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N°121 
Carnet d’hivernage 
Mansour Bouna Ndiaye 
Hommage à un aristocrate de 
sang, un libéral dans la pensée et 
un démocrate de coeur 
Page 2 
Bimensuel d'informations générales - ISSN 08504331 - DU 15 au 30 Août 2014 
HOPITAL REGIONAL AHMADOU SAKHIR MBAYE DE LOUGA 
DU RENOUVEAU 
A L’HEURE Sauvons 
l’artiste 
Abdoulaye 
Sylla ! 
PERDU DE VUE ET RETROUVE 
Les Lougatois se souviennent toujours 
avec émotion de la splendeur 
passée de leur vie culturelle. Louga 
a toujours été dans le passé un 
ardent foyer culturel, où le théâtre, la danse 
et la musique ont toujours occupé une place 
de choix et fait sa réputation à travers tout 
le Sénégal. Parmi les acteurs culturels qui 
avaient fait les beaux jours de notre 
capitale, les Lougatois aiment à se souvenir 
de l’orchestre Wa Sawrouba et de l’un de 
ses chanteurs, Abdoulaye Sylla pour ne pas 
le nommer, dont la notoriété avait fait le tour 
des pays de la sous-région. 
Laye était en effet une des plus belles voix 
de sa génération, un des artistes les plus 
ancrés dans nos traditions et, qui plus est, 
gâté par la muse qui lui insufflait 
l’inspiration en permanence. Ses 
compagnons d’orchestre furent, entre 
autres, Badou Ndiaye, ancien guitariste de 
Youssou Ndour, Vito MBengue, Cheikh 
Kanté, actuel Directeur général du Port 
autonome de Dakar, et Lamine Ndiaye, le 
célèbre comédien de la troupe Diamonoy 
Tey. 
Aujourd’hui âgé et éloigné des planches et 
des micros, Diéry se débat difficilement 
avec le quotidien comme la plupart des 
goorgoorlous. Avec une vue qui baisse de 
plus en plus, cet artiste émérite qui a fait les 
beaux jours de la capitale du Ndiambour ne 
parvient plus à vivre de son art. Votre 
journal qui l’a retrouvé à travers l’émission 
«Perdu de vue» de Astou Mbène Thioub sur 
Sud Fm, lance un appel au à monsieur le 
Président de tous les sénégalais, aux 
autorités lougatoises afin qu’elles puissent 
apporter à Laye Sylla le soutien qu’il mérite 
pour avoir hissé très haut le flambeau 
culturel de la capitale du Ndiambour. 
La maternité, la pédiatrie seront réhabilitées et un 
centre de transfusion sanguine construit par l’AFD 
Lux Dev compte débloquer 26 millions pour 
l’extension et le réaménagement du centre 
d’accueil et 135 millions pour l’équipement du 
service de la réanimation. Page 6-7
carnet d’hivernage 
MANSOUR BOUNA NDIAYE 
Hommage à un aristocrate de sang, un libéral dans la pensée 
et un démocrate de coeur 
Il fait partie des figures emblématiques, des icônes de Louga. Des 
ces hommes qui ont marqué l’histoire politique de la région. 
Aujourd’hui, quatre ans après sa mort, l’ancien député maire mérite 
qu’on lui rende hommage. Par devoir de mémoire mais aussi pour 
perpétuer la vie et l’oeuvre de celui qui a tout donné à Louga. 
Sa carrure imposante, son port altier, ses gestes majestueux rappellent 
la prestance du Général De Gaule. Comme l’homme de l’Appel du 18 
Juin 1944, Mansour Bouna Ndiaye est un fils de l’histoire. Il est un 
prince, fils Bouna Alboury, dernier Bourba du Djolof. Néanmoins, pour 
avoir été un fils de l’histoire Mansour Bouna, n’en était pas moins un 
homme du peuple. Il ne s’est jamais affublé de ses oripeaux princiers 
pour se complaire dans candeur condescendante de ses origines. Il 
était plutôt ouvert, simple, modeste et disponible. Tour à tour 
pensionnaire de l’école des fils de chef, fonctionnaire colonial au Soudan 
français actuel Mali où il épousa sa première femme, cadre 
d’encadrement rural dans son pays fraichement indépendant, directeur 
de sociétés, dirigeant sportif et du mouvement associatif, il était le 
symbole d’un éclectisme synonyme de générosité. L’homme a servi 
son pays et sa génération. Parce qu’il était un aristocrate, digne héritier 
d’un père qui fora des puits au Djolof, participa à la construction de la 
ligne de chemin de fer Louga-Linguère. Patricien et plébéien à la fois, 
l’homme savait allier les contraires et tracer une ligne médiane entre les 
extrémités. De ses nombreux voyages et pérégrinations, il a su 
engranger une vaste culture générale, le sens du contact et une 
connaissance encyclopédique allant de la religion à l’astronomie. Bref, 
un homme « mondialisé » avant la lettre. Discuter avec Mansour Bouna 
était une leçon de vie. Jeune journaliste vers les années 98, mon 
premier contact avec Mansour Bouna eut lieu lors d’une excursion à 
YANG-YANG, première capitale du Djolof où se trouvent les Tatas 
d’Alboury, forteresses naguère imprenables du Bourba conquérant. 
Mansour voulait restaurer les reliques de l’histoire léguées par son 
père. Il restaura les tatas pour en faire un lieu de mémoire et de 
pèlerinage perpétuant du coup le legs légendaire du royaume du Djolof. 
Toujours par devoir de vérité à l’histoire, travestie par le colon, il refait le 
chemin de l’exil d’Alboury en racontant à rebrousse-poil le parcours 
jusqu’à Dosso au Niger où mourut le Bourba .Un passé recomposé 
pour rétablir la vérité historique travestie. Toujours pour redresser les 
torts et les injustices de l’histoire, Mansour Bouna eut le mérite d’attirer 
l’attention des autorités françaises sur le sort du dernier et seul tirailleur 
Sénégalais vivant à l’époque à avoir fait les deux guerres mondiales 
(1914-1918 et 1939-1945). Grâce à Mansour Bouna, ce poilu (nom 
donné aux soldats qui ont fait la première mondiale) reçut la légion 
d’honneur française à titre posthume. Car Abdoulaye NDIAYE -c’était 
son nom- décédera la veille de sa décoration. A l’époque, je parlais dans 
mon reportage « d’overdose d’émotions » en rembobinant le film en 
noir et blanc de sa vie avec l’évocation de Verdun, de la ligne Maginot, 
de la vie dans 
les tranchées, 
théâtre des 
opérations et de 
la confrontation 
avec la 
soldatesque 
allemande. La 
nostalgie de 
l’ancien 
combattant a 
emporté le 
corps du 
rescapé 
héroïque. 
Mansour Bouna 
a du coup lancé 
une opération 
de 
sensibilisation 
et de 
revalorisation 
des anciens 
combattants 
surtout la 
cristallisation 
des pensions de 
retraite. Résultat 
: le traitement 
des tirailleurs sera revalorisé et hissé au niveau de celui de leurs frères 
d’armes de la métropole. Pour rendre hommage à Abdoulaye Ndiaye, 
la France va construire la piste du tirailleur longue de 5km reliant Léona 
à Thiowor et une stèle immortalisant le poilu. 
Sur le plan politique, l’histoire retiendra que Mansour Bouna fut l’un 
des hommes politiques les plus populaires de Louga. Le maire qui 
a viabilisé les nouveaux quartiers de Louga, créé les bornes fontaines 
dans les sites périphériques à l’image du Bourba qui fora des puits 
au Djolof. Respecté, craint parfois et faisant même l’objet d’une 
jalouse fixation par ses adversaires politiques, Mansour paya lourd 
le tribut de cette popularité. Le fait de porter ombrage à ses 
adversaires et de les battre à l’applaudimètre lors des meetings lui a 
valu des coups bas et parfois des couleuvres qu’on l’imposât à avaler 
pour sauvegarder les intérêts politiques de son cousin Abdou Diouf. 
Senghor, lui, s’est toujours méfié de celui qui incarnait à ses yeux 
le retour de la chefferie traditionnelle au pouvoir. Lors d’une de ses 
Mansour Bouna, Bécaye Diakhaté, 
Senghor et Abdou Diouf 
visites à Louga, plusieurs fois programmée maintes fois reportées, 
Mansour offrit au premier président du Sénégal un lion dénommé 
CESAR acheté au zoo de Vincennes à Paris. Un cadeau royal qui 
fera couler beaucoup de salive. Des explications les plus 
saugrenues les unes que les autres circulaient sur les motivations 
et les choix de cadeau original. En tout état de cause l’homme au 
sabre, aux bottes, à l’ornement et aux atours royaux a toujours 
incarné sa noble lignée tout en étant un homme du peuple. 
Mansour Bouna a aussi été un homme de culture dans une ville de 
culture. Il a écrit ses mémoires : « Le prince qui croyait à la 
démocratie ». Un livre qui retrace les tribulations, les illusions, les 
désillusions d’un aristocrate libéral égaré dans les méandres de la 
politique. Un livre riche d’enseignements, pleins de messages qui 
peuvent servir de viatique aux jeunes générations souvent en mal 
de repères. 
Député à l’Assemblée nationale, son honorabilité restera à jamais 
gravée en lettre d’or à la Place Tasher, actuelle Place Soweto, pour 
avoir osé défier Léopold Sédar Senghor qui fit de tous les 
événements chrétiens inscrits dans le calendrier grégorien des jours 
fériés Mansour Bouna se battit pour la achoura ou Tamxarit, jour 
de l’an musulman, soit une journée fériée chômée et payée. 
Il n’était pas prisonnier de ses principes. Homme de compromis, 
homme de compromissions diront ses adversaires politiques. Sa 
gestion municipale a été parfois décriée et son mandat supplée 
par une délégation spéciale.« Une rose, la fleur est belle parce 
qu’elle a des épines ». 
Mansour Bouna a rencontré les grands de ce monde comme 
Martin Luther King ou le Sultan de Brunei. Il a eu des projets 
pharaoniques pour Louga : un complexe hôtelier à coût de milliards 
ou un projet minier qui ne verront jamais le jour. On lui a mis les 
bâtons dans les roues. Des mauvaises langues associeront son 
nom à celui du projet d’enfouissement de déchets toxiques. 
Toxiques accusations qui ont empoisonné sa vie. 
Malheureusement Jean Marie Rouart disait ‘’ Nous ne sommes 
jamais satisfaits de nos hommes politiques. Nous attendons qu’ils 
soient morts et enterrées pour les glorifier, les déifier et pour finir 
les panthéoniser en grande pompe .Pour perpétuer sa vie et son 
oeuvre, les servir en exemple aux générations futures. Louga se 
doit d’organiser un événement pour rendre hommage à ce grand 
homme .Un monument, une rue ou une école doit aussitôt porter 
son nom. Ce même hommage doit être rendu à tous les dignes fils 
de Louga qui ont marqué l’histoire de cette ville. 
LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 
GRoUPE LoUGA 
CoMMUNICAtIoN “GLC” 19, 
AVENUE 
AHMADoU SAKHIR MBAYE 
- SANtHIABA CENtRE 
LoUGA - SÉNÉGAL - 
ISSN 08504331 
tÉL. 77 609 95 12 
FoNDAtEUR ÉDItEUR 
ABDOULAYE BAO 
CoNSEILLER DE LA RÉDACtIoN 
MOUSTAPHA SARR DIAGNE 
Responsable commercial 
Moustapha Cissé 
MAQUEttE & MISE EN PAGES 
M. SALL © 77 151 27 81 
ASSIStANtE PAo 
MAME FATOU NDIAYE BAO 
Credit photos 
MBAYE SARR 
ACHILLE NIANG 
Nous ouvrons nos pages d’hivernage de cette année par un hommage à Mansour Bouna Ndiaye. Descendant 
direct de lignée royale, petit fils du Bourba Djoloff, ses références en politique étaient Jaurès, Clémenceau ou 
Pierre Mendès France. Son sang bleu n’avait pu empêcher son coeur de se trouver à gauche. La générosité 
qu’il a héritée de l’esprit chevaleresque de la noblesse, Mansour Bouna l’avait transposée dans la politique, 
cédant parfois par grandeur d’âme, la place à d’autre, sacrifiant ses sacro-saintes vacances à dispenser des 
cours de rattrapages aux jeunes élèves et lycéens. C’est pour susciter des vocations à l’image de celle qui 
incita Mansour Bouna à créer « L’Amicale scolaire de Louga » qui regroupait en son sein des hommes de talent 
comme le Président Abdou Diouf ou le Professeur d’histoire et de géographie Cheikh Bâ que Louga Infos 
vous parle aujourd’hui de cet homme. Ecce homo ! 
Mansour Bouna et Daro Mbaye 
Pape Cissé Marwa, Mansour Bouna et Abdou Diouf 
Mansour Bouna posant avec lion Céasar
MOUSTAPHA SARR DIAGNE Sale temps dans le maquis 
LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 
POLITIQUE 
Quand la décadence marche 
à pas martiaux 
Chaque jour apporte son lot de scandales. Des mi-nistres 
qui poussent l’art de la sujétion jusqu’à l’ab-jection 
et qui s’offrent au public dans la platitude du 
« chien couchant », comme dirait le maoïste de na-guère 
que fut Macky Sall, sous le talon aiguille 
d’une dame ; des ex-Premiers ministres qui, sitôt 
débarqués, décochent des flèches assassines sur 
celui qui ne fut et ne, peut-être, ne pouvait être 
qu’un mentor de quelques saisons et par défaut ; 
une justice qui s’ingénue jusqu’à l’absurdité à pren-dre 
le contrepied d’une justice respectueuse des 
droits les plus élémentaires des prévenus, en pas-sant 
par la monstruosité de l’acheminement au 
sein du tribunal d’un malade sur une chaise rou-lante 
et foule du pied toutes les règles essentielles 
du consensus juridique international ; une justice 
où les huissiers traitent les magistrats de corrom-pus, 
où les avocats, devant l’évidence des faits 
drainent les juges devant les tribunaux, où les pro-cès 
se gagnent, comme les élections, se gagnent 
à force de pièces sonnantes et trébuchantes ; un 
régime qui se permet d’avoir un fou du roi, si fou 
qu’il retourne ses armes contre son propre camp 
par le truchement d’un livre qui dévoile les scan-daleuses 
tribulations d’une caste ou une dynastie 
qui s’est trop tôt et trop vite laissée enivrée par les 
délices du pouvoir ; un pays où la police, en plus 
de se voir concurrencer dans ses tâches réga-liennes 
de maintien de l’ordre par une milice in-crustée 
en son sein, se voit trainée en rase-mottes 
dans les méandres du trafic de drogue ; un Etat où 
on ne peut même plus faire confiance aux corps 
d’élite comme la gendarmerie quand les frasques 
de ses officiers supérieurs sont révélées au grand 
public par un des leurs que l’on a voulu faire passer 
pour un paria, un pays où l’on sait maintenant qu’il 
est possible que les forces de l’ordre peuvent dé-gainer 
leur revolver et tirer sur des étudiants qui ne 
font que réclamer un juste droit : celui du paiement 
de leur bourse après dix mois d’attente. 
Il est encore possible pour un observateur 
soucieux d’objectivité intrinsèquement factuelle 
d’ajouter des touches encore plus sombres sur la 
fresque de cette décadence républicaine que nous 
sommes en train de vivre. Mais le tableau est déjà 
si noir que l’on a de la peine à y distinguer les 
personnages qui sont les acteurs de premier plan 
sur cette scène encombrée. Il est encore plus 
difficile de pouvoir interpréter les rôles qui sont en 
train de s’y jouer. Personne ne peut dire qui porte 
le pantalon dans cette république ! 
Mimi, le crapaud qui se croyait 
plus fort qu’un boeuf 
C’est dans cette atmosphère de forte péjoration du 
climat politique que certains acteurs se signalent 
sur le côté jardin de la scène politique. Mimi Touré, 
il y a peu Premier ministre adulée par ses frères 
de parti, se voit vouée aux gémonies parce qu’elle 
a choisi de mettre su pied un parti politique pour 
préparer la prochaine présidentielle. Celle qui fut 
un peu trop rapidement affublée d’une réputation 
surfaite de « dame de fer » s’était laissée griser par 
son entourage. Tel un crapaud qui se croyait aussi 
fort qu’un boeuf, elle a voulu défier le Président et, 
dit-on à voix basse, la première dame. Mal lui en a 
prit. Madame est aujourd’hui contrainte de faire 
des courbettes dans les antichambres des salons 
des hommes religieux pour se refaire une virginité 
politique, perdue depuis sa danse de claquettes 
dans les couloirs du ministère de la Justice. Sa 
nomination au poste de Premier ministre fut le 
révélateur d’une compétence dont on se rend 
aujourd’hui qu’elle était fortement présupposée… 
et qui a été l’accélérateur de la cadence de sa 
chute aux enfers. Faudrait-il comme dans la 
légende convoquée un Orphée qui se porterait au 
secours de cette Eurydice. Un Orphée qui ne 
pourrait être qu’Omar Sarr, un ex mari, mieux un 
compagnon de jadis dans les froides nuits de 
France où l’on se bornait à commenter le « 
Programme de Transition » du camarade Trotski. 
Mais les récits d’Homère ou la saga des « 
marxistes révolutionnaires » à la critique du temps. 
Et La Mimi à son errance dans le marécage 
politique sénégalais. 
Idy, à malin et malin et demi 
Laissons là Mimi à ses turpitudes pour nous 
occuper d’un autre intervenant qui commence à 
polluer le champ de vision des spectateurs de la 
vie politique. Il s’agit sans détour de l’ancien maire 
de Thiès. On le dit le politicien le plus futé du 
Sénégal. Encore une réputation amplement 
imméritée. Si Idy était aussi intelligent qu’on le dit, 
il ‘aurait jamais commis autant de fautes politiques 
en si peu de temps dans sa carrière. Trop pressé 
de se voir dans la station du « Soleil », il a gaspillé 
toutes ses chances de devenir le légitime dauphin 
d’Abdoulaye Wade. Sa rancoeur s’était alors 
transposée sur Karim et sa mère Viviane. Son chat 
du chat et de la souris avec Wade, ses protocoles 
relus et signés sous la lumière blafarde de la prison 
de Reubeuss, ses retournements de vestes 
spectaculaires durant des audiences nocturnes à 
la Présidence, ses silences bavards comme celui 
du 23 juin, et enfin un égo surdimensionné qui ne 
lui permet pas de voir la réalité au-delà du bout de 
son nez, tout cela fait aujourd’hui d’Idrissa Seck 
une sorte d’histrion de la politique sénégalaise. 
Pour lui, la messe est partiellement dite. Les revers 
du parti présidentiel durant les élections locales 
sont les prémices de l’ouverture du cycle 
concernant la succession de Macky Sall. Idy est 
en train de faire des pieds et des mains pour 
former le plus large rassemblement autour de sa 
personne. Il se rend courtoisement à l’investiture 
de Khalifa Sall comme maire de Dakar. Il fait le pied 
de grue au siège du parti d’Abdoulaye Baldé pour 
lui apporter son tonitruant soutien dans l’affaire de 
la traque des biens mal acquis. Il reçoit en grandes 
pompes et plus que la raison ne devrait le 
commander un certain Moubarak Lô dont le 
curriculum vitae est saturé par la mention « 
candidat malheureux » à différentes élections et 
une petite mention de « directeur de cabinet adjoint 
» de Macky Sall. Il faut dire que la pêche d’Idy ne 
fut pas très fructueuse. Il n’a pas réussi à 
accrocher, comme il le voulait, Khalifa Sall à ses 
wagons. Cependant, il faut reconnaître que sa 
campagne est de bonne guerre. Il est en train de 
disqualifier Macky à sa propre succession. Et ce 
que les partisans du Président ne peuvent lui 
pardonner. Mais, comme dans la plupart 
des contes d’Ahmadou Coumba, les ruses 
d’Idrissa Seck est si cousues de fil blanc qu’il ne 
parvient jamais à ses fins. Gageons au dernier 
tournant, il sera, comme d’habitude, dépassé par 
un de ses concurrents au fauteuil présidentiel. Les 
choses sont telles que si l’on accepte qu’Idrissa 
Seck est malin, il y a alors toujours un malin et 
demi les plus avisés ferait mieux de parier. 
Le non sens du référendum de 
Macky 
Parlons maintenant de ceux qui veulent jouer au 
malin… et de ce président qui veut nous faire 
prendre des poires pour des prunes. De son 
piédestal américain, répondant aux questions des 
journalistes de la presse occidentale, Macky nous 
annonce qu’il va opter pour un référendum en ce 
qui concerne les modifications institutionnelles ou 
tout au moins la durée du mandat présidentiel. En 
plus, une telle initiative va entraîner des surcoûts 
considérables dans le financement du 
fonctionnement des institutions aujourd’hui 
fortement plombé par un train de vie dantesque 
des l’Etat qui se permet de faire des « cadeaux » 
juteux à coups de milliards à des cabinets d’études 
pour des études qui ne sont que le « copier-coller 
» des travaux réalisés par les fonctionnaires du 
ministère des finances. Mais le plus paradoxal, 
c’est que ce référendum va nous installer dans une 
totale ambiguïté. De fait, il n’a aucun sens. Parce 
que tout le monde est acquis ou presque sur la 
nécessité de réduire le mandat présidentiel à cinq 
ans. Il n’y aura donc aucune gloire à tirer de ce 
résultat, étant donné que ceux sont les plus 
farouches adversaires de l’actuel président qui 
seront les premiers à apprécier positivement sa 
proposition. Il ne sera pas question de vouloir nous 
faire en trompe-l’oeil les résultats de cette élection, 
de vouloir attribuer à un Président de la République 
est en baisse vertigineuse une victoire à la Pyrrhus. 
Macky se croit vraiment plus malin que tout le 
monde en choisissant ce terme de l’alternative. 
Encore une fois, comme presque tout ce qui 
concerne le fonctionnement de la république 
depuis qu’il est au pouvoir, le Président se met le 
doigt dans l’oeil. Ne dit-on pas qu’au pays des 
aveugles… 
Les adeptes des jeux de mots un peu triviaux n’auraient pas à chercher loin 
pour trouver la formule qui sied le mieux aujourd’hui à ce qui se passe au 
Sénégal. Elle est toute trouvée et la réalité est rocambolesque, si fertile 
d’ubuesques situations qu’elle parvient à surpasser l’imagination du conteur 
le plus prolixe. « Il fait sale temps dans le maquis ». Ce titre, que le plus 
mauvais des échotiers, qui ferait sa pêche au scoop dans les couloirs du 
palais ou se délecterait des effluves des ‘’némali’’ qui s’échappent du boudoir 
de la première dame, n’aurait aucune peine à trouver, résume pourtant à 
merveille le climat délétère qui règne aujourd’hui sur la République. 
CONSEIL DEPARTEMENTAL 
Mberry Sylla prend le taureau par les cornes 
Si nombre de Sénégalais s’interrogent sur le rôle de 
Conseils départementaux et les textes de l’acte 3, Mberry 
Sylla pour sa part semble avoir déjà compris les enjeux 
et va directement à l’essentiel. C’est ainsi qu’ayant 
compris que la gestion des structures comme l’hôpital régional 
Amadou Sakhir Mbaye revenait au Conseil départemental, Mberry 
Sylla a organisé un séminaire de mise à niveau pour les femmes 
conseillères afin de les informer sur leur rôle et le travail qu’elles 
devront accomplir en tant qu’élues du département. C’est ainsi 
qu’en marge de ce séminaire organisé en présence du préfet, 
Mberry Sylla a informé les participants et la presse de l’arrivée à 
Louga de deux experts de l’Union européenne dans le cadre d’une 
mission d’évaluation des besoins de l’hôpital Amadou Sakhir 
Mbaye en vue d’une coopération éventuelle. Dans ce sens, 
Mberry Sylla a fait savoir qu’il avait d’ailleurs déjà demandé au 
Directeur de l’hôpital de préparer cette visite «en faisant ressortir 
toutes les données relatives à la superficie de l’hôpital pour voir 
avec les experts les possibilités d’extension». Espérons seulement 
que le Conseil départemental, qui s’occupe désormais de cet 
hôpital, fera mieux que le défunt Conseil régional dont les 
tergiversations ont conduit à des incompréhensions entre les 
syndicalistes et les autorités hospitalières. 
BADARA SAMB
Installation officielle du maire KHALIFA WÉLLÉ 
HYDRAULIQUE 
36 systèmes d’alimentation en 
eau seront installés à Louga 
LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 
4 SOCIÉTÉ 
Tout est bien parti pour que les Conseillers municipaux de notre ville se mettent 
au travail. Lors de la cérémonie d’installation du nouveau maire par l’autorité 
administrative, tant Moustapha Diop que le maire sortant, madame Aminata 
Mbengue Ndiaye ont exhorté les nouveaux élus à ne travailler que pour les 
intérêts exclusifs de Louga. Après donc les joutes politiques qui se sont soldées par 
l’élection d’une nouvelle équipe municipale, les adversités ont été appelées à se taire 
pour céder la place à l’engagement en faveur des populations. C’est ainsi que madame 
Aminata Mbengue Ndiaye, agissant avec une remarquable élégance, appellera les 
Lougatois à soutenir Moustapha Diop de toutes leurs forces. «Vous m’avez tout donné» 
a-t-elle rappelé à ses concitoyens, «et je vous souhaite que vous fassiez la même chose 
pour mon successeur» a-t-elle ajouté, avant de souhaiter plein succès à ce dernier. 
A ces civilités bien appréciées par les conseillers municipaux et les autorités 
administratives, le nouveau maire répondra avec la même courtoisie : «Je rends un 
vibrant hommage à Aminata Mbengue Ndiaye, qui est une tante pour moi. Elle a fait de 
son mieux, avec son équipe, pour le développement de Louga». 
Le ton était donc donné. Si tant le maire sortant que le nouvel élu se retrouvent sur la 
même longueur d’onde, il faut espérer que les préoccupations des Lougatois seront 
bien prises en charge par la nouvelle équipe municipale de qui les populations attendent 
beaucoup. Car ces dernières élections municipales ont été l’une des plus disputées et 
des plus incertaines de l’histoire politique de notre ville. Mais grâce à Dieu, elles se sont 
déroulées dans le calme malgré les passions, et les tous les acteurs ont accepté le 
verdict des urnes, pour le plus grand bonheur des électeurs qui rendent grâce à Dieu 
de leur avoir permis de choisir leur maire en toute quiétude et sans contestations 
majeures. Pourvu seulement que les adversités politiques ne viennent pas plomber 
l’action de la nouvelle équipe municipale… 
Le nouveau ministre de l'Hydraulique, 
Mansour Faye, était dans la capitale du 
Ndiambour le lundi 18 août pour y présider 
un CRD spécial sur la situation de l'eau dans 
la région de Louga dans les anciens locaux du 
Conseil régional de Louga. Une rencontre qui 
a permis de recueillir les préoccupations des 
populations des collectivités. Au terme de la 
rencontre, le ministre Mansour Faye a décliné 
quelques aspects de ses priorités. 
Louga fait partie des régions qui ont les meilleurs taux 
d’accès à l’eau potable avec un chiffre de 80 % mais 
beaucoup reste à faire dans le domaine surtout de 
l’alimentation en eau bétail. Le taux d’accès à l’eau 
potable dans la région de Louga est de 80 %. Du fait que le 
département de Linguère est une zone sylvopastorale, la 
disponibilité en eau pour le bétail doit alors y être renforcée. 
Dans cette dynamique, plusieurs projets sont déjà repérés 
dont les financements sont déjà acquis. Le renforcement de 
l’alimentation en eau sera renforcé non seulement dans le 
département de Louga mais également dans les 
départements de Linguère et de 
Kébémer. C’est ainsi que 36 
systèmes d’alimentation en eau au 
bénéfice de plusieurs villages 
seront installés dans les trois 
départements de la région de 
Louga. Celui de Linguère en 
recevra le plus grand nombre en 
raison de sa particularité. Le 
raccordement d’une quarantaine 
de villages situés sur la zone du 
Lac de Guiers à Keur Momar Sarr 
se fera d’ici 2015. 
Concernant le littoral, des solutions 
seront apportées par rapport à la 
qualité de l’eau. èabilisation de 
l’eau, la dilution ou le transfert d’eau à partir d’autres nappes. 
Ces importantes mesures seront prises dans les deux ans 
à venir. 
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a, en 
outre, fait part de la volonté du gouvernement sénégalais de 
mettre en oeuvre dans les deux ans à venir d’importants 
projets visant à améliorer davantage l’accès de l’alimentation 
en eau dans la région de Louga. 
A nos amis…et nos 
ennemis ! 
Louga infos tient à remercier tous nos 
concitoyens qui nous ont témoigné leur 
sympathie lors de la cabale que certains 
acteurs politiques ont tenté de mener 
contre votre journal préféré. Nombreux sont en 
effet les Lougatois qui nous ont appelé nous 
exhortant à ne pas descendre sur le terrain de 
l’invective, des procès d’intention ou de la critique 
subjective. Nous les en remercions vivement car 
ils sont la preuve palpable que nos concitoyens 
mettent toujours en avant le sens de l’honneur et 
de la loyauté. Leur soutien et leurs conseils nous 
rassurent et nous poussent à nous détourner de 
tout ce qui peut nous distraire dans notre travail 
qui est tout tourné vers la seule cause de Louga. 
Que les aboyeurs aboient, la caravane poursuivra 
son chemin. 
KHALIFA WÉLLÉ
FOOTBALL Peut-on redorer le blason du Ndiambour ? 
La première coupe régionale de Diourbel disputée à Louga en 
1961, remportée par les Lougatois 
LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 
SPORT 5 
L'ambition est louable. Votre journal 
numéro 120 annonce : "Le président 
veut préparer une équipe du 
Ndiambour performante sur tous les 
plans... avec comme objectifs de remonter en 
première division et de s'y maintenir parmi 
ceux qui jouent les premiers rôles". 
Pour une équipe naguère habituée aux 
podiums, champion et vainqueur de la Coupe 
avec des passages dans les grandes 
compétitions africaines de clubs, revenir aux 
premiers plans semble être un voeu plein 
d'ambition. Mais plus qu'une intention, le 
chantier s'annonce énorme car il faut relever 
de grands défis en remontant tout un chemin 
perdu. Et ce chemin est énorme. Il est d'abord 
humain, social, solidaire, voire moral avant 
d'être managérial et technique. 
Le Ndiambour est l'une des rares équipes de 
football issues de groupes humains déjà 
soudés par un noble but, celui d'un amour 
pour une ville. Il y a eu d'abord le Football 
Club de Louga, première fusion à l'aube des 
indépendances, qui regroupait le trois 
équipes fortes de Louga : le Cercle, l'Effort et 
le Foyer. Seules la Sodéo (ancienne usine 
Dégomis), et l'Espoir de Santhiaba (une 
dissidence du Cercle) firent bande à part. 
Cette équipe de fusion remportera la 
première Coupe régionale de Diourbel, 
disputée à Louga même en 1961. 
Mais les Matar Ndiaye, Badou Antoine, Tapha 
Diaw, Ngagne Sy, Isma Mbengue, etc., 
dirigés par Moustapha Diallo, ne survécurent 
pas au démantèlement de la ville de Louga 
au profit de Diourbel où tout était à faire. Et la 
réforme de Lamine Diack vers la fin de la 
décennie va trouver un environnement pointu 
de "navétanes" qui avait fini de suppléer le 
mouvement associatif fédéral. C'est ainsi que 
les Progrès, Reims, Benfica, Santos, 
Cosmos, allaient fournir l'ossature de la 
première équipe du Ndiambour, entrainée par 
feu Médoune Diop "Lorro". 
Ce jeune groupe allait faire un apprentissage 
en deuxième division avant d'être vite mature 
et rejoindre l'élite dès 1972, avec l'arrivée de 
Iba Dia comme entraineur. Et le grand 
Ndiambour allait naître. Ses héros 
s'appelaient Fodé, Tapha Diop, Matar Fall, 
Poulo, Séye, Serigne Camara, Ibou Diaw, 
Ibou Kébé et autres Ngagne Sarr, Yakhya et 
Mamadou Diop, etc. 
Mais la force morale de l'équipe résidait dans 
son encadrement administratif. C'était le club 
ouvert des "hommes ordinaires”, ces 
messieurs "tout le monde" qui savaient se 
mêler à la grande famille apportant des 
soutiens sur le plan moral et humain, plus que 
sur le leadership exacerbé ou le plan 
financier. Ils s'appelaient Dame Cissé, Cheikh 
Gaye Seck, Saliou Seck, Doudou Gaye, 
Samba Souna Fall, Ndieuk Fall ou encore Iba 
Bao ou Djiby Diouf. Des hommes humbles, 
désintéressés, et supportant toute une famille 
soudée et à qui pourtant des performances 
allaient sourire, bien que issue d'un milieu 
départemental. 
Et Serigne Aly Cissé d'écrire dans le Soleil : 
"La joie de jouer, seul talisman du 
Ndiambour". Et vinrent ensuite les grands 
chamboulements pour les dits bien fondés du 
club de type nouveau qui va basculer dans le 
milieu affairiste. Et après le passage de Daby 
Diagne à la présidence et résidant à Dakar, 
l'arrivée de l'ère Magued Diouf allait densifier 
la gestion affairiste et éloigner de plus en plus 
le Ndiambour de son cadre originel. Et la 
dimension sociale de l'équipe, son aura 
humaine et surtout l'amour prononcé pour la 
ville de Louga, en prirent un grand coup 
d'arrêt, surtout que la gestion nouvelle a voulu 
couper la poire en deux pour laisser à la ville 
les soins de l'encadrement technique. 
Le Ndiambour emporté par l'affairisme va 
bâtir un siège, engager des "brésiliens", 
prendre des «Sénefs» et dépensera des 
fortunes, et la barre de la gestion sera élevée 
pour un milieu modeste. 
On connait la suite. Les trois présidents qui 
se sont succédés après l'ère Magued Diouf, 
au nom de portefeuilles garnis, ne purent 
relever les défis lancés orgueilleusement. Et 
l'équipe va crescendo prendre les chemins de 
sa descente vers l'enfer pour retomber dans 
les gouffres de la deuxième division. Et arriva 
l'ère du Président Gaston Mbengue. 
Assurément la plus mauvaise de l'histoire de 
l'équipe. 
Sous la direction du président Mafall, l'équipe 
avait fini de redevenir une équation de 
quartier, recroquevillée sur elle même, les 
autres quartiers avaient presque fait 
dissidence en créant leurs propres entités 
fédérales, ce qui fragilisa l'esprit de groupe. 
L'arrivée du président Mbengue allait ré-ouvrir 
les chemins des confrontations conflictuelles, 
IBA DIA 
rendant l'équipe plus fragile. 
Et après un an d'attente, le 
purgatoire fut évité de justesse. Et 
maintenant ? 
Si le but de refaire le Ndiambour est louable 
en y associant toutes les compétences 
locales, des questions restent en suspens, et 
qu'il faut disséquer. D'abord la ville de Louga 
est-elle encore porteuse de grandes 
ambitions sportives ? Le contexte 
générationnel actuel est-il en mesure de 
générer des valeurs fondamentales 
porteuses de projets fiables ? La jeunesse 
pratiquante de nos jours est-elle garante d'un 
amour loyal pour la ville ? Et surtout le 
président a-t-il bien tiré les leçons de ces deux 
années de directions conflictuelles ? 
Autant de questions à débattre pour un 
possible retour vers les sommets en redorant 
un blason fortement terni. Le chantier est 
vaste mais impossible n’est pas lougatois. 
27ème édition du Tournoi Mademba Diop 
Encore une fois Louga s’est souvenu 
de feu Mademba Diop, ancien 
footballeur du Diamono puis du 
Ndiambour de Louga. Ancien 
pensionnaire de l’Ecole normale de Bambey, 
cet enseignant était par ailleurs un virtuose du 
ballon, un vrai poison pour les défenses qui 
s’opposaient à lui. Mademba Diop qui fut un 
illustre représentant de l’élite sportive 
lougatoise, brillait par sa courtoisie, son 
élégance, son sens de la camaraderie… Et 
sur le terrain, lorsqu’il était avec sa bande de 
copains, Mor Thiam, Kaba Kabir Dieng, 
Leweul, feu Modou Dièye et le capitaine 
courage Wade Diagne, ils donnaient du plaisir 
aux fans de foot du Jamono grâce à leur 
talent. C’était une bande d’artistes du ballon 
que l’on avait plaisir à regarder jouer. 
Indécrottable optimiste, Mademba Diop était 
toujours confiant quant aux futurs succès du 
Diamono de Louga et du Ndiambour, et il 
recommandait toujours aux supporters et 
dirigeants de son quartier, Santhiaba, de ne 
jamais baisser les bras. 
Hélàs, ce sportif dans l’âme a très tôt été 
arraché à notre affection puisqu’il a été 
rappelé à Dieu en 1987 à l’âge de 25 ans. 
Depuis lors, les jeunes de Louga lui rendent 
hommage par un tournoi de football qui porte 
son nom. Il faut signaler que l’année 1987 a 
été assez funeste pour les sportifs lougatois, 
qui ont enregistré successivement le décès 
de Mademba Diop, celui de la femme de 
Aïdar et la descente en deuxième division de 
l’équipe du Ndiambour. On comprend 
aisément donc la charge d’émotion que 
ressentent les Lougatois lors de l’organisation 
de ce tournoi. 
Cette année l’édition s’est déroulée les 8 et 9 
août dans la capitale du Ndiambour sous le 
parrainage de messieurs Cheikh Sabibou 
Dia, Dr Ousmane Bao et Macodou Sall. 
Aussi, M. Yoro Ndiaye, président de l’équipe 
du Diamono et tous les membres du comité 
directeur qui sont les organisateurs du 
tournoi, ont saisi cette belle occasion pour 
remercier les parrains, qui ont honoré de leur 
présence les manifestations, accompagnés 
de fortes délégations, mais qui ont surtout mis 
la main à la poche pour contribuer plus 
efficacement au succès de l’événement. 
A l’issue du tournoi, les 
résultats suivants ont été 
enregistrés : 
Penc bat Jawrigne : 3-2 
Diakarlo bat Jamono : 2-1 
3ème et 4ème places 
Jamono bat Jawrigne par série : 5 
tirs au but à 4 après un match nul 
vierge 0 à 0. 
Finale 
Dëkëndo bat Penc 4 tirs au but à 3 
après un match nul 1 but partout. 
PAR LAYE BAO ANCIEN PR DU JAMONO Les ‘’Jamalamanis’’ se souviennent 
Yoro Ndiaye Président du Jamono 
en compagnie de Macodou Sall 
Dr Ousmane Bao en boubou blanc, Cheikh Sadibou Dia en casquette avec ses enfants Souleymane 
Jules Diop, Directeur de la haute compétition et Samba Diop griot attitréd de Louga
MANSOUR NDIAYE 
Aly Nabédé, secrétaire général de la section Sutsas du Centre hospitalier régional de Louga 
‘’Cela fait plus de 5 ans que nous n’avons pas bénéficié du BCI’’ 
LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 
SOCIÉTÉ 
Quatorze heures. A l’entrée principale, 
les vendeurs ont le temps de 
palabrer. En ce début d’après-midi, 
la canicule qui règne sur la capitale 
du Ndiambour a sans doute confiné les clients 
chez eux. Assis sur une chaise en fer devant 
le portail, un vigile, grand et mince, le regard 
imprécis, semble terrassé par la chaleur. C’est 
à peine s’il remarque les entrées et sorties. 
L’hôpital est accessible, aucune barrière à 
l’entrée... A l’intérieur, quelques visiteurs et 
accompagnants de malades se regroupent par 
affinité, couchés à même le sol, sur des nattes, 
sous les arbres. Les uns s’acquittent de la 
prière de « Tisbar », les autres, sans doute 
rongés par la fatigue, se tapent un petit 
somme. Le centre hospitalier régional de 
Louga s’ouvre à nous. 
Malgré ses maigres années d’existence (31 
ans), il présente des rides visibles : des 
bâtiments vétustes, une peinture qui lâche, des 
lits et du matériel amorti entassés ça et là. 
L’image ne trompe pas. Ici, la lourde dette 
hospitalière, amplifiée par la politique de 
gratuité instaurée par l’Etat, sans véritable 
mesures compensatoires, n’est pas la seule « 
pathologie ». Au plan humain, Louga souffre 
d’un manque criard de spécialistes dans 
maints services et ne doit ses performances 
qu’au dévouement et au sens des 
responsabilités de son personnel soignant. 
Pourtant, par sa position géographique dans 
l’axe nord, cet hôpital qui reçoit des malades 
de presque toute la région du fleuve a une 
valeur stratégique certaine. Aussi, elle n’a pas 
mauvaise réputation. 
Rencontré dans l’un des nombreux couloirs, 
Seydi Kâ, un accompagnant, ne s’est pas fait 
prier pour louer la qualité des soins dispensés. 
Dans un Wolof très sommaire, notre 
interlocuteur résume sa satisfaction en ces 
termes : « J’habite Kodjélal, dans la 
communauté rurale de Mboulo, département 
de Linguère. Nous avons été transférés à 
Dahra où les médecins nous ont référés à 
l’hôpital régional de Louga. L’année dernière 
j’avais amené un malade ici et il a été bien pris 
en charge. Je trouve cet hôpital très 
accessible, avec des soins de qualités. Le seul 
hic, c’est que la facture est un peu salée ». 
Seydi Kâ confirme ainsi les propos de 
madame Ndèye Diop, vendeuse de fruits 
devant le portail principal de l’hôpital. Elle disait 
: « Je travaille ici depuis bientôt une décennie 
et je ne trouve pas à redire dans le 
fonctionnement de l’hôpital. Les médecins 
fournissent des soins de qualité et les gens qui 
y travaillent sont très humains ». Madame 
Ndèye Diop sera confortée dans son propos 
par une de ses collègues. « A deux reprises, 
j’ai subi une césarienne et cela c’est très bien 
passé », témoigne celle-ci. 
Néanmoins, des efforts restent à faire. A la 
maternité surtout où, une accompagnante a 
partagé son amertume avec nous. « Ce que je 
déplore le plus, c’est le désordre qui règne ici 
à la maternité. La salle d’accouchement est 
trop accessible. Il n’est pas normal que les 
gens – des visiteurs pour la plupart – y entrent 
comme dans un moulin au moment où des 
femmes enceintes et à terme y sont en plein 
travail. C’est la première fois que je mets les 
pieds ici mais, j’ai remarqué ce désordre qui 
me fait mal. Aussi, les toilettes sont trop 
éloignées de la salle d’accouchement et les 
malades sont obligées de trainer avec leur 
douleur pour y accéder », dit-elle sous le 
couvert de l’anonymat. 
Un pari fou 
Globalement, le centre hospitalier régional 
Ahmadou Sakhir Mbaye est très fréquenté. 
Outre les différents départements de la région 
de Louga (Linguère et Kébémer) qui y référent 
souvent leurs malades, cette structure est le lit 
d’accueil spontané des victimes d’accidents de 
la route sur cet axe très fréquenté. Surtout à 
l’occasion des grandes manifestations 
religieuses comme le Gamou et le grand 
Magal de Touba. C’est sans doute l’une des 
raisons qui avaient poussé le milliardaire feu 
Djily Mbaye à ériger cette infrastructure qui, à 
l’époque, « constituait un véritable joyau ». 
Aujourd’hui, fort du soutien de l’Etat et des 
partenaires, les responsables de l’hôpital 
comptent lui redonner son lustre d’antan. Le 
top management compte relever ce défi et 
injecter à la structure une bonne dose de 
renouveau. Il ne sera pas seul dans son 
combat. 
Malgré toutes les difficultés auxquelles il fait 
face, l’hôpital de Louga, qui a déjà pris les 
commandes de son destin, peut compter sur 
les syndicalistes dont la plateforme 
revendicative est plutôt dégarnie. Mieux 
encore, le directeur et le représentant du 
Syndicat unique des travailleurs de la santé et 
de l’action sociale (Sutsas) mènent le même 
combat : L’érection de l’hôpital en 
établissement public de santé de niveau 3… 
avant 2015. Pour ce faire, le choc des 
contraires ne pouvait pas être violent entre le 
directeur général de l’hôpital et le syndicaliste 
que nous avons interrogés. 
HOPITAL REGIONAL AHMADOU SAKHIR MBAYE DE LOUGA A l’heure du renouveau 
Technicien en appareillage orthopédique, Aly 
Nabédé a passé une bonne partie de sa carrière 
à l’hôpital régional de Louga. Pour avoir passé 
quatorze ans dans cette structure, le Sg de la 
section Sutsas du Centre hospitalier régional 
Ahmadou Sakhir Mbaye a participé à tous les 
combats. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, 
il partage ses craintes non sans partager 
l’ambition du directeur de faire de Louga un 
hôpital de niveau 3. 
Quelle est la température sociale au sein 
de l’hôpital de Louga ? 
Le dialogue se fait de manière très lente et 
discontinue. Parce qu’ici les directeurs sont un 
peu limités dans leur fonction d’autant que les 
hôpitaux sont confrontés à de sérieux 
problèmes depuis la réforme hospitalière 
financée par la Banque mondiale en 1998. La 
majeure partie des directeurs qui sont venus 
dernièrement ont trouvé des hôpitaux déjà 
pillés, des recrutements mal faits, des 
réalisations qui n’ont pas répondu au cahier de 
charges. Nous ne pouvons pas directement 
accusés les gestionnaires du moment même 
s’ils ont une part de responsabilité liée à 
gestion mais, ce sont ceux qui ont 
accompagné la réforme depuis le début qui ont 
faussé le jeu. Les responsabilités sont 
partagées entre le personnel, les gestionnaires 
et les Conseils régionaux qui ont politisé les 
recrutements. 
A ce propos qu’attendez-vous de l’Acte 3 
de la décentralisation avec le changement 
qui va s’opérer au niveau de la tutelle ? 
Les populations n’ont pas encore compris cet 
Acte. Quelle sera la position du Conseil 
départemental par rapport à l’hôpital ? Nous 
supposons que comme c’est le Conseil régional 
qui gérait l’hôpital régional, c’est le Conseil 
départemental qui va prendre le relais d’autant 
plus que l’hôpital régional de Louga est dans le 
département de Louga. Linguère a son hôpital, 
Kébémer aura bientôt son hôpital ou son centre 
de santé. Donc ce que nous attendons de l’Acte 
3 c’est que les erreurs qui ont été commises ne 
soient pas répétées par le Conseil départemental 
dont nous attendons une forte implication. La 
subvention qui était de 100 millions en 2000 est 
aujourd’hui ramenée à 20 millions. 
Pour quelles raisons ? 
En son temps l’ancien président du Conseil 
régional avait prétexté la création de nouvelles 
régions. Comme c’était au cours de l’année, il 
fallait ponctionner sur le budget pour financer les 
nouvelles régions. Il nous avait promis que la 
situation allait revenir à la normale. 
Quand est-il aujourd’hui ? 
Non, nous en sommes toujours à une subvention 
de 20 millions et, pour en disposer, c’est la croix 
et la bannière. Il y a juste un mois, nous avons 
organisé une marche avec tout le personnel de 
l’hôpital pour réclamer la subvention de 2013 
alors que nous sommes en train d’exécuter le 
budget de 2014. Nous avons des craintes par 
rapport à la disponibilité des fonds d’autant plus 
qu’on était informé du changement impliqué par 
l’Acte 3 avec la disparition du Conseil régional et 
le changement de tutelle qui en résulterait. Nous 
ne savions déjà pas à qui s’adresser. 
Le principe de la continuité de l’Etat devait 
vous guider, non ? 
Certes, mais le président du Conseil régional ne 
sera plus là pour nous dire où sont passés les 20 
millions. Nous avons tapé sur la table et obtenu 
des résultats probants, aujourd’hui ils ont donné 
une avance. Il reste maintenant à déterminer les 
rapports que nous aurons avec la nouvelle tutelle. 
Jusqu’à présent (l’entretien s’est déroulé le 7 août 
2014) nous n’avons pas encore tenu de réunion 
avec le Conseil gouvernemental. 
Au niveau interne sur quoi portent vos 
revendications ? 
Dans notre plateforme, nous insistons sur 
l’avancement des travailleurs. Il n’est pas normal 
qu’un titulaire d’un CDI n’avance pas après dix 
années de services, sans cotisations à l’IPRES. 
Nous parlons également de la réhabilitation des 
infrastructures. Cela fait plus de 5 ans que nous 
n’avons pas bénéficié du BCI (Budget consolidé 
d’investissement) qui nous permettait de faire 
certains travaux. Ce budget aurait permis de 
réfectionner les salles, changer les draps, les lits, 
les matelas etc. Parce que là il y a urgence à 
l’hôpital : les matelas sont totalement usés. (Il 
soulève le drap qui laisse apparaître un vieux 
matelas posé sur son lit de consultation. Un 
matelas aussi vieux et aussi insalubre que le drap 
qui le couvre). Heureusement, ici je ne fais que 
de l’appareillage orthopédique. Mais, un matelas 
comme celui-ci en chirurgie, absorbera facilement 
le sang qui suinte. 
C’est ce même type de matelas que vous 
avez en salle de chirurgie ? 
Je pense que le mien est de meilleure qualité 
d’ailleurs ! J’ai fait 14 ans dans cet hôpital et, de 
2000 à nos jours, beaucoup d’argent a été investi. 
Malheureusement, les premiers gestionnaires de 
cette réforme l’ont mal fait. Ils recrutaient à tort et 
à travers. Au moment où nous n’avions pas plus 
de 5 médecins, 8 infirmiers dans l’hôpital, d’autres 
postes ont triplé voire quadruplé. 
Mais semblent bouger dans le bon sens. 
Vous confirmez ? 
Oui, je crois que le directeur a fait des efforts 
dans sa capacité de management. Chaque 
directeur a sa spécificité. Il y en a qui travaille 
beaucoup sur les recettes, d’autres peuvent 
mettre le paquet sur le personnel pour soulager 
les populations. 
Il dit rêver d’un hôpital de niveau 3 pour 
Louga… 
C’est ce que nous voulons avant 2015. La région 
occupe une grande partie sur la route nationale. 
De Mpal à Ndande sur près de 100 km environ, 
les gens qui souvent font des accidents sur cet 
axe sont forcément acheminés à l’hôpital. 
Aujourd’hui, la route de Ndoyène est prête et les 
voyageurs vont l’emprunter cette route au lieu 
d’aller jusqu’à Kébémer. L’autre avantage de 
l’hôpital, c’est que nous disposons d’un espace 
que nous pouvons exploiter à notre guise. Nous 
pouvons tout faire ici, contrairement à l’hôpital de 
Saint-Louis qui est entouré de maisons. 
Que faut-il pour que ce « tout » soit fait ? 
Ma principale demande c’est que d’abord que 
nous avons une réanimation qui marche bien et 
un excellent médecin, très dévoué qui sauve 
énormément de vies. Avant cette réanimation qui 
a été installée devant moi, beaucoup de gens 
mouraient. Avec les césariennes surtout, on 
perdait banalement des jeunes filles de 20, 25 
ans. Mais, depuis que la réanimation existe, le 
taux de décès a drastiquement chuté. Nous 
voulons une réanimation plus à même de 
prendre en charge les besoins des populations. 
Nous avons même « récupéré » des malades 
atteints de tétanos, qui tremblaient et qu’il fallait 
attacher. C’est vous dire l’importance de la 
réanimation. 
Les médecins qui sont là ont fait les mêmes 
études que ceux qui sont à Dakar ou ailleurs. Ils 
sont juste confrontés à un manque de matériel. 
Quand Louga n’a pas le matériel nécessaire pour 
faire telle ou telle autre opération, nous sommes 
obligés d’envoyer le malade à Dakar qui devient 
de plus en plus submergé. Les malades paient 
les pots cassés avec des rendez-vous de trois à 
quatre mois alors que ce même travail peut être 
fait à Louga si le matériel existe. 
Ensuite, il faut que le bloc opératoire soit équipé. 
Parce que l’équipement qui est là est très vétuste, 
il date de l’époque de feu Djily Mbaye. Il a été un 
équipement moderne et à l’époque tous les 
médecins voulaient faire leur stage à Louga. 
Mais, il a fait son temps. Il nous faut un bloc à la 
dimension de Louga où les patients ont presque 
triplé. C’est pour cette raison que toutes les 
bonnes volontés de Louga doivent apporter leur 
pierre à l’édifice. Changer des draps et des lits, 
ce n’est pas la mer à boire. 
Grand Louga. A une dizaine de minutes de la gare routière, le centre 
hospitalier régional Ahmadou Sakhir Mbaye de Louga impose sa grandeur. 
Bâti sur un vaste domaine, cette infrastructure construite aux frais d’un fils 
du pays feu Djily Mbaye a été littéralement « offert » à l’Etat du Sénégal en 
1983. Trois décennies après, la direction et le syndicat partagent 
l’audacieuse volonté d’en faire un hôpital de niveau 3.
LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 
SOCIÉTÉ 
Saliou Gaye, directeur du Centre hospitalier régional de Louga 
‘’Des malades nous viennent de Dakar et Tambacounda’’ 
Entre deux visites, le directeur 
du conseil d’administration de l’hôpital ? 
que si le besoin se fait sentir. Nous avons des 
général de l’hôpital régional de 
Je n’ai pas encore entièrement lu le document 
médecins vacataires. C’est le cas du psychiatre 
portant Acte 3 de la décentralisation pour voir ce 
qui vient tous les mardis. Là par exemple, il ne 
Louga nous reçoit dans son bureau 
qu’il réserve aux hôpitaux régionaux. Nous 
s’agit pas d’un recrutement. Nous faisons juste le 
et accepte de répondre à questions. 
sommes une structure régionale jadis gérée par 
prorata des recettes pour respecter une 
la région en tant que Collectivité locale. 
convention que nous avons signée. Nous ne 
Grand dans son ensemble kaki, 
Aujourd’hui, à l’heure de la départementalisation, 
cherchons pas de bénéfice à ce niveau mais 
l’homme présente les aspects d’un 
je ne sais pas réellement ce qui nous attend. Je 
plutôt la disponibilité d’un type de prestation qui 
manager moderne. Dans un débit 
sais que la santé restera une compétence 
n’existait pas dans la région. Il fallait trouver 
transférée, mais je ne sais pas comment le 
quelqu’un pour éviter aux malades les longs 
modéré et assuré, Saliou Gaye livre 
conseil sera organisé. 
déplacements sur Dakar ou ailleurs. De la même 
ses ambitions… 
manière, nous sommes parvenus à avoir un 
N’avez-vous pas été impliqué dans l’élaboration 
spécialiste en ORL. Auparavant, les malades 
Comment fonctionne le l’hôpital régional de 
de l’Acte 3 dans son volet sanitaire ? 
souffrant de ces pathologies ne savaient pas où 
Louga ? 
Le Ministère de la Santé a peut-être été 
donner de la tête. Maintenant, ils ont des 
Le centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir 
consulté…Peut-être ! 
spécialistes à leur disposition. Mieux, des 
Mbaye de Louga est un établissement public de 
Y aura-t-il un représentant pour chaque 
malades quittent Dakar pour venir se faire 
santé hospitalier régi par un certains nombre 
département dans le CA, comment le président 
consulter ici et repartir le même jour, compte tenu 
d’organes. Il y a d’abord le Conseil 
sera nommé, de quel département sera-t-il issu ? 
de la diligence de la prestation. De la même 
d’Administration (CA) qui se réunit au moins une 
Ce sont là des questions qui méritent des 
manière, des malades nous viennent de 
fois par trimestre et chaque fois que de besoin, 
réponses. Parler d'une compétence transférée, 
Tambacounda pour le même type de prestation. 
tient des sessions extraordinaires. Nous avons 
signifie que la collectivité devrait prendre en charge 
aussi la Commission médicale d'établissement 
la santé, mieux que l’Etat. Nous espérons une 
Est-il permis de parler d’un renouveau 
(CMA) qui regroupe les médecins, pharmaciens 
meilleure prise en charge de la Santé par l’Acte 3. 
hospitalier à Louga ? 
et chirurgiens dentistes de l’établissement. Il y a 
C’est ce qu’attendent également les populations. 
Je le confirme dans la mesure où certaines 
également le Comité technique d’établissement 
prestations que nous demandions ailleurs sont 
(CTE) qui n’est pas encore mis en place. Il 
Comment est la qualité du service à l’hôpital 
maintenant disponibles ici. Je cite souvent la 
regroupera les représentants des différents corps 
et les envoyer dans les régions. Si on ne facilite 
régional de Louga ? 
mammographie. Nous sommes les seuls à 
présents dans l’établissement. Nous avons enfin 
pas la spécialisation, il sera difficile de combler ce 
Malgré la faiblesse de nos ressources 
disposer de cette prestation mammographie dans 
la direction qui est l’organe d’exécution. Si le CA 
déficit. 
financières, nous veillons sur la qualité. D’une 
presque tout l’axe nord. Thiès en dispose 
est l’organe de décision et la direction l’organe 
part, les agents de santé, qu’ils soient médecins, 
maintenant, mais il y a juste quelques mois, nous 
d’exécution, il faut noter que la CMA et le CTE 
En attendant, vous définissez sans doute une 
infirmiers ou autres, sont des professionnels. 
étions les seuls à en disposer à part Dakar. Nous 
sont des organes consultatifs. 
politique de renforcement de capacités ? 
D’autre part, nous agissons sur des humains. Et, 
avons aussi une unité de réanimation. C’est 
La médecine évolue très rapidement et, il faut que 
si vous ne faites pas des prestations de qualité, 
important puisque si vous n’en disposez, il vous 
L’avis des organes consultatifs lie-t-il la 
le personnel suive. Le renforcement de capacités 
soit vous aggravez la maladie ou bien vous 
faudra au moins une ambulance médicalisée 
Direction ? 
reste nécessaire et il doit être continu. Mais là 
laissez des séquelles. Et, c’est des malades qui 
pour pouvoir transporter les malades. 
Oui et non. La CME par exemple est un organe 
également, il faut des ressources. Le plus 
vous reviennent et qui constitueront une charge 
technique, médical. Et, un avis médical nous lie 
souvent, nous recevons l’appui des partenaires 
de travail de plus. Il est rare de voir des gens qui 
Avez-vous ce type d’ambulance ? 
forcément. Tel n’est pas le cas de l’avis administratif. 
au développement, des Ongs. Ce matin par 
ne soient pas satisfaits des prestations médicales 
Nous n’en avons pas pour le moment mais, un 
exemple (l’entretien s’est déroulé le 7 août 2014), 
de l’hôpital. C’est exceptionnellement que nous 
appel d’offre est déjà lancé et la procédure suit 
Quels sont les offres de soin dont vous 
nous avons tenu un atelier sur la prise en charge 
recevons des réclamations sur le plan des soins 
son cours pour l’acquisition de cette ambulance 
disposez ? 
des femmes après avortement. Les thèmes sont 
médicaux. L’on peut parler de l’accueil, de 
qui viendra appuyer le service de réanimation. 
Nous avons un plateau technique les services 
choisis en fonction de la fréquence des affections. 
l’hôtellerie. Et là aussi, il faut dire que nous 
Nous avons aussi un scanner qui vient de 
généraux, principalement les services médicaux 
n’avons qu’un seul service d’accueil des 
démarrer. Auparavant, les malades allaient à 
techniques : médecine, chirurgie (viscérale, 
Avez-vous de bonnes performances 
urgences pour toute la région et tous ceux qui 
Saint-Louis, Thiès ou à Dakar. Mais, depuis que 
urologique et orthopédique), maternité, pédiatrie, 
économiques ? 
passent par la région. C’est important de le 
cet outil est fonctionnel, il y a un ouf de 
réanimation, ophtalmologie, service dentaire, 
Sur ce plan également, il faut dire que c’est 
souligner. Outre les urgences médicales pures, 
soulagement aussi bien pour les malades que 
service d’accueil des urgences, cardiologie, 
difficile. En effet, l’hôpital fonctionne avec des prix 
les urgences obstétricales, nous devons gérer les 
pour les médecins. Toujours pour confirmer ce 
dermatologie, le service d’aide diagnostique – 
et des tarifs. Et, il faut faire la différence entre les 
urgences nées des accidents de la circulation. Et, 
renouveau, il faut dire que l’hôpital dispose d’une 
imagerie médicale (radiologie) –, le laboratoire et 
deux notions. Le prix tient compte du coût de 
nous avons des équipes réduites. Ce sont en 
centrale d’oxygène. Auparavant, nous avions 
la pharmacie. Nous faisons également de la 
production et du bénéfice. Tout le contraire du 
général des personnes qui fonctionnent presque 
souvent des problèmes d’approvisionnement 
mammographie et, il y a juste quelques jours, 
tarif, fixé à une somme bien déterminée par l’Etat. 
toute la nuit par moments. Il faut se rappeler qu’ils 
mais aujourd’hui, le ministère de la santé nous a 
nous avons démarré le scanner. En appui à ces 
On peut ainsi faire une prestation dont le coût de 
sont des êtres humains pour comprendre 
permis de disposer de cette infrastructure. Dans 
services, nous avons également le bloc 
production est de 200 000 FCFA. Si l’Etat, compte 
certaines situations. 
le cadre des perspectives, je dois dire que 
opératoire, la kinésithérapie, le centre 
tenu du revenu des populations, décide de fixer 
l’Agence française de développement va 
d’appareillage orthopédique et nous parvenons à 
cette prestation à 50 000 FCFA, il va de soi que 
Comment sont vos rapports avec les 
réhabiliter la maternité, la pédiatrie et construire 
faire des prothèses pour les amputations de 
l’hôpital perd au change. Donc, sur le plan 
représentants des travailleurs ? Le climat 
un centre de transfusion sanguine. Nous 
jambes, nous fabriquons également des cannes 
économique, nous rencontrons également des 
social à l’hôpital de Louga est-il serein ? 
disposerons ainsi d’une banque régionale de 
destinées aux personnes qui souffrent d’une 
difficultés, surtout si la compensation ne suit pas. 
Nous avons un climat acceptable… 
sang. Déjà pour avoir du sang, il nous arrive de 
impotence fonctionnelle. Tout ceci pour vous dire 
ratisser jusqu’à Saint-Louis, à Dakhar Bango. 
que l’hôpital de Louga a un plateau technique 
Vous avez l’appui de l’Etat tout de même ? 
Certes, mais l’Etat lui-même ayant des moyens 
Juste acceptable ? 
Toujours dans le cadre de la coopération, Luxdev 
acceptable pour une structure régionale. 
limités, il ne peut pas tout faire. Nous bénéficions 
Acceptable, parce que quand on a pas assez de 
va construire un centre d’accueil de qualité et va 
également de l’appui du Conseil régional. Sinon, 
ressources…(il ne termine pas sa phrase). Mais 
réhabiliter la réanimation. Et, tout cela, il faut dire 
Avez-vous assez de spécialistes pour ces 
services ? 
nous comptons essentiellement sur les recettes 
nous remercions le bon Dieu parce que souvent, 
que l’avons obtenu grâce à l’appui constant du 
quand vous parlez aux gens, ils comprennent la 
ministère de la santé. Il s’agit là d’un bon relais, 
Je dois dire qu’en dehors de la maternité où nous 
internes. Et, là également, il y a les gratuités : 
césarienne, plan sésame, soins pour les enfants 
situation. Ils savent que la direction veut bien faire 
voire une continuité de l’effort de feu Djily Mbaye 
avons deux gynécologues, nous n’avons qu’un 
seul spécialiste pour chaque service spécialisé. 
de 0 à 5 ans, etc. Pour ces gratuités, nous 
des efforts, mais elle a des ressources limitées. 
qui a construit et équipé cet hôpital et mis à la 
assurons d’abord la prestation avant d’envoyer la 
Les mouvements existent partout où il y a des 
disposition de l’Etat en 1983. Actuellement, nous 
De la même manière, nous sommes très limités 
en qui concerne les spécialistes paramédicaux. 
facture. Globalement, nous avons deux types de 
effectifs important, c’est normal. L’essentiel est 
avons une capacité de 192 lits. 
recettes : celles facturées et celles encaissées. 
que le fil du dialogue ne soit pas rompu avec les 
Hormis les infirmiers anesthésistes réanimateurs 
qui sont au nombre de quatre, les autres services 
Entre les deux, la différence est souvent très 
responsables. Et, ici, chaque fois qu’il y a un 
S’il vous était donné d’enrayer une difficulté 
font face à la rareté des ressources humaines. 
énorme. Il est alors difficile pour l’hôpital de couvrir 
mouvement d’humeur, le service continu est 
à quoi vous attaqueriez-vous ? 
toutes ses charges. Sans l’appui de l’Etat, qui ne 
assuré et c’est cela l’essentiel. Je n’ai jamais 
Je dois dire d’abord que la santé n’est pas 
Globalement, nous disposons d’un nombre très 
assisté à un mouvement de grève où les urgences 
seulement l’affaire de l’Etat. Nous avons besoin 
limité d’infirmiers spécialistes. 
peut pas laisser les populations prendre en 
charge le coût des prestations médicales, les 
ne sont pas assurées. Nous avons affaire à des 
de l’appui des populations, des bonnes volontés. 
choses allaient être extrêmement difficiles. 
vies humaines et les gens l’ont compris. 
Si tout le monde avait suivi les pas de Djily 
Cela impacte sans doute sur les 
Mbaye, ce serait déjà une bonne chose. Nous ne 
performances de l’hôpital ? 
Pourquoi parle-t-on moins de l’implication 
Sur quoi portent leurs revendications en 
demandons pas de l’argent liquide. Nous 
Malgré le déficit de ressources humaines, l’hôpital 
général ? 
demandons aux populations de nous aider dans 
ne rejette pas de malade. Quelque que soit leur 
des collectivités locales dans la gestion des 
nombre, ils sont pris en charge par les agents qui 
problèmes de santé alors qu’elle est une 
Pour faire fonctionner un hôpital, il faut de l’argent. 
l’acquisition de médicaments, d’équipements, des 
En dehors des produits de fonctionnement, des 
pots de peinture ou quelques mètres carrés de 
sont en place. Je saisi l’occasion pour leur rendre 
compétence transférée ? 
approvisionnements, nous devons également 
carreaux, ne serait-ce que pour améliorer le cadre 
hommage. Je vous ai parlé d’un spécialiste 
Normalement, la collectivité devrait fortement 
appuyer les établissements de santé, ce qui n’est 
gérer la masse salariale. Quelques fois, les 
de vie de l’hôpital qui doit être un lieu attrayant où 
médical par service, il travaille jour et nuit et a des 
recettes encaissées ne permettent pas de faire 
il doit faire bon vivre. Aussi, nous attendons 
problèmes même pour jouir de son droit de 
pas le cas actuellement. Mais, pour ce faire, elles 
face à certaines charges de personnel. Cela 
beaucoup de la nouvelle collectivité locale ; l’Acte 
congé. Il peut passer toute la nuit au bloc 
doivent disposer de moyens. Le Conseil régional 
opératoire et, le lendemain, à 7 heures 30 déjà, 
qui n’a pas de recettes propres, ne compte que 
engendre des retards dans le règlement 
3 devrait bien contribuer à l’équilibrage du déficit 
concernant les motivations. Mais, pour les 
financier. Aujourd’hui, les évacuations sanitaires 
des malades l’attendent. Cela pose problème. 
sur les subventions de l’Etat pour vivre. En 
Europe par exemple, les régions ont des recettes 
salaires, nous faisons tout pour qu’il n’y ait pas de 
ont fortement baissé. Surtout pour les besoins 
propres qui leur permettent d’appuyer 
retard. Il y a eu juste quelques moments où le 
relatifs au scanner, il nous fallait évacuer au 
Que faut-il pour palier ce déficit de 
spécialistes dans les hôpitaux régionaux de 
considérablement les structures publiques de 
problème s’est posé. Mais, globalement, malgré 
moins deux malades sur Saint-Louis ou Thiès. Il 
santé. Mais, tel n’est pas le cas au Sénégal. 
les difficultés auxquelles nous sommes 
en est de même pour les gros malades de la 
manière globale ? 
confrontés, nous donnons la priorité aux salaires. 
réanimation. Mieux, nous en recevons d’autres 
Il faut encourager les professionnels médicaux à 
hôpitaux. Luxdev compte débloquer 26 millions 
se spécialiser en nombre. Il y a beaucoup de 
A l’heure de l’Acte 3 de la décentralisation 
A Louga la masse salariale n’est-elle pas 
pour l’extension et 135 millions pour l’équipement 
médecins généralistes qui sont en chômage. 
qu’attendez-vous de la nouvelle collectivité qui 
alourdie par un recrutement massif ? 
de la réanimation. 
L’Etat devrait les recruter, en faire des spécialistes 
remplacera le Conseil régional à la présidence 
Hormis certains spécialistes, nous ne recrutons 
Je rêve d’un hôpital de niveau 3 à Louga.
Tout ce que vous devez savoir sur EBOLA 
Elaboré par le Pr Bernard Marcel DIOP, infectiologue à la retraite 
Thiès le 4 juillet 2014 
Depuis quelques semaines, on ne parle plus que de ce virus. Ebola s’est fait, à peu de frais mais avec déjà plus de milliers de décès 
à son actif, une notoriété internationale qui concurrence aujourd’hui dans la conscience collective des agents aussi dévastateurs 
que le célèbre VIH ou le multiséculaire bacille de Koch. Louga apporte sa pierre dans la campagne de prophylaxie initiée par les 
autorités sénégalaises et internationales en publiant cette fiche, intéressante à plusieurs égards, que le Pr. Bernard Marcel Diop, 
éminent spécialiste du virus Ebola, a voulu mettre à notre disposition. Vous y trouverez des chiffres que la nocivité trop vive de ce 
virus contraint à constamment réactualiser. C’est dire combien il est important de devoir s’informer pour repousser cette « peste » 
nouvelle. Tout ce que vous devez savoir sur Ebola se trouve dans les lignes ci-dessous 
LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 
8 SANTÉ 
INTRODUCTION 
- Définition : La maladie à virus Ebola ou MVE 
(autrefois appelée aussi fièvre hémorragique à 
virus Ebola) est zoonose virale hémorragique 
(transmise à l’homme et l’animal) grave, 
hautement contagieuse et mortelle due au 
virus Ebola du genre Ebolavirus appartenant à 
la famille Filoviridae (ressemble en 
microscopie électronique à un fil). 
Il existe 5 sous-types 
o Ébola-Soudan (SUDV/SEBOV, Nzara et 
Maridi,1976) 
o Ebola-Zaïre (EBOV/ZEBOV, Yambuku, 1976 
), plus dangereux 
o Ébola-Côte d'Ivoire (TAFV/CIBOV ou , Taï 
forest, 1994) 
o Ébola-Bundibugyo (BDBV/BEBOV, Gulu en 
Ouganda, 2008) 
o Ébola-Reston (RESTV/REBOV, 1989) :USA-Philippines, 
forme asymptomatique chez les 
l’homme et le porc (moindre virulence?) 
zoonose mortelle chez les singes 
- Intérêt : 
o Sévit avec ampleur en République de Guinée 
depuis le 6 décembre 2013, puis s’est 
propagé au Libéria puis en Sierra Anglais en 
Avril 2014 
o Mortalité entre 60 – 70 mais peut atteindre 90% 
o Il n’existe ni traitement curatif, ni vaccin 
protecteur. 
Epidémiologie 
- Situation actuelle : 
Depuis sa notification officielle par la République 
de Guinée le 03 mars 2014, la maladie à Virus 
Ebola qui est apparu en Guinée à Guéckédou 
en zone forestière ne cesse de sévir et c’est 
même propagé à deux pays frontaliers : le 
Libéria le 6 avril et la Sierra Léone le 24 avril 
2014. 
La situation au 30 juin 2014 est la suivante : 
o Guinée : 413 cas dont 303 décès et 293 cas 
confirmés 
o Libéria : 96 cas dont 49 décès et 56 confirmés 
o Sierra Léone : 339 cas et 99 décès dont 199 
confirmés. 
Aucun cas n’a été notifié, pour le moment, en 
Côte d’Ivoire, au Mali, Guinée Bissau et au 
Sénégal Réservoir du virus 
- Le réservoir naturel du virus est constitué 
par les chauves-souris frugivores. Elles sont 
présentes en Afrique de l’Ouest. Elles sont 
porteuses saines du virus 
- Le mode de transmission se fait par contact 
o direct ou transmission inter humaine 
(malades, les convalescents via le sperme 
jusqu’à 7 semaines, et les cadavres) après un 
contact étroit avec du sang ou les liquides 
biologiques ou 
o indirect avec les fruits, animaux de brousse 
vivants ou morts (chauves-souris, Primates 
non humains, antilopes des bois, porcs 
épics…) après un contact étroit avec du sang, 
des secrétions, des organes, des liquides 
biologiques avec des animaux infectés ou en 
consommant leur viande ou des fruits souillés. 
- Réceptivité : toute personne en contact avec 
une source de contamination y compris les 
agents de santé médicaux ou vétérinaires 
En Afrique, l’infection a été constatée après la 
manipulation de chimpanzés, de gorilles, de 
chauves souris frugivores, de singes, d’antilopes 
des bois et de porcs-épics retrouvés malades 
ou morts dans la forêt tropicale. 
Signes et symptômes de la maladie 
- La durée d’incubation (délai d’apparition de 
la maladie entre sa pénétration dans 
l’organisme et les premiers signes) est de 2 à 
21 jours 
- Signes : La MVE se caractérise par une fièvre 
élevée (39-40°C) d’apparition brutale, une 
faiblesse, des douleurs musculaires, des maux 
de têtes et une irritation de la gorge. Ces 
symptômes sont suivis de vomissements, de 
diarrhée sanglante, d’une éruption cutanée, 
d’une insuffisance fonctionnelle du rein et du 
foie et, dans certains cas, d’hémorragies 
internes et externes. 
- Seule un laboratoire de référence peut 
confirmer le diagnostic de Maladie à Virus 
Ebola (MVE) 
- L’évolution est défavorable, mortelle dans 
50 à 90% des cas avant le 12ème jour. Au-delà 
les chances de guérir sont grandes. 
Les sujets atteints restent contagieux tant que 
le virus est présent dans leur sang et leurs 
sécrétions. On a isolé le virus Ebola dans le 
liquide séminal 61 jours après l’apparition de la 
maladie chez un homme ayant contracté 
l’infection dans un laboratoire. 
Diagnostic 
- Définition communautaire de cas suspect 
de MVE : 
o Toute personne qui présente une fièvre (corps 
chaud) et des signes hémorragiques et qui a 
séjourné ou qui a été en contact avec une 
personne provenant d’une zone épidémique 
dans les 42 jours précédant le début de la 
maladie ; 
o Toute personne qui décède à domicile dans 
un contexte de fièvre et de signes 
hémorragiques 
Remarque: Toute notification communautaire 
doit faire appel au SAMU national (1515; 77 740 
93 43; 77 253 97 73 ou 77 253 97 70) , 
- Définition du sujet contact : toute personne 
n’ayant pas de symptômes; mais qui a été en 
contact physique avec un cas ou avec les 
sécrétions ou excrétions d’un cas au cours des 
trois dernières semaines. 
Remarque : il peut s'agir d'une personne qui a 
partagé la même chambre ou le même 
lit, ou a soigné le malade, ou touché ses liquides 
physiologiques, ou participé de manière 
rapprochée à l’enterrement en touchant le corps. 
- Le diagnostic de confirmation nécessite 
obligatoirement l’existence d’un laboratoire de 
référence (Au Sénégal, c’est l’institut Pasteur 
de Dakar). Sans laboratoire, il est difficile de 
faire la différence avec : 
- Un paludisme grave 
- Une fièvre jaune, une dengue hémorragique et 
d’autres fièvres hémorragiques virales 
- La Fièvre typhoïde, les dysenteries 
bactériennes (exemple shigellose) 
- Une maladie non infectieuse (cancers du sang, 
envenimation par le venin de serpent, personne 
sous médication anti coagulante …) 
traitement : Il est symptomatique. Les malades 
doivent être réhydratés, confinés, admis en 
milieux de soins intensifs. Les convalescents 
devraient mis en quarantaine pendant au moins 
21 jours voir plus. 
Prévention : Il n’existe pas, pour le moment, de 
vaccin homologué protecteur ni humain, ni 
vétérinaire. En l’absence de traitement efficace 
et de vaccin pour l’homme, la sensibilisation aux 
facteurs de risque et la connaissance des 
mesures de protection à prendre à titre 
individuel sont le seul moyen de réduire 
l’infection et la mortalité chez l’être humain. 
- Réduire les risques de transmission entre 
les animaux sauvages et l’homme par : 
o contact avec des chauves-souris ou des 
singes/primates infectés ou antilopes des bois 
et 
o la consommation de leur sang ou de leur 
viande crue. Les produits (sang et viande) 
doivent être cuits soigneusement avant d’être 
consommés. 
o Consommation de fruits infectés par les 
chauves-souris frugivores. Ils doivent être 
lavés avec de l’eau et du savon ou de l’eau 
javélisée 
- Réduire le risque de transmission 
interhumaine dans la communauté provenant 
: 
o De contacts directs ou rapprochés avec des 
sujets infectés, notamment avec leurs liquides 
biologiques. 
o De contact rapproché avec des patients 
infectés 
Il faut porter des gants et un équipement de 
protection individuel (masque, lunette, blouse 
longue, botte) adapté lorsqu’on soigne des 
patients à domicile. 
Il est indispensable de se laver régulièrement les 
mains (avec de l’eau et du savon ou une 
solution hydro-alcoolique) après avoir rendu 
visite à des parents malades à l’hôpital ou après 
les avoir soignés à domicile. 
Il faut rester à plus d’un mètre du malade et être 
équipé d’un habit de protecteur lorsque l’on rend 
visite à un malade 
- Informer la population de la nature de la 
maladie et des mesures prises pour endiguer 
la flambée, y compris lors des rites funéraires. 
Les personnes mortes de cette infection 
doivent être enterrées rapidement et sans 
prendre de risque. 
CONCLUSION : 
La Maladie à Virus Ebola ou MVE est une 
zoonose grave, hautement contagieuse. En 
l’absence de traitement efficace et de vaccin 
pour l’homme ou l’animal, la sensibilisation aux 
facteurs de risque et la connaissance des 
mesures de protection à prendre à titre 
individuel sont le seul moyen de réduire 
l’infection et la mortalité chez l’être humain 
Sources : 
- Aide –mémoire : Maladie à virus Ebola OMS 
avril 2014 
- Directives Ministère de la santé et des Affaires 
Sociales du Sénégal mars 2014 
- Leroy EM. & al., Multiple Ebola Virus 
Transmission Events and Rapid Decline of 
Central African Wildlife, Science, 2004, 303 : 
5655.

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Louga info 121 (2)

  • 1. 100 Fcfa N°121 Carnet d’hivernage Mansour Bouna Ndiaye Hommage à un aristocrate de sang, un libéral dans la pensée et un démocrate de coeur Page 2 Bimensuel d'informations générales - ISSN 08504331 - DU 15 au 30 Août 2014 HOPITAL REGIONAL AHMADOU SAKHIR MBAYE DE LOUGA DU RENOUVEAU A L’HEURE Sauvons l’artiste Abdoulaye Sylla ! PERDU DE VUE ET RETROUVE Les Lougatois se souviennent toujours avec émotion de la splendeur passée de leur vie culturelle. Louga a toujours été dans le passé un ardent foyer culturel, où le théâtre, la danse et la musique ont toujours occupé une place de choix et fait sa réputation à travers tout le Sénégal. Parmi les acteurs culturels qui avaient fait les beaux jours de notre capitale, les Lougatois aiment à se souvenir de l’orchestre Wa Sawrouba et de l’un de ses chanteurs, Abdoulaye Sylla pour ne pas le nommer, dont la notoriété avait fait le tour des pays de la sous-région. Laye était en effet une des plus belles voix de sa génération, un des artistes les plus ancrés dans nos traditions et, qui plus est, gâté par la muse qui lui insufflait l’inspiration en permanence. Ses compagnons d’orchestre furent, entre autres, Badou Ndiaye, ancien guitariste de Youssou Ndour, Vito MBengue, Cheikh Kanté, actuel Directeur général du Port autonome de Dakar, et Lamine Ndiaye, le célèbre comédien de la troupe Diamonoy Tey. Aujourd’hui âgé et éloigné des planches et des micros, Diéry se débat difficilement avec le quotidien comme la plupart des goorgoorlous. Avec une vue qui baisse de plus en plus, cet artiste émérite qui a fait les beaux jours de la capitale du Ndiambour ne parvient plus à vivre de son art. Votre journal qui l’a retrouvé à travers l’émission «Perdu de vue» de Astou Mbène Thioub sur Sud Fm, lance un appel au à monsieur le Président de tous les sénégalais, aux autorités lougatoises afin qu’elles puissent apporter à Laye Sylla le soutien qu’il mérite pour avoir hissé très haut le flambeau culturel de la capitale du Ndiambour. La maternité, la pédiatrie seront réhabilitées et un centre de transfusion sanguine construit par l’AFD Lux Dev compte débloquer 26 millions pour l’extension et le réaménagement du centre d’accueil et 135 millions pour l’équipement du service de la réanimation. Page 6-7
  • 2. carnet d’hivernage MANSOUR BOUNA NDIAYE Hommage à un aristocrate de sang, un libéral dans la pensée et un démocrate de coeur Il fait partie des figures emblématiques, des icônes de Louga. Des ces hommes qui ont marqué l’histoire politique de la région. Aujourd’hui, quatre ans après sa mort, l’ancien député maire mérite qu’on lui rende hommage. Par devoir de mémoire mais aussi pour perpétuer la vie et l’oeuvre de celui qui a tout donné à Louga. Sa carrure imposante, son port altier, ses gestes majestueux rappellent la prestance du Général De Gaule. Comme l’homme de l’Appel du 18 Juin 1944, Mansour Bouna Ndiaye est un fils de l’histoire. Il est un prince, fils Bouna Alboury, dernier Bourba du Djolof. Néanmoins, pour avoir été un fils de l’histoire Mansour Bouna, n’en était pas moins un homme du peuple. Il ne s’est jamais affublé de ses oripeaux princiers pour se complaire dans candeur condescendante de ses origines. Il était plutôt ouvert, simple, modeste et disponible. Tour à tour pensionnaire de l’école des fils de chef, fonctionnaire colonial au Soudan français actuel Mali où il épousa sa première femme, cadre d’encadrement rural dans son pays fraichement indépendant, directeur de sociétés, dirigeant sportif et du mouvement associatif, il était le symbole d’un éclectisme synonyme de générosité. L’homme a servi son pays et sa génération. Parce qu’il était un aristocrate, digne héritier d’un père qui fora des puits au Djolof, participa à la construction de la ligne de chemin de fer Louga-Linguère. Patricien et plébéien à la fois, l’homme savait allier les contraires et tracer une ligne médiane entre les extrémités. De ses nombreux voyages et pérégrinations, il a su engranger une vaste culture générale, le sens du contact et une connaissance encyclopédique allant de la religion à l’astronomie. Bref, un homme « mondialisé » avant la lettre. Discuter avec Mansour Bouna était une leçon de vie. Jeune journaliste vers les années 98, mon premier contact avec Mansour Bouna eut lieu lors d’une excursion à YANG-YANG, première capitale du Djolof où se trouvent les Tatas d’Alboury, forteresses naguère imprenables du Bourba conquérant. Mansour voulait restaurer les reliques de l’histoire léguées par son père. Il restaura les tatas pour en faire un lieu de mémoire et de pèlerinage perpétuant du coup le legs légendaire du royaume du Djolof. Toujours par devoir de vérité à l’histoire, travestie par le colon, il refait le chemin de l’exil d’Alboury en racontant à rebrousse-poil le parcours jusqu’à Dosso au Niger où mourut le Bourba .Un passé recomposé pour rétablir la vérité historique travestie. Toujours pour redresser les torts et les injustices de l’histoire, Mansour Bouna eut le mérite d’attirer l’attention des autorités françaises sur le sort du dernier et seul tirailleur Sénégalais vivant à l’époque à avoir fait les deux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945). Grâce à Mansour Bouna, ce poilu (nom donné aux soldats qui ont fait la première mondiale) reçut la légion d’honneur française à titre posthume. Car Abdoulaye NDIAYE -c’était son nom- décédera la veille de sa décoration. A l’époque, je parlais dans mon reportage « d’overdose d’émotions » en rembobinant le film en noir et blanc de sa vie avec l’évocation de Verdun, de la ligne Maginot, de la vie dans les tranchées, théâtre des opérations et de la confrontation avec la soldatesque allemande. La nostalgie de l’ancien combattant a emporté le corps du rescapé héroïque. Mansour Bouna a du coup lancé une opération de sensibilisation et de revalorisation des anciens combattants surtout la cristallisation des pensions de retraite. Résultat : le traitement des tirailleurs sera revalorisé et hissé au niveau de celui de leurs frères d’armes de la métropole. Pour rendre hommage à Abdoulaye Ndiaye, la France va construire la piste du tirailleur longue de 5km reliant Léona à Thiowor et une stèle immortalisant le poilu. Sur le plan politique, l’histoire retiendra que Mansour Bouna fut l’un des hommes politiques les plus populaires de Louga. Le maire qui a viabilisé les nouveaux quartiers de Louga, créé les bornes fontaines dans les sites périphériques à l’image du Bourba qui fora des puits au Djolof. Respecté, craint parfois et faisant même l’objet d’une jalouse fixation par ses adversaires politiques, Mansour paya lourd le tribut de cette popularité. Le fait de porter ombrage à ses adversaires et de les battre à l’applaudimètre lors des meetings lui a valu des coups bas et parfois des couleuvres qu’on l’imposât à avaler pour sauvegarder les intérêts politiques de son cousin Abdou Diouf. Senghor, lui, s’est toujours méfié de celui qui incarnait à ses yeux le retour de la chefferie traditionnelle au pouvoir. Lors d’une de ses Mansour Bouna, Bécaye Diakhaté, Senghor et Abdou Diouf visites à Louga, plusieurs fois programmée maintes fois reportées, Mansour offrit au premier président du Sénégal un lion dénommé CESAR acheté au zoo de Vincennes à Paris. Un cadeau royal qui fera couler beaucoup de salive. Des explications les plus saugrenues les unes que les autres circulaient sur les motivations et les choix de cadeau original. En tout état de cause l’homme au sabre, aux bottes, à l’ornement et aux atours royaux a toujours incarné sa noble lignée tout en étant un homme du peuple. Mansour Bouna a aussi été un homme de culture dans une ville de culture. Il a écrit ses mémoires : « Le prince qui croyait à la démocratie ». Un livre qui retrace les tribulations, les illusions, les désillusions d’un aristocrate libéral égaré dans les méandres de la politique. Un livre riche d’enseignements, pleins de messages qui peuvent servir de viatique aux jeunes générations souvent en mal de repères. Député à l’Assemblée nationale, son honorabilité restera à jamais gravée en lettre d’or à la Place Tasher, actuelle Place Soweto, pour avoir osé défier Léopold Sédar Senghor qui fit de tous les événements chrétiens inscrits dans le calendrier grégorien des jours fériés Mansour Bouna se battit pour la achoura ou Tamxarit, jour de l’an musulman, soit une journée fériée chômée et payée. Il n’était pas prisonnier de ses principes. Homme de compromis, homme de compromissions diront ses adversaires politiques. Sa gestion municipale a été parfois décriée et son mandat supplée par une délégation spéciale.« Une rose, la fleur est belle parce qu’elle a des épines ». Mansour Bouna a rencontré les grands de ce monde comme Martin Luther King ou le Sultan de Brunei. Il a eu des projets pharaoniques pour Louga : un complexe hôtelier à coût de milliards ou un projet minier qui ne verront jamais le jour. On lui a mis les bâtons dans les roues. Des mauvaises langues associeront son nom à celui du projet d’enfouissement de déchets toxiques. Toxiques accusations qui ont empoisonné sa vie. Malheureusement Jean Marie Rouart disait ‘’ Nous ne sommes jamais satisfaits de nos hommes politiques. Nous attendons qu’ils soient morts et enterrées pour les glorifier, les déifier et pour finir les panthéoniser en grande pompe .Pour perpétuer sa vie et son oeuvre, les servir en exemple aux générations futures. Louga se doit d’organiser un événement pour rendre hommage à ce grand homme .Un monument, une rue ou une école doit aussitôt porter son nom. Ce même hommage doit être rendu à tous les dignes fils de Louga qui ont marqué l’histoire de cette ville. LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 GRoUPE LoUGA CoMMUNICAtIoN “GLC” 19, AVENUE AHMADoU SAKHIR MBAYE - SANtHIABA CENtRE LoUGA - SÉNÉGAL - ISSN 08504331 tÉL. 77 609 95 12 FoNDAtEUR ÉDItEUR ABDOULAYE BAO CoNSEILLER DE LA RÉDACtIoN MOUSTAPHA SARR DIAGNE Responsable commercial Moustapha Cissé MAQUEttE & MISE EN PAGES M. SALL © 77 151 27 81 ASSIStANtE PAo MAME FATOU NDIAYE BAO Credit photos MBAYE SARR ACHILLE NIANG Nous ouvrons nos pages d’hivernage de cette année par un hommage à Mansour Bouna Ndiaye. Descendant direct de lignée royale, petit fils du Bourba Djoloff, ses références en politique étaient Jaurès, Clémenceau ou Pierre Mendès France. Son sang bleu n’avait pu empêcher son coeur de se trouver à gauche. La générosité qu’il a héritée de l’esprit chevaleresque de la noblesse, Mansour Bouna l’avait transposée dans la politique, cédant parfois par grandeur d’âme, la place à d’autre, sacrifiant ses sacro-saintes vacances à dispenser des cours de rattrapages aux jeunes élèves et lycéens. C’est pour susciter des vocations à l’image de celle qui incita Mansour Bouna à créer « L’Amicale scolaire de Louga » qui regroupait en son sein des hommes de talent comme le Président Abdou Diouf ou le Professeur d’histoire et de géographie Cheikh Bâ que Louga Infos vous parle aujourd’hui de cet homme. Ecce homo ! Mansour Bouna et Daro Mbaye Pape Cissé Marwa, Mansour Bouna et Abdou Diouf Mansour Bouna posant avec lion Céasar
  • 3. MOUSTAPHA SARR DIAGNE Sale temps dans le maquis LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 POLITIQUE Quand la décadence marche à pas martiaux Chaque jour apporte son lot de scandales. Des mi-nistres qui poussent l’art de la sujétion jusqu’à l’ab-jection et qui s’offrent au public dans la platitude du « chien couchant », comme dirait le maoïste de na-guère que fut Macky Sall, sous le talon aiguille d’une dame ; des ex-Premiers ministres qui, sitôt débarqués, décochent des flèches assassines sur celui qui ne fut et ne, peut-être, ne pouvait être qu’un mentor de quelques saisons et par défaut ; une justice qui s’ingénue jusqu’à l’absurdité à pren-dre le contrepied d’une justice respectueuse des droits les plus élémentaires des prévenus, en pas-sant par la monstruosité de l’acheminement au sein du tribunal d’un malade sur une chaise rou-lante et foule du pied toutes les règles essentielles du consensus juridique international ; une justice où les huissiers traitent les magistrats de corrom-pus, où les avocats, devant l’évidence des faits drainent les juges devant les tribunaux, où les pro-cès se gagnent, comme les élections, se gagnent à force de pièces sonnantes et trébuchantes ; un régime qui se permet d’avoir un fou du roi, si fou qu’il retourne ses armes contre son propre camp par le truchement d’un livre qui dévoile les scan-daleuses tribulations d’une caste ou une dynastie qui s’est trop tôt et trop vite laissée enivrée par les délices du pouvoir ; un pays où la police, en plus de se voir concurrencer dans ses tâches réga-liennes de maintien de l’ordre par une milice in-crustée en son sein, se voit trainée en rase-mottes dans les méandres du trafic de drogue ; un Etat où on ne peut même plus faire confiance aux corps d’élite comme la gendarmerie quand les frasques de ses officiers supérieurs sont révélées au grand public par un des leurs que l’on a voulu faire passer pour un paria, un pays où l’on sait maintenant qu’il est possible que les forces de l’ordre peuvent dé-gainer leur revolver et tirer sur des étudiants qui ne font que réclamer un juste droit : celui du paiement de leur bourse après dix mois d’attente. Il est encore possible pour un observateur soucieux d’objectivité intrinsèquement factuelle d’ajouter des touches encore plus sombres sur la fresque de cette décadence républicaine que nous sommes en train de vivre. Mais le tableau est déjà si noir que l’on a de la peine à y distinguer les personnages qui sont les acteurs de premier plan sur cette scène encombrée. Il est encore plus difficile de pouvoir interpréter les rôles qui sont en train de s’y jouer. Personne ne peut dire qui porte le pantalon dans cette république ! Mimi, le crapaud qui se croyait plus fort qu’un boeuf C’est dans cette atmosphère de forte péjoration du climat politique que certains acteurs se signalent sur le côté jardin de la scène politique. Mimi Touré, il y a peu Premier ministre adulée par ses frères de parti, se voit vouée aux gémonies parce qu’elle a choisi de mettre su pied un parti politique pour préparer la prochaine présidentielle. Celle qui fut un peu trop rapidement affublée d’une réputation surfaite de « dame de fer » s’était laissée griser par son entourage. Tel un crapaud qui se croyait aussi fort qu’un boeuf, elle a voulu défier le Président et, dit-on à voix basse, la première dame. Mal lui en a prit. Madame est aujourd’hui contrainte de faire des courbettes dans les antichambres des salons des hommes religieux pour se refaire une virginité politique, perdue depuis sa danse de claquettes dans les couloirs du ministère de la Justice. Sa nomination au poste de Premier ministre fut le révélateur d’une compétence dont on se rend aujourd’hui qu’elle était fortement présupposée… et qui a été l’accélérateur de la cadence de sa chute aux enfers. Faudrait-il comme dans la légende convoquée un Orphée qui se porterait au secours de cette Eurydice. Un Orphée qui ne pourrait être qu’Omar Sarr, un ex mari, mieux un compagnon de jadis dans les froides nuits de France où l’on se bornait à commenter le « Programme de Transition » du camarade Trotski. Mais les récits d’Homère ou la saga des « marxistes révolutionnaires » à la critique du temps. Et La Mimi à son errance dans le marécage politique sénégalais. Idy, à malin et malin et demi Laissons là Mimi à ses turpitudes pour nous occuper d’un autre intervenant qui commence à polluer le champ de vision des spectateurs de la vie politique. Il s’agit sans détour de l’ancien maire de Thiès. On le dit le politicien le plus futé du Sénégal. Encore une réputation amplement imméritée. Si Idy était aussi intelligent qu’on le dit, il ‘aurait jamais commis autant de fautes politiques en si peu de temps dans sa carrière. Trop pressé de se voir dans la station du « Soleil », il a gaspillé toutes ses chances de devenir le légitime dauphin d’Abdoulaye Wade. Sa rancoeur s’était alors transposée sur Karim et sa mère Viviane. Son chat du chat et de la souris avec Wade, ses protocoles relus et signés sous la lumière blafarde de la prison de Reubeuss, ses retournements de vestes spectaculaires durant des audiences nocturnes à la Présidence, ses silences bavards comme celui du 23 juin, et enfin un égo surdimensionné qui ne lui permet pas de voir la réalité au-delà du bout de son nez, tout cela fait aujourd’hui d’Idrissa Seck une sorte d’histrion de la politique sénégalaise. Pour lui, la messe est partiellement dite. Les revers du parti présidentiel durant les élections locales sont les prémices de l’ouverture du cycle concernant la succession de Macky Sall. Idy est en train de faire des pieds et des mains pour former le plus large rassemblement autour de sa personne. Il se rend courtoisement à l’investiture de Khalifa Sall comme maire de Dakar. Il fait le pied de grue au siège du parti d’Abdoulaye Baldé pour lui apporter son tonitruant soutien dans l’affaire de la traque des biens mal acquis. Il reçoit en grandes pompes et plus que la raison ne devrait le commander un certain Moubarak Lô dont le curriculum vitae est saturé par la mention « candidat malheureux » à différentes élections et une petite mention de « directeur de cabinet adjoint » de Macky Sall. Il faut dire que la pêche d’Idy ne fut pas très fructueuse. Il n’a pas réussi à accrocher, comme il le voulait, Khalifa Sall à ses wagons. Cependant, il faut reconnaître que sa campagne est de bonne guerre. Il est en train de disqualifier Macky à sa propre succession. Et ce que les partisans du Président ne peuvent lui pardonner. Mais, comme dans la plupart des contes d’Ahmadou Coumba, les ruses d’Idrissa Seck est si cousues de fil blanc qu’il ne parvient jamais à ses fins. Gageons au dernier tournant, il sera, comme d’habitude, dépassé par un de ses concurrents au fauteuil présidentiel. Les choses sont telles que si l’on accepte qu’Idrissa Seck est malin, il y a alors toujours un malin et demi les plus avisés ferait mieux de parier. Le non sens du référendum de Macky Parlons maintenant de ceux qui veulent jouer au malin… et de ce président qui veut nous faire prendre des poires pour des prunes. De son piédestal américain, répondant aux questions des journalistes de la presse occidentale, Macky nous annonce qu’il va opter pour un référendum en ce qui concerne les modifications institutionnelles ou tout au moins la durée du mandat présidentiel. En plus, une telle initiative va entraîner des surcoûts considérables dans le financement du fonctionnement des institutions aujourd’hui fortement plombé par un train de vie dantesque des l’Etat qui se permet de faire des « cadeaux » juteux à coups de milliards à des cabinets d’études pour des études qui ne sont que le « copier-coller » des travaux réalisés par les fonctionnaires du ministère des finances. Mais le plus paradoxal, c’est que ce référendum va nous installer dans une totale ambiguïté. De fait, il n’a aucun sens. Parce que tout le monde est acquis ou presque sur la nécessité de réduire le mandat présidentiel à cinq ans. Il n’y aura donc aucune gloire à tirer de ce résultat, étant donné que ceux sont les plus farouches adversaires de l’actuel président qui seront les premiers à apprécier positivement sa proposition. Il ne sera pas question de vouloir nous faire en trompe-l’oeil les résultats de cette élection, de vouloir attribuer à un Président de la République est en baisse vertigineuse une victoire à la Pyrrhus. Macky se croit vraiment plus malin que tout le monde en choisissant ce terme de l’alternative. Encore une fois, comme presque tout ce qui concerne le fonctionnement de la république depuis qu’il est au pouvoir, le Président se met le doigt dans l’oeil. Ne dit-on pas qu’au pays des aveugles… Les adeptes des jeux de mots un peu triviaux n’auraient pas à chercher loin pour trouver la formule qui sied le mieux aujourd’hui à ce qui se passe au Sénégal. Elle est toute trouvée et la réalité est rocambolesque, si fertile d’ubuesques situations qu’elle parvient à surpasser l’imagination du conteur le plus prolixe. « Il fait sale temps dans le maquis ». Ce titre, que le plus mauvais des échotiers, qui ferait sa pêche au scoop dans les couloirs du palais ou se délecterait des effluves des ‘’némali’’ qui s’échappent du boudoir de la première dame, n’aurait aucune peine à trouver, résume pourtant à merveille le climat délétère qui règne aujourd’hui sur la République. CONSEIL DEPARTEMENTAL Mberry Sylla prend le taureau par les cornes Si nombre de Sénégalais s’interrogent sur le rôle de Conseils départementaux et les textes de l’acte 3, Mberry Sylla pour sa part semble avoir déjà compris les enjeux et va directement à l’essentiel. C’est ainsi qu’ayant compris que la gestion des structures comme l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye revenait au Conseil départemental, Mberry Sylla a organisé un séminaire de mise à niveau pour les femmes conseillères afin de les informer sur leur rôle et le travail qu’elles devront accomplir en tant qu’élues du département. C’est ainsi qu’en marge de ce séminaire organisé en présence du préfet, Mberry Sylla a informé les participants et la presse de l’arrivée à Louga de deux experts de l’Union européenne dans le cadre d’une mission d’évaluation des besoins de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye en vue d’une coopération éventuelle. Dans ce sens, Mberry Sylla a fait savoir qu’il avait d’ailleurs déjà demandé au Directeur de l’hôpital de préparer cette visite «en faisant ressortir toutes les données relatives à la superficie de l’hôpital pour voir avec les experts les possibilités d’extension». Espérons seulement que le Conseil départemental, qui s’occupe désormais de cet hôpital, fera mieux que le défunt Conseil régional dont les tergiversations ont conduit à des incompréhensions entre les syndicalistes et les autorités hospitalières. BADARA SAMB
  • 4. Installation officielle du maire KHALIFA WÉLLÉ HYDRAULIQUE 36 systèmes d’alimentation en eau seront installés à Louga LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 4 SOCIÉTÉ Tout est bien parti pour que les Conseillers municipaux de notre ville se mettent au travail. Lors de la cérémonie d’installation du nouveau maire par l’autorité administrative, tant Moustapha Diop que le maire sortant, madame Aminata Mbengue Ndiaye ont exhorté les nouveaux élus à ne travailler que pour les intérêts exclusifs de Louga. Après donc les joutes politiques qui se sont soldées par l’élection d’une nouvelle équipe municipale, les adversités ont été appelées à se taire pour céder la place à l’engagement en faveur des populations. C’est ainsi que madame Aminata Mbengue Ndiaye, agissant avec une remarquable élégance, appellera les Lougatois à soutenir Moustapha Diop de toutes leurs forces. «Vous m’avez tout donné» a-t-elle rappelé à ses concitoyens, «et je vous souhaite que vous fassiez la même chose pour mon successeur» a-t-elle ajouté, avant de souhaiter plein succès à ce dernier. A ces civilités bien appréciées par les conseillers municipaux et les autorités administratives, le nouveau maire répondra avec la même courtoisie : «Je rends un vibrant hommage à Aminata Mbengue Ndiaye, qui est une tante pour moi. Elle a fait de son mieux, avec son équipe, pour le développement de Louga». Le ton était donc donné. Si tant le maire sortant que le nouvel élu se retrouvent sur la même longueur d’onde, il faut espérer que les préoccupations des Lougatois seront bien prises en charge par la nouvelle équipe municipale de qui les populations attendent beaucoup. Car ces dernières élections municipales ont été l’une des plus disputées et des plus incertaines de l’histoire politique de notre ville. Mais grâce à Dieu, elles se sont déroulées dans le calme malgré les passions, et les tous les acteurs ont accepté le verdict des urnes, pour le plus grand bonheur des électeurs qui rendent grâce à Dieu de leur avoir permis de choisir leur maire en toute quiétude et sans contestations majeures. Pourvu seulement que les adversités politiques ne viennent pas plomber l’action de la nouvelle équipe municipale… Le nouveau ministre de l'Hydraulique, Mansour Faye, était dans la capitale du Ndiambour le lundi 18 août pour y présider un CRD spécial sur la situation de l'eau dans la région de Louga dans les anciens locaux du Conseil régional de Louga. Une rencontre qui a permis de recueillir les préoccupations des populations des collectivités. Au terme de la rencontre, le ministre Mansour Faye a décliné quelques aspects de ses priorités. Louga fait partie des régions qui ont les meilleurs taux d’accès à l’eau potable avec un chiffre de 80 % mais beaucoup reste à faire dans le domaine surtout de l’alimentation en eau bétail. Le taux d’accès à l’eau potable dans la région de Louga est de 80 %. Du fait que le département de Linguère est une zone sylvopastorale, la disponibilité en eau pour le bétail doit alors y être renforcée. Dans cette dynamique, plusieurs projets sont déjà repérés dont les financements sont déjà acquis. Le renforcement de l’alimentation en eau sera renforcé non seulement dans le département de Louga mais également dans les départements de Linguère et de Kébémer. C’est ainsi que 36 systèmes d’alimentation en eau au bénéfice de plusieurs villages seront installés dans les trois départements de la région de Louga. Celui de Linguère en recevra le plus grand nombre en raison de sa particularité. Le raccordement d’une quarantaine de villages situés sur la zone du Lac de Guiers à Keur Momar Sarr se fera d’ici 2015. Concernant le littoral, des solutions seront apportées par rapport à la qualité de l’eau. èabilisation de l’eau, la dilution ou le transfert d’eau à partir d’autres nappes. Ces importantes mesures seront prises dans les deux ans à venir. Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a, en outre, fait part de la volonté du gouvernement sénégalais de mettre en oeuvre dans les deux ans à venir d’importants projets visant à améliorer davantage l’accès de l’alimentation en eau dans la région de Louga. A nos amis…et nos ennemis ! Louga infos tient à remercier tous nos concitoyens qui nous ont témoigné leur sympathie lors de la cabale que certains acteurs politiques ont tenté de mener contre votre journal préféré. Nombreux sont en effet les Lougatois qui nous ont appelé nous exhortant à ne pas descendre sur le terrain de l’invective, des procès d’intention ou de la critique subjective. Nous les en remercions vivement car ils sont la preuve palpable que nos concitoyens mettent toujours en avant le sens de l’honneur et de la loyauté. Leur soutien et leurs conseils nous rassurent et nous poussent à nous détourner de tout ce qui peut nous distraire dans notre travail qui est tout tourné vers la seule cause de Louga. Que les aboyeurs aboient, la caravane poursuivra son chemin. KHALIFA WÉLLÉ
  • 5. FOOTBALL Peut-on redorer le blason du Ndiambour ? La première coupe régionale de Diourbel disputée à Louga en 1961, remportée par les Lougatois LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 SPORT 5 L'ambition est louable. Votre journal numéro 120 annonce : "Le président veut préparer une équipe du Ndiambour performante sur tous les plans... avec comme objectifs de remonter en première division et de s'y maintenir parmi ceux qui jouent les premiers rôles". Pour une équipe naguère habituée aux podiums, champion et vainqueur de la Coupe avec des passages dans les grandes compétitions africaines de clubs, revenir aux premiers plans semble être un voeu plein d'ambition. Mais plus qu'une intention, le chantier s'annonce énorme car il faut relever de grands défis en remontant tout un chemin perdu. Et ce chemin est énorme. Il est d'abord humain, social, solidaire, voire moral avant d'être managérial et technique. Le Ndiambour est l'une des rares équipes de football issues de groupes humains déjà soudés par un noble but, celui d'un amour pour une ville. Il y a eu d'abord le Football Club de Louga, première fusion à l'aube des indépendances, qui regroupait le trois équipes fortes de Louga : le Cercle, l'Effort et le Foyer. Seules la Sodéo (ancienne usine Dégomis), et l'Espoir de Santhiaba (une dissidence du Cercle) firent bande à part. Cette équipe de fusion remportera la première Coupe régionale de Diourbel, disputée à Louga même en 1961. Mais les Matar Ndiaye, Badou Antoine, Tapha Diaw, Ngagne Sy, Isma Mbengue, etc., dirigés par Moustapha Diallo, ne survécurent pas au démantèlement de la ville de Louga au profit de Diourbel où tout était à faire. Et la réforme de Lamine Diack vers la fin de la décennie va trouver un environnement pointu de "navétanes" qui avait fini de suppléer le mouvement associatif fédéral. C'est ainsi que les Progrès, Reims, Benfica, Santos, Cosmos, allaient fournir l'ossature de la première équipe du Ndiambour, entrainée par feu Médoune Diop "Lorro". Ce jeune groupe allait faire un apprentissage en deuxième division avant d'être vite mature et rejoindre l'élite dès 1972, avec l'arrivée de Iba Dia comme entraineur. Et le grand Ndiambour allait naître. Ses héros s'appelaient Fodé, Tapha Diop, Matar Fall, Poulo, Séye, Serigne Camara, Ibou Diaw, Ibou Kébé et autres Ngagne Sarr, Yakhya et Mamadou Diop, etc. Mais la force morale de l'équipe résidait dans son encadrement administratif. C'était le club ouvert des "hommes ordinaires”, ces messieurs "tout le monde" qui savaient se mêler à la grande famille apportant des soutiens sur le plan moral et humain, plus que sur le leadership exacerbé ou le plan financier. Ils s'appelaient Dame Cissé, Cheikh Gaye Seck, Saliou Seck, Doudou Gaye, Samba Souna Fall, Ndieuk Fall ou encore Iba Bao ou Djiby Diouf. Des hommes humbles, désintéressés, et supportant toute une famille soudée et à qui pourtant des performances allaient sourire, bien que issue d'un milieu départemental. Et Serigne Aly Cissé d'écrire dans le Soleil : "La joie de jouer, seul talisman du Ndiambour". Et vinrent ensuite les grands chamboulements pour les dits bien fondés du club de type nouveau qui va basculer dans le milieu affairiste. Et après le passage de Daby Diagne à la présidence et résidant à Dakar, l'arrivée de l'ère Magued Diouf allait densifier la gestion affairiste et éloigner de plus en plus le Ndiambour de son cadre originel. Et la dimension sociale de l'équipe, son aura humaine et surtout l'amour prononcé pour la ville de Louga, en prirent un grand coup d'arrêt, surtout que la gestion nouvelle a voulu couper la poire en deux pour laisser à la ville les soins de l'encadrement technique. Le Ndiambour emporté par l'affairisme va bâtir un siège, engager des "brésiliens", prendre des «Sénefs» et dépensera des fortunes, et la barre de la gestion sera élevée pour un milieu modeste. On connait la suite. Les trois présidents qui se sont succédés après l'ère Magued Diouf, au nom de portefeuilles garnis, ne purent relever les défis lancés orgueilleusement. Et l'équipe va crescendo prendre les chemins de sa descente vers l'enfer pour retomber dans les gouffres de la deuxième division. Et arriva l'ère du Président Gaston Mbengue. Assurément la plus mauvaise de l'histoire de l'équipe. Sous la direction du président Mafall, l'équipe avait fini de redevenir une équation de quartier, recroquevillée sur elle même, les autres quartiers avaient presque fait dissidence en créant leurs propres entités fédérales, ce qui fragilisa l'esprit de groupe. L'arrivée du président Mbengue allait ré-ouvrir les chemins des confrontations conflictuelles, IBA DIA rendant l'équipe plus fragile. Et après un an d'attente, le purgatoire fut évité de justesse. Et maintenant ? Si le but de refaire le Ndiambour est louable en y associant toutes les compétences locales, des questions restent en suspens, et qu'il faut disséquer. D'abord la ville de Louga est-elle encore porteuse de grandes ambitions sportives ? Le contexte générationnel actuel est-il en mesure de générer des valeurs fondamentales porteuses de projets fiables ? La jeunesse pratiquante de nos jours est-elle garante d'un amour loyal pour la ville ? Et surtout le président a-t-il bien tiré les leçons de ces deux années de directions conflictuelles ? Autant de questions à débattre pour un possible retour vers les sommets en redorant un blason fortement terni. Le chantier est vaste mais impossible n’est pas lougatois. 27ème édition du Tournoi Mademba Diop Encore une fois Louga s’est souvenu de feu Mademba Diop, ancien footballeur du Diamono puis du Ndiambour de Louga. Ancien pensionnaire de l’Ecole normale de Bambey, cet enseignant était par ailleurs un virtuose du ballon, un vrai poison pour les défenses qui s’opposaient à lui. Mademba Diop qui fut un illustre représentant de l’élite sportive lougatoise, brillait par sa courtoisie, son élégance, son sens de la camaraderie… Et sur le terrain, lorsqu’il était avec sa bande de copains, Mor Thiam, Kaba Kabir Dieng, Leweul, feu Modou Dièye et le capitaine courage Wade Diagne, ils donnaient du plaisir aux fans de foot du Jamono grâce à leur talent. C’était une bande d’artistes du ballon que l’on avait plaisir à regarder jouer. Indécrottable optimiste, Mademba Diop était toujours confiant quant aux futurs succès du Diamono de Louga et du Ndiambour, et il recommandait toujours aux supporters et dirigeants de son quartier, Santhiaba, de ne jamais baisser les bras. Hélàs, ce sportif dans l’âme a très tôt été arraché à notre affection puisqu’il a été rappelé à Dieu en 1987 à l’âge de 25 ans. Depuis lors, les jeunes de Louga lui rendent hommage par un tournoi de football qui porte son nom. Il faut signaler que l’année 1987 a été assez funeste pour les sportifs lougatois, qui ont enregistré successivement le décès de Mademba Diop, celui de la femme de Aïdar et la descente en deuxième division de l’équipe du Ndiambour. On comprend aisément donc la charge d’émotion que ressentent les Lougatois lors de l’organisation de ce tournoi. Cette année l’édition s’est déroulée les 8 et 9 août dans la capitale du Ndiambour sous le parrainage de messieurs Cheikh Sabibou Dia, Dr Ousmane Bao et Macodou Sall. Aussi, M. Yoro Ndiaye, président de l’équipe du Diamono et tous les membres du comité directeur qui sont les organisateurs du tournoi, ont saisi cette belle occasion pour remercier les parrains, qui ont honoré de leur présence les manifestations, accompagnés de fortes délégations, mais qui ont surtout mis la main à la poche pour contribuer plus efficacement au succès de l’événement. A l’issue du tournoi, les résultats suivants ont été enregistrés : Penc bat Jawrigne : 3-2 Diakarlo bat Jamono : 2-1 3ème et 4ème places Jamono bat Jawrigne par série : 5 tirs au but à 4 après un match nul vierge 0 à 0. Finale Dëkëndo bat Penc 4 tirs au but à 3 après un match nul 1 but partout. PAR LAYE BAO ANCIEN PR DU JAMONO Les ‘’Jamalamanis’’ se souviennent Yoro Ndiaye Président du Jamono en compagnie de Macodou Sall Dr Ousmane Bao en boubou blanc, Cheikh Sadibou Dia en casquette avec ses enfants Souleymane Jules Diop, Directeur de la haute compétition et Samba Diop griot attitréd de Louga
  • 6. MANSOUR NDIAYE Aly Nabédé, secrétaire général de la section Sutsas du Centre hospitalier régional de Louga ‘’Cela fait plus de 5 ans que nous n’avons pas bénéficié du BCI’’ LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 SOCIÉTÉ Quatorze heures. A l’entrée principale, les vendeurs ont le temps de palabrer. En ce début d’après-midi, la canicule qui règne sur la capitale du Ndiambour a sans doute confiné les clients chez eux. Assis sur une chaise en fer devant le portail, un vigile, grand et mince, le regard imprécis, semble terrassé par la chaleur. C’est à peine s’il remarque les entrées et sorties. L’hôpital est accessible, aucune barrière à l’entrée... A l’intérieur, quelques visiteurs et accompagnants de malades se regroupent par affinité, couchés à même le sol, sur des nattes, sous les arbres. Les uns s’acquittent de la prière de « Tisbar », les autres, sans doute rongés par la fatigue, se tapent un petit somme. Le centre hospitalier régional de Louga s’ouvre à nous. Malgré ses maigres années d’existence (31 ans), il présente des rides visibles : des bâtiments vétustes, une peinture qui lâche, des lits et du matériel amorti entassés ça et là. L’image ne trompe pas. Ici, la lourde dette hospitalière, amplifiée par la politique de gratuité instaurée par l’Etat, sans véritable mesures compensatoires, n’est pas la seule « pathologie ». Au plan humain, Louga souffre d’un manque criard de spécialistes dans maints services et ne doit ses performances qu’au dévouement et au sens des responsabilités de son personnel soignant. Pourtant, par sa position géographique dans l’axe nord, cet hôpital qui reçoit des malades de presque toute la région du fleuve a une valeur stratégique certaine. Aussi, elle n’a pas mauvaise réputation. Rencontré dans l’un des nombreux couloirs, Seydi Kâ, un accompagnant, ne s’est pas fait prier pour louer la qualité des soins dispensés. Dans un Wolof très sommaire, notre interlocuteur résume sa satisfaction en ces termes : « J’habite Kodjélal, dans la communauté rurale de Mboulo, département de Linguère. Nous avons été transférés à Dahra où les médecins nous ont référés à l’hôpital régional de Louga. L’année dernière j’avais amené un malade ici et il a été bien pris en charge. Je trouve cet hôpital très accessible, avec des soins de qualités. Le seul hic, c’est que la facture est un peu salée ». Seydi Kâ confirme ainsi les propos de madame Ndèye Diop, vendeuse de fruits devant le portail principal de l’hôpital. Elle disait : « Je travaille ici depuis bientôt une décennie et je ne trouve pas à redire dans le fonctionnement de l’hôpital. Les médecins fournissent des soins de qualité et les gens qui y travaillent sont très humains ». Madame Ndèye Diop sera confortée dans son propos par une de ses collègues. « A deux reprises, j’ai subi une césarienne et cela c’est très bien passé », témoigne celle-ci. Néanmoins, des efforts restent à faire. A la maternité surtout où, une accompagnante a partagé son amertume avec nous. « Ce que je déplore le plus, c’est le désordre qui règne ici à la maternité. La salle d’accouchement est trop accessible. Il n’est pas normal que les gens – des visiteurs pour la plupart – y entrent comme dans un moulin au moment où des femmes enceintes et à terme y sont en plein travail. C’est la première fois que je mets les pieds ici mais, j’ai remarqué ce désordre qui me fait mal. Aussi, les toilettes sont trop éloignées de la salle d’accouchement et les malades sont obligées de trainer avec leur douleur pour y accéder », dit-elle sous le couvert de l’anonymat. Un pari fou Globalement, le centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir Mbaye est très fréquenté. Outre les différents départements de la région de Louga (Linguère et Kébémer) qui y référent souvent leurs malades, cette structure est le lit d’accueil spontané des victimes d’accidents de la route sur cet axe très fréquenté. Surtout à l’occasion des grandes manifestations religieuses comme le Gamou et le grand Magal de Touba. C’est sans doute l’une des raisons qui avaient poussé le milliardaire feu Djily Mbaye à ériger cette infrastructure qui, à l’époque, « constituait un véritable joyau ». Aujourd’hui, fort du soutien de l’Etat et des partenaires, les responsables de l’hôpital comptent lui redonner son lustre d’antan. Le top management compte relever ce défi et injecter à la structure une bonne dose de renouveau. Il ne sera pas seul dans son combat. Malgré toutes les difficultés auxquelles il fait face, l’hôpital de Louga, qui a déjà pris les commandes de son destin, peut compter sur les syndicalistes dont la plateforme revendicative est plutôt dégarnie. Mieux encore, le directeur et le représentant du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) mènent le même combat : L’érection de l’hôpital en établissement public de santé de niveau 3… avant 2015. Pour ce faire, le choc des contraires ne pouvait pas être violent entre le directeur général de l’hôpital et le syndicaliste que nous avons interrogés. HOPITAL REGIONAL AHMADOU SAKHIR MBAYE DE LOUGA A l’heure du renouveau Technicien en appareillage orthopédique, Aly Nabédé a passé une bonne partie de sa carrière à l’hôpital régional de Louga. Pour avoir passé quatorze ans dans cette structure, le Sg de la section Sutsas du Centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir Mbaye a participé à tous les combats. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il partage ses craintes non sans partager l’ambition du directeur de faire de Louga un hôpital de niveau 3. Quelle est la température sociale au sein de l’hôpital de Louga ? Le dialogue se fait de manière très lente et discontinue. Parce qu’ici les directeurs sont un peu limités dans leur fonction d’autant que les hôpitaux sont confrontés à de sérieux problèmes depuis la réforme hospitalière financée par la Banque mondiale en 1998. La majeure partie des directeurs qui sont venus dernièrement ont trouvé des hôpitaux déjà pillés, des recrutements mal faits, des réalisations qui n’ont pas répondu au cahier de charges. Nous ne pouvons pas directement accusés les gestionnaires du moment même s’ils ont une part de responsabilité liée à gestion mais, ce sont ceux qui ont accompagné la réforme depuis le début qui ont faussé le jeu. Les responsabilités sont partagées entre le personnel, les gestionnaires et les Conseils régionaux qui ont politisé les recrutements. A ce propos qu’attendez-vous de l’Acte 3 de la décentralisation avec le changement qui va s’opérer au niveau de la tutelle ? Les populations n’ont pas encore compris cet Acte. Quelle sera la position du Conseil départemental par rapport à l’hôpital ? Nous supposons que comme c’est le Conseil régional qui gérait l’hôpital régional, c’est le Conseil départemental qui va prendre le relais d’autant plus que l’hôpital régional de Louga est dans le département de Louga. Linguère a son hôpital, Kébémer aura bientôt son hôpital ou son centre de santé. Donc ce que nous attendons de l’Acte 3 c’est que les erreurs qui ont été commises ne soient pas répétées par le Conseil départemental dont nous attendons une forte implication. La subvention qui était de 100 millions en 2000 est aujourd’hui ramenée à 20 millions. Pour quelles raisons ? En son temps l’ancien président du Conseil régional avait prétexté la création de nouvelles régions. Comme c’était au cours de l’année, il fallait ponctionner sur le budget pour financer les nouvelles régions. Il nous avait promis que la situation allait revenir à la normale. Quand est-il aujourd’hui ? Non, nous en sommes toujours à une subvention de 20 millions et, pour en disposer, c’est la croix et la bannière. Il y a juste un mois, nous avons organisé une marche avec tout le personnel de l’hôpital pour réclamer la subvention de 2013 alors que nous sommes en train d’exécuter le budget de 2014. Nous avons des craintes par rapport à la disponibilité des fonds d’autant plus qu’on était informé du changement impliqué par l’Acte 3 avec la disparition du Conseil régional et le changement de tutelle qui en résulterait. Nous ne savions déjà pas à qui s’adresser. Le principe de la continuité de l’Etat devait vous guider, non ? Certes, mais le président du Conseil régional ne sera plus là pour nous dire où sont passés les 20 millions. Nous avons tapé sur la table et obtenu des résultats probants, aujourd’hui ils ont donné une avance. Il reste maintenant à déterminer les rapports que nous aurons avec la nouvelle tutelle. Jusqu’à présent (l’entretien s’est déroulé le 7 août 2014) nous n’avons pas encore tenu de réunion avec le Conseil gouvernemental. Au niveau interne sur quoi portent vos revendications ? Dans notre plateforme, nous insistons sur l’avancement des travailleurs. Il n’est pas normal qu’un titulaire d’un CDI n’avance pas après dix années de services, sans cotisations à l’IPRES. Nous parlons également de la réhabilitation des infrastructures. Cela fait plus de 5 ans que nous n’avons pas bénéficié du BCI (Budget consolidé d’investissement) qui nous permettait de faire certains travaux. Ce budget aurait permis de réfectionner les salles, changer les draps, les lits, les matelas etc. Parce que là il y a urgence à l’hôpital : les matelas sont totalement usés. (Il soulève le drap qui laisse apparaître un vieux matelas posé sur son lit de consultation. Un matelas aussi vieux et aussi insalubre que le drap qui le couvre). Heureusement, ici je ne fais que de l’appareillage orthopédique. Mais, un matelas comme celui-ci en chirurgie, absorbera facilement le sang qui suinte. C’est ce même type de matelas que vous avez en salle de chirurgie ? Je pense que le mien est de meilleure qualité d’ailleurs ! J’ai fait 14 ans dans cet hôpital et, de 2000 à nos jours, beaucoup d’argent a été investi. Malheureusement, les premiers gestionnaires de cette réforme l’ont mal fait. Ils recrutaient à tort et à travers. Au moment où nous n’avions pas plus de 5 médecins, 8 infirmiers dans l’hôpital, d’autres postes ont triplé voire quadruplé. Mais semblent bouger dans le bon sens. Vous confirmez ? Oui, je crois que le directeur a fait des efforts dans sa capacité de management. Chaque directeur a sa spécificité. Il y en a qui travaille beaucoup sur les recettes, d’autres peuvent mettre le paquet sur le personnel pour soulager les populations. Il dit rêver d’un hôpital de niveau 3 pour Louga… C’est ce que nous voulons avant 2015. La région occupe une grande partie sur la route nationale. De Mpal à Ndande sur près de 100 km environ, les gens qui souvent font des accidents sur cet axe sont forcément acheminés à l’hôpital. Aujourd’hui, la route de Ndoyène est prête et les voyageurs vont l’emprunter cette route au lieu d’aller jusqu’à Kébémer. L’autre avantage de l’hôpital, c’est que nous disposons d’un espace que nous pouvons exploiter à notre guise. Nous pouvons tout faire ici, contrairement à l’hôpital de Saint-Louis qui est entouré de maisons. Que faut-il pour que ce « tout » soit fait ? Ma principale demande c’est que d’abord que nous avons une réanimation qui marche bien et un excellent médecin, très dévoué qui sauve énormément de vies. Avant cette réanimation qui a été installée devant moi, beaucoup de gens mouraient. Avec les césariennes surtout, on perdait banalement des jeunes filles de 20, 25 ans. Mais, depuis que la réanimation existe, le taux de décès a drastiquement chuté. Nous voulons une réanimation plus à même de prendre en charge les besoins des populations. Nous avons même « récupéré » des malades atteints de tétanos, qui tremblaient et qu’il fallait attacher. C’est vous dire l’importance de la réanimation. Les médecins qui sont là ont fait les mêmes études que ceux qui sont à Dakar ou ailleurs. Ils sont juste confrontés à un manque de matériel. Quand Louga n’a pas le matériel nécessaire pour faire telle ou telle autre opération, nous sommes obligés d’envoyer le malade à Dakar qui devient de plus en plus submergé. Les malades paient les pots cassés avec des rendez-vous de trois à quatre mois alors que ce même travail peut être fait à Louga si le matériel existe. Ensuite, il faut que le bloc opératoire soit équipé. Parce que l’équipement qui est là est très vétuste, il date de l’époque de feu Djily Mbaye. Il a été un équipement moderne et à l’époque tous les médecins voulaient faire leur stage à Louga. Mais, il a fait son temps. Il nous faut un bloc à la dimension de Louga où les patients ont presque triplé. C’est pour cette raison que toutes les bonnes volontés de Louga doivent apporter leur pierre à l’édifice. Changer des draps et des lits, ce n’est pas la mer à boire. Grand Louga. A une dizaine de minutes de la gare routière, le centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir Mbaye de Louga impose sa grandeur. Bâti sur un vaste domaine, cette infrastructure construite aux frais d’un fils du pays feu Djily Mbaye a été littéralement « offert » à l’Etat du Sénégal en 1983. Trois décennies après, la direction et le syndicat partagent l’audacieuse volonté d’en faire un hôpital de niveau 3.
  • 7. LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 SOCIÉTÉ Saliou Gaye, directeur du Centre hospitalier régional de Louga ‘’Des malades nous viennent de Dakar et Tambacounda’’ Entre deux visites, le directeur du conseil d’administration de l’hôpital ? que si le besoin se fait sentir. Nous avons des général de l’hôpital régional de Je n’ai pas encore entièrement lu le document médecins vacataires. C’est le cas du psychiatre portant Acte 3 de la décentralisation pour voir ce qui vient tous les mardis. Là par exemple, il ne Louga nous reçoit dans son bureau qu’il réserve aux hôpitaux régionaux. Nous s’agit pas d’un recrutement. Nous faisons juste le et accepte de répondre à questions. sommes une structure régionale jadis gérée par prorata des recettes pour respecter une la région en tant que Collectivité locale. convention que nous avons signée. Nous ne Grand dans son ensemble kaki, Aujourd’hui, à l’heure de la départementalisation, cherchons pas de bénéfice à ce niveau mais l’homme présente les aspects d’un je ne sais pas réellement ce qui nous attend. Je plutôt la disponibilité d’un type de prestation qui manager moderne. Dans un débit sais que la santé restera une compétence n’existait pas dans la région. Il fallait trouver transférée, mais je ne sais pas comment le quelqu’un pour éviter aux malades les longs modéré et assuré, Saliou Gaye livre conseil sera organisé. déplacements sur Dakar ou ailleurs. De la même ses ambitions… manière, nous sommes parvenus à avoir un N’avez-vous pas été impliqué dans l’élaboration spécialiste en ORL. Auparavant, les malades Comment fonctionne le l’hôpital régional de de l’Acte 3 dans son volet sanitaire ? souffrant de ces pathologies ne savaient pas où Louga ? Le Ministère de la Santé a peut-être été donner de la tête. Maintenant, ils ont des Le centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir consulté…Peut-être ! spécialistes à leur disposition. Mieux, des Mbaye de Louga est un établissement public de Y aura-t-il un représentant pour chaque malades quittent Dakar pour venir se faire santé hospitalier régi par un certains nombre département dans le CA, comment le président consulter ici et repartir le même jour, compte tenu d’organes. Il y a d’abord le Conseil sera nommé, de quel département sera-t-il issu ? de la diligence de la prestation. De la même d’Administration (CA) qui se réunit au moins une Ce sont là des questions qui méritent des manière, des malades nous viennent de fois par trimestre et chaque fois que de besoin, réponses. Parler d'une compétence transférée, Tambacounda pour le même type de prestation. tient des sessions extraordinaires. Nous avons signifie que la collectivité devrait prendre en charge aussi la Commission médicale d'établissement la santé, mieux que l’Etat. Nous espérons une Est-il permis de parler d’un renouveau (CMA) qui regroupe les médecins, pharmaciens meilleure prise en charge de la Santé par l’Acte 3. hospitalier à Louga ? et chirurgiens dentistes de l’établissement. Il y a C’est ce qu’attendent également les populations. Je le confirme dans la mesure où certaines également le Comité technique d’établissement prestations que nous demandions ailleurs sont (CTE) qui n’est pas encore mis en place. Il Comment est la qualité du service à l’hôpital maintenant disponibles ici. Je cite souvent la regroupera les représentants des différents corps et les envoyer dans les régions. Si on ne facilite régional de Louga ? mammographie. Nous sommes les seuls à présents dans l’établissement. Nous avons enfin pas la spécialisation, il sera difficile de combler ce Malgré la faiblesse de nos ressources disposer de cette prestation mammographie dans la direction qui est l’organe d’exécution. Si le CA déficit. financières, nous veillons sur la qualité. D’une presque tout l’axe nord. Thiès en dispose est l’organe de décision et la direction l’organe part, les agents de santé, qu’ils soient médecins, maintenant, mais il y a juste quelques mois, nous d’exécution, il faut noter que la CMA et le CTE En attendant, vous définissez sans doute une infirmiers ou autres, sont des professionnels. étions les seuls à en disposer à part Dakar. Nous sont des organes consultatifs. politique de renforcement de capacités ? D’autre part, nous agissons sur des humains. Et, avons aussi une unité de réanimation. C’est La médecine évolue très rapidement et, il faut que si vous ne faites pas des prestations de qualité, important puisque si vous n’en disposez, il vous L’avis des organes consultatifs lie-t-il la le personnel suive. Le renforcement de capacités soit vous aggravez la maladie ou bien vous faudra au moins une ambulance médicalisée Direction ? reste nécessaire et il doit être continu. Mais là laissez des séquelles. Et, c’est des malades qui pour pouvoir transporter les malades. Oui et non. La CME par exemple est un organe également, il faut des ressources. Le plus vous reviennent et qui constitueront une charge technique, médical. Et, un avis médical nous lie souvent, nous recevons l’appui des partenaires de travail de plus. Il est rare de voir des gens qui Avez-vous ce type d’ambulance ? forcément. Tel n’est pas le cas de l’avis administratif. au développement, des Ongs. Ce matin par ne soient pas satisfaits des prestations médicales Nous n’en avons pas pour le moment mais, un exemple (l’entretien s’est déroulé le 7 août 2014), de l’hôpital. C’est exceptionnellement que nous appel d’offre est déjà lancé et la procédure suit Quels sont les offres de soin dont vous nous avons tenu un atelier sur la prise en charge recevons des réclamations sur le plan des soins son cours pour l’acquisition de cette ambulance disposez ? des femmes après avortement. Les thèmes sont médicaux. L’on peut parler de l’accueil, de qui viendra appuyer le service de réanimation. Nous avons un plateau technique les services choisis en fonction de la fréquence des affections. l’hôtellerie. Et là aussi, il faut dire que nous Nous avons aussi un scanner qui vient de généraux, principalement les services médicaux n’avons qu’un seul service d’accueil des démarrer. Auparavant, les malades allaient à techniques : médecine, chirurgie (viscérale, Avez-vous de bonnes performances urgences pour toute la région et tous ceux qui Saint-Louis, Thiès ou à Dakar. Mais, depuis que urologique et orthopédique), maternité, pédiatrie, économiques ? passent par la région. C’est important de le cet outil est fonctionnel, il y a un ouf de réanimation, ophtalmologie, service dentaire, Sur ce plan également, il faut dire que c’est souligner. Outre les urgences médicales pures, soulagement aussi bien pour les malades que service d’accueil des urgences, cardiologie, difficile. En effet, l’hôpital fonctionne avec des prix les urgences obstétricales, nous devons gérer les pour les médecins. Toujours pour confirmer ce dermatologie, le service d’aide diagnostique – et des tarifs. Et, il faut faire la différence entre les urgences nées des accidents de la circulation. Et, renouveau, il faut dire que l’hôpital dispose d’une imagerie médicale (radiologie) –, le laboratoire et deux notions. Le prix tient compte du coût de nous avons des équipes réduites. Ce sont en centrale d’oxygène. Auparavant, nous avions la pharmacie. Nous faisons également de la production et du bénéfice. Tout le contraire du général des personnes qui fonctionnent presque souvent des problèmes d’approvisionnement mammographie et, il y a juste quelques jours, tarif, fixé à une somme bien déterminée par l’Etat. toute la nuit par moments. Il faut se rappeler qu’ils mais aujourd’hui, le ministère de la santé nous a nous avons démarré le scanner. En appui à ces On peut ainsi faire une prestation dont le coût de sont des êtres humains pour comprendre permis de disposer de cette infrastructure. Dans services, nous avons également le bloc production est de 200 000 FCFA. Si l’Etat, compte certaines situations. le cadre des perspectives, je dois dire que opératoire, la kinésithérapie, le centre tenu du revenu des populations, décide de fixer l’Agence française de développement va d’appareillage orthopédique et nous parvenons à cette prestation à 50 000 FCFA, il va de soi que Comment sont vos rapports avec les réhabiliter la maternité, la pédiatrie et construire faire des prothèses pour les amputations de l’hôpital perd au change. Donc, sur le plan représentants des travailleurs ? Le climat un centre de transfusion sanguine. Nous jambes, nous fabriquons également des cannes économique, nous rencontrons également des social à l’hôpital de Louga est-il serein ? disposerons ainsi d’une banque régionale de destinées aux personnes qui souffrent d’une difficultés, surtout si la compensation ne suit pas. Nous avons un climat acceptable… sang. Déjà pour avoir du sang, il nous arrive de impotence fonctionnelle. Tout ceci pour vous dire ratisser jusqu’à Saint-Louis, à Dakhar Bango. que l’hôpital de Louga a un plateau technique Vous avez l’appui de l’Etat tout de même ? Certes, mais l’Etat lui-même ayant des moyens Juste acceptable ? Toujours dans le cadre de la coopération, Luxdev acceptable pour une structure régionale. limités, il ne peut pas tout faire. Nous bénéficions Acceptable, parce que quand on a pas assez de va construire un centre d’accueil de qualité et va également de l’appui du Conseil régional. Sinon, ressources…(il ne termine pas sa phrase). Mais réhabiliter la réanimation. Et, tout cela, il faut dire Avez-vous assez de spécialistes pour ces services ? nous comptons essentiellement sur les recettes nous remercions le bon Dieu parce que souvent, que l’avons obtenu grâce à l’appui constant du quand vous parlez aux gens, ils comprennent la ministère de la santé. Il s’agit là d’un bon relais, Je dois dire qu’en dehors de la maternité où nous internes. Et, là également, il y a les gratuités : césarienne, plan sésame, soins pour les enfants situation. Ils savent que la direction veut bien faire voire une continuité de l’effort de feu Djily Mbaye avons deux gynécologues, nous n’avons qu’un seul spécialiste pour chaque service spécialisé. de 0 à 5 ans, etc. Pour ces gratuités, nous des efforts, mais elle a des ressources limitées. qui a construit et équipé cet hôpital et mis à la assurons d’abord la prestation avant d’envoyer la Les mouvements existent partout où il y a des disposition de l’Etat en 1983. Actuellement, nous De la même manière, nous sommes très limités en qui concerne les spécialistes paramédicaux. facture. Globalement, nous avons deux types de effectifs important, c’est normal. L’essentiel est avons une capacité de 192 lits. recettes : celles facturées et celles encaissées. que le fil du dialogue ne soit pas rompu avec les Hormis les infirmiers anesthésistes réanimateurs qui sont au nombre de quatre, les autres services Entre les deux, la différence est souvent très responsables. Et, ici, chaque fois qu’il y a un S’il vous était donné d’enrayer une difficulté font face à la rareté des ressources humaines. énorme. Il est alors difficile pour l’hôpital de couvrir mouvement d’humeur, le service continu est à quoi vous attaqueriez-vous ? toutes ses charges. Sans l’appui de l’Etat, qui ne assuré et c’est cela l’essentiel. Je n’ai jamais Je dois dire d’abord que la santé n’est pas Globalement, nous disposons d’un nombre très assisté à un mouvement de grève où les urgences seulement l’affaire de l’Etat. Nous avons besoin limité d’infirmiers spécialistes. peut pas laisser les populations prendre en charge le coût des prestations médicales, les ne sont pas assurées. Nous avons affaire à des de l’appui des populations, des bonnes volontés. choses allaient être extrêmement difficiles. vies humaines et les gens l’ont compris. Si tout le monde avait suivi les pas de Djily Cela impacte sans doute sur les Mbaye, ce serait déjà une bonne chose. Nous ne performances de l’hôpital ? Pourquoi parle-t-on moins de l’implication Sur quoi portent leurs revendications en demandons pas de l’argent liquide. Nous Malgré le déficit de ressources humaines, l’hôpital général ? demandons aux populations de nous aider dans ne rejette pas de malade. Quelque que soit leur des collectivités locales dans la gestion des nombre, ils sont pris en charge par les agents qui problèmes de santé alors qu’elle est une Pour faire fonctionner un hôpital, il faut de l’argent. l’acquisition de médicaments, d’équipements, des En dehors des produits de fonctionnement, des pots de peinture ou quelques mètres carrés de sont en place. Je saisi l’occasion pour leur rendre compétence transférée ? approvisionnements, nous devons également carreaux, ne serait-ce que pour améliorer le cadre hommage. Je vous ai parlé d’un spécialiste Normalement, la collectivité devrait fortement appuyer les établissements de santé, ce qui n’est gérer la masse salariale. Quelques fois, les de vie de l’hôpital qui doit être un lieu attrayant où médical par service, il travaille jour et nuit et a des recettes encaissées ne permettent pas de faire il doit faire bon vivre. Aussi, nous attendons problèmes même pour jouir de son droit de pas le cas actuellement. Mais, pour ce faire, elles face à certaines charges de personnel. Cela beaucoup de la nouvelle collectivité locale ; l’Acte congé. Il peut passer toute la nuit au bloc doivent disposer de moyens. Le Conseil régional opératoire et, le lendemain, à 7 heures 30 déjà, qui n’a pas de recettes propres, ne compte que engendre des retards dans le règlement 3 devrait bien contribuer à l’équilibrage du déficit concernant les motivations. Mais, pour les financier. Aujourd’hui, les évacuations sanitaires des malades l’attendent. Cela pose problème. sur les subventions de l’Etat pour vivre. En Europe par exemple, les régions ont des recettes salaires, nous faisons tout pour qu’il n’y ait pas de ont fortement baissé. Surtout pour les besoins propres qui leur permettent d’appuyer retard. Il y a eu juste quelques moments où le relatifs au scanner, il nous fallait évacuer au Que faut-il pour palier ce déficit de spécialistes dans les hôpitaux régionaux de considérablement les structures publiques de problème s’est posé. Mais, globalement, malgré moins deux malades sur Saint-Louis ou Thiès. Il santé. Mais, tel n’est pas le cas au Sénégal. les difficultés auxquelles nous sommes en est de même pour les gros malades de la manière globale ? confrontés, nous donnons la priorité aux salaires. réanimation. Mieux, nous en recevons d’autres Il faut encourager les professionnels médicaux à hôpitaux. Luxdev compte débloquer 26 millions se spécialiser en nombre. Il y a beaucoup de A l’heure de l’Acte 3 de la décentralisation A Louga la masse salariale n’est-elle pas pour l’extension et 135 millions pour l’équipement médecins généralistes qui sont en chômage. qu’attendez-vous de la nouvelle collectivité qui alourdie par un recrutement massif ? de la réanimation. L’Etat devrait les recruter, en faire des spécialistes remplacera le Conseil régional à la présidence Hormis certains spécialistes, nous ne recrutons Je rêve d’un hôpital de niveau 3 à Louga.
  • 8. Tout ce que vous devez savoir sur EBOLA Elaboré par le Pr Bernard Marcel DIOP, infectiologue à la retraite Thiès le 4 juillet 2014 Depuis quelques semaines, on ne parle plus que de ce virus. Ebola s’est fait, à peu de frais mais avec déjà plus de milliers de décès à son actif, une notoriété internationale qui concurrence aujourd’hui dans la conscience collective des agents aussi dévastateurs que le célèbre VIH ou le multiséculaire bacille de Koch. Louga apporte sa pierre dans la campagne de prophylaxie initiée par les autorités sénégalaises et internationales en publiant cette fiche, intéressante à plusieurs égards, que le Pr. Bernard Marcel Diop, éminent spécialiste du virus Ebola, a voulu mettre à notre disposition. Vous y trouverez des chiffres que la nocivité trop vive de ce virus contraint à constamment réactualiser. C’est dire combien il est important de devoir s’informer pour repousser cette « peste » nouvelle. Tout ce que vous devez savoir sur Ebola se trouve dans les lignes ci-dessous LOUGA INFOS – N°121 AOûT 2014 8 SANTÉ INTRODUCTION - Définition : La maladie à virus Ebola ou MVE (autrefois appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola) est zoonose virale hémorragique (transmise à l’homme et l’animal) grave, hautement contagieuse et mortelle due au virus Ebola du genre Ebolavirus appartenant à la famille Filoviridae (ressemble en microscopie électronique à un fil). Il existe 5 sous-types o Ébola-Soudan (SUDV/SEBOV, Nzara et Maridi,1976) o Ebola-Zaïre (EBOV/ZEBOV, Yambuku, 1976 ), plus dangereux o Ébola-Côte d'Ivoire (TAFV/CIBOV ou , Taï forest, 1994) o Ébola-Bundibugyo (BDBV/BEBOV, Gulu en Ouganda, 2008) o Ébola-Reston (RESTV/REBOV, 1989) :USA-Philippines, forme asymptomatique chez les l’homme et le porc (moindre virulence?) zoonose mortelle chez les singes - Intérêt : o Sévit avec ampleur en République de Guinée depuis le 6 décembre 2013, puis s’est propagé au Libéria puis en Sierra Anglais en Avril 2014 o Mortalité entre 60 – 70 mais peut atteindre 90% o Il n’existe ni traitement curatif, ni vaccin protecteur. Epidémiologie - Situation actuelle : Depuis sa notification officielle par la République de Guinée le 03 mars 2014, la maladie à Virus Ebola qui est apparu en Guinée à Guéckédou en zone forestière ne cesse de sévir et c’est même propagé à deux pays frontaliers : le Libéria le 6 avril et la Sierra Léone le 24 avril 2014. La situation au 30 juin 2014 est la suivante : o Guinée : 413 cas dont 303 décès et 293 cas confirmés o Libéria : 96 cas dont 49 décès et 56 confirmés o Sierra Léone : 339 cas et 99 décès dont 199 confirmés. Aucun cas n’a été notifié, pour le moment, en Côte d’Ivoire, au Mali, Guinée Bissau et au Sénégal Réservoir du virus - Le réservoir naturel du virus est constitué par les chauves-souris frugivores. Elles sont présentes en Afrique de l’Ouest. Elles sont porteuses saines du virus - Le mode de transmission se fait par contact o direct ou transmission inter humaine (malades, les convalescents via le sperme jusqu’à 7 semaines, et les cadavres) après un contact étroit avec du sang ou les liquides biologiques ou o indirect avec les fruits, animaux de brousse vivants ou morts (chauves-souris, Primates non humains, antilopes des bois, porcs épics…) après un contact étroit avec du sang, des secrétions, des organes, des liquides biologiques avec des animaux infectés ou en consommant leur viande ou des fruits souillés. - Réceptivité : toute personne en contact avec une source de contamination y compris les agents de santé médicaux ou vétérinaires En Afrique, l’infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauves souris frugivores, de singes, d’antilopes des bois et de porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale. Signes et symptômes de la maladie - La durée d’incubation (délai d’apparition de la maladie entre sa pénétration dans l’organisme et les premiers signes) est de 2 à 21 jours - Signes : La MVE se caractérise par une fièvre élevée (39-40°C) d’apparition brutale, une faiblesse, des douleurs musculaires, des maux de têtes et une irritation de la gorge. Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhée sanglante, d’une éruption cutanée, d’une insuffisance fonctionnelle du rein et du foie et, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes. - Seule un laboratoire de référence peut confirmer le diagnostic de Maladie à Virus Ebola (MVE) - L’évolution est défavorable, mortelle dans 50 à 90% des cas avant le 12ème jour. Au-delà les chances de guérir sont grandes. Les sujets atteints restent contagieux tant que le virus est présent dans leur sang et leurs sécrétions. On a isolé le virus Ebola dans le liquide séminal 61 jours après l’apparition de la maladie chez un homme ayant contracté l’infection dans un laboratoire. Diagnostic - Définition communautaire de cas suspect de MVE : o Toute personne qui présente une fièvre (corps chaud) et des signes hémorragiques et qui a séjourné ou qui a été en contact avec une personne provenant d’une zone épidémique dans les 42 jours précédant le début de la maladie ; o Toute personne qui décède à domicile dans un contexte de fièvre et de signes hémorragiques Remarque: Toute notification communautaire doit faire appel au SAMU national (1515; 77 740 93 43; 77 253 97 73 ou 77 253 97 70) , - Définition du sujet contact : toute personne n’ayant pas de symptômes; mais qui a été en contact physique avec un cas ou avec les sécrétions ou excrétions d’un cas au cours des trois dernières semaines. Remarque : il peut s'agir d'une personne qui a partagé la même chambre ou le même lit, ou a soigné le malade, ou touché ses liquides physiologiques, ou participé de manière rapprochée à l’enterrement en touchant le corps. - Le diagnostic de confirmation nécessite obligatoirement l’existence d’un laboratoire de référence (Au Sénégal, c’est l’institut Pasteur de Dakar). Sans laboratoire, il est difficile de faire la différence avec : - Un paludisme grave - Une fièvre jaune, une dengue hémorragique et d’autres fièvres hémorragiques virales - La Fièvre typhoïde, les dysenteries bactériennes (exemple shigellose) - Une maladie non infectieuse (cancers du sang, envenimation par le venin de serpent, personne sous médication anti coagulante …) traitement : Il est symptomatique. Les malades doivent être réhydratés, confinés, admis en milieux de soins intensifs. Les convalescents devraient mis en quarantaine pendant au moins 21 jours voir plus. Prévention : Il n’existe pas, pour le moment, de vaccin homologué protecteur ni humain, ni vétérinaire. En l’absence de traitement efficace et de vaccin pour l’homme, la sensibilisation aux facteurs de risque et la connaissance des mesures de protection à prendre à titre individuel sont le seul moyen de réduire l’infection et la mortalité chez l’être humain. - Réduire les risques de transmission entre les animaux sauvages et l’homme par : o contact avec des chauves-souris ou des singes/primates infectés ou antilopes des bois et o la consommation de leur sang ou de leur viande crue. Les produits (sang et viande) doivent être cuits soigneusement avant d’être consommés. o Consommation de fruits infectés par les chauves-souris frugivores. Ils doivent être lavés avec de l’eau et du savon ou de l’eau javélisée - Réduire le risque de transmission interhumaine dans la communauté provenant : o De contacts directs ou rapprochés avec des sujets infectés, notamment avec leurs liquides biologiques. o De contact rapproché avec des patients infectés Il faut porter des gants et un équipement de protection individuel (masque, lunette, blouse longue, botte) adapté lorsqu’on soigne des patients à domicile. Il est indispensable de se laver régulièrement les mains (avec de l’eau et du savon ou une solution hydro-alcoolique) après avoir rendu visite à des parents malades à l’hôpital ou après les avoir soignés à domicile. Il faut rester à plus d’un mètre du malade et être équipé d’un habit de protecteur lorsque l’on rend visite à un malade - Informer la population de la nature de la maladie et des mesures prises pour endiguer la flambée, y compris lors des rites funéraires. Les personnes mortes de cette infection doivent être enterrées rapidement et sans prendre de risque. CONCLUSION : La Maladie à Virus Ebola ou MVE est une zoonose grave, hautement contagieuse. En l’absence de traitement efficace et de vaccin pour l’homme ou l’animal, la sensibilisation aux facteurs de risque et la connaissance des mesures de protection à prendre à titre individuel sont le seul moyen de réduire l’infection et la mortalité chez l’être humain Sources : - Aide –mémoire : Maladie à virus Ebola OMS avril 2014 - Directives Ministère de la santé et des Affaires Sociales du Sénégal mars 2014 - Leroy EM. & al., Multiple Ebola Virus Transmission Events and Rapid Decline of Central African Wildlife, Science, 2004, 303 : 5655.