans cette vie ?
En vue de s’ouvrir
« sur des choix fondés sur des
valeurs et sur des actions
délibérées qui visent
l’accomplissement de la personne
et de la collectivité »
« Parler d’éthique, c’est avouer que la vie humaine
est tributaire du sens autant que de l’efficience. L’agir
humain ne peut se réduire, si ce n’est en réduisant
l’humain, à la seule motivation de maximiser son
intérêt personnel. Réhabiliter la sphère du sens, du
sens de l’agir, du sens des affaires privées ou
publiques, du sens des agirs et des décisions de vie,
tel est le projet audacieux de toute parole éthique »
Legault.G.,Les défis éthiques en éducation, p.20
- Que signifie donc :
1-répondre de l’agir?
2-réhabiliter Le sens?
-comment donc définir la mission
de l’éducation aujourd’hui?
Quelles fonctions sociales l’école
doit-elle assumer?
L’école peut-elle inspirer des
repères pour une société
multiculturelle en pleine mutation?
Qu’est-ce qu’éduquer?
Les 3 axes de l’éducation
1-instruire
2-socialiser
3-qualifier
La mission de l’éducation c’est
proposer un idéal social, l’insertion
des citoyens et citoyennes dans
une visée éthique.
Selon ALINE GIROUX,
« Éduquer, c’est, en effet, d’abord reconnaître
qu’il existe, dans le monde des valeurs, du plus
haut, de l’admirable et du méprisable. C’est
ensuite élever le niveau d’aspiration, viser une
certaine hauteur, une certaine profondeur de
vision, promouvoir dans les métiers, les arts, les
sciences, ce qui représente l’humain dans ce
qu’il est et ce qu’il fait de plus propre à inspirer
l’admiration .»(Pour l’éducation éthique
postmoderne, quelle rationalité, in les défis
éthiques en éducation, p.77
Pour le Conseil supérieur de l’éducation, la
compétence éthique est « La tâche éducative
qui consiste à favoriser chez les élèves
l’émergence des aptitudes fondamentales à la
recherche et au dialogue, à la critique et à la
créativité, à l’autonomie et à l’engagement,
aptitudes qui leur permettent de se situer et de
se définir eux-mêmes au cœur de la présente
mutation sociale ».Ibid., p.10
• On peut donc dire avec RAYMOND MOCH
dans Les déontologies professionnelles à
l’épreuve des techniques , PARIS, ARMAND
COLIN, 1997, que :
• «L’ INSTRUCTION, CEST L’ ÉDUCATION DU
JUGEMENT» P.208
• Mais où apprend-on à mieux juger, à
mieux saisir cette liberté d’esprit?
• C’est évidemment à l’école car toute
société est une école, l’école de la vie. Mais
comment peut-on vivre en harmonie dans cette
école si différenciée ? Comment peut-on se
comprendre, comprendre l’autre et apprendre à
vivre ensemble sans être, selon l’expression de
HOBBES, «un loup pour l’homme»?
• Il faut des règles, des normes, des ententes
de conduite.
MARTIN PROVENCHER pose les trois dilemmes
suivants: le dilemme du médicament en
quantité limitée avec 5 patients- le dilemme du
pompier-le dilemme du chirurgien. Ces
différentes approches des questions éthiques
nous font appel aux principaux courants
suivants:
III.1.Les sens des mots :«éthique ou morale»,
déontologie ?
• Le sens de la philosophie morale est de
comprendre le sens et la portée de nos actions ,
la façon dont les hommes pensent leurs
manières de concevoir les choses , de voir les
hommes et de les comprendre.
-la morale, l’éthique et la
déontologie sont les 3 éléments de
définir les comportements bons,
vertueux ou acceptables dans la
société qu’ils soient publics ou
privés, individuels ou collectifs.
-leur principe est que les
comportements humains ne sont
pas tous d’égale valeur et que
certains d’entre eux ne sont pas
acceptables et qu’il faut
quelquefois les contrôler.
La morale, l’éthique et la
déontologie permettent la
régulation sociale. MAIS QU’Est-ce
QUE LA MORALE?
-Le terme vient du latin MORES qui
désigne les mœurs ou façons de vivre
dans un groupe donné
-employé dans l’antiquité en
philosophie pour désigner la recherche
du bien et de la vie bonne que l’on
appelle la philosophie morale
-l’éthique vient du mot grec ethos qui
désigne les mœurs d’un groupe ou
d’une culture
-on se rend compte que les 2 termes
éthique et morale possèdent la même
signification et sont souvent employés
l’un pour l’autre.
L’éthique fondamentale ne propose
pas de solutions précises, elle aide à
réfléchir aux actions humaines en
posant des questions sur leur
signification, leurs finalités, leur
répercussions sur soi et sur autrui.
L’objectif est d’inciter chaque
personne à trouver sa réponse en
réfléchissant, en étant créative et
responsable.
L’élément essentiel de l’éthique ,
c’ est la valeur de la personne, c’ est
protéger l’humanité de l’homme, de
défendre toute atteinte à sa dignité ou
à son intégrité.
-L’éthique fonde la morale pratique et
précède cette morale selon PAUL
RICOEUR.
-L’ÉTHIQUE peut être autant une
réflexion sur l’action qu’une
préparation à l’action ou bien
même une action.
L’éthique est vue comme une
forme de régulation sociale et
prend le relais de la morale
-elle correspond aux besoins des
sociétés pluralistes et
démocratiques centrées sur les
droits individuels et collectifs
-l’éthique n’insiste pas sur le contrôle
et la punition
-elle est plus incitative que répressive
-elle vise le développement et la mise
en œuvre du jugement afin de prendre
des décisions et de passer à l’action
La déontologie constitue
l’ensemble des normes indiquant
les comportements ou attitudes
que les professionnels doivent
observer dans leur pratique.
-une forme de régulation sociale
propre à une profession ou un métier
-la déontologie professionnelle est une
réponse au besoin de clarifier une
éthique commune, s’en servir et
guider les autres.
-elle définit les principes moraux qui
définissent l’activité professionnelle
-indiquent des normes qui précisent
des actions acceptables ou
inacceptables par les membres du
groupe.
Les composantes obligatoires d’un code de
déontologie selon DESAULNIERS ET JUTRAS,
1-la définition du professionnel, de son client et
du groupe auquel il appartient
2-les droits et obligations du professionnel
envers le public
3- Les devoirs et obligations du personnel
envers le client
4-les devoirs et obligations du professionnel
envers la profession
éthique professionnelle en enseignement, p.40
voir tableau
III.2.Les fondements de la morale
• La morale comme bonheur chez ARISTOTE
• La morale comme TÉLÉOLOGIQUE du grec
TELOS, signifie «fin »ultime, but essentiel
auquel toute action humaine est subordonnée.
• Les morales téléologiques font du
BONHEUR LE BUT SUPRÊME de l’humanité.
• Mais comment déterminer les actions qui
permettent à l’homme d’être heureux ?
• Comment savoir qu’une action nous rend
heureux ?
• Comment juger de la valeur morale d’une
action ?
• Une action n’est une action heureuse
qu’en regardant ses CONSÉQUENCES, SES
RÉSULTATS À LA FIN DE L’ACTION.
• C’’est ce qu’on va appeler Le
CONSÉQUENTIALISME.
À l’opposé de cette morale du succès, il y a le
courant DÉONTOLOGIQUE du grec deon qui
signifie devoir
• Le conséquentialisme pense que ce sont les
conséquences d’une action ou d’une décision qui
doivent déterminer la valeur morale ou la décision de
cette action
• La théorie conséquentialiste consiste à évaluer
l’action ou les décisions morales en fonction du but
visé et du bien être des individus affectés par les
conséquences de l’action
• . Le conséquentialisme, selon Daniel Weinstock,
est construit «autour de l’idée que notre seule
obligation est de maximiser les bienfaits causés par
nos actions, ou à tout le moins d’en minimiser les
conséquences néfastes» (profession éthicien,
Montréal, PUM, 2006, page17).
• Dans cette approche conséquentialiste, la
variante la plus célèbre est l’UTILITARISME dont les
chantres les plus écoutés sont: JEREMY
BENTHAM,1748-1832(L,UTILITARISME CLASSIQUE)
JOHN STUART MILL 1806-1873( L,UTILITARISME
RÉVISÉ OU INDIRECT
• PETER SINGER 1748-1832(L, UTILITARISME
CONTEMPORAIN OU L, UTILITARISME DE
PRÉFÉRENCES)
La théorie utilitariste affirme que ce sont , en
particulier, les conséquences que nos actions ont sur
le bien-être des individus, qui devraient nous
préoccuper, plus de plaisirs et moins de douleurs.
• En prenant les hommes tels qu’ils sont,
Comment les emmener à faire ce qu’ils doivent
faire? La valeur morale de nos actions doit
dépendre de leurs conséquences et non de
l’intention avec laquelle nous agissons
indépendamment de nos caractères,
contrairement au déontologisme qui vise
l’intention
• III.2.a.l’utilitarisme de BENTHAM
Il vise une éthique publique et non une éthique
personnelle. (voir le Léviathan de HOBBES), en
politique, par exemple, le législateur doit faire en
sorte que chaque individu agisse comme il le devrait,
c’est-à-dire dans l’intérêt de tous. En punissant par
exemple, l’individu puni est malheureux
• Mais ,cet effet est compensé par le bonheur
des autres. Dans l’utilitarisme de BENTHAM, il faut
viser l’intérêt et le devoir.
Dans cette théorie, il ne faut jamais perdre de vue les
notions de PLAISIR ET DE DOULEUR
• Mais, BENTHAM, n’engage-t-il pas là, la
réflexion morale dans une voie subjective qui
semble l’éloigner de l’objectivité qui devrait la
garantir et la consolider ?
BENTHAM mesure la teneur morale de l’action
par les éléments suivants :
• 1-la durée- le laps de temps pendant lequel les
conséquences d’une action affectent le bonheur
2-l,intensité-le degré fort ou faible des effets de
l’action
3 la certitude-la probabilité des conséquences de
l’action
4-la proximité-le rapprochement de l’action est utile
pour le bonheur
• 5-la fécondité -l’action est utile quand les
conséquences de cette action engendrent des plaisirs
6- la pureté-quand les actions sont pures elles
comportent des plaisirs
7- l’ étendue-l’utilité de l’action en fonction du
nombre de personnes affectées par le nombre.
• Chez BENTHAM, il faut toujours analyser la
«DÉLIBÉRATION MORALE», c’est-à –dire- peser
le pour ou le contre tout en étant convaincu que
la valeur morale de nos actions de leurs effets.
Mais pour mesurer ces effets, il faut faire appel
au principe de l’utilité.
Conséquemment, une action ou une décision
dont les conséquences ont pour effet
• De nous procurer un plaisir durable est
plus utile et donc plus morale qu’une action
dont l’effet est de nous procurer un plaisir
éphémère.
La fin semble justifier les moyens.
• La théorie est purement instrumentale,
n’importe quelle fin peut devenir le moyen
d’une nouvelle fin., pas de fin en soi, toutes les
fins, même le fait de tuer, peuvent être
moralement légitimes, l’égalité des individus ,
est, ici , une chimère.
• on a vu que, selon l’utilitarisme, la
réflexion morale ne prévaut que sur les moyens
et que la fin justifie les moyens même le
meurtre, le sacrifice d’un individu et ces moyens
doivent contribuer au bonheur du plus grand
nombre.
• Cette éthique fait de la liberté LA
CONDITION MÊME DE L’OBLIGATION MORALE
• Selon cette conception, au début de toute
action morale, ce qui prime c’est L’INTENTION
• Pour le déontologisme, au contraire, l’agir
moral ne consiste ni à rechercher notre intérêt
personnel, ni à poursuivre le bien-être général, en
toute circonstance. Les individus doivent s’imposer
des limites dans leurs rapports avec les autres. Elles
doivent respecter des contraintes, des normes, des
interdits, des règles, des prescriptions, en tout temps
et en tout
• -le point de départ du déontologisme est le
pluralisme des valeurs
Car les individus ont des motivations morales très
variées.
-les droits et les devoirs des individus doivent être
définis
-les conflits de droit et de devoir entre les individus
doivent pouvoir se résoudre par la société.
• -il faut savoir distinguer clairement ce qui est
moralement permis de ce qui est moralement
interdit.
On pourrait, ici , penser à KANT.
• L’impératif catégorique
maxime 1«Agis toujours d’après une maxime
telle que tu puisses vouloir en même temps
qu’elle devienne une loi universelle.»
• maxime 2«Agis de telle sorte que tu traites
l’humanité aussi bien dans ta personne toujours
comme une fin et jamais simplement comme un
moyen»
• Ex: dois-je tuer tous mes ennemis ? Ma
maxime n’est donc pas morale
•Ces différentes explications nous permettent
maintenant de définir l’ÉTHIQUE
PROFESSIONNELLE
EX DE L’ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE EN
ENSEIGNEMENT
-la professionnalisation est l’étude
sociologique des cause expliquant
la transformation des métiers en
profession, c’est chercher les
raisons qui nous amènent à
reconnaître les professions
Le professionnalisme ,c’est entrer dans
l’univers de ce qui devrait être, c’est ce
qu’on devrait faire et non ce qu’on fait.
C’est donc identifier les différentes
qualités qui devraient animer l’exercice
de la profession.
-le fondement de la déontologie
est la connexion entre les normes
fondamentales et leur
aboutissement concret- l’acte
singulier, la situation concrète
-la déontologie a pour fondement
la conscience professionnelle
qu’est ce que la conscience
professionnelle?
-c’est l’intériorisation des normes
objectives communément reconnues
grâce à l’appui des traditions, des
impératifs sociaux, de l’éducation
reçue dans la famille et dans certaines
institutions
-La force morale des acteurs dans
une société dépend
essentiellement du phénomène
d’intégration des normes
communes.
LA PROBLÉMATIQUE DES ORDRES
EN CÔTE D’IVOIRE
« Chaque ordre a pour principale
fonction d’assumer la protection
du public. À cette fin, il doit
notamment contrôler l’exercice de
la profession par ses membres. »
L’ordre professionnel , pour
assumer sa fonction de contrôle,
- a le pouvoir de règlementer la
pratique et de sanctionner les
manquements aux règlements
-les règlements
délimitent les conditions d’admission,
de formation et d’équivalence de
formation
-assure les devoirs du professionnel
envers le public, le client et sa
profession.
-lorsque les professionnels abusent
de leur pouvoir pour dominer
l’autre dans la relation
professionnelle, ils détruisent la
confiance du groupe.
-1-Discerner les valeurs en jeu dans ses interventions
2-mettre en place dans son entreprise un
fonctionnement démocratique
3-fournir aux travailleurs l’attention et
l’accompagnement appropriés
4-justifier, auprès des publics intéressés, ses décisions
relativement à l’apprentissage et à l’éducation des
élèves
5-Respecter les aspects confidentiels de sa profession
6-éviter toute forme de discrimination à l’égard des
travailleurs, des clients et des collègues
7-situer à travers les grands courants de pensée les
problèmes moraux qui se déroulent dans son
entreprise
8- utiliser , de manière judicieuse, le cadre légal et
VI.C.LES 6 OBLIGATIONS DU
FONCTIONNAIRE, selon CHRISTIAN
VIGOUROUX
• -Assidu et par suite exact et
régulier
• accompli sa mission avec probité
et désintéressement mais il doit aussi
être «également impartial et dévoué à
l’égard de tous»
• -il est obligé de déférer aux ordres de ses
supérieurs hiérarchiques
• -il doit garder la plus grande discrétion sur
tout ce qui est l’objet de son service
• -dans les fonctions le mettant en rapport
avec le public ,il est obligé à l’aménité et à la
complaisance
• -l’état a le droit d’exiger de lui dans la vie
privée une tenue convenable et une conduite
honorable et régulière «probité, disponibilité,
fiabilité, respect du droit
• Selon Moch :
• «IL SUFFIT DE BIEN JUGER POUR BIEN
FAIRE» P209
VI.D.-LES OBLIGATIONS SUPÉRIEURES DU
PROFESSIONNEL
• «La conscience morale surpasse en effet,
,la conscience professionnelle et peut même
dans certains cas exceptionnels (…)la
contredire»p200
• «DÉONTOLOGIE CACHÉE FAITE DE
FERMETÉ, D’AUTORITÉ OUVERTE, D’ATTENTION
ET D’INDULGENCE» P.207
• «1-il doit nous faire travailler, nous
apprendre le programme et la gestion de
l’entreprise
• 2-il doit être amical avec les travailleurs,
mais aussi si ferme lorsqu’ le faut
• 3-il ne doit pas être trop «vache»
• 4-il doit écouter ce que les travailleurs ont
à dire, il ne doit pas faire le sourd
• 5-il doit nous laisser une seconde chance
quand on en a besoin» P207
• Ces différentes conceptions des employés
montrent que le savoir se construit par rapport
aux réalités du moment, se divulgue par analyse
en faisant preuve d’esprit critique, en agissant
comme un homme, en utilisant sa propre
conscience et non comme une machine
De la construction et la divulgation du savoir et
son interaction avec les faits sociaux, politiques
et culturels
• Enseigner le polythéisme des valeurs
• Prendre en compte les faits sociaux
• Promouvoir la culture de la démocratie
• Respecter les valeurs culturelles
• Respecter les lois du pays et les règlements
des ministères concernés
• Supprimer les barrières culturelles et faire
en sorte que les différences ne soient pas des
différends
la déontologie professionnelle en CÔTE
D’iVOIRE, place de la déontologie dans la
pratique professionnelle de l'enseignant :
regards sur les ordres professionnels et offices
des professions
Plusieurs entreprises publiques et privées en côte
d’IVOIRE se sont dotées d’un code de déontologie
pour s’ouvrir des voies de conduite et permettre à
leurs employés de mieux exercer leurs professions.
Ces règlements sur l’éthique doivent être respectés et
contiennent plusieurs principes de base. Tous les
Ordres professionnels ont leur code de déontologie et
veillent rigoureusement à leur application. -On peut
citer, les journalistes, les militaires, les ingénieurs, etc.
En ce qui concerne les enseignants ,il n’existe pas
encore, à ce jour, un code de déontologie pour les
enseignants , étant donné qu ’il n’y a pas un ordre des
enseignants
Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a
pas de normes de conduite pour la
profession enseignante. Les
enseignants ivoiriens s’appuient de
plus en plus sur les Conventions
collectives et souvent, de manière
explicite, sur les valeurs et les
exigences professionnelles du code de
déontologie illustrées par le ministère
de l’éducation nationale et de
l’enseignement supérieur.
I.Cadre légal et réglementaire
Quelques éléments de la convention collective:
-Le respect du reglement de l’établissement
-Le devoir des employés
-le droit au syndicat
-L’équité salariale
-L’exigence de la profession, etc.
Normes d’exercice de la profession
Les Normes d’exercice de la profession fournissent un
cadre pour décrire les connaissances, les compétences
et les valeurs propres à la profession .
Elles expriment les objectifs et les aspirations de la
profession, tout en communiquant une vision
commune du professionnalisme qui oriente les
pratiques quotidiennes des membres.
III.2-Raisons d’être des Normes d’exercice de la profession •
Exposer une vision collective de la profession
• Discerner les valeurs, les connaissances et les compétences
propres à la profession
• Orienter le jugement professionnel et les actions des
membres
• Promouvoir un langage commun pour favoriser une
compréhension de ce que signifie être membre de la
profession
III.3.Normes d’exercice de la profession :
Engagement envers les employés et leur apprentissage
Les membres se soucient de leurs employés et font preuve
d’engagement envers eux. Ils les traitent équitablement et
respectueusement ,et sont sensibles aux facteurs qui
influencent l’apprentissage de chaque employé. Les membres
encouragent les employés à devenir des citoyennes et
citoyens actifs de la société ivoirienne.
III.4.Leadership dans les communautés d’apprentissage
Les membres encouragent la création de communautés
d’apprentissage dans un milieu sécuritaire où règnent
collaboration et appui, et y participent. Ils reconnaissent la
part de responsabilité qui leur incombe
et assument le rôle de leader afin de favoriser la réussite des
apprenants. Les membres respectent les normes de
déontologie au sein de ces communautés d’apprentissage et
les mettent en pratique.
III.5.Perfectionnement professionnel continu
Les membres savent que le perfectionnement
professionnel continu fait partie intégrante d’une
pratique efficace et influence l’apprentissage des
élèves. Les connaissances, l’expérience, les recherches
et la collaboration nourrissent la pratique
professionnelle et pavent la voie de
l’apprentissage autonome.
III.6.Connaissances professionnelles
Les membres de l’Ordre visent à tenir à jour leurs
connaissances professionnelles et saisissent les liens qui
existent entre ces connaissances et l’exercice de leur
profession.
Ils comprennent les enjeux liés au développement des clients,
aux théories de l’apprentissage, à la pédagogie, aux
programmes-cadres, à l’éthique, à la recherche en éducation,
ainsi qu’aux politiques et aux lois pertinentes. Les membres y
réfléchissent et en tiennent compte dans leurs décisions.
III.7.Pratique professionnelle
Les membres de l’Ordre s’appuient sur leurs connaissances et
expériences professionnelles pour diriger les clients dans leur
apprentissage. Ils ont recours à la pédagogie, aux méthodes
d’évaluation, à des ressources et à la technologie pour
planifier leurs cours et répondre aux besoins particuliers des
élèves et des communautés d’apprentissage.
Les membres peaufinent leur pratique professionnelle et
cherchent constamment à l’améliorer par le questionnement,
le dialogue et la réflexion.
III.8.Normes de déontologie de la profession
Les Normes de déontologie de la profession fournissent
une vue d’ensemble de la pratique professionnelle.
L’engagement envers les clients et leur apprentissage
occupe une place fondamentale dans une profession
solide et efficace. Conscients que leur position
privilégiée leur confère la confiance des autres, les
membres de l’Ordre assument ouvertement leurs
responsabilités envers les clients, les parents et tuteurs,
les collègues, les partenaires et autres professionnels,
ainsi que le public. Ils prennent aussi leurs
responsabilités en ce qui concerne l’environnement.
III.9.Raisons d’être des Normes de déontologie :
• Inspirer aux membres la fierté de la profession et faire en
sorte qu’ils soient dignes et qu’ils respectent ces valeurs
• Reconnaître l’engagement et les responsabilités éthiques
inhérentes à la profession
• Conduire les membres à agir et à prendre des décisions de
manière éthique
• Promouvoir la confiance du public vis-à-vis de la profession
Confiance
Le concept de confiance incarne l’objectivité,
l’ouverture d’esprit et l’honnêteté. Les relations
professionnelles des membres
avec les élèves, les collègues, les parents, les tutrices et
tuteurs, ainsi que le public reposent sur la confiance.
Respect
La confiance et l’objectivité sont intrinsèques au
concept de respect. Les membres honorent la dignité
humaine, le bien-être affectif et le développement
cognitif. La façon dont ils exercent leur profession
reflète le respect des valeurs spirituelles et culturelles,
de la justice sociale, de la confidentialité, de la liberté,
de la démocratie et de l’environnement.
Intégrité
Le concept d’intégrité comprend l’honnêteté, la fiabilité
et la conduite
morale. Une réflexion continue aide les membres à agir
avec intégrité dans toutes leurs activités et leurs
responsabilités professionnelles.
X.I.a.-Principe de diligence et principe de négligence.
Garantie des droits et libertés
Des libertés fondamentales
Droits démocratiques
Liberté de circulation
Droits légaux
Droits à l'égalité
Application de la loi
I. le droit à la liberté syndicale;
II. le droit à la négociation collective;
III. la protection contre la discrimination au travail;
IV. l'égalité des chances sur le lieu de travail;
V. la protection contre le travail forcé et l'esclavage ;
VI. l'élimination du travail des enfants;
ARTICLE 3. Engagements envers les collègues
1. promouvoir la collégialité entre collègues en respectant
leur statut professionnel et leurs opinions et être disposés à
fournir conseils et soutien, particulièrement à ceux qui
débutent leur carrière ou sont en formation;
2. maintenir la confidentialité concernant des informations sur
des collègues, informations obtenues lors du service
professionnel, à moins que la divulgation ne serve à un usage
strictement professionnel ou soit demandée par la loi;
3. aider leurs collègues dans les procédures de révision par
des pairs, procédures négociées et conclues entre les
syndicats et les employeurs ;
4. promouvoir les intérêts et le bien-être des collègues
et les protéger de toute brimade et de tout abus
physique, psychologique ou sexuel;
5. s'assurer que l'ensemble des modalités et
procédures de mise en œuvre de cette déclaration
fasse l'objet de discussions approfondies dans chacune
des organisations
nationales, afin d'en assurer la meilleure application
possible;
ARTICLE 4. Engagements envers le personnel
administratif : 1. être informés de leurs responsabilités
et droits légaux et administratifs, et respecter les
clauses des contrats collectifs, ainsi que les droits des
employés;
2. effectuer les instructions raisonnables émanant du
personnel administratif et avoir le droit de mettre en
question des directives par le biais d'une procédure
clairement établie;
XI. ÉTHIQUE DES IDENTITÉS : LE POLYTHEISME DES
VALEURS
-Respect des droits de la personne
-Refus de la discrimination
-Acceptation de l’Autre
-Valeurs démocratiques
-Laïcité et acceptation de la différence
XI.I.SEXUALITÉ, ÉTHIQUE ET ÉCOLE
-Interdiction du harcèlement sexuel et psychologique
-Respect du choix sexuel
-Prohibition des abus sexuels et des attouchements
De l’acceptation de la différence aux règlements
des différends
-les identités sont fluctuantes
-elles sont changeantes et évolutives
-elles dépendent du temps, de l’environnement,
de l’éducation, des coutumes, des traditions et
des visions du monde. Elles ne sont jamais
éternelles.
-Une identité se construit depuis l'enfance par
nos relations avec les autres, par Autrui
-l’identité se consolide par les deux
aspects suivants: la transmission
du savoir et la construction du
savoir
La pensée de la médiation passe
par l’acceptation des valeurs
axiologiques des individus
-les valeurs axiologiques sont des
valeurs centrales, nécessaires à
l'épanouissement d’un individu
-Accepter ces valeurs et les intégrer
dans sa classe, nécessite une éthique
de la discussion, de la communication
L’homme doit discuter avec soi-même. Tout
homme s’interroge en discutant, en
interrogeant pour mieux se conduire dans cette
vie. Discuter, c’est donc se conduire, agir et
penser pour s’universaliser.
XII.De l’universalisme des droits de la personne à
l’intégration des droits de l’éducation
-le discours des échanges, doit devenir un discours éthique,
pour se vouloir efficace et technique afin de viser un but, celui
de la réalisation d’un monde à visage humain, d’une
humanité majeure. L’éthique de la discussion conditionne,
d’abord, l’acceptation de l’autre, et non pas seulement le
besoin, mais l’envie de l’écouter.
QUELQUES CONCLUSIONS
-Toute reconnaissance passe
d’abord par l'acceptation du visage
de l'autre comme semblable au
mien, c'est l’éthique de la
réciprocité. On ne peut reconnaître
l'autre qu'en acceptant d’abord
qu'il est un existant, qu'il a droit à
la vie et à l'éducation.
Au-delà des différences, n’est-ce pas l’humain
qui advient à la vie ? N’est-ce pas l’essence de
l’un qui rejaillit sur le visage de l’autre ? N’est-ce
pas moi-même qui parle en moi-même, qui agit
en moi-même et par moi-même en parlant à
l’autre et en agissant pour l’autre et contre
l’autre ?
Ne faut-il pas, dès lors, bannir les liens
de défiance et de méfiance pour
instaurer ceux de la concorde et de la
confiance ? L’individu n’est pas une
chose opaque et opacifiée, il est un
être nouménal, réflexivité, différence
et identité.
Reconnaître l'autre, c'est accepter
d'abord son identité, quitte à la
reconstruire par la suite.
-L’ÉTHIQUE DE LA
RECONSTRUCTION
Cette éthique consiste à:
-montrer que la moralité est le produit d’un
apprentissage
-cet apprentissage est l’expression d’une
communication entre les hommes et entre le
monde.
Selon le philosophe JEAN-MARC FERRY
:«C’est l’idée qu’au départ, l’être,
l’individu en formation ou le corps
sensible, qui éprouve un manque et
qui est structuré par des pulsions,
lance vers l’extérieur des appels qui
sont indifférenciés. Le point de départ
théorique est ainsi la réclamation. Cet
appel n’est pas intentionnel : celui qui
appelle ne sait pas qu’il appelle ni qui
il appelle ;
il ne sait pas qu’il y a lui d’un côté et un
environnement de l’autre. Il n’est pas nécessaire
que cet appel reçoive une réponse mais il se
trouve que des "réponses" ont dû être
apportées pour qu’émerge la conscience.»
Ex du nouveau –né qui exprime par
la voix, un manque. Il n'y aucune
intentionnalité`.
FICHTE :«L’homme n’est homme
que parmi les hommes" :
- Dans l’éthique de la reconstruction, il nous faut
prendre en vue le négatif des relations passées, le
passif accumulé avec les offenses, violences,
humiliations et injustices, qui doivent servir de lien
pour des relations présentes et à venir. Ces situations
de souffrance morale appellent une réparation
d’ordre symbolique. Ce n’est pas une réparation
matérielle que poursuit la réclamation éthique.
En parlant d’un besoin de réparation
symbolique, on appelle un geste de
parole : parole d’aveu, de contrition,
de pardon, de compassion,
d’empathie, de reconnaissance. Dans
tous les cas, l’attente morale porte sur
un geste compréhensif, réceptif à la
vulnérabilité d’autrui et à son adhésion
à la différence.
C'est à la fois une réparation et une
reconnaissance de la
reconnaissance réciproque de
l'autre en tant qu’être vulnérable.
-Éthique comme conversion
Le passage de la simple réflexivité à la réflexion est
une prise de conscience aigüe de l’homme et de la
dimension éthique .Cette conversion réflexive du
sujet devient une conversion gnoséologique,
anthropologique, cosmopolite et foncièrement
éthique. Le sujet finit par comprendre qu’il est la
source des problèmes qui le tourmentent mais qu’il
est aussi la solution.
-Il est Choix, libre de ses décisions. Ce nouveau choix,
devient positivité et le sujet s’ouvre vers un à-venir
meilleur, sa conversion réfléchie devient une
conversion existentielle ; il peut maintenant se
démarquer de la tragédie de l’existence, tout en
cernant les risques qu’il prend. Il peut, désormais,
tracer sa voie pour faire entendre sa voix, dans la voie
de l’a-voir, du savoir et du ça-voir : c’est la re-
construction de soi, du monde et de son être.
« Ce sont dans les choses simples de la vie
que l’on trouve le plus de pureté et ce
sont ces même choses qui sauront nous
rendre heureux… Le bonheur étant fait de
gestes spontanés et vrais, de paroles
simples et sans détours, d’actes sincères
et purs… »
Katia Pozudan
“Le devoir de mémoire implique le
devoir d’Unité et l’unité fait la
grandeur des peuples.”
SAMBA DIAKITÉ