3. Depuis 1000 ans, La Rochelle « la Rebelle » aime la diffé rence :
dé mocrate bien avant l’heure, elle é lit son premier maire en 1199.
Elle est protestante quand la France entiè re est catholique et se
trouve proté gé e des rois quand le pays plie sous le poids des
impô ts….
Tout au long de l’Histoire, elle affiche sa diffé rence.
5. X e s i è c le
Village de pê cheurs, fondé au Xe siè cle sur une plate-forme
rocheuse au milieu des marais, La Rochelle devient dè s le XIIe
siè cle un port important. Doté e, avant 1137, de larges « liberté s »
par le Duc d’Aquitaine, Guillaume X, La Rochelle s’affranchit des
tutelles fé odales. 50 ans plus tard, et pour la première fois en France,
apparaît un maire à La Rochelle, Guillaume de Montmirail.
X IIIe s iè c l e
Au cours des deux siè cles suivants, le maire, les é chevins, les
armateurs profitent habilement de la querelle entre les royaumes de
France et d’Angleterre pour augmenter leurs privilè ges et leurs
richesses. Le XIIIe siècle marque l’apogé e du commerce rochelais au
Moyen Age, un commerce fondé sur le vin et le sel. La Rochelle sera
le plus important des ports français sur l’Atlantique jusqu’au XVe
siè cle.
6. To u r d e T o u r S a in t -
la C h a i n e N ic o la s
7. X V Ie s iè c le , la R é f o r m e
L’Indé pendance de La Rochelle va naturellement accueillir les
idé es nouvelles de la Ré forme. En 1558, une communauté
protestante est constitué e. C’est seulement dix ans plus tard que
les Rochelais optent vé ritablement pour la cause ré formé e, lors
du coup d’é tat protestant du 9 Janvier 1568. La Rochelle,
citadelle et capitale du parti protestant, conquiert un statut de ville
libre et, de 1590 à 1620, s’é panouit tant dans le domaine
é conomique que culturel. Mais La Rochelle menace la politique
d’unification entreprise par Richelieu. Lorsque le 10 Septembre
1627, le maire fait tirer le canon sur les troupes royales, la
ré pression ne se fait pas attendre. La cité est assié gé e sur les
ordres de Richelieu et de Louis XIII. Le drame suit alors son cours
logique. Jean Guiton, é lu maire le 30 Avril 1628, cè de devant la
famine et aprè s plus de treize mois de siè ge, La Rochelle
implore la grâ ce royale qui lui est accordé e le 28 Octobre. La
mairie est aussitô t supprimé e et La Rochelle se retrouve comme
nue, privé e de ses privilè ges dans ses remparts dé mantelé s.
9. Tour Saint-Nicolas.
Vé ritable « donjon
seigneurial » tourné vers la
mer, cet é difice militaire
symbolise la puissance et la
richesse de La Rochelle.
Haut de 42 mè tres, son
architecture s’articule autour
d’un labyrinthe d’escaliers et
couloirs amé nagé s dans
l’é paisseur des murs. Cette
tour a é té construite au
XIVe siè cle sur plan
pentagonal. Percé e de
meurtriè res munies de
bretè ches, elle servit
longtemps de prison.
10. Tour de la Chaine.
Tour construite de 1382 à
1390, la chaine à qui elle doit
son nom est toujours
conservé e à son pied. La
tour Saint-Nicolas et la tour de
la Chaine constituent la
majestueuse porte d’entré e
du Vieux Port qui a tenu
pendant dix siè cles la
fonction de verrou dé fensif
du front de mer de la ville.
Vé ritables demeures
palatiales et donjons urbains,
elles sont le symbole d’une
ville forte de ses privilè ges et
de son commerce maritime.
L’anné e 2008 voit une
exposition permanente :
La Rochelle-Qué bec ».
11. Tour de la lanterne.
Haute de 70 mè tres, cette
tour, appelé e aussi tour des
« 4 sergents », date du XVe
siè cle. Surmonté e d’une
flè che gothique octogonale,
elle a servi, tout au long de
son histoire, de phare et de
prison. Cette fonction
carcé rale est à l’origine des
quelques 600 graffiti
ré alisé s par des corsaires
britanniques, hollandais,
espagnols et par des
prisonniers militaires. En
1822, deux des quatre
sergents Carbonari y furent
emprisonné s avant leur
exé cution à Paris.
12. Construits en 1852, les phares blanc et vert ainsi que le rouge et blanc situé s prè s
de la tour Saint-Nicolas sont des phares d’alignement. Ils permettent aux navires
venant de la mer de se diriger sans risques, jour et nuit, dans le chenal d’accè s pour
atteindre le vieux port et les bassins attenants. Ces repè res visuels sont toujours
d’une grande utilité pour les navigateurs.
13. Rue Sur-les-Murs.
Le chemin de ronde sur lequel a
é té construite la rue Sur-les-
Murs a é té é levé de 1352 à
1387. Reliant la Tour de la
Chaine à la Tour de la Lanterne
et à la Porte des Deux-Moulins,
il était battu par la mer. C’est la
seule section non dé truite par
Richelieu qui souhaitait l’utiliser
comme dé fense contre les
Anglais. Sur le terre-plein gagné
sur la mer furent implanté s des
chantiers de construction navale
avant l’actuel parc de
stationnement de l’Esplanade
Saint-Jean d’Acre.
14. X V IIe s iè c le , X V IIIe s iè c le , le N o u v e a u
Mo nd e
Trè s vite pourtant, La Rochelle se relè ve du drame que ce
siè ge a engendré . Grâ ce au commerce maritime, la ville
reprend son activité et l’accroît. Les anné es 1630-1635
marquent le dé but de relations ré guliè res avec la Nouvelle-
France (Canada) et les Antilles. En 1694, le commerce (sucre
des Antilles, commerce triangulaire, fourrures du Canada)
s’é panouit; la renaissance intellectuelle et le rayonnement
artistique s’intensifient.
15. La Grosse Horloge.
Ancienne porte de l’enceinte
qui sé parait le port de la
cité .
La base massive du XVe
siè cle comportait deux
ouvertures, l’une pour les
pié tons et l’autre pour les
attelages jusqu’en 1672, date
à laquelle on ne fit qu’une
seule arcade. De mê me en
1746, les toits à poivriè res
furent remplacé s par un
dô me orné de pilastres,
colonnettes et amours
supportant des
mappemondes et des
drapeaux.
16. Ci-contre, lieu où é taient
perç ues les taxes sur les
marchandises exporté es et
importé es. La premiè re barrique
de sucre des colonies rochelaises
a é té pré senté e dans ce
bureau des douanes appelé « Le
poids du Roi ».
A droite, le bureau du port.
17. L’Hô tel de Ville.
Une tourelle armorié e et une
porte d’entré e de style gothique
flamboyant frappé e des armoiries
de la ville donnent beaucoup
d’allure à cet é difice. Sur la
faç ade s’é lè vent des statues
dans des niches.
Les armoiries de la ville.
18. Dans la cour de l’Hô tel de Ville, le bâ timent central date de 1606 et est marqué
aux initiales d’Henri IV et de Catherine de Mé dicis; sur la faç ade s’é lè vent les
statues des quatre vertus cardinales : Prudence, Justice, Force, Tempérance.
19. Le plafond de la galerie est
sculpté avec des
monogrammes royaux.
Sous le campanile, a é té
é rigé e une statue de Henri IV.
20. X IX e s iè c l e
La Ré volution et les guerres de l’Empire vont ensuite endormir
la ville qui ne s’é veillera qu’ à la cré ation du premier
é tablissement de bains construit en 1826 sur les allé es du
Mail. On lui donnera le nom de « Bains Marie-Thé rè se » en
l’honneur de la Duchesse d’Angoulê me, fille de Louis XVI qui a
visité la Rochelle. La construction du port de la Pallice,
inauguré en 1890, confirmera ce renouveau. Ces nouvelles
installations portuaires, trè s performantes, vont dynamiser le
grand commerce maritime. Les qualité s du port de La
Rochelle-Pallice feront qu’au cours de la deuxiè me guerre
mondiale, une base sous-marine allemande y sera é tablie.
Malgré cette importance straté gique et le fait que La Rochelle
soit devenue, pendant les huit derniers mois de la guerre, une
poche de la ré sistance ennemie, la vieille ville n’aura pas subi
de destructions importantes. La Rochelle sera la derniè re
pré fecture de France a ê tre libé ré e, le 8 Mai 1945.
22. L’amiral Duperré (1775-1846) Cette statue est situé e dans le quartier
de la Chaine qui doit son nom à la
chaine qu’on tendait le soir entre les deux
tours. Voué à la mer, le quartier é tabli
dè s le XIIIe siè cle est clos de mur et
rattaché à la vieille ville en 1352. C’est
le quartier des marins, bruyant, animé .
Les cabarets et auberges y sont
nombreux. Avec le dé veloppement de la
pê che au XIXe siè cle, les Bretons s’y
installent en nombre, donnant à l’endroit
le nom de « quartier grec » à cause des
marins originaires de l’ île de Groix.
L’amiral Duperré é tait le 22e enfant
d’une vieille famille rochelaise. Il fut
vainqueur des Anglais à plusieurs
reprises. Appelé en 1831 au Conseil
d’amirauté , plusieurs fois ministre de la
marine et des colonies, il se signala par
d’importantes mesures d’administration
et accroissant sensiblement le nombre de
nos vaisseaux.
23. A partir de 1847, l’ancien couvent des Carmes se transforma en marché aux
poissons. Pendant un siè cle, ce quartier de la Chaine vivra au rythme des maré es
jusqu’à la fermeture de l’encan des Carmes. Le bâ timent, entiè rement ré habilité
dans les anné es quatre-vingt, abrite aujourdh’ui la scè ne nationale de la Coursive.
24. Le Cours des Dames dans le
quartier de la Chaine où les
badauds se pressent nombreux
aux terrasses de café .
25. La cathé drale Saint-Louis fut construite à partir de 1742, en partie à
l’emplacement du grand temple, sur les plans de Jacques Gabriel, premier
architecte du roi. Elle fut consacré e en 1784 mais ne fut achevé e qu’en 1862,
26. La Chambre de commerce fut
construite de 1760 à 1785. En
1784, les deux ailes furent
relié es par un pé ristyle.
27. Le temple protestant.
A partir de 1563, les Ré formé s
furent autorisé s à se ré unir dans
la salle Saint-Michel qui se trouvait
sur ce lieu. Aprè s la Ré volution,
ils achetè rent l’ancienne é glise
des Ré collets construite en 1691
sur l’emplacement de l’ex-salle
Saint-Michel. L’é difice fut dé truit
et reconstruit en 1706. Ainsi, dans
une longue salle revê tue de
boiseries, les protestants
Rochelais cé lè brent leur foi, là
où , quatre siè cles plus tô t, leurs
ancê tres avaient é tabli leur
premier lieu de culte.
28. Le couvent des Dames
Blanches.
Ce cloître appartenait à
l’é glise des Ré collets. Il
devint le couvent des Dames
Blanches. Depuis 1993, il
abrite la Communauté
d’Agglomé ration de La
Rochelle.
29. Le port des Minimes.
Situé à l’entré e de la baie, rive sud, ce port de plaisance accueille 3500 bateaux.
Trois bassins à flot en eau profonde, ont é té amé nagé s à cet effet. A proximité ,
de nombreux estivants profitent de la trè s belle plage des Minimes.
30. L’hô tel Fleuriau.
Ce bel hô tel particulier du
XVIIIe siè cle abrite
aujourd’hui le musé e du
Nouveau Monde. Une
grande partie des
collections é voque les
heures sombres du grand
commerce maritime
rochelais et la vie tragique
des esclaves au sein des
plantations.
Par sa stature majestueuse et é quilibré e, par son ornementation exté rieure et sa
dé coration inté rieure, il inscrit dans la pierre le statut social de son proprié taire.
La fortune de ce dernier reposait en grande partie, sur la, production de sucre à
Saint-Domingue (Haïti), la sueur et la souffrance des esclaves africains contribuant
alors à la prospé rité des ports mé tropolitains. Comme bien d’autres é difices de
la ville, il nous rappelle que La Rochelle a é té un l’un des plus grands ports
né griers franç ais tout au long du XVIIIe siè cle.
31. L’é glise Saint-Sauveur.
Cette é glise en restauration date des XVIIe et XVIIIe siè cles, le clocher
(rapporté ) du XVe siè cle.
32. La Fontaine du Pilori.
A l’origine, on y accé dait par deux escaliers de 31 marches; comme les autres
fontaines, elle fonctionnait par gravité depuis les sources à 3 km de la ville.
Depuis 1723, cette fontaine est au niveau de la chaussé e.
33. Maisons
mé dié vales.
Les pans de
bois sont
recouverts
d’ardoise afin
de les proté ger
des
intempé ries.
36. XXe siè cle à nos jours
Des anné es 50 à nos jours, la ville va connaître une forte
poussé e dé mographique. Quatre nouveaux quartiers
pé riphé riques seront cré é s et un ensemble de grands
amé nagements ré alisé : le port (le plus grand port de plaisance
sur la faç ade Atlantique) et la plage des Minimes, un port de
pê che et des installations de mareyages ultramodernes, des
é quipements ferroviaires (TGV) et routiers, une université
pluridisciplinaire. D’autre part, La Rochelle est une ville trè s
dynamique qui organise de nombreuses manifestations
importantes comme le Grand Pavois, les Francofolies et plusieurs
festivals. C’est une ville portuaire qui n’a cessé depuis ses
origines d’aller de l’avant.
37. Renseignements pris sur place à l’office du
tourisme.
Photos personnelles.
Musique : Pluie d’été à la flûte de pan.
Conception et réalisation : L. Cavallari.
lilymage1@gmail.com