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27 janvier 2017
NEWSLETTER
RÉSEAUX SOCIAUX ET
ART CONTEMPORAIN :
LE KIT DE SURVIE
[SOMMAIRE Art Rotterdam.
Courtoisie Geert Broertjes
Courtoisie Jean-Michel Othoniel
Art Media Agency (AMA) est éditée par la société A&F Markets,
SARL au capital de 40.000 EUR, RCS Paris n°530 512 788. 267 rue Lecourbe, F-75015 Paris, France.
Directeur de la publication : Pierre Naquin - Rédacteur en chef : Gilles Picard - Maquette : Marie Bruschi - Conception graphique : Sophie Josse.
Ont collaboré à ce numéro : Myriam Boutoulle, Marie Bruschi, Fui Lee, Jeanne Ménard, Pierre Naquin, Mathieu Oui, Gilles Picard, Juliette Soulez.
CPPAP : 0116 W 92159 - Contact : dropbox@artmediaagency.com - +33 (0) 1 75 43 67 20 - Diffusion : 200.000+ abonnés numériques.
© ADAGP, Paris 2017 pour les œuvres de ses membres. - Couverture : Art Rotterdam. Courtoisie Geert Broertjes.
GRAND ANGLE
Réseaux Sociaux	4
En bref	8
INTERVIEW
Louis-Antoine Prat	10
Artistes	16
Musées	18
Galeries	20
FOCUS
Art Rotterdam	22
Foires/Biennales	26
Maisons de ventes	28
Le comte Mathieu-Louis Molé (1834), Jean-Auguste-Dominique Ingres.
© 2017 Musée du Louvre. Harry Bréjat
[GRANDANGLE
Courtoisie Jean-Michel Othoniel
5 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
Facebook, Twitter, Instagram… Les réseaux sociaux bruissent de mille
échos aussitôt amplifiés, partagés, commentés… Bavards, ils sont les
miroirs complaisants de nos égos. Le jeune artiste italien Filippo Minelli ne
s’y est pas trompé, qui a illustré le réseau Twitter non pas avec son logo
représentant un oiseau gazouillant (to tweet signifie « gazouiller », mais
aussi « jacasser »), mais avec un élevage de dindons en batterie, dans sa
série Contradictions…
À l’heure du « personal branding » (action de développer sa marque
personnelle), il est pourtant difficile de passer à côté de ce formidable
essor des médias sociaux, qui a vu le nombre d’utilisateurs actifs de
Facebook atteindre 1,71 milliard en juin 2016 (1,57 milliard sur mobile)
et 500 millions sur Instagram. Cinq cents millions d’« instagramers » ? Et
moi, et moi, et moi ? Les médias sociaux étant un mal nécessaire, autant
en tirer le meilleur parti. Le professionnel de l’art contemporain ne doit
pas demeurer en reste face à ce phénomène. Critique d’art, fondatrice de
l’Observatoire du Web social dans l’art contemporain et auteur du livre Les
Médias sociaux à l’usage des artistes (éditions Thémistocle, 2014), Alexia
Guggémos pointe le retard des galeries françaises d’art contemporain
sur les réseaux sociaux, avec 67 % de présence sur Facebook contre
près de 100 % aux États-Unis, tandis que seuls 33 % des plasticiens,
photographes et designers français utilisent Instagram (Cartographie de
présences du marché de l’art français sur les réseaux sociaux en 2016).
Pourtant, le réseau social de partage d’images et de vidéos s’affirme
comme le média de prédilection de tous les acteurs du marché de l’art
en 2016 : « L’utilisation d’Instagram dans le monde de l’art atteint 16 %
depuis 2015, et atteint 17 % parmi les plus jeunes acheteurs d’art en
ligne », note le rapport Hiscox 2016 sur le marché de l’art en ligne. Avant
de préciser : « Facebook et Instagram demeurent les réseaux sociaux
préférés ces deux dernières années. Cependant, Instagram a vu sa
popularité grimper en flèche, passant d’un taux d’utilisation de 34 à 48 %
en un an seulement. La tendance est identique chez les jeunes acheteurs :
65 % ont déclaré utiliser le plus souvent Instagram pour leurs recherches
liées à l’art (contre 48 % en 2015) ».
Instagram, un espace d’expression
Outil de promotion et de communication par l’image, Instagram est
investi par de nombreux artistes français. Xavier Veilhan montre au
fil de photos énigmatiques son work in progress dans son atelier,
Thomas Lélu publie régulièrement ses collages burlesques et ses
détournements de couverture de livres, Jean-Michel Othoniel présente
ses œuvres colorées in situ… Avec moins de 10.000 abonnés, ils sont
loin derrière l’artiste islandais Olafur Eliasson (143.000 abonnés),
qui met en ligne des vidéos de ses installations, et le directeur de la
Serpentine Gallery Hans Ulrich Obrist (147.000 abonnés), qui expose
des post-it manuscrits et des croquis d’artistes à la manière d’un curateur.
Tirer parti de ce medium comme un espace d’expression à part entière
RÉSEAUX SOCIAUX ET ART CONTEMPORAIN :
LE KIT DE SURVIE
Services de microblogage, interfaces de mise en relation en temps réel, applications géolocalisées…
Les médias sociaux à l’usage des galeristes, des artistes et des collectionneurs sont à la manœuvre.
Une plongée dans la communauté virtuelle.
Twitter (2010), Filippo Minelli.
© Filippo Minelli
[ 6 Art Media Agency – 27 janvier 2017
est un véritable enjeu pour de jeunes artistes, tel Nicolas Lefebvre qui se
met en scène et publie sur son mur des dessins jouant sur la verticalité
de la navigation et la découpe de l’image en séquences. Il a été le lauréat
de la première Art Students Week en mars 2016, qui invitait les étudiants
des écoles d’art françaises à se faire connaître en publiant leurs travaux
d’ateliers sur Instagram avec le hashtag (ou mot-dièse) #artstudentweek.
La prochaine édition de cette manifestation initiée par Alexia Guggémos
avec la collaboration de membres de l’AICA (Association internationale
des critiques d’art) aura lieu du 20 au 26 mars 2017.
L’outil de microblogage Twitter, avec ses 313 millions d’utilisateurs actifs
en juin 2016, n’est pas en reste dans le milieu de l’art contemporain. Il
permet de se tenir informé de l’actualité des artistes, galeries, musées,
maisons de ventes, foires (dont la FIAC) et des organismes tels que le
Comité Professionnel des Galeries d’Art ou le CIPAC (Fédération des
professionnels de l’art contemporain). Quand au réseau professionnel
Linkedin (106 millions d’utilisateurs actifs), il est indispensable pour
participer à des groupes spécialisés dans l’art contemporain, afin de
donner une visibilité à son activité et d’échanger avec des acteurs
internationaux du monde de l’art. Témoins le Contemporary Art nertwork
group, qui réunit près de 20.000 membres, Art Collecting Network (plus de
56.000 membres) ou encore le Museum & Art Galleries (près de 80.000).
Facebook pour le monde de l’art
Un phénomène récent a vu la multiplication des réseaux sociaux
spécialisés dans l’art. Inviter ses amis, échanger ses impressions sur un
artiste, recommander et donner son avis sur des expositions, constituer
une « communauté » de personnes partageant les mêmes centres
d’intérêt est l’objet de ces sites web 2.0. Le site français Exponaute avait
ouvert le bal en 2010 sur le modèle d’Allociné, permettant de découvrir et
de choisir les meilleures expositions du moment, en lisant les critiques de
la presse spécialisée et de ses membres. Six ans plus tard, le « premier
site de recommandations » sur les expositions est toujours là, mais
privé des extraits de presse et avec peu d’avis d’« amis ». En revanche,
Exponaute s’est doté d’un magazine en ligne, de réseaux Facebook et
Twitter, et d’une boutique de produits dérivés… Lancé en 2010, le réseau
d’amis de la collection privée d’art contemporain de Chiara et Steve
Rosenblum, à Paris (Rosenblum Collection & Friends, qui invitait ses
membres à des visites privées et à des débats avec les artistes de la
collection), est en sommeil.
Plus actif que jamais, 4art.com – à l’origine réseau social du magazine
d’art contemporain britannique ArtReview – réunit une « communauté »
internationale de plus de 35.000 artistes, critiques d’art, curateurs et
professionnels de l’art répartis dans des groupes (installation, art, video
artists, bio-art…). Le « social networking site for the art world » permet aux
artistes de présenter leurs œuvres (photos, vidéos et audio), aux galeristes
de promouvoir leurs expositions, et à l’ensemble des membres d’échanger,
débattre, et être informé des résidences, appels à projets et concours.
Dernier-né lancé en juin dernier et doté d’une application sur iOS, le
site ArtAttack se présente comme « the first mobile social network for
art e-commerce ». Orienté vers l’art émergent, la plateforme propose
aux jeunes artistes d’exposer leur travail en ligne afin d’encourager les
acheteurs à acquérir leurs créations sur le site. L’application présente les
œuvres à la manière d’Instagram, avec ses boutons « like » et la possibilité
d’ajouter un commentaire, mais avec un élément supplémentaire : une
notice complète et le prix. Le réseau de partage et de vente sera rejoint
en novembre par Uart, « the social network for Art Lovers », qui mettra en
relation galeries d’art, artistes émergents et amateurs via une interface
géolocalisée, afin d’acquérir des œuvres de « moyenne gamme ». Pour
l’amour de l’art, assurément.
Courtoisie Xavier Veilhan
7 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
GRAND ANGLE
Réseaux sociaux
[ 8 Art Media Agency – 27 janvier 2017
[
NOMINATIONS_____________________________
Gonzalo Casals prend la direction du musée Leslie-Lohman
Le musée d’art visuel géré par la Leslie-Lohman Gay Art Foundation a
nommé son nouveau directeur : Gonzalo Casals, actuellement vice-
président des programmes et de l’engagement communautaire chez
Friends of the High Line ; il a par ailleurs été directeur adjoint de El
Museo del Barrio. Gonzalo Casals enseigne l’administration des arts au
Baruch College et la politique culturelle au Hunter College. Il prendra ses
nouvelles fonctions le 6 mars prochain. « Quand je suis arrivé à New York,
son paysage culturel riche et diversifié m’a aidé à comprendre ma vie
d’immigrant latino transgenre et m’a connecté à des réseaux de personnes
partageant les mêmes idées. Maintenant plus que jamais, les musées
spécifiques comme le Leslie-Lohman ont de plus en plus de pertinence »,
a déclaré Gonzalo Casals. Celui-ci arrive au Leslie-Lohman alors que le
musée a lancé son ambitieux projet d’agrandissement, qui doublera la
superficie des espaces d’exposition.
Stephanie Stebich à la tête du Smithsonian American Art Museum
Selon le Washington Post, Stephanie Stebich sera la prochaine directrice
du Smithsonian American Art Museum. Celle qui occupe actuellement le
poste de directrice du Tacoma Art Museum succèdera ainsi à Elizabeth
« Betsy » Broun, qui a pris sa retraite l’année dernière après avoir été en
poste depuis 1989. Stebich prendra ses fonctions le 3 avril. Stephanie
Stebich dirige le Tacoma Art Museum à Washington depuis 2005. Durant
12 ans, elle a dirigé les travaux de rénovation du musée dont l’espace
d’exposition a doublé. Sous sa direction, la collection de l’institution s’est
enrichie de quelque 2.000 objets ; elle a également levé 37 M$ pour le
musée. Parmi les expositions 100 expositions qui se sont tenues sous
l’aire Stebich figurent « Art AIDS America » et « Edvard Munch and the
sea ». Avant de servir au Tacoma Art Museum, Stebich a travaillé au
Minneapolis Institute of Arts et au Cleveland Museum of Art ; elle a été un
membre du Musée Guggenheim.
SOCIÉTÉ___________________________________
Mark Bradford réinsère des prisonniers à Venise
Le peintre abstrait américain Mark Bradford s’est associé pendant six ans
avec Rio Terà dei Pensieri, une coopérative sociale italienne à but non
lucratif, afin de réintégrer les hommes et les femmes incarcérés à Venise
en leur offrant des opportunités d’emploi. Intitulé « Process Collettivo »,
cette collaboration vise à faire mieux connaître les limites du système
pénal. Mark Bradford propose de mettre en place une vitrine située dans
le quartier Frari où les produits artisanaux fabriqués par les détenus seront
vendus. Le projet coïncidera avec la 57e
 Biennale de Venise au cours de
laquelle Mark Bradford représente les États-Unis. Au pavillon américain,
l’exposition « Tomorrow is Another Day » sera co-commissionnée par
Christopher Bedford et Katy Siegel, directeur et commissaire principal à la
programmation et à la recherche au Baltimore Museum of Art. Le projet de
Mark Bradford englobera le « Process Collettivo ».
DÉPART____________________________________
La directrice du San Jose Museum of Art part pour de nouvelles aventures
Susan Krane quittera son poste de directrice du San Jose Museum of Art
à la fin du mois pour revenir à ses recherches et ses projets d’ouvrages.
Susan Sayre Batton, directrice adjointe, la remplacera par intérim tandis
que le musée conduira une campagne de recrutement nationale. Sous la
houlette de Susan Krane, l’institution a présenté des expositions itinérantes
dont celle dédiée à Leo Villareal en 2010 présentée pour la première fois
dans un cadre muséal. Il a aussi présenté « Dive Dive Deep: Eric Fischl and
the Process of Painting » en 2012 et « Postdate: Photography and Inherited
History in India » en 2015. Hildy Shandell, présidente du San Jose Museum
of Art a déclaré : « Susan a rejoint le SJMA pendant la grande récession
en 2008. Durant une période difficile pour les institutions artistiques, sa
discipline budgétaire a permis de maintenir financièrement le musée sur
pied et, même en période de disette, permettre au musée d’élargir de façon
créative sa programmation publique, d’agrandir la collection permanente et
de présenter des expositions ambitieuses reflétant la diversité, l’intelligence
et l’enthousiasme de la communauté de la Silicon Valley. »
RESTITUTION_______________________________
Une œuvre spoliée d’Anthony van Dyck rendue à sa propriétaire
Selon The Art Newspaper, une peinture d’Anthony van Dyck spoliée par
les nazis sera rendue à l’héritière de son propriétaire, par le fabricant
allemand de nourriture Dr. Oetker. Le Portrait d’Adriaen Hendriksz Moens
appartenait à Jacques Goudstikker, marchand d’art juif qui a fui les Pays-
Bas en 1940 lors de l’invasion nazie. C’est le fonctionnaire Hermann
Göring, fondateur de la Gestapo et commandant de la Luftwaffe, qui a
récupéré l’œuvre. Après la guerre, la toile est rendue au gouvernement
néerlandais, qui la revend à un marchand londonien de tableaux anciens.
En 1956, la peinture est achetée à Londres par Rudolf August Oetker,
décédé en 2007. Marei von Saher, la veuve du fils de Goudstikker et
seule héritière du marchand, a déclaré : « C’est encourageant de voir
des collections privées comme la collection Oetker suivre le droit chemin
pour les victimes des nazis et leurs familles... J’espère que la restitution
de cette œuvre conduira d’autres collections privées à agir de manière
aussi responsable. » La compagnie Oetker avait annoncé en octobre
dernier qu’ils avaient l’intention de chercher les héritiers pour les œuvres
de sa collection d’entreprise et qu’ils avaient des raisons de croire qu’elles
avaient été pillées par des nazis. Une peinture d’Hans Thoma a été
récemment restituée à la famille du collectionneur juif Hedwig Ullmann,
qui a été contraint de vendre la peinture avant de fuir les nazis en 1938.
L’entreprise a identifié deux héritiers de plus pour la restitution.
EN BREF
Mark Bradford. Courtoisie Mark Bradford
9 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
]
WEB TV____________________________________
Une nouvelle plateforme télévisuelle pour l’art contemporain
Le MAXXI — musée national des arts du XXIe
 siècle —, qui est aussi une
fondation italienne pour l’art contemporain, vient de lancer la JACK TV, une
plateforme de web télévision dédiée à la promotion de l’art contemporain.
JACK TV mettra en vedette des diffusions en direct, des contributions des
blogueurs d’art et des contenus exclusifs. Trente institutions européennes
se sont déjà ralliées au projet dont la Fondazione Romaeuropa et la galerie
nationale d’art moderne et contemporain ou GNAM à Rome, le Museion de
Bolzano, le EMST Musée national d’art contemporain d’Athènes ou encore
le musée des arts appliqués de Vienne (MAK).
CHEVELU___________________________________
Des timbres à l’effigie de David Bowie en Angleterre
À partir du 17 mars, les Britanniques pourront utiliser des timbres à l’effigie
de David Bowie. La Royal Mail lance une série en hommage au chanteur
décédé en janvier 2016. Hunky Dory, Aladdin Sane et d’autres couvertures
de disque apparaîtront sur six des 10 timbres. Les autres représentent
Bowie lors de ses différents concerts dont la tournée de Ziggy Stardust,
en 1972, et la tournée de Serious Moonlight, en 1983. On peut dès à
présent commander les timbres sur site web du Royal Mail, ainsi que des
souvenirs du chanteur comme ce jeu de timbres qui comprend un livret dont
le texte est dû à Nicholas Pegg, un expert de Bowie. La poste britannique
a déjà rendu hommage aux Beatles en 2010, et au Pink Floyd en 2015.
RELATIONS INTERNATIONALES_______________
Le musée national des beaux-arts de La Havane refuse de prêter des
œuvres au Bronx Museum
Selon le New York Times, le musée national des beaux-arts de La
Havane ne prêtera pas des œuvres de sa collection au Bronx Museum
pour l’exposition « Wild Noise/Ruido Salvaje », qui devait être une
manifestation collaborative entre les deux institutions. Une première partie
avait pourtant eu lieu au musée national durant l’été 2015 avec un prêt de
plus de 80 pièces de la collection permanente du Bronx Museum. Celui-ci
prévoit maintenant d’exposer une soixantaine d’œuvres tirées de diverses
collections privées et publiques. Quatre des membres de son conseil
d’administration ont démissionné suite à des désaccords concernant
l’orientation du musée, dirigée par Holly Block. Ce denier n’a pas confirmé
si le prêt avait été arrêté en raison des craintes entourant la présidence
Trump. « Nous n’avons pas eu un non de leur part, mais nous n’avons
pas obtenu un oui final », a-t-il déclaré. Cette exposition a été repoussée
à plusieurs reprises, par crainte de voir les œuvres d’art saisies par le
gouvernement américain en réponse aux propriétés confisquées par Fidel
Castro lors de sa prise de pouvoir en 1959.
PRIX_______________________________________
Liz Waldner, lauréate de la première édition du prix Dorothea Tanning
La Foundation for Contemporary Arts a récemment créé le prix Dorothea
Tanning, grâce au don de 1 M$ de la Fondation Destina, qui gère la
succession de l’artiste. Doté de 40.000 $, le prix rend hommage à l’artiste
autodidacte et poète décédée en 2012 à l’âge de 101 ans. La poétesse
Liz Waldner est la première lauréate de ce prix. Originaire du Mississippi,
Waldner a obtenu son baccalauréat en mathématiques avant de recevoir
sa maîtrise en beaux-arts de l’Iowa Writers’Workshop (atelier des écrivains
de l’Iowa). Elle a publié son premier livre de poèmes, Homing Devices
en 1988. Son deuxième livre, A Point Is That Which Has No Part (2000),
a reçu le James Laughlin Award en 2000 et le Prix de Poésie de l’Iowa
en 1999. Ses plus récentes collections de poèmes incluent Play (2009),
Her Faithfulness (2016), et Big House, Little House (2016).
BLACK LIST_________________________________
La liste noire du ministère sud-coréen de la Culture provoque la révolte
Selon l’AFP, la ministre de la Culture sud-coréenne, Cho Yoon-sun, a
été arrêtée la semaine dernière pour son implication dans la compilation
de la liste de 10.000 artistes qui critiquaient le président de la Corée du
Sud, Park Geun-hye. Peu de temps après sa détention, Cho a présenté
sa démission au Premier ministre coréen Hwang Kyo-ahn. Cho est
accusé d’avoir dressé cette liste afin que les artistes ne reçoivent pas de
subventions gouvernementales et des investissements privés, bref pour
les placer sous la surveillance de l’État. L’existence de cette liste noire a
suscité l’indignation, car elle rappelle la politique du dictateur Park Chung-
hee de 1961 à 1979, période durant laquelle la presse ainsi que l’industrie
des arts et du divertissement ont été fortement censurées. Park Chung-
hee était le père de Park Geun-hye. Le tribunal a également promulgué
un mandat d’arrêt contre Kim Ki-choon, l’ancien chef d’état-major de
Park, accusé d’avoir ordonné à Cho de dresser la liste des artistes. Y
figurent la romancière Han Kang, gagnante du Man Booker Prize 2016,
et le réalisateur Park Chan-wook, qui a remporté le Grand Prix au Festival
de Cannes en 2004, connu en Occident pour son film Oldboy (2003).
Beaucoup d’artistes mentionnés sur la liste ont exprimé leur soutien aux
partis d’opposition et ont critiqué l’administration de Park ou de son défunt
père, assassiné en 1979.
EN BREF
David Bowie. DR
[INTERVIEW
Cimetière et ruines envahies par les arbres (1826, détail),
Carl Friedrich Lessing. Don des Amis du Louvre en 1999.
© Erich Lessing
11 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
Louis-Antoine Prat a été élu à la présidence des Amis du Louvre en 2016,
et succède à l’Académicien Marc Fumaroli qui présidait cette association
depuis 1996. Par son rayonnement et l’ampleur de sa communauté,
la Société des Amis du Louvre est la première association en France
dédiée à l’accroissement des collections muséales. Dans le contexte
économique actuel, où les subventions étatiques se font de plus en plus
parcimonieuses, le mécénat incarne un levier collectif de plus en plus
présent. Louis-Antoine Prat est auteur, enseignant à l’École du Louvre et
spécialiste du dessin. Collectionneur passionné, il œuvre à présent en tant
que président de la Société des Amis, dont il fait partie depuis 1979.
Comment avez-vous cheminé jusqu’à la Société desAmis du Louvre ?
Votre passion de collectionneur est-elle le ciment de ce parcours ?
J’ai eu la chance de vivre dans l’art dès l’enfance. Ma mère m’emmenait
au Louvre et mon père, amateur plus que collectionneur, a laissé
derrière lui des tas d’œuvres très diverses. Après des études de lettres
et Sciences-po, nous nous inscrivons avec mon épouse jusqu’en thèse à
l’École du Louvre, animés d’un désir commun de mieux comprendre les
œuvres parmi lesquelles nous vivions. Je suis devenu chargé de mission
au département des arts graphiques il y a maintenant 40 ans. D’abord
collaborateur scientifique, on m’a confié des commissariats d’expositions
et rédactions d’inventaires. À la suite d’une vente immobilière et inspirés
par les séminaires sur le dessin que nous avions suivi sur les bancs
du Louvre, nous avons entamé une collection par des achats à Drouot
et aux marchands. J’ai eu la chance d’être très lié aux spécialistes de
l’époque – Jacques Thuillier, Pierre Rosenberg, Jacques Foucart, Jean-
Pierre Cuzin – qui m’ont progressivement reconnu comme digne de leur
confiance. En 1990, Pierre Rosenberg expose la collection aux États-
Unis, puis au Louvre en 1995 – c’était la première fois qu’une collection
privée était exposée au Louvre – où nous avons donné sous réserve
d’usufruit un important nombre de dessins, chose que nous continuons
de faire. Une exposition tournante a démarré à New York en 2004,
organisée par Pierre Rosenberg, à Barcelone en 2007 et en 2010 à
Sydney. Un projet pour l’année prochaine concerne Venise et le musée
Correr, ainsi que la fondation Bemberg à Toulouse. Cette collection
s’est limitée à une époque et à une école : l’histoire du dessin français
entre 1600 et 1900 (que j’ai enseignée dix ans à l’École du Louvre), de
Callot et Poussin à Seurat et Cézanne, donnant lieu à des publications
d’ouvrages et corpus sur Poussin, David, Watteau, avec Rosenberg.
Somme toute, une vie d’historien de l’art, d’amateur, de collectionneur,
marquée très tôt par la présence de l’association des Amis du Louvre,
alors beaucoup plus discrète et moins dynamique. En 1979, le président
de l’époque, Jacques Dupont, grand collectionneur, m’a proposé d’entrer
au conseil. J’ai par la suite occupé les postes de secrétaire général
adjoint, secrétaire général, vice-président lorsque Marc Fumaroli était à
la présidence, jusqu’à mon élection.
LOUIS-ANTOINE PRAT :
LA PASSION PARTAGÉE
Depuis sa création en 1897, la Société des Amis du Louvre, association non subventionnée par l’État,
contribue à l’enrichissement des collections du musée. Elle a acquis, grâce à la passion de plus de
60.000 membres, environ 800 chefs-d’œuvre au cours de son existence, dont elle a fait don au musée.
Louis-Antoine Prat.
© Jean-Claude Figenwald
Comment résumeriez-vous vos buts, en deux mots ?
Mes buts tiennent à deux choses : poursuivre et préserver. Poursuivre,
car il s’agit d’une association très ancienne, dont les membres ont afflué
ces dernières années. Lorsque j’ai connu l’association, elle comptait
10.000 membres, pour 60.000 aujourd’hui, ce qui représente des
cotisations de 2 à 3 M€ par an. Celles-ci se joignent au budget annuel
du Louvre pour les acquisitions et crédits de restauration, qui représente
20 % des entrées du musée, soit environ 8 M€ par an. Des Mécènes
par milliers, catalogue sorti en 1997 à l’occasion du centenaire, résume
ce florilège ; une autre publication à venir pour célébrer nos 120 ans
d’existence reflètera le travail des 20 ans de mandat de Marc Fumaroli.
Poursuivre cette politique, c’est essayer de fédérer le plus grand nombre
de mécènes individuels. Cette grande aventure de mécénat collectif est le
principal but de la Société. La dimension collective est capitale.
[ 12 Art Media Agency – 27 janvier 2017
L’autre versant, préserver : il ne faut pas oublier que c’est une association,
et il faut savoir conserver l’indépendance dans l’interdépendance. Nous
dépendons du Louvre, qui nous a confié la gestion de toutes ses cartes
d’entrées, par laquelle nous facilitons l’accès constant au musée. Il faut
être à son écoute et l’aider, tout en marquant notre personnalité par
une certaine politique d’achat, tributaire du hasard du marché. Nous
avons dernièrement favorisé les bijoux de la couronne, l’argenterie du
XVIIIe
 siècle, des œuvres rares de maître, comme le tableau de David
de l’époque de son exil à Bruxelles, le beau dessin de Watteau pour le
centenaire, ou une statue égyptienne très rare du Moyen Empire. Nous
tentons de « combler les trous » des collections. Lorsqu’une œuvre se
présente en vente, il faut réagir très vite. Grâce à la capacité d’écoute et de
réactivité de notre conseil, un achat peut se décider en 24 heures, contre
des procédures d’acquisition en musée plus lourdes, de plusieurs mois.
Les activités de la Société sont-elles devenues plurielles ?
Notre action s’incarne effectivement par des réceptions festives, un
enrichissement intellectuel, des acquisitions. Sébastien [Fumaroli,
NDLR] a su nourrir cette optique de fédération des membres : il organise
des voyages, conférences-visites spécifiquement faites pour certaines
catégories de nos membres, des soirées parfois autour d’un événement
festif, d’une pièce de théâtre ou d’un concert. On privilégie la catégorie la
plus généreuse de bienfaiteurs, ne pouvant inviter les 60.000 membres. Il
y a trois catégories de donateurs : adhérent, sociétaire et bienfaiteur, avec
des niveaux de cotisations différentes : 80, 120, 1.000 €. Récemment,
de grandes soirées d’honneur venaient remercier les grands donateurs
qui sont administrateurs mécènes : Michel-David Weill et son épouse,
Marc Ladreit de Lacharrière, membre de notre conseil, qui a financé des
achats d’antiquités et la restauration du Gladiateur Borghèse. Dans le
bulletin trimestriel, des accords croisés permettent un large panel d’offres.
Des dîners spectacles sont l’occasion de faire venir un artiste au Louvre
(concert de William Christie devant la Victoire de Samothrace en 2015).
Nous avons soutenu récemment l’exposition Tessin, organisé des voyages
avec les conservateurs sur le thème de l’exposition, financé un cocktail
à l’Institut Suédois en l’honneur du département des arts graphiques,
invité 400 membres à une projection en avant-première du film sur
Jérôme Bosch, au cinéma Marignan. Cela fait partie de notre action de
rayonnement.
Nous avons une vision large de ce qu’est aimer et aider le Louvre.
L’enrichissement du musée passe par des objets, mais aussi par une
action de valorisation. Dernièrement, nous avons voté une dépense très
importante destinée à la refonte de toutes les salles des objets d’art du
XVIIIe
 siècle. Nous avons chapeauté la réfection et la mise en scène de la
chambre de parade du duc de Chevreuse, représentant 3 M€ sur trois ans.
Récemment, nous avons planifié des visites et voté une aide pour faire
participer des jeunes membres à des fouilles organisées près de Rome,
en Étrurie, à Gabies. C’est un enrichissement intellectuel, les fouilles
permettront de documenter des œuvres du Louvre, comme des achats de
Napoléon ou des pièces de la collection Borghèse.
Dans ce chapitre d’évolution et d’élargissement de notre politique de
mécénat, il y a également le soutien à deux revues. Historiquement, la
première est La Revue du Louvre, revue des musées de France, très
scientifique sur les collections du musée, que nous finançons entièrement
et donnons à nos bienfaiteurs qui reçoivent également cinq catalogues des
expositions du Louvre. D’autre part, nous soutenons par un abonnement
de tous nos membres la revue plus généraliste et moins savante, Grande
Galerie, qui paraît quatre fois par an, tirée à présent à 50.000 exemplaires.
Cette pure diffusion de connaissances s’inscrit dans une optique
pédagogique. L’ami du Louvre peut être aussi bien le savant, l’amateur, le
promeneur. Il aura envie de revenir si nous nous occupons de lui.
Chambre de parade du duc de Chevreuse.
© Frédéric Chaubin
INTERVIEW
13 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
Louis-Antoine Prat
INTERVIEW
[ 14 Art Media Agency – 27 janvier 2017
Louis-Antoine Prat
Six études de têtes (détail, 1717), Antoine Watteau.
Don de la Société des Amis du Louvre en 1997.
© Musée du Louvre. Martine Beck-Coppola
15 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
Quelles sont les cibles des projets de mécénat ?
Nous n’avons pas de catégories ou de cibles particulières et commençons
très jeunes, puisque l’on peut être ami du Louvre dès quatre ans, carte à
offrir à ses enfants ou petits-enfants pour éveiller leur intérêt au musée.
Nous sommes des mécènes par milliers et faisons appel à toutes les
bonnes volontés.
Comment se déterminent les acquisitions futures ? Y-a-t-il une veille
informationnelle sur le marché de l’art ?
Les Amis du Louvre n’ont pas de collection personnelle et les objets
achetés rejoignent toujours le musée. C’est le hasard du marché, il
faut se tenir au courant. C’est exactement la même attente que pour
un collectionneur privé, assortie des mêmes écueils : l’ignorance de
ce que proposera le marché demain. Lorsque les professionnels ont
des objets susceptibles de nous intéresser, ils contactent la Société ou
des conservateurs. Le conseil est composé de 32 membres élus par
l’assemblée générale tous les quatre ans, qui élit le président et vote
les acquisitions. Des référendums auprès de 60.000 membres seraient
complexes et peu discrets. Le conseil est essentiellement composé
d’amateurs et de mécènes, certains grands connaisseurs liés aux
conservateurs et faisant directement des dons. Nous recevons aussi
des legs pouvant être des portefeuilles d’actions ou une somme d’argent
assortie de demande. Il y a quelques années, un membre nous a légué
son garage et a demandé à ce qu’un tableau allemand qui manquait
au Louvre soit acheté. C’est ainsi qu’un tableau de Lessing a rejoint
les cimaises du Louvre ! Un couple de médecins nous a légué 4 M€,
permettant l’achat du nœud de diamants de l’impératrice Eugénie exposé
avec les bijoux de la Couronne. On achète pour tous les départements
sans favoritisme, mais c’est plus difficile et rare pour les antiques, car
les pays producteurs ont souvent un arsenal législatif empêchant
l’exportation ; que ce soit en Italie où tout est notificato, en Mésopotamie
où la guerre et les pillages opèrent, en Grèce…
Comment se manifestent les contreparties ?
Il n’y a pas de contrepartie similaire à celle survenue à Orsay
récemment pour la grande donation du couple Hays, impliquant de
grands aménagements. Le musée est toujours réticent à s’engager sur
ces contreparties contraignantes, car il n’est pas extensible. AXA a par
exemple contribué à l’achat du tableau trésor national Portrait du comte
Mathieu-Louis Molé par Ingres — œuvre la plus chère jamais acquise par
le Louvre — et a déduit 90 % des sommes versées et 5 % des dépenses
de communication. Nous avons aidé à l’acquisition du Comte Molé et des
pots à oilles (chefs-d’œuvre d’orfèvrerie XVIIIe
), trésor national. Les Amis
du Louvre interviennent soit à titre individuel soit à titre collectif par un
crédit voté par le conseil d’administration. Lorsque le Louvre souhaite
acheter, nous pouvons l’aider financièrement ou s’associer au projet,
mais le musée fait ses propres appels au mécénat d’entreprise et au
crowdfunding, où les Amis interviennent à titre individuel.
En tant que collectionneur, où vous situez-vous ?
Cela m’est déjà arrivé d’être en concurrence, mais si je sais qu’une œuvre
suscite l’intérêt d’un musée, je m’efface. Parfois avec regret !
Vous réalisez des préemptions en salles de ventes ?
Si les conservateurs projettent l’acquisition d’un objet, le musée le
préempte et se retourne vers nous pour le financement validé en
amont par notre conseil. En tant qu’association, nous ne pouvons
pas préempter directement. Je reviens sur le crowdfunding : très
récemment, le musée du Louvre a sollicité une nouvelle fois le mécénat
participatif, pour la campagne de restauration de la chapelle funéraire
du mastaba d’Akhethétep, trésor de l’Égypte ancienne. L’objectif pour le
30 janvier 2017 est fixé à 500.000 €.
MÉMO
En devenant Ami du Louvre, vous participez à une
œuvre de mécénat collectif et bénéficiez d’avan-
tages, dont l’accès gratuit et prioritaire aux collec-
tions et expositions du Musée pendant un an. Le
bureau d’accueil des Amis du Louvre se situe sous
la Pyramide, Paris Ier
. www.amisdulouvre.fr
[ 16 Art Media Agency – 27 janvier 2017
[ ARTISTES
Comte de Snowdon. Photo AP
CONSÉCRATION___________________________
Joel Meyerowitz reçoit le Leica Hall of Fame 2017
Le 18 janvier 2017, le photographe américain Joel Meyerowitz a reçu le
Leica Hall of Fame, distinction récompensant l’ensemble de son œuvre. Il
fait ainsi l’objet d’une exposition à la galerie située dans le siège de Leica
à Wetzlar (centre-est de l’Allemagne, au nord de Francfort). Né en 1938
à New York, il étudie la peinture avant de devenir directeur artistique
d’une agence de publicité qu’il quitte 1962. Il se consacre ensuite à la
photographie humaniste dans la lignée de Robert Frank, Eugène Atget
ou Henri Cartier-Bresson alternant noir et blanc et couleur avant de
définitivement choisir cette dernière à partir de 1972. Joel Meyerowitz est
le seul photographe avoir été admis sur le site des tours jumelles après
le 11 septembre 2001. Auteur de 16 livres, il a déjà fait l’objet de plus de
130 expositions, dont près d’une cinquantaine monographiques.
Pannaphan Yodmanee lauréate du 11e
 Benesse Prize
L’artiste thaïlandaise Pannaphan Yodmanee a reçu le 12 janvier le prix
Benesse Prize. Celui-ci récompense un plasticien présent sur la biennale
de Singapour. Historiquement, de 1995 à 2013, il couronnait un artiste
de la Biennale de Venise travaillant la notion de bien-être (Benesse en
latin). Pannaphan Yodmanee, jeune artiste née en 1988 à Nakhon Si
Thammarat, gagne avec son installation monumentale Aftermath (2016),
mêlant ruines, architecture apocalyptique et symbolique bouddhiste. Avec
le Benesse Prize, ce sont 3.000.000 JPY (25.000 €) qu’elle obtient ainsi
qu’une résidence au Benesse Art Site de Naoshima (Japon). À cette
même occasion, on apprend que le Singapourien Zulkifle Mahmod a reçu
le Soichiro Fukutake Prize pour son installation sonore Sonic Reflection.
Soichiro Fukutake est le milliardaire japonais propriétaire et fondateur du
BenesseArt Site. Le précédant vainqueur du Benesse Prize était le franco-
albanien Anri Sala en 2013.
Cinq artistes sélectionnés pour le Fourth Plinth sur Trafalgar Square
Quatre artistes et un collectif ont été désignés finalistes de l’appel d’offres
pour la commission du Fourth Plinth. Organisée tous les ans, celle-ci
vise à placer une œuvre d’art contemporain sur le quatrième pilier qui
entoure Trafalgar Square. Il s’agit d’une des commandes publiques les
plus importantes et les plus visibles de Londres. Les artistes sélectionnés
sont donc Damián Ortega, Huma Bhabha, Michael Rakowitz, Heather
Phillipson et le collectif Media Collective. Damián Ortega propose High
Way, une installation présentant un combi Volkswagen surplombé d’un
échafaudage improbable ; Huma Bhabha, un totem semi-figuratif ;
Michael Rakowitz, The Invisible Enemy Should Not Exist, un Lamassu
(récemment détruit par l’État islamique) plutôt coloré ; Media Collective
propose une cape d’empereur telle qu’elle aurait pu être dépeinte dans
l’antiquité… mais sans personne pour la porter, cela donne The Emperor’s
New Clothes. Enfin, Heather Phillipson présente elle une installation pop
composée d’une mouche et d’un drone attirés par une cerise posée sur de
la chantilly ; contactée par AMA, Heather Phillipson a déclaré « The END
représente l’exubérance et le malaise. […] À travers les “yeux” du drone –
qui fournira un flux vidéo live aux smartphones des visiteurs de Trafalgar
Square – l’architecture et la faune environnante deviennent les participants
d’un paysage à l’échelle décalée. Un paysage qui magnifie – jusque dans
des proportions apocalyptiques – le banal, le cauchemardesque et notre
cohabitation à d’autres formes de vie ». L’année dernière, c’est le très long
pouce en bronze de David Shrigley qui avait été sélectionné. Les lauréats
seront désignés en mars. Les cinq propositions sont visibles à la National
Gallery jusqu’au 23 mars.
DÉCÈS_____________________________________
Décès de l’ancien mari de la princesse Margaret
Le Guardian rapporte que le Comte de Snowdon, ex-mari de la princesse
Margaret, est décédé le 13 janvier à l’âge de 86 ans. NéAntonyArmstrong-
Jones, il est déjà photographe de mode reconnu lorsqu’il rencontre la
princesse qui deviendra son épouse en 1960. Il travailla pour Vogue,
The Sunday Times, Telegraph Magazine jusque dans les années 1990.
En 1995, il est nommé doyen du Royal College of Art. Il a fait l’objet d’une
quinzaine d’expositions notamment à la National Portrait Gallery à laquelle
il a fait don de 180 tirages originaux en 2014. Son fils, David Armstrong-
Jones, est l’actuel président de Christie’s Londres.
Moshe Gershuni décède à 80 ans
L’artiste israélien Moshe Gershuni est mort le 22 janvier à l’âge de
80 ans. Son œuvre protéiforme fut successivement minimaliste avant
de devenir plus descriptive et politiquement engagée. Il a fait l’objet
de plus de 70 expositions, dont une douzaine monographiques ; la
plus mémorablement étant probablement sa rétrospective de 2014
organisée par la Neue Nationalgalerie à Berlin, marquant les cinquante
ans de relation diplomatique entre l’Allemagne et Israël. Il a également
représenté son pays à la Biennale de Venise de 1980. En 2003, Moshe
Gershuni remporta l’Israel Prize for Art qu’il refusa de venir récupérer, ce
qui vaudra révocation du prix ; révocation qu’il combattra en justice, sans
succès. Il était représenté par la galerie Givon à Tel-Aviv qui lui consacra
18 expositions dont 3 solo shows.
17 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
]ARTISTES
L’artiste dissident russe Piotr Pavlenski cherche l’asile politique en France
Selon le New York Times, l’artiste russe Piotr Pavlenski est arrivé en
France pour y obtenir l’asile politique. Cela fait suite à des accusations
d’agression sexuelle portées à charge contre lui et sa compagne par une
actrice dans un cinéma moscovite. Le couple prétend que les rapports
étaient consentis et juge l’attaque politique. Piotr Pavlenski est connu pour
ses performances choquantes lors desquelles il est capable de s’infliger
des sévices importants. Il s’est ainsi cousu les lèves en 2012 pour protester
contre l’arrestation des Pussy Riot, cloué les testicules sur la Place Rouge
ou s’est enroulé nu avec du fil barbelé. Il s’est également sectionné le
lobe d’une oreille en 2014 dans une performance intitulée Segregation.
En 2015, Threat lui a valu un emprisonnement de 7 mois pour avoir mis
le feu à la porte d’un local du FSB. L’honnêteté de Piotr Pavlenski est
aujourd’hui discutée. Ainsi de nombreux soutiens habituels de l’artiste se
rangent du côté de la comédienne victime. Piotr Pavlenski est arrivé en
France accompagné de sa compagne Oksana Shalygina et de ses deux
enfants à la mi-janvier. Il risque jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
POLITIQUE_________________________________
El Sexto sort de prison de haute sécurité
Danilo Maldonado Machado a été libéré après deux mois d’incarcération
sans motif. Il sort ainsi d’El Combinado del Este, une prison de haute
sécurité où il avait été placé le 26 novembre dernier. Il avait déjà été arrêté
pour ses performances à visées politiques dont La Ferme des animaux
qui lui avait valu 10 mois de prison en 2015. L’arrestation de novembre –
tout comme sa libération – n’a fait l’objet d’aucune communication ni
explication. Une pétition sur change.org demandant sa relaxe avait
recueilli plus de 13.000 signatures.
Nouvelle série présidentielle pour Shepard Fairey
Après avoir réalisé le portrait le plus connu du président Obama, OBEY
réitère l’exercice avec sa nouvelle série intitulée We the People. Celle-
ci, constituée de cinq posters, représente diverses minorités (femmes,
Afro-Américains, natif-Américains, musulmans, homosexuels) en lutte
contre le nouveau président « oppresseur ». Les affiches sont disponibles
gratuitement en téléchargement sur le site de l’artiste. La série est
initialement une commande de la fondation Amplifier qui – comme son
nom l’indique – cherche à amplifier des mouvements populaires par
l’utilisation de l’art et l’engagement communautaire. Joel Meyerowitz. DR
[ 18 Art Media Agency – 27 janvier 2017
[ MUSÉES
RESSOURCES HUMAINES____________________
Marcela Guerrero et Rujeko Hockley rejoignent le Whitney Museum
Le Whitney Museum vient de recruter Marcela Guerrero et Rujeko Hockley
comme assistantes-curatrices. Marcela Guerrero travaillait depuis 2014
comme commissaire d’exposition au Hammer Museum à Los Angeles.
Elle participera, avec Cecilia Fajardo-Hill et Andrea Giunta, à la prochaine
exposition du Hammer Museum « Radical Women: Latin American Art,
1960-1985 » en collaboration avec la Getty Foundation. Avant cela, elle a
travaillé au musée des beaux-arts de Houston, comme coordinatrice des
recherches pour l’International Center for the Arts of the Americas. Elle a
également écrit pour des journaux, comme ArtNexus, Caribbean Intransit:
TheArts Journal et Gulf Coast:AJournal of Literature and FineArts. Quant
à Rujeko Hockley, elle a été assistante-curatrice au Brooklyn Museum ces
4 dernières années. Elle a contribué à l’organisation d’un certain nombre
de programmes et d’expositions dont « Kehinde Wiley: A New Republic »,
« LaToya Ruby Frazier: A Haunted Capital » et « Tom Sachs: Boombox
Retrospective, 1999-2016 ». Précédemment, Hockley avait été assistante-
curatrice au Studio Museum à Halem ; elle a également travaillé au musée
d’art contemporain de San Diego. Hockley a écrit aussi pour des journaux
comme Aperture, Artforum et le San Francisco Arts Quarterly.
Travis Chamberlain, nouveau directeur de Queer|Art
Le commissaire associé des arts de la performance au New Museum de
New York, Travis Chamberlain, vient d’être engagé au poste de directeur
du Queer|Art, institution à but non lucratif qui soutient les artistes LGBTQ,
fondée par le cinéaste Ira Sachs en 2009. Au New Museum, Chamberlain
a apporté son soutien à un certain nombre d’artistes liés au mouvement
LGBTQcommeIshmaelHouston-Jones,DennisCooper,KarenFinley,Julie
Tolentino, Wu Tsang et Jennifer Monson. Il avait intégré le musée en 2007
comme coordinateur des programmes. Précédemment, Chamberlain a
travaillé comme directeur artistique au Galapagos Art Space de Brooklyn.
Démission du directeur du Museum of Arts and Design de New York
Le directeur du Museum of Arts and Design de New York, l’Argentin Jorge
Daniel Veneciano, démissionne après 5 mois de mandat. Diplômé de
littérature, d’art et de théorie politique, il compte se consacrer à ses écrits,
en particulier à son ouvrage sur la pertinence des institutions culturelles
pour « garantir la civilité dans des temps d’incivilité ». Veneciano avait
succédé à Glenn Adamson en octobre dernier. Précédemment, il avait
dirigé le Museo del Barrio. Membre du conseil d’administration, Michele
Cohen officiera comme directrice par intérim en attendant que le musée
trouve un autre directeur.
RESSOURCES HUMAINES____________________
Elena Ochoa Foster préside le Serpentine Gallery Council
L’éditrice et commissaire d’exposition, fondatrice de Ivorypress, Elena
Ochoa Foster, présidera le Serpentine Gallery Council. Consultante
pour le Prix Pictet, elle est également membre du conseil des directeurs
artistiques au Mutual Art Trust. Elena Ochoa Foster a été présidente du
jury du prix Alt+1000 pour la photographie suisse, présidente du Tate
International Council et membre du comité des directeurs de la Tate
Foundation et de la Noguchi Foundation. Yana Peel et Hans Ulrich Obrist
ont loué son expérience en disant qu’elle serait « l’ambassadrice idéale de
(leurs) ambitions ». Le Serpentine Council est le cœur de la communauté
des supporteurs et des amis de l’institution londonienne.
RÉOUVERTURE______________________________
Réouverture du musée d’art islamique du Caire en Égypte
Trois ans après l’attentat du musée d’art islamique du Caire, le président
égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a inauguré le 18 janvier dernier le nouveau
bâtiment. La façade avait été détruite et l’explosion avait endommagé plus
de 170 objets de la collection, l’une des plus importantes collections d’art
islamique au monde. Plusieurs pays ont financé cette rénovation, dont les
Émirats arabes unis qui y contribuent à hauteur de 8 M$. Cent soixante
objets ont pu être restaurés et de nouvelles salles ont été conçues,
permettant au musée une capacité d’exposition 3 fois plus grande.
COLLECTE__________________________________
Des musées anglo-saxons collectent des objets de la Women March
Selon The Art Newspaper, plusieurs organisations ont collecté pour leurs
archives des banderoles, des pins, des chapeaux et des T-shirt ainsi que
tout d’autres objets utilisés le 21 janvier dernier pendant la Women March
contre l’investiture de DonaldTrump. Parmi elles, on compte le Bishopsgate
Institute de Londres, la New-York Historical Society et le Smithsonian’s
National Museum of American History de Washington. Initiées dans la
capitale, ces manifestations ont été relayées par 600 marches de femmes
dans le monde. Le but est de documenter ce moment historique. La New
York Historical society a déjà intégré 20 objets des manifestations de New
YorketdeWashingtonavecenplusquelquesœuvresd’artissuesdeVictory
Garden, un collectif de femmes artistes basé à New York. Le Bishopsgate
Institute a récupéré de 50 à 100 dépliants, signes et photographies. Quant
aux curateurs du National Museum of American History, ils ont intégré des
éléments utilisés à l’occasion de la campagne électorale de 2016. Enfin,
le Special Collections Research Center des Temple Libraries a fait entrer
dans ses collections divers éléments utilisés durant la manifestation de
Philadelphie, à laquelle ont pris part 5000 personnes.
DON_______________________________________
Un don d’œuvres de Jules Chéret au Milwaukee Art Museum
Plus de 500 œuvres de l’affichiste Jules Chéret ont été données au
Milwaukee Art Museum. Elles proviennent de la collection de Susee et
James Wiechmann, en partie montrées lors de l’exposition « Posters of
Pairs: Toulours-Lautrec and His Contemporaries » en 2012. Surnommé
le père de l’affiche moderne, Chéret a eu une grande influence sur les
artistes de son temps, comme Henri de Toulouse-Lautrec et Pierre
Bonnard. Par ailleurs, le musée vient de nommer un nouveau curateur
associé pour le dessin et les imprimés, Britany L. Salsbury, un ancien de
la Rhode Island School of Design.
Marcela Guerrero. Courtoisie Marcela Guerro
19 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
]
Women’s March Washington. DR
[ 20 Art Media Agency – 27 janvier 2017
[ GALERIES
CONTENTIEUX______________________________
77 M$ exigés pour un deal qui n’a pas eu lieu… mais qui aurait pu !
Le marchand suisse Phoenix Ancient Art réclame 77 M$ au Getty Trust
pour l’avoir écarté d’une affaire potentielle sur laquelle il agissait comme
intermédiaire. La plainte déposée le 12 janvier au District sud de New York
est très précise et très documentée. Comme le rapporte Artnet, celle-ci, de
38 pages, détaille le travail effectué par la galerie pour rapprocher le musée
américain et la famille Torlonia, riche dynastie italienne d’origine française,
qui souhaitait céder partie de ses quelque 600 sculptures romaines et
grecques. Le deal, estimé entre 350 M$ et 550 M$, n’a pas eu lieu. Phoenix
Ancient Art considère avoir été écarté de l’affaire avant sa conclusion
malheureuse et que – de ce fait – elle a droit à réparation pour le travail
effectué. Les objets sont maintenant propriété du gouvernement italien.
NOMINATIONS_____________________________
Deux nouveaux directeurs pour la galerie Paula Cooper
La galerie new-yorkaise Paula Cooper vient de recruter deux nouveaux
directeurs à son organigramme : Lisa Cooley et Jay Gorney. La première
supervisait son propre espace depuis huit ans, jusqu’à la fin de l’été 2016.
De son côté, Jay Gorney a participé à plusieurs aventures à New
York ; à commencer par sa propre galerie qu’il ouvrit en 1985 avant de
s’associer avec John Lee et Karin Bravin pour inaugurer Gorney Bravin +
Lee jusqu’en 2005 lorsqu’il rejoint Mitchell-Innes & Nash. Comme le
précise Artnews, il quitta le marchand de Chelsea en 2013 pour devenir
indépendant agissant pour plusieurs galeristes (Deborah Remington,
Mathew Cerletty, Ray Johnson). La galerie Paula Cooper, fondée
en 1968, représente successions et artistes principalement affiliés au
conceptualisme et au minimalisme américain.
FERMETURES________________________________
Fermeture de la galerie Joyce Yahouda à Montréal
Joyce Yahouda de la galerie éponyme a choisi de fermer l’espace
qu’elle occupait dans le Belgo, ce bâtiment accueillant une trentaine de
marchands et studios d’artistes à Montréal. La cofondatrice de la revue
HB met en avant des problèmes de coûts et une envie de défendre ses
créateurs autrement. Elle représentait près de trente artistes locaux aux
productions très variées. Il s’agit du troisième départ en trois ans pour le
Belgo après la galerie Donald Browne en 2016 et Les Territoires en 2015.
Yann Arthus Bertrand ferme son Atelier à Paris
Le célèbre photographe de La Terre vue du Ciel avait ouvert son Atelier,
rue de Seine à Paris, il y a un peu plus de trois ans. Il y présentait ses
méthodes et son travail. Son équipe se montrait également disponible
sur place pour répondre aux questions des passionnés et des acheteurs.
Malheureusement, suite à des difficultés financières, l’Atelier a fermé ses
portes en début d’année. Le lieu cherche désormais un repreneur afin
d’assurer une stabilité économique à ses projets photographiques.
La galerie Uptown Downtown a fermé ses portes
La galerie Uptown Downtown, ouverte en 2015 à Rockwall dans le Texas, a
fermé ses portes le 7 janvier dernier. Cela fait suite à la maladie de Richard
Hoaglund, cofondateur de l’espace avec son épouse Betty Jean. Sur les
deux années d’activité, la galerie a accueilli près de 3.500 personnes.
Betty Jean Hoaglund va désormais siéger à la commission pour l’art public
de la ville et espère faire progresser l’intérêt pour les arts de cette petite
ville du nord du Texas.
Éléphants dans le delta de Iokavango (Botswana), Yann Arthus Bertrand.
Courtoisie Atelier Yann Arthus Bertrand
[FOCUS
Art Rotterdam.
Courtoisie Geert Broertjes
23 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
Dédiée à la scène émergente et aux jeunes talents de l’art contemporain,
Art Rotterdam accueille une centaine de galeries néerlandaises et
européennes. La foire est présente au sein de la fabrique Van Nelle, vaste
bâtiment industriel de style moderniste, construit entre 1925 et 1931, et
aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le directeur d’Art
Rotterdam, Fons Hof, détaille pour Art Media Agency les spécificités de la
foire et les nouveautés de l’édition 2017.
Pouvez-vous nous présenter les temps forts d’Art Rotterdam ?
Pour cette 18e
 édition, nous attendons une centaine de galeries qui se
répartissent entre la section principale et la section New Art. Art Rotterdam
défend la scène nouvelle et émergente de l’art contemporain. Tout en
restant à l’échelle européenne, son orientation est internationale. Le
comité de sélection choisit les galeries sur la base de leur programmation
et de leur orientation internationale. Celles-ci sont, pour la majorité,
établies aux Pays-Bas, avec 40 % de participation étrangère pour la
section principale et 20 % pour la partie New Art. La sélection de la section
New Art, réservée aux galeries de moins de sept années d’existence,
est confiée à Natasha Hoare, curatrice au Witte de With Center for
Contemporary Art de Rotterdam. Dans les ateliers de l’usine Van Nelle, la
section Intersection accueille pour la troisième année des installations et
performances d’artistes ou portées par des structures non commerciales.
Pour la cinquième année, le fonds Mondrian présentera l’exposition
« Prospects & Concepts », autour du travail de 66 jeunes artistes qui ont
reçu du fonds une aide en 2015. Le conservateur est Stijn Huijts, directeur
du Bonnefanten Museum de Maastricht. Enfin, le choix de la section des
vidéos, une douzaine retenue cette année, est réalisé par un groupe de
commissaires et de collectionneurs.
D’une année sur l’autre, les galeries participantes se renouvellent-
elles beaucoup ?
Les galeries néerlandaises, qui constituent le cœur de la foire, sont
généralement présentes à chaque édition. Le renouvellement se fait plutôt
du côté des participations étrangères. Certaines galeries ne viennent pas
systématiquement. D’autres souhaitent participer afin d’être connectées
avec le marché néerlandais ou belge. Dans la section New Art, je me
réjouis de voir la présence de plusieurs jeunes galeries néerlandaises,
comme Billytown, qui a ouvert en 2015, ou Cinnamon, inscrite cette année
pour la deuxième fois. Cette section accueille également plusieurs jeunes
stands britanniques et un français, il s’agit de la galerie 22,48 m2
.
Quelle est la fréquentation et le public de la foire ?
L’an dernier nous avons accueilli 26.500 visiteurs et nous comptons sur
une fréquentation équivalente pour cette édition. C’est une petite foire,
mais très active. Le public de collectionneurs et de professionnels est
moitié néerlandais, moitié étranger, avec des visiteurs venus de Belgique,
d’Allemagne et de France. Sur la fréquentation totale, on compte environ
20 % de visiteurs étrangers.
FONS HOF : « ART ROTTERDAM,
UNE PETITE FOIRE TRÈS ACTIVE »
Direction les Pays-Bas pour la 18e
 édition d’Art Rotterdam, qui se tiendra du 9 au 12 février prochains.
Une vision internationale, une perspective européenne… Rencontre avec Fons Hof, directeur de la foire.
Art Rotterdam.
Courtoisie Geert Broertjes
Une foire se distingue aussi par ses événements parallèles et
son programme VIP. Quels seront les temps forts réservés aux
collectionneurs ?
Nous avons un programme très riche, de vernissages de galeries,
d’expositions et de foires spécialisées sur le design ou la photo. Il y aura
par exemple le vernissage d’une grande exposition sur le surréalisme, au
musée Boijmans Van Beuningen. Le Kunsthal de Rotterdam inaugurera
l’exposition « Digital: a symbiotic love affair » et présentera la collection
de Hugo et Carla Brown, « Digital, Post Internet & Virtual Reality Art ».
Nous accueillons aussi régulièrement des groupes de collectionneurs, par
exemple les amis du Jeu de Paume ou du Palais de Tokyo, qui viennent
presque chaque année. Nous leur proposons des dîners, des visites
privées ou des visites d’ateliers. Cette année, l’Atelier Van Lieshout sera
ouvert spécialement pendant la durée d’Art Rotterdam.
[ 24 Art Media Agency – 27 janvier 2017
Comment arrivez-vous à toucher un public moins familier des grand-
messes de l’art contemporain ?
Nous renouvelons l’opération Citizen M cinéma, un film d’introduction à la
foire réalisé par le critique d’art et auteur Hans den Hartog Jager. C’est une
façon de permettre à des visiteurs peu au fait de l’art d’acquérir quelques clés
et de remettre la foire en perspective dans l’histoire de l’art contemporain. Ce
film, d’une durée de 30 minutes, sera diffusé à l’entrée de l’usine, mais aussi
visible en ligne sur notre site Internet, quelques jours avant le vernissage.
Nous enverrons le lien à tous les contacts de notre base de données. C’est
un moyen pour nous d’atteindre une plus grande audience.
En ce qui concerne le prix des œuvres, pouvez-vous nous donner
une échelle des tarifs pratiqués à Art Rotterdam ?
Même si Art Rotterdam présente quelques noms établis sur la scène
artistique, la foire propose essentiellement les œuvres de jeunes artistes.
La grande majorité des pièces sont affichées à un prix inférieur à 10.000 €
et nous proposons aussi une section d’œuvres abordables et de multiples,
entre 100 et 2.000 €. Sachez que la scène artistique de notre pays se
caractérise par un petit groupe de grands collectionneurs et une majorité
de petits acheteurs.
Dupointdevueartistique,avez-vousconstatédenouvellestendances ?
J’observe un intérêt des artistes pour l’image cinématographique et aussi
un retour à la peinture figurative, avec une touche d’humour. Et puis, mais
cela est vrai depuis quelques années, on peut relever une approche très
multidisciplinaire de la création plastique. Les artistes travaillent à la fois le
dessin, la peinture, réalisent des installations ou de la vidéo. Je citerais en
exemple le travail de Chaïm Van Luit, que l’on retrouve à la fois avec une
vidéo dans la section Projection et avec une installation lumineuse dans
la sélection New Art.
Pouvez-vous nous parler des nouveautés de cette édition 2017 ?
Nous proposons pour la première fois une section Open Air, avec dix
sculptures ou installations à l’extérieur de l’usine Van Nelle. Il y aura
notamment une pièce sonore de Susan Philipsz, et la Borzo Gallery
présentera le travail de Ronald de Bloeme, qui a conçu un impressionnant
panneaudehuitmètrespartrois,autourdesélectionsetlasituationpolitique
dans notre pays. L’artiste retravaille des affiches politiques qu’il transforme
en une grande œuvre abstraite. Parmi les autres nouveautés, cette année,
un prix créé par une compagnie d’assurance sera décerné. Le NN Group
ArtAward, qui sera remis le jour de l’ouverture de la foire, récompensera un
jeuneartisteformédansunegrandeécoledupays.Beaucoupdeplasticiens
sont issus de ces institutions très renommées que sont la Rijksakademie
et De Ateliers à Amsterdam, la Van Eyck Academie de Maastricht ou
le Piet Zwart Institute de Rotterdam, qui attirent au-delà de notre pays.
Par exemple, la Rijksakademie accueille une majorité d’étudiants
étrangers. Le jury choisira le lauréat parmi une présélection de quatre
nominés. Le prix est doté d’un montant de 10.000 € et une œuvre du
lauréat sera achetée pour rejoindre la collection du groupe NN.
Pour conclure, quels sont les artistes présentés à Art Rotterdam ces
dernières années qui ont émergé sur la scène internationale ?
Je citerais l’Américain Ryan Trecartin, que nous avons présenté il y a
cinq ans et qui depuis a bénéficié de grandes expositions, notamment au
Musée d’art moderne de Paris et à la Biennale de Venise. Il y a également
le Colombien Oscar Murillo, qui avait été exposé dernièrement à la foire
par la galerie londonienne Carlos/Ishikawa. Depuis, Murillo réalise une très
belle carrière internationale et les prix de ses œuvres se sont envolés.
Art Rotterdam
Du 9 au 12 février. Van Nellefabriek.
Van Nelleweg 1, Rotterdam, Pays-Bas. www.artrotterdam.com
FOCUS
25 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
Art Rotterdam.
Courtoisie Geert Broertjes
Art Rotterdam
[ 26 Art Media Agency – 27 janvier 2017
[ FOIRES/BIENNALES
BIENNALES_________________________________
L’eau, cheval de bataille de Kader Attia pour la Biennale de Charjah
Les 17 et 18 janvier, la biennale de Charjah accueillait son premier
« projet » pour 2017. Il s’agissait d’une conférence délocalisée à Dakar
(Sénégal) et supervisée par l’artiste français Kader Attia. Le lauréat du prix
Marcel Duchamp 2016 a donc invité une vingtaine d’intervenants (artistes,
poètes, scientifiques, historiens, architectes, etc.) à discourir sur le thème
de l’eau. Le symposium avait ainsi pour titre « Vive L’Indépendance de
L’Eau », un crédo à la fois poétique, politique et surréaliste. Prochaine
étape pour la biennale, le 10 mars avec l’ouverture du premier « acte » de
l’exposition sur le site de Charjah (Émirats arabes unis) qui réunira plus de
60 artistes, avant un second qui se tiendra lui à Beyrouth.
Cinq artistes pour les Émirats arabes unis à Venise
Le commissaire d’exposition Hammad Nasar, en charge du pavillon
émirati pour la biennale de Venise, a annoncé les quelque 5 artistes qui
représenteront le pays cette année. Vikram Divecha (installations vidéos),
Sara Al Haddad (installations textiles), Nujoom Alghanem (poésie et
vidéo), Lantian Xie (dessins, installations) et Mohamed Yousif (sculptures).
La présentation sera intitulée « Rock, Paper, Scissors: Positions in Play »
et se concentrera – comme le titre l’indique – sur la place du jeu dans l’art.
La prochaine édition de la Biennale de Venise se tiendra du 10 mai au
26 novembre 2017.
« An Atlas of Mirror » jusqu’au 26 février
Démarrée le 27 octobre 2016, la biennale de Singapour se tient encore
jusqu’au 26 février de cette année. Rassemblant 63 artistes et collectifs
venant de 19 pays d’Asie du Sud-Est. Organisée en 9 sous-thèmes sous
la bannière « An Atlas of Mirror », les expositions ont lieu dans 8 espaces
autour de la ville dont deux principaux : le Singapore Art Museum et
SAM at 8Q – une annexe de l’institution. L’événement est supervisé
conjointement par le musée des arts de Singapour qui fournit l’essentiel de
l’équipe curatoriale, ainsi que le National Art Council.
La plus petite biennale du monde
S’ajoute au calendrier déjà bien rempli des festivals et biennales, la plus
petite – et peut-être la plus intéressante – biennale du monde. Située sur
l’îlette de La Biche, en Guadeloupe, cette première édition est placée sous
le commissariat d’Alex Urso et Maess Anand. Elle accueillera 14 artistes
dont les deux curateurs et, parmi eux, beaucoup de représentants
polonais. Tout semble particulièrement bienvenu dans cet événement,
jusqu’à son adresse : Grand cul de sac marin, 97115 Guadeloupe. La
Biennale de La Biche est ouverte depuis le 6 janvier 2017. Aucune date
de fin n’est pour l’instant fixée.
Une artiste de 90 ans pour représenter la Roumanie à la Biennale de Venise
La Roumanie a choisi son représentant pour la Biennale de Venise 2017. Il
s’agira de l’artiste Geta Brătescu, née en 1926. Celle-ci a été sélectionnée
sur son projet Geta Brătescu – Appearances conçu avec Magda Radu,
commissaire d’exposition au musée national d’art contemporain de
Bucarest, à qui a été confiée la supervision du pavillon. Geta Brătescu est
par ailleurs directrice artistique du magazine critique Secolul 21. Il s’agit de
la troisième participation de l’artiste à la Biennale de Venise. Elle avait en
effet été sélectionnée pour la manifestation en 1960 puis il y 4 ans où elle
exposait dans le pavillon central. Son œuvre a également été présentée
lors d’une rétrospective en 2015 à la Tate Liverpool ou à la Kunsthalle
d’Hambourg l’année dernière. Geta Brătescu a fait l’objet de plus de
75 expositions, dont une quinzaine monographique. Elle est représentée
par les galeries Barbara Weiss à Berlin et Ivan à Bucarest.
FOIRES_____________________________________
Le Winter Antiques Show 2017 à New York
La foire d’antiquité d’hiver a ouvert ses portes le 19 janvier pour sa
63e
 édition et accueille pour l’occasion 70 exposants venant du monde
entier. 160 experts américains et européens ont été mobilisés pour assurer
le vetting de cette édition. Cette année, l’événement présente en outre
des œuvres du Abby Aldrich Rockefeller Folk Art Museum de Williamsburg
(Virginie) à l’occasion des 60 ans de l’institution. Le Winter Antiques Show
est accessible jusqu’au 29 janvier sur Park Avenue à New York.
Contemporary Instanbul en septembre
La 12e
 édition de Contemporary Istanbul, la grande foire turque d’art
contemporain, n’aura pas lieu en novembre, mais bien mi-septembre pour
coïncider avec la Biennale d’Instanbul. Les deux événements seront réunis
sous la bannière « Istanbul Art Week », à laquelle d’autres manifestations
publiques et privées devraient se rattacher. Alors qu’il s’agit de la première
édition soutenue par le gouvernement local, l’esprit de ce regroupement
est de contrecarrer les dernières vagues de terrorisme qui ont secoué la
Turquie en organisant une semaine entièrement dédiée à l’art, à même
de faire venir un public international d’amateurs et de collectionneurs.
Contemporary Istanbul se tiendra donc du 13 au 17 septembre 2017. Il
s’agira de la première édition supervisée par Kamiar Maleki, fils du couple
de collectionneurs Fatima et Eskandar Maleki.
Courtoisie Singapore Art Museum
27 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
]FOIRES/BIENNALES
FESTIVAL___________________________________
Le festival international d’art de Nanjing jusqu’au 12 février
En parallèle de la biennale de Shanghai, Nanjing (une heure de route
depuis la capitale économique) organise la troisième édition de son
festival international d’art (NJIAF). Commissionnée par Lü Peng et Letizia
Ragaglia, cette édition intitulée « HISTORICODE: Scarcity and Supply »
déménage du Nanjing International Exhibition Center pour le musée
de Baijia Lake. « Le thème de cette édition ne cherche pas à proposer
une direction unique pour l’art, mais plutôt de résoudre les problèmes
historiques et pratiques de l’art depuis les années 1990 » explique
Lü Peng. Organisé et financé par la société commerciale Baija Lake
International Culture Investment Group, le festival cherche à développer
un écosystème créatif sur la ville de Nanjing.
TRIENNALE_________________________________
Vincent Honoré à la tête de la prochaine triennale de la Baltique
Pour la première édition, en 2018, la prochaine triennale de la Baltique
sera coorganisée par trois institutions représentant trois pays : le
Contemporary Art Centre (CAC) de Vilnius, capitale de la Lituanie, kim?
à Riga en Lettonie et le Centre for Contemporary Arts (CCAE) pour
l’Estonie. L’événement sera conjointement accessible sur les trois pays
baltes. Vincent Honoré a été sélectionné par les directeurs des trois
institutions. Il a été curateur au Palais de Tokyo de 2001 à 2004 avant de
rejoindre la Tate Modern de 2004 à 2007. Depuis sa création en 2007, il
est directeur de la David RobertsArts Foundation à Londres. « La triennale
de la Baltique est un des festivals d’art parmi les plus expérimentaux. […]
Je suis très heureux d’avoir été sélectionné comme commissaire de cette
13e
 édition. Je suis impatient d’entamer cette recherche collective qui
verra infiltrations, décalages et hybridations acceptées comme formes de
production artistique valides. » a-t-il déclaré.
Installation de Karolina Bielawska.
Courtoisie Biennale de La Biche 2017
[ 28 Art Media Agency – 27 janvier 2017
[ MAISONS DE VENTES
Rythme Couleur, Sonia Delaunay. DR
RESSOURCES HUMAINES____________________
Brooke Lampley rejoint Sotheby’s à New York
Brooke Lampley va quitter son poste de directrice du département
impressionniste et moderne de Christie’s New York où elle travaillait
depuis 13 ans. Elle rejoindra début 2018 la maison Sotheby’s comme vice-
présidente du département des beaux-arts à New York. Brooke Lampley
avait plus tôt dans sa carrière été assistante-curatrice à la Nationale
Gallery of Art entre 2004 et 2005 et au Hirshhorn Museum and Sculpture
garden entre 2002 et 2003. Elle est diplômée de Yale et de Havard.
RECORD___________________________________
Un record mondial pour une planche d’Uderzo chez Sotheby’s Paris
AParis,le21 janvierdernier,lorsdelaventedeBandeDessinéedeSotheby’s
Paris, une planche extraite de l’album du Devin, exécuté par le dessinateur
d’Astérix, Albert Uderzo, a réalisé une vente record de 319.500 €. Elle avait
été offerte et dédicacée par Uderzo en 1975 à l’assistante de direction de
son éditeur allemand. Le découpage de la narration et la mise en scène
expriment tout l’humour du dessinateur. Il faut voir la case où Idéfix bondit
se cacher dans les braies d’Obélix et dans la suivante, où la colère se lit
jusque dans le déplacement d’air, le lettrage et l’apparence du phylactère.
À LA HAUSSE !______________________________
La vente d’hiver d’Artcurial au Yacht Club de Monaco totalise 5.560.280 €
C’est la deuxième fois qu’Artcurial réunissait des acheteurs monégasques
et internationaux, au sein du prestigieux Yacht Club de Monaco, pour
une semaine de ventes dédiée aux objets de collection les plus luxueux :
joaillerie, horlogerie de collection… Du 19 au 21 janvier, les trois ventes,
dirigées par François Tajan, ont totalisé 5.560.280 €. Elles réalisent une
progression de 30 % par rapport à la première session hivernale de 2016.
Le top lot en joaillerie est une bague Buccellati avec un dôme en or gris
ornée d’un diamant de taille émeraude de 15,40 ct, adjugée frais inclus
346.300 €. Le top lot en horlogerie de collection est une montre de poche
Rolex (vers 1968), vendue 109.200 €. Le top lot de la collection Hermès
est un sac Birkin Himalaya, de 30 cm, en crocodile mat blanc datant
de 2016. Il a été vendu 78.000 € frais inclus. « Les collectionneurs sont à la
recherche de pièces rares et en parfait état. Notre stratégie d’estimations
raisonnables, dans un marché ultra compétitif s’avère efficace et permets
d’atteindre des prix de référence », a déclaré dans un communiqué
Pénélope Blanckaert, Directrice Hermès Vintage & FashionArts d’ Artcurial.
750 nouvelles maisons de vente et galeries en plus pour Invaluable
Invaluable, la plus grande plateforme de ventes aux enchères en ligne
pour les beaux-arts, les antiquités et les objets de collection, a annoncé
de fortes ventes en 2016, malgré un marché mondialement difficile. Elle a
par ailleurs ajouté plus de 750 nouvelles maisons de ventes et de galeries
d’art à son écurie. Parmi les premières, citons Phillips, RM Sotheby’s,
Coys, Vanderkindere et Worldwide Auctioneers. Du côté des marchands,
Acquavella Galleries, Galeries Adelson, Galerie Barbara Krakow,
Gerald Peters Gallery et Paul Kasmin Gallery font leur entrée. En 2016,
Invaluable est devenu le sponsor de TEFAF New York Fall en octobre et
restera un sponsor de TEFAF Maastricht en mars 2017 et de TEFAF New
York Spring en mai 2017. La société a également annoncé que l’ancien
président-directeur général et président de Sotheby’s, William F. Ruprecht,
assumerait les fonctions de président et de membre inaugural du conseil
consultatif d’Invaluable. Par ailleurs, le PDG Rob Weisberg a également
été nommé pour la deuxième année consécutive comme finaliste pour le
classement 2016 d’Ernst & Young.
EXPO______________________________________
Une exposition autour du tailleur de Picasso, Michel Sapone, chez Christie’s
Du 1er
au 10 février, les départements d’art moderne et contemporain de
Christie’s France présentent une exposition autour de l’histoire de la famille
de Michel Sapone, qui fait l’objet du nouveau livre de Luca Masia, Le
tailleur de Picasso. Tudor Davies et Paul Nyzam, en charge de l’exposition,
ont ainsi commenté l’exposition en disant : « De la première rencontre
entre Michel Sapone et Pablo Picasso dans les années d’après-guerre
jusqu’à l’ouverture de la galerie Sapone en 1972, cette saga familiale
nous rappelle une époque du marché de l’art où les relations étaient
essentiellement fondées sur l’amitié et le respect mutuel que se portaient
les artistes, les galeristes et les collectionneurs. » L’exposition comprendra
une centaine d’œuvres, documents et photographies d’archives.
À VENIR____________________________________
Jules Verne sous les feux de la rampe à Drouot
À Drouot, le 1er
 mars prochain, la maison Boisgirard - Antonini organise
la dispersion de l’une des dernières grandes collections autour de Jules
Verne. Un dessin préparatoire original de la carte de L’Île mystérieuse, un
ensemble de photographies originales de l’écrivain et de sa famille, des
lettres personnelles, des originaux brochés de ses romans, des tirages
inédits sur grand papier forment le cœur de cette vente. On peut noter
également des cartonnages rares, dont deux plats spéciaux de L’Île
mystérieuse en français et espagnol, des lavis et des gouaches, des
gravures originales, des affiches Hetzel à divers états d’avancement, des
affiches de théâtre polychromes, etc.
3 manuscrits de Rimbaud en vente chez Sotheby’s Paris
La vente du 8 février prochain chez Sotheby’s à Paris offrira des livres
anciens de médecine, de sciences naturelles et de littérature. La partie
dédiée aux XIXe
et XXe
 siècles sera consacrée à la littérature, aux livres
d’artistes et aux correspondances d’artistes. Trois manuscrits de Rimbaud
seront à cette occasion mis aux enchères. Les 7 dessins de Plaisirs du
jeune âge (1865) ont été estimés entre 100.000 et 150.000 €. D’une
estimation plus faible, mais néanmoins important Les Caractères de
Théophraste (1870), ouvrage proposé entre 8.000 et 12.000 €, évoque les
années de jeunesse du poète. Il s’agit du livre reçu comme « un avant
prix officieux » avant le 1er
 prix d’excellence qui lui sera décerné en 1870,
précise le catalogue de vente. Estimé entre 200.000 et 300.000 €, le
manuscrit du poème La rivière de Cassis (juin ou juillet 1872) est pour sa
part la vedette de cette vacation.
29 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com
]MAISONS DE VENTES
Astérix : Le Devin, planche 6. Albert Uderzo. © Éditions Albert René. Goscinny. Uderzo
[ 30 Art Media Agency – 27 janvier 2017
[ GALERIES
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254
9 septembre 2016
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Réseaux sociaux et art contemporain : le kit de survie

  • 1. 272 27 janvier 2017 NEWSLETTER RÉSEAUX SOCIAUX ET ART CONTEMPORAIN : LE KIT DE SURVIE
  • 2. [SOMMAIRE Art Rotterdam. Courtoisie Geert Broertjes Courtoisie Jean-Michel Othoniel Art Media Agency (AMA) est éditée par la société A&F Markets, SARL au capital de 40.000 EUR, RCS Paris n°530 512 788. 267 rue Lecourbe, F-75015 Paris, France. Directeur de la publication : Pierre Naquin - Rédacteur en chef : Gilles Picard - Maquette : Marie Bruschi - Conception graphique : Sophie Josse. Ont collaboré à ce numéro : Myriam Boutoulle, Marie Bruschi, Fui Lee, Jeanne Ménard, Pierre Naquin, Mathieu Oui, Gilles Picard, Juliette Soulez. CPPAP : 0116 W 92159 - Contact : dropbox@artmediaagency.com - +33 (0) 1 75 43 67 20 - Diffusion : 200.000+ abonnés numériques. © ADAGP, Paris 2017 pour les œuvres de ses membres. - Couverture : Art Rotterdam. Courtoisie Geert Broertjes.
  • 3. GRAND ANGLE Réseaux Sociaux 4 En bref 8 INTERVIEW Louis-Antoine Prat 10 Artistes 16 Musées 18 Galeries 20 FOCUS Art Rotterdam 22 Foires/Biennales 26 Maisons de ventes 28 Le comte Mathieu-Louis Molé (1834), Jean-Auguste-Dominique Ingres. © 2017 Musée du Louvre. Harry Bréjat
  • 5. 5 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com Facebook, Twitter, Instagram… Les réseaux sociaux bruissent de mille échos aussitôt amplifiés, partagés, commentés… Bavards, ils sont les miroirs complaisants de nos égos. Le jeune artiste italien Filippo Minelli ne s’y est pas trompé, qui a illustré le réseau Twitter non pas avec son logo représentant un oiseau gazouillant (to tweet signifie « gazouiller », mais aussi « jacasser »), mais avec un élevage de dindons en batterie, dans sa série Contradictions… À l’heure du « personal branding » (action de développer sa marque personnelle), il est pourtant difficile de passer à côté de ce formidable essor des médias sociaux, qui a vu le nombre d’utilisateurs actifs de Facebook atteindre 1,71 milliard en juin 2016 (1,57 milliard sur mobile) et 500 millions sur Instagram. Cinq cents millions d’« instagramers » ? Et moi, et moi, et moi ? Les médias sociaux étant un mal nécessaire, autant en tirer le meilleur parti. Le professionnel de l’art contemporain ne doit pas demeurer en reste face à ce phénomène. Critique d’art, fondatrice de l’Observatoire du Web social dans l’art contemporain et auteur du livre Les Médias sociaux à l’usage des artistes (éditions Thémistocle, 2014), Alexia Guggémos pointe le retard des galeries françaises d’art contemporain sur les réseaux sociaux, avec 67 % de présence sur Facebook contre près de 100 % aux États-Unis, tandis que seuls 33 % des plasticiens, photographes et designers français utilisent Instagram (Cartographie de présences du marché de l’art français sur les réseaux sociaux en 2016). Pourtant, le réseau social de partage d’images et de vidéos s’affirme comme le média de prédilection de tous les acteurs du marché de l’art en 2016 : « L’utilisation d’Instagram dans le monde de l’art atteint 16 % depuis 2015, et atteint 17 % parmi les plus jeunes acheteurs d’art en ligne », note le rapport Hiscox 2016 sur le marché de l’art en ligne. Avant de préciser : « Facebook et Instagram demeurent les réseaux sociaux préférés ces deux dernières années. Cependant, Instagram a vu sa popularité grimper en flèche, passant d’un taux d’utilisation de 34 à 48 % en un an seulement. La tendance est identique chez les jeunes acheteurs : 65 % ont déclaré utiliser le plus souvent Instagram pour leurs recherches liées à l’art (contre 48 % en 2015) ». Instagram, un espace d’expression Outil de promotion et de communication par l’image, Instagram est investi par de nombreux artistes français. Xavier Veilhan montre au fil de photos énigmatiques son work in progress dans son atelier, Thomas Lélu publie régulièrement ses collages burlesques et ses détournements de couverture de livres, Jean-Michel Othoniel présente ses œuvres colorées in situ… Avec moins de 10.000 abonnés, ils sont loin derrière l’artiste islandais Olafur Eliasson (143.000 abonnés), qui met en ligne des vidéos de ses installations, et le directeur de la Serpentine Gallery Hans Ulrich Obrist (147.000 abonnés), qui expose des post-it manuscrits et des croquis d’artistes à la manière d’un curateur. Tirer parti de ce medium comme un espace d’expression à part entière RÉSEAUX SOCIAUX ET ART CONTEMPORAIN : LE KIT DE SURVIE Services de microblogage, interfaces de mise en relation en temps réel, applications géolocalisées… Les médias sociaux à l’usage des galeristes, des artistes et des collectionneurs sont à la manœuvre. Une plongée dans la communauté virtuelle. Twitter (2010), Filippo Minelli. © Filippo Minelli
  • 6. [ 6 Art Media Agency – 27 janvier 2017 est un véritable enjeu pour de jeunes artistes, tel Nicolas Lefebvre qui se met en scène et publie sur son mur des dessins jouant sur la verticalité de la navigation et la découpe de l’image en séquences. Il a été le lauréat de la première Art Students Week en mars 2016, qui invitait les étudiants des écoles d’art françaises à se faire connaître en publiant leurs travaux d’ateliers sur Instagram avec le hashtag (ou mot-dièse) #artstudentweek. La prochaine édition de cette manifestation initiée par Alexia Guggémos avec la collaboration de membres de l’AICA (Association internationale des critiques d’art) aura lieu du 20 au 26 mars 2017. L’outil de microblogage Twitter, avec ses 313 millions d’utilisateurs actifs en juin 2016, n’est pas en reste dans le milieu de l’art contemporain. Il permet de se tenir informé de l’actualité des artistes, galeries, musées, maisons de ventes, foires (dont la FIAC) et des organismes tels que le Comité Professionnel des Galeries d’Art ou le CIPAC (Fédération des professionnels de l’art contemporain). Quand au réseau professionnel Linkedin (106 millions d’utilisateurs actifs), il est indispensable pour participer à des groupes spécialisés dans l’art contemporain, afin de donner une visibilité à son activité et d’échanger avec des acteurs internationaux du monde de l’art. Témoins le Contemporary Art nertwork group, qui réunit près de 20.000 membres, Art Collecting Network (plus de 56.000 membres) ou encore le Museum & Art Galleries (près de 80.000). Facebook pour le monde de l’art Un phénomène récent a vu la multiplication des réseaux sociaux spécialisés dans l’art. Inviter ses amis, échanger ses impressions sur un artiste, recommander et donner son avis sur des expositions, constituer une « communauté » de personnes partageant les mêmes centres d’intérêt est l’objet de ces sites web 2.0. Le site français Exponaute avait ouvert le bal en 2010 sur le modèle d’Allociné, permettant de découvrir et de choisir les meilleures expositions du moment, en lisant les critiques de la presse spécialisée et de ses membres. Six ans plus tard, le « premier site de recommandations » sur les expositions est toujours là, mais privé des extraits de presse et avec peu d’avis d’« amis ». En revanche, Exponaute s’est doté d’un magazine en ligne, de réseaux Facebook et Twitter, et d’une boutique de produits dérivés… Lancé en 2010, le réseau d’amis de la collection privée d’art contemporain de Chiara et Steve Rosenblum, à Paris (Rosenblum Collection & Friends, qui invitait ses membres à des visites privées et à des débats avec les artistes de la collection), est en sommeil. Plus actif que jamais, 4art.com – à l’origine réseau social du magazine d’art contemporain britannique ArtReview – réunit une « communauté » internationale de plus de 35.000 artistes, critiques d’art, curateurs et professionnels de l’art répartis dans des groupes (installation, art, video artists, bio-art…). Le « social networking site for the art world » permet aux artistes de présenter leurs œuvres (photos, vidéos et audio), aux galeristes de promouvoir leurs expositions, et à l’ensemble des membres d’échanger, débattre, et être informé des résidences, appels à projets et concours. Dernier-né lancé en juin dernier et doté d’une application sur iOS, le site ArtAttack se présente comme « the first mobile social network for art e-commerce ». Orienté vers l’art émergent, la plateforme propose aux jeunes artistes d’exposer leur travail en ligne afin d’encourager les acheteurs à acquérir leurs créations sur le site. L’application présente les œuvres à la manière d’Instagram, avec ses boutons « like » et la possibilité d’ajouter un commentaire, mais avec un élément supplémentaire : une notice complète et le prix. Le réseau de partage et de vente sera rejoint en novembre par Uart, « the social network for Art Lovers », qui mettra en relation galeries d’art, artistes émergents et amateurs via une interface géolocalisée, afin d’acquérir des œuvres de « moyenne gamme ». Pour l’amour de l’art, assurément. Courtoisie Xavier Veilhan
  • 7. 7 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com GRAND ANGLE Réseaux sociaux
  • 8. [ 8 Art Media Agency – 27 janvier 2017 [ NOMINATIONS_____________________________ Gonzalo Casals prend la direction du musée Leslie-Lohman Le musée d’art visuel géré par la Leslie-Lohman Gay Art Foundation a nommé son nouveau directeur : Gonzalo Casals, actuellement vice- président des programmes et de l’engagement communautaire chez Friends of the High Line ; il a par ailleurs été directeur adjoint de El Museo del Barrio. Gonzalo Casals enseigne l’administration des arts au Baruch College et la politique culturelle au Hunter College. Il prendra ses nouvelles fonctions le 6 mars prochain. « Quand je suis arrivé à New York, son paysage culturel riche et diversifié m’a aidé à comprendre ma vie d’immigrant latino transgenre et m’a connecté à des réseaux de personnes partageant les mêmes idées. Maintenant plus que jamais, les musées spécifiques comme le Leslie-Lohman ont de plus en plus de pertinence », a déclaré Gonzalo Casals. Celui-ci arrive au Leslie-Lohman alors que le musée a lancé son ambitieux projet d’agrandissement, qui doublera la superficie des espaces d’exposition. Stephanie Stebich à la tête du Smithsonian American Art Museum Selon le Washington Post, Stephanie Stebich sera la prochaine directrice du Smithsonian American Art Museum. Celle qui occupe actuellement le poste de directrice du Tacoma Art Museum succèdera ainsi à Elizabeth « Betsy » Broun, qui a pris sa retraite l’année dernière après avoir été en poste depuis 1989. Stebich prendra ses fonctions le 3 avril. Stephanie Stebich dirige le Tacoma Art Museum à Washington depuis 2005. Durant 12 ans, elle a dirigé les travaux de rénovation du musée dont l’espace d’exposition a doublé. Sous sa direction, la collection de l’institution s’est enrichie de quelque 2.000 objets ; elle a également levé 37 M$ pour le musée. Parmi les expositions 100 expositions qui se sont tenues sous l’aire Stebich figurent « Art AIDS America » et « Edvard Munch and the sea ». Avant de servir au Tacoma Art Museum, Stebich a travaillé au Minneapolis Institute of Arts et au Cleveland Museum of Art ; elle a été un membre du Musée Guggenheim. SOCIÉTÉ___________________________________ Mark Bradford réinsère des prisonniers à Venise Le peintre abstrait américain Mark Bradford s’est associé pendant six ans avec Rio Terà dei Pensieri, une coopérative sociale italienne à but non lucratif, afin de réintégrer les hommes et les femmes incarcérés à Venise en leur offrant des opportunités d’emploi. Intitulé « Process Collettivo », cette collaboration vise à faire mieux connaître les limites du système pénal. Mark Bradford propose de mettre en place une vitrine située dans le quartier Frari où les produits artisanaux fabriqués par les détenus seront vendus. Le projet coïncidera avec la 57e  Biennale de Venise au cours de laquelle Mark Bradford représente les États-Unis. Au pavillon américain, l’exposition « Tomorrow is Another Day » sera co-commissionnée par Christopher Bedford et Katy Siegel, directeur et commissaire principal à la programmation et à la recherche au Baltimore Museum of Art. Le projet de Mark Bradford englobera le « Process Collettivo ». DÉPART____________________________________ La directrice du San Jose Museum of Art part pour de nouvelles aventures Susan Krane quittera son poste de directrice du San Jose Museum of Art à la fin du mois pour revenir à ses recherches et ses projets d’ouvrages. Susan Sayre Batton, directrice adjointe, la remplacera par intérim tandis que le musée conduira une campagne de recrutement nationale. Sous la houlette de Susan Krane, l’institution a présenté des expositions itinérantes dont celle dédiée à Leo Villareal en 2010 présentée pour la première fois dans un cadre muséal. Il a aussi présenté « Dive Dive Deep: Eric Fischl and the Process of Painting » en 2012 et « Postdate: Photography and Inherited History in India » en 2015. Hildy Shandell, présidente du San Jose Museum of Art a déclaré : « Susan a rejoint le SJMA pendant la grande récession en 2008. Durant une période difficile pour les institutions artistiques, sa discipline budgétaire a permis de maintenir financièrement le musée sur pied et, même en période de disette, permettre au musée d’élargir de façon créative sa programmation publique, d’agrandir la collection permanente et de présenter des expositions ambitieuses reflétant la diversité, l’intelligence et l’enthousiasme de la communauté de la Silicon Valley. » RESTITUTION_______________________________ Une œuvre spoliée d’Anthony van Dyck rendue à sa propriétaire Selon The Art Newspaper, une peinture d’Anthony van Dyck spoliée par les nazis sera rendue à l’héritière de son propriétaire, par le fabricant allemand de nourriture Dr. Oetker. Le Portrait d’Adriaen Hendriksz Moens appartenait à Jacques Goudstikker, marchand d’art juif qui a fui les Pays- Bas en 1940 lors de l’invasion nazie. C’est le fonctionnaire Hermann Göring, fondateur de la Gestapo et commandant de la Luftwaffe, qui a récupéré l’œuvre. Après la guerre, la toile est rendue au gouvernement néerlandais, qui la revend à un marchand londonien de tableaux anciens. En 1956, la peinture est achetée à Londres par Rudolf August Oetker, décédé en 2007. Marei von Saher, la veuve du fils de Goudstikker et seule héritière du marchand, a déclaré : « C’est encourageant de voir des collections privées comme la collection Oetker suivre le droit chemin pour les victimes des nazis et leurs familles... J’espère que la restitution de cette œuvre conduira d’autres collections privées à agir de manière aussi responsable. » La compagnie Oetker avait annoncé en octobre dernier qu’ils avaient l’intention de chercher les héritiers pour les œuvres de sa collection d’entreprise et qu’ils avaient des raisons de croire qu’elles avaient été pillées par des nazis. Une peinture d’Hans Thoma a été récemment restituée à la famille du collectionneur juif Hedwig Ullmann, qui a été contraint de vendre la peinture avant de fuir les nazis en 1938. L’entreprise a identifié deux héritiers de plus pour la restitution. EN BREF Mark Bradford. Courtoisie Mark Bradford
  • 9. 9 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com ] WEB TV____________________________________ Une nouvelle plateforme télévisuelle pour l’art contemporain Le MAXXI — musée national des arts du XXIe  siècle —, qui est aussi une fondation italienne pour l’art contemporain, vient de lancer la JACK TV, une plateforme de web télévision dédiée à la promotion de l’art contemporain. JACK TV mettra en vedette des diffusions en direct, des contributions des blogueurs d’art et des contenus exclusifs. Trente institutions européennes se sont déjà ralliées au projet dont la Fondazione Romaeuropa et la galerie nationale d’art moderne et contemporain ou GNAM à Rome, le Museion de Bolzano, le EMST Musée national d’art contemporain d’Athènes ou encore le musée des arts appliqués de Vienne (MAK). CHEVELU___________________________________ Des timbres à l’effigie de David Bowie en Angleterre À partir du 17 mars, les Britanniques pourront utiliser des timbres à l’effigie de David Bowie. La Royal Mail lance une série en hommage au chanteur décédé en janvier 2016. Hunky Dory, Aladdin Sane et d’autres couvertures de disque apparaîtront sur six des 10 timbres. Les autres représentent Bowie lors de ses différents concerts dont la tournée de Ziggy Stardust, en 1972, et la tournée de Serious Moonlight, en 1983. On peut dès à présent commander les timbres sur site web du Royal Mail, ainsi que des souvenirs du chanteur comme ce jeu de timbres qui comprend un livret dont le texte est dû à Nicholas Pegg, un expert de Bowie. La poste britannique a déjà rendu hommage aux Beatles en 2010, et au Pink Floyd en 2015. RELATIONS INTERNATIONALES_______________ Le musée national des beaux-arts de La Havane refuse de prêter des œuvres au Bronx Museum Selon le New York Times, le musée national des beaux-arts de La Havane ne prêtera pas des œuvres de sa collection au Bronx Museum pour l’exposition « Wild Noise/Ruido Salvaje », qui devait être une manifestation collaborative entre les deux institutions. Une première partie avait pourtant eu lieu au musée national durant l’été 2015 avec un prêt de plus de 80 pièces de la collection permanente du Bronx Museum. Celui-ci prévoit maintenant d’exposer une soixantaine d’œuvres tirées de diverses collections privées et publiques. Quatre des membres de son conseil d’administration ont démissionné suite à des désaccords concernant l’orientation du musée, dirigée par Holly Block. Ce denier n’a pas confirmé si le prêt avait été arrêté en raison des craintes entourant la présidence Trump. « Nous n’avons pas eu un non de leur part, mais nous n’avons pas obtenu un oui final », a-t-il déclaré. Cette exposition a été repoussée à plusieurs reprises, par crainte de voir les œuvres d’art saisies par le gouvernement américain en réponse aux propriétés confisquées par Fidel Castro lors de sa prise de pouvoir en 1959. PRIX_______________________________________ Liz Waldner, lauréate de la première édition du prix Dorothea Tanning La Foundation for Contemporary Arts a récemment créé le prix Dorothea Tanning, grâce au don de 1 M$ de la Fondation Destina, qui gère la succession de l’artiste. Doté de 40.000 $, le prix rend hommage à l’artiste autodidacte et poète décédée en 2012 à l’âge de 101 ans. La poétesse Liz Waldner est la première lauréate de ce prix. Originaire du Mississippi, Waldner a obtenu son baccalauréat en mathématiques avant de recevoir sa maîtrise en beaux-arts de l’Iowa Writers’Workshop (atelier des écrivains de l’Iowa). Elle a publié son premier livre de poèmes, Homing Devices en 1988. Son deuxième livre, A Point Is That Which Has No Part (2000), a reçu le James Laughlin Award en 2000 et le Prix de Poésie de l’Iowa en 1999. Ses plus récentes collections de poèmes incluent Play (2009), Her Faithfulness (2016), et Big House, Little House (2016). BLACK LIST_________________________________ La liste noire du ministère sud-coréen de la Culture provoque la révolte Selon l’AFP, la ministre de la Culture sud-coréenne, Cho Yoon-sun, a été arrêtée la semaine dernière pour son implication dans la compilation de la liste de 10.000 artistes qui critiquaient le président de la Corée du Sud, Park Geun-hye. Peu de temps après sa détention, Cho a présenté sa démission au Premier ministre coréen Hwang Kyo-ahn. Cho est accusé d’avoir dressé cette liste afin que les artistes ne reçoivent pas de subventions gouvernementales et des investissements privés, bref pour les placer sous la surveillance de l’État. L’existence de cette liste noire a suscité l’indignation, car elle rappelle la politique du dictateur Park Chung- hee de 1961 à 1979, période durant laquelle la presse ainsi que l’industrie des arts et du divertissement ont été fortement censurées. Park Chung- hee était le père de Park Geun-hye. Le tribunal a également promulgué un mandat d’arrêt contre Kim Ki-choon, l’ancien chef d’état-major de Park, accusé d’avoir ordonné à Cho de dresser la liste des artistes. Y figurent la romancière Han Kang, gagnante du Man Booker Prize 2016, et le réalisateur Park Chan-wook, qui a remporté le Grand Prix au Festival de Cannes en 2004, connu en Occident pour son film Oldboy (2003). Beaucoup d’artistes mentionnés sur la liste ont exprimé leur soutien aux partis d’opposition et ont critiqué l’administration de Park ou de son défunt père, assassiné en 1979. EN BREF David Bowie. DR
  • 10. [INTERVIEW Cimetière et ruines envahies par les arbres (1826, détail), Carl Friedrich Lessing. Don des Amis du Louvre en 1999. © Erich Lessing
  • 11. 11 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com Louis-Antoine Prat a été élu à la présidence des Amis du Louvre en 2016, et succède à l’Académicien Marc Fumaroli qui présidait cette association depuis 1996. Par son rayonnement et l’ampleur de sa communauté, la Société des Amis du Louvre est la première association en France dédiée à l’accroissement des collections muséales. Dans le contexte économique actuel, où les subventions étatiques se font de plus en plus parcimonieuses, le mécénat incarne un levier collectif de plus en plus présent. Louis-Antoine Prat est auteur, enseignant à l’École du Louvre et spécialiste du dessin. Collectionneur passionné, il œuvre à présent en tant que président de la Société des Amis, dont il fait partie depuis 1979. Comment avez-vous cheminé jusqu’à la Société desAmis du Louvre ? Votre passion de collectionneur est-elle le ciment de ce parcours ? J’ai eu la chance de vivre dans l’art dès l’enfance. Ma mère m’emmenait au Louvre et mon père, amateur plus que collectionneur, a laissé derrière lui des tas d’œuvres très diverses. Après des études de lettres et Sciences-po, nous nous inscrivons avec mon épouse jusqu’en thèse à l’École du Louvre, animés d’un désir commun de mieux comprendre les œuvres parmi lesquelles nous vivions. Je suis devenu chargé de mission au département des arts graphiques il y a maintenant 40 ans. D’abord collaborateur scientifique, on m’a confié des commissariats d’expositions et rédactions d’inventaires. À la suite d’une vente immobilière et inspirés par les séminaires sur le dessin que nous avions suivi sur les bancs du Louvre, nous avons entamé une collection par des achats à Drouot et aux marchands. J’ai eu la chance d’être très lié aux spécialistes de l’époque – Jacques Thuillier, Pierre Rosenberg, Jacques Foucart, Jean- Pierre Cuzin – qui m’ont progressivement reconnu comme digne de leur confiance. En 1990, Pierre Rosenberg expose la collection aux États- Unis, puis au Louvre en 1995 – c’était la première fois qu’une collection privée était exposée au Louvre – où nous avons donné sous réserve d’usufruit un important nombre de dessins, chose que nous continuons de faire. Une exposition tournante a démarré à New York en 2004, organisée par Pierre Rosenberg, à Barcelone en 2007 et en 2010 à Sydney. Un projet pour l’année prochaine concerne Venise et le musée Correr, ainsi que la fondation Bemberg à Toulouse. Cette collection s’est limitée à une époque et à une école : l’histoire du dessin français entre 1600 et 1900 (que j’ai enseignée dix ans à l’École du Louvre), de Callot et Poussin à Seurat et Cézanne, donnant lieu à des publications d’ouvrages et corpus sur Poussin, David, Watteau, avec Rosenberg. Somme toute, une vie d’historien de l’art, d’amateur, de collectionneur, marquée très tôt par la présence de l’association des Amis du Louvre, alors beaucoup plus discrète et moins dynamique. En 1979, le président de l’époque, Jacques Dupont, grand collectionneur, m’a proposé d’entrer au conseil. J’ai par la suite occupé les postes de secrétaire général adjoint, secrétaire général, vice-président lorsque Marc Fumaroli était à la présidence, jusqu’à mon élection. LOUIS-ANTOINE PRAT : LA PASSION PARTAGÉE Depuis sa création en 1897, la Société des Amis du Louvre, association non subventionnée par l’État, contribue à l’enrichissement des collections du musée. Elle a acquis, grâce à la passion de plus de 60.000 membres, environ 800 chefs-d’œuvre au cours de son existence, dont elle a fait don au musée. Louis-Antoine Prat. © Jean-Claude Figenwald Comment résumeriez-vous vos buts, en deux mots ? Mes buts tiennent à deux choses : poursuivre et préserver. Poursuivre, car il s’agit d’une association très ancienne, dont les membres ont afflué ces dernières années. Lorsque j’ai connu l’association, elle comptait 10.000 membres, pour 60.000 aujourd’hui, ce qui représente des cotisations de 2 à 3 M€ par an. Celles-ci se joignent au budget annuel du Louvre pour les acquisitions et crédits de restauration, qui représente 20 % des entrées du musée, soit environ 8 M€ par an. Des Mécènes par milliers, catalogue sorti en 1997 à l’occasion du centenaire, résume ce florilège ; une autre publication à venir pour célébrer nos 120 ans d’existence reflètera le travail des 20 ans de mandat de Marc Fumaroli. Poursuivre cette politique, c’est essayer de fédérer le plus grand nombre de mécènes individuels. Cette grande aventure de mécénat collectif est le principal but de la Société. La dimension collective est capitale.
  • 12. [ 12 Art Media Agency – 27 janvier 2017 L’autre versant, préserver : il ne faut pas oublier que c’est une association, et il faut savoir conserver l’indépendance dans l’interdépendance. Nous dépendons du Louvre, qui nous a confié la gestion de toutes ses cartes d’entrées, par laquelle nous facilitons l’accès constant au musée. Il faut être à son écoute et l’aider, tout en marquant notre personnalité par une certaine politique d’achat, tributaire du hasard du marché. Nous avons dernièrement favorisé les bijoux de la couronne, l’argenterie du XVIIIe  siècle, des œuvres rares de maître, comme le tableau de David de l’époque de son exil à Bruxelles, le beau dessin de Watteau pour le centenaire, ou une statue égyptienne très rare du Moyen Empire. Nous tentons de « combler les trous » des collections. Lorsqu’une œuvre se présente en vente, il faut réagir très vite. Grâce à la capacité d’écoute et de réactivité de notre conseil, un achat peut se décider en 24 heures, contre des procédures d’acquisition en musée plus lourdes, de plusieurs mois. Les activités de la Société sont-elles devenues plurielles ? Notre action s’incarne effectivement par des réceptions festives, un enrichissement intellectuel, des acquisitions. Sébastien [Fumaroli, NDLR] a su nourrir cette optique de fédération des membres : il organise des voyages, conférences-visites spécifiquement faites pour certaines catégories de nos membres, des soirées parfois autour d’un événement festif, d’une pièce de théâtre ou d’un concert. On privilégie la catégorie la plus généreuse de bienfaiteurs, ne pouvant inviter les 60.000 membres. Il y a trois catégories de donateurs : adhérent, sociétaire et bienfaiteur, avec des niveaux de cotisations différentes : 80, 120, 1.000 €. Récemment, de grandes soirées d’honneur venaient remercier les grands donateurs qui sont administrateurs mécènes : Michel-David Weill et son épouse, Marc Ladreit de Lacharrière, membre de notre conseil, qui a financé des achats d’antiquités et la restauration du Gladiateur Borghèse. Dans le bulletin trimestriel, des accords croisés permettent un large panel d’offres. Des dîners spectacles sont l’occasion de faire venir un artiste au Louvre (concert de William Christie devant la Victoire de Samothrace en 2015). Nous avons soutenu récemment l’exposition Tessin, organisé des voyages avec les conservateurs sur le thème de l’exposition, financé un cocktail à l’Institut Suédois en l’honneur du département des arts graphiques, invité 400 membres à une projection en avant-première du film sur Jérôme Bosch, au cinéma Marignan. Cela fait partie de notre action de rayonnement. Nous avons une vision large de ce qu’est aimer et aider le Louvre. L’enrichissement du musée passe par des objets, mais aussi par une action de valorisation. Dernièrement, nous avons voté une dépense très importante destinée à la refonte de toutes les salles des objets d’art du XVIIIe  siècle. Nous avons chapeauté la réfection et la mise en scène de la chambre de parade du duc de Chevreuse, représentant 3 M€ sur trois ans. Récemment, nous avons planifié des visites et voté une aide pour faire participer des jeunes membres à des fouilles organisées près de Rome, en Étrurie, à Gabies. C’est un enrichissement intellectuel, les fouilles permettront de documenter des œuvres du Louvre, comme des achats de Napoléon ou des pièces de la collection Borghèse. Dans ce chapitre d’évolution et d’élargissement de notre politique de mécénat, il y a également le soutien à deux revues. Historiquement, la première est La Revue du Louvre, revue des musées de France, très scientifique sur les collections du musée, que nous finançons entièrement et donnons à nos bienfaiteurs qui reçoivent également cinq catalogues des expositions du Louvre. D’autre part, nous soutenons par un abonnement de tous nos membres la revue plus généraliste et moins savante, Grande Galerie, qui paraît quatre fois par an, tirée à présent à 50.000 exemplaires. Cette pure diffusion de connaissances s’inscrit dans une optique pédagogique. L’ami du Louvre peut être aussi bien le savant, l’amateur, le promeneur. Il aura envie de revenir si nous nous occupons de lui. Chambre de parade du duc de Chevreuse. © Frédéric Chaubin
  • 13. INTERVIEW 13 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com Louis-Antoine Prat
  • 14. INTERVIEW [ 14 Art Media Agency – 27 janvier 2017 Louis-Antoine Prat Six études de têtes (détail, 1717), Antoine Watteau. Don de la Société des Amis du Louvre en 1997. © Musée du Louvre. Martine Beck-Coppola
  • 15. 15 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com Quelles sont les cibles des projets de mécénat ? Nous n’avons pas de catégories ou de cibles particulières et commençons très jeunes, puisque l’on peut être ami du Louvre dès quatre ans, carte à offrir à ses enfants ou petits-enfants pour éveiller leur intérêt au musée. Nous sommes des mécènes par milliers et faisons appel à toutes les bonnes volontés. Comment se déterminent les acquisitions futures ? Y-a-t-il une veille informationnelle sur le marché de l’art ? Les Amis du Louvre n’ont pas de collection personnelle et les objets achetés rejoignent toujours le musée. C’est le hasard du marché, il faut se tenir au courant. C’est exactement la même attente que pour un collectionneur privé, assortie des mêmes écueils : l’ignorance de ce que proposera le marché demain. Lorsque les professionnels ont des objets susceptibles de nous intéresser, ils contactent la Société ou des conservateurs. Le conseil est composé de 32 membres élus par l’assemblée générale tous les quatre ans, qui élit le président et vote les acquisitions. Des référendums auprès de 60.000 membres seraient complexes et peu discrets. Le conseil est essentiellement composé d’amateurs et de mécènes, certains grands connaisseurs liés aux conservateurs et faisant directement des dons. Nous recevons aussi des legs pouvant être des portefeuilles d’actions ou une somme d’argent assortie de demande. Il y a quelques années, un membre nous a légué son garage et a demandé à ce qu’un tableau allemand qui manquait au Louvre soit acheté. C’est ainsi qu’un tableau de Lessing a rejoint les cimaises du Louvre ! Un couple de médecins nous a légué 4 M€, permettant l’achat du nœud de diamants de l’impératrice Eugénie exposé avec les bijoux de la Couronne. On achète pour tous les départements sans favoritisme, mais c’est plus difficile et rare pour les antiques, car les pays producteurs ont souvent un arsenal législatif empêchant l’exportation ; que ce soit en Italie où tout est notificato, en Mésopotamie où la guerre et les pillages opèrent, en Grèce… Comment se manifestent les contreparties ? Il n’y a pas de contrepartie similaire à celle survenue à Orsay récemment pour la grande donation du couple Hays, impliquant de grands aménagements. Le musée est toujours réticent à s’engager sur ces contreparties contraignantes, car il n’est pas extensible. AXA a par exemple contribué à l’achat du tableau trésor national Portrait du comte Mathieu-Louis Molé par Ingres — œuvre la plus chère jamais acquise par le Louvre — et a déduit 90 % des sommes versées et 5 % des dépenses de communication. Nous avons aidé à l’acquisition du Comte Molé et des pots à oilles (chefs-d’œuvre d’orfèvrerie XVIIIe ), trésor national. Les Amis du Louvre interviennent soit à titre individuel soit à titre collectif par un crédit voté par le conseil d’administration. Lorsque le Louvre souhaite acheter, nous pouvons l’aider financièrement ou s’associer au projet, mais le musée fait ses propres appels au mécénat d’entreprise et au crowdfunding, où les Amis interviennent à titre individuel. En tant que collectionneur, où vous situez-vous ? Cela m’est déjà arrivé d’être en concurrence, mais si je sais qu’une œuvre suscite l’intérêt d’un musée, je m’efface. Parfois avec regret ! Vous réalisez des préemptions en salles de ventes ? Si les conservateurs projettent l’acquisition d’un objet, le musée le préempte et se retourne vers nous pour le financement validé en amont par notre conseil. En tant qu’association, nous ne pouvons pas préempter directement. Je reviens sur le crowdfunding : très récemment, le musée du Louvre a sollicité une nouvelle fois le mécénat participatif, pour la campagne de restauration de la chapelle funéraire du mastaba d’Akhethétep, trésor de l’Égypte ancienne. L’objectif pour le 30 janvier 2017 est fixé à 500.000 €. MÉMO En devenant Ami du Louvre, vous participez à une œuvre de mécénat collectif et bénéficiez d’avan- tages, dont l’accès gratuit et prioritaire aux collec- tions et expositions du Musée pendant un an. Le bureau d’accueil des Amis du Louvre se situe sous la Pyramide, Paris Ier . www.amisdulouvre.fr
  • 16. [ 16 Art Media Agency – 27 janvier 2017 [ ARTISTES Comte de Snowdon. Photo AP CONSÉCRATION___________________________ Joel Meyerowitz reçoit le Leica Hall of Fame 2017 Le 18 janvier 2017, le photographe américain Joel Meyerowitz a reçu le Leica Hall of Fame, distinction récompensant l’ensemble de son œuvre. Il fait ainsi l’objet d’une exposition à la galerie située dans le siège de Leica à Wetzlar (centre-est de l’Allemagne, au nord de Francfort). Né en 1938 à New York, il étudie la peinture avant de devenir directeur artistique d’une agence de publicité qu’il quitte 1962. Il se consacre ensuite à la photographie humaniste dans la lignée de Robert Frank, Eugène Atget ou Henri Cartier-Bresson alternant noir et blanc et couleur avant de définitivement choisir cette dernière à partir de 1972. Joel Meyerowitz est le seul photographe avoir été admis sur le site des tours jumelles après le 11 septembre 2001. Auteur de 16 livres, il a déjà fait l’objet de plus de 130 expositions, dont près d’une cinquantaine monographiques. Pannaphan Yodmanee lauréate du 11e  Benesse Prize L’artiste thaïlandaise Pannaphan Yodmanee a reçu le 12 janvier le prix Benesse Prize. Celui-ci récompense un plasticien présent sur la biennale de Singapour. Historiquement, de 1995 à 2013, il couronnait un artiste de la Biennale de Venise travaillant la notion de bien-être (Benesse en latin). Pannaphan Yodmanee, jeune artiste née en 1988 à Nakhon Si Thammarat, gagne avec son installation monumentale Aftermath (2016), mêlant ruines, architecture apocalyptique et symbolique bouddhiste. Avec le Benesse Prize, ce sont 3.000.000 JPY (25.000 €) qu’elle obtient ainsi qu’une résidence au Benesse Art Site de Naoshima (Japon). À cette même occasion, on apprend que le Singapourien Zulkifle Mahmod a reçu le Soichiro Fukutake Prize pour son installation sonore Sonic Reflection. Soichiro Fukutake est le milliardaire japonais propriétaire et fondateur du BenesseArt Site. Le précédant vainqueur du Benesse Prize était le franco- albanien Anri Sala en 2013. Cinq artistes sélectionnés pour le Fourth Plinth sur Trafalgar Square Quatre artistes et un collectif ont été désignés finalistes de l’appel d’offres pour la commission du Fourth Plinth. Organisée tous les ans, celle-ci vise à placer une œuvre d’art contemporain sur le quatrième pilier qui entoure Trafalgar Square. Il s’agit d’une des commandes publiques les plus importantes et les plus visibles de Londres. Les artistes sélectionnés sont donc Damián Ortega, Huma Bhabha, Michael Rakowitz, Heather Phillipson et le collectif Media Collective. Damián Ortega propose High Way, une installation présentant un combi Volkswagen surplombé d’un échafaudage improbable ; Huma Bhabha, un totem semi-figuratif ; Michael Rakowitz, The Invisible Enemy Should Not Exist, un Lamassu (récemment détruit par l’État islamique) plutôt coloré ; Media Collective propose une cape d’empereur telle qu’elle aurait pu être dépeinte dans l’antiquité… mais sans personne pour la porter, cela donne The Emperor’s New Clothes. Enfin, Heather Phillipson présente elle une installation pop composée d’une mouche et d’un drone attirés par une cerise posée sur de la chantilly ; contactée par AMA, Heather Phillipson a déclaré « The END représente l’exubérance et le malaise. […] À travers les “yeux” du drone – qui fournira un flux vidéo live aux smartphones des visiteurs de Trafalgar Square – l’architecture et la faune environnante deviennent les participants d’un paysage à l’échelle décalée. Un paysage qui magnifie – jusque dans des proportions apocalyptiques – le banal, le cauchemardesque et notre cohabitation à d’autres formes de vie ». L’année dernière, c’est le très long pouce en bronze de David Shrigley qui avait été sélectionné. Les lauréats seront désignés en mars. Les cinq propositions sont visibles à la National Gallery jusqu’au 23 mars. DÉCÈS_____________________________________ Décès de l’ancien mari de la princesse Margaret Le Guardian rapporte que le Comte de Snowdon, ex-mari de la princesse Margaret, est décédé le 13 janvier à l’âge de 86 ans. NéAntonyArmstrong- Jones, il est déjà photographe de mode reconnu lorsqu’il rencontre la princesse qui deviendra son épouse en 1960. Il travailla pour Vogue, The Sunday Times, Telegraph Magazine jusque dans les années 1990. En 1995, il est nommé doyen du Royal College of Art. Il a fait l’objet d’une quinzaine d’expositions notamment à la National Portrait Gallery à laquelle il a fait don de 180 tirages originaux en 2014. Son fils, David Armstrong- Jones, est l’actuel président de Christie’s Londres. Moshe Gershuni décède à 80 ans L’artiste israélien Moshe Gershuni est mort le 22 janvier à l’âge de 80 ans. Son œuvre protéiforme fut successivement minimaliste avant de devenir plus descriptive et politiquement engagée. Il a fait l’objet de plus de 70 expositions, dont une douzaine monographiques ; la plus mémorablement étant probablement sa rétrospective de 2014 organisée par la Neue Nationalgalerie à Berlin, marquant les cinquante ans de relation diplomatique entre l’Allemagne et Israël. Il a également représenté son pays à la Biennale de Venise de 1980. En 2003, Moshe Gershuni remporta l’Israel Prize for Art qu’il refusa de venir récupérer, ce qui vaudra révocation du prix ; révocation qu’il combattra en justice, sans succès. Il était représenté par la galerie Givon à Tel-Aviv qui lui consacra 18 expositions dont 3 solo shows.
  • 17. 17 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com ]ARTISTES L’artiste dissident russe Piotr Pavlenski cherche l’asile politique en France Selon le New York Times, l’artiste russe Piotr Pavlenski est arrivé en France pour y obtenir l’asile politique. Cela fait suite à des accusations d’agression sexuelle portées à charge contre lui et sa compagne par une actrice dans un cinéma moscovite. Le couple prétend que les rapports étaient consentis et juge l’attaque politique. Piotr Pavlenski est connu pour ses performances choquantes lors desquelles il est capable de s’infliger des sévices importants. Il s’est ainsi cousu les lèves en 2012 pour protester contre l’arrestation des Pussy Riot, cloué les testicules sur la Place Rouge ou s’est enroulé nu avec du fil barbelé. Il s’est également sectionné le lobe d’une oreille en 2014 dans une performance intitulée Segregation. En 2015, Threat lui a valu un emprisonnement de 7 mois pour avoir mis le feu à la porte d’un local du FSB. L’honnêteté de Piotr Pavlenski est aujourd’hui discutée. Ainsi de nombreux soutiens habituels de l’artiste se rangent du côté de la comédienne victime. Piotr Pavlenski est arrivé en France accompagné de sa compagne Oksana Shalygina et de ses deux enfants à la mi-janvier. Il risque jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. POLITIQUE_________________________________ El Sexto sort de prison de haute sécurité Danilo Maldonado Machado a été libéré après deux mois d’incarcération sans motif. Il sort ainsi d’El Combinado del Este, une prison de haute sécurité où il avait été placé le 26 novembre dernier. Il avait déjà été arrêté pour ses performances à visées politiques dont La Ferme des animaux qui lui avait valu 10 mois de prison en 2015. L’arrestation de novembre – tout comme sa libération – n’a fait l’objet d’aucune communication ni explication. Une pétition sur change.org demandant sa relaxe avait recueilli plus de 13.000 signatures. Nouvelle série présidentielle pour Shepard Fairey Après avoir réalisé le portrait le plus connu du président Obama, OBEY réitère l’exercice avec sa nouvelle série intitulée We the People. Celle- ci, constituée de cinq posters, représente diverses minorités (femmes, Afro-Américains, natif-Américains, musulmans, homosexuels) en lutte contre le nouveau président « oppresseur ». Les affiches sont disponibles gratuitement en téléchargement sur le site de l’artiste. La série est initialement une commande de la fondation Amplifier qui – comme son nom l’indique – cherche à amplifier des mouvements populaires par l’utilisation de l’art et l’engagement communautaire. Joel Meyerowitz. DR
  • 18. [ 18 Art Media Agency – 27 janvier 2017 [ MUSÉES RESSOURCES HUMAINES____________________ Marcela Guerrero et Rujeko Hockley rejoignent le Whitney Museum Le Whitney Museum vient de recruter Marcela Guerrero et Rujeko Hockley comme assistantes-curatrices. Marcela Guerrero travaillait depuis 2014 comme commissaire d’exposition au Hammer Museum à Los Angeles. Elle participera, avec Cecilia Fajardo-Hill et Andrea Giunta, à la prochaine exposition du Hammer Museum « Radical Women: Latin American Art, 1960-1985 » en collaboration avec la Getty Foundation. Avant cela, elle a travaillé au musée des beaux-arts de Houston, comme coordinatrice des recherches pour l’International Center for the Arts of the Americas. Elle a également écrit pour des journaux, comme ArtNexus, Caribbean Intransit: TheArts Journal et Gulf Coast:AJournal of Literature and FineArts. Quant à Rujeko Hockley, elle a été assistante-curatrice au Brooklyn Museum ces 4 dernières années. Elle a contribué à l’organisation d’un certain nombre de programmes et d’expositions dont « Kehinde Wiley: A New Republic », « LaToya Ruby Frazier: A Haunted Capital » et « Tom Sachs: Boombox Retrospective, 1999-2016 ». Précédemment, Hockley avait été assistante- curatrice au Studio Museum à Halem ; elle a également travaillé au musée d’art contemporain de San Diego. Hockley a écrit aussi pour des journaux comme Aperture, Artforum et le San Francisco Arts Quarterly. Travis Chamberlain, nouveau directeur de Queer|Art Le commissaire associé des arts de la performance au New Museum de New York, Travis Chamberlain, vient d’être engagé au poste de directeur du Queer|Art, institution à but non lucratif qui soutient les artistes LGBTQ, fondée par le cinéaste Ira Sachs en 2009. Au New Museum, Chamberlain a apporté son soutien à un certain nombre d’artistes liés au mouvement LGBTQcommeIshmaelHouston-Jones,DennisCooper,KarenFinley,Julie Tolentino, Wu Tsang et Jennifer Monson. Il avait intégré le musée en 2007 comme coordinateur des programmes. Précédemment, Chamberlain a travaillé comme directeur artistique au Galapagos Art Space de Brooklyn. Démission du directeur du Museum of Arts and Design de New York Le directeur du Museum of Arts and Design de New York, l’Argentin Jorge Daniel Veneciano, démissionne après 5 mois de mandat. Diplômé de littérature, d’art et de théorie politique, il compte se consacrer à ses écrits, en particulier à son ouvrage sur la pertinence des institutions culturelles pour « garantir la civilité dans des temps d’incivilité ». Veneciano avait succédé à Glenn Adamson en octobre dernier. Précédemment, il avait dirigé le Museo del Barrio. Membre du conseil d’administration, Michele Cohen officiera comme directrice par intérim en attendant que le musée trouve un autre directeur. RESSOURCES HUMAINES____________________ Elena Ochoa Foster préside le Serpentine Gallery Council L’éditrice et commissaire d’exposition, fondatrice de Ivorypress, Elena Ochoa Foster, présidera le Serpentine Gallery Council. Consultante pour le Prix Pictet, elle est également membre du conseil des directeurs artistiques au Mutual Art Trust. Elena Ochoa Foster a été présidente du jury du prix Alt+1000 pour la photographie suisse, présidente du Tate International Council et membre du comité des directeurs de la Tate Foundation et de la Noguchi Foundation. Yana Peel et Hans Ulrich Obrist ont loué son expérience en disant qu’elle serait « l’ambassadrice idéale de (leurs) ambitions ». Le Serpentine Council est le cœur de la communauté des supporteurs et des amis de l’institution londonienne. RÉOUVERTURE______________________________ Réouverture du musée d’art islamique du Caire en Égypte Trois ans après l’attentat du musée d’art islamique du Caire, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a inauguré le 18 janvier dernier le nouveau bâtiment. La façade avait été détruite et l’explosion avait endommagé plus de 170 objets de la collection, l’une des plus importantes collections d’art islamique au monde. Plusieurs pays ont financé cette rénovation, dont les Émirats arabes unis qui y contribuent à hauteur de 8 M$. Cent soixante objets ont pu être restaurés et de nouvelles salles ont été conçues, permettant au musée une capacité d’exposition 3 fois plus grande. COLLECTE__________________________________ Des musées anglo-saxons collectent des objets de la Women March Selon The Art Newspaper, plusieurs organisations ont collecté pour leurs archives des banderoles, des pins, des chapeaux et des T-shirt ainsi que tout d’autres objets utilisés le 21 janvier dernier pendant la Women March contre l’investiture de DonaldTrump. Parmi elles, on compte le Bishopsgate Institute de Londres, la New-York Historical Society et le Smithsonian’s National Museum of American History de Washington. Initiées dans la capitale, ces manifestations ont été relayées par 600 marches de femmes dans le monde. Le but est de documenter ce moment historique. La New York Historical society a déjà intégré 20 objets des manifestations de New YorketdeWashingtonavecenplusquelquesœuvresd’artissuesdeVictory Garden, un collectif de femmes artistes basé à New York. Le Bishopsgate Institute a récupéré de 50 à 100 dépliants, signes et photographies. Quant aux curateurs du National Museum of American History, ils ont intégré des éléments utilisés à l’occasion de la campagne électorale de 2016. Enfin, le Special Collections Research Center des Temple Libraries a fait entrer dans ses collections divers éléments utilisés durant la manifestation de Philadelphie, à laquelle ont pris part 5000 personnes. DON_______________________________________ Un don d’œuvres de Jules Chéret au Milwaukee Art Museum Plus de 500 œuvres de l’affichiste Jules Chéret ont été données au Milwaukee Art Museum. Elles proviennent de la collection de Susee et James Wiechmann, en partie montrées lors de l’exposition « Posters of Pairs: Toulours-Lautrec and His Contemporaries » en 2012. Surnommé le père de l’affiche moderne, Chéret a eu une grande influence sur les artistes de son temps, comme Henri de Toulouse-Lautrec et Pierre Bonnard. Par ailleurs, le musée vient de nommer un nouveau curateur associé pour le dessin et les imprimés, Britany L. Salsbury, un ancien de la Rhode Island School of Design. Marcela Guerrero. Courtoisie Marcela Guerro
  • 19. 19 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com ] Women’s March Washington. DR
  • 20. [ 20 Art Media Agency – 27 janvier 2017 [ GALERIES CONTENTIEUX______________________________ 77 M$ exigés pour un deal qui n’a pas eu lieu… mais qui aurait pu ! Le marchand suisse Phoenix Ancient Art réclame 77 M$ au Getty Trust pour l’avoir écarté d’une affaire potentielle sur laquelle il agissait comme intermédiaire. La plainte déposée le 12 janvier au District sud de New York est très précise et très documentée. Comme le rapporte Artnet, celle-ci, de 38 pages, détaille le travail effectué par la galerie pour rapprocher le musée américain et la famille Torlonia, riche dynastie italienne d’origine française, qui souhaitait céder partie de ses quelque 600 sculptures romaines et grecques. Le deal, estimé entre 350 M$ et 550 M$, n’a pas eu lieu. Phoenix Ancient Art considère avoir été écarté de l’affaire avant sa conclusion malheureuse et que – de ce fait – elle a droit à réparation pour le travail effectué. Les objets sont maintenant propriété du gouvernement italien. NOMINATIONS_____________________________ Deux nouveaux directeurs pour la galerie Paula Cooper La galerie new-yorkaise Paula Cooper vient de recruter deux nouveaux directeurs à son organigramme : Lisa Cooley et Jay Gorney. La première supervisait son propre espace depuis huit ans, jusqu’à la fin de l’été 2016. De son côté, Jay Gorney a participé à plusieurs aventures à New York ; à commencer par sa propre galerie qu’il ouvrit en 1985 avant de s’associer avec John Lee et Karin Bravin pour inaugurer Gorney Bravin + Lee jusqu’en 2005 lorsqu’il rejoint Mitchell-Innes & Nash. Comme le précise Artnews, il quitta le marchand de Chelsea en 2013 pour devenir indépendant agissant pour plusieurs galeristes (Deborah Remington, Mathew Cerletty, Ray Johnson). La galerie Paula Cooper, fondée en 1968, représente successions et artistes principalement affiliés au conceptualisme et au minimalisme américain. FERMETURES________________________________ Fermeture de la galerie Joyce Yahouda à Montréal Joyce Yahouda de la galerie éponyme a choisi de fermer l’espace qu’elle occupait dans le Belgo, ce bâtiment accueillant une trentaine de marchands et studios d’artistes à Montréal. La cofondatrice de la revue HB met en avant des problèmes de coûts et une envie de défendre ses créateurs autrement. Elle représentait près de trente artistes locaux aux productions très variées. Il s’agit du troisième départ en trois ans pour le Belgo après la galerie Donald Browne en 2016 et Les Territoires en 2015. Yann Arthus Bertrand ferme son Atelier à Paris Le célèbre photographe de La Terre vue du Ciel avait ouvert son Atelier, rue de Seine à Paris, il y a un peu plus de trois ans. Il y présentait ses méthodes et son travail. Son équipe se montrait également disponible sur place pour répondre aux questions des passionnés et des acheteurs. Malheureusement, suite à des difficultés financières, l’Atelier a fermé ses portes en début d’année. Le lieu cherche désormais un repreneur afin d’assurer une stabilité économique à ses projets photographiques. La galerie Uptown Downtown a fermé ses portes La galerie Uptown Downtown, ouverte en 2015 à Rockwall dans le Texas, a fermé ses portes le 7 janvier dernier. Cela fait suite à la maladie de Richard Hoaglund, cofondateur de l’espace avec son épouse Betty Jean. Sur les deux années d’activité, la galerie a accueilli près de 3.500 personnes. Betty Jean Hoaglund va désormais siéger à la commission pour l’art public de la ville et espère faire progresser l’intérêt pour les arts de cette petite ville du nord du Texas. Éléphants dans le delta de Iokavango (Botswana), Yann Arthus Bertrand. Courtoisie Atelier Yann Arthus Bertrand
  • 21.
  • 23. 23 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com Dédiée à la scène émergente et aux jeunes talents de l’art contemporain, Art Rotterdam accueille une centaine de galeries néerlandaises et européennes. La foire est présente au sein de la fabrique Van Nelle, vaste bâtiment industriel de style moderniste, construit entre 1925 et 1931, et aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le directeur d’Art Rotterdam, Fons Hof, détaille pour Art Media Agency les spécificités de la foire et les nouveautés de l’édition 2017. Pouvez-vous nous présenter les temps forts d’Art Rotterdam ? Pour cette 18e  édition, nous attendons une centaine de galeries qui se répartissent entre la section principale et la section New Art. Art Rotterdam défend la scène nouvelle et émergente de l’art contemporain. Tout en restant à l’échelle européenne, son orientation est internationale. Le comité de sélection choisit les galeries sur la base de leur programmation et de leur orientation internationale. Celles-ci sont, pour la majorité, établies aux Pays-Bas, avec 40 % de participation étrangère pour la section principale et 20 % pour la partie New Art. La sélection de la section New Art, réservée aux galeries de moins de sept années d’existence, est confiée à Natasha Hoare, curatrice au Witte de With Center for Contemporary Art de Rotterdam. Dans les ateliers de l’usine Van Nelle, la section Intersection accueille pour la troisième année des installations et performances d’artistes ou portées par des structures non commerciales. Pour la cinquième année, le fonds Mondrian présentera l’exposition « Prospects & Concepts », autour du travail de 66 jeunes artistes qui ont reçu du fonds une aide en 2015. Le conservateur est Stijn Huijts, directeur du Bonnefanten Museum de Maastricht. Enfin, le choix de la section des vidéos, une douzaine retenue cette année, est réalisé par un groupe de commissaires et de collectionneurs. D’une année sur l’autre, les galeries participantes se renouvellent- elles beaucoup ? Les galeries néerlandaises, qui constituent le cœur de la foire, sont généralement présentes à chaque édition. Le renouvellement se fait plutôt du côté des participations étrangères. Certaines galeries ne viennent pas systématiquement. D’autres souhaitent participer afin d’être connectées avec le marché néerlandais ou belge. Dans la section New Art, je me réjouis de voir la présence de plusieurs jeunes galeries néerlandaises, comme Billytown, qui a ouvert en 2015, ou Cinnamon, inscrite cette année pour la deuxième fois. Cette section accueille également plusieurs jeunes stands britanniques et un français, il s’agit de la galerie 22,48 m2 . Quelle est la fréquentation et le public de la foire ? L’an dernier nous avons accueilli 26.500 visiteurs et nous comptons sur une fréquentation équivalente pour cette édition. C’est une petite foire, mais très active. Le public de collectionneurs et de professionnels est moitié néerlandais, moitié étranger, avec des visiteurs venus de Belgique, d’Allemagne et de France. Sur la fréquentation totale, on compte environ 20 % de visiteurs étrangers. FONS HOF : « ART ROTTERDAM, UNE PETITE FOIRE TRÈS ACTIVE » Direction les Pays-Bas pour la 18e  édition d’Art Rotterdam, qui se tiendra du 9 au 12 février prochains. Une vision internationale, une perspective européenne… Rencontre avec Fons Hof, directeur de la foire. Art Rotterdam. Courtoisie Geert Broertjes Une foire se distingue aussi par ses événements parallèles et son programme VIP. Quels seront les temps forts réservés aux collectionneurs ? Nous avons un programme très riche, de vernissages de galeries, d’expositions et de foires spécialisées sur le design ou la photo. Il y aura par exemple le vernissage d’une grande exposition sur le surréalisme, au musée Boijmans Van Beuningen. Le Kunsthal de Rotterdam inaugurera l’exposition « Digital: a symbiotic love affair » et présentera la collection de Hugo et Carla Brown, « Digital, Post Internet & Virtual Reality Art ». Nous accueillons aussi régulièrement des groupes de collectionneurs, par exemple les amis du Jeu de Paume ou du Palais de Tokyo, qui viennent presque chaque année. Nous leur proposons des dîners, des visites privées ou des visites d’ateliers. Cette année, l’Atelier Van Lieshout sera ouvert spécialement pendant la durée d’Art Rotterdam.
  • 24. [ 24 Art Media Agency – 27 janvier 2017 Comment arrivez-vous à toucher un public moins familier des grand- messes de l’art contemporain ? Nous renouvelons l’opération Citizen M cinéma, un film d’introduction à la foire réalisé par le critique d’art et auteur Hans den Hartog Jager. C’est une façon de permettre à des visiteurs peu au fait de l’art d’acquérir quelques clés et de remettre la foire en perspective dans l’histoire de l’art contemporain. Ce film, d’une durée de 30 minutes, sera diffusé à l’entrée de l’usine, mais aussi visible en ligne sur notre site Internet, quelques jours avant le vernissage. Nous enverrons le lien à tous les contacts de notre base de données. C’est un moyen pour nous d’atteindre une plus grande audience. En ce qui concerne le prix des œuvres, pouvez-vous nous donner une échelle des tarifs pratiqués à Art Rotterdam ? Même si Art Rotterdam présente quelques noms établis sur la scène artistique, la foire propose essentiellement les œuvres de jeunes artistes. La grande majorité des pièces sont affichées à un prix inférieur à 10.000 € et nous proposons aussi une section d’œuvres abordables et de multiples, entre 100 et 2.000 €. Sachez que la scène artistique de notre pays se caractérise par un petit groupe de grands collectionneurs et une majorité de petits acheteurs. Dupointdevueartistique,avez-vousconstatédenouvellestendances ? J’observe un intérêt des artistes pour l’image cinématographique et aussi un retour à la peinture figurative, avec une touche d’humour. Et puis, mais cela est vrai depuis quelques années, on peut relever une approche très multidisciplinaire de la création plastique. Les artistes travaillent à la fois le dessin, la peinture, réalisent des installations ou de la vidéo. Je citerais en exemple le travail de Chaïm Van Luit, que l’on retrouve à la fois avec une vidéo dans la section Projection et avec une installation lumineuse dans la sélection New Art. Pouvez-vous nous parler des nouveautés de cette édition 2017 ? Nous proposons pour la première fois une section Open Air, avec dix sculptures ou installations à l’extérieur de l’usine Van Nelle. Il y aura notamment une pièce sonore de Susan Philipsz, et la Borzo Gallery présentera le travail de Ronald de Bloeme, qui a conçu un impressionnant panneaudehuitmètrespartrois,autourdesélectionsetlasituationpolitique dans notre pays. L’artiste retravaille des affiches politiques qu’il transforme en une grande œuvre abstraite. Parmi les autres nouveautés, cette année, un prix créé par une compagnie d’assurance sera décerné. Le NN Group ArtAward, qui sera remis le jour de l’ouverture de la foire, récompensera un jeuneartisteformédansunegrandeécoledupays.Beaucoupdeplasticiens sont issus de ces institutions très renommées que sont la Rijksakademie et De Ateliers à Amsterdam, la Van Eyck Academie de Maastricht ou le Piet Zwart Institute de Rotterdam, qui attirent au-delà de notre pays. Par exemple, la Rijksakademie accueille une majorité d’étudiants étrangers. Le jury choisira le lauréat parmi une présélection de quatre nominés. Le prix est doté d’un montant de 10.000 € et une œuvre du lauréat sera achetée pour rejoindre la collection du groupe NN. Pour conclure, quels sont les artistes présentés à Art Rotterdam ces dernières années qui ont émergé sur la scène internationale ? Je citerais l’Américain Ryan Trecartin, que nous avons présenté il y a cinq ans et qui depuis a bénéficié de grandes expositions, notamment au Musée d’art moderne de Paris et à la Biennale de Venise. Il y a également le Colombien Oscar Murillo, qui avait été exposé dernièrement à la foire par la galerie londonienne Carlos/Ishikawa. Depuis, Murillo réalise une très belle carrière internationale et les prix de ses œuvres se sont envolés. Art Rotterdam Du 9 au 12 février. Van Nellefabriek. Van Nelleweg 1, Rotterdam, Pays-Bas. www.artrotterdam.com
  • 25. FOCUS 25 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com Art Rotterdam. Courtoisie Geert Broertjes Art Rotterdam
  • 26. [ 26 Art Media Agency – 27 janvier 2017 [ FOIRES/BIENNALES BIENNALES_________________________________ L’eau, cheval de bataille de Kader Attia pour la Biennale de Charjah Les 17 et 18 janvier, la biennale de Charjah accueillait son premier « projet » pour 2017. Il s’agissait d’une conférence délocalisée à Dakar (Sénégal) et supervisée par l’artiste français Kader Attia. Le lauréat du prix Marcel Duchamp 2016 a donc invité une vingtaine d’intervenants (artistes, poètes, scientifiques, historiens, architectes, etc.) à discourir sur le thème de l’eau. Le symposium avait ainsi pour titre « Vive L’Indépendance de L’Eau », un crédo à la fois poétique, politique et surréaliste. Prochaine étape pour la biennale, le 10 mars avec l’ouverture du premier « acte » de l’exposition sur le site de Charjah (Émirats arabes unis) qui réunira plus de 60 artistes, avant un second qui se tiendra lui à Beyrouth. Cinq artistes pour les Émirats arabes unis à Venise Le commissaire d’exposition Hammad Nasar, en charge du pavillon émirati pour la biennale de Venise, a annoncé les quelque 5 artistes qui représenteront le pays cette année. Vikram Divecha (installations vidéos), Sara Al Haddad (installations textiles), Nujoom Alghanem (poésie et vidéo), Lantian Xie (dessins, installations) et Mohamed Yousif (sculptures). La présentation sera intitulée « Rock, Paper, Scissors: Positions in Play » et se concentrera – comme le titre l’indique – sur la place du jeu dans l’art. La prochaine édition de la Biennale de Venise se tiendra du 10 mai au 26 novembre 2017. « An Atlas of Mirror » jusqu’au 26 février Démarrée le 27 octobre 2016, la biennale de Singapour se tient encore jusqu’au 26 février de cette année. Rassemblant 63 artistes et collectifs venant de 19 pays d’Asie du Sud-Est. Organisée en 9 sous-thèmes sous la bannière « An Atlas of Mirror », les expositions ont lieu dans 8 espaces autour de la ville dont deux principaux : le Singapore Art Museum et SAM at 8Q – une annexe de l’institution. L’événement est supervisé conjointement par le musée des arts de Singapour qui fournit l’essentiel de l’équipe curatoriale, ainsi que le National Art Council. La plus petite biennale du monde S’ajoute au calendrier déjà bien rempli des festivals et biennales, la plus petite – et peut-être la plus intéressante – biennale du monde. Située sur l’îlette de La Biche, en Guadeloupe, cette première édition est placée sous le commissariat d’Alex Urso et Maess Anand. Elle accueillera 14 artistes dont les deux curateurs et, parmi eux, beaucoup de représentants polonais. Tout semble particulièrement bienvenu dans cet événement, jusqu’à son adresse : Grand cul de sac marin, 97115 Guadeloupe. La Biennale de La Biche est ouverte depuis le 6 janvier 2017. Aucune date de fin n’est pour l’instant fixée. Une artiste de 90 ans pour représenter la Roumanie à la Biennale de Venise La Roumanie a choisi son représentant pour la Biennale de Venise 2017. Il s’agira de l’artiste Geta Brătescu, née en 1926. Celle-ci a été sélectionnée sur son projet Geta Brătescu – Appearances conçu avec Magda Radu, commissaire d’exposition au musée national d’art contemporain de Bucarest, à qui a été confiée la supervision du pavillon. Geta Brătescu est par ailleurs directrice artistique du magazine critique Secolul 21. Il s’agit de la troisième participation de l’artiste à la Biennale de Venise. Elle avait en effet été sélectionnée pour la manifestation en 1960 puis il y 4 ans où elle exposait dans le pavillon central. Son œuvre a également été présentée lors d’une rétrospective en 2015 à la Tate Liverpool ou à la Kunsthalle d’Hambourg l’année dernière. Geta Brătescu a fait l’objet de plus de 75 expositions, dont une quinzaine monographique. Elle est représentée par les galeries Barbara Weiss à Berlin et Ivan à Bucarest. FOIRES_____________________________________ Le Winter Antiques Show 2017 à New York La foire d’antiquité d’hiver a ouvert ses portes le 19 janvier pour sa 63e  édition et accueille pour l’occasion 70 exposants venant du monde entier. 160 experts américains et européens ont été mobilisés pour assurer le vetting de cette édition. Cette année, l’événement présente en outre des œuvres du Abby Aldrich Rockefeller Folk Art Museum de Williamsburg (Virginie) à l’occasion des 60 ans de l’institution. Le Winter Antiques Show est accessible jusqu’au 29 janvier sur Park Avenue à New York. Contemporary Instanbul en septembre La 12e  édition de Contemporary Istanbul, la grande foire turque d’art contemporain, n’aura pas lieu en novembre, mais bien mi-septembre pour coïncider avec la Biennale d’Instanbul. Les deux événements seront réunis sous la bannière « Istanbul Art Week », à laquelle d’autres manifestations publiques et privées devraient se rattacher. Alors qu’il s’agit de la première édition soutenue par le gouvernement local, l’esprit de ce regroupement est de contrecarrer les dernières vagues de terrorisme qui ont secoué la Turquie en organisant une semaine entièrement dédiée à l’art, à même de faire venir un public international d’amateurs et de collectionneurs. Contemporary Istanbul se tiendra donc du 13 au 17 septembre 2017. Il s’agira de la première édition supervisée par Kamiar Maleki, fils du couple de collectionneurs Fatima et Eskandar Maleki. Courtoisie Singapore Art Museum
  • 27. 27 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com ]FOIRES/BIENNALES FESTIVAL___________________________________ Le festival international d’art de Nanjing jusqu’au 12 février En parallèle de la biennale de Shanghai, Nanjing (une heure de route depuis la capitale économique) organise la troisième édition de son festival international d’art (NJIAF). Commissionnée par Lü Peng et Letizia Ragaglia, cette édition intitulée « HISTORICODE: Scarcity and Supply » déménage du Nanjing International Exhibition Center pour le musée de Baijia Lake. « Le thème de cette édition ne cherche pas à proposer une direction unique pour l’art, mais plutôt de résoudre les problèmes historiques et pratiques de l’art depuis les années 1990 » explique Lü Peng. Organisé et financé par la société commerciale Baija Lake International Culture Investment Group, le festival cherche à développer un écosystème créatif sur la ville de Nanjing. TRIENNALE_________________________________ Vincent Honoré à la tête de la prochaine triennale de la Baltique Pour la première édition, en 2018, la prochaine triennale de la Baltique sera coorganisée par trois institutions représentant trois pays : le Contemporary Art Centre (CAC) de Vilnius, capitale de la Lituanie, kim? à Riga en Lettonie et le Centre for Contemporary Arts (CCAE) pour l’Estonie. L’événement sera conjointement accessible sur les trois pays baltes. Vincent Honoré a été sélectionné par les directeurs des trois institutions. Il a été curateur au Palais de Tokyo de 2001 à 2004 avant de rejoindre la Tate Modern de 2004 à 2007. Depuis sa création en 2007, il est directeur de la David RobertsArts Foundation à Londres. « La triennale de la Baltique est un des festivals d’art parmi les plus expérimentaux. […] Je suis très heureux d’avoir été sélectionné comme commissaire de cette 13e  édition. Je suis impatient d’entamer cette recherche collective qui verra infiltrations, décalages et hybridations acceptées comme formes de production artistique valides. » a-t-il déclaré. Installation de Karolina Bielawska. Courtoisie Biennale de La Biche 2017
  • 28. [ 28 Art Media Agency – 27 janvier 2017 [ MAISONS DE VENTES Rythme Couleur, Sonia Delaunay. DR RESSOURCES HUMAINES____________________ Brooke Lampley rejoint Sotheby’s à New York Brooke Lampley va quitter son poste de directrice du département impressionniste et moderne de Christie’s New York où elle travaillait depuis 13 ans. Elle rejoindra début 2018 la maison Sotheby’s comme vice- présidente du département des beaux-arts à New York. Brooke Lampley avait plus tôt dans sa carrière été assistante-curatrice à la Nationale Gallery of Art entre 2004 et 2005 et au Hirshhorn Museum and Sculpture garden entre 2002 et 2003. Elle est diplômée de Yale et de Havard. RECORD___________________________________ Un record mondial pour une planche d’Uderzo chez Sotheby’s Paris AParis,le21 janvierdernier,lorsdelaventedeBandeDessinéedeSotheby’s Paris, une planche extraite de l’album du Devin, exécuté par le dessinateur d’Astérix, Albert Uderzo, a réalisé une vente record de 319.500 €. Elle avait été offerte et dédicacée par Uderzo en 1975 à l’assistante de direction de son éditeur allemand. Le découpage de la narration et la mise en scène expriment tout l’humour du dessinateur. Il faut voir la case où Idéfix bondit se cacher dans les braies d’Obélix et dans la suivante, où la colère se lit jusque dans le déplacement d’air, le lettrage et l’apparence du phylactère. À LA HAUSSE !______________________________ La vente d’hiver d’Artcurial au Yacht Club de Monaco totalise 5.560.280 € C’est la deuxième fois qu’Artcurial réunissait des acheteurs monégasques et internationaux, au sein du prestigieux Yacht Club de Monaco, pour une semaine de ventes dédiée aux objets de collection les plus luxueux : joaillerie, horlogerie de collection… Du 19 au 21 janvier, les trois ventes, dirigées par François Tajan, ont totalisé 5.560.280 €. Elles réalisent une progression de 30 % par rapport à la première session hivernale de 2016. Le top lot en joaillerie est une bague Buccellati avec un dôme en or gris ornée d’un diamant de taille émeraude de 15,40 ct, adjugée frais inclus 346.300 €. Le top lot en horlogerie de collection est une montre de poche Rolex (vers 1968), vendue 109.200 €. Le top lot de la collection Hermès est un sac Birkin Himalaya, de 30 cm, en crocodile mat blanc datant de 2016. Il a été vendu 78.000 € frais inclus. « Les collectionneurs sont à la recherche de pièces rares et en parfait état. Notre stratégie d’estimations raisonnables, dans un marché ultra compétitif s’avère efficace et permets d’atteindre des prix de référence », a déclaré dans un communiqué Pénélope Blanckaert, Directrice Hermès Vintage & FashionArts d’ Artcurial. 750 nouvelles maisons de vente et galeries en plus pour Invaluable Invaluable, la plus grande plateforme de ventes aux enchères en ligne pour les beaux-arts, les antiquités et les objets de collection, a annoncé de fortes ventes en 2016, malgré un marché mondialement difficile. Elle a par ailleurs ajouté plus de 750 nouvelles maisons de ventes et de galeries d’art à son écurie. Parmi les premières, citons Phillips, RM Sotheby’s, Coys, Vanderkindere et Worldwide Auctioneers. Du côté des marchands, Acquavella Galleries, Galeries Adelson, Galerie Barbara Krakow, Gerald Peters Gallery et Paul Kasmin Gallery font leur entrée. En 2016, Invaluable est devenu le sponsor de TEFAF New York Fall en octobre et restera un sponsor de TEFAF Maastricht en mars 2017 et de TEFAF New York Spring en mai 2017. La société a également annoncé que l’ancien président-directeur général et président de Sotheby’s, William F. Ruprecht, assumerait les fonctions de président et de membre inaugural du conseil consultatif d’Invaluable. Par ailleurs, le PDG Rob Weisberg a également été nommé pour la deuxième année consécutive comme finaliste pour le classement 2016 d’Ernst & Young. EXPO______________________________________ Une exposition autour du tailleur de Picasso, Michel Sapone, chez Christie’s Du 1er au 10 février, les départements d’art moderne et contemporain de Christie’s France présentent une exposition autour de l’histoire de la famille de Michel Sapone, qui fait l’objet du nouveau livre de Luca Masia, Le tailleur de Picasso. Tudor Davies et Paul Nyzam, en charge de l’exposition, ont ainsi commenté l’exposition en disant : « De la première rencontre entre Michel Sapone et Pablo Picasso dans les années d’après-guerre jusqu’à l’ouverture de la galerie Sapone en 1972, cette saga familiale nous rappelle une époque du marché de l’art où les relations étaient essentiellement fondées sur l’amitié et le respect mutuel que se portaient les artistes, les galeristes et les collectionneurs. » L’exposition comprendra une centaine d’œuvres, documents et photographies d’archives. À VENIR____________________________________ Jules Verne sous les feux de la rampe à Drouot À Drouot, le 1er  mars prochain, la maison Boisgirard - Antonini organise la dispersion de l’une des dernières grandes collections autour de Jules Verne. Un dessin préparatoire original de la carte de L’Île mystérieuse, un ensemble de photographies originales de l’écrivain et de sa famille, des lettres personnelles, des originaux brochés de ses romans, des tirages inédits sur grand papier forment le cœur de cette vente. On peut noter également des cartonnages rares, dont deux plats spéciaux de L’Île mystérieuse en français et espagnol, des lavis et des gouaches, des gravures originales, des affiches Hetzel à divers états d’avancement, des affiches de théâtre polychromes, etc. 3 manuscrits de Rimbaud en vente chez Sotheby’s Paris La vente du 8 février prochain chez Sotheby’s à Paris offrira des livres anciens de médecine, de sciences naturelles et de littérature. La partie dédiée aux XIXe et XXe  siècles sera consacrée à la littérature, aux livres d’artistes et aux correspondances d’artistes. Trois manuscrits de Rimbaud seront à cette occasion mis aux enchères. Les 7 dessins de Plaisirs du jeune âge (1865) ont été estimés entre 100.000 et 150.000 €. D’une estimation plus faible, mais néanmoins important Les Caractères de Théophraste (1870), ouvrage proposé entre 8.000 et 12.000 €, évoque les années de jeunesse du poète. Il s’agit du livre reçu comme « un avant prix officieux » avant le 1er  prix d’excellence qui lui sera décerné en 1870, précise le catalogue de vente. Estimé entre 200.000 et 300.000 €, le manuscrit du poème La rivière de Cassis (juin ou juillet 1872) est pour sa part la vedette de cette vacation.
  • 29. 29 ]Abonnez-vous gratuitement : subscribe.artmediaagency.com ]MAISONS DE VENTES Astérix : Le Devin, planche 6. Albert Uderzo. © Éditions Albert René. Goscinny. Uderzo
  • 30. [ 30 Art Media Agency – 27 janvier 2017 [ GALERIES subscribe.artmediaagency.com Chaque semaine, toute l’actualité de l’art et de son marché. 254 9 septembre 2016 NEWSLETTER BIENNALE DES ANTIQUAIRES LE RENDEZ-VOUS SUPERLATIF