BIOGRAPHIE
Véronique Ovaldé, née le 12 avril 1972 au
Perreux-sur-Marne, est une écrivaine
française.
Quand elle évoque son enfance, elle la
décrit comme étant « belle » , et explique
que c'est pour cela qu'elle aime se raconter
des histoires.
Ses ouvrages connaissent un succès
grandissant et depuis le début de sa
carrière littéraire elle bénéficie d’une
reconnaissance de la librairie et de la
critique. En 2008, son cinquième roman Et
mon cœur transparent est récompensé par
le Prix France Culture-Télérama.
En 2009, son sixième roman Ce que je sais
de Vera Candida, reçoit le 18e prix
Renaudot des lycéens , le Prix Roman
France Télévisions 20094 et le grand prix
des lectrices de Elle en 2010.
Ses romans sont traduits dans de
nombreuses langues (italien, espagnol,
allemand, roumain, portugais, anglais,
coréen, chinois, finnois, etc.).
Véronique Ovaldé est également
éditrice chez Points, responsable du
roman noir, de la poésie et de la
collection Signatures (groupe La
Martinière).
Auparavant chez Albin Michel, elle a
notamment travaillé sur Le Club des
incorrigibles optimistes de Jean-
Michel Guenassia (Prix Goncourt des
lycéens 2009) et de Jusque dans nos
bras d'Alice Zeniter.
Elle est connue comme « la reine du
mot juste » ; dans Des vies
d'oiseaux, publié en 2011, elle écrit :
« Si l'on avait, comme Taïbo, une
vague tendance à la mélancolie, le
front de mer déserté, les quatorze
kilomètres de plage venteuse et la
mer gris timbale pouvaient
dangereusement agir sur le moral.
Aussi valait-il mieux fuir la ville le
temps qu'elle recouvrât son soleil au
zénith et sa population au monoï. »
Le style
Première caractéristique qui
émerge du style de Véronique
Ovaldé est l'utilisation d'une
écriture claire, qui fait de ses
œuvres des romans à la
lecture plaisante, aimable. Sa
syntaxe se construit sur une
large utilisation de tirets,
guillemets, parenthèses ; les
signes de ponctuation sont
élémentaires : elle emploie
surtout le point et la virgule.
L'écriture de cette auteure
nous introduit dans un «
stream of consciousness »:
ses phrases, d'abord courtes,
deviennent ensuite plus
longues et peuvent s'étaler
sur plusieurs paragraphes,
même sur plusieurs pages.
À travers ses paroles, Véronique Ovaldé est
capable de faire entrer ses lecteurs dans un
univers imaginaire, voire exotique, comme
nous pouvons le lire dans les premières
lignes de son premier roman, Le Sommeil
des poissons, esquisse d'une société
fantastique, dont l'action se déroule dans une
île imaginaire : à travers la description de ce
lieu féerique, notre esprit s'ouvre à
l'imagination et nous sommes absorbés par
ce conte merveilleux.
En ce qui concerne Ce que je sais de Vera
Candida, Véronique Ovaldé soutient que «
cet endroit imaginaire [l'île de Vatapuna] est,
dès l'ouverture du roman, un condensé
d'imagerie latino-américaine, paré de l'éclat
factice du réalisme magique », ce qui fait que
l'auteure « y trouve un terrain de jeu pour sa
propre fantaisie » et, selon ses propres mots
: « Il faut qu'il y ait une part d'imaginaire,
sinon je me sens contrainte par le réel. Ce
que je veux, moi, c'est réinventer le réel ».
Fille en colère sur
un banc de pierre
" Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer.
Elle se le répéta bien un million de fois toutes les
années qui suivirent. Elle eut d'ailleurs une
hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se
rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux
autres soeurs qui gesticulaient dans leur sommeil,
pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de
leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être
valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de
sa rage, puisqu'il y a un plaisir dans l'abdication,
cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité
et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité,
on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le
droit de se taire, on nous enferme, alors que les
autres là-bas au loin s'amusent et se goinfrent,
qu'est-ce que j'ai fait dans mes vies antérieures
pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse.
Peut-être aussi que le jeu n'en valait pas la
chandelle. Mais le jeu, n'est-ce pas, en vaut
rarement la chandelle. Le jeu n'est désirable que
parce qu'il est le jeu.«
Véronique Ovaldé, à travers l'histoire d'une famille
frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au
plus près les relations que nous entretenons les
uns avec les autres et les incessants
accommodements qu'il nous faut déployer pour
vivre nos vies.
Critiques
Le titre pourrait être l'intitulé d'un tableau, et
dans ce roman on visualise très bien les
personnages , présents voire absents du
tableau.
De retour au bercail après une très longue
absence, dans une île au large du sud de l'Italie,
Aïda vient assister aux funérailles de son père
« Sa Seigneurie » un homme qu'elle a adoré et
qui un jour l'a repoussée suite à la disparition
d'une petite soeur.
Elle a fui dès qu'elle a pu, aidée par sa mère,
cette vie qui devenait intenable et donc à ce
retour elle retrouve ses deux soeurs et leur
famille, sa mère, éthérée et absente . Elle fait
presque figure d'étrangère, mais il leur faudra
passer chez le notaire.
Aïda ,présumée coupable de la disparition de sa
petite soeur Mimi pourra-telle enfin comprendre
ce qu'il s'est passé vraiment , se déculpabiliser
et même se venger ?
C'est tout l'art de V.Ovaldé que de décrire les
liens qui unissent des soeurs, comment ces
petites filles peuvent être en même temps ange
ou démon.
Ce roman ne manque ni de force ni d'humour
parfois, on y reconnaît la signature bien
particulière de l'auteur.
Verdure 35. Babelio
Ce roman puissant de Véronique
Ovaldé, donne l’occasion au
lecteur de plonger au cœur
d’une famille compliquée. Voire
totalement éclatée. Pourtant à la
base il y a tout pour être
heureux. La romancière le
reconnaît quand elle écrit : « Je
pourrais écrire quelque chose
comme : elles étaient quatre
sœurs inséparables promises à
la plus belle des vies. Il y avait
Violetta la reine, Gilda la
pragmatique, Aïda la préférée et
Mimi le colibri. » Elles ont deux
ans d’écart et tout s’écroule un
soir de carnaval. Malgré
l’interdiction du père, en pleine
nuit, Aïda, 8 ans, va participer
aux festivités. Mimi, qui dort
dans la même chambre, va avec
elle. Dans la foule, elles
découvrent un monde joyeux,
débridé. Se perdent de vue. Aïda
rentrera à la maison. Pas Mimi.
L’Indépendant