#PortraitDeStartuper #45 - Patrivia - Christian Clarke de Dromantin
Managing Director & Co-fondateur
Christian Clarke de Dromantin
Portrait réalisé par Sébastien Bourguignon
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Qui est ce startuper ?
À PROPOS
Managing Director &
Co-fondateur
Christian Clarke de Dromantin
Lors de l'organisation d'un mariage dont j'avais la charge, le budget
fleurs était de 20.000 € pour 50 personnes. Pour la première fois, je
me suis posé la question du sens de ce que je faisais et puis de
quelle manière je voulais m'épanouir. Il en est ressorti plusieurs
points. Le temps est la denrée la plus rare que je possède, je n'ai plus
le désir de le louer à quelqu'un d'autre. Ma vision du bonheur se
réaliser à travers des défis. Ce jour-là j'ai su que je serai entrepreneur.
Nous avons donc créé Patrivia avec mon associé Maunoir.
L’idée de Patrivia est née de la prise de conscience du cruel manque
de digitalisation des lieux patrimoniaux, et de la nécessité d’avoir des
projets innovants reliant culture et numérique afin d’apporter un
nouveau souffle à tous ces lieux historiques. Nous avons fait le
constat : il n’y avait aucune plateforme qui centralisait les visites de
châteaux et musées en France dans le pays le plus visité au monde !
Il nous a fallu 6 mois pour monter le projet, et notre plateforme
actuelle a été lancée en août 2017.
Je suis devenu entrepreneur à partir du moment où j’ai commencé à
remettre en question les univers dans lesquels je travaillais en
pensant à les améliorer. Patrivia est mon premier projet de création
d’entreprise avant j’étais juste un entrepreneur qui s’ignorait.
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Portrait de startuper
INTERVIEW
Comment vous décririez-vous en tant qu'entrepreneur ?
L’entreprenariat c’est à la fois très simple et très compliqué. C’est souvent très simple à exprimer et plus compliqué à réaliser.
C’est avant tout un état d’esprit, on ne naît pas entrepreneur, on le devient et cela se travaille. C’est avoir le courage de croire en
soi. L’entreprenariat c’est rêver, aimer et se réaliser. En vous autorisant à oser, vous allez transformer vos pensées en action.
L’entreprenariat c’est aussi de l’audace, c’est aller là où l’on ne nous attend pas. Faire les choses pour être premier, différent et
unique. C’est également faire ce qui nous paraît impossible, ce que les autres ne font pas. De l’ambition à l’audace, naît une
grande force mais de la prétention au rêve éternel il n’y a qu’un pas. Ne pensez plus aux problèmes, trouvez des solutions !
Quelle est votre formation initiale ?
Après une formation en IUT Techniques de commercialisation et une école de commerce marquée par des échanges en Irlande
et en Italie, j’ai commencé à travailler dans la vente de diamants à Londres et dans l’évènementiel à Paris. Deux univers
exigeants qui forgent le caractère et vous poussent à vous dépasser. Lorsque vous travaillez en événementiel, trouver des
solutions face à des problématiques devient un état d’esprit.
Qu’est-ce qui vous passionne ?
Ce qui est beau, relever des défis et voir les personnes autour de moi s’émerveiller.
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Comment décririez-vous votre entreprise ?
À PROPOS
Patrivia
« est un service de promotion et de
billetterie en ligne dédié au patrimoine
»
Patrivia est un service de promotion et de billetterie en ligne dédié au patrimoine. Nous mettons en relation des
gestionnaires de lieux avec des visiteurs pour des achats de billets pour des visites culturelles. Avec plus de 300
lieux culturels référencés sur notre site internet, Patrivia est la première billetterie en ligne au service du patrimoine.
95% des sites présents sur la plateforme sont uniquement présents sur notre site internet. Nous participons à la
sauvegarde du patrimoine de nos territoires en donnant une nouvelle visibilité à tous ces lieux qui forgent l’identité
de nos régions.
Notre mission est de rendre le patrimoine accessible au plus grand nombre en participant à la démocratisation de la
culture et du patrimoine.
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Portrait de startuper
INTERVIEW
Pourquoi ce choix de produit / service ?
L’Europe est le continent le plus visité au monde et nous savons qu’aujourd’hui plus de 30% des réservations culturelles sont
effectuées en ligne. Pourtant, 99% des lieux culturels ouverts à la visite ne proposent pas de système de réservation en ligne.
Les propriétaires et gestionnaires de sites culturels sont souvent dépassés par l’évolution des nouvelles technologies. Nos
territoires recèlent des chefs-d’œuvre patrimoniaux qu’il est de notre devoir de préserver et de transmettre aux générations
futures, en utilisant pour cela tous les moyens, y compris numériques, qui sont à notre disposition. Avec mon associé Maunoir,
nous avons créé Patrivia afin de contribuer à la vie économique, en créant de l’emploi et de la valeur, tout en donnant du sens à
notre travail, en agissant pour une cause qui nous tient à cœur : la sauvegarde de notre patrimoine culturel.
Je m’implique pour le patrimoine parce que c’est tout simplement beau et que le beau ça fait du bien. Il y a également un
formidable défi à relever en participant à la digitalisation de l’univers du patrimoine et de la culture. Nous avons la chance d’avoir
un pays magnifique, empreint d’histoire, de culture et de beauté : à nous d’apporter notre pierre à l’édifice et de partager les
merveilles de nos territoires !
Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Patrivia a l’ambition de devenir la plateforme de référence pour les réservations culturelles à l’échelle européenne, afin
d’accompagner la professionnalisation et la digitalisation des lieux du patrimoine qui nécessitent un nouvel élan dans leur
stratégie de développement des publics. Par ailleurs, Patrivia est une entreprise sociale et solidaire, qui s’engage pour l’accès à
la culture pour le plus grand nombre, à travers l’organisation de visites culturelles pour des enfants éloignés du champ culturel.
Nous avons de nombreux projets de développement technique, et le champ de nos services ne cesse de s’élargir afin de
s’adapter aux véritables besoins des professionnels du patrimoine et des visiteurs.
Nos objectifs sont simples : proposer nos services au nombre de lieux culturels le plus large possible, faciliter la découverte de
nos territoires pour tous les amoureux du beau et de l’histoire, et favoriser la démocratisation de la culture en la rendant
accessible à tous.
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Portrait de startuper
INTERVIEW
Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre société ?
Nous avons souscrit à des prêts d’honneur, auprès d’acteurs privés et de la Fondation Paris Dauphine (nous sommes incubés à
l’Université Paris-Dauphine). Nous avons par ailleurs levé 235K€ en décembre 2017 en « Love Money », ce qui représente une
responsabilité de taille puisque nos amis et familles ont mis leur confiance dans nos compétences et notre projet. Enfin, nous
avons la chance de bénéficier de différentes subventions, notamment grâce à la BPI et la région Ile de France.
Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
Les difficultés sont nombreuses dans une aventure entrepreneuriale. Je pensais qu’avec un service comme Patrivia ce serait plus
facile et que nous irions plus vite. Mais il faut croire que les choses prennent plus de temps que prévu. Je n’avais pas pris
conscience que chaque action est une bataille et qu’il y a des défis quotidiens à relever. En plus des difficultés à se positionner
sur le marché et se faire connaître, tant des utilisateurs que des professionnels, Patrivia se positionne sur un marché très peu
digitalisé, dans lequel les gestionnaires de lieux culturels manquent souvent de professionnalisation et craignent que les services
que nous leur proposons représentent un poids financier plus qu’une opportunité de gagner en rayonnement auprès des publics
potentiels. Alors qu’en réalité une digitalisation maitrisée demande du temps, des connaissances et des moyens financiers. C’est
un formidable outil pour se faire connaitre du grand public et permettre de démocratiser la culture. A nous de les rassurer et de
démontrer que nous allons leur apporter une force de frappe considérable et que seuls les leaders sur le marché pourront leur
apporter cette précieuse aide. Par ailleurs, le secteur du patrimoine culturel attire la sympathie d’une certaine partie de la
population, mais souffre également d’une désaffection du jeune public.
Le défi à relever est donc de taille, puisqu’il s’agit d’une part de convaincre les propriétaires et gestionnaires de lieux culturels des
bienfaits que le numérique peut leur apporter afin d’augmenter leur fréquentation, et d’autre part de redonner goût à la culture aux
jeunes en utilisant les moyens de communication qui leur sont habituels.
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Portrait de startuper
INTERVIEW
D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir dans l’entreprenariat ?
Avant tout, avoir de l’audace, oser, se lancer. Vous trouverez toujours des personnes pour vous décourager ou vous expliquer
comment faire. Combien de fois ai-je entendu : « Moi aussi j’avais eu cette idée ». Mais pourquoi ne l’as-tu pas fait ? N’ayez pas
peur de tomber car de toute manière vous allez le faire. Préparez-vous juste à vous relever. La grâce de l’échec est un formidable
outil d’apprentissage, le tout est de ne pas s’y habituer. De temps en temps, allez-vous ressourcer lors de conférences (BPI, Viva
Tech, Web Summit…) C’est excellent pour le moral.
Je ne cesse de répéter autour de moi que ce qui compte, c’est de se positionner pour être premier, différent et unique. Ce qui
compte le plus n’est pas ce que vous faites mais comment vous le faites et surtout pourquoi vous le faites. Lorsque l’on vend un
produit ou service, il faut raconter une histoire, rassurer et faire rêver. Faites vivre des expériences en y mettant votre passion et
en créant des émotions.
Faites ce que vous aimez, quelque chose qui a du sens pour vous et trouvez des solutions en répondant à des problématiques. Il
y a tellement de choses à faire. Prenez une niche et devenez indispensable sur un marché avant de vous élargir.
Il faut avoir beaucoup de modestie, 90% des startups se crash au bout de trois ans. On présente souvent le mythe du startuper
cool qui a réussi mais on ne montre jamais celui qui a appris à travers ses échecs. La seule chose que je regrette c’est de ne pas
avoir vu plus grand plus rapidement et de ne pas avoir pris les meilleurs directement. Je ne connais aucune startup qui ait réussi
sans travailler d’arrache-pied. C’est difficile, sans aucun doute, mais pour rien au monde je ne renoncerais. La liberté n’a pas de
prix !
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Portrait de startuper
INTERVIEW
S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup
?
L’humain reste la pierre angulaire de l’entreprenariat, savoir bien s’entourer reste la chose la plus compliqué, il vaut mieux avoir
une bonne équipe avec un mauvais projet qu’un bon projet avec une mauvaise équipe. Vous pourrez toujours repenser votre
modèle et pivoter. Pour motiver vos équipes, responsabilisez-les et croyez en eux. La confiance n’exclut pas le contrôle et pour
autant il faut savoir lâcher prise sur des points mineurs.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?
La meilleure manière de créer son entreprise c’est de la faire étape par étape : alors, ce qui vous parait insurmontable devient
réalisable. Il est plus facile de communiquer en créant une communauté et en posant des questions pour faire interagir vos
lecteurs plutôt que de simplement l’informer.
La transmission des valeurs de l’entreprise est un point important qui vous permet de développer une marque employeur forte.
Beaucoup de startups font d’ailleurs l’impasse sur cette question, souvent par manque de temps. Elles passent alors à côté d’un
vecteur de croissance supplémentaire.
Enfin soyez audacieux. L’audace, c’est oser réaliser ce qui paraît impossible, aller là où personne ne nous attend. L’important
n’est pas d’éviter les problèmes, mais d’y apporter des solutions. Ne vous contentez plus de rêver à travers les autres. Posez vos
rêves sur un papier, hiérarchisez-les, réalisez-les un par un. Si quelqu’un d’autre peut le faire vous aussi ! Ce n’est qu’une
question de volonté, croyez en vous !
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Portrait de startuper
INTERVIEW
Site internet
https://patrivia.net/home
Linkedin
https://www.linkedin.com/in/christian-clarke-de-dromantin/ Managing Director &
Co-fondateur
Christian Clarke de Dromantin
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Sébastien Bourguignon
L’AUTEUR
🚀 Auteur | Influenceur | Speaker ► Expert
Digital & Blockchain | ICO Advisor ►
Pour une transformation digitale réussie !
Sébastien Bourguignon
VP et Lead Digital Influencer au sein du cabinet de conseil Margo et CEO de la société Chain Guru, il est dans le
domaine du Digital, du Management, de l’Innovation et de l’Agilité depuis 2000. Sa vision de demain est un monde
numérique dans lequel les changements profonds de comportements des hommes, les interactions au sein des
entreprises, la compétition internationale des grands groupes, le management et les organisations seront complètement
remis en question. La société bouge vite, très vite, l’innovation et la nécessité de plus d’agilité dans les organisations
doivent être une préoccupation majeure, il n'y a plus de doute là-dessus.
Ses convictions sont que sans une prise de conscience de ces enjeux de société, les entreprises d’aujourd'hui prennent
un risque important pour leur survie. Les individus, managers ou collaborateurs, devront s’adapter encore plus vite et
plus fort que ce qu’il n’aura été nécessaire à leurs grands-parents lors de la première révolution industrielle. En effet, le
quotidien de tout un chacun va évoluer avec l’explosion du digital. Ces modifications pourraient ressembler à de la
science fiction encore aujourd’hui, mais elles sont inévitables et bien réelles car la transformation est en marche.
Passionné par l’innovation, le numérique et le management, il s’intéresse particulièrement aux mécanismes liés
à l’entreprenariat et en particulier aux startups. Cela l’a amené à réaliser une série de portraits de startupers pour les
partager sur son blog. Son objectif est multiple, comprendre les parcours de ces créateurs de startups, les difficultés
qu’ils ont rencontrées, et comment tout cela se matérialise concrètement, finalement un vrai feedback d’entrepreneur.
Par ailleurs, il est auteur de nombreux articles sur Les Echos, La Tribune ou encore Siècle Digital. Il est aussi l’auteur
des livres blancs de « #80PortraitDeStartuper » et « 100 #PortraitDeStartuper – Saison 2 », ainsi que du livre « Portraits
de startupers – édition 2017 » aux éditions Maxima.
http://sebastienbourguignon.com/ http://monmasteradauphine.wordpress.com
https://twitter.com/sebbourguignon http://www.sebastien-bourguignon.fr
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