une analyse commentée de l'épidémie en Afrique de l'Ouest dans le cadre du partenariat OOAS, SFMC et StratAdviser
contactez-moi pour plus d'information
an updated analysis of the current outbreak in West Africa thanks to a partnership between WAHO, FSDM & Stratadviser
contact me for more comments in english (Tables and Graphs are in English in the French text)
OOAS/WAHO: the West African Health Organisation aim is to attain the highest possible standard and protection of health of the peoples in the sub-region through the harmonisation of the policies of the Member States, pooling of resources, and cooperation with one another and with others for a collective and strategic combat against the health problems of the sub-region. Specialised Agency of ECOWAS, WAHO enjoys administrative and financial autonomy to lead the implementation of programs and activities of the organisation coordinated by the General Directorate, such as Planning and Technical Assistance, Primary HealthCare, Epidemic and Disease Control or Research and Health Management Information System.
The SFMC: the French Society of Disaster Medicine is a 30 years old non profit organisation grouping professionals involved in prevention, control, strategic crisis / disaster management such as doctors, paramedics, pharmacists, veterinarians , servants of emergency services, health administrators, personal communities, security and prevention services, members of associations, etc. The SFMC organises seminars, training programs (CME, CPD, …) and regularly edit and publish good practice and recommendations regarding Disaster Medicine. The FMCS has build and developed the French concept of Disaster Medicine both in France and abroad.
StratAdviser Ltd: StratAdviser Ltd is a Franco-British consulting firm specialised in strategy, particularly on health, sanitation and management of crisis issues. As part of its interventions, StratAdviser Ltd conducts content analysis +/- data mining +/- interviews, editing of reports or conter-reports, and provide policy recommendations in contexts where methodological rigour, discretion and confidentiality are essential. StratAdviser Ltd operates as for large-scale international groups such as Sanofi, GE Healthcare, Publicis, as SMEs, employers' unions (such as the Union of Water Sources or the Federation of Public Hospitals), or Governmental bodies such as the French Surgeon General’s Office.
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au dimanche 16 novembre 2014
1. Le
point
sur
Ébola
au
dimanche
16
novembre
2014
Drs
Jan-‐Cédric*
et
Øivind**
Hansen
* Médecin Coordonnateur Hôpital Asselin-Hédelin – Consultant Senior StratAdviser Ltd agence spécialisée en
communication stratégique de crise dans le domaine de la santé ; ** Médecin Anesthésiste-Réanimateur
L’épidémie de fièvre hémorragique virale (FHV) liée au virus Ébola, souche
"Zaïre" 1 qui sévit actuellement depuis le 22 mars 2014 s’est déclarée en
Guinée puis s’est presque immédiatement propagée au Liberia et en Sierra
Leone, pays voisins puis au Sénégal, au Nigeria et plus récemment au Mali.
Synthèse
par
pays
Pour l’instant 4 pays seulement, sur les 15 de la zone CEDEAO,
connaissent une épidémie évolutive : la Guinée, le Libéria, la Sierra-
Leone et potentiellement le Mali.
Le Nigeria et le Sénégal ne sont plus concernés depuis
respectivement le 19 et le 17 octobre 2014
En Guinée 1 919/1 066 cas/décès soit une létalité de 60,8 %. La
Guinée compte désormais 13 % des cas d’Ébola (chiffre en constante
diminution). Selon le mode de calcul proposé lors du précédent point
épidémiologique, le nombre de cas actifs serait de 354. L’épicentre de
l’épidémie est situé en zone forestière, au sud-est du pays Guekedou
(frontalier avec la guinée), Macenta, Kissidougou et Nzérékoré (frontalier avec
la Côte d’Ivoire) où se trouve la 2ème plus grande ville du pays, mais d’autres
districts sont touchés : trois districts du Haut-Guinée Diabola, Dinguiraye et
Kouroussa, Conakry, capitale du pays, en Guinée maritime et les préfectures
de Télimélé et Boffa, enfin, Fria et Pita au nord-ouest du pays, Siguiri au
nord-est (frontalier avec le Mali).
# cases % of total
ECOWAS
Death toll Lethality # active
cases
Guinea 1,919 13 % 1,066 60.8 % 354
1 Dixon MG, Schafer IJ; Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Ebola viral disease
outbreak--West Africa, 2014. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 2014 Jun 27;63(25):548-51.
16/11/2014 1
2. Au Libéria 6 878/2 705 cas/décès soit une létalité de 39,3 %. Le
Libéria compte désormais 48 % des cas d’Ébola. Selon le mode de calcul
proposé lors du précédent point épidémiologique, le nombre de cas actifs
serait de 2 471. La quasi totalité des 15 Comtés du pays ont signalés des
cas : Grand Cape Mount, Bomi, Bong, Lofa (frontalier avec la Guinée),
Margibi, Montserrado (incluant la capitale Monrovia), Nimba, Grand Bassa et
River Cess. Le comté de Grand Gedeh ne semble pas présenter de cas
d'infection.
# cases % of total
ECOWAS
Death toll Lethality # active
cases
Liberia 6,878 48 % 2,705 39.3 % 2,471
En Sierra Leone 5 586/1 510 cas/décès soit une létalité de 27,0 %.
La Sierra Leone compte désormais 39 % des cas d’Ébola (deux points de
plus que le précèdent point épidémiologique). Selon le mode de calcul
proposé lors du précédent point épidémiologique, le nombre de cas actifs
serait de 2 720. Depuis l’arrivée de l’épidémie par le district de Kailahun,
frontalier avec celui de Guekedou en Guinée via un voyageur ayant séjourné
à Guekedou, ce sont tous les districts qui sont touchés, y compris la capitale
Freetown.
# cases % of total
ECOWAS
Death toll Lethality # active
cases
Sierra
Leone
5,586 39 % 1,510 27.0 % 2,720
Le Mali a déclaré 4/3 cas/décès soit une létalité de 75,0 %. Le cas
initial a été importé de Guinée et hospitalisé à Kayes le jeudi 22 octobre 2014.
Pour l’instant les cas secondaires sont des cas contacts identifiés. Cependant
le cas importé a voyagé plusieurs heures en transport en commun et
fréquenté des lieux publics de grande promiscuité en étant symptomatique
(fièvre et hémorragie) avant d’être hospitalisé et finalement diagnostiqué.
# cases % of total
ECOWAS
Death toll Lethality # active
cases
Mali 4 - 3 75.0 % 1
16/11/2014 2
3. Cette
épidémie
est
atypique
• Par le nombre de cas dans la zone de l’OOAS : 14 409 à ce jour (l’OMS a
procédé à un nouveau ajustement des données qui rend délicates les
comparaisons avec les points épidémiologiques précédents).
• Par la zone géographique touchée (Afrique de l’Ouest vs Afrique Centrale)
et de son étendue (plusieurs districts de plusieurs pays limitrophes).
• Par la transmission avérée en zone urbaine (vs zone forestières ou rurales
exclusives des épisodes précédents) en suivant apparemment les axes
commerciaux de la zone (terrestres, maritimes et aériens). Les cas
exportés du Nigeria, du Sénégal et du Mali en sont la démonstration.
• Par l’existence de cas importés (2 cas aux États-Unis) et de cas rapatriés (2
cas aux États-Unis, 2 cas en Espagne, 1 cas au Royaume Uni, 2 cas en
France)
• Par l’existence du premier cas de contamination intra Européenne d’une
Infirmière ayant traité les deux patients rapatriés en Espagne
16/11/2014 3
4. Synthèse
globale
au
dimanche
16
novembre
2014
Au total, au dimanche 2 novembre 2014, 14 409 cas et 5 392 décès ont
été rapportés à l’OOAS pour la CEDEAO. Le temps de doublement actuel est
toujours de l’ordre de 27-28 jours. Même s’il apparaissait un infléchissement
du nombre de cas, au global le seuil des 12 000 cas a été franchi à la fin du
mois d’octobre (Fig 1).
Fig$1.$Dynamique$des$nouveaux$cas$5$Trend$of$new$cases$
220Mar,
290Mar,
50Apr,
120Apr,
190Apr,
260Apr,
30May,
100May,
170May,
240May,
310May,
70Jun,
140Jun,
210Jun,
280Jun,
50Jul,
120Jul,
190Jul,
260Jul,
20Aug,
90Aug,
160Aug,
230Aug,
300Aug,
60Sep,
130Sep,
200Sep,
270Sep,
40Oct,
110Oct,
180Oct,
250Oct,
10Nov,
80Nov,
150Nov,
Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen,
16000,
14000,
12000,
10000,
8000,
6000,
4000,
2000,
0,
16/11/14,
Cumul,cas,
cumul,deces,
Le cap des 25 000 cas devrait être franchi vers le 24 – 25 novembre selon
nos projections.
16/11/2014 4
5. La létalité globale observée continue de chuter. Ce comportement, classique
pour certains virus, est contradictoire avec les observations antérieures sur
Ébola qui montraient une tendance à l’amplification de la létalité au fur et à
mesure du repiquage2. Cependant, depuis le début du mois d’octobre, elle
semblait remonter. La valeur actuelle dans les 3 pays affectés peut s’expliquer
par un ajustement des statistiques internationales (Fig 2).
Fig$2.$Evolu,on$de$la$létalité$–$Lethality$trend$
80%%
70%%
60%%
50%%
40%%
30%%
20%%
10%%
00%%
264Mar%
74May%
214May%
94Apr%
234Apr%
44Jun%
184Jun%
24Jul%
164Jul%
104Sep%
244Sep%
304Jul%
134Aug%
274Aug%
16/11/14% Infographie%:%Dr%Jan4Cedric%Hansen%
54Nov%
84Oct%
224Oct%
létalité%
Linear%(létalité)%
On notera que cette létalité basse permet paradoxalement une plus grande
diffusion de l’épidémie puisque la moitié des malades ne décédant pas, ils
sont potentiellement contaminant plus longtemps pour un plus grand nombre
de contacts d’une part, ils viennent grossir la part de la population immunisée
d’autre part. On notera aussi que le nombre de cas pauci-symptomatiques est
toujours inconnu à ce jour. Ce paramètre est pourtant essentiel car il
permettrait de savoir si une partie de la population des pays touchés
développe à bas bruit une immunisation qui aboutirait in fine à
« l’endémisation » de l’épidémie dans la région. L’OOAS tente de recueillir des
informations et des statistiques fiables sur ce point mais la tâche est ardue.
2 Ansari AA. Clinical features and pathobiology of Ebolavirus infection. J Autoimmun. 2014
Sep 23. pii: S0896-8411(14)00130-9. doi: 10.1016/j.jaut.2014.09.001.
16/11/2014 5
6. Pour autant, il existe de grandes disparités entre les pays en matière
de létalité (Tableau 1).
Tableau 1
Pays
notifiant Cas
Décès
Taux
de
létalité
Δ/point
précéde
nt
Liberia 6878
2705
39,3%
-‐
2,1
Sierra-Leone 5586
1510
27,0%
-‐
1,3
Guinée 1917
1166
60,8%
-‐
1,3
CEDEAO 14409
5392
37,4%
+
1,8
La Sierra-Leone se distingue avec une mortalité 2 fois plus faible que la
Guinée dans un contexte de cinétique exponentielle (Fig 3).
La comparaison des stratégies de contrôle de l’épidémie de ces trois pays n’a
toujours pas été réalisée. Elle est pourtant essentielle pour tenter de
comprendre pourquoi la Guinée connaît une dissémination modérée associée
à une très forte mortalité, le Liberia une dissémination explosive avec une
mortalité médiane et la Sierra-Leone une dissémination intermédiaire mais
une mortalité remarquablement basse.
Pour mémoire, les autres maladies à potentiels épidémiques sévissant
actuellement en Afrique de l’Ouest (choléra, Méningite, Rougeole, Fièvre
Jaune et Fièvre de Lassa) avaient cumulé 67 307 cas déclarés (dont 29 777
pour le seul choléra) et 1 338 décès (dont 606 pour la seule méningite) au 17
août 2014 dernière mise à jour disponible de ces données. En 7 mois
l’épidémie d’Ébola a donc tué 3 fois plus que les 6 autres en 8 mois. Pour les
4 pays directement concernés le nombre de décès documentés pour les 6
maladies surveillées à potentiel épidémique est de seulement 767. L’épidémie
d’Ébola a donc quadruplé le nombre de décès d’origine épidémique pour ces 4
pays.
16/11/2014 6
7. Cinétique
des
nouveaux
cas
On ne constate pas une modification significative des comportements :
l’épidémie Guinéenne a toujours un comportement (affine) qui contraste avec
celle (exponentielle) de deux des pays touchés par un cas source voyageur en
provenance de l’épicentre, le Libéria et la Sierra-Léone. Les deux courbes
suggèrent une contamination interhumaine autonomisée de plus en plus
explosive que rien ne vient contredire à ce jour (Fig 3). L’amorce du
comportement exponentiel de la courbe Guinéenne notée précédemment ne
semble pas, finalement, se confirmer pour l’instant. Cette cinétique affine
peut faire evoquer l’existence d’un reservoir urbain par les rongeurs (rats) par
exemple qui contaminerait à bas bruit la population. On peut aussi tenter
d’expliquer cette différence par une capacité de contention de l’épidémie
différente pour la Guinée.
Pour ce qui concerne le Nigeria et le Sénégal l’épidémie est pour
l’instant contrôlée. Le Mali n’apparait pas encore car les cas sont
trop peu nombreux et l’épidémie n’est pas formellement établie à ce
jour.
Fig$2.$Evolu,on$de$la$létalité$–$Lethality$trend$
80%%
70%%
60%%
50%%
40%%
30%%
20%%
10%%
00%%
264Mar%
74May%
214May%
94Apr%
234Apr%
44Jun%
184Jun%
24Jul%
164Jul%
104Sep%
244Sep%
304Jul%
134Aug%
274Aug%
16/11/14% Infographie%:%Dr%Jan4Cedric%Hansen%
54Nov%
84Oct%
224Oct%
létalité%
Linear%(létalité)%
Comme mis en exergue lors des points épidémiologiques précédents, il
conviendrait d’avoir des éléments cliniques prédictifs de l’évolution des cas
d’Ébola. Par exemple, la durée de la période de latence ou la température à
16/11/2014 7
8. J4 de l’irruption des premiers signes sont-ils prédictifs de l’issue ? Il semble
qu’une période de latence courte soit corrélée à une expression clinique plus
sévère par exemple. Il conviendrait de repérer de tels facteurs prédictifs, s’ils
existent, pour identifier les morituri et concentrer les efforts de prise en
charge sur ceux qui ont une bonne probabilité de survie. Symétriquement, il
conviendrait de repérer les formes bénignes ou pauci-symptomatiques pour
limiter, là aussi, un investissement disproportionné en soignants ou en
moyens, compte tenu d’un pronostic favorable d’emblé, même si cela allonge
la durée de la maladie ou de la convalescence. Il convient de colliger les
données cliniques disponibles et de les analyser pour identifier les facteurs
pronostics pertinents. MSF qui est le mieux placé pour fournir de telles
données a été sollicité à la suite d’un précédent point épidémiologique mais
n’a pas répondu à ce jour.
Dynamique
des
nouveaux
cas
Pour ce qui est du cumul de cas depuis 1976. On constate l’explosion
que constitue l’episode actuel (Fig 4).
Fig$4.$Nombre$cumulé$de$cas$et$de$décès$$
Cumula7ve$number$of$cases$&$deaths$
1976,
1977,
1978,
1979,
1980,
1981,
1982,
1983,
1984,
1985,
1986,
1987,
1988,
1989,
1990,
1991,
1992,
1993,
1994,
1995,
1996,
1997,
1998,
1999,
2000,
2001,
2002,
2003,
2004,
2005,
2006,
2007,
2008,
2009,
2010,
2011,
2012,
2013,
2014,
Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen,
18,000,
16,000,
14,000,
12,000,
10,000,
8,000,
6,000,
4,000,
2,000,
0,
Axis$Title$
16/11/14,
9 548 : seuil de x4
du nombre de cas
cumulés en 2013
6 360 : seuil de x4
du nombre de décès
cumulés en 2013
Cas,
Décés,
Le seuil du quadruplement du nombre de cas déclarés depuis 1976 est
franchi : 2 387 cas cumulés entre 1976 et 2013, 16 800 cas cumulés à ce
jour en 2014.
16/11/2014 8
9. La fiabilité des données, notamment les difficultés opérationnelles du
reporting peuvent expliquer, à elles seules, les variations du nombres de
nouveaux cas constatées à ce jour. Un ajustement portant sur plusieurs
centaines de cas a été réalisé en octobre. Ce paramètre n’est donc pas étudié
pour ce présent point épidémiologique.
Pour ce qui est de la file active de patients. La proposition de calculer
une estimation du nombre de patients actifs afin de pouvoir guider l’allocation
de ressources entre les idfferents pays touchées n’a pas fait l’objet de critique
à ce jour. Cette estimation porte sur les cas déclarés cumulés auxquels on
retranche les cas décédés et les cas non décédés de plus de cinquante jours.
Cette limite est proposée sur la base des publications révèlant une excretion
asymptomatique et des revues de litterature abordant ce sujet3,4. Sur la base
de cette estimation on constate qu’il existe à ce jour environ 5 546 cas, soit
malade, soit convalescents, potentiellement excreteurs (Fig 5).
Fig$5.$es)ma)on$cas$Ebola$ac)fs$–$Es)ma)on$of$Ac)ve$Ebola$cases$
220Mar,
290Mar,
50Apr,
120Apr,
190Apr,
260Apr,
30May,
100May,
170May,
240May,
310May,
70Jun,
140Jun,
210Jun,
280Jun,
50Jul,
120Jul,
190Jul,
260Jul,
20Aug,
90Aug,
160Aug,
230Aug,
300Aug,
60Sep,
130Sep,
200Sep,
270Sep,
40Oct,
110Oct,
180Oct,
250Oct,
10Nov,
80Nov,
150Nov,
nombre,de,cas,acMfs,global,
Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen,
8000,
7000,
6000,
5000,
4000,
3000,
2000,
1000,
0,
16/11/14,
3 Rodriguez LL, De Roo A, Guimard Y, Trappier SG, Sanchez A, Bressler D, Williams AJ, Rowe
AK, Bertolli J, Khan AS, Ksiazek TG, Peters CJ, Nichol ST. Persistence and genetic stability of
Ebola virus during the outbreak in Kikwit, Democratic Republic of the Congo, 1995. J Infect
Dis. 1999 Feb;179 Suppl 1:S170-6.
4 Kuhn JH. Filoviruses. A compendium of 40 years of epidemiological, clinical, and laboratory
studies. Arch Virol Suppl. 2008;20:13-360.
16/11/2014 9
10. La repartition des cas estimés par pays permet d’avoir une estimation plus
précise des moyens necessaires en lits, personnels et consommables pour
chaque pays (Fig 6).
Fig$6.$cas$Ebola$ac.fs$par$pays$–$split$of$Ac.ve$Ebola$cases$per$country$
8000%
7000%
6000%
5000%
4000%
3000%
2000%
1000%
0%
114May%
184May%
254May%
14Jun%
84Jun%
154Jun%
224Jun%
294Jun%
64Jul%
134Jul%
204Jul%
274Jul%
34Aug%
104Aug%
174Aug%
244Aug%
314Aug%
74Sep%
144Sep%
214Sep%
284Sep%
54Oct%
124Oct%
194Oct%
264Oct%
24Nov%
94Nov%
164Nov%
16/11/14% Infographie%:%Dr%Jan4Cedric%Hansen%
Cas%acKfs%Sierra4Leone%
Cas%acKfs%Libéria%
cas%acKfs%Guinée%
On constate un bon du nombre de cas malgré les ajustements à la baisse.
354 cas actifs en Guinée, 2 471 cas actifs au Libéria et 2 720 pour la
Sierra-Leone.
16/11/2014 10
12. Cas
particulier
des
soignants
Le nombre de soignants contaminés interpelle conjointement l’OOAS, la SFMC
et StratAdviser Ltd (tableau 2). La contamination des soignants peut etre le
fait d’une contamination sur le lieux d’exercice au contact des patients ou en
dehors du travail.
Pays
notifiant Cas
Décès
Taux
de
létalité
Liberia 187
94
50,3%
Guinée 69
35
50,7%
Senegal 0
0
-‐
CEDEAO 256
129
50,4%
En ce qui concerne la contamination sur le lieu de travail elle peut survenir
pendant le soin, à la fin du soin et en dehors du soin.
En ce qui concerne l’analyse des images montrant des soignants en train de
s’équiper et de se deséquiper, des échanges avec des soignants en mission
ou en retour de mission et avec Mme Deschouvert du CHU de Rouen qui
travaille sur une procédure pour l’EPRUS, nous avons remarqué :
• que l’usage de masques chirurgicaux semble très répandu ce qui ne
procure pas une protection suffisante
• que le temps de séjour en zone contaminée est trop long car de l’ordre
de 2 à 3 heures ce qui majore la probabilité d’une contamination par le
temps d’exposition et le risque d’erreur lors du deshabillage par le
stress thermique induit par l’équipement et le contexte tropical.
• que les procédures de deséquipement telles qu’on les voit comportent
de nombreuses erreurs au regard des standards et recommendations
de la SFMC en la matière
• que les zones contaminées sont contigues aux zones de repos et de
travail
Il conviendrait de recommander :
• l’usage systematique de masques FFP2/FFP3 pour pénetrer en zone
contaminée
• un temps d’exposition de 40 minutes maximum renouvelable toutes les
2 heures pour les soignants (autorise une réhydratation et une
recuperation du choc thermique)
16/11/2014 12
13. • établir une zone d’exclusion plus large séparant la zone contaminée de
la zone de vie
• repenser le sas de décontamination et la procédure de deséquipement
en reprenant les bonnes pratiques de la SFMC en matière NRBC
notamment le déshabillage en binôme avec miroir et superviseur, dans
une zone dédiée exclusive, en respectant la logique de la marche en
avant.
Au
niveau
des
groupes
de
discussions
de
la
SFMC
Les discussions au sein du groupe francophone
https://www.linkedin.com/groups/Groupe-Expert-Ebola-SFMC-
8156465/about et au sein du groupe anglophone
https://www.linkedin.com/groups/Ebola-outbreak-management-Group-
8150382/about regroupant plus de 500 spécialistes en médecine de
catastrophe, en prévention de pandémie, en conception de vaccin, en
réponse sanitaire opérationnelle, … issus de gouvernements, d’agences ou de
services publics, d’entreprises spécialisées publiques ou privées européens,
africains de l’ouest et Nord-Americains, portent essentiellement sur :
1. le risque de contamination aéroportée – à ce jour non formellement
documenté – mais théoriquement possible, ne serait-ce que par les
goutelettes de Pflügge, et pouvant rendre compte du nombre
important de cas parmi les soignants : il a été décidé de recommander
le port de masque FFP2 pour les soignants sur place et de limiter le
temps de prise en charge à 20 min d’affilée pour chaque patient afin
de limiter les risques. Les masques chirurgicaux que l’on voit dans les
reportages sont notoirement insuffisants pour protéger des
gouttelettes de Pflügge émises par les patients. Or l’exposition répétée
à un risque faible conduit asymptotiquement à une probabilité de 1. En
l’état c’est l’explication la plus plausible du nombre anormalement
élevé de soignants contaminés. Pour la prise en charge des cas
importés en Europe et tant qu’ils restent sporadiques, c’est le port de
combinaison filtrantes qui est recommandé.
2. la cinétique inhomogène des 5 pays concernés avec une cinétique
affine pour la Guinée et le Nigeria et une cinétique exponentielle pour
la Sierra-Leone et le Libéria peut s’expliquer par des problèmes de
retard de diagnostic et de recueil des cas et ne pas reflèter fidèlement
leur propagation. Cependant une explication épidémiologique plus
satisfaisante serait la bienvenue.
3. la sous déclaration multifactorielle des cas (diagnostics différentiels
nombreux, frein économique et social de l’accès au soin, non respect
16/11/2014 13
14. des rites sociaux et funéraires “sacrés” pour les individus déclarés
contaminés et donc “bénéfice/risque” peu ou pas acceptable pour
l’interessé et son entourage, …). Une estimation de la part immergée
de l’iceberg fait cruellement défaut.
4. l’illusion des mesures de confinement qui sont contournées par les
impératifs socioéconomiques locaux et par la pratique
“institutionalisée” du contournement des régles contre rétribution.
5. le risque de cas importés en Europe via l’immigration clandestine et les
passeurs des autres trafics illicites qui, par nature, contournent tous les
systèmes de contrôle. Ce point semble toujours sous-estimé par les
autorités des pays concernés, probablement parce qu’il est
politiquement difficile à aborder en raison de la stigmatisation possible
d’une population déjà largement précarisée et fragile.
16/11/2014 14