Géographie de l’insécurité civile dans le Sahel et l’Afrique de l’Ouest
Impacts crises securitaires sur les activités vétérinaires vf.pptx
1. Lomé, 7 DÉCEMBRE 2022
RÉUNION ANNUELLE
Impacts des crises sécuritaires
sur les activités vétérinaires sur
le terrain et stratégies
d’adaptation - Cas du Burkina
par Dr Hassimi Diallo, Vétérinaire privé, Burkina Faso
2. Plan
1. Contexte
2. Pastoralisme face à la crise
sécuritaire
3. Impacts sur les activités des
vétérinaires
4. Stratégies d’adaptation
5. Pistes de réflexion
/Recommandations
3. 1. Contexte (1/7)
Le pastoralisme au Sahel :
• Mode de vie culturel et économique pour 10 à 25% de la population
• Contribution substantielle aux économies nationales (25 à 40% du PIB)
• Valorisation de vastes zones arides et semi-arides peu propices à l’agriculture
Les crises :
• Pastorales liées à plusieurs facteurs : changement climatique (intensification de
l’aridité des terres), croissance démographique, remise en cause des droits
fonciers pastoraux, réduction constante de l’accès aux ressources (pâturages et
eau), rackets/vols, etc.
• Sécuritaires liées au djihadisme (attaques des populations par des groupes
armés non étatiques)
4. 2. Pastoralisme face à la crise
sécuritaire (2/7)
• Atteinte à l’intégrité des pasteurs et à
leurs animaux (destruction/Vols de bétail,
meurtres, rackets, etc.)
• Pression exercée par les forces de
défense et de sécurité pour complicité
supposée avec les groupes jihadistes
• Prélèvement forcé de la Zakat par les
groupes armés non étatiques
• Interdiction de passer dans certaines
localités par les groupes armés locaux
(FDS, Kogolwéogo, VDP) notamment
une partie de la région de l’Est
(Natiaboani, Kantchari)
• Déplacements massifs de populations
pastorales (à l’interne et vers le Ghana,
le Togo et le Bénin)
Sahel au confluent d’une double crise pastorale
5. 3. Impacts de l’insécurité sur les
activités des vétérinaires privés (3/7)
Diminution du volume des actes vétérinaires et donc
baisse du chiffre d’affaire et des revenus du cabinet
vétérinaire. Ceci est dû à :
• Inaccessibilité des zones d’intervention à fort potentiel d’élevage
Exemple 1: campagne de vaccination de 3 mois contre la PPCB dans la
zone d’intervention constituée de 4 communes
Avant la crise sécuritaire : vaccination de plus de 100.000 têtes
Actuellement : vaccination de mois de 50.000 têtes
• Déplacement des éleveurs à la recherche de zones plus sécurisées
• Vulnérabilité accrue des éleveurs victimes de l’insécurité : ils ont
d’autres priorités telles que l’accès à la nourriture, à l’eau et la
protection contre les groupes armés
Beaucoup d’éleveurs acceptent de faire vacciner leur bétail seulement si
c’est gratuit (financement État ou ONG)
Campagne de vaccination
organisée par CICR
6. 3. Impacts de l’insécurité sur les
activités des vétérinaires privés (4/7)
Diminution du volume des actes vétérinaires et donc baisse du
chiffre d’affaire et des revenus du cabinet vétérinaire. Ceci est dû à :
• Destruction des réseaux téléphoniques : difficultés dans l’organisation et la
programmation des activités des campagnes de vaccination (coûts
supplémentaires liés à l’information des éleveurs de porte à porte)
• Interdiction par l’Etat de circuler avec les grosses motos utilisées pour les
interventions et le transport des vaccins
• Hausse des prix du carburant (1200 – 1300 FCFA/litre) dans les zones difficiles
d’accès (Komondjari et Gnagna)
Conséquences de tout ceci :
• difficultés de payer les agents du cabinet vétérinaire
• Augmentation du chômage
• Dégradation de la santé animale
7. 4. Stratégies d’adaptation(5/7)
Pour mener à bien les activités dans le contexte
d’insécurité, les stratégies suivantes sont mises en œuvre :
• Collaboration avec les personnes ressources dans les zones
d’intervention pour informer et sensibiliser les éleveurs
• Large information sur les activités du cabinet vétérinaire sur le
terrain auprès des forces de défense et de sécurité, mais aussi des
autorités administratives au niveau décentralisé
• Sollicitation de l’aide des auxiliaires d’élevage natifs des villages
ciblés pour la vaccination
• Diversification des sources de revenus à travers :
o la formation des auxiliaires d’élevage pour la constitution d’un réseau
de santé animale de proximité (RSAP) avec l’appui de partenaires et
projets (VSF-B, PRAPS, USAID, CICR, etc.)
o la participation à des études/enquêtes de terrain conduites par des
consultants
8. Pistes de réflexion /Recommandations (6/7)
Pour les éleveurs :
• Actions humanitaires dans les zones touchées en apportant
nourriture, eau et médicaments
• Mobilisation de la jeunesse autour des projets pastoraux innovants
par l’éducation, la formation en entreprenariat pastoral et
l’accompagnement
• Vaccination des animaux et disponibilisation de l’aliment de bétail
A travers cette assistance, possibilité de rapprochement entre l’État et la communauté pastorale
• Meilleure gestion de la transhumance interne et transfrontalière
• Bannissement de la stigmatisation de certaines ethnies
9. Pistes de réflexion /Recommandations(7/7)
Pour les vétérinaires privés :
• Renforcement du RSAP pour aider les vétérinaires à couvrir leurs
zones d'intervention et à installer des cabinets de soins vétérinaires
avec les agents d’élevage dans les différentes communes
• Formation des auxiliaires natifs des villages concernés
• Allègement des charges pour les vétérinaires privés maintenus
dans ces zones d’insécurité