L’épidémie flambe partout dans le monde. A l’échelle mondiale, le nombre de cas – et de victimes – du Covid-19 continue de croître. Et si la tendance globale est à un assouplissement des mesures prises contre la pandémie et à une sortie d’un confinement, certaines zones suivent le mouvement inverse. La Chine a été la première à le faire, en reconfinant une partie de Pékin, dès le 16 juin. Depuis, d’autres régions ou villes ont fait de même, et 9 millions de personnes, au moins, sont désormais reconfinées au 8 juillet.
.En fait, Il n'y a pas d'armistice à attendre avec la covid-19 : on a juste remporté la première bataille, la plus importante certes, mais pas la guerre. Et c'est en restant vigilant partout qu'on la gagnera
Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...
Il n'y a pas de pause à espérer avec le coronavirus
1. Il n’y a pas de pause à espérer avec
le coronavirus !
Les nouvelles au mois de juillet ne sont pas très bonnes que ce soit dans le monde
ou au Maroc, notamment avec l’annonce d’un important foyer de contaminations,
détecté début juillet, dans une usine de la ville de Safi, qui a été placée en
quarantaine deux jours après sa découverte. Cette mesure aussi rapide et 'brutale",
traduit bien l’inquiétude des autorités sanitaires. Avec raison ! Une partie de la
population croît que l'épidémie est vaincue et vit dans l'illusion presque « lyrique »
de la victoire annoncée avec le déconfinement !
Et pourtant l’épidémie flambe partout dans le monde. A l’échelle mondiale, le
nombre de cas – et de victimes – du Covid-19 continue de croître. Et si la tendance
globale est à un assouplissement des mesures prises contre la pandémie et à une
sortie d’un confinement, certaines zones suivent le mouvement inverse. La Chine a
été la première à le faire, en reconfinant une partie de Pékin, dès le 16 juin. Depuis,
d’autres régions ou villes ont fait de même, et plus de 10 millions de personnes, au
moins, sont désormais reconfinées à la mi-juillet
.
En fait, Il n'y a pas d'armistice à attendre avec la covid-19 : on a juste remporté la
première bataille, la plus importante certes, mais pas la guerre. Et c'est en restant
vigilant partout qu'on la gagnera
1/ Un relâchement de la vigilance au Maroc
Alors que le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, et les autorités sanitaires,
notamment le directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies au
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ministère de la Santé, Mohamed El Youbi, s'évertuent à mettre en garde la
population contre tout relâchement dans le respect des mesures de protection
contre la diffusion du virus (port du masque, distanciation, hygiène...), on oublie
toute prudence dans l’espace public. On constate même que les fonctionnaires ne
portent même pas, ou très peu, le masque dans certains services locaux alors qu’ils
sont pourtant censés donner l'exemple à la population !
On peut comprendre cet envie de reprendre le cours normal de la vie, d’aller à la
plage, de se prélasser à la terrasse d’un café… mais pas jusqu’à perdre tous les
réflexes durement acquis avec le confinement ! Même s’il est vrai qu’avec les
fortes chaleurs de l’été le port du masque peut s’apparenter à une torture difficile à
endurer … mais qu’au moins on garde la distanciation à chaque instant !
2/ Un bilan mondial qui s’aggrave
Selon un bilan exhaustif établi par l’Agence France Presse (AFP), début juillet, la
pandémie a fait au moins 530.865 morts dans le monde pour plus de 11 millions de
cas d'infection diagnostiqués dans 196 pays et territoires.
Toujours selon ce bilan, Les Etats-Unis sont le pays le plus touché (129.676 décès
annoncés). Suivent, par ordre, le Brésil (64.265), le Royaume-Uni (44.198), l'Italie
(34.854), le Mexique (30.366), la France (29.893). Avec plus de 11 400 décès
annoncés officiellement, l'Iran est par ailleurs le pays le plus durement touché par la
pandémie au Proche et au Moyen-Orient.
Début juillet, le responsable des urgences sanitaires à l'Organisation mondiale de la
santé (OMS), Michael Ryan, a d’ailleurs appelé les pays touchés à "se réveiller" face
à la menace en indiquant : "Il est vraiment temps que les pays regardent les chiffres.
S'il vous plaît, n'ignorez pas ce que vous disent les chiffres, a-t-il dit. Les gens
doivent se réveiller. Les chiffres ne mentent pas et la situation sur le terrain ne ment
pas"
3/ Des situations explosives partout à travers le monde !
Petit tour d’horizon des endroits qui vivent des moments difficiles en juillet
Allemagne
Le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Armin Laschet (démocratie-
chrétienne, CDU), a dû se résoudre à reconfiner deux cantons (Kreise) comptant
environ 645 000 habitants , fin juin, à la suite de la découverte d’un important foyer
de contamination dans un abattoir ( à Rheda-Wiedenbrück), le plus grand d’Europe,
dont un peu plus de 1 500 des 7 000 employés ont été testés positifs. Des seize
présidents de région d’Allemagne, il a été pourtant le premier à réclamer la levée
des mesures de restrictions en Allemagne !
Espagne
En Espagne, on assiste à des reconfinements locaux.70 000 habitants d'une région
côtière du nord-ouest de l'Espagne y sont à nouveau soumis à partir depuis le 5
juillet. Ils ne peuvent ni entrer ni sortir de la zone, ni se réunir à plus de 10
personnes. Barcelone a subi plus tard le même sort.
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Etats Unis
L’Etat de Floride a annoncé, début juillet, un record de cas de Covid-19 avec 11
458 cas en 24 heures Un couvre-feu a même été décrété, à partir de 22 heures et
jusqu’à 6 heures le matin, dans la région la plus peuplée de l’état autour de Miami.
Sur la carte du Covid-19 aux États-Unis, la Floride est désormais en noir ! C’est
pourtant dans cet État, à Jacksonville, au nord de Miami, que Donald Trump prévoit
d’organiser fin août la convention républicaine et son investiture pour la
présidentielle de novembre !
Inde
Le ministère de la Santé a rapporté en juillet un peu moins de 25 000 nouveaux cas
en 24 heures, soit la plus forte hausse depuis le début de la pandémie dans ce pays.
La propagation du virus est particulièrement forte dans les grandes « mégalopoles »
de Bombay et Delhi. Pour faire face à l’afflux de malades asymptomatiques ou aux
symptômes légers, la capitale indienne a transformé un centre consacrée aux
rassemblements religieux en un gigantesque centre d’isolement d’une capacité
de 10 000 lits, pour certains en carton.
Afrique du Sud
Ce pays a enregistré un nombre impressionnant de 10 853 nouveaux cas dès les
premiers jours de juillet et les autorités sanitaires s'attendent même à un pic de
contaminations à venir courant juillet ou Août à cause justement d’un relâchement
des comportements après le confinement. Au total, depuis le mois de mars, le
nombre de cas s’élève à près de 190 000.
Pour aider le personnel médical à faire face à cette flambée, des médecins militaires
ont été déployés. Cette recrudescence des cas de contamination intervient alors
qu’un déconfinement progressif a débuté en juin.
Madagascar
Deux mois après son déconfinement, Antananarivo, la capitale de Madagascar
(1,6 million d’habitants), a été de nouveau placée en confinement le 6 juillet en
raison d’un regain de propagation du coronavirus, tout juste huit semaines après un
déconfinement débuté le 11 mai.
Australie
La situation se complique : face à une nouvelle poussée de cas, les autorités ont
décidé que Melbourne, la seconde ville du pays, devait entamer un nouveau
confinement, pour une période d'au moins six semaines. Au total, plus de cinq
millions de personnes (soit un cinquième de la population du pays !) ont reçu ce
nouvel ordre de confinement directement du Premier ministre de l'État de Victoria,
Daniel Andrews, et qui est entré en vigueur le 8 juillet.
IV/ Une seconde vague bientôt : comment l’éviter ?
Pour le professeur Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à
l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, l’épidémie pourrait repartir bien avant
l’automne en France. “Je crains une seconde vague dès cet été”, a-t-il confié dans
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une interview, le lundi 6 juillet. Il a d’ailleurs indiqué que son unité Covid à la Pitié-
Salpêtrière était pleine.
L'épidémiologiste français, Antoine Flahault, estime quant à lui que "la question ne
devrait pas être de savoir s'il y aura ou non une deuxième vague." La "bonne
attitude", selon lui, "serait de faire comme si elle allait arriver et de s'y préparer au
mieux, en faisant tout pour retarder le plus possible l'hypothèse d'un nouveau
confinement."
***
Il faut continuer la lutte avec détermination et discipline au Maroc!
Les marocains ont dans l’ensemble fait preuve de beaucoup de discipline et
d’abnégation lors du confinement, permettant ainsi le contrôle de l’épidémie. Il
ne s’agit pas maintenant de faiblir afin ne pas se retrouver à devoir faire face
à une seconde « grosse » vague épidémique : restons tous vigilants dans la
rue, les commerces, les lieux de travail ou de loisirs…! C’est un combat de
longue haleine et il n’y aura pas de trêve.
On aura de toute façon à affronter ce risque de retour de la pandémie ; le tout, c'est
de savoir si elle se réduira à des « vaguelettes » ou à une forte vague, si on
continue à être trop « décontractée ».
Il faut malheureusement aussi s’attendre à ce que ce coronavirus devienne
saisonnier avec des épidémies répétitives au cours des prochaines années. Avec
l’espoir que cette maladie devienne plus bénigne !
En attendant nous n’avons ni vaccin ni molécule miracle ! Continuons de nous
protégeons nous pour épargner les plus faibles face à ce fléau !
Casablanca, le 18 juillet 2020
Dr MOUSSAYER KHADIJA ﻣﻮﺳﯿﺎر ﺧﺪﯾﺠﺔ اﻟﺪﻛﺘﻮرة
أﻣﺮاض و اﻟﺒﺎطﻨﻲ اﻟﻄﺐ ﻓﻲ اﺧﺘﺼﺎﺻﯿﺔاﻟﺸﯿﺨﻮﺧﺔ Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie
Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc اﻟﻤﻐﺮب اﻟﻨﺎدرة اﻷﻣﺮاض اﺋﺘﻼف رﺋﯿﺴﺔ
Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) اﻟﻤﻐﺮﺑﯿﺔ اﻟﺠﻤﻌﯿﺔ رﺋﯿﺴﺔ
واﻟﺠﮭﺎزﯾﺔ و اﻟﺬاﺗﯿﺔ اﻟﻤﻨﺎﻋﺔ ﻷﻣﺮاض
Vice-président du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)
Conseillère à la rédaction et membre du comité scientifique du Journal de Biologie Médicale (JBM)
Membre du comité scientifique de la Revue de Médecine Générale et de Famille (RMGF)
dr Moussayer Khadija
Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques اﻟﺠﻤﻌﯿﺔاﻟﻤﻐﺮﺑﯿﺔﻷﻣﺮاضاﻟﻤﻨﺎﻋﺔاﻟﺬاﺗﯿﺔواﻟﺠﮭﺎزﯾﺔ