Présentation de Loïc MÉNANTEAU dans le cadre de la manifestation "Légende Maritime du Pays de Retz" Saison 1, faite à Paimboeuf (Loire-Atlantique, France) le vendredi 28 août 2020 (révisé le 27-02-2021).
L
Loïc MénanteauChercheur chez University of Nantes um University of Nantes
Géohistoire des naufrages et patrimoine subaquatique de l’estuaire de la Loire (Loire-Atlantique, France)
1. Géohistoire des naufrages
et patrimoine subaquatique
de l’estuaire de la Loire
Loïc MÉNANTEAU
géographe
LETG Nantes
loic.menanteau@gmail.com
La Légende Maritime du Pays de Retz
Saison 1
Paimbœuf, vendredi 28 août 2020 (révisé le 26-02-2021)
2. Localisation
de l’estuaire
de la Loire
In : 2012. Atlas permanent de la
mer et du litoral, 7 (Golfe de
Gascogne), Nantes, Géolittomer,
CNRS et université de Nantes.
5. Au nord-ouest de l’île de Noirmoutier, l’ilot du Pilier fait partie de l’histoire de l’estuaire externe de la Loire. Jusqu’à l’époque de
Louis XIV, c’était un repaire de pirates (surtout basques espagnols). Photo aérienne oblique (vers le N), CIM. Coll. Loïc Ménanteau
6. Fort de l’île du Pilier
(1693, puis 1710-1715,
mais jamais achevé)
destiné à empêcher les
pirates d’utiliser cette
île comme base
d’attaque des navires
entrant et sortant de
l’estuaire de la Loire.
Photo aérienne oblique Drone
Loïc Ménanteau, 15-10-2017
8. In : Le Petit Parisien, dimanche 6 août 1905. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
9. Depuis le Moyen-Âge, des centaines de navires ont fait naufrage dans l’estuaire de la
Loire, la plupart en essayant d’y entrer.
Les deux premières causes sont de caractère géographique, car elles sont le résultat de
la morphologie (bathymétrie) de l’estuaire et de son embouchure externe et aux
conditions hydrologiques et climatiques (marées, vents, brume…).
La cause la plus importante en est la présence, à son embouchure, d’une barre
rocheuse avec des écueils très dangereux pour la navigation, qui ont servi de points
d’accroche à des bancs sableux. Avant la création du chenal artificiel actuel, les navires
devaient tous affronter cet obstacle. C’est pourquoi la plupart des épaves sont localisées
entre Paimbœuf et la zone située devant Saint-Nazaire.
L’autre cause naturelle est l’existence de mauvaises conditions climatiques, faible
visibilité, vents violents et fortes tempêtes, mais aussi hydrologiques, hauteurs de marée
trop basses.
Principales causes des naufrages
dans l’estuaire de la Loire
Causes physiques et climatiques
10. Cependant, les naufrages sont aussi dus à des causes humaines, en particulier à des
erreurs de navigation des pilotes et des capitaines qui ont mal calculé leurs routes et les
profondeurs. Comme le montre l’étude des livres de bord, c’est le cas de nombreux
naufrages.
Des pertes importantes ont aussi été provoquées par des événements militaires (ex.
bataille des Cardinaux en 1759, attaque de sous-marins allemands en 1917,
bombardements au début de la seconde guerre mondiale). Il existe enfin des actions
volontaires de sabordement de navires.
Dans les ports et sur les mouillages, comme ceux de Paimbœuf, des incendies peuvent
conduire à la perte d’un ou, par propagation, de plusieurs navires.
Principales causes des naufrages
dans l’estuaire de la Loire
Causes humaines (erreurs de navigation et faits de guerre)
Elles peuvent parfois être mixtes ou multiples
Exemple de la bataille des Cardinaux en 1759, survenue lors d’une tempête.
11. In : Courrier de l’Égalité, N° 1037, Tome XII, p. 16
Troisième année républicaine, 4 Messidor
(ère ancienne.) Du lundi 22 juin 1795
Coll. Loïc Ménanteau
L’incendie en rade
de Paimbœuf
du jeudi 11 juin 1795
(23 Prairial de l’an 3)
Gravure de Nicolas Ozanne, 1776. Coll. Loïc Ménanteau
12. Grand incendie
accidentel
en rade de
Paimbœuf,
le 23 Prairial
de l’an 3,
cause de la perte
de six navires
Relation plus
détaillée
In : Feuille nantaise, numéro
266, Sextidi 26 Prairial, l’an
troisième de la République une
et indivisible, p. 354.
Coll. Loïc Ménanteau
13. 11 naufrages sont présentés dans
l’exposition permanente du Centre de
découverte Terre d’estuaire (Cordemais).
Module préparé par Loïc Ménanteau (2019)
https://www.terredestuaire.com/decouvrir/lieu-culturel-
nantes/
14. Les épaves de navires, obstacles pour la navigation
Carte des épaves recensées par le SHOM en 2020 dans l’embouchure et l’estuaire externe de la Loire. Adapt. Loïc Ménanteau
16. Banc
de
Guérande
Plateau
du Four
La Banche
Plateau
de la Lambarde
Hoëdic
Devant l’embouchure de la Loire (estuaire externe), les fonds
rocheux occupent près de de la moitié de la surface immergée
Les fonds rocheux (roche du socle, mais aussi des grès et calcaires érodés), en rose avec hachures verticales, sont
recouverts, entre les pointements rocheux, d’une faible épaisseur de sédiments. Les sables et les graviers forment la partie la
plus étendue des fonds sédimentaires.
17. Hauts-fonds rocheux et chenaux de l’estuaire externe
Carte marine du SHOM n° 7395 Côte Ouest de la France. Du Croisic
à Noirmoutier Estuaire de la Loire. Échelle 1 : 50 300,1995.
Trame rouge : haut-fond rocheux (à fleur d’eau ou émergé à basse mer)
Courbe bathymétrique en rouge : 5 m
18. La Banche, un des plus grands dangers
à l’entrée de l’estuaire de la Loire
forte rupture
de pente
19. Phare de la Banche construit, à partir
de 1862, par les ingénieurs Chatoney
et Leferme et mis en service le 15-08-
1865. Il a été érigé à environ 80 m au
SE d’une tourelle qui était sur le banc
du Turc. D’une hauteur totale de
30,30 m, il est en pierre de taille de
granit et peint avec de larges bandes
horizontales en noir et blanc. Il a été
inscrit à l’inventaire des monuments
historiques le 02-12-2011.
Carte postale ancienne, vers 1910, Coll. Loïc
Ménanteau
20. Le Plateau du Four
In : GROUPE 1759 ABC, 2013. Le Plateau du Four. Acteur de la
vie maritime. Hier et aujourd’hui. Piriac-sur-Mer, 116 p. (p. 17).
Au moins 30 naufrages dont une dizaine
localisés :
1694 : le Phelipeaux, trois-mâts de Saint-Malo
1702 : l’Entreprenant, trois-mâts nantais revenant de
Guadeloupe
1705 (18-10) : Emmanuel, voilier suédois (200
tonneaux)
1713 (18-09) : la Suzanne, trois-mâts nantais
1714 : le Saint-Jean, morutier (200 tonneaux)
1723 : la Thérèse, trois-mâts (160 tonneaux) revenant
de Saint-Domingue (Haïti)
1729 : le Saint-Luc, navire marchand (80 tonneaux)
1733 (23-01) : le Saint-Luc, navire marchand (55
tonneaux) revenant de Saint-Domingue (Haïti)
1748 (11-01) : la Gironde, flûte (500 tonneaux) revenant
du Canada
1759 (22-11) : le HMS Resolution, vaisseau de 74
canons
1759 (23-11) : le HMS Essex, vaisseau de 74 canons
1769 (14-12) : l’Affrique, brick négrier au retour de Saint-
Domingue (Haïti)
1776 (02-08) : le Solide, trois-mâts (450 tonneaux) au
retour de Saint-Domingue (Haïti)
1790 : les Deux Félicités, voilier français de Marseille
1793 (20-09) : l’Hermione, frégate (550 tonneaux)
1793 (08-04) : le Sans souci, brick aviso (140 tonneaux)
1816 (04) : le Balaou, goélette Exchange de l’US Navy
qui allait être restituée par la France
1817 (18-12) : le Triton, brick marchand revenant de
Martinique
Erreur de navigation
Autres causes : tempêtes…
22. Chenal de navigation actuel et plaine estuarienne de la Loire
Composition colorée (bandes 7, 5 et 1)
d’une partie d’une image du satellite
Landsat 7 ETM+ acquise le 14-02-2001
avec masquage de la partie continentale.
Traitement Olivier Geffray et Loïc
Ménanteau
De nombreuses épaves, remontant
parfois jusqu’à la Haute Antiquité,
existent sans doute bien conservées
dans les alluvions des anciens bras
disparus et des anciens sites portuaires,
colmatés soit par évolution naturelle ou
par aménagement hydraulique ou urbain
(pour la période plus récente). Le chenal
actuel de navigation, devenu rectiligne
et unique, ne correspond que très peu
aux anciennes routes suivies par les
navires.
25. Géoarchéologie de l’hydrographie de l’estuaire de la Loire
et localisation des épaves de navires
Il est fondamental de reconstituer de manière précise l’évolution des bras estuariens qui étaient navigables à certaines
époques et qui ont parfois totalement disparu. Les épaves les plus anciennes sont probablement dans ces anciens bras, et
donc recouverts par les alluvions et non pas dans le chenal de navigation actuel qui est en grande partie artificiel.
Image Google Earth. Traitement et montage Loïc MÉNANTEAU
26. In : FOULONNEAU Alain,
MEIGNIEN André, 2006.
Naufrages dans l’estuaire
de la Loire. Nantes,
Coiffard libraire éditeur,
284 p.
17 navires coulés par des sous-marins
allemands en 1917
Banche
27. In : dossier presse de L’écho de la presqu’île
guérandaise et de Saint-Nazaire et Le courrier du
pays de Retz, juillet 2009. Naufrages en estuaire de
Loire.
28. Localisation de 10 des 11 naufrages présentés dans
l’exposition permanente du Centre de découverte Terre
d’estuaire (Cordemais). Module préparé par Loïc
Ménanteau (2019)
29. Techniques de détection en archéologie subaquatique
utilisables dans le domaine estuarien
Magnétomètre à protons ou à résonance magnétique nucléaire :
courbes de champ magnétique permettant la détection des masses
métalliques (ex. ancres, canons), qui existent sur le fond ou sont enfouies
dans les sédiments.
Sonar à balayage latéral mono- ou bi-fréquence et à haute définition
(ex. 500-500 KHz) : donne une image acoustique du fond, sur une largeur de
50 à 100 m (ou autre) de chaque côté de l’axe de progression.
Pénétrateur de sédiments (Sub-bottom profiler / Sharp sonar) : permet
la détecction d’épaves enfouies dans les sédiments, non visibles sur le fond.
Résistivimètre à haute résolution.
Ces appareils peuvent être couplés avec un GPS différentiel afin d’enregistrer
en continu la position précise (en x, y) des différentes mesures.
30. Résistivité électrique sous l’eau
Courant alternatif sinusoïdal (de période 10 s)
Fréquence basse (ex. 0,1 Hz)
In : LAGABRIELLE Richard, 1984. La prospection électrique par courant continu en mer. In : Vie Congrès international de géologie de
l’ingénieur, août 1990, Amsterdam, p. 57-62.
Rapport des résistivités des différents matériaux : les sédiments meubles du fond de
l’estuaire ont une résistivité généralement inférieure à dix fois celle de l’eau, 1,5 fois celle de
l’eau dans le cas des vases, 6 fois celle de l’eau dans le cas des sables de Loire, etc.
32. GeoCat amarré au catamaran servant aux
prises de mesures. Remarquer la position
de l’antenne DGPS directement au-dessus
du poisson. Photo Humberto Guarin
33. Profil de haute résolution réalisé avec le pénétrateur de sédiments GeoCat. Épave de navire.
34. Zone proposée en 2005 pour une prospection
avec le système GeoCat
1, banc de Bilho
2, îlot Saint-Nicolas
In : GUARIN Humberto, ANDRADE Carlos, MÉNANTEAU Loïc, 2005. Projet franco-colombien de prospection géoarchéologique des
vasières de l’estuaire de la Loire, entre Paimboeuf et Mindin, avec le système GéoCat. In : Aestuaria cultures et développement
durable. Les dossiers de l’Ethnopôle, 5 (numéro spécial Pour une géoarchéologie des estuaires, L. MÉNANTEAU et A. GALLICÉ,
dir.), p. 381-390..
35. Les mouillages, comme les quatre de
Paimbœuf et de Mindin, sont des
lieux qui ont été très fréquentés,
surtout au XVIIIe siècle, avec une
grande abondance d’objets sur leurs
fonds. Ce sont aussi des lieux où les
aléas climatiques (ex. très fortes
tempêtes) et les accidents maritimes
(ex. incendies) ont provoqué d’autres
naufrages.
37. Les mouillages de Paimbœuf correspondent à une zone de plus grande profondeur, le plus important (La Grande Rade) étant
situé à l’ouest, juste devant cet avant-port de Nantes. Ce mouillage et les autres (Petite Rade, Trois Amarres…) ont un très
grand potentiel archéologique pour l’histoire du commerce maritime comme l’ont démontré, sur un site similaire, les recherches
menées sur la Rade de Solidor à Saint-Malo*, en 1973-1978, par Loïc LANGOUET et Éric RIETH (avec utilisation d’une drague
adaptée à la recherche archéologique sur des sites de mouillage).
* LANGOUET Loïc, RIETH Éric, 1978, Les fouilles sous-marines et la
rade de Solidor à Saint-Malo. Les dossiers du Centre archéologique
d’Alet, Numéro spécial Fouilles sous-marines à Saint-Malo, 168 p.
38. Une recherche archéologique dans les embouchures estuariennes doit
être globale et interdisciplinaire, et faire appel à des techniques et à des
méthodes variées, adaptées à ce type de milieu. Son objectif ne doit pas
être de découvrir, comme c’est presque toujours le cas, telle ou telle épave
mentionnée dans une liasse d’archives, mais d’étudier un ensemble
géographique où de nombreux restes d’embarcations et d'objets
appartenant à plusieurs époques se superposent et se mêlent. Le
comblement des baies et des chenaux, l’accrétion des plages, la turbidité
des eaux, sont autant de phénomènes pouvant rendre totalement
inadéquates les méthodes classiques d’archéologie sous-marine. Il y a
dans ce cas nécessité d’un véritable “ savoir-faire estuarien ” en la matière,
accompagné des infrastructures et des équipements techniques qui font
actuellement défaut sur le littoral atlantique français.
Une nécessaire adaptation des méthodes
de l’archéologie sous-marine
aux recherches subaquatiques en milieu estuarien
44. Trois ans après le début de la guerre de Sept Ans, Louis
Charles Armand Fouquet de Belle-Isle, secrétaire d’État à la
Guerre, propose au duc de Choiseul, secrétaire d’État aux
Affaires étrangères, de concentrer l’effort de guerre français sur
la Grande-Bretagne et de l’envahir afin de contraindre son
gouvernement à demander grâce, et ainsi imposer la paix à
l’Europe. Retenue par le roi Louis XV, ce projet est entériné lors
d'un conseil du roi de décembre 1758. Un cabinet secret voit le
jour et est chargé de définir les grandes lignes du projet.
Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle
(1694-1747). Portait peint. Château de Versailles et du
Trianon
Nous nous trompons d’ennemi en
combattant la Prusse ; c’est l’Angle-
terre qu'il faut écraser.
46. Nicolas-René
Berryer (1701-1762),
secrétaire d’État de
la Marine (1758-61),
était un ancien
lieutenant général de
police (1747-57) et
n’avait aucune
expérience navale.
C’et pourtant lui qui
participe, pour la
Marine royale, à
l’élaboration du plan
d’invasion de
l’Angleterre.
Portrait peint par Jean-
François Delyen. Musée
de Troyes
Mme de Pompadour
protégea Berryer qui
lui rendit beaucoup
de services.
Elle participe, de
manière occulte, à
l’élaboration du plan
d’invasion.
Portrait peint par Quentin
de la Tour. Château de
Versailles et du Trianon
48. NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE
Le Soleil-Royal vaisseau
de 80 canons
première maréchal de
Conflans, de Chezac
brûlé et coulé le 22,
au Croisic
Le Tonnant vaisseau
de 80 canons
deuxième de Beauffremont,
chef d'escadre
Rochefort
Le Formidable vaisseau
de 80 canons
troisième du Verger de Saint-
André, chef
d'escadre
tué, pris
L'Orient vaisseau
de 80 canons
première Budes de Guébriant,
chef d'escadre,
Rochefort
L'Intrépide vaisseau
de 74 canons
deuxième de Chateloger Rochefort
Le Magnifique vaisseau
de 74 canons
troisième Bigot de Morogues Rochefort
Le Glorieux vaisseau
de 74 canons
première Villars de la Brosse Vilaine
Le Thésée vaisseau
de 74 canons
deuxième de Kersaint mort, coulé au
combat
Le Héros vaisseau
de 74 canons
troisième
de Sansay
brûlé au Croisic par
les Anglais
Le Robuste vaisseau
de 74 canons
première de Vienne Vilaine
Le
Northumberland
vaisseau
de 70 canons
deuxième de Belingant Rochefort
Le Juste vaisseau
de 70 canons
troisième de Saint-Alloüarn tué, naufrage dans
l’embouchure de la
Loire
Le Superbe vaisseau
de 70 canons
deuxième de Montalais coulé au combat
Le Dauphin Royal vaisseau
de 64 canons
première d'Urtubie Rochefort
NOM TYPE DIVISION CAPITAINE ISSUE
L’Inflexible vaisseau de
64 canons
troisième de Caumont Vilaine
Le Dragon vaisseau
de 64
canons
première de la Tousche le
Vassor
Vilaine
L’Éveillé vaisseau
de 64
canons
deuxième de la Prévalais Vilaine
Le Sphinx vaisseau
de 64
canons
troisième de Coutances Vilaine
Le Solitaire vaisseau
de 64
canons
première de l’Angle Rochefort
Le Brillant vaisseau
de 64
canons
deuxième de Bois-Château Vilaine
Le Bizarre vaisseau
de 64
canons
troisième Le chevalier de
Rohan
Rochefort
L’Hébé frégate
de 30
canons
désemparée par un
abordage et obligée de
rentrer à Brest avant la
bataille des Cardinaux
La Vestale frégate
de 30
canons
troisième de Montfiquet,
lieutenant de
vaisseau
Vilaine
L’Aigrette frégate
de 30
canons
troisième de Longueville,
lieutenant de
vaisseau
Vilaine
Le Calypso corvette
de 16
canons
troisième du Bois-Berthelot,
enseigne,
Vilaine
Le Prince Noir corvette
de 6 canons
troisième de Kergariou de
Roscoët,
enseigne
Vilaine
DIVISIONS : première : avant-garde (escadre bleue) ; deuxième : corps de bataille (escadre rouge) ; troisième : arrière-garde (escadre blanche).
Les 26 navires de la flotte française sortis de Brest le 14 novembre 1759
49. Après être sortie de la rade de Brest le mercredi 14 novembre 1759 à 11 h du
matin, la flotte française de Conflans se dirige vers les côtes du Morbihan. Le
mardi matin 20 novembre, la petite escadre du commodore Robert Duff est
aperçue à la sortie de la baie de Quiberon et Conflans décide de la prendre en
chasse. Ce qu’il ignorait, c’est qu’Edward Hawke avait été prévenu très
rapidement de la sortie en mer de la flotte française. La veille, il avait donné
l’ordre pour que sa flotte quitte immédiatement son refuge de la baie de Torbay
(Devon), au sud-ouest de l’Angleterre, pour rejoindre le sud des côtes bretonnes.
Là, à leur grande surprise générale, les commandants de la flotte française
voient apparaître à l’horizon la flotte d’Edward Hawke. Sur le point d’attaquer
(sans doute avec succès) la petite flotte de Robert Duff, Conflans décide alors
que la flotte se mette sur une seule ligne et se refugie dans la baie de Quiberon,
où il pensait que les Anglais n’oseront pas l’attaquer. Il s’agit peut-être d’une
erreur fatale.
Il n’en est pas ainsi et, malgré de mauvaises conditions climatiques qui
s’aggravent (vent fort d’environ 75 km/h, mer déchaînée), Hawke décide
d’attaquer les vaisseaux français, en commençant par l’arrière-garde, souvent
des deux bords. Ce n’est pas une bataille classique en ligne, il règne une grande
confusion, et à ce jeu les Anglais sont beaucoup mieux préparés.
Entouré par quatre vaisseaux anglais, le Juste subit des dégâts importants
(gouvernail endommagé en quatre endroits, criblé de boulets, faisant eau de
toutes parts…), mais il parvient à se dégager grâce à l’intervention du Soleil
Royal.
La bataille des Cardinaux, engagée vers 14 h 10, se termine en fin d’après-midi
à 17 h 30, moment où, à la nuit tombante, Hawke décide d’arrêter le combat et
de ne plus faire tirer les canons.
51. Mardi 20 novembre 1759. Frise chronologique de la bataille des Cardinaux
Harrieta 171. CC Creative Commons, 15-05-2016
52. NOM RANG
ANNÉE
CONSTRUCTION
COMMANDEMENT CANONS HOMMES COMMENTAIRES
Rochester 4 1749 Robert Duff 50 350
Portland 4 1744 Marriot Arbuthnot 50 350
Falkland 4 1744 Francis Samuel Drake 50 350
Chatham 4 1758 John Lockhart-Ross 50 350
Belliqueux 4 1756 Thomas Saumarez 64 500
Ne participe pas à la bataille des
Cardinaux ; navire français
capturé le 8 novembre 1758 par
l'Antelope, commandée par T.
Saumarez.
Petite escadre du commodore Duff
Elle sera poursuivie par la flotte française et sur le point d’être défaite avant
l’arrivée par surprise de la flotte anglaise commandée par Edward Hawke. Elle ne
participera pas directement à la bataille des Cardinaux.
53. Les forces en présence et bilan de la bataille navale des Cardinaux
L’abandon du plan d’invasion de l’Angleterre
BILAN HUMAIN ET MATÉRIEL
300-400 morts du côté anglais, 2000-2500 du côté français, et de
nombreux blessés.
Côté français : 21 vaisseaux de ligne, 5 navires plus légers (3 frégates, 2
corvettes).
Côté anglais : 23 vaisseaux de ligne, dont un de premier rang (trois ponts,
100 canons), 5 frégates.
Les 5 navires de la petite escadre du commodore Duff constituaient une
force d’appoint en cas de besoin.
Six vaisseaux perdus du côté français : 1 pris (Le Formidable), 2
coulés (Le Thésée et le Superbe), 2 brûlés et sabordés (Le Héros
et Le Soleil Royal) et 1 naufragé (le Juste).
Dispersion du reste de la flotte française : 11 navires se réfugient
dans l’estuaire de la Vilaine et 8 à Rochefort, dans l’estuaire de la
Charente (ils y resteront bloqués pendant plus de deux ans).
Deux vaisseaux anglais, la Resolution et l’Essex, font naufrage sur
le Plateau du Four, au nord-ouest de l’embouchure de la Loire.
54. NOM ESCADRE RANG
ANNÉE
CONSTRUCTI
ON
COMMANDEMENT
CANON
S
HOMME
S
COMMENTAIRES
Le Soleil Royal blanche
vaisseau de
ligne
1749 Paul Osée Bidé de Chézac 80 950
Sous la marque de Conflans - incendié par
l'équipage au Croisic sur son ordre
L’Orient blanche
vaisseau de
ligne
1756 Alain Nogérée de la Filière 80 750
Marque du chevalier de Budes de Guébriant -
réfugié à Rochefort
Le Formidable bleue
vaisseau de
ligne
1751 Louis de Saint-André du Verger 80 800 Marque de Saint-André du Verger - pris
Le Tonnant
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1740
Antoine de Marges de Saint-
Victoret
80 800
Marque du chevalier de Bauffremont - réfugié à
Rochefort
Le Magnifique bleue
vaisseau de
ligne
1748
Sébastien-François Bigot de
Morogues
74 650 Réfugié à Rochefort
L'Intrépide
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1747
Charles Le Mercerel de
Chasteloger
74 650 Réfugié à Rochefort
Le Héros bleue
vaisseau de
ligne
1735 Vicomte de Sansay 74 650
Démâté, puis échoué au Croisic et incendié par
les Anglais
Le Thésée
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1757 Guy-François de Kersaint 74 650
Coulé, l'épave a été localisée en 2009 sur le
plateau de l'Artimon
Le Robuste blanche
vaisseau de
ligne
1758 Fragnier de Vienne 74 650
Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28
novembre 1761
Le Glorieux blanche
vaisseau de
ligne
1756 René Villars de la Brosse-Raquin 74 650 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762
Le Dauphin Royal blanche
vaisseau de
ligne
1735 André d’Urtubie 74 630 Réfugié à Rochefort
Le Northumberland
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1743 Vincent-Jean de Bellingant 70 630
Réfugié à Rochefort, pris en 1744 par Hubert de
Brienne de Conflans
Le Juste bleue
vaisseau de
ligne
1724 François de Saint-Allouarn† 70 630 Naufragé dans l’embouchure de la Loire
Le Superbe
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1738
Jean-Pierre-René-Séraphin du
Tertre de Montalais
74 630 Coulé au combat
Le Dragon blanche
vaisseau de
ligne
1745
Louis-Charles Le Vassor de La
Touche
64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
L'Éveillé
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1752
Pierre-Bernardin Thierry de La
Prévalaye
64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 28
novembre 1761
Le Brillant
blanche &
bleue
vaisseau de
ligne
1757 Louis-Jean de Kerémar 64 450
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
Le Bizarre bleue
vaisseau de
ligne
1751
Louis-Armand-Constantin de
Rohan
64 450 Réfugié à Rochefort
55. Nom Escadre Rang
Année
construction
Commandement
Canon
s
Homme
s
Commentaires
Le Solitaire blanche
vaisseau de
ligne
1758 Louis-Vincent de Langle 64 450 Réfugié à Rochefort
Le Sphinx bleue
vaisseau de
ligne
1755
de Gouyon chevalier de
Coutance La Selle
64 Réfugié en Vilaine, s’en échappe le 25 avril 1762
L’Inflexible bleue
vaisseau de
ligne
1755 Tancrède de Caumont 64
Réfugié en Vilaine, jeté à la côte le 1er janvier
1760 par la tempête, puis démembré
L’Hébé frégate 1757 Lagadec Mesedern de Kerloury 40
Sortie de Brest, endommagée au cours d’un
abordage avec le Robuste, la frégate ne participe
pas au combat, devant rentrer à Brest pour
réparation5
La Vestale frégate 1757 de Montfiquet 34
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
L'Aigrette frégate 1756 de Longueville 34
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
La Calypso corvette 1756 Paul Alexandre du Bois-Berthelot 16 155
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 6 au 7 janvier 1761
Le Prince Noir corvette 1759
Pierre-Joseph Kergariou de
Roscouet
6
Réfugié en Vilaine, s’en échappe dans la nuit
du 24 au 25 mai 1760
Il n’existe pas de vaisseau de premier rang (trois ponts) dans la flotte française.
56. NOM ESCADRE RANG
ANNÉE
CONSTRUCTIO
N
COMMANDEMENT
CANON
S
HOMMES COMMENTAIRES
Royal George rouge 1 1756 John Campbell 100 880
Portant la marque de Edward
Hawke
Union bleue 2 Thomas Evans 90 770
Portant la marque de Sir Charles
Hardy
Duke bleue 2 1678 Samuel Graves 90 750
Namur blanche 2 1755 Matthew Buckle 90 780
Portant la marque d'Edward
Boscawen
Resolution blanche 3 1758 Henry Speke 74 600 Échoué sur le Plateau du Four
Hero blanche 3 1759 George Edgcumbe 74 600
Warspite bleue 3 1758 John Bentley 74 600
Hercules bleue 3 1759 William Forterscue 74 600
Torbay rouge 3 1683 Augustus Keppel 70 520
Magnanime rouge 3 1748 Richard Howe 70 520
Mars blanche 3 1759 James Young 70 520
Swiftsure bleue 3 1750 Thomas Stanhope 70 520
Dorsetshire rouge 3 1757 Peter Denis 70 520
Burford rouge 3 1757 James Gambier 70 520
Chichester rouge 3 1753 William Saltren Willet 70 520
Temple blanche 3 1758 Washington Shirley 70 520
Essex blanche 3 1679 Lucius O'Brien 64 480 Échoué sur le Plateau du Four
Revenge rouge 3 1673 John Storr 64 480
Montagu bleue 3 1757 Joshua Rowley 60 400
Kingston bleue 3 1697 James Shirley 60 400
Intrepid bleue 3 1747 Jervis Masplesden 60 400
Dunkirk blanche 3 1754 Robert Digby 60 420
Defiance blanche 3 1744 Patrick Baird 60 420
Flotte
anglaise
d’Edward
Hawke
23 vaisseaux
de ligne
57. Nom type
Année
construction
Commandement Canons Hommes
Minerva frégate Alexander Hood 32 220
Venus frégate Thomas Harrison 36 240
Vengeance frégate
Gamaliel
Nightingale
28 200
Coventry frégate 1757 Francis Burslem 28 200
Sapphire frégate John Strachan 32 220
Autres
navires
attachés à la
flotte
anglaise
d’Edward
Hawke
5 frégates
The HMS. Royal George Hawkes flag-ship at
Quiberon Bay. Scrimshaw, gravure sur une
réplique de dent en ivoire de cachalot. Le seul
vaisseau à trois ponts et 100 canons de la
bataille navale.
60. Battle of Quiberon Bay
Combat de Belle Isle
Bataille des Cardinaux
Déroute de Conflans
Localisation : le triangle du cœur de la bataille navale
44 vaisseaux, 7 frégates et 2 corvettes vont s’affronter
dans ce triangle restreint: 5 milles sur 6,5 milles marins,
ou encore 9 sur 12 km.
Carte marine n° 7068 Côtes ouest de la France. De la presqu’île de Quiberon aux Sables d’Olonne. SHOM, 1 : 50.000, 1986
naufrage
du Juste
61. À l’est de l’île
d’Hoëdic, le
plateau des
Cardinaux,
avec les
hauts-fonds
rocheux des
Petits et
Grands
Cardinaux
qui ont donné
leur nom à la
bataille
navale.
Les Petits
Cardinaux
Les Grands
Cardinaux
Détail de la carte marine n° 7143 Côtes ouest de France. Abords des îles de Houat et de Hoëdic. SHOM,
1 : 20.000, 2002
70. À droite. Le Soleil Royal, vu de l’arrière,
durant la bataille des Cardinaux.
À gauche. Le vaisseau l’Intrépide.
Reproduction partielle d’une aquarelle
de Pierre Raffin-Caboisse
In : RAFFIN-CABOISSE Pierre, 2008. La
bataille des Cardinaux 1759, le 20
novembre à 16 heures. Le combat des
Cardinaux ou, selon les Anglais, « La
bataille de la baie de Quiberon ». 20
aquarelles, n.p.
Vaisseau de ligne de 2e rang, construit
en 1748 par l’ingénieur Jean-Luc
Coulomb et lancé le 13 juin 1749 aux
chantiers navals de l’Arsenal de Brest.
Tonnage brut : 1613 t ; dimensions :
59,11 x 15,60 x 7,47 m ; déplacement :
2.200 tonneaux.
Capitaine : Hubert de Brienne de
Conflans.
Armement : 80 canons (pont inférieur
15 canons de 36 sur chaque bord, pont
supérieur 16 canons de 24 sur chaque
bord, pont principal et arrière 18 canons
de 18.
Le Soleil
Royal
71. Le Soleil Royal, un vaisseau de ligne de 80 canons
Vaisseau de 80 canons. V. Les Ris. Ces manœuvres servent à diminuer la surface des voiles, quand la force du vent y oblige […].
In : Deux albums de Nicolas Ozanne (1728-1811). Introduction & présentation par Jacques Vichot. Édité para l’association des Amis des musées de la
Marine, 72 p. (Planche X, p. 43).
73. In: BARRAULT E. B., 1956. Épaves des Cardinaux. Neptunia, 42, p. 10-13.
Recherches subaquatiques sur l’épave en 1956
74. Relevé de l’épave du vaisseau le
Soleil Royal par Jean-Michel
ÉRIAU en 1982. L’épave, orientée
du nord-ouest au sud-est (où se
trouve sa partie avant) est
appuyé sur deux hauts-fonds
rocheux, la Roche aux Gorgones
(en haut, à gauche) et la Roche
de Monsieur de Conflans (au
centre du plan). Un certain
nombre d’objets de l’épave ont
éte dispersés.
75. Magnifique canon en bronze du navire amiral de la Marine française, le Soleil Royal, fondu en 1670 par Jean Baubé à l’arsenal de Toulon et
restauré en 2013 par le laboratoire Arc’Antique de Nantes. Exposé dans le Passage de Ladure, à côté de l’hôtel de Ville du Croisic (Loire-
Atlantique), il fut récupéré, en mai 1955, sur les fonds côtiers par le marin pêcheur Jean Quilgars, à 1500 m au nord-ouest de l’extrémité de la
jetée du port du Croisic. Photo Loïc Ménanteau, 07-07-2018
77. Tulipe et volée (partie avant) d’un autre canon en bronze provenant de l’épave du Soleil
Royal, découvert lors des fouilles sous-marines menées en mai 1955. Il est exposé dans le
Passage de Ladure, à côté de l’hôtel de Ville du Croisic (Loire-Atlantique). Photo Loïc
Ménanteau, 07-07-2018
78. Au premier étage de la
mairie du Croisic, une
des deux vitrines
contenant des objets
provenant presque
tous de l’épave du
Soleil Royal.
Photos Loïc Ménanteau,
24-08-2020
79. Au premier étage de la mairie du Croisic, vitrines avec des objets provenant presque tous de l’épave du Soleil Royal.
Photos Loïc Ménanteau, 24-08-2020
80. Au premier étage de la
mairie du Croisic,
quelques détails des
objets des deux vitrines
provenant presque tous
de l’épave du Soleil
Royal.
Dépôt du musée national de
la Marine.
Photos Loïc Ménanteau, 24-
08-2020
84. Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
Ancre provenant de l’épave du vaisseau Le Héros (?)
85. Ce canon en fer de calbre 36, dont le
culasse a explosé, pourrait provenir de
l’épave du vaisseau de 74 canons le
Héros. Il est exposé sur la butte de
Lénigo au Croisic. Photo et montage Loïc
Ménanteau
87. L’Union canonne le Superbe qui vire de bord. Les sabords tribord sont ouverts à la gîte […]. Reproduction d’une aquarelle de
Pierre RAFFIN-CABOISSE. In : RAFFIN-CABOISSE Pierre, 2008. La bataille des Cardinaux 1759, le 20 novembre à 16 heures. Le
combat des Cardinaux ou, selon les Anglais, « La bataille de la baie de Quiberon ». 20 aquarelles, n.p.
92. Tableau arrière et bouteilles du vaisseau de 74 canons français le Thésée, lancé en 1759.
93. Copie d’une carte dessinée après la bataille des Cardinaux, en 1759, par Midshipman PAKENHAM qui était à
bord du vaisseau anglais le Dunkirk. Pour davantage de lisibilité, les noms ont été imprimés, mais en
respectant l’orthographe de l’auteur. Les sites des naufrages des vaisseaux français le Superbe (Superbe
Sunk) et le Thésée (Thesee Sunk) ont été figurés sur la carte, ce qui en fait un document d’une grande
valeur archéologique. In : MARCUS Geoffrey, 1960.
Document original (in : Longford Papers) conservé au National Maritime Museum, Greenwich
99. Cloche en bronze (h=60 cm, d=50 cm) du vaisseau HMS Resolution naufragé sur le Plateau du Four le 20 novembre 1759,
lors de la bataille des Cardinaux. La cloche, qui porte l’année de 1759, a été découverte en 2012 par André MEIGNIEN et
Philippe NATIEL. À droite, on voit sur la cloche le Broad Arrow (flèche large), marque de la Royal Navy. Elle a été traitée
pendant deux ans par le laboratoire Arc’Antique à Nantes et se trouve dans la salle d’accueil de la mairie du Croisic. Dépôt du
DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) en 2014.
Photos et traitement Loïc Ménanteau, 24-08-2020
100. Prospection du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) en septembre 1992
sur le Plateau du Four et dans l’estuaire de la Loire
Campagne du GRAN sur le Galathée.Photo Loïc Ménanteau, 09-1992
101. Prospection du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) en septembre 1992
sur le Plateau du Four et dans l’estuaire de la Loire
Photo Loïc Ménanteau, 09-1992
102. Campagne Loire 1992 - Plateau du Four - HMS Essex
Rapport du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN)
Sur le site F6,
22 pièces de canons
et une ancre ont été
retrouvés, mais leur
nombre doit être
supérieur.
Sur le site F5,
8 pièces de
canons ont été
retrouvés.
Sondes récupérées sur le site
de l’épave du HMS Essex en
1992.
Photo GRAN
103. La Légende Maritime du Pays de Retz
Saison 1
Paimbœuf, jeudi 24 juillet 2020 (révisé et augmenté en février 2021)
Loïc Ménanteau
géographe
LETG Nantes
loic.menanteau@gmail.com
Dans les eaux troubles de l’estuaire de la Loire, affleurement de l’épave du Juste sur le fond sablo-vaseux. Photo sous-marine André Lorin, 1986
Pour le naufrage du Juste, voir ma présentation sur slideshare
https://fr.slideshare.net/LocMnanteau/1759-naufrage-du-vaisseau-le-juste-dans-
lembouchure-de-la-loireconference-le-juste-loic-menanteau-08022021
104. Localisation du naufrage du Juste
Carte marine n° 7395 Côte ouest de la France. Du Croisic à Noirmoutier. Estuaire de la Loire, échelle 1 : 50 000, SHOM. Projection Mercator.
Surcharges : Loïc Ménanteau
Position de l’épave du vaisseau le
Juste par rapport aux sondes
bathymétriques (en m).
Seule la partie avant du vaisseau
(en trame noire sur le plan) n’aurait
pas été détruite.
109. Pierrier en bronze à culasse mobile du XVIe siècle trouvé ,
entre l’île Dumet et la pointe de Castelli (Piriac-sur-Mer), par
le patron-pêcheur M. LOUSSOUARN. Il est exposé dans le
Passage de Ladure, à côté de l’hôtel de Ville du Croisic
(Loire-Atlantique). Photo Loïc Ménanteau, 07-07-2018
110. Petit canon en fer et ancre provenant d’épaves du XVIIIe siècle
dans la cour intérieure de la Direction interrégionale des
Douanes au 7, place du Général Mellinet à Nantes.
Photo Loïc Ménanteau, 06-08-2020
113. La frégate l’Hermione au combat naval de Louisbourg / Battle off Spanish River, le 21 juillet 1781. Détail d’une peinture à l’huile de
Auguste Louis de Rossel de Cercy. Collections des châteaux de Versailles et de Trianon
Naufrage de la frégate Hermione
115. Aujourd'hui vingt septembre mille sept cent quatre vingt treize l'an 2ème de la République française une et indivisible, la
frégate l'Hermione commandée par le citoyen Martin Capitaine de Vau est appareillé de Mindin dans la rivière de Nantes
pour se rendre à Brest avec un convoy d'après l'ordre qu'il en avoit reçu du Ministre. Le 7 duduit mois le vent étant au NE
petit frais le pilotte de la rivière quitta la frégate lorsqu'il fût en dehors de la roche le Charpentier. Il la remis entre les mains
du citoyen Guillaume Guillemin pilotte cotié de la frégate et provenant du batiment le Phénix qui avait relevé l'Hermione à la
station de Mindin. Le vent étoit du NE variable au NNE, nous étions au plus près tribord amures sous le petit hunier et le
perroquet de fougue pour entretenir un convoy de 12 batiments que je devois mettre devant Brest. A 6 heures du soir on fit
un relèvement. Le pilotte cotié y assista et ce fut lui même qui donna le nom des pointes qu'on ne connoissoit pas. A 6 h.1/4
un grand batiment du convoy qui se trouvoit derrière la frégate vira de bord. Je demandois au pilotte pourquoi ce batiment
viroit et s'il y avoit du danger à craindre sous le vent. il me repondit que non. Dix batiments du convoi étoient de l'avant de la
frégate. Lorsqu'on cria brisants sous le vent le pilotte assuroit que ce n'étoit pas des brisants mais la force du courant qui
faisoit cet effet (…) frégate à la basse mer. A 8 heures du matin la mer se trouvant au 2/3 basse la frégate a donné de la
bande dans un instant avec une vitesse incroyable et dans ce mouvement rapide et s'est crevé totalement le coté de tribord.
J'ai continué à faire travailler à sauver tous les effets de conséquence qui se trouvoient possible et de les faires transporter à
bord du chasse marée ou nous avons été prévenus que si les vents passoient à l'ouest avec force il serait possible dans la
position ou se trouvoit la frégate qu'il périroit beaucoup de monde. A la basse mer la frégate nous a paru totallement crevé.
L'équipage s'est décidé avoir de l'abandonner et a passé sur les chasse-marées qu'on nous avoient envoyé du Croisic. J'ai
abandonné le batiment à 10 heures du matin le dernier avec le maître d'équipage qui a donné trois coups de sifflet pour
s'assurer qu'il ne restoit plus personne à bord. Je n'ai que le meilleur témoignage à rendre de l'Etat Major et des principaux
maîtres et de tout l'équipage qui se sont tous portés avec le plus grand zèle la plus grande activité à exécuter les ordres que
j'ai donné jusqu'au moment ou nous avons abandonné la frégate.
On ne peut attribuer qu'a l'ignorance du pilotte costié la perte de la fregate qui paroit infaillible. Malgré tout ce que j'ai pû lui
dire il m'a donné toutes les raisons qu'il setoit trompé et qu'il ne se croyoit pas aussi près du Four. Je l'ai amené à terre avec
moi et l'ai remis entre les mains du juge de paix avec une dénonciation par écrit par laquelle je demande que ce pilotte soit
intérogé publiquement devant tout mon équipage et le public du Croisic, afin qu'il soit constaté juridiquement que c'est par sa
faute seulement que la frégate a été mise à la côte. En foi de quoi, nous avons clos et arrêté le procès verbal signé du nom
de l'Etat-major et de ceux de l'équipage qui savoient écrire »...
Procès verbal du naufrage de la frégate Hermione sur le Plateau du Four
le jeudi 20 septembre 1793 vers 18 h 30
116. La frégate escortait un convoi
marchand de 18 navires et, à sa sortie
de l’estuaire de la Loire, elle a heurté
la Basse Rimbaud, haut-fond rocheux
de la partie orientale du Plateau du
Four, au large du Croisic, avec des
conditions défavorables de marée
descendante.
Elle était commandée par un équipage
peu expérimenté. Le pilote Guillaume
Guillemin du Conquet est déclaré
coupable, et le commandant Pierre
Martin est lui acquitté.
La première campagne de recherches
archéologiques sous-marines sur l’é-
pave de l’Hermione a été réalisée le
22 juillet 1984 par Michel VASQUEZ,
Gérard MARTIN et André LORIN.
Positions de la frégate L’Hermione juste
avant son naufrage sur le Plateau du
Four.
Naufrage
de l’Hermione
Le IVe jour complémentaire de l'an I
de la République (jeudi 20 septembre
1793) vers 18 h 30
117. Campagne Loire 1992 - Plateau du Four - Hermione
Rapport du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN)
Anomalie
magnétique
due à la
présence de
masse
ferreuse sur le
site de l’épave
de la frégate
Hermione.
119. Remontée d’une ancre de la frégate Hermione en août 2005.
Article de Ouest-France, samedi 27 août 2005, p. 7
Campagne Loire 1992 - Plateau du Four - Hermione
In : Rapport du Groupe de Recherche en Archéologie
Navale (GRAN)
125. Localisation des 7 canons relevés sur le site de l’épave du Maidstone
Fouilles 1980-1994. Bernard de Maisonneuve
Comme pour ceux du Juste, les sept canons remontés du Maidstone ont été dispersés géographiquement sur les côtes de la
Vendée : 4 (5 ?) dans la cour du château de Noirmoutier, 2 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et 1 aux Sables d’Olonne. 9 canons sont
restés au fond.
126. Cinq pièces d’artillerie du Maidstone dans la
cour intérieure du château de Noirmoutier.
Celui, à l’avant-plan, a été découvert bouché
et chargé.
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
Sur les fûts des deux canons du fond (à gauche), blason du
roi d’Angleterre George II (1727-1760).
Photo Loïc Ménanteau, 27-07-2020
127. Deux des cinq canons anglais (de 12 livres) du Maidstone qui portent les armes de George II d’Angleterre et des broad arrows.
Photo Loïc Ménanteau, 24-07-2020
Grenades à main. Photo Frédéric Osada
128. Deux des trois bouteilles complètes découvertes au cours des fouilles
sous-marines de l’épave du Maidstone : à gauche, à liqueur, de base
quadrangulaire ; à droite, à vin, modèle de 1735. In : MAISONNEUVE,
1991.
131. Naufrage en 1868 du clipper anglais Queen of the South
Maquette du Queen of the South (ex. Morning Light). Ce clipper à trois
mâts a été construit à Portsmouth (États-Unis) en 1853. Principales
caractéristiques : 73,10 m de long ; 13,10 m de large ; 8,23 m de creux ;
1713 tonneaux.
Maquette réalisée par Jacky ATHIMON avec la collaboration de M. Alain FOULONNEAU. Don
des Amis du Sémaphore Saint-Gildas. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas.
Photo Loïc Ménanteau, 23-08-2020
Cloche de quart du Queen of the South
(située près de la barre à roue).
Récupérée après le naufrage, puis
vendue aux enchères à Noirmoutier en
1868.
Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas
132. The clipper ship Morning Light (Queen of the South à partir de 1863) picking up a pilot off the Skerries. Huile sur toile de William
Gay Yorke, 1861. Coll. particulière
133. Naufrage de la Reine du Sud. - Dessin de Jules Noël
d’après un croquis de M. L. de Folin.
In : ZURCHER et MARGOLLÉ, 1868. Tempêtes et naufrages, Le Tour du Monde. Nouveau journal des voyages,
publié sous la direction de M. Édouard Charton, XX, p. 337 et 340.
Les naufragés de la Queen of South.
- Dessin de Jules Noël.
135. Début du rapport de liquidation de l'épave du Queen of the South.
Archives départementales de la Loire-Atlantique
Bible en anglais provenant de l’épave du
Queen of the South trouvée par un pêcheur de
goémon « dans du goudron » ramené avec son
râteau, à moins de 2-3 km du site du naufrage.
Les marques et la place du signet ont été
miraculeusement conservées. Elle fut mise aux
enchères à Préfailles le 31-08-1868. Musée du
Sémaphore de la pointe Saint-Gildas
Après avoir réalisé un long voyage
de 106 jours depuis le Pérou, le
Queen of the South fait naufrage lors
d’une violente tempête dans la nuit
du 24 au 25 avril 1868. Il tentait de
mouiller devant la pointe Saint-
Gildas où il se fracasse sur les
rochers de la Couronnée (à 2 h du
matin). Des 42 personnes à bord
dont 35 de l’équipage et 7 passagers
(2 femmes et 5 enfants), il n’y eut
que 4 survivants.
Les secours tardèrent à arriver : le
chasse-marée Jeune Marie Désirée
de Saint-Nazaire à 5 h du matin.
137. Asie
Voilier vraquier construit pour le compte de la Compagnie
d'Orbigny et Faustin, de La Rochelle, Société des Ateliers et
Chantiers de Normandie Laporte et Cie, Rouen. Il fait partie
d’une série de deux navires : l’Europe et l’Asie. Commencé en
1896, il est achevé en décembre 1897.
Asie
Relevé bathymétrique en 1948-49
Localisation
de l’épave
de l’Asie
139. Maquette du Lancastria. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas. Photo Loïc Ménanteau, 23-08-2020
140. Naufrage du Lancastria
The greatest sea tragedy of all time
4000-7000 morts
2477 survivants
C'est un des naufrages les plus
meurtriers de l'histoire, avec ceux
du Cap Arcona, du Wilhelm
Gustloff, du Goya en 1945 en mer
Baltique, et ceux du Jun’yδ Maru,
du Toyama Maru et du Ukishima
Maru en 1944 dans le Pacifique.
Le navire devait rapatrier en
Angleterre des soldats britanniques
(opération Ariel) qui affluaient de
l‘Ouest de la France vers
l'embouchure de la Loire, juste
avant l’arrivée des troupes
allemandes (à 40 km). Le
Lancastria aurait recueilli plus de
6000 hommes, femmes et enfants
pour les emmener au port de
Plymouth.
141. Naufrage du Lancastria
Le lundi 17 juin 1940, au milieu de l’après-midi (entre 15 h 48 et 16 h 02)
Situé près de la Couronnée, à environ 4 km du rivage,
le navire fut coulé, en 24 minutes, par un bombardier
JU 87 du VIIIe Flieger Korps. À 15 h 48, ce bombardier
allemand largua quatre bombes à basse altitude qui
atteignirent la cale 2, la zone près de la cheminée, puis
les cales 3 et 4 du paquebot. Le navire s’incline
brusquement à bâbord. À 16 h 02, son avant est sous
l’eau et à 16h 02, il disparaît sous la surface de la mer.
146. En France, 53 cimetières entre Brest et Soulac, dont 16 en Loire-Atlantique et 20 en Vendée, abritent les
sépultures des victimes. Des mémoriaux commémoratifs ont été érigés à Saint-Nazaire, aux Moutiers-en-
Retz et à la pointe Saint-Gildas à Préfailles.
Mémorial de la pointe Saint-Gildas à Préfailles. Phptos Loïc Ménanteau, 23-08-2020
147. Mémorial pour les victimes du Lancastria à Saint-Nazaire sur la place Commando. Ce monument a été enlevé de la
place lors de son aménagement et aurait été détruit.
148. Mémorial pour les victimes du Lancastria aux Moustiers-en-Retz. Photo 24-08-2006
À l'annonce du naufrage, Winston
Churchill place sous secret la
nouvelle du désastre, par la Défense
Notice (D-Notice), afin de ne pas
démoraliser davantage les citoyens
britanniques. Le secret militaire ne
sera levé qu’en 2040, soit 100 ans
après le naufrage. Pour l’instant,
seul le gouvernement écossais a
commémoré la catastrophe par la
frappe d'une médaille, malgré les
demandes pressantes auprès du
gouvernement britannique.
150. Naufrage du paquebot Teiresias
Paquebot à deux ponts,
construit en 1914, par
Hawthorn Leslie & Co de
Newcastle pour l’Ocean
Steamship Company et
opérationnel en janvier
1915.
Comme le Lancastria, il
participait, le 17 juin 1940,
à l’évacuation des troupes
anglaises à Saint-Nazaire
(opération Ariel).
Son port d’attache était Liverpool. Il est sorti indemne de ses traversées de l’océan Atlantique, malgré la menace des sous-
marins allemands. Le 30 juin 1915, il manque de couler après avoir heurté une mine près du canal de Suez. Il a ensuite
navigué sur les lignes vers l’Asie. Carte photo 1915
151. Ports payant participé, du 15 au 25 juin 1940, à l’opération
Ariel d’évacuation des troupes britanniques avant l’arrivée
de l’armée allemande sur les côtes françaises.
Carte réalisée par Éric Gaba
L’onde de choc de quatre bombes lancées par des avions allemands Junkers Ju88 de la Luftwaffe provoqua une onde de
choc à l’origine de la fracturation de plaques en métal de la coque. Le Capitaine J. R. Davies, ordonna donc à l’équipage
d’évacuer le navire à bord de canots de sauvetage. Le navire commença à se coucher et une seconde attaque aérienne
allemande le fit chavirer. Le Teiresias coula ensuite lentement dans la mer.
La majorité de l'équipage a été rapatrié en Grande-Bretagne par le HMS Oracle et l’équipe de 6 hommes (accompagnée
du capitaine) restée à bord pour tenter de sauver le Teiresias par le navire Holmside.
Épave du Teiresias
Opération Ariel
155. Ex USS Buchanan (DD-
131), Town classes, le
Campbeltown a été
construit en 1918 et
lancé le 2 janvier 1919
aux chantiers navals de
Bath, dans le Maine
(États-Unis). C’était un
Wickes-class destroyer
(tonnage brut : 1090 t ;
déplacement : 1280 t),
armé par la Royal Navy.
À gauche. Le USS Buchanan au
large de Balboa (zone du canal de
Panama) le 18-05-1936. Naval
Historical Center
À droite. Le USS Buchanan au
large de Balboa (zone du canal de
Panama) le 18-05-1936. Naval
Historical Center
Campbeltown,
Opération Chariot
26 mars 1942
159. 27-28 mars 1942. À 1 h 34
du matin, le 28 mars, 4
minutes après l'heure
planifiée, le Campbeltown
entre en collision contre la
porte de la forme de
radoub. Les commandos
et l'équipage du navire
débarquent sur les quais
sous le feu des allemands
et commencent leur
mission de destruction des
installations portuaires.
161. Après l’explosion, l’épave du Campbeltown déplacée au milieu de la cale sèche (forme de radoub) Normandie à Saint-Nazaire.
162. Vue aérienne de la forme Normandie (Joubert) à Saint-Nazaire avec au milieu l’épave du Campeltown.
163. Fût du canon du destroyer
Campbeltown, place du
Commando à Saint-Nazaire.
Lors de l’aménagement de cette
place, il a été déplacé et mis sur
le toit de l’écluse fortifiée de
l’ancienne base sous-marine
allemande (au-dessus du sous-
marin Espadon).
164. Face à l’embouchure de la Loire, au Petit Maroc, monument franco-britannique en mémoire des morts de l’Opération Chariot.
Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
Le commandant du destroyer, le Lt. Cdr.
Stephen Beattie, a été fait prisonnier de
guerre. Il reçut la Victoria Cross pour
cette opération.
L’explosion de la forme-écluse causa la
mort de 300 Allemands. Des 611
hommes qui constituent la force
d’attaque, 169 sont tués (64 commandos
et 105 marins). Parmi les survivants, 215
sont capturés et 222 sont évacués sur
les petits bateaux restants. Cinq autres
parviennent à quitter Saint-Nazaire et
font route vers le sud pour rejoindre
Gibraltar.
165. Plaques du monument franco-britannique en mémoire des morts de l’Opération Chariot.
Photo Loïc Ménanteau, 16-08-2020
168. L'avant (en haut) et l'arrière (en bas) du cargo-mixte Le
Laos, échoué et disloqué en deux parties sur le rocher du
Four, devant Le Croisic. Carte postale Artaud Nozais.
Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Le Laos a fait naufrage à la suite d’une erreur de
navigation par temps de brume en voulant entrer
dans l’estuaire de la Loire. Le navire talonne sur
une roche située au sud du Plateau du Four (Sur
la roche Gouës-Vas, à un mille au sud de la Tour
du plateau du Four, en face du Croisic).
Le Colbert essaie de lui porter secours, en vain.
Puis, au matin, le remorqueur Athlète de Saint-
Nazaire essaie de le désengager sans plus de
succès. Les chaudières explosent et le navire
sombre lentement.
Il n’y a pas de victimes.
Un coup de mer sépare en deux le navire avant
qu’il ne coule.
Le naufrage du Laos
Samedi 9 février 1907
à 12 h 20
172. Échouage du paquebot la Champagne devant Saint-Nazaire le 28 mai 1915
Cartes postales, coll. Loïc Ménanteau, Nantes
Paquebot en acier, gréé en quatre-mâts, lancé par la
Compagnie Générale Transatlantique en mai 1886 aux
chantiers de Penhoët (Saint-Nazaire)
L=155 m, l=15,75 m au maître bau, jauge brute= 6 726 tx
Affecté, en 1886, à la ligne Le Havre-New York, puis, en 1905,
à celle Saint-Nazaire-La Havane-Veracruz, de la Compagnie
Générale Transatlantique (CGT) et, enfin, en 1915, il est
affrété par la Compagnie Sud-Atlantique.
Il revenait des Antilles. Au moment de son échouage, il y avait
978 passagers à son bord, dont 909 « soldats noirs », et un
équipage de 180 hommes.
181. Maquette du Saint-Philibert, vue de l’avant et de l’arrière. Musée du Sémaphore de la pointe Saint-Gildas. Photos Loïc Ménanteau
182. Le naufrage s’est produit le 14 juin
1931 à 18h 30 près de la bouée du
Châtelier, au devant de la pointe Saint-
Gildas.
Il est dû au chavirement du bateau lors
d’une forte tempête, avec des creux de
plusieurs mètres, et à la surcharge en
passagers. Se mettant du côté le
moins exposé au vent, ils ont contribué
à le déséquilibrer.
Le bateau chavire au moment de
changer de direction, étant pris en
travers par une lame.
Un drame de la mer
8 rescapés, 452 morts
187. Drague Fatouville, 1948
Liste des 9 navires sabordés par les Allemands, dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 août 1944, pour bloquer la navigation
dans l’estuaire de la Loire et rendre très difficile l’accès au port de Nantes :
- L' Antarktis : navire Tanker d'origine norvégienne destiné au transport de l'huile de baleine. Transformé par le gouvernement allemand
en pétrolier en 1939 aux chantiers Howaldtswerke à Kiel sous le numéo de coque 771. Coulé en travers du chenal. Sa coque s’est
brisée en deux. Trois de ses mâts sont encore visibles en bordure du chenal de navigation.
- Le Fatouville : drague à désagrégateur de 6000 CV. Refouleuse, construite par les ateliers et chantiers de Bretagne pour le port de
Rouen (au stade des essais). Coulée au nord de l‘Antarktis.
- Le Pas de Calais : drague à godets du port de Boulogne (1940) pouvant travailler jusqu’à à 23 m de profondeur.
Le refouleur II : Station de refoulement à terre du service maritime de Loire-Inférieure.
- La drague 5 : drague moyenne à godets de 530 litres appartenant au service maritime de Loire-Inférieure.
- L'Amphitrite : drague aspiratrice d'origine allemande de 450 m3/heure (construite en 1905).
- Le patrouilleur H 10 : sorti des chantiers de Penhoët pour le compte de la marine allemande. Longueur hors tout : 61,49 m, largeur :
10,58 m. C'est un navire de 1200 tonnes et de 2800 CV.
Le remorqueur R8 : construit à Nantes en 1917. Puissance : 200 CV
- Le chaland PC 52 : chaland à fond fixe d'une capacité de 55 m3.
Le chantier de la Télindière
188. Vue générale des travaux de déviation de la Loire à la Télindière. 1er juin 1948.
Au premier plan, Le Pellerin. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
189. Bassin des épaves (batardeau) en cours d’assèchement, 19 juin 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
190. Travaux de renflouement de 9 navires à la Télindière réalisés par les Ponts et Chaussées entre janvier 1947 et juin 1949. Au
premier plan, la drague Fatouville. Août 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
191. Travaux de renflouement de 9 navires à la Télindière réalisés par les Ponts et Chaussées entre janvier 1947 et juin 1949.
Au premier plan, la drague Fatouville. Août 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
192. Installation pour le redressement de la drague à godets Pas de Calais II lors des travaux réalisés à la
Télindière par les Ponts et Chaussées. Août 1948. Coll. Loïc Ménanteau, Nantes
194. En bordure de la rive du chenal de navigation, seuls trois mâts
métalliques signalent l’emplacement de l’épave du petit pétrolier
norvégien Antarktis (150 m de long) qui n’a pas pu être renfloué,
car il s’était brisé en deux lors du sabordage par les Allemands.
Avec le concours de l’Atelier des Coteaux (Nantes Saint-Nazaire Port) et de
l’association Autrefois Le Pellerin, la municipalité du Pellerin a financé la restauration
d’une grue de l’Antarktis. Cette grue a ensuite été placée en bord de Loire, sur le
môle du quai Provost (inaugurée le 1er mai 2017)..
195. Les épaves des navires, toutes époques
confondues, constituent pour l’estuaire de
la Loire un patrimoine d’une grande valeur
culturelle et historique qu’il convient
d’étudier, de préserver et de valoriser, ce
qui actuellement n’est pas suffisamment le
cas.
In : Le Neptune françois ou recueil des cartes marines levées et gravées par ordre du Roy. Paris, 1693. SHD, Vincennes