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Afrique de l’Ouest et centrale
Vers l’Accès universel à la prévention,
aux soins et aux traitements
Investir dans l’accélération
des ripostes nationales au VIH
Photos de couverture: ONUSIDA / Pierre Virot, Christine Clercant
ONUSIDA/08.29F / JC1585F (version originale française, octobre 2008)
© Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) 2008.
Tous droits de reproduction réservés. Les publications produites par l’ONUSIDA peuvent être obtenues auprès du Centre d’information
de l’ONUSIDA. Les demandes d’autorisation de reproduction ou de traduction des publications de l’ONUSIDA – qu’elles concernent
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au numéro +41 22 791 48 35 ou par courriel : publicationpermissions@unaids.org.
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ONUSIDA
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F (+41) 22 791 48 35
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Catalogage à la source: Bibliothèque de l’OMS:
Vers l’accès universel a la prévention, aux soins et aux traitements : investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH/sida
en Afrique de l’Ouest et du Centre.
«ONUSIDA / 08.29F».
1.Infection à VIH – prévention et contrôle. 2.Infection à VIH – thérapeutique. 3.Syndrome d’immunodéficience acquise – prévention
et contrôle. 4.Accessibilité service santé. 5.Thérapie antirétrovirale hautement active. 6.Afrique de l’Ouest. 7.Afrique du Centre.
I.ONUSIDA.
ISBN 978 92 9 173728 4 (NLM classification: WC 503.6)
Vers l’Accès universel
à la prévention, aux soins
et aux traitements
Investir dans l’accélération des ripostes nationales
au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
ONUSIDA Afrique de l’Ouest et centrale
Boulevard de l’Est – Rue 3, Point E
BP 5748, Dakar Fann – Sénégal
Téléphone: +221 33 869 06 64 / Fax: +221 33 869 06 80
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Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
3
Liste des acronymes .................................................................................................................................4
Avant-propos............................................................................................................................................7
Introduction..............................................................................................................................................8
La proposition de l’Equipe d’appui aux régions AOC ...........................................................................11
La proposition du Bénin .........................................................................................................................19
La proposition du Burundi......................................................................................................................27
La proposition du Cameroun..................................................................................................................35
La proposition de la Côte d’Ivoire..........................................................................................................43
La proposition du Gabon .......................................................................................................................51
La proposition de la Gambie..................................................................................................................59
La proposition du Ghana........................................................................................................................67
La proposition de la Guinée...................................................................................................................75
La proposition du Mali............................................................................................................................83
La proposition du Niger .........................................................................................................................93
La proposition de la République centrafricaine....................................................................................101
La proposition de la République démocratique du Congo .................................................................109
La proposition du Tchad.......................................................................................................................117
La proposition du Togo ........................................................................................................................125
Récapitulatif budgétaire.......................................................................................................................131
Annexe 1: Principes et outils de référence ..........................................................................................133
(L’UNGASS et le CRIS; les «Trois principes»; l’Accès universel;
les recommandations du GTT et le CHAT)
Annexe 2: Les initiatives transfrontalières de la région AOC...............................................................139
TABLE DES MATIERES
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
4
AOC: Afrique de l’Ouest et centrale
ARV: Antirétroviraux
BAD: Banque africaine de développement
BIT: Bureau international du Travail
BM: Banque mondiale
CCC: Communication pour le changement
de comportement
CDV: Conseil et dépistage volontaires
CEDEAO: Communauté économique des Etats
de l’Afrique de l’Ouest
CEEAC: Communauté économique des Etats
de l’Afrique centrale
CEMAC: Communauté économique et monétaire
de l’Afrique centrale
CER: Communauté(s) économique(s) régionale(s)
CHAT: Outil d’harmonisation et d’alignement
des pays (Country Harmonization
and Alignment Tool)
CNLS: Conseil / Comité national de lutte
contre le sida
CRIS: Système d’information sur la riposte des pays
(Country Response Information System)
DSRP: Document de stratégie pour la réduction
de la pauvreté
EAR: Equipe d’appui aux régions
(Regional Support Team)
FAO: Organisation des Nations Unies
pour l’agriculture et l’alimentation
(Food and Agriculture Organization)
FAP: Fonds d’accélération programmatique
FM: Fonds mondial
GTT: Cellule mondiale de réflexion
(Global Task Team)
HCR: Haut Commissariat des Nations Unies
pour les Réfugiés (United Nations High
Commissioner for Refugees)
IDH: Indice de développement humain
IEC: Information éducation communication
IFCOC: Initiative des pays riverains des fleuves
Congo, Oubangui et Chari
IST: Infections sexuellement transmissibles
MAP: Programme plurinational de lutte
contre le VIH/sida (Multi-country
HIV/AIDS Program)
MICS: Enquête à indicateurs multiples
(Multiple Indicator Cluster Survey)
OCEAC: Organisation de coordination pour
la lutte contre les endémies en Afrique centrale
OEV: Orphelins et enfants vulnérables
OIT: Organisation internationale du Travail
OMS: Organisation mondiale de la Santé
ONG: Organisation(s) non gouvernementale(s)
LISTE DES ACRONYMES
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
5
ONUDC: Office des Nations Unies
contre la drogue et le crime
ONUSIDA: Programme commun des Nations Unies
sur le VIH/sida
OOAS: Organisation ouest africaine de la santé
PAM: Programme alimentaire mondial
PEPFAR: Plan d’urgence du Président Bush
contre le VIH/sida (President’s Emergency Plan
for AIDS Relief)
PIB: Produit intérieur brut
PNUD: Programme des Nations Unies
pour le développement
PPSAC: Projet prévention du sida
en Afrique centrale
PPTE: Initiative en faveur des pays pauvres
très endettés
PTME: Prévention de la transmission mère-enfant
RCA: République centrafricaine
RDC: République démocratique du Congo
RDH: Rapport sur le développement humain
SE: Suivi-évaluation
SNU: Système des Nations Unies
UA: Union africaine
UEMOA: Union économique et monétaire
ouest africaine
UNDAF: Plan-cadre des Nations Unies
d’aide au développement
UNESCO: Organisation des Nations Unies pour
l’éducation, la science et la culture (United Nations
Educational, Scientific and Cultural Organization)
UNGASS: Session extraordinaire de l’assemblée
générale des Nations Unies sur le VIH/sida
(United Nations General Assembly Special Session
on HIV/AIDS)
UNICEF: Fonds des Nations Unies pour l’enfance
(United Nations Fund for Children)
UNFPA: Fonds des Nations Unies
pour la population
(United Nations population Fund)
USAID: Agence des Etats-Unis pour
le développement international (United States
Agency for International Development)
VIH: Virus de l’immunodéficience humaine
jc1585_salesbook_africa_fr
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
7
Ce document est publié à l’initiative de l’Equipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA pour l’Afrique de
l’Ouest et centrale, confrontée, au cours de son travail quotidien avec les pays de la région, aux constats
suivants:
Le taux de couverture encore faible des services de la région en matière de prévention, traite-
ment, soins et soutien face au VIH met en danger les perspectives d’atteindre l’Accès universel
et le sixième objectif du Millénaire pour le développement;1
La perception du «faible» taux de prévalence de la région Afrique de l’Ouest et centrale cache
l’urgence de répondre aux défis considérables pour l’Accès universel et détourne l’attention et
l’appui des donateurs classiques dans la région.
C’est dans cette perspective que l’Equipe d’appui aux régions a rassemblé ici, avec sa proposition régio-
nale de financement, celles issues de quatorze pays de la région: le Bénin, le Burundi, le Cameroun, la
Côte d’Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Niger, la République centrafricaine,
la République démocratique du Congo, le Tchad et le Togo.
Le but de ce document est de fournir une documentation pratique sur les besoins dans la région et d’ex-
pliquer le travail de l’ONUSIDA dans les différents pays.
Formulées par les pays en réponse aux besoins identifiés, ces propositions font partie intégrante des
ripostes nationales; elles visent l’intensification massive des efforts vers l’Accès universel.
«(…) Nous ne devons jamais oublier que le sida est un problème
exceptionnel qui continuera d’exiger une riposte exceptionnelle
de nous tous – aujourd’hui et au cours des décennies à venir.»2
Dr Peter Piot
Directeur exécutif de l’ONUSIDA et
Secrétaire général adjoint des Nations Unies
Contacts
Dr Meskerem Grunitzky Bekele, Directrice régionale ONUSIDA AOC – grunitzkybekelem@unaids.org
Inge Tack, Conseillère régionale Partenariats – tacki@unaids.org
AVANT-PROPOS
1
Cet objectif se décline dans la Cible 7: avoir stoppé la propagation du VIH/sida et commencé à inverser la tendance actuelle à l’horizon 2015.
2
Source: rapport annuel de l’ONUSIDA 2006.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
8
Parmi les régions du monde, l’Afrique subsaharienne est la plus affectée par le VIH. En 2007, sur un
total de 33,2 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, les deux tiers (22,5 millions) se
trouvaient en Afrique subsaharienne.
Dans la région Afrique de l’Ouest et centrale, la prévalence du VIH dans la population de 15 à 49 ans varie
de 0,5% à 6,2% suivant les pays. Mais la prévalence seule n’explique pas tout; des disparités intra-pays
(telles qu’en République démocratique du Congo de 2,7% à 7,8% ou comme au Togo de 1,8% à 8,3%)
doivent être connues et analysées pour améliorer l’efficacité des efforts destinés à contenir et inverser la
propagation du VIH.
Des tendances inquiétantes comme la «féminisation» de l’épidémie, ainsi que des phénomènes comme
la pauvreté chronique et l’analphabétisme, la violence sexuelle et de genre, la stigmatisation et la discri-
mination constituent des déterminants majeurs de la propagation de l’épidémie de VIH.
Face à ces préoccupations, la mission du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida
(ONUSIDA), en tant que chef de file de l’action mondiale contre le VIH, est de conduire, renforcer et
soutenir une action élargie contre la maladie. Cette action poursuit quatre buts précis:
Prévenir la transmission et la propagation du VIH;
Apporter soins et soutien aux personnes vivant avec le virus;
Réduire la vulnérabilité des individus et communautés face au VIH;
Atténuer l’impact humain et socioéconomique de l’épidémie.
L’aspect prévention est particulièrement crucial, car un nombre trop important de nouveaux cas pourrait
mettre en péril les capacités des services de prise en charge et l’accès aux traitements.
L’ONUSIDA appuie les pays pour une riposte nationale au VIH plus efficace et coordonnée, visant
l’Accès universel à la prévention, aux traitements, aux soins et au soutien des personnes vivant
avec le VIH. Le programme rassemble les efforts et les ressources du Secrétariat de l’ONUSIDA et de
dix organisations («coparrainants») du Système des Nations Unies dans la riposte mondiale au sida:
le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Ban-
que mondiale. L’action du Système des Nations Unies sur le sida dans les pays est coordonnée par les
équipes conjointes des Nations Unies qui élaborent des programmes communs.
Le travail de l’Equipe régionale de l’ONUSIDA Afrique de l’Ouest et centrale se concentre
autour de cinq axes principaux:
Responsabiliser le leadership pour une riposte efficace à l’épidémie à l’échelle nationale et
régionale;
Mobiliser et responsabiliser les partenaires publics, privés et de la société civile à l’échelle natio-
nale et régionale;
INTRODUCTION
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
9
Promouvoir et renforcer la gestion nationale et régionale de l’information stratégique pour guider
les efforts des partenaires;
Renforcer les capacités de surveillance, de suivi et d’évaluation des actions nationales et régio-
nales de riposte au VIH;
Faciliter l’accès aux ressources techniques et financières à l’échelle nationale et régionale. Simul-
tanément, il s’agit aussi d’aider les pays à «faire travailler l’argent disponible», représenté par les
contributions du Fonds mondial et d’autres organisations bilatérales et multilatérales.
Afin d’assurer une meilleure cohérence et l’optimisation de l’efficacité des interventions en matière
de VIH, l’ONUSIDA a développé avec ses partenaires un certain nombre de principes et d’outils. Par
exemple, l’objectif de l’Accès universel à la prévention, aux soins et au soutien demande une approche
coordonnée à travers les «Trois principes»: UN cadre d’action contre le VIH/sida; UN organisme
national de coordination de la lutte contre le VIH/sida; UN système de suivi et d’évaluation du VIH/
sida à l’échelle du pays. Afin de renforcer l’application de ces principes, des recommandations ont été
émises par une Cellule mondiale de réflexion (GTT3
) pour une meilleure coordination entre organismes
multilatéraux et donateurs internationaux dans la riposte au sida.4
L’ONUSIDA est engagé en faveur d’une approche de la riposte au sida basée sur les droits humains,
l’avancement de l’égalité entre hommes et femmes ainsi que celui des droits des personnes vulnérables
et/ou affectées par le VIH. Il défend la promotion de la participation accrue de la société civile et en
particulier des personnes vivant avec le VIH, leur donnant une voix plus efficace dans le dialogue et la
prise de décisions au plan national.
Les propositions présentées ci-dessous ont été élaborées dans cet esprit. Leur structuration
est la suivante:
La proposition de l’Equipe d’appui aux régions Afrique de l’Ouest et centrale fournit une vue
générale de l’épidémie et de la riposte dans la région, ainsi que les stratégies, activités et budget
pour intensifier son appui technique et financier auprès des organisations régionales intergou-
vernementales et des réseaux régionaux de la société civile;
Les propositions des 14 pays font état de l’épidémie et de la riposte spécifique au niveau national,
du rôle et des activités d’appui du Système des Nations Unies, puis des axes et activités qu’ils
comptent développer dans les deux ou trois prochaines années, selon les besoins de chaque pays,
avec le soutien financier demandé.
Il est urgent d’investir maintenant. Des millions de vies sont en jeu; les conséquen-
ces humaines et économiques que leur perte entraînerait seraient dramatiques
pour l’avenir de l’Afrique de l’Ouest et centrale ainsi que, par ricochet, pour les
autres régions du monde.
Cette fois encore, l’ONUSIDA a besoin de tout le soutien de ses partenaires afin
d’«Unir le monde contre le sida».
3
Global Task Team.
4
Ces principes et outils sont détaillés en Annexe 1.
jc1585_salesbook_africa_fr
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
11
LA PROPOSITION DE L’EQUIPE
D’APPUI AUX REGIONS
BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS 1 878 000 (USD)
CAP VERT
SAO TOME
ET PRINCIPE
BENIN
TOGOCOTE
D'IVOIRE
MAURITANIE
MALI
GHANA
BURKINA
FASO
NIGER
TCHAD
NIGERIA
REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE
DU CONGO
BURUNDI
GUINEE
EQUATORIALE
CONGO
CAMEROUN
G
A
BO
N
LIBERIA
SIERRA LEONE
SENEGAL
GUINEE CONAKRY
GAMBIE
GUINEE BISSAU
Analyse de situation de la région
La région de l’Afrique de l’Ouest et centrale couverte par l’Equipe d’appui aux régions de l’ONU-
SIDA englobe 25 pays et une population totale de plus de 346,9 millions d’habitants. Il s’agit du
Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Guinée, Guinée
équatoriale, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Libéria, Sénégal, Sierra Leone, Togo, Burundi,
Cameroun, Congo, Gabon, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sao
Tomé et Principé, Tchad. Parmi ces 25 pays, 21 font partie des pays les plus pauvres au monde, au
regard de l’Indice de développement humain.
Depuis quelques années, les crises politiques et les conflits permanents ont dépassé les frontières
nationales et plongé la région dans une crise humanitaire sans précédent, débouchant sur le dépla-
cement interne ou externe de millions de personnes. Aujourd’hui, environ 10 pays sont en situation
de conflit ou de post-conflit. La situation politique générale de la région reste instable, malgré les
efforts significatifs accomplis dans quelques pays comme le Libéria et le Burundi.
1
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
12
Situation de l’épidémie de VIH dans la région et riposte des pays
En Afrique de l’Ouest, la prévalence chez l’adulte ne dépasse 4% qu’en Côte d’Ivoire, et dans plu-
sieurs autres pays, notamment des pays du Sahel, elle est d’environ 2%. Des épidémies plus sévères
sévissent dans certains pays d’Afrique centrale avec une prévalence générale du VIH élevée parmi
la population adulte (6,2% en République centrafricaine en 20075
).
Cependant, le niveau de prévalence est à lui seul insuffisant pour caractériser l’ampleur de l’épi-
démie à l’échelle d’un pays ou d’une région. En effet, les variations inter et intra-pays sont égale-
ment importantes, telles qu’en République démocratique du Congo (entre 2,7% à Bukavu et 7,8%
à Tshikapa) ou comme au Togo (entre 1,8% en région des Savanes et 8,3% en région de Lomé
commune). Une bonne connaissance de ces variations ainsi que des déterminants de l’épidémie
est donc indispensable pour planifier le type de réponse nécessaire afin de combattre efficacement
la propagation du VIH parmi les diverses populations et/ou régions.
Le progrès vers l’Accès universel
Les chiffres sont sévères: moins de 50% des jeunes âgés de 15 à 24 ans utilisent un préservatif lors
des rapports sexuels avec un partenaire non régulier. La couverture en Prévention de Transmission
de la Mère à l’Enfant est avec 1,3% bien inférieure à celle d’Afrique de l’Est et australe (11,2%) avec
des écarts de 1% à 75%6
selon les pays. Cependant, l’accès au traitement antirétroviral a augmenté;
400 000 personnes dans la région AOC recevaient des antirétroviraux en janvier 2006. Mais, selon
le rapport de l’OMS sur l’Initiative 3x5, la couverture moyenne en ARV pour la région ne serait
que de 16%, avec des écarts de 1 à 47%7
selon les pays. Le mouvement vers l’Accès universel a aidé
indéniablement à intensifier la riposte au VIH, mais des défis demeurent:
Assurer un financement adéquat, prévisible et durable;
Accéder à des produits de prévention et de diagnostic, à des médicaments à des coûts aborda-
bles et aux nouvelles technologies;
Renforcer les capacités des ressources humaines et le bon fonctionnement du système de
prestations sociales;
Réduire la stigmatisation, la discrimination et l’iniquité liée au genre.
La mobilisation et la gestion de ressources
Au niveau pays, 23 états sur les 25 de la région bénéficient du Fonds mondial, qui constitue actuel-
lement le mécanisme majeur d’accélération de la riposte nationale. De plus, 18 pays de la région
sont actuellement bénéficiaires de projets MAP8
de la Banque mondiale. Mais ces derniers, pour
la plupart, ne seront pas renouvelés à leur expiration, du fait de la nouvelle politique de la Banque
mondiale sur le VIH. A l’échelle régionale, le seul projet ayant obtenu un financement du Fonds
mondial est le projet de Prévention et de Prise en charge des IST9
/VIH/sida dans le Corridor
5
Source: enquête à indicateurs multiples MICS III.
6
Au Bénin.
7
Au Mali.
8
Programme Plurinational de Lutte contre le VIH/sida.
9
Infections sexuellement transmissibles.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
13
10
Long de 825 km, l’axe Abidjan-Lagos regroupe les principaux centres économiques des cinq pays
(Nigéria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire).
11
Voir détails en Annexe 3.
12
Plan d’urgence du Président Bush contre le VIH/sida.
13
Global Task Team.
de migration Abidjan-Lagos10
, avec l’appui de l’ONUSIDA et de la Banque mondiale. D’autres
programmes transnationaux ont été bâtis autour d’un contexte géographique ou social, comme
l’Initiative des Pays des Grands Lacs.11
Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la réponse nationale
Le principal but de l’Equipe d’appui aux régions pour l’Afrique de l’Ouest et centrale (AOC) de
l’ONUSIDA, basée à Dakar depuis 2004, est de catalyser et faciliter l’appui technique et financier
au renforcement des capacités pour développer une réponse efficace au VIH aux niveaux natio-
nal et régional en matière de leadership, gestion et programmation. L’accomplissement de ce rôle
passe par l’appui aux bureaux pays de l’ONUSIDA. Dans les pays où il n’existe pas de Coordon-
nateur Pays de l’ONUSIDA, l’Equipe d’appui aux régions AOC oriente son appui vers les équipes
conjointes des Nations Unies sur le VIH.
Les activités suivantes ont été menées dans les cinq axes principaux de la riposte au
VIH:
Engagement politique
Depuis fin 2006, l’ONUSIDA a engagé l’Union Africaine et les Communautés économiques
régionales dans une réflexion pour parvenir, entre autres, à une compréhension commune des
engagements, des actions prioritaires, de la coordination et des rôles et responsabilités de chacun.
Au niveau pays, l’ONUSIDA travaille avec le gouvernement et la société civile pour traduire
l’engagement politique en allocation de ressources nationales afin d’éviter une dépendance totale
des mécanismes de financement comme le MAP de la Banque mondiale, le PEPFAR12
et le Fonds
mondial. Ce processus de responsabilisation du leadership régional et national pour la mise en
œuvre des engagements relatif à l’Accès universel est à renforcer dans les deux années à venir.
Progrès vers l’Accès universel
Les Bureaux pays et l’Equipe d’appui aux régions pour l’Afrique de l’Ouest et centrale de l’ONU-
SIDA ont facilité les processus participatifs comme les consultations et le développement de plans
budgétisés au niveau pays, pilotés par l’autorité nationale de coordination. Pour pouvoir atteindre le
but de l’Accès universel d’ici 2010, il est nécessaire de renforcer le leadership et l’appropriation des
processus de définition des cibles et de développement de partenariats au niveau national, régional
et mondial.
Mise en œuvre des «Trois principes» et de la Cellule mondiale de réflexion (GTT13
)
Il s’agit pour l’ONUSIDA d’apporter un appui coordonné aux organisations régionales pour le
développement de plans d’actions et de budgets.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
14
2
Renforcement du rôle de la société civile
Les organisations de la société civile portant, dans la plupart des pays, le poids de l’organisation
de la riposte au VIH, l’ONUSIDA a fourni un appui technique pour l’analyse des besoins des
organisations régionales de la société civile et a facilité la concertation interne, ainsi qu’avec des
donateurs potentiels.
Assistance technique
L’ONUSIDA a fourni l’appui technique au Fonds mondial, à la Banque mondiale et au PEPFAR
pour soutenir l’approbation et la mise en œuvre des financements reçus dans la région. L’Equipe
régionale a aidé certains pays, ayant connu une suspension de la subvention du Fonds mondial, à
résoudre les problèmes de la mise en œuvre des subventions.
L’Equipe d’appui aux régions AOC a apporté son appui technique à huit pays et au projet régional
dans la formulation des propositions pour le 7e
Appel. Elle en fait de même avec d’autres partenai-
res et apportera à nouveau cet appui technique pour toutes les requêtes présentées par les pays au
8e
Appel.
L’équipe apporte également un soutien technique important au développement des capacités des
parties prenantes dans la mise en œuvre des subventions, en accord avec les recommandations
de la Cellule mondiale de réflexion (GTT) pour «faire travailler l’argent disponible».
Proposition de financement
L’Equipe régionale propose d’intensifier son appui technique et financier au niveau régional pour
l’atteinte de l’Accès universel.
2.1 ACTIVITES A FINANCER
Les résultats attendus et les principales activités prévues sont les suivants:
1. Le leadership, l’appropriation et l’intensification de la réponse régionale et
nationale pour l’Accès universel sont renforcés
Analyses nationales et régionales de la situation et de la réponse auprès des 25 pays mem-
bres et des deux Communautés économiques régionales (CER) dans le contexte de l’Accès
universel:
Recours à des consultants pour compiler et analyser les rapports sur l’avancée vers l’Accès
universel des pays membres et l’analyse régionale de deux CER; les documents produits indi-
queront les progrès réalisés, les défis communs à aborder par pays et pour chaque région.
Elaboration conjointe de plans d’action des CER basés sur les analyses régionales pour lever
les goulots d’étranglement au niveau régional, inter-pays et pays:
Une réunion par CER, avec les CNLS14
, les experts en suivi-évaluation et la société civile.
14
Conseil National de Lutte contre le VIH/sida.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
15
Plaidoyer auprès des chefs d’Etats, des partenaires multilatéraux, bilatéraux et de la société
civile:
Publication et large diffusion (incluant l’Union Africaine) de la compilation des rapports pays,
des analyses régionales et d’autres informations stratégiques.
Mobilisation d’un appui coordonné aux plans d’action régionaux:
Un forum annuel par CER avec la société civile et les partenaires techniques et financiers.
2. Les compétences et outils des réseaux régionaux de la société civile sont déve-
loppés à la fois pour mieux servir les réseaux pays et pour assurer un réseautage
efficace dans les pays auprès de l’Union Africaine ainsi que des organisations inter-
nationales au niveau de la mise en œuvre de la gouvernance de ces subventions
Formation des réseaux régionaux et nationaux de la société civile, incluant les réseaux des
associations de personnes vivant avec le VIH (besoins recensés en 2007):
Formations en: leadership et gestion stratégique; plaidoyer et développements des outils
pour le plaidoyer; établissement de réseaux, création, gestion et maintenance des partena-
riats avec le Fonds mondial et autres; gouvernance et gestion pour les membres du conseil
d’administration des réseaux régionaux et nationaux.
Développement d’un système d’information et de communication pour un réseautage
plus effectif du niveau régional avec les membres des pays ainsi que les CER et l’Union
Africaine:
Elaboration et publication d’informations stratégiques; développement des flux de
communication; appui technique pour organiser le réseautage et les mécanismes de rétro-
information.
Renforcement de l’information stratégique de la société civile pour un plaidoyer plus focalisé
et basé sur les faits:
Compilation de données; missions dans les pays; estimations et informations, par exemple sur
la contribution de la société civile à la réponse nationale dans la région, le potentiel inexploité
des ressources humaines de la société civile pour progresser vers l’Accès universel.
3. Les «Trois principes» et les recommandations de la Cellule mondiale de
réflexion (GTT) pour «faire travailler l’argent disponible» sont soutenus et accom-
pagnés dans deux organisations régionales
Recensement des appuis existants et mobilisation des partenaires (en particulier l’Equipe
conjointe des Nations Unies) pour la coordination de leur appui aux CER:
Compilation des activités d’appui en cours; appui technique de l’Equipe d’appui aux régions
pour mobiliser les équipes conjointes des Nations Unies et partenaires auprès des CER.
Examen des plans stratégiques des CER, détermination des priorités et production de plans
opérationnels chiffrés annuels selon l’approche axée sur les résultats:
Appui technique aux deux CER; missions d’appui pour encourager le leadership des CER.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
16
Recensement des besoins en ressources humaines et financières, en développement organisa-
tionnel et de gestion nécessaires pour la mise en œuvre du plan annuel:
Consultants pour l’appui technique auprès des deux CER.
Négociation et validation d’un plan d’appui conjoint des Nations Unies et ses partenaires:
Appui technique pour l’harmonisation et l’alignement des mécanismes de financement, prin-
cipalement le Fonds mondial.
Soutien aux CCM, suivi-évaluation et société civile, appui aux pays afin de mieux utiliser
les fonds bilatéraux/multilatéraux et la mise en œuvre des projets:
Appui technique à la résolution des problèmes
4. Des mécanismes de concertation et collaboration entre les structures de coordi-
nation et de mise en œuvre sont mis en place et institutionnalisés afin de renforcer
les réponses nationales sur des priorités spécifiques: suivi-évaluation, coopération
transfrontalière, coordination des partenaires techniques et financiers, société
civile
Redynamisation du réseau des directeurs des Conseils nationaux de lutte contre le sida:
Un forum annuel des CNLS pour chacune des deux Communautés économiques régionales à
propos des solutions de financement, de coordination et d’intensification de la réponse.
Promotion des échanges d’informations stratégiques et des actions communes des partenaires
régionaux:
Forum annuel des partenaires régionaux de l’ONUSIDA pour échanger et partager des infor-
mations stratégiques, mener des actions communes sur des engagements continentaux et
régionaux, harmoniser et coordonner l’appui à l’Union Africaine, aux CER, aux réseaux régio-
naux de la société civile, etc.
Appui à l’organisation de formations et ateliers conjoints pour promouvoir le partage des
pratiques et l’apprentissage horizontal (entre pairs):
Réunion des experts en suivi-évaluation, intégration des problématiques, genre, prévention.
Revue des initiatives transfrontalières (IFCOC15
, Lac Tchad, Corridor, PPSAC16
, Mano
River, etc.) avec les partenaires au développement17
pour trouver des solutions aux goulots
d’étranglements et développer l’apprentissage horizontal:
Atelier, facilitation, déplacements, appui technique.
15
Initiative des pays riverains des fleuves Congo, Oubangui et Chari.
16
Projet prévention du sida en Afrique centrale.
17
Le Fonds mondial, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la GTZ et autres.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
17
3.2 BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS
Résultats attendus Activités Budget (USD)
1. Le leadership, l’appropria-
tion et l’intensification de la
réponse régionale et nationale
pour l’Accès universel sont
renforcés
Analyses nationales et régionales de la situation
et de la réponse auprès des 25 pays membres et
des deux CER
250 000
Elaboration conjointe de plans d’action des CER 100 000
Plaidoyer auprès des chefs d’Etats, des partenai-
res multilatéraux, bilatéraux et de la société civile
60 000
Mobilisation d’un appui coordonné aux plans
d’action régionaux
100 000
2. Les compétences et les
outils des réseaux régionaux
de la société civile sont déve-
loppés
Formation des réseaux régionaux et nationaux
de la société civile
300 000
Développement d’un système d’information
et de communication
50 000
Renforcement de l’information stratégique
de la société civile
100 000
3. Les «Trois principes» et les
Recommandations du GTT
pour «faire travailler l’argent»
sont soutenus et accompa-
gnés dans deux organisations
régionales
Assistance technique: recensement des appuis
existants et mobilisation des partenaires pour
la coordination de leur appui aux CER
25 000
Examen des plans stratégiques des CER, déter-
mination des priorités et production de plans
opérationnels chiffrés
80 000
Recensement des besoins pour la mise en œuvre
des plans opérationnels annuels
25 000
Négociation et validation d’un plan d’appui
conjoint des Nations Unies et partenaires
(principalement le Fonds mondial)
50 000
4. Des mécanismes de concer-
tation et collaboration sont mis
en place et institutionnalisés
Redynamisation du réseau des directeurs
des CNLS
100 000
Promotion des échanges d’informations stratégi-
ques et des actions communes des partenaires
régionaux
100 000
Appui à l’organisation de formations et ateliers
conjoints
200 000
Revue des initiatives transfrontalières 100 000
Suivi-évaluation des activités 115 000
Sous-Total 1 755 000
Charges de support au programme 123 000
TOTAL 1 878 000
jc1585_salesbook_africa_fr
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
19
DONNÉES GÉNÉRALES18
Population totale
7 833 744 habitants pour 2007 (RGPH3, 2002)19
Taux de croissance annuel de la population
3,25% (RGPH3, 2002)
Espérance de vie à la naissance
55 ans pour 2005 (SOWC20
, UNICEF 2007)
Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans)
34,7% pour 2004 (RDH21
, PNUD 2006)
Revenu national brut par habitant
510 USD pour 2005 (SOWC, UNICEF 2007)
Dépenses publiques de santé (en % du PIB)
1,9 % pour 2003 (RDH, PNUD 2006)
Index de développement humain
0,428 (163e
sur 177) en 2004 (PNUD 2006)
Prévalence nationale du VIH (15 – 49 ans)
1,8% pour 2005 (ONUSIDA 2006)
18
Données 2007.
19
Troisième Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH3), INSAE,
Ministère chargé du plan, de la prospective et du développement du Bénin; février 2002.
20
L’Etat du monde Enfants.
21
Rapport sur le développement humain.
BURKINA FASO
NIGER
NIGERIA
GHANA
TOGO
Cotonou
TOGO
CCotoCotoCotononou
Porto-
Novo
Abomey
Parakou
Kandi
BENIN
LA PROPOSITION DU BENIN
BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS 1 026 000 (USD)
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
20
1 Analyse de situation du pays
D’une superficie de 114 763 km2
, avec ses 7 833 744 habitants, le Bénin est entré depuis 1990 dans
un processus démocratique et de libéralisme économique. Une décentralisation progressive de
l’administration est en cours. L’activité économique dominante du pays est l’agriculture (56% de
la population active). La consolidation de la croissance économique n’a pas sensiblement amélioré
la situation des Béninois, ni même contribué à une réduction significative de la pauvreté. Avec
un Indicateur de développement humain (IDH) égal à 0,428 en 200422
, au sein des pays à faible
développement humain (IDH < 0,500), le Bénin occupe le 163e
rang sur 177 pays et figure parmi
les pays pauvres très endettés (PPTE).
Le système de santé béninois est organisé selon la politique des soins de santé primaire. Bien que la
couverture en infrastructures sanitaires soit bonne (90% en 2007), le taux de fréquentation (40%)
doit encore être amélioré.
Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale
La prévalence du VIH au sein de la population générale en 2006 est estimée à 1,2% par l’Enquête
démographique et de santé Bénin III, soit plus faible que celle estimée par la sérosurveillance senti-
nelle (2%) en milieu urbain. Le taux de séroprévalence chez les femmes de 15-49 ans (1,5%) est près
du double de celui observé chez les hommes du même groupe d’âge (0,8%). Il existe des disparités
géographiques allant de 0,6% à 4,3% selon les départements (avec des pics dans les départements
à prédominance urbaine), ainsi que des poches de concentration de l’épidémie chez les groupes à
plus haut risque (chez les professionnel(le)s du sexe, la prévalence est estimée à 25,5% en 2006).
Les estimations en 2007 (PNLS/Ministère de la santé) font état de 69 009 personnes vivant avec le
VIH, 20 687 personnes ayant besoin de traitement aux antirétroviraux, 1 948 naissances séroposi-
tives annuelles, 3 271 décès dus au sida et 38 714 orphelins de père ou de mère.
En 2001, le Bénin a officiellement opté pour une stratégie d’accès aux ARV, y compris pour les
enfants, et le démarrage des traitements s’est effectué dès février 2002.
De plus, la riposte au VIH est inscrite dans le Document stratégique de réduction de la pauvreté
(DSRP) et dans le cadre de l’Initiative des pays pauvres très endettés (PPTE).
Ressources financières
Les efforts du gouvernement pour répondre à l’épidémie se sont également traduits par une aug-
mentation progressive des ressources du budget national allouées à la lutte contre le VIH, de
80 millions CFA (soit 122 000 EUR) avant l’année 2001 à 2 milliards CFA (soit 3 050 000 EUR)
depuis 2001, à l’aide des fonds issus de la remise de dette.
Le budget total du Cadre stratégique de lutte contre le VIH du Bénin pour 2007-2011 est de
125 milliards CFA, soit environ 190,5 millions EUR. Le plan est actuellement financé à 45% par
les contributions suivantes des partenaires principaux comme le Fonds mondial (43 millions EUR),
le MAP/BM (35 millions EUR), la BAD (3,5 millions EUR). D’autres partenaires renforcent
le soutien au financement du Plan, comme l’USAID (7 millions USD), la Coopération Danoise
(886 6620 USD), l’UNICEF (850 000 USD) et l’UNFPA (590 000 USD).
22
Rapport Mondial sur le Développement Humain 2006 du PNUD.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
21
2
Les principales cibles du plan d’action à l’horizon 2011 sont:
La prévalence chez les jeunes de 15 à 24 ans (de 4% au départ) est réduite de 50% au moins;
15 000 personnes bénéficient d’un traitement gratuit aux ARV;
75% des femmes enceintes séropositives sont sous prophylaxie ARV (contre 6% au départ);
La transmission mère-enfant du VIH passe de 29% à 15%;
50% des orphelins et enfants vulnérables bénéficient d’un accompagnement médical et psy-
chologique (contre 3% au départ).
Les résultats des activités précédemment initiées sont très encourageants:
Le nombre de personnes vivant avec le VIH mises gratuitement sous ARV est passé de 4 533
en 2005 à 9 624 en 2006 et à 12 535 en 2007;
Le nombre de sites de prise en charge est passé de 14 en 2004 à 48 en 2006 et 2007;
9 347 personnes bénéficient gratuitement des traitements contre les infections opportunistes;
Le nombre de dépistages volontaires est de 30 000 en moyenne par trimestre23
.
Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la riposte nationale
En 2007, l’ONUSIDA a appuyé les activités suivantes:
Accès universel
Préparation de la requête du 7e
appel du Fonds mondial;
Finalisation du projet pour le 2e
Programme multi-pays de lutte contre le sida (MAP 2),
signature du contrat;
Démarrage de la mise en œuvre du 5e
appel du Fonds mondial: participation au processus de
recrutement du personnel;
Renforcement des capacités de coordination du Secrétariat permanent du conseil National de
lutte contre le sida (SP/CNLS) et de ses antennes décentralisées;
Processus d’évaluation du 2e
appel du Fonds mondial: recrutement du cabinet d’évaluation,
validation des outils de collecte, etc.;
Evaluation finale du projet de l’Organisation internationale du Travail avec le Département
du Travail des Etats-Unis;
Mobilisation des ressources en faveur du Plan stratégique 2007-2011;
Identification des carences du Plan stratégique de lutte contre le VIH/sida.
23
Source: PNLS/Ministère de la santé.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
22
Suivi-évaluation et information stratégique
Activités de la cellule de suivi-évaluation du SP/CNLS: outils de collecte, rédaction du
manuel opérationnel de suivi-évaluation national;
Suivi de l’état d’avancement de la mise en œuvre du système national de suivi-évaluation;
Suivi des projets du Fonds d’accélération programmatique (FAP);
Renforcement des capacités du CNLS en suivi-évaluation: recrutement du Conseiller national
en suivi-évaluation;
Renforcement de l’information stratégique: mise en place d’un centre de documentation
à l’ONUSIDA;
Sensibilisation du personnel dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du Système
des Nations Unies.
Prévention du VIH
Activités du Réseau des Associations Béninoises de Jeunes engagés dans la lutte contre
le sida (RABeJ/sida): renforcement des capacités en techniques de plaidoyer, mobilisation des
ressources et communication pour le changement de comportement;
Activités du Réseau béninois des associations de personnes vivant avec le VIH (ReBAP+):
création du réseau à travers un atelier national regroupant toutes les associations de personnes
vivant avec le VIH du Bénin, soutien par visites à domicile des personnes vivant avec le VIH;
Suivi de la mise en œuvre du Projet des réfugiés au Bénin: renforcement de la sensibilisation
contre le VIH et soutien psychosocial;
Suivi de la mise en œuvre du plan d’accélération de la prévention 2006-2007.
Leadership au niveau mondial
Renforcement du partenariat au niveau régional à travers le Projet Corridor Abidjan-Lagos:
soutien de la requête au 6e
appel du Fonds mondial et signature du contrat avec le Fonds
mondial; suivi de la mise en œuvre du projet.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
23
3 Proposition de financement
3.1 ACTIVITES A FINANCER
Les résultats attendus et les principales activités prévues pour trois ans (tirées du nouveau
Cadre stratégique de lutte contre le VIH du Bénin pour 2007-2011) sont les suivants:
1. Les efforts d’intensification de la prévention sont soutenus et accompagnés
Appui à la réduction de la transmission sexuelle du VIH et des autres IST chez les jeunes
de 15 à 24 ans scolarisés et non scolarisés:
Appui au renforcement du dispositif de communication pour le changement de comporte-
ment (formations de formateurs, production de lignes directrices, coordination des activi-
tés); contribution au développement de programmes spécifiques d’information (production
de supports, campagnes, émissions radios et TV, pairs-éducateurs, services d’écoute
et conseil); contribution à l’institutionnalisation de la prévention du VIH/sida/IST dans
les programmes de formation professionnelle des jeunes non scolarisés (conception
de modules de formation, formations de formateurs, activités événementielles).
Appui à la Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant (PTME):
Appui au renforcement des capacités de tous les prestataires (élaboration et mise à jour
des directives de prise en charge, appui aux laboratoires pour le diagnostic précoce);
contribution au suivi régulier des activités de PTME; contribution à l’Equipement de tous
les départements en matériel de diagnostic précoce du VIH chez les enfants nés de mères
séropositives; aide à l’amélioration des pratiques nutritionnelles pour les nouveau-nés
de mères séropositives (système de suivi à domicile, présence de services de conseil
et de soutien en alimentation dans les activités de routine).
2. La collecte et la remontée des données du système de suivi-évaluation sont
assurées par des acteurs disposant des outils et des compétences nécessaires
Appui à l’harmonisation et à la mise en place des outils primaires de collectes de données au
plan national:
Enquête de terrain pour rassembler les différents outils primaires de collecte des données;
atelier d’harmonisation avec partenaires et acteurs; élaboration et multiplication des outils.
Appui à la formation/recyclage des acteurs du niveau central sur les outils de collecte
harmonisés;
Appui à la formation des acteurs de la société civile et du secteur privé des niveaux central et
décentralisé sur le manuel de suivi-évaluation et la nouvelle version du CRIS;
Organisation de supervisions formatives vers le niveau décentralisé sur les mécanismes de
suivi-évaluation afin de garantir la remontée instantanée des informations.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
24
3. La coordination nationale des activités des différents partenaires est soutenue
et renforcée
Renforcement des capacités institutionnelles des structures de coordination décentralisées:
Comités départementaux et communaux de lutte contre le sida (CDLS, CCLS).
Formation/recyclage des acteurs du niveau central et décentralisé sur le leadership, le plaidoyer
et la mobilisation des ressources;
Appui à l’élaboration de la cartographie des actions des différents acteurs et actualisation
annuelle;
Appui à la tenue de concertations régulières entre les différents partenaires techniques et
financiers.
4. Les réseaux associatifs béninois des jeunes pour la lutte contre le sida et des
personnes vivant avec le VIH sont formés et soutenus
Renforcement des capacités des membres du Secrétariat national de coordination
du Réseau des associations béninoises des jeunes pour la lutte contre le sida (RABeJ/sida)
et de ses structures décentralisées;
Formation en techniques de plaidoyer, mobilisation de ressources, communication
opérationnelle; formation en conception, élaboration et gestion de projet; formation
de formateurs en conseils, prise en charge nutritionnelle et psychosociale des orphe-
lins et jeunes vivant avec le VIH; formation de relais communautaires; appui des relais
dans leurs activités de sensibilisation de proximité, etc.
Renforcement des capacités des membres du Réseau béninois des associations de personnes
vivant avec le VIH (ReBAP +) et de ses structures décentralisées;
Formation en conception, élaboration et gestion de projet; formation de relais communautai-
res, notamment sur la nutrition et le VIH ainsi que sur la gestion des stocks de vivres.
Soutien au renforcement du ReBAP+ pour le recrutement des patients à mettre sous ARV.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
25
3.2 BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS
Résultats attendus Activités Budget (USD)
1. Les efforts d’intensification
de la prévention sont soutenus
et accompagnés
Appui à la réduction de la transmission
sexuelle du VIH et des autres infections
sexuellement transmissibles chez les jeunes
de 15 à 24 ans scolarisés et non scolarisés
480 000
Appui à la Prévention de la Transmission
du VIH de la Mère à l’Enfant
112 000
2. La collecte et la remontée
des données du système de
suivi-évaluation sont assurées
par des acteurs disposant
des outils et des compétences
nécessaires
Appui à l’harmonisation et à la mise en place
des outils primaires de collectes de données
au plan national
20 000
Appui à la formation/recyclage des acteurs
du niveau central sur les outils de collecte
harmonisés
10 000
Appui à la formation de la société civile
et du secteur privé sur le manuel de suivi-
évaluation et la nouvelle version du CRIS
45 000
Organisation de supervisions formatives vers
le niveau décentralisé sur les mécanismes
de suivi-évaluation.
30 000
3. La coordination nationale
des activités des différents
partenaires est soutenue
et renforcée
Renforcement des capacités institutionnelles
des structures de coordination décentralisées
25 000
Formation/recyclage des acteurs du niveau
central et décentralisé sur le leadership,
le plaidoyer et la mobilisation des ressources
30 000
Appui à l’élaboration de la cartographie des
actions et actualisation annuelle
24 000
Appui à la tenue de concertations régulières
entre les différents partenaires techniques
et financiers
30 000
4. Les réseaux de jeunes
et de personnes vivant avec
le VIH sont formés et soutenus
Renforcement des capacités des membres
du Secrétariat national de coordination
du RABeJ/sida et ses structures décentralisées
50 000
Renforcement des capacités des membres
du ReBAP + et ses structures décentralisées
35 000
Soutien au renforcement du Réseau des person-
nes vivant avec le VIH pour le recrutement des
patients à mettre sous ARV
5 000
Suivi-évaluation des activités 63 000
Sous-Total 959 000
Charges de support au programme 67 000
TOTAL 1 026 000
jc1585_salesbook_africa_fr
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
27
LA PROPOSITION DU BURUNDI
DONNÉES GÉNÉRALES
Population totale
7 743 129 habitants pour 2006 (ISTEEBU24
)
Taux de croissance annuel de la population
2,9% (ISTEEBU)
Espérance de vie à la naissance
47,4 ans (2002 – 2005) (RDH, PNUD 2007-2008)
Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans)
59,3% pour 2004 (RDH, PNUD 2007 – 2008)
Revenu national brut par habitant
83 USD pour 2004 (ISTEEBU)
Dépenses publiques de santé (en % du PIB)
0,8% pour 2004 (RDH, PNUD 2007 – 2008)
Index de développement humain
0,384 (169e
sur 177) en 2005 (PNUD 2007 – 2008)
Prévalence nationale du VIH (+ de 15 ans)
3,6% en 2002 (SEP/CNLS25
2007)
RWANDA
TANZANIE
REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE
DU CONGO BENIN
Ngozi
Bujumbura
Gitega
Rutana
Kirundo
BURUNDI
BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS 1 981 000 (USD)
24
Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi.
25
Secrétariat exécutif permanent du conseil national de lutte contre le sida.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
28
1 Analyse de situation du pays
Le Burundi, petit pays enclavé de 27 834 km2
, a une population majoritairement rurale (91,2%)
estimée à 7 543 129 habitants en 2006.
Après treize ans de guerre civile, la situation politique s’est progressivement apaisée; le nouveau
régime est installé depuis août 2005. La même année, les personnes déplacées représentaient envi-
ron 20% de la population totale, soit environ 1,2 million de personnes.
Le Burundi a subi un déclin économique considérable du fait des effets conjugués des destructions
du capital productif, des déplacements massifs de populations et de la baisse de l’aide publique.
Le contexte socioculturel est encore marqué par des disparités de genre au détriment de la femme,
maintenue dans une situation de dépendance par rapport à l’homme et de vulnérabilité par rap-
port au VIH. La sexualité est un sujet tabou dans la société burundaise, profondément religieuse
(en majorité chrétienne), et cette situation constitue un obstacle à la riposte au VIH. Il est donc
primordial d’adapter les stratégies.
L’offre de services sociaux et leur qualité ont été fortement affectées par le conflit: la plupart des
indicateurs de santé et d’éducation se sont détériorés par rapport à ceux d’avant 1993. Le pays dis-
pose d’une couverture relativement acceptable en matière d’infrastructures de santé. Toutefois, ces
formations sanitaires sont sous-équipées et le personnel médical est très insuffisant et inégalement
réparti sur le territoire. Cette situation du secteur de la santé a une influence négative sur la riposte
au sida et constitue un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de l’Accès universel.
Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale
L’enquête nationale de séroprévalence de 200226
montre, entre autres, que:
La séroprévalence des plus de 15 ans est de 3,8% chez les femmes et 2,8% chez les hommes.
Elle est beaucoup plus élevée chez les femmes en milieu urbain (13% contre 5,5% chez les
hommes) qu’en milieu rural (2,9% contre 2,1% chez les hommes).
Le nombre de personnes vivant avec le VIH se situe entre 150 000 et 250 000.
Le nombre de personnes ayant besoin d’un traitement aux ARV se situe entre 15 000
et 25 000.
Le Plan stratégique national comporte des cibles ambitieuses pour l’Accès universel
et pour l’appropriation nationale, par exemple:
Le pourcentage de jeunes de 15 à 24 ans utilisant un préservatif lors d’un rapport sexuel
avec un partenaire occasionnel devra passer de 47,6% des hommes et 42,1% des femmes
en 2004 à respectivement 80% et 75% en 2011;
Les fonds nationaux déboursés par le gouvernement pour la riposte au VIH passeront
de 134 000 USD en 2006 à 504 895 USD en 2011.
26
Source: Plan stratégique national de lutte contre le VIH/sida 2007-2011 (SEP/CNLS, 2007).
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
29
2
Ressources financières
Les contributions des coparrainants de l’ONUSIDA porteront sur ces cibles nationales, avec des
indicateurs visant l’atteinte du 6e
objectif du Millénaire pour le développement et des princi-
pes d’alignement, d’harmonisation et de simplification27
. Le budget global du Plan stratégique
national 2007-2011 est évalué à presque 145 millions USD. En août 2007, les fonds mobilisés se
montaient à 56 millions USD, soit moins de 40% du budget, avec pour donateurs principaux le
Fonds mondial (5e
Appel), la Banque mondiale et l’Initiative PPTE28
. Un grand espoir est placé
dans le 8e
appel du Fonds mondial, le Projet MAP 2 (19 millions USD pour 2008-2011) et dans
la continuation des financements actuels des partenaires, y compris le SNU, la coopération bilaté-
rale et les ONG internationales.
Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la riposte nationale
L’appui de l’ONUSIDA à la riposte au VIH organisé au Burundi s’articule autour des priorités ins-
titutionnelles de l’ONUSIDA. L’appui de l’ONUSIDA au Plan stratégique national de Lutte
contre le sida (PSN) 2007-2011 suivra ce même schéma. Un accent particulier sera mis sur les
aspects suivants:
Le renforcement des partenariats stratégiques entre les acteurs du secteur social;
Le renforcement des capacités techniques des structures de soins, associations de la société
civile, confessions religieuses et du secteur privé, en planification, mise en œuvre, suivi-
évaluation des bénéficiaires à tous les niveaux;
La promotion du dépistage volontaire et de la prévention de la transmission de la mère à
l’enfant par un plaidoyer constant pour le financement de ces secteurs clés de la prévention;
La capitalisation des réalisations dans la mise en œuvre des Trois principes;
L’accélération de l’Accès universel par un système d’information plus performant;
L’élaboration et mise en œuvre d’un Programme commun de lutte contre le VIH/sida
du SNU pour renforcer le leadership et la coordination au niveau national;
L’appui à une implication accrue et constante de la société civile à la riposte;
Le plaidoyer pour l’intégration du genre et des droits humains dans la lutte contre
le VIH.
27
En conformité avec les recommandations des Assemblées générales des Nations Unies sur le sida.
28
Initiative Pays Pauvres Très Endettés.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
30
3 Proposition de financement
3.1 ACTIVITES A FINANCER
Un très fort accent est mis sur la réduction de la transmission du VIH. Les résultats
attendus et les principales activités prévues pour deux ans sont les suivants:
1. Activités de prévention générale intensifiées: la transmission du VIH par voie
sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant est réduite
Développement des stratégies et actions de communication et de prévention générales pour
réduire la transmission par voie sexuelle:
Mise en œuvre et diffusion d’une étude de surveillance comportementale, de connaissance
des déterminants de la vulnérabilité face au VIH; appui aux activités d’un comité technique
multisectoriel de coordination et du chef de file pour mettre en œuvre la stratégie nationale
de communication; quatre sessions de formation de formateurs en communication pour
le changement de comportement; actualisation et diffusion du document de «politique
nationale du préservatif» en tenant compte des résultats de l’étude socio-comportementale;
accès universel aux préservatifs masculin et féminin (campagnes de promotion, formation au
marketing social d’intervenants communautaires, distributions gratuites décentralisées à base
communautaire).
Campagne de prévention et réduction des risques IST/VIH/sida auprès des groupes cibles
à haut risque (professionnel(le)s du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes;
rapatriés, déplacés et populations mobiles transfrontalières; hommes en uniformes):
Formation de formateurs de pairs-éducateurs; formation de pairs-éducateurs et équipes
de relais de prévention au sein des groupes cibles; production et diffusion de supports et
outils pédagogiques adaptés; élaboration de programmes de prévention des IST/VIH adap-
tés aux groupes cibles; campagnes multimédia de sensibilisation dans les 17 provinces;
études situationnelles de vulnérabilité et comportementale des groupes cibles; cartogra-
phies des risques et zones de vulnérabilité au sein de ces groupes; séances thématiques
de convivialité avec fourniture et distribution de trousses de prévention; permanences
de prévention IST/VIH des intervenants associatifs sur le terrain; rencontres d’échange d’expé-
riences avec des intervenants de pays ayant initié des actions avec les groupes cibles concer-
nés; mise en place de 20 kiosques d’information prévention IST-VIH dans les principales gares
routières du Burundi.
Appui (sous la responsabilité de l’OMS29
) à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une politique
nationale de transfusion sanguine:
Guide sur la politique nationale de sécurité transfusionnelle pour la mise en œuvre des direc-
tives nationales; élaboration de procédures de fabrication normalisées; six sessions de forma-
tion sur la rationalisation de la transfusion sanguine; logiciel de gestion des donneurs et du
don de sang pour le Centre national de transfusion sanguine.
29
Ceci, dans le cadre de la répartition des tâches et avantages comparatifs des agences
du SNU en général et des coparrainants en particulier.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
31
Poursuite et renforcement de la mise en œuvre de la politique nationale de Prévention de la
Transmission de la Mère à l’Enfant (PTME):
Actualisation et diffusion du guide national de PTME selon les recommandations nationales
et internationales; mise sous prophylaxie ARV de toutes les femmes enceintes séropositives;
huit sessions de formation/recyclage sur la PTME du personnel de santé des consultations
prénatales, gynécologues, pédiatres, sages-femmes des maternités et personnel de consul-
tation de nourrissons; sensiblisation des organisations de la société civile (OSC) et organisa-
tions à inspiration religieuse (OIR) dans les activités d’IEC en direction des femmes enceintes
séropositives et de leurs partenaires pour la prophylaxie ARV; quatre sessions de formation
des médiatrices santé sur la périnatalité et le suivi des femmes enceintes séropositives;
trois sessions de formation des OSC et OIR pour le soutien psychosocial des femmes
séropositives et leurs enfants; accompagnement psychologique et soutien nutritionnel
de 2 114 femmes enceintes séropositives par les OSC et OIR; accompagnement psycho-
social de 1 936 cas pédiatriques de sida; appui à la référence des enfants nés de mères
séropositives du service de PTME vers le service de pédiatrie (sessions pour la mise
en place d’un partenariat opérationnel entre les deux services).
2. La riposte nationale multisectorielle décentralisée est appuyée, mise en œuvre
et coordonnée
Développement du système d’information:
Deux sessions de formation du personnel à l’utilisation de la base de données sida-INFO;
recrutement d’un expert national en suivi-évaluation pour l’appui technique en gestion de
l’information stratégique.
Amélioration de la coordination institutionnelle:
Clarification des missions/attributions, rôles et responsabilités de chaque entité au niveau cen-
tral au regard du PNSLS 2007-2011; réalisation et distribution de 1 000 brochures de promotion
du cadre institutionnel du MPLS; renforcement du CNLS comme cadre unique de coordination
globale, six réunions statutaires du CNLS, deux sessions de plaidoyer pour la mise en œuvre et
le respect des «Trois principes», deux réunions annuelles élargies du CNLS; session de redé-
finition des secteurs d’intervention pour une plus grande cohérence et efficacité; élaboration
des plans d’action sectoriels 2007-2011.
Développement et promotion des partenariats et actions communes:
Cartographie de l’offre de services par domaine, par intervenant et par province et
commune; atelier de mise en place d’un système de référence et de contre-référence
dans le cadre d’un travail en réseau; évaluation des besoins et appui méthodologique pour
la professionnalisation des réseaux des OSC et OIR; appui à l’Association des Employeurs du
Burundi et aux syndicats pour l’élaboration de politiques relatives au VIH dans les 55 entre-
prises publiques et privées; coordination des activités menées par les partenaires sociaux et
autres intervenants en matière de lutte contre le sida sur le lieu de travail; conception d’un
programme spécifique de riposte au VIH pour le secteur privé informel.
Appui à l’évaluation de l’impact du VIH sur les systèmes de sécurité sociale:
Etude de documentation sur le fonctionnement des différents systèmes de solidarité
nationale; études d’impact du VIH sur ces systèmes.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
32
3. Assistance technique aux grands réseaux de la société civile
Faisant partie du CNLS, en bonne position pour influencer les politiques et mener des actions d’en-
vergure pour «faire travailler l’argent», ces réseaux font des efforts considérables pour décentraliser
leurs interventions et ainsi être au plus près de la population. Un appui technique conséquent à ces
réseaux est plus que stratégique pour une riposte véritablement multisectorielle.
Appui au renforcement des capacités des grands réseaux de la société civile pour décentraliser
leurs interventions
(Alliance Burundaise contre le Sida-ABS, Réseau des Associations Féminines de lutte contre le
Sida-RAF/SIDA, Réseau National des Associations des Jeunes contre le Sida-RENAJES)
Appui technique au réseau des personnes vivant avec le VIH (RBP+) pour l’encadrement des
sections communales dans la planification de la demande des communautés à la base.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
33
3.2 BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS
Résultats attendus Activités Budget (USD)
1. La transmission du VIH
par voie sexuelle, sanguine
et de la mère à l’enfant
est réduite
Développement des stratégies et actions
de communication et de prévention générales
pour réduire la transmission par voie sexuelle
200 000
Développement de la connaissance
et des actions spécifiques de prévention
auprès de plusieurs groupes cibles
400 000
Appui de l’OMS à une politique nationale
de transfusion sanguine
70 000
Poursuite et renforcement de la politique
nationale de PTME
223 000
2. La riposte nationale
est appuyée, mise en œuvre
et coordonnée
Développement du système d’information 92 000
Amélioration de la coordination institutionnelle 120 000
Développement et promotion des partenariats
et actions communes
140 000
Appui à l’évaluation de l’impact du VIH/sida
sur les systèmes de sécurité sociale
35 000
3. Appui technique
à la société civile
Renforcement des capacités des grands réseaux
de la société civile dans la décentralisation
de leurs activités
300 000
Appui à la décentralisation des interventions
du Réseau Burundais des associations
de Personnes vivant avec le VIH (RBP+)
150 000
Suivi-évaluation des activités 121 000
Sous-Total 1 851 000
Charges de support au programme 130 000
TOTAL 1 981 000
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Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
35
LA PROPOSITION DU CAMEROUN
DONNÉES GÉNÉRALES
Population totale
16 000 000 habitants30
Taux de croissance annuel de la population
1,6% (projection 2004-2015)
Espérance de vie à la naissance
45,7 ans
Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans)
67,9%
Revenu national brut par habitant
897 USD
Dépenses publiques de santé (en % du PIB)
1,2% pour 2003
Index de développement humain
0,506 (144e
sur 177)
Prévalence nationale du VIH (15 – 49 ans)
5,4% pour 2005
30
Source de toutes les données du tableau: Rapport sur le développement humain (RDH),
PNUD 2006 (données 2004, sauf mention différente).
Nkongsamba Bertoua
Douala
Yaoundé
Ebolowa
Garoua
CAMEROUN
NIGERIA
TCHAD
GABON
REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
Océan
Atlantique
BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS 1 675 000 (USD)
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
36
1 Analyse de situation du pays
En Afrique centrale, le Cameroun s’étend sur 475 650 km² pour 16 millions d’habitants en 2004.
La population est inégalement répartie sur le territoire national entre milieux urbain et rural. Elle
est composée de plus de 230 ethnies.
L’économie du Cameroun repose principalement sur le secteur primaire. Sur le plan macro-
économique, après une période de croissance soutenue, le pays a connu une crise économique à
partir de l’année 1986. Après l’exécution satisfaisante entre 1997 et 2000 de son premier programme
économique et financier, le Cameroun a enregistré de bonnes performances macroéconomiques.
Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale
En 200431
, la séroprévalence est de 5,5% dans la population générale. Les taux de séroprévalence
varient selon le sexe et les tranches d’âge. L’augmentation de l’épidémie entre 1986 et 2000 s’ex-
plique par le faible accès de la majorité des groupes à plus haut risque à l’information sur le VIH,
les pratiques culturelles et le niveau de pauvreté. Des progrès notables ont été accomplis au cours
des cinq dernières années et, en 2004, 97,8% des femmes et 99,2% des hommes32
montraient un
bon niveau de connaissance sur le VIH. Cependant, la séroprévalence reste très élevée en raison
de la lenteur dans les changements de comportement, de certaines pratiques culturelles à risque,
du rejet des préservatifs par certains milieux religieux et de leur non-disponibilité permanente (ou
inaccessibilité géographique) dans certaines zones du pays.
La riposte au VIH est mise en place au Cameroun dès 1986. Le Comité national de lutte contre le
sida est l’autorité nationale de coordination, représentant les secteurs public, privé, la société civile
et les partenaires au développement. Depuis l’an 2000, le Cameroun dispose d’un plan stratégique
comportant plusieurs domaines d’activités, axés sur la prévention du VIH et la prise en charge
psychosociale et thérapeutique des personnes vivant avec le VIH. Un programme multisectoriel
élaboré en 2001 et financé par la Banque mondiale a permis d’intégrer d’autres stratégies telles que
la réponse locale et la réponse sectorielle.
Le Plan stratégique national de lutte contre le VIH 2006-2010 comprend six axes
principaux:
L’Accès universel à la prévention en faveur des groupes cibles prioritaires;
L’Accès universel aux traitements et soins pour les enfants et adultes vivant avec le VIH;
Protection et soutien des orphelins et enfants rendus vulnérables par le VIH;
Appropriation de la lutte par les acteurs;
Promotion de la recherche et surveillance épidémiologique;
Renforcement de la coordination, de la gestion, du partenariat et du suivi-évaluation.
31
Ces données restent valables en l’absence d’une autre enquête d’envergure nationale.
32
Résultats de l’EDS III, 2004.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
37
Les cibles du Plan stratégique national à l’horizon 2010 incluent la réduction d’au moins
50% de:
la proportion des jeunes et des femmes de 15 à 24 ans infectés par le VIH;
la proportion d’enfants de moins de 2 ans infectés par le VIH;
la mortalité des personnes vivant avec le VIH, en assurant leur prise en charge médicale,
psychosociale et nutritionnelle.
Les réalisations clés de 2007 comprennent:
Une meilleure prise en charge des personnes vivant avec le VIH: le nombre de patients
sous traitement antirétroviral est passé de 17 156 fin 2005 à 28 403 fin 2006 puis à 45 817 en
novembre 2007. Les antirétroviraux (ARV) sont gratuits depuis le 1er
mai 2007 grâce à une
subvention du Fonds mondial.
De réels progrès dans la prise en charge pédiatrique et la prévention de la transmission
de la mère à l’enfant (PTME): le nombre d’enfants sous ARV est passé de 310 en 2005
à 1 014 en 2006, et à 1 695 en novembre 2007.
Une nouvelle dynamique dans l’appui aux orphelins et enfants rendus vulnérables
par le VIH : l’appui à la réponse locale s’est beaucoup développé, passant de
42 ONG/associations en fin 2006 à 52 ONG/associations dans 70 sites d’intervention couvrant
l’ensemble du territoire et permet d’étendre la couverture de la prise en charge des OEV. Une
base de données nationale a pu être constituée.
Grâce au financement du Fonds mondial, à Care et à l’UNICEF, ce sont 45 186 OEV33
qui
ont bénéficié d’une aide gratuite pour leur prise en charge en 2007.
Ressources financières
Le budget total du Plan stratégique national s’élève à environ 197,5 milliards CFA. Actuelle-
ment, les financements disponibles sont de 83,6 milliards CFA, incluant le financement du Fonds
mondial jusqu’en 2009. Le montant à rechercher se monte donc à près de 114 milliards CFA (envi-
ron 173,8 millions EUR).
33
Rapport annuel 2006.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
38
2 Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la riposte nationale
Les agences des Nations Unies interviennent en appui dans la riposte nationale. Ainsi,
plusieurs cadres ont été mis en place, dont l’UNDAF 2008-2012, ainsi que:
Le Plan-cadre des Nations Unies d’aide au développement (UNDAF) au Cameroun
Parmi les priorités d’activités du Système des Nations Unies (SNU) pour la période 2008-2012
figure le développement d’un capital humain de qualité. Cet axe touche des aspects spécifiques
comme l’égalité de genre et la problématique du VIH. L’appui du SNU dans ce domaine porte sur
le renforcement des capacités nationales et se traduit par le financement et/ou l’accompagnement
des activités. C’est ainsi que:
La Banque mondiale intervient dans le secteur agricole et à travers le programme plurinational
de lutte contre le sida (MAP);
L’OMS assure depuis 2004 le renforcement des capacités de la prise en charge thérapeutique
dans le cadre de l’Initiative «3 millions d’ici 2005»;
Le PNUD intervient dans la réduction de l’impact socioéconomique du sida dans le secteur
agricole (en cours de réalisation) et dans l’intégration de la riposte au sida dans les politiques
et stratégies de développement;
L’UNICEF accompagne le gouvernement camerounais dans la mise en place de la prévention
de la transmission mère-enfant et dans l’éducation des jeunes;
Le BIT est responsable des actions au niveau des entreprises;
L’UNESCO s’occupe des volets communication et éducation;
Le PAM gère la vulnérabilité alimentaire et la précarité des personnes vivant avec le VIH et
des orphelins et enfants rendus vulnérables par le VIH;
L’UNFPA couvre le domaine de la santé reproductive, la sexualité et le VIH chez
les adolescents.
La FAO appuie les activités génératrices de revenus pour les ONG et les personnes vivant avec
le VIH.
Le Plan d’appui à la mise en œuvre de la lutte contre le VIH/sida des
Nations Unies
Dans ce cadre, une programmation commune du Système des Nations Unies pour 2008-2009 a été
élaborée lors d’un atelier regroupant les points focaux des agences.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
39
3 Proposition de financement
Cette proposition se concentre sur les deux derniers axes du Plan stratégique national: promotion
de la recherche et surveillance épidémiologique; renforcement de la coordination, de la gestion,
du partenariat et du suivi-évaluation.
3.1 ACTIVITES A FINANCER
Les résultats attendus et les principales activités prévues pour la période de 2008 à 2010
sont les suivants:
1. La surveillance épidémiologique est développée pour une riposte mieux
adaptée
Détermination des tendances comportementales dans la population générale et dans les groupes
ayant des comportements à risque:
Enquêtes périodiques sur une base biennale.
Surveillance de la résistance du VIH aux ARV:
Enquête.
Surveillance des tendances épidémiologiques, microbiologiques et parasitologiques des infec-
tions opportunistes et des surinfections, dans le cadre du réseau de laboratoires:
Intervention de laboratoires de renommée internationale pour l’analyse des prélèvements
dans les cas d’infections opportunistes.
Mise en œuvre de la surveillance sentinelle:
Enquêtes périodiques ou suivi rapproché des sites PTME.
2. Les capacités et activités de recherche opérationnelle sont renforcées
Renforcement des capacités des gestionnaires du programme en recherche opérationnelle et
promotion de son utilisation comme outil de gestion du Programme national de lutte contre
le sida:
Formation et suivi des formations en recherche opérationnelle des gestionnaires du PNLS.
Evaluation du Plan opérationnel, évaluation à mi-parcours du PSN et évaluation finale
du PSN
(le suivi-évaluation des activités de cette proposition est inclus ici).
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
40
3. Assistance technique
Pour renforcer les capacités des agents chargés du suivi évaluation de tous les secteurs: défi-
nition et mise en œuvre d’une stratégie de formation continue des personnels impliqués dans
le suivi et évaluation.
Formation des formateurs et formation des utilisateurs des supports de gestion des données;
dynamisation des cadres d’échange; renforcement institutionnel; amélioration des conditions
de travail.
Pour réaliser l’évaluation à mi-parcours du Plan stratégique et du Plan opérationnel.
Pour appuyer la mise en place d’un système fiable de suivi-évaluation:
Construction d’indicateurs clés standardisés aux différents niveaux du cycle de l’information,
permettant de mesurer l’efficacité et l’efficience du PSN; dissémination des outils de gestion
des données de tous les secteurs.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
41
3.2 BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS
Résultats attendus Activités Budget (USD)
1. La surveillance épidé-
miologique est développée
pour une riposte mieux
adaptée
Détermination des tendances comportementales
dans la population générale et dans les groupes
ayant des comportements à risque
155 000
Enquête de surveillance de la résistance
du VIH aux ARV
25 000
Surveillance des tendances épidémiologiques,
microbiologiques et parasitologiques
des infections opportunistes et des surinfections
16 000
Mise en œuvre de la surveillance sentinelle 124 000
2. Les capacités et activités
de recherche opérationnelle
sont renforcées
Renforcement des capacités des gestionnaires
du programme en recherche opérationnelle
et promotion de son utilisation
8 000
Evaluation du Plan opérationnel, évaluation à mi-
parcours du PSN et évaluation finale du PSN
103 000
3. Appui technique:
un système fiable et
opérationnel de suivi
et évaluation est mise
en place
Mise en place d’un outil commun de planification
au niveau central et décentralisé
250 000
Mise en place d’un système fiable de suivi-
évaluation
200 000
Renforcement des capacités des agents
chargés du suivi-évaluation
582 000
Suivi-évaluation 102 000
Sous-Total 1 565 000
Charges de support au programme 110 000
TOTAL 1 675 000
jc1585_salesbook_africa_fr
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
43
DONNÉES GÉNÉRALES
Population totale
19,67 millions d’habitants (INS, TBS 200634
)
Taux de croissance annuel de la population
2,81% (INS, TSB 2006)
Espérance de vie à la naissance
51,3 ans en 2006 (INS, TBS 2006)
Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans)
48,7% pour 2004 (RDH, PNUD 2006)
Revenu national brut par habitant
840 USD pour 2005 (SOWC35
, UNICEF 2007)
Dépenses publiques de santé (en % du PIB)
1,01% pour 2006 (INS, TBS 2006) (RDH, PNUD 2006)
Index de développement humain
0,43 (166e
sur 177) en 2006 (PNUD 2007)
Prévalence nationale du VIH (15 – 49 ans)
4,7% pour 2005 (EIS36
Côte d’Ivoire 2005)
34
Institut National des Statistiques.
35
L’Etat du monde Enfants.
36
Enquête sur les Indicateurs du sida, Côte d’Ivoire 2005.
Golfe de GuinéeGolfe de Guinée
BURKINA
LIBERIA
GUINEE
MALI
GHANA
COTE D'IVOIRE
Abidjan
Boundiali
Bondoukou
Yamoussoukro
Séguéla
Danané
Taï
LA PROPOSITION DE LA COTE D’IVOIRE
BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS 2 536 000 (USD)
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
44
1 Analyse de situation du pays
Sur une superficie de 322 462 km2
, vivent en Côte d’Ivoire plus de 19 millions d’habitants. Cette
population est jeune (40,6% a moins de 15 ans).
La crise politico-militaire que le pays a subi de 2002 à 2007 a occasionné des déplacements massifs
de populations, estimées entre 700 000 et 1 500 000 (HCR, 2006) le nombre total de personnes
déplacées à travers le pays. Ces déplacements de populations se sont surtout effectués vers le sud du
pays, principalement vers Abidjan, capitale économique. Le contexte général marqué par la crise
politico-militaire, la paupérisation des populations, la «morosité économique» et la suspension des
appuis extérieurs ont eu, entre autres conséquences, le ralentissement des interventions dans la
lutte contre le sida. Le dernier accord politique du 4 mars 2007 conclu à Ouagadougou a permis
de recadrer l’ensemble du processus de sortie de crise. Dans ce contexte, le retour des populations
déplacées vers leurs localités de provenance devient de plus en plus effectif.
Au plan sanitaire, la Côte d’Ivoire comprend 850 centres de santé ruraux, 467 centres de santé
urbains, 53 hôpitaux généraux, 17 centres hospitaliers régionaux et quatre centres hospitaliers
universitaires. La situation de crise a entraîné des bouleversements pour le système de santé et les
services sociaux dans leur ensemble, qui n’étaient plus opérationnels dans la partie nord du pays. Les
programmes de prévention et de prise en charge des maladies, notamment du VIH, ont été ralentis,
voire arrêtés. La remise en place des services et du personnel demande des années et, entretemps
les effets du VIH sur les populations vivant en Côte d’Ivoire ont été exacerbés.
Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale
Avec 4,7% de prévalence en 2005, la Côte d’Ivoire compte parmi les pays les plus touchés par le
sida en Afrique de l’Ouest. Les adultes de 30 à 34 ans sont les principales victimes de l’épidémie
avec une séroprévalence de 10,4% en 2005 (14,9% de femmes et 5,6% d’hommes).
La situation épidémiologique du VIH en Côte d’Ivoire se caractérise par:
Une grande féminisation de l’épidémie: 6,4% de femmes et 2,9% d’hommes en 2005;
Un nombre élevé d’orphelins et enfants vulnérables, 420 943 (Estimations ONUSIDA 2007);
Un nombre important de personnes vivant avec le VIH estimé à 475 813 (Estimations
ONUSIDA 2007);
Un nombre de personnes vivant avec le VIH ayant besoin d’ARV estimé à 104 000 d’ici
201037
;
Un nombre de personnes vivant avec le VIH ayant besoin d’ARV estimé à 156 593 adultes et
à 8398 enfants en 2007;
Un nombre de personnes vivant avec le VIH et recevant un traitement ARV était de 49 190 fin
juillet 2007 (selon le rapport UNGASS 2008), ce qui représente 30% des besoins couverts.
37
Selon la Deuxième Enquête sur l’utilisation et la distribution des lignes d’ARV de 2e
intention
dans les pays à ressources limitées (Ministère de la santé en collaboration avec l’OMS et l’ONUSIDA).
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
45
2
La lutte contre le sida est prise en compte dans le processus de sortie de crise de façon transver-
sale dans les quatre axes, à savoir: défense et sécurité, restructuration de l’armée, identification et
élections, redéploiement de l’administration et cohésion sociale.
Ressources financières
Afin d’améliorer la riposte nationale, un Plan stratégique national 2006-2010 a été élaboré de
façon participative avec tous les acteurs des secteurs public et privé, de la société civile, du Système
des Nations Unies, des partenaires bi- et multilatéraux. Une réunion du Comité national de lutte
contre le sida (CNLS) en a validé les orientations politiques et stratégiques. Les besoins financiers
du plan sont estimés à environ 594 millions USD. Les principaux donateurs sont le PEPFAR:
404 millions USD et le Système des Nations Unies (dont la Banque mondiale): 56 millions USD.
Le secteur public étatique doit contribuer à plus de 5%. Le manque à combler se situe autour de
22 millions USD.
Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la riposte nationale
Avec l’appui technique et financier de ses Coparrainants, l’ONUSIDA a pour rôle (i) d’appuyer
la réponse nationale en vue d’assurer une meilleure coordination entre les partenaires du Système
des Nations Unies, le gouvernement, la société civile, les donateurs, le secteur privé et les autres
acteurs, (ii) de «faire travailler l’argent» pour ceux qui en ont besoin maintenant tout en assurant
que les solutions à long terme sont en place.
Parmi les activités menées en 2006, on note les suivantes:
Le Système des Nations Unies, avec les partenaires bi- et multilatéraux, a apporté un appui
technique et financier au processus participatif de revue des plans précédents et d’élaboration
du nouveau Plan stratégique national 2006-2010;
La consultation sur l’Accès universel a été menée et le rapport présenté;
Plusieurs documents importants ont été produits et validés, comme le document de politique
national sur le VIH sur le lieu de travail, prenant en compte tous les secteurs;
Dans l’humanitaire, l’intégration du VIH dans le Programme national de démobilisation,
désarmement, réinsertion et réintégration communautaire a été amorcée et un programme
d’appui à la riposte au VIH a été élaboré avec l’appui du Système des Nations Unies;
Le Groupe thématique sur le VIH/sida a renforcé la coordination en matière de riposte au
VIH pour le rendre plus opérationnel en l’adaptant au contexte de crise et post-crise;
L’équipe d’apprentissage a été intégrée à l’ONUCI38
. Cette activité est une priorité de l’Equipe
pays des Nations Unies, qui l’a inscrite parmi les résultats clés escomptés fin 2006.
38
Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire.
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
46
3
En ce qui concerne l’appui technique pour soutenir la réponse nationale, l’accent a été porté
sur l’appui au renforcement des capacités des personnes vivant avec le VIH dans le domaine
de la consolidation d’équipe, la coordination, la formulation, la gestion et l’évaluation des
projets, ainsi que la production de comptes-rendus.
Les résultats majeurs obtenus en 2006-2007:
Les appuis du SNU et de tous les partenaires s’inscrivent dans le Plan stratégique national.
La partie nationale est renforcée pour mieux conduire la coordination.
Un seul système de suivi-évaluation est mis en place.
L’Accès universel aux services de prévention, soins et soutien est mieux approprié au
niveau national.
La société civile est renforcée et mieux impliquée dans la réponse nationale au VIH.
Proposition de financement
3.1 ACTIVITES A FINANCER
Les résultats attendus et les principales activités prévues pour trois ans sont les suivants:
1. Les «Trois principes» sont mis en œuvre par les autorités nationales
Renforcement de la coordination nationale aux niveaux central et décentralisé:
Appui au renforcement du CNLS et des Comités de lutte contre le sida aux niveaux
déconcentré et décentralisé; appui à la mise en place et au fonctionnement d’un forum
de partenariat au niveau national; appui au fonctionnement de ces fora; appui au renfor-
cement des capacités des acteurs de coordination à tous les niveaux en étroite collabora-
tion avec les principaux bailleurs de fonds (PEPFAR et Fonds mondial); appui à l’élaboration
et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale de plaidoyer et mobilisation des ressources
en faveur de l’Accès universel; appui à la coordination de la participation nationale
à la CISMA39
et autres conférences internationales; appui à l’appropriation et à l’utilisation de
l’outil CHAT par les acteurs nationaux.
Appui à l’opérationnalisation du Plan stratégique national:
Appui à l’élaboration annuelle des plans opérationnels des secteurs, des régions (19),
des départements (58) et des communes (197) ayant autorité municipale; appui à la revue
annuelle du Plan opérationnel national suivie du processus de programmation; appui à l’éla-
boration et à la mise en œuvre d’un plan national d’appui technique basé sur la cartographie
des ressources humaines nationales de lutte contre le sida; appui à la mise à jour régulière
du plan national de suivi-évaluation et à sa validation; appui à l’élaboration d’un rapport
annuel national sur le VIH; appui à la collecte et à la diffusion de l’information stratégique.
39
Conférence internationale sur les MST et le sida en Afrique (Dakar, décembre 2008).
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
47
Appui à la formulation de la requête du pays au 8e
appel du Fonds mondial; appui à l’inté-
gration du VIH et du genre dans le DSRP, UNDAF, trois plans de développement des secteurs
et dans le cadre des dépenses à moyen terme; appui à l’appropriation nationale et à la mise
en œuvre du plan national d’intensification de la prévention du VIH; appui à la réalisation d’une
étude nationale sur l’ampleur de la consommation de drogues injectables.
Appui au renforcement du système national de suivi-évaluation:
Appui au renforcement des capacités de l’unité nationale de suivi-évaluation (formation
du personnel des niveaux central et décentralisé, équipements et matériels pour la collecte
et l’analyse des données, mise en place du CRIS); appui au renforcement des capacités
du groupe de référence en suivi-évaluation (formation des membres du groupe apparte-
nant aux secteurs public et privé, à la société civile, partenaires); appui à l’élaboration du
manuel opérationnel de suivi-évaluation; appui à la réalisation de la revue des dépenses
publiques nationales; appui à l’élaboration du rapport national UNGASS 2010 et des rapports
annuels nationaux.
2. Les partenariats sont développés et les capacités renforcées au niveau décentralisé
des communes et des organisations de la société civile
Appui à la décentralisation et au renforcement des communes:
Appui aux activités de formation des maires et conseillers municipaux sur les outils de planifi-
cation, coordination, suivi-évaluation, sur l’élaboration et la mise en œuvre de projets; appui à
l’élaboration des plans de développement communaux intégrant le VIH et le genre; appui en
équipements au réseau des maires et conseillers municipaux (son fonctionnement optimum
permettra une meilleure orientation des activités des communes); contribution au financement
de projets catalytiques des communes en matière de riposte au sida; appui au renforcement
des capacités de plaidoyer des maires et conseillers municipaux et de suivi-évaluation des
techniciens des communes chargés de l’appui technique; appui à l’organisation des campa-
gnes nationales sur le sida.
Plaidoyer et renforcement du partenariat avec la société civile:
Appui à la réalisation de la cartographie de la société civile au niveau national; appui
à l’élaboration d’un plan de renforcement des capacités de la société civile (réseaux
de personnes vivant avec le VIH, ONG de lutte contre le sida, réseaux de médias et arts
contre le sida, alliance des maires, etc.); contribution à la mise en œuvre de ce plan
(ateliers de formation pour les acteurs de la société civile dans le cadre de l’intensification
de la prévention, etc.); appui à la formation de la Commission nationale des droits de l’homme
et de la société civile sur les documents stratégiques nationaux; appui au mapping et à l’éva-
luation des besoins des intervenants de la réponse nationale ayant pour cibles les hommes
ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables;
appui au renforcement des capacités des partenaires intervenant auprès des groupes à haut
risque (professionnel(le)s du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et
consommateurs de drogues injectables).
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
48
3. Les activités VIH en contexte d’urgence et humanitaire sont développées
Intégration du VIH dans les instruments de développement et les instruments humanitaires:
Appui à l’intégration du VIH dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté,
le cadre d’investissement budgétaire, l’UNDAF40
; appui au renforcement des capacités des
acteurs humanitaires sur les outils d’intégration du VIH dans les instruments humanitaires; appui
à l’élaboration des documents humanitaires prenant en compte le VIH de façon transversale.
Appui au renforcement de la réponse au VIH en contexte d’urgence et humanitaire:
Appui à la coordination de la réponse au sida dans les zones post-crise; appui au renforcement
de la réponse au sida dans les services de défense et de sécurité; appui au renforcement de la
réponse au sida chez les acteurs de la société civile impliqués dans la réponse dans les zones
post-crise; appui à la prise en charge d’un Chargé de programme (national) humanitaire sur
deux années.
4. Assistance technique
Pour la mise en œuvre des activités mentionnées ci-dessus, l’assistance technique sera requise auprès
des coparrainants de l’ONUSIDA, des autres agences et organisations présentes en Côte d’Ivoire,
de même qu’au niveau des partenaires bilatéraux tels que le PEPFAR et multilatéraux, notamment
le Fonds mondial, et le MAP 2008-2010 (en cours d’élaboration). Un recours sera fait au dispositif
d’appui technique (DAT) pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
40
Plan-Cadre des Nations Unies d’Aide au Développement.
Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
49
3.2 BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS
Résultats attendus Activités Budget (USD)
1. La mise en œuvre
des «Trois principes»
par les autorités nationales
est soutenue
Renforcement de la coordination nationale
aux niveaux central et décentralisé
240 000
Appui à l’opérationnalisation du Plan
stratégique national
325 000
Appui au renforcement du système national
de suivi-évaluation
400 000
2. Les partenariats sont
développés et les capacités
renforcées pour les communes
et la société civile
Appui à la décentralisation et au renforcement
des communes
350 000
Plaidoyer et renforcement du partenariat
avec la société civile
280 000
3. Les activités VIH
en urgence et humanitaire
sont développées
Intégration du VIH dans les instruments
de développement et les instruments
humanitaires
100 000
Appui au renforcement de la réponse au VIH
en contexte d’urgence et humanitaire
400 000
4. Appui technique 120 000
Suivi-évaluation 155 000
Sous-Total 2 370 000
Charges de support au programme 166 000
TOTAL 2 536 000
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Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale
51
LA PROPOSITION DU GABON
DONNÉES GÉNÉRALES
Population totale
1,4 million d’habitants41
Taux de croissance annuel de la population
1,5% (projection 2004-2015)
Espérance de vie à la naissance
54 ans
Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans)
71%
Revenu national brut par habitant
5 306 USD
Dépenses publiques de santé (en % du PIB)
2,9% pour 2003
Index de développement humain
0,633 (124e
sur 177)
Prévalence nationale du VIH (15 – 49 ans)
5,9% pour 200742
41
Source: Rapport sur le développement humain PNUD 2006 (données 2004, sauf mention différente).
42
Enquête de surveillance des sites sentinelles, Programme de lutte contre les IST/sida, décembre 2007.
GABON
Oyem
Makokou
Franceville
Njolé
Fougamou
Ndendé
Port-Gentil
Libreville
GUINEE
EQUATORIALE
CONGO
Océan
Atlantique
BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS 553 000 (USD)
Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements
52
1 Analyse de situation du pays
Le Gabon a une population estimée à 1,4 million d’habitants pour une superficie de 267 667 km2
,
dont la majorité se concentre autour des trois pôles économiques (Libreville, Port Gentil, France-
ville): 84% de la population est urbaine.
Le Gabon jouit d’une grande stabilité politique avec un régime semi-présidentiel. Le pays est divisé
administrativement en neuf provinces. La décentralisation adoptée tarde à se mettre en route.
Malgré le fort potentiel économique gabonais aux nombreuses ressources minières, pétrolières et
forestières, de véritables problèmes de développement se posent comme des infrastructures socio-
sanitaires insuffisantes et des inégalités importantes dans la couverture en services de base. Etant
donné la contradiction gabonaise d’un revenu par habitant parmi les plus élevés de la région mais
d’indicateurs sociaux comparables aux pays les plus pauvres, un Document de stratégie de crois-
sance et de réduction de la pauvreté a été adopté en janvier 2006.
Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale
Le rapport épidémiologique de 2004 affichait une prévalence de 8,1%43
. La relance des activités
de surveillance sentinelle depuis juillet 2007 a montré une prévalence de 5,9% dans la popula-
tion adulte. L’analyse des résultats traduit plus une stabilisation qu’une réelle diminution. Car, les
estimations du nombre de personnes vivant avec le VIH restent dans le même ordre de grandeur:
52 000 en 2004 avec une prévalence à 8,1%, contre 54 000 en 2007 pour une prévalence de 5,9%.
En 2007, le nombre de personnes vivant avec le VIH et sous traitement ARV est de 6 667.
Le Comité national de lutte contre le sida, par son organe exécutif, le Programme national de lutte
contre le sida et les Maladies sexuellement transmissibles, a élaboré le 1er
Plan stratégique national
2001-2006 (PSN). En janvier 2006, le Ministère de la lutte contre le sida chargé des orphelins du
sida (MLSOS) a été créé et sa structuration se poursuit toujours.
Dans la mise en œuvre du PSN 2001-2006 du Gabon, les efforts avaient été particulièrement axés
sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Ces efforts se sont traduits par une forte
détermination à rendre les services de soins et traitement accessibles partout dans le pays à travers
la construction des Centres de Traitement Ambulatoire (CTA).
Le mouvement associatif développé autour de la problématique du VIH regroupé au sein du Réseau
Gabonais de Lutte contre le sida (REGOSIDA) et la naissance du Réseau Espoir 2 (Réseau pour
la prise en charge des orphelins et enfants vulnérables) témoignent de la volonté des associations
d’améliorer leurs actions et de mieux asseoir leur plaidoyer. L’implication de la Première Dame dans
la lutte à travers l’OPDAS44
créée en 2002 a insufflé une nouvelle dynamique au sein du mouve-
ment associatif et dans la conduite des campagnes de prévention.
43
Bulletin épidémiologique du Gabon: le point sur l’épidémie du VIH/sida et des IST au Gabon,
Programme National de lutte contre le sida et les IST, mai 2005.
44
Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le sida.
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  • 1. Afrique de l’Ouest et centrale Vers l’Accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH
  • 2. Photos de couverture: ONUSIDA / Pierre Virot, Christine Clercant ONUSIDA/08.29F / JC1585F (version originale française, octobre 2008) © Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) 2008. Tous droits de reproduction réservés. Les publications produites par l’ONUSIDA peuvent être obtenues auprès du Centre d’information de l’ONUSIDA. Les demandes d’autorisation de reproduction ou de traduction des publications de l’ONUSIDA – qu’elles concernent la vente ou une distribution non commerciale – doivent être adressées au Centre d’Information à l’adresse ci-dessous ou par fax, au numéro +41 22 791 48 35 ou par courriel : publicationpermissions@unaids.org. Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’ONUSIDA aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de firmes et de produits commerciaux n’implique pas que ces firmes et produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’ONUSIDA, de préférence à d’autres. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé. L’ONUSIDA ne garantit pas que l’information contenue dans la présente publication est complète et correcte et ne pourra être tenu pour responsable des dommages éventuels résultant de son utilisation. ONUSIDA 20 avenue Appia CH-1211 Genève 27 Suisse T (+41) 22 791 36 66 F (+41) 22 791 48 35 distribution@unaids.org www.unaids.org Catalogage à la source: Bibliothèque de l’OMS: Vers l’accès universel a la prévention, aux soins et aux traitements : investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH/sida en Afrique de l’Ouest et du Centre. «ONUSIDA / 08.29F». 1.Infection à VIH – prévention et contrôle. 2.Infection à VIH – thérapeutique. 3.Syndrome d’immunodéficience acquise – prévention et contrôle. 4.Accessibilité service santé. 5.Thérapie antirétrovirale hautement active. 6.Afrique de l’Ouest. 7.Afrique du Centre. I.ONUSIDA. ISBN 978 92 9 173728 4 (NLM classification: WC 503.6)
  • 3. Vers l’Accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale ONUSIDA Afrique de l’Ouest et centrale Boulevard de l’Est – Rue 3, Point E BP 5748, Dakar Fann – Sénégal Téléphone: +221 33 869 06 64 / Fax: +221 33 869 06 80
  • 5. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 3 Liste des acronymes .................................................................................................................................4 Avant-propos............................................................................................................................................7 Introduction..............................................................................................................................................8 La proposition de l’Equipe d’appui aux régions AOC ...........................................................................11 La proposition du Bénin .........................................................................................................................19 La proposition du Burundi......................................................................................................................27 La proposition du Cameroun..................................................................................................................35 La proposition de la Côte d’Ivoire..........................................................................................................43 La proposition du Gabon .......................................................................................................................51 La proposition de la Gambie..................................................................................................................59 La proposition du Ghana........................................................................................................................67 La proposition de la Guinée...................................................................................................................75 La proposition du Mali............................................................................................................................83 La proposition du Niger .........................................................................................................................93 La proposition de la République centrafricaine....................................................................................101 La proposition de la République démocratique du Congo .................................................................109 La proposition du Tchad.......................................................................................................................117 La proposition du Togo ........................................................................................................................125 Récapitulatif budgétaire.......................................................................................................................131 Annexe 1: Principes et outils de référence ..........................................................................................133 (L’UNGASS et le CRIS; les «Trois principes»; l’Accès universel; les recommandations du GTT et le CHAT) Annexe 2: Les initiatives transfrontalières de la région AOC...............................................................139 TABLE DES MATIERES
  • 6. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 4 AOC: Afrique de l’Ouest et centrale ARV: Antirétroviraux BAD: Banque africaine de développement BIT: Bureau international du Travail BM: Banque mondiale CCC: Communication pour le changement de comportement CDV: Conseil et dépistage volontaires CEDEAO: Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEEAC: Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale CEMAC: Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale CER: Communauté(s) économique(s) régionale(s) CHAT: Outil d’harmonisation et d’alignement des pays (Country Harmonization and Alignment Tool) CNLS: Conseil / Comité national de lutte contre le sida CRIS: Système d’information sur la riposte des pays (Country Response Information System) DSRP: Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté EAR: Equipe d’appui aux régions (Regional Support Team) FAO: Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (Food and Agriculture Organization) FAP: Fonds d’accélération programmatique FM: Fonds mondial GTT: Cellule mondiale de réflexion (Global Task Team) HCR: Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (United Nations High Commissioner for Refugees) IDH: Indice de développement humain IEC: Information éducation communication IFCOC: Initiative des pays riverains des fleuves Congo, Oubangui et Chari IST: Infections sexuellement transmissibles MAP: Programme plurinational de lutte contre le VIH/sida (Multi-country HIV/AIDS Program) MICS: Enquête à indicateurs multiples (Multiple Indicator Cluster Survey) OCEAC: Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale OEV: Orphelins et enfants vulnérables OIT: Organisation internationale du Travail OMS: Organisation mondiale de la Santé ONG: Organisation(s) non gouvernementale(s) LISTE DES ACRONYMES
  • 7. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 5 ONUDC: Office des Nations Unies contre la drogue et le crime ONUSIDA: Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida OOAS: Organisation ouest africaine de la santé PAM: Programme alimentaire mondial PEPFAR: Plan d’urgence du Président Bush contre le VIH/sida (President’s Emergency Plan for AIDS Relief) PIB: Produit intérieur brut PNUD: Programme des Nations Unies pour le développement PPSAC: Projet prévention du sida en Afrique centrale PPTE: Initiative en faveur des pays pauvres très endettés PTME: Prévention de la transmission mère-enfant RCA: République centrafricaine RDC: République démocratique du Congo RDH: Rapport sur le développement humain SE: Suivi-évaluation SNU: Système des Nations Unies UA: Union africaine UEMOA: Union économique et monétaire ouest africaine UNDAF: Plan-cadre des Nations Unies d’aide au développement UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) UNGASS: Session extraordinaire de l’assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida (United Nations General Assembly Special Session on HIV/AIDS) UNICEF: Fonds des Nations Unies pour l’enfance (United Nations Fund for Children) UNFPA: Fonds des Nations Unies pour la population (United Nations population Fund) USAID: Agence des Etats-Unis pour le développement international (United States Agency for International Development) VIH: Virus de l’immunodéficience humaine
  • 9. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 7 Ce document est publié à l’initiative de l’Equipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, confrontée, au cours de son travail quotidien avec les pays de la région, aux constats suivants: Le taux de couverture encore faible des services de la région en matière de prévention, traite- ment, soins et soutien face au VIH met en danger les perspectives d’atteindre l’Accès universel et le sixième objectif du Millénaire pour le développement;1 La perception du «faible» taux de prévalence de la région Afrique de l’Ouest et centrale cache l’urgence de répondre aux défis considérables pour l’Accès universel et détourne l’attention et l’appui des donateurs classiques dans la région. C’est dans cette perspective que l’Equipe d’appui aux régions a rassemblé ici, avec sa proposition régio- nale de financement, celles issues de quatorze pays de la région: le Bénin, le Burundi, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Niger, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Tchad et le Togo. Le but de ce document est de fournir une documentation pratique sur les besoins dans la région et d’ex- pliquer le travail de l’ONUSIDA dans les différents pays. Formulées par les pays en réponse aux besoins identifiés, ces propositions font partie intégrante des ripostes nationales; elles visent l’intensification massive des efforts vers l’Accès universel. «(…) Nous ne devons jamais oublier que le sida est un problème exceptionnel qui continuera d’exiger une riposte exceptionnelle de nous tous – aujourd’hui et au cours des décennies à venir.»2 Dr Peter Piot Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Secrétaire général adjoint des Nations Unies Contacts Dr Meskerem Grunitzky Bekele, Directrice régionale ONUSIDA AOC – grunitzkybekelem@unaids.org Inge Tack, Conseillère régionale Partenariats – tacki@unaids.org AVANT-PROPOS 1 Cet objectif se décline dans la Cible 7: avoir stoppé la propagation du VIH/sida et commencé à inverser la tendance actuelle à l’horizon 2015. 2 Source: rapport annuel de l’ONUSIDA 2006.
  • 10. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 8 Parmi les régions du monde, l’Afrique subsaharienne est la plus affectée par le VIH. En 2007, sur un total de 33,2 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, les deux tiers (22,5 millions) se trouvaient en Afrique subsaharienne. Dans la région Afrique de l’Ouest et centrale, la prévalence du VIH dans la population de 15 à 49 ans varie de 0,5% à 6,2% suivant les pays. Mais la prévalence seule n’explique pas tout; des disparités intra-pays (telles qu’en République démocratique du Congo de 2,7% à 7,8% ou comme au Togo de 1,8% à 8,3%) doivent être connues et analysées pour améliorer l’efficacité des efforts destinés à contenir et inverser la propagation du VIH. Des tendances inquiétantes comme la «féminisation» de l’épidémie, ainsi que des phénomènes comme la pauvreté chronique et l’analphabétisme, la violence sexuelle et de genre, la stigmatisation et la discri- mination constituent des déterminants majeurs de la propagation de l’épidémie de VIH. Face à ces préoccupations, la mission du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), en tant que chef de file de l’action mondiale contre le VIH, est de conduire, renforcer et soutenir une action élargie contre la maladie. Cette action poursuit quatre buts précis: Prévenir la transmission et la propagation du VIH; Apporter soins et soutien aux personnes vivant avec le virus; Réduire la vulnérabilité des individus et communautés face au VIH; Atténuer l’impact humain et socioéconomique de l’épidémie. L’aspect prévention est particulièrement crucial, car un nombre trop important de nouveaux cas pourrait mettre en péril les capacités des services de prise en charge et l’accès aux traitements. L’ONUSIDA appuie les pays pour une riposte nationale au VIH plus efficace et coordonnée, visant l’Accès universel à la prévention, aux traitements, aux soins et au soutien des personnes vivant avec le VIH. Le programme rassemble les efforts et les ressources du Secrétariat de l’ONUSIDA et de dix organisations («coparrainants») du Système des Nations Unies dans la riposte mondiale au sida: le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Ban- que mondiale. L’action du Système des Nations Unies sur le sida dans les pays est coordonnée par les équipes conjointes des Nations Unies qui élaborent des programmes communs. Le travail de l’Equipe régionale de l’ONUSIDA Afrique de l’Ouest et centrale se concentre autour de cinq axes principaux: Responsabiliser le leadership pour une riposte efficace à l’épidémie à l’échelle nationale et régionale; Mobiliser et responsabiliser les partenaires publics, privés et de la société civile à l’échelle natio- nale et régionale; INTRODUCTION
  • 11. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 9 Promouvoir et renforcer la gestion nationale et régionale de l’information stratégique pour guider les efforts des partenaires; Renforcer les capacités de surveillance, de suivi et d’évaluation des actions nationales et régio- nales de riposte au VIH; Faciliter l’accès aux ressources techniques et financières à l’échelle nationale et régionale. Simul- tanément, il s’agit aussi d’aider les pays à «faire travailler l’argent disponible», représenté par les contributions du Fonds mondial et d’autres organisations bilatérales et multilatérales. Afin d’assurer une meilleure cohérence et l’optimisation de l’efficacité des interventions en matière de VIH, l’ONUSIDA a développé avec ses partenaires un certain nombre de principes et d’outils. Par exemple, l’objectif de l’Accès universel à la prévention, aux soins et au soutien demande une approche coordonnée à travers les «Trois principes»: UN cadre d’action contre le VIH/sida; UN organisme national de coordination de la lutte contre le VIH/sida; UN système de suivi et d’évaluation du VIH/ sida à l’échelle du pays. Afin de renforcer l’application de ces principes, des recommandations ont été émises par une Cellule mondiale de réflexion (GTT3 ) pour une meilleure coordination entre organismes multilatéraux et donateurs internationaux dans la riposte au sida.4 L’ONUSIDA est engagé en faveur d’une approche de la riposte au sida basée sur les droits humains, l’avancement de l’égalité entre hommes et femmes ainsi que celui des droits des personnes vulnérables et/ou affectées par le VIH. Il défend la promotion de la participation accrue de la société civile et en particulier des personnes vivant avec le VIH, leur donnant une voix plus efficace dans le dialogue et la prise de décisions au plan national. Les propositions présentées ci-dessous ont été élaborées dans cet esprit. Leur structuration est la suivante: La proposition de l’Equipe d’appui aux régions Afrique de l’Ouest et centrale fournit une vue générale de l’épidémie et de la riposte dans la région, ainsi que les stratégies, activités et budget pour intensifier son appui technique et financier auprès des organisations régionales intergou- vernementales et des réseaux régionaux de la société civile; Les propositions des 14 pays font état de l’épidémie et de la riposte spécifique au niveau national, du rôle et des activités d’appui du Système des Nations Unies, puis des axes et activités qu’ils comptent développer dans les deux ou trois prochaines années, selon les besoins de chaque pays, avec le soutien financier demandé. Il est urgent d’investir maintenant. Des millions de vies sont en jeu; les conséquen- ces humaines et économiques que leur perte entraînerait seraient dramatiques pour l’avenir de l’Afrique de l’Ouest et centrale ainsi que, par ricochet, pour les autres régions du monde. Cette fois encore, l’ONUSIDA a besoin de tout le soutien de ses partenaires afin d’«Unir le monde contre le sida». 3 Global Task Team. 4 Ces principes et outils sont détaillés en Annexe 1.
  • 13. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 11 LA PROPOSITION DE L’EQUIPE D’APPUI AUX REGIONS BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS 1 878 000 (USD) CAP VERT SAO TOME ET PRINCIPE BENIN TOGOCOTE D'IVOIRE MAURITANIE MALI GHANA BURKINA FASO NIGER TCHAD NIGERIA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO BURUNDI GUINEE EQUATORIALE CONGO CAMEROUN G A BO N LIBERIA SIERRA LEONE SENEGAL GUINEE CONAKRY GAMBIE GUINEE BISSAU Analyse de situation de la région La région de l’Afrique de l’Ouest et centrale couverte par l’Equipe d’appui aux régions de l’ONU- SIDA englobe 25 pays et une population totale de plus de 346,9 millions d’habitants. Il s’agit du Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Guinée, Guinée équatoriale, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Libéria, Sénégal, Sierra Leone, Togo, Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sao Tomé et Principé, Tchad. Parmi ces 25 pays, 21 font partie des pays les plus pauvres au monde, au regard de l’Indice de développement humain. Depuis quelques années, les crises politiques et les conflits permanents ont dépassé les frontières nationales et plongé la région dans une crise humanitaire sans précédent, débouchant sur le dépla- cement interne ou externe de millions de personnes. Aujourd’hui, environ 10 pays sont en situation de conflit ou de post-conflit. La situation politique générale de la région reste instable, malgré les efforts significatifs accomplis dans quelques pays comme le Libéria et le Burundi. 1
  • 14. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 12 Situation de l’épidémie de VIH dans la région et riposte des pays En Afrique de l’Ouest, la prévalence chez l’adulte ne dépasse 4% qu’en Côte d’Ivoire, et dans plu- sieurs autres pays, notamment des pays du Sahel, elle est d’environ 2%. Des épidémies plus sévères sévissent dans certains pays d’Afrique centrale avec une prévalence générale du VIH élevée parmi la population adulte (6,2% en République centrafricaine en 20075 ). Cependant, le niveau de prévalence est à lui seul insuffisant pour caractériser l’ampleur de l’épi- démie à l’échelle d’un pays ou d’une région. En effet, les variations inter et intra-pays sont égale- ment importantes, telles qu’en République démocratique du Congo (entre 2,7% à Bukavu et 7,8% à Tshikapa) ou comme au Togo (entre 1,8% en région des Savanes et 8,3% en région de Lomé commune). Une bonne connaissance de ces variations ainsi que des déterminants de l’épidémie est donc indispensable pour planifier le type de réponse nécessaire afin de combattre efficacement la propagation du VIH parmi les diverses populations et/ou régions. Le progrès vers l’Accès universel Les chiffres sont sévères: moins de 50% des jeunes âgés de 15 à 24 ans utilisent un préservatif lors des rapports sexuels avec un partenaire non régulier. La couverture en Prévention de Transmission de la Mère à l’Enfant est avec 1,3% bien inférieure à celle d’Afrique de l’Est et australe (11,2%) avec des écarts de 1% à 75%6 selon les pays. Cependant, l’accès au traitement antirétroviral a augmenté; 400 000 personnes dans la région AOC recevaient des antirétroviraux en janvier 2006. Mais, selon le rapport de l’OMS sur l’Initiative 3x5, la couverture moyenne en ARV pour la région ne serait que de 16%, avec des écarts de 1 à 47%7 selon les pays. Le mouvement vers l’Accès universel a aidé indéniablement à intensifier la riposte au VIH, mais des défis demeurent: Assurer un financement adéquat, prévisible et durable; Accéder à des produits de prévention et de diagnostic, à des médicaments à des coûts aborda- bles et aux nouvelles technologies; Renforcer les capacités des ressources humaines et le bon fonctionnement du système de prestations sociales; Réduire la stigmatisation, la discrimination et l’iniquité liée au genre. La mobilisation et la gestion de ressources Au niveau pays, 23 états sur les 25 de la région bénéficient du Fonds mondial, qui constitue actuel- lement le mécanisme majeur d’accélération de la riposte nationale. De plus, 18 pays de la région sont actuellement bénéficiaires de projets MAP8 de la Banque mondiale. Mais ces derniers, pour la plupart, ne seront pas renouvelés à leur expiration, du fait de la nouvelle politique de la Banque mondiale sur le VIH. A l’échelle régionale, le seul projet ayant obtenu un financement du Fonds mondial est le projet de Prévention et de Prise en charge des IST9 /VIH/sida dans le Corridor 5 Source: enquête à indicateurs multiples MICS III. 6 Au Bénin. 7 Au Mali. 8 Programme Plurinational de Lutte contre le VIH/sida. 9 Infections sexuellement transmissibles.
  • 15. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 13 10 Long de 825 km, l’axe Abidjan-Lagos regroupe les principaux centres économiques des cinq pays (Nigéria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire). 11 Voir détails en Annexe 3. 12 Plan d’urgence du Président Bush contre le VIH/sida. 13 Global Task Team. de migration Abidjan-Lagos10 , avec l’appui de l’ONUSIDA et de la Banque mondiale. D’autres programmes transnationaux ont été bâtis autour d’un contexte géographique ou social, comme l’Initiative des Pays des Grands Lacs.11 Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la réponse nationale Le principal but de l’Equipe d’appui aux régions pour l’Afrique de l’Ouest et centrale (AOC) de l’ONUSIDA, basée à Dakar depuis 2004, est de catalyser et faciliter l’appui technique et financier au renforcement des capacités pour développer une réponse efficace au VIH aux niveaux natio- nal et régional en matière de leadership, gestion et programmation. L’accomplissement de ce rôle passe par l’appui aux bureaux pays de l’ONUSIDA. Dans les pays où il n’existe pas de Coordon- nateur Pays de l’ONUSIDA, l’Equipe d’appui aux régions AOC oriente son appui vers les équipes conjointes des Nations Unies sur le VIH. Les activités suivantes ont été menées dans les cinq axes principaux de la riposte au VIH: Engagement politique Depuis fin 2006, l’ONUSIDA a engagé l’Union Africaine et les Communautés économiques régionales dans une réflexion pour parvenir, entre autres, à une compréhension commune des engagements, des actions prioritaires, de la coordination et des rôles et responsabilités de chacun. Au niveau pays, l’ONUSIDA travaille avec le gouvernement et la société civile pour traduire l’engagement politique en allocation de ressources nationales afin d’éviter une dépendance totale des mécanismes de financement comme le MAP de la Banque mondiale, le PEPFAR12 et le Fonds mondial. Ce processus de responsabilisation du leadership régional et national pour la mise en œuvre des engagements relatif à l’Accès universel est à renforcer dans les deux années à venir. Progrès vers l’Accès universel Les Bureaux pays et l’Equipe d’appui aux régions pour l’Afrique de l’Ouest et centrale de l’ONU- SIDA ont facilité les processus participatifs comme les consultations et le développement de plans budgétisés au niveau pays, pilotés par l’autorité nationale de coordination. Pour pouvoir atteindre le but de l’Accès universel d’ici 2010, il est nécessaire de renforcer le leadership et l’appropriation des processus de définition des cibles et de développement de partenariats au niveau national, régional et mondial. Mise en œuvre des «Trois principes» et de la Cellule mondiale de réflexion (GTT13 ) Il s’agit pour l’ONUSIDA d’apporter un appui coordonné aux organisations régionales pour le développement de plans d’actions et de budgets.
  • 16. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 14 2 Renforcement du rôle de la société civile Les organisations de la société civile portant, dans la plupart des pays, le poids de l’organisation de la riposte au VIH, l’ONUSIDA a fourni un appui technique pour l’analyse des besoins des organisations régionales de la société civile et a facilité la concertation interne, ainsi qu’avec des donateurs potentiels. Assistance technique L’ONUSIDA a fourni l’appui technique au Fonds mondial, à la Banque mondiale et au PEPFAR pour soutenir l’approbation et la mise en œuvre des financements reçus dans la région. L’Equipe régionale a aidé certains pays, ayant connu une suspension de la subvention du Fonds mondial, à résoudre les problèmes de la mise en œuvre des subventions. L’Equipe d’appui aux régions AOC a apporté son appui technique à huit pays et au projet régional dans la formulation des propositions pour le 7e Appel. Elle en fait de même avec d’autres partenai- res et apportera à nouveau cet appui technique pour toutes les requêtes présentées par les pays au 8e Appel. L’équipe apporte également un soutien technique important au développement des capacités des parties prenantes dans la mise en œuvre des subventions, en accord avec les recommandations de la Cellule mondiale de réflexion (GTT) pour «faire travailler l’argent disponible». Proposition de financement L’Equipe régionale propose d’intensifier son appui technique et financier au niveau régional pour l’atteinte de l’Accès universel. 2.1 ACTIVITES A FINANCER Les résultats attendus et les principales activités prévues sont les suivants: 1. Le leadership, l’appropriation et l’intensification de la réponse régionale et nationale pour l’Accès universel sont renforcés Analyses nationales et régionales de la situation et de la réponse auprès des 25 pays mem- bres et des deux Communautés économiques régionales (CER) dans le contexte de l’Accès universel: Recours à des consultants pour compiler et analyser les rapports sur l’avancée vers l’Accès universel des pays membres et l’analyse régionale de deux CER; les documents produits indi- queront les progrès réalisés, les défis communs à aborder par pays et pour chaque région. Elaboration conjointe de plans d’action des CER basés sur les analyses régionales pour lever les goulots d’étranglement au niveau régional, inter-pays et pays: Une réunion par CER, avec les CNLS14 , les experts en suivi-évaluation et la société civile. 14 Conseil National de Lutte contre le VIH/sida.
  • 17. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 15 Plaidoyer auprès des chefs d’Etats, des partenaires multilatéraux, bilatéraux et de la société civile: Publication et large diffusion (incluant l’Union Africaine) de la compilation des rapports pays, des analyses régionales et d’autres informations stratégiques. Mobilisation d’un appui coordonné aux plans d’action régionaux: Un forum annuel par CER avec la société civile et les partenaires techniques et financiers. 2. Les compétences et outils des réseaux régionaux de la société civile sont déve- loppés à la fois pour mieux servir les réseaux pays et pour assurer un réseautage efficace dans les pays auprès de l’Union Africaine ainsi que des organisations inter- nationales au niveau de la mise en œuvre de la gouvernance de ces subventions Formation des réseaux régionaux et nationaux de la société civile, incluant les réseaux des associations de personnes vivant avec le VIH (besoins recensés en 2007): Formations en: leadership et gestion stratégique; plaidoyer et développements des outils pour le plaidoyer; établissement de réseaux, création, gestion et maintenance des partena- riats avec le Fonds mondial et autres; gouvernance et gestion pour les membres du conseil d’administration des réseaux régionaux et nationaux. Développement d’un système d’information et de communication pour un réseautage plus effectif du niveau régional avec les membres des pays ainsi que les CER et l’Union Africaine: Elaboration et publication d’informations stratégiques; développement des flux de communication; appui technique pour organiser le réseautage et les mécanismes de rétro- information. Renforcement de l’information stratégique de la société civile pour un plaidoyer plus focalisé et basé sur les faits: Compilation de données; missions dans les pays; estimations et informations, par exemple sur la contribution de la société civile à la réponse nationale dans la région, le potentiel inexploité des ressources humaines de la société civile pour progresser vers l’Accès universel. 3. Les «Trois principes» et les recommandations de la Cellule mondiale de réflexion (GTT) pour «faire travailler l’argent disponible» sont soutenus et accom- pagnés dans deux organisations régionales Recensement des appuis existants et mobilisation des partenaires (en particulier l’Equipe conjointe des Nations Unies) pour la coordination de leur appui aux CER: Compilation des activités d’appui en cours; appui technique de l’Equipe d’appui aux régions pour mobiliser les équipes conjointes des Nations Unies et partenaires auprès des CER. Examen des plans stratégiques des CER, détermination des priorités et production de plans opérationnels chiffrés annuels selon l’approche axée sur les résultats: Appui technique aux deux CER; missions d’appui pour encourager le leadership des CER.
  • 18. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 16 Recensement des besoins en ressources humaines et financières, en développement organisa- tionnel et de gestion nécessaires pour la mise en œuvre du plan annuel: Consultants pour l’appui technique auprès des deux CER. Négociation et validation d’un plan d’appui conjoint des Nations Unies et ses partenaires: Appui technique pour l’harmonisation et l’alignement des mécanismes de financement, prin- cipalement le Fonds mondial. Soutien aux CCM, suivi-évaluation et société civile, appui aux pays afin de mieux utiliser les fonds bilatéraux/multilatéraux et la mise en œuvre des projets: Appui technique à la résolution des problèmes 4. Des mécanismes de concertation et collaboration entre les structures de coordi- nation et de mise en œuvre sont mis en place et institutionnalisés afin de renforcer les réponses nationales sur des priorités spécifiques: suivi-évaluation, coopération transfrontalière, coordination des partenaires techniques et financiers, société civile Redynamisation du réseau des directeurs des Conseils nationaux de lutte contre le sida: Un forum annuel des CNLS pour chacune des deux Communautés économiques régionales à propos des solutions de financement, de coordination et d’intensification de la réponse. Promotion des échanges d’informations stratégiques et des actions communes des partenaires régionaux: Forum annuel des partenaires régionaux de l’ONUSIDA pour échanger et partager des infor- mations stratégiques, mener des actions communes sur des engagements continentaux et régionaux, harmoniser et coordonner l’appui à l’Union Africaine, aux CER, aux réseaux régio- naux de la société civile, etc. Appui à l’organisation de formations et ateliers conjoints pour promouvoir le partage des pratiques et l’apprentissage horizontal (entre pairs): Réunion des experts en suivi-évaluation, intégration des problématiques, genre, prévention. Revue des initiatives transfrontalières (IFCOC15 , Lac Tchad, Corridor, PPSAC16 , Mano River, etc.) avec les partenaires au développement17 pour trouver des solutions aux goulots d’étranglements et développer l’apprentissage horizontal: Atelier, facilitation, déplacements, appui technique. 15 Initiative des pays riverains des fleuves Congo, Oubangui et Chari. 16 Projet prévention du sida en Afrique centrale. 17 Le Fonds mondial, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la GTZ et autres.
  • 19. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 17 3.2 BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS Résultats attendus Activités Budget (USD) 1. Le leadership, l’appropria- tion et l’intensification de la réponse régionale et nationale pour l’Accès universel sont renforcés Analyses nationales et régionales de la situation et de la réponse auprès des 25 pays membres et des deux CER 250 000 Elaboration conjointe de plans d’action des CER 100 000 Plaidoyer auprès des chefs d’Etats, des partenai- res multilatéraux, bilatéraux et de la société civile 60 000 Mobilisation d’un appui coordonné aux plans d’action régionaux 100 000 2. Les compétences et les outils des réseaux régionaux de la société civile sont déve- loppés Formation des réseaux régionaux et nationaux de la société civile 300 000 Développement d’un système d’information et de communication 50 000 Renforcement de l’information stratégique de la société civile 100 000 3. Les «Trois principes» et les Recommandations du GTT pour «faire travailler l’argent» sont soutenus et accompa- gnés dans deux organisations régionales Assistance technique: recensement des appuis existants et mobilisation des partenaires pour la coordination de leur appui aux CER 25 000 Examen des plans stratégiques des CER, déter- mination des priorités et production de plans opérationnels chiffrés 80 000 Recensement des besoins pour la mise en œuvre des plans opérationnels annuels 25 000 Négociation et validation d’un plan d’appui conjoint des Nations Unies et partenaires (principalement le Fonds mondial) 50 000 4. Des mécanismes de concer- tation et collaboration sont mis en place et institutionnalisés Redynamisation du réseau des directeurs des CNLS 100 000 Promotion des échanges d’informations stratégi- ques et des actions communes des partenaires régionaux 100 000 Appui à l’organisation de formations et ateliers conjoints 200 000 Revue des initiatives transfrontalières 100 000 Suivi-évaluation des activités 115 000 Sous-Total 1 755 000 Charges de support au programme 123 000 TOTAL 1 878 000
  • 21. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 19 DONNÉES GÉNÉRALES18 Population totale 7 833 744 habitants pour 2007 (RGPH3, 2002)19 Taux de croissance annuel de la population 3,25% (RGPH3, 2002) Espérance de vie à la naissance 55 ans pour 2005 (SOWC20 , UNICEF 2007) Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans) 34,7% pour 2004 (RDH21 , PNUD 2006) Revenu national brut par habitant 510 USD pour 2005 (SOWC, UNICEF 2007) Dépenses publiques de santé (en % du PIB) 1,9 % pour 2003 (RDH, PNUD 2006) Index de développement humain 0,428 (163e sur 177) en 2004 (PNUD 2006) Prévalence nationale du VIH (15 – 49 ans) 1,8% pour 2005 (ONUSIDA 2006) 18 Données 2007. 19 Troisième Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH3), INSAE, Ministère chargé du plan, de la prospective et du développement du Bénin; février 2002. 20 L’Etat du monde Enfants. 21 Rapport sur le développement humain. BURKINA FASO NIGER NIGERIA GHANA TOGO Cotonou TOGO CCotoCotoCotononou Porto- Novo Abomey Parakou Kandi BENIN LA PROPOSITION DU BENIN BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS 1 026 000 (USD)
  • 22. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 20 1 Analyse de situation du pays D’une superficie de 114 763 km2 , avec ses 7 833 744 habitants, le Bénin est entré depuis 1990 dans un processus démocratique et de libéralisme économique. Une décentralisation progressive de l’administration est en cours. L’activité économique dominante du pays est l’agriculture (56% de la population active). La consolidation de la croissance économique n’a pas sensiblement amélioré la situation des Béninois, ni même contribué à une réduction significative de la pauvreté. Avec un Indicateur de développement humain (IDH) égal à 0,428 en 200422 , au sein des pays à faible développement humain (IDH < 0,500), le Bénin occupe le 163e rang sur 177 pays et figure parmi les pays pauvres très endettés (PPTE). Le système de santé béninois est organisé selon la politique des soins de santé primaire. Bien que la couverture en infrastructures sanitaires soit bonne (90% en 2007), le taux de fréquentation (40%) doit encore être amélioré. Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale La prévalence du VIH au sein de la population générale en 2006 est estimée à 1,2% par l’Enquête démographique et de santé Bénin III, soit plus faible que celle estimée par la sérosurveillance senti- nelle (2%) en milieu urbain. Le taux de séroprévalence chez les femmes de 15-49 ans (1,5%) est près du double de celui observé chez les hommes du même groupe d’âge (0,8%). Il existe des disparités géographiques allant de 0,6% à 4,3% selon les départements (avec des pics dans les départements à prédominance urbaine), ainsi que des poches de concentration de l’épidémie chez les groupes à plus haut risque (chez les professionnel(le)s du sexe, la prévalence est estimée à 25,5% en 2006). Les estimations en 2007 (PNLS/Ministère de la santé) font état de 69 009 personnes vivant avec le VIH, 20 687 personnes ayant besoin de traitement aux antirétroviraux, 1 948 naissances séroposi- tives annuelles, 3 271 décès dus au sida et 38 714 orphelins de père ou de mère. En 2001, le Bénin a officiellement opté pour une stratégie d’accès aux ARV, y compris pour les enfants, et le démarrage des traitements s’est effectué dès février 2002. De plus, la riposte au VIH est inscrite dans le Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP) et dans le cadre de l’Initiative des pays pauvres très endettés (PPTE). Ressources financières Les efforts du gouvernement pour répondre à l’épidémie se sont également traduits par une aug- mentation progressive des ressources du budget national allouées à la lutte contre le VIH, de 80 millions CFA (soit 122 000 EUR) avant l’année 2001 à 2 milliards CFA (soit 3 050 000 EUR) depuis 2001, à l’aide des fonds issus de la remise de dette. Le budget total du Cadre stratégique de lutte contre le VIH du Bénin pour 2007-2011 est de 125 milliards CFA, soit environ 190,5 millions EUR. Le plan est actuellement financé à 45% par les contributions suivantes des partenaires principaux comme le Fonds mondial (43 millions EUR), le MAP/BM (35 millions EUR), la BAD (3,5 millions EUR). D’autres partenaires renforcent le soutien au financement du Plan, comme l’USAID (7 millions USD), la Coopération Danoise (886 6620 USD), l’UNICEF (850 000 USD) et l’UNFPA (590 000 USD). 22 Rapport Mondial sur le Développement Humain 2006 du PNUD.
  • 23. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 21 2 Les principales cibles du plan d’action à l’horizon 2011 sont: La prévalence chez les jeunes de 15 à 24 ans (de 4% au départ) est réduite de 50% au moins; 15 000 personnes bénéficient d’un traitement gratuit aux ARV; 75% des femmes enceintes séropositives sont sous prophylaxie ARV (contre 6% au départ); La transmission mère-enfant du VIH passe de 29% à 15%; 50% des orphelins et enfants vulnérables bénéficient d’un accompagnement médical et psy- chologique (contre 3% au départ). Les résultats des activités précédemment initiées sont très encourageants: Le nombre de personnes vivant avec le VIH mises gratuitement sous ARV est passé de 4 533 en 2005 à 9 624 en 2006 et à 12 535 en 2007; Le nombre de sites de prise en charge est passé de 14 en 2004 à 48 en 2006 et 2007; 9 347 personnes bénéficient gratuitement des traitements contre les infections opportunistes; Le nombre de dépistages volontaires est de 30 000 en moyenne par trimestre23 . Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la riposte nationale En 2007, l’ONUSIDA a appuyé les activités suivantes: Accès universel Préparation de la requête du 7e appel du Fonds mondial; Finalisation du projet pour le 2e Programme multi-pays de lutte contre le sida (MAP 2), signature du contrat; Démarrage de la mise en œuvre du 5e appel du Fonds mondial: participation au processus de recrutement du personnel; Renforcement des capacités de coordination du Secrétariat permanent du conseil National de lutte contre le sida (SP/CNLS) et de ses antennes décentralisées; Processus d’évaluation du 2e appel du Fonds mondial: recrutement du cabinet d’évaluation, validation des outils de collecte, etc.; Evaluation finale du projet de l’Organisation internationale du Travail avec le Département du Travail des Etats-Unis; Mobilisation des ressources en faveur du Plan stratégique 2007-2011; Identification des carences du Plan stratégique de lutte contre le VIH/sida. 23 Source: PNLS/Ministère de la santé.
  • 24. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 22 Suivi-évaluation et information stratégique Activités de la cellule de suivi-évaluation du SP/CNLS: outils de collecte, rédaction du manuel opérationnel de suivi-évaluation national; Suivi de l’état d’avancement de la mise en œuvre du système national de suivi-évaluation; Suivi des projets du Fonds d’accélération programmatique (FAP); Renforcement des capacités du CNLS en suivi-évaluation: recrutement du Conseiller national en suivi-évaluation; Renforcement de l’information stratégique: mise en place d’un centre de documentation à l’ONUSIDA; Sensibilisation du personnel dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du Système des Nations Unies. Prévention du VIH Activités du Réseau des Associations Béninoises de Jeunes engagés dans la lutte contre le sida (RABeJ/sida): renforcement des capacités en techniques de plaidoyer, mobilisation des ressources et communication pour le changement de comportement; Activités du Réseau béninois des associations de personnes vivant avec le VIH (ReBAP+): création du réseau à travers un atelier national regroupant toutes les associations de personnes vivant avec le VIH du Bénin, soutien par visites à domicile des personnes vivant avec le VIH; Suivi de la mise en œuvre du Projet des réfugiés au Bénin: renforcement de la sensibilisation contre le VIH et soutien psychosocial; Suivi de la mise en œuvre du plan d’accélération de la prévention 2006-2007. Leadership au niveau mondial Renforcement du partenariat au niveau régional à travers le Projet Corridor Abidjan-Lagos: soutien de la requête au 6e appel du Fonds mondial et signature du contrat avec le Fonds mondial; suivi de la mise en œuvre du projet.
  • 25. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 23 3 Proposition de financement 3.1 ACTIVITES A FINANCER Les résultats attendus et les principales activités prévues pour trois ans (tirées du nouveau Cadre stratégique de lutte contre le VIH du Bénin pour 2007-2011) sont les suivants: 1. Les efforts d’intensification de la prévention sont soutenus et accompagnés Appui à la réduction de la transmission sexuelle du VIH et des autres IST chez les jeunes de 15 à 24 ans scolarisés et non scolarisés: Appui au renforcement du dispositif de communication pour le changement de comporte- ment (formations de formateurs, production de lignes directrices, coordination des activi- tés); contribution au développement de programmes spécifiques d’information (production de supports, campagnes, émissions radios et TV, pairs-éducateurs, services d’écoute et conseil); contribution à l’institutionnalisation de la prévention du VIH/sida/IST dans les programmes de formation professionnelle des jeunes non scolarisés (conception de modules de formation, formations de formateurs, activités événementielles). Appui à la Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant (PTME): Appui au renforcement des capacités de tous les prestataires (élaboration et mise à jour des directives de prise en charge, appui aux laboratoires pour le diagnostic précoce); contribution au suivi régulier des activités de PTME; contribution à l’Equipement de tous les départements en matériel de diagnostic précoce du VIH chez les enfants nés de mères séropositives; aide à l’amélioration des pratiques nutritionnelles pour les nouveau-nés de mères séropositives (système de suivi à domicile, présence de services de conseil et de soutien en alimentation dans les activités de routine). 2. La collecte et la remontée des données du système de suivi-évaluation sont assurées par des acteurs disposant des outils et des compétences nécessaires Appui à l’harmonisation et à la mise en place des outils primaires de collectes de données au plan national: Enquête de terrain pour rassembler les différents outils primaires de collecte des données; atelier d’harmonisation avec partenaires et acteurs; élaboration et multiplication des outils. Appui à la formation/recyclage des acteurs du niveau central sur les outils de collecte harmonisés; Appui à la formation des acteurs de la société civile et du secteur privé des niveaux central et décentralisé sur le manuel de suivi-évaluation et la nouvelle version du CRIS; Organisation de supervisions formatives vers le niveau décentralisé sur les mécanismes de suivi-évaluation afin de garantir la remontée instantanée des informations.
  • 26. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 24 3. La coordination nationale des activités des différents partenaires est soutenue et renforcée Renforcement des capacités institutionnelles des structures de coordination décentralisées: Comités départementaux et communaux de lutte contre le sida (CDLS, CCLS). Formation/recyclage des acteurs du niveau central et décentralisé sur le leadership, le plaidoyer et la mobilisation des ressources; Appui à l’élaboration de la cartographie des actions des différents acteurs et actualisation annuelle; Appui à la tenue de concertations régulières entre les différents partenaires techniques et financiers. 4. Les réseaux associatifs béninois des jeunes pour la lutte contre le sida et des personnes vivant avec le VIH sont formés et soutenus Renforcement des capacités des membres du Secrétariat national de coordination du Réseau des associations béninoises des jeunes pour la lutte contre le sida (RABeJ/sida) et de ses structures décentralisées; Formation en techniques de plaidoyer, mobilisation de ressources, communication opérationnelle; formation en conception, élaboration et gestion de projet; formation de formateurs en conseils, prise en charge nutritionnelle et psychosociale des orphe- lins et jeunes vivant avec le VIH; formation de relais communautaires; appui des relais dans leurs activités de sensibilisation de proximité, etc. Renforcement des capacités des membres du Réseau béninois des associations de personnes vivant avec le VIH (ReBAP +) et de ses structures décentralisées; Formation en conception, élaboration et gestion de projet; formation de relais communautai- res, notamment sur la nutrition et le VIH ainsi que sur la gestion des stocks de vivres. Soutien au renforcement du ReBAP+ pour le recrutement des patients à mettre sous ARV.
  • 27. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 25 3.2 BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS Résultats attendus Activités Budget (USD) 1. Les efforts d’intensification de la prévention sont soutenus et accompagnés Appui à la réduction de la transmission sexuelle du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles chez les jeunes de 15 à 24 ans scolarisés et non scolarisés 480 000 Appui à la Prévention de la Transmission du VIH de la Mère à l’Enfant 112 000 2. La collecte et la remontée des données du système de suivi-évaluation sont assurées par des acteurs disposant des outils et des compétences nécessaires Appui à l’harmonisation et à la mise en place des outils primaires de collectes de données au plan national 20 000 Appui à la formation/recyclage des acteurs du niveau central sur les outils de collecte harmonisés 10 000 Appui à la formation de la société civile et du secteur privé sur le manuel de suivi- évaluation et la nouvelle version du CRIS 45 000 Organisation de supervisions formatives vers le niveau décentralisé sur les mécanismes de suivi-évaluation. 30 000 3. La coordination nationale des activités des différents partenaires est soutenue et renforcée Renforcement des capacités institutionnelles des structures de coordination décentralisées 25 000 Formation/recyclage des acteurs du niveau central et décentralisé sur le leadership, le plaidoyer et la mobilisation des ressources 30 000 Appui à l’élaboration de la cartographie des actions et actualisation annuelle 24 000 Appui à la tenue de concertations régulières entre les différents partenaires techniques et financiers 30 000 4. Les réseaux de jeunes et de personnes vivant avec le VIH sont formés et soutenus Renforcement des capacités des membres du Secrétariat national de coordination du RABeJ/sida et ses structures décentralisées 50 000 Renforcement des capacités des membres du ReBAP + et ses structures décentralisées 35 000 Soutien au renforcement du Réseau des person- nes vivant avec le VIH pour le recrutement des patients à mettre sous ARV 5 000 Suivi-évaluation des activités 63 000 Sous-Total 959 000 Charges de support au programme 67 000 TOTAL 1 026 000
  • 29. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 27 LA PROPOSITION DU BURUNDI DONNÉES GÉNÉRALES Population totale 7 743 129 habitants pour 2006 (ISTEEBU24 ) Taux de croissance annuel de la population 2,9% (ISTEEBU) Espérance de vie à la naissance 47,4 ans (2002 – 2005) (RDH, PNUD 2007-2008) Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans) 59,3% pour 2004 (RDH, PNUD 2007 – 2008) Revenu national brut par habitant 83 USD pour 2004 (ISTEEBU) Dépenses publiques de santé (en % du PIB) 0,8% pour 2004 (RDH, PNUD 2007 – 2008) Index de développement humain 0,384 (169e sur 177) en 2005 (PNUD 2007 – 2008) Prévalence nationale du VIH (+ de 15 ans) 3,6% en 2002 (SEP/CNLS25 2007) RWANDA TANZANIE REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO BENIN Ngozi Bujumbura Gitega Rutana Kirundo BURUNDI BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS 1 981 000 (USD) 24 Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi. 25 Secrétariat exécutif permanent du conseil national de lutte contre le sida.
  • 30. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 28 1 Analyse de situation du pays Le Burundi, petit pays enclavé de 27 834 km2 , a une population majoritairement rurale (91,2%) estimée à 7 543 129 habitants en 2006. Après treize ans de guerre civile, la situation politique s’est progressivement apaisée; le nouveau régime est installé depuis août 2005. La même année, les personnes déplacées représentaient envi- ron 20% de la population totale, soit environ 1,2 million de personnes. Le Burundi a subi un déclin économique considérable du fait des effets conjugués des destructions du capital productif, des déplacements massifs de populations et de la baisse de l’aide publique. Le contexte socioculturel est encore marqué par des disparités de genre au détriment de la femme, maintenue dans une situation de dépendance par rapport à l’homme et de vulnérabilité par rap- port au VIH. La sexualité est un sujet tabou dans la société burundaise, profondément religieuse (en majorité chrétienne), et cette situation constitue un obstacle à la riposte au VIH. Il est donc primordial d’adapter les stratégies. L’offre de services sociaux et leur qualité ont été fortement affectées par le conflit: la plupart des indicateurs de santé et d’éducation se sont détériorés par rapport à ceux d’avant 1993. Le pays dis- pose d’une couverture relativement acceptable en matière d’infrastructures de santé. Toutefois, ces formations sanitaires sont sous-équipées et le personnel médical est très insuffisant et inégalement réparti sur le territoire. Cette situation du secteur de la santé a une influence négative sur la riposte au sida et constitue un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de l’Accès universel. Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale L’enquête nationale de séroprévalence de 200226 montre, entre autres, que: La séroprévalence des plus de 15 ans est de 3,8% chez les femmes et 2,8% chez les hommes. Elle est beaucoup plus élevée chez les femmes en milieu urbain (13% contre 5,5% chez les hommes) qu’en milieu rural (2,9% contre 2,1% chez les hommes). Le nombre de personnes vivant avec le VIH se situe entre 150 000 et 250 000. Le nombre de personnes ayant besoin d’un traitement aux ARV se situe entre 15 000 et 25 000. Le Plan stratégique national comporte des cibles ambitieuses pour l’Accès universel et pour l’appropriation nationale, par exemple: Le pourcentage de jeunes de 15 à 24 ans utilisant un préservatif lors d’un rapport sexuel avec un partenaire occasionnel devra passer de 47,6% des hommes et 42,1% des femmes en 2004 à respectivement 80% et 75% en 2011; Les fonds nationaux déboursés par le gouvernement pour la riposte au VIH passeront de 134 000 USD en 2006 à 504 895 USD en 2011. 26 Source: Plan stratégique national de lutte contre le VIH/sida 2007-2011 (SEP/CNLS, 2007).
  • 31. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 29 2 Ressources financières Les contributions des coparrainants de l’ONUSIDA porteront sur ces cibles nationales, avec des indicateurs visant l’atteinte du 6e objectif du Millénaire pour le développement et des princi- pes d’alignement, d’harmonisation et de simplification27 . Le budget global du Plan stratégique national 2007-2011 est évalué à presque 145 millions USD. En août 2007, les fonds mobilisés se montaient à 56 millions USD, soit moins de 40% du budget, avec pour donateurs principaux le Fonds mondial (5e Appel), la Banque mondiale et l’Initiative PPTE28 . Un grand espoir est placé dans le 8e appel du Fonds mondial, le Projet MAP 2 (19 millions USD pour 2008-2011) et dans la continuation des financements actuels des partenaires, y compris le SNU, la coopération bilaté- rale et les ONG internationales. Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la riposte nationale L’appui de l’ONUSIDA à la riposte au VIH organisé au Burundi s’articule autour des priorités ins- titutionnelles de l’ONUSIDA. L’appui de l’ONUSIDA au Plan stratégique national de Lutte contre le sida (PSN) 2007-2011 suivra ce même schéma. Un accent particulier sera mis sur les aspects suivants: Le renforcement des partenariats stratégiques entre les acteurs du secteur social; Le renforcement des capacités techniques des structures de soins, associations de la société civile, confessions religieuses et du secteur privé, en planification, mise en œuvre, suivi- évaluation des bénéficiaires à tous les niveaux; La promotion du dépistage volontaire et de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant par un plaidoyer constant pour le financement de ces secteurs clés de la prévention; La capitalisation des réalisations dans la mise en œuvre des Trois principes; L’accélération de l’Accès universel par un système d’information plus performant; L’élaboration et mise en œuvre d’un Programme commun de lutte contre le VIH/sida du SNU pour renforcer le leadership et la coordination au niveau national; L’appui à une implication accrue et constante de la société civile à la riposte; Le plaidoyer pour l’intégration du genre et des droits humains dans la lutte contre le VIH. 27 En conformité avec les recommandations des Assemblées générales des Nations Unies sur le sida. 28 Initiative Pays Pauvres Très Endettés.
  • 32. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 30 3 Proposition de financement 3.1 ACTIVITES A FINANCER Un très fort accent est mis sur la réduction de la transmission du VIH. Les résultats attendus et les principales activités prévues pour deux ans sont les suivants: 1. Activités de prévention générale intensifiées: la transmission du VIH par voie sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant est réduite Développement des stratégies et actions de communication et de prévention générales pour réduire la transmission par voie sexuelle: Mise en œuvre et diffusion d’une étude de surveillance comportementale, de connaissance des déterminants de la vulnérabilité face au VIH; appui aux activités d’un comité technique multisectoriel de coordination et du chef de file pour mettre en œuvre la stratégie nationale de communication; quatre sessions de formation de formateurs en communication pour le changement de comportement; actualisation et diffusion du document de «politique nationale du préservatif» en tenant compte des résultats de l’étude socio-comportementale; accès universel aux préservatifs masculin et féminin (campagnes de promotion, formation au marketing social d’intervenants communautaires, distributions gratuites décentralisées à base communautaire). Campagne de prévention et réduction des risques IST/VIH/sida auprès des groupes cibles à haut risque (professionnel(le)s du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes; rapatriés, déplacés et populations mobiles transfrontalières; hommes en uniformes): Formation de formateurs de pairs-éducateurs; formation de pairs-éducateurs et équipes de relais de prévention au sein des groupes cibles; production et diffusion de supports et outils pédagogiques adaptés; élaboration de programmes de prévention des IST/VIH adap- tés aux groupes cibles; campagnes multimédia de sensibilisation dans les 17 provinces; études situationnelles de vulnérabilité et comportementale des groupes cibles; cartogra- phies des risques et zones de vulnérabilité au sein de ces groupes; séances thématiques de convivialité avec fourniture et distribution de trousses de prévention; permanences de prévention IST/VIH des intervenants associatifs sur le terrain; rencontres d’échange d’expé- riences avec des intervenants de pays ayant initié des actions avec les groupes cibles concer- nés; mise en place de 20 kiosques d’information prévention IST-VIH dans les principales gares routières du Burundi. Appui (sous la responsabilité de l’OMS29 ) à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une politique nationale de transfusion sanguine: Guide sur la politique nationale de sécurité transfusionnelle pour la mise en œuvre des direc- tives nationales; élaboration de procédures de fabrication normalisées; six sessions de forma- tion sur la rationalisation de la transfusion sanguine; logiciel de gestion des donneurs et du don de sang pour le Centre national de transfusion sanguine. 29 Ceci, dans le cadre de la répartition des tâches et avantages comparatifs des agences du SNU en général et des coparrainants en particulier.
  • 33. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 31 Poursuite et renforcement de la mise en œuvre de la politique nationale de Prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant (PTME): Actualisation et diffusion du guide national de PTME selon les recommandations nationales et internationales; mise sous prophylaxie ARV de toutes les femmes enceintes séropositives; huit sessions de formation/recyclage sur la PTME du personnel de santé des consultations prénatales, gynécologues, pédiatres, sages-femmes des maternités et personnel de consul- tation de nourrissons; sensiblisation des organisations de la société civile (OSC) et organisa- tions à inspiration religieuse (OIR) dans les activités d’IEC en direction des femmes enceintes séropositives et de leurs partenaires pour la prophylaxie ARV; quatre sessions de formation des médiatrices santé sur la périnatalité et le suivi des femmes enceintes séropositives; trois sessions de formation des OSC et OIR pour le soutien psychosocial des femmes séropositives et leurs enfants; accompagnement psychologique et soutien nutritionnel de 2 114 femmes enceintes séropositives par les OSC et OIR; accompagnement psycho- social de 1 936 cas pédiatriques de sida; appui à la référence des enfants nés de mères séropositives du service de PTME vers le service de pédiatrie (sessions pour la mise en place d’un partenariat opérationnel entre les deux services). 2. La riposte nationale multisectorielle décentralisée est appuyée, mise en œuvre et coordonnée Développement du système d’information: Deux sessions de formation du personnel à l’utilisation de la base de données sida-INFO; recrutement d’un expert national en suivi-évaluation pour l’appui technique en gestion de l’information stratégique. Amélioration de la coordination institutionnelle: Clarification des missions/attributions, rôles et responsabilités de chaque entité au niveau cen- tral au regard du PNSLS 2007-2011; réalisation et distribution de 1 000 brochures de promotion du cadre institutionnel du MPLS; renforcement du CNLS comme cadre unique de coordination globale, six réunions statutaires du CNLS, deux sessions de plaidoyer pour la mise en œuvre et le respect des «Trois principes», deux réunions annuelles élargies du CNLS; session de redé- finition des secteurs d’intervention pour une plus grande cohérence et efficacité; élaboration des plans d’action sectoriels 2007-2011. Développement et promotion des partenariats et actions communes: Cartographie de l’offre de services par domaine, par intervenant et par province et commune; atelier de mise en place d’un système de référence et de contre-référence dans le cadre d’un travail en réseau; évaluation des besoins et appui méthodologique pour la professionnalisation des réseaux des OSC et OIR; appui à l’Association des Employeurs du Burundi et aux syndicats pour l’élaboration de politiques relatives au VIH dans les 55 entre- prises publiques et privées; coordination des activités menées par les partenaires sociaux et autres intervenants en matière de lutte contre le sida sur le lieu de travail; conception d’un programme spécifique de riposte au VIH pour le secteur privé informel. Appui à l’évaluation de l’impact du VIH sur les systèmes de sécurité sociale: Etude de documentation sur le fonctionnement des différents systèmes de solidarité nationale; études d’impact du VIH sur ces systèmes.
  • 34. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 32 3. Assistance technique aux grands réseaux de la société civile Faisant partie du CNLS, en bonne position pour influencer les politiques et mener des actions d’en- vergure pour «faire travailler l’argent», ces réseaux font des efforts considérables pour décentraliser leurs interventions et ainsi être au plus près de la population. Un appui technique conséquent à ces réseaux est plus que stratégique pour une riposte véritablement multisectorielle. Appui au renforcement des capacités des grands réseaux de la société civile pour décentraliser leurs interventions (Alliance Burundaise contre le Sida-ABS, Réseau des Associations Féminines de lutte contre le Sida-RAF/SIDA, Réseau National des Associations des Jeunes contre le Sida-RENAJES) Appui technique au réseau des personnes vivant avec le VIH (RBP+) pour l’encadrement des sections communales dans la planification de la demande des communautés à la base.
  • 35. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 33 3.2 BUDGET REQUIS POUR DEUX ANS Résultats attendus Activités Budget (USD) 1. La transmission du VIH par voie sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant est réduite Développement des stratégies et actions de communication et de prévention générales pour réduire la transmission par voie sexuelle 200 000 Développement de la connaissance et des actions spécifiques de prévention auprès de plusieurs groupes cibles 400 000 Appui de l’OMS à une politique nationale de transfusion sanguine 70 000 Poursuite et renforcement de la politique nationale de PTME 223 000 2. La riposte nationale est appuyée, mise en œuvre et coordonnée Développement du système d’information 92 000 Amélioration de la coordination institutionnelle 120 000 Développement et promotion des partenariats et actions communes 140 000 Appui à l’évaluation de l’impact du VIH/sida sur les systèmes de sécurité sociale 35 000 3. Appui technique à la société civile Renforcement des capacités des grands réseaux de la société civile dans la décentralisation de leurs activités 300 000 Appui à la décentralisation des interventions du Réseau Burundais des associations de Personnes vivant avec le VIH (RBP+) 150 000 Suivi-évaluation des activités 121 000 Sous-Total 1 851 000 Charges de support au programme 130 000 TOTAL 1 981 000
  • 37. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 35 LA PROPOSITION DU CAMEROUN DONNÉES GÉNÉRALES Population totale 16 000 000 habitants30 Taux de croissance annuel de la population 1,6% (projection 2004-2015) Espérance de vie à la naissance 45,7 ans Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans) 67,9% Revenu national brut par habitant 897 USD Dépenses publiques de santé (en % du PIB) 1,2% pour 2003 Index de développement humain 0,506 (144e sur 177) Prévalence nationale du VIH (15 – 49 ans) 5,4% pour 2005 30 Source de toutes les données du tableau: Rapport sur le développement humain (RDH), PNUD 2006 (données 2004, sauf mention différente). Nkongsamba Bertoua Douala Yaoundé Ebolowa Garoua CAMEROUN NIGERIA TCHAD GABON REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Océan Atlantique BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS 1 675 000 (USD)
  • 38. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 36 1 Analyse de situation du pays En Afrique centrale, le Cameroun s’étend sur 475 650 km² pour 16 millions d’habitants en 2004. La population est inégalement répartie sur le territoire national entre milieux urbain et rural. Elle est composée de plus de 230 ethnies. L’économie du Cameroun repose principalement sur le secteur primaire. Sur le plan macro- économique, après une période de croissance soutenue, le pays a connu une crise économique à partir de l’année 1986. Après l’exécution satisfaisante entre 1997 et 2000 de son premier programme économique et financier, le Cameroun a enregistré de bonnes performances macroéconomiques. Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale En 200431 , la séroprévalence est de 5,5% dans la population générale. Les taux de séroprévalence varient selon le sexe et les tranches d’âge. L’augmentation de l’épidémie entre 1986 et 2000 s’ex- plique par le faible accès de la majorité des groupes à plus haut risque à l’information sur le VIH, les pratiques culturelles et le niveau de pauvreté. Des progrès notables ont été accomplis au cours des cinq dernières années et, en 2004, 97,8% des femmes et 99,2% des hommes32 montraient un bon niveau de connaissance sur le VIH. Cependant, la séroprévalence reste très élevée en raison de la lenteur dans les changements de comportement, de certaines pratiques culturelles à risque, du rejet des préservatifs par certains milieux religieux et de leur non-disponibilité permanente (ou inaccessibilité géographique) dans certaines zones du pays. La riposte au VIH est mise en place au Cameroun dès 1986. Le Comité national de lutte contre le sida est l’autorité nationale de coordination, représentant les secteurs public, privé, la société civile et les partenaires au développement. Depuis l’an 2000, le Cameroun dispose d’un plan stratégique comportant plusieurs domaines d’activités, axés sur la prévention du VIH et la prise en charge psychosociale et thérapeutique des personnes vivant avec le VIH. Un programme multisectoriel élaboré en 2001 et financé par la Banque mondiale a permis d’intégrer d’autres stratégies telles que la réponse locale et la réponse sectorielle. Le Plan stratégique national de lutte contre le VIH 2006-2010 comprend six axes principaux: L’Accès universel à la prévention en faveur des groupes cibles prioritaires; L’Accès universel aux traitements et soins pour les enfants et adultes vivant avec le VIH; Protection et soutien des orphelins et enfants rendus vulnérables par le VIH; Appropriation de la lutte par les acteurs; Promotion de la recherche et surveillance épidémiologique; Renforcement de la coordination, de la gestion, du partenariat et du suivi-évaluation. 31 Ces données restent valables en l’absence d’une autre enquête d’envergure nationale. 32 Résultats de l’EDS III, 2004.
  • 39. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 37 Les cibles du Plan stratégique national à l’horizon 2010 incluent la réduction d’au moins 50% de: la proportion des jeunes et des femmes de 15 à 24 ans infectés par le VIH; la proportion d’enfants de moins de 2 ans infectés par le VIH; la mortalité des personnes vivant avec le VIH, en assurant leur prise en charge médicale, psychosociale et nutritionnelle. Les réalisations clés de 2007 comprennent: Une meilleure prise en charge des personnes vivant avec le VIH: le nombre de patients sous traitement antirétroviral est passé de 17 156 fin 2005 à 28 403 fin 2006 puis à 45 817 en novembre 2007. Les antirétroviraux (ARV) sont gratuits depuis le 1er mai 2007 grâce à une subvention du Fonds mondial. De réels progrès dans la prise en charge pédiatrique et la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME): le nombre d’enfants sous ARV est passé de 310 en 2005 à 1 014 en 2006, et à 1 695 en novembre 2007. Une nouvelle dynamique dans l’appui aux orphelins et enfants rendus vulnérables par le VIH : l’appui à la réponse locale s’est beaucoup développé, passant de 42 ONG/associations en fin 2006 à 52 ONG/associations dans 70 sites d’intervention couvrant l’ensemble du territoire et permet d’étendre la couverture de la prise en charge des OEV. Une base de données nationale a pu être constituée. Grâce au financement du Fonds mondial, à Care et à l’UNICEF, ce sont 45 186 OEV33 qui ont bénéficié d’une aide gratuite pour leur prise en charge en 2007. Ressources financières Le budget total du Plan stratégique national s’élève à environ 197,5 milliards CFA. Actuelle- ment, les financements disponibles sont de 83,6 milliards CFA, incluant le financement du Fonds mondial jusqu’en 2009. Le montant à rechercher se monte donc à près de 114 milliards CFA (envi- ron 173,8 millions EUR). 33 Rapport annuel 2006.
  • 40. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 38 2 Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la riposte nationale Les agences des Nations Unies interviennent en appui dans la riposte nationale. Ainsi, plusieurs cadres ont été mis en place, dont l’UNDAF 2008-2012, ainsi que: Le Plan-cadre des Nations Unies d’aide au développement (UNDAF) au Cameroun Parmi les priorités d’activités du Système des Nations Unies (SNU) pour la période 2008-2012 figure le développement d’un capital humain de qualité. Cet axe touche des aspects spécifiques comme l’égalité de genre et la problématique du VIH. L’appui du SNU dans ce domaine porte sur le renforcement des capacités nationales et se traduit par le financement et/ou l’accompagnement des activités. C’est ainsi que: La Banque mondiale intervient dans le secteur agricole et à travers le programme plurinational de lutte contre le sida (MAP); L’OMS assure depuis 2004 le renforcement des capacités de la prise en charge thérapeutique dans le cadre de l’Initiative «3 millions d’ici 2005»; Le PNUD intervient dans la réduction de l’impact socioéconomique du sida dans le secteur agricole (en cours de réalisation) et dans l’intégration de la riposte au sida dans les politiques et stratégies de développement; L’UNICEF accompagne le gouvernement camerounais dans la mise en place de la prévention de la transmission mère-enfant et dans l’éducation des jeunes; Le BIT est responsable des actions au niveau des entreprises; L’UNESCO s’occupe des volets communication et éducation; Le PAM gère la vulnérabilité alimentaire et la précarité des personnes vivant avec le VIH et des orphelins et enfants rendus vulnérables par le VIH; L’UNFPA couvre le domaine de la santé reproductive, la sexualité et le VIH chez les adolescents. La FAO appuie les activités génératrices de revenus pour les ONG et les personnes vivant avec le VIH. Le Plan d’appui à la mise en œuvre de la lutte contre le VIH/sida des Nations Unies Dans ce cadre, une programmation commune du Système des Nations Unies pour 2008-2009 a été élaborée lors d’un atelier regroupant les points focaux des agences.
  • 41. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 39 3 Proposition de financement Cette proposition se concentre sur les deux derniers axes du Plan stratégique national: promotion de la recherche et surveillance épidémiologique; renforcement de la coordination, de la gestion, du partenariat et du suivi-évaluation. 3.1 ACTIVITES A FINANCER Les résultats attendus et les principales activités prévues pour la période de 2008 à 2010 sont les suivants: 1. La surveillance épidémiologique est développée pour une riposte mieux adaptée Détermination des tendances comportementales dans la population générale et dans les groupes ayant des comportements à risque: Enquêtes périodiques sur une base biennale. Surveillance de la résistance du VIH aux ARV: Enquête. Surveillance des tendances épidémiologiques, microbiologiques et parasitologiques des infec- tions opportunistes et des surinfections, dans le cadre du réseau de laboratoires: Intervention de laboratoires de renommée internationale pour l’analyse des prélèvements dans les cas d’infections opportunistes. Mise en œuvre de la surveillance sentinelle: Enquêtes périodiques ou suivi rapproché des sites PTME. 2. Les capacités et activités de recherche opérationnelle sont renforcées Renforcement des capacités des gestionnaires du programme en recherche opérationnelle et promotion de son utilisation comme outil de gestion du Programme national de lutte contre le sida: Formation et suivi des formations en recherche opérationnelle des gestionnaires du PNLS. Evaluation du Plan opérationnel, évaluation à mi-parcours du PSN et évaluation finale du PSN (le suivi-évaluation des activités de cette proposition est inclus ici).
  • 42. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 40 3. Assistance technique Pour renforcer les capacités des agents chargés du suivi évaluation de tous les secteurs: défi- nition et mise en œuvre d’une stratégie de formation continue des personnels impliqués dans le suivi et évaluation. Formation des formateurs et formation des utilisateurs des supports de gestion des données; dynamisation des cadres d’échange; renforcement institutionnel; amélioration des conditions de travail. Pour réaliser l’évaluation à mi-parcours du Plan stratégique et du Plan opérationnel. Pour appuyer la mise en place d’un système fiable de suivi-évaluation: Construction d’indicateurs clés standardisés aux différents niveaux du cycle de l’information, permettant de mesurer l’efficacité et l’efficience du PSN; dissémination des outils de gestion des données de tous les secteurs.
  • 43. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 41 3.2 BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS Résultats attendus Activités Budget (USD) 1. La surveillance épidé- miologique est développée pour une riposte mieux adaptée Détermination des tendances comportementales dans la population générale et dans les groupes ayant des comportements à risque 155 000 Enquête de surveillance de la résistance du VIH aux ARV 25 000 Surveillance des tendances épidémiologiques, microbiologiques et parasitologiques des infections opportunistes et des surinfections 16 000 Mise en œuvre de la surveillance sentinelle 124 000 2. Les capacités et activités de recherche opérationnelle sont renforcées Renforcement des capacités des gestionnaires du programme en recherche opérationnelle et promotion de son utilisation 8 000 Evaluation du Plan opérationnel, évaluation à mi- parcours du PSN et évaluation finale du PSN 103 000 3. Appui technique: un système fiable et opérationnel de suivi et évaluation est mise en place Mise en place d’un outil commun de planification au niveau central et décentralisé 250 000 Mise en place d’un système fiable de suivi- évaluation 200 000 Renforcement des capacités des agents chargés du suivi-évaluation 582 000 Suivi-évaluation 102 000 Sous-Total 1 565 000 Charges de support au programme 110 000 TOTAL 1 675 000
  • 45. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 43 DONNÉES GÉNÉRALES Population totale 19,67 millions d’habitants (INS, TBS 200634 ) Taux de croissance annuel de la population 2,81% (INS, TSB 2006) Espérance de vie à la naissance 51,3 ans en 2006 (INS, TBS 2006) Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans) 48,7% pour 2004 (RDH, PNUD 2006) Revenu national brut par habitant 840 USD pour 2005 (SOWC35 , UNICEF 2007) Dépenses publiques de santé (en % du PIB) 1,01% pour 2006 (INS, TBS 2006) (RDH, PNUD 2006) Index de développement humain 0,43 (166e sur 177) en 2006 (PNUD 2007) Prévalence nationale du VIH (15 – 49 ans) 4,7% pour 2005 (EIS36 Côte d’Ivoire 2005) 34 Institut National des Statistiques. 35 L’Etat du monde Enfants. 36 Enquête sur les Indicateurs du sida, Côte d’Ivoire 2005. Golfe de GuinéeGolfe de Guinée BURKINA LIBERIA GUINEE MALI GHANA COTE D'IVOIRE Abidjan Boundiali Bondoukou Yamoussoukro Séguéla Danané Taï LA PROPOSITION DE LA COTE D’IVOIRE BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS 2 536 000 (USD)
  • 46. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 44 1 Analyse de situation du pays Sur une superficie de 322 462 km2 , vivent en Côte d’Ivoire plus de 19 millions d’habitants. Cette population est jeune (40,6% a moins de 15 ans). La crise politico-militaire que le pays a subi de 2002 à 2007 a occasionné des déplacements massifs de populations, estimées entre 700 000 et 1 500 000 (HCR, 2006) le nombre total de personnes déplacées à travers le pays. Ces déplacements de populations se sont surtout effectués vers le sud du pays, principalement vers Abidjan, capitale économique. Le contexte général marqué par la crise politico-militaire, la paupérisation des populations, la «morosité économique» et la suspension des appuis extérieurs ont eu, entre autres conséquences, le ralentissement des interventions dans la lutte contre le sida. Le dernier accord politique du 4 mars 2007 conclu à Ouagadougou a permis de recadrer l’ensemble du processus de sortie de crise. Dans ce contexte, le retour des populations déplacées vers leurs localités de provenance devient de plus en plus effectif. Au plan sanitaire, la Côte d’Ivoire comprend 850 centres de santé ruraux, 467 centres de santé urbains, 53 hôpitaux généraux, 17 centres hospitaliers régionaux et quatre centres hospitaliers universitaires. La situation de crise a entraîné des bouleversements pour le système de santé et les services sociaux dans leur ensemble, qui n’étaient plus opérationnels dans la partie nord du pays. Les programmes de prévention et de prise en charge des maladies, notamment du VIH, ont été ralentis, voire arrêtés. La remise en place des services et du personnel demande des années et, entretemps les effets du VIH sur les populations vivant en Côte d’Ivoire ont été exacerbés. Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale Avec 4,7% de prévalence en 2005, la Côte d’Ivoire compte parmi les pays les plus touchés par le sida en Afrique de l’Ouest. Les adultes de 30 à 34 ans sont les principales victimes de l’épidémie avec une séroprévalence de 10,4% en 2005 (14,9% de femmes et 5,6% d’hommes). La situation épidémiologique du VIH en Côte d’Ivoire se caractérise par: Une grande féminisation de l’épidémie: 6,4% de femmes et 2,9% d’hommes en 2005; Un nombre élevé d’orphelins et enfants vulnérables, 420 943 (Estimations ONUSIDA 2007); Un nombre important de personnes vivant avec le VIH estimé à 475 813 (Estimations ONUSIDA 2007); Un nombre de personnes vivant avec le VIH ayant besoin d’ARV estimé à 104 000 d’ici 201037 ; Un nombre de personnes vivant avec le VIH ayant besoin d’ARV estimé à 156 593 adultes et à 8398 enfants en 2007; Un nombre de personnes vivant avec le VIH et recevant un traitement ARV était de 49 190 fin juillet 2007 (selon le rapport UNGASS 2008), ce qui représente 30% des besoins couverts. 37 Selon la Deuxième Enquête sur l’utilisation et la distribution des lignes d’ARV de 2e intention dans les pays à ressources limitées (Ministère de la santé en collaboration avec l’OMS et l’ONUSIDA).
  • 47. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 45 2 La lutte contre le sida est prise en compte dans le processus de sortie de crise de façon transver- sale dans les quatre axes, à savoir: défense et sécurité, restructuration de l’armée, identification et élections, redéploiement de l’administration et cohésion sociale. Ressources financières Afin d’améliorer la riposte nationale, un Plan stratégique national 2006-2010 a été élaboré de façon participative avec tous les acteurs des secteurs public et privé, de la société civile, du Système des Nations Unies, des partenaires bi- et multilatéraux. Une réunion du Comité national de lutte contre le sida (CNLS) en a validé les orientations politiques et stratégiques. Les besoins financiers du plan sont estimés à environ 594 millions USD. Les principaux donateurs sont le PEPFAR: 404 millions USD et le Système des Nations Unies (dont la Banque mondiale): 56 millions USD. Le secteur public étatique doit contribuer à plus de 5%. Le manque à combler se situe autour de 22 millions USD. Rôle et activités de l’ONUSIDA en appui à la riposte nationale Avec l’appui technique et financier de ses Coparrainants, l’ONUSIDA a pour rôle (i) d’appuyer la réponse nationale en vue d’assurer une meilleure coordination entre les partenaires du Système des Nations Unies, le gouvernement, la société civile, les donateurs, le secteur privé et les autres acteurs, (ii) de «faire travailler l’argent» pour ceux qui en ont besoin maintenant tout en assurant que les solutions à long terme sont en place. Parmi les activités menées en 2006, on note les suivantes: Le Système des Nations Unies, avec les partenaires bi- et multilatéraux, a apporté un appui technique et financier au processus participatif de revue des plans précédents et d’élaboration du nouveau Plan stratégique national 2006-2010; La consultation sur l’Accès universel a été menée et le rapport présenté; Plusieurs documents importants ont été produits et validés, comme le document de politique national sur le VIH sur le lieu de travail, prenant en compte tous les secteurs; Dans l’humanitaire, l’intégration du VIH dans le Programme national de démobilisation, désarmement, réinsertion et réintégration communautaire a été amorcée et un programme d’appui à la riposte au VIH a été élaboré avec l’appui du Système des Nations Unies; Le Groupe thématique sur le VIH/sida a renforcé la coordination en matière de riposte au VIH pour le rendre plus opérationnel en l’adaptant au contexte de crise et post-crise; L’équipe d’apprentissage a été intégrée à l’ONUCI38 . Cette activité est une priorité de l’Equipe pays des Nations Unies, qui l’a inscrite parmi les résultats clés escomptés fin 2006. 38 Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire.
  • 48. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 46 3 En ce qui concerne l’appui technique pour soutenir la réponse nationale, l’accent a été porté sur l’appui au renforcement des capacités des personnes vivant avec le VIH dans le domaine de la consolidation d’équipe, la coordination, la formulation, la gestion et l’évaluation des projets, ainsi que la production de comptes-rendus. Les résultats majeurs obtenus en 2006-2007: Les appuis du SNU et de tous les partenaires s’inscrivent dans le Plan stratégique national. La partie nationale est renforcée pour mieux conduire la coordination. Un seul système de suivi-évaluation est mis en place. L’Accès universel aux services de prévention, soins et soutien est mieux approprié au niveau national. La société civile est renforcée et mieux impliquée dans la réponse nationale au VIH. Proposition de financement 3.1 ACTIVITES A FINANCER Les résultats attendus et les principales activités prévues pour trois ans sont les suivants: 1. Les «Trois principes» sont mis en œuvre par les autorités nationales Renforcement de la coordination nationale aux niveaux central et décentralisé: Appui au renforcement du CNLS et des Comités de lutte contre le sida aux niveaux déconcentré et décentralisé; appui à la mise en place et au fonctionnement d’un forum de partenariat au niveau national; appui au fonctionnement de ces fora; appui au renfor- cement des capacités des acteurs de coordination à tous les niveaux en étroite collabora- tion avec les principaux bailleurs de fonds (PEPFAR et Fonds mondial); appui à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale de plaidoyer et mobilisation des ressources en faveur de l’Accès universel; appui à la coordination de la participation nationale à la CISMA39 et autres conférences internationales; appui à l’appropriation et à l’utilisation de l’outil CHAT par les acteurs nationaux. Appui à l’opérationnalisation du Plan stratégique national: Appui à l’élaboration annuelle des plans opérationnels des secteurs, des régions (19), des départements (58) et des communes (197) ayant autorité municipale; appui à la revue annuelle du Plan opérationnel national suivie du processus de programmation; appui à l’éla- boration et à la mise en œuvre d’un plan national d’appui technique basé sur la cartographie des ressources humaines nationales de lutte contre le sida; appui à la mise à jour régulière du plan national de suivi-évaluation et à sa validation; appui à l’élaboration d’un rapport annuel national sur le VIH; appui à la collecte et à la diffusion de l’information stratégique. 39 Conférence internationale sur les MST et le sida en Afrique (Dakar, décembre 2008).
  • 49. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 47 Appui à la formulation de la requête du pays au 8e appel du Fonds mondial; appui à l’inté- gration du VIH et du genre dans le DSRP, UNDAF, trois plans de développement des secteurs et dans le cadre des dépenses à moyen terme; appui à l’appropriation nationale et à la mise en œuvre du plan national d’intensification de la prévention du VIH; appui à la réalisation d’une étude nationale sur l’ampleur de la consommation de drogues injectables. Appui au renforcement du système national de suivi-évaluation: Appui au renforcement des capacités de l’unité nationale de suivi-évaluation (formation du personnel des niveaux central et décentralisé, équipements et matériels pour la collecte et l’analyse des données, mise en place du CRIS); appui au renforcement des capacités du groupe de référence en suivi-évaluation (formation des membres du groupe apparte- nant aux secteurs public et privé, à la société civile, partenaires); appui à l’élaboration du manuel opérationnel de suivi-évaluation; appui à la réalisation de la revue des dépenses publiques nationales; appui à l’élaboration du rapport national UNGASS 2010 et des rapports annuels nationaux. 2. Les partenariats sont développés et les capacités renforcées au niveau décentralisé des communes et des organisations de la société civile Appui à la décentralisation et au renforcement des communes: Appui aux activités de formation des maires et conseillers municipaux sur les outils de planifi- cation, coordination, suivi-évaluation, sur l’élaboration et la mise en œuvre de projets; appui à l’élaboration des plans de développement communaux intégrant le VIH et le genre; appui en équipements au réseau des maires et conseillers municipaux (son fonctionnement optimum permettra une meilleure orientation des activités des communes); contribution au financement de projets catalytiques des communes en matière de riposte au sida; appui au renforcement des capacités de plaidoyer des maires et conseillers municipaux et de suivi-évaluation des techniciens des communes chargés de l’appui technique; appui à l’organisation des campa- gnes nationales sur le sida. Plaidoyer et renforcement du partenariat avec la société civile: Appui à la réalisation de la cartographie de la société civile au niveau national; appui à l’élaboration d’un plan de renforcement des capacités de la société civile (réseaux de personnes vivant avec le VIH, ONG de lutte contre le sida, réseaux de médias et arts contre le sida, alliance des maires, etc.); contribution à la mise en œuvre de ce plan (ateliers de formation pour les acteurs de la société civile dans le cadre de l’intensification de la prévention, etc.); appui à la formation de la Commission nationale des droits de l’homme et de la société civile sur les documents stratégiques nationaux; appui au mapping et à l’éva- luation des besoins des intervenants de la réponse nationale ayant pour cibles les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables; appui au renforcement des capacités des partenaires intervenant auprès des groupes à haut risque (professionnel(le)s du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et consommateurs de drogues injectables).
  • 50. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 48 3. Les activités VIH en contexte d’urgence et humanitaire sont développées Intégration du VIH dans les instruments de développement et les instruments humanitaires: Appui à l’intégration du VIH dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté, le cadre d’investissement budgétaire, l’UNDAF40 ; appui au renforcement des capacités des acteurs humanitaires sur les outils d’intégration du VIH dans les instruments humanitaires; appui à l’élaboration des documents humanitaires prenant en compte le VIH de façon transversale. Appui au renforcement de la réponse au VIH en contexte d’urgence et humanitaire: Appui à la coordination de la réponse au sida dans les zones post-crise; appui au renforcement de la réponse au sida dans les services de défense et de sécurité; appui au renforcement de la réponse au sida chez les acteurs de la société civile impliqués dans la réponse dans les zones post-crise; appui à la prise en charge d’un Chargé de programme (national) humanitaire sur deux années. 4. Assistance technique Pour la mise en œuvre des activités mentionnées ci-dessus, l’assistance technique sera requise auprès des coparrainants de l’ONUSIDA, des autres agences et organisations présentes en Côte d’Ivoire, de même qu’au niveau des partenaires bilatéraux tels que le PEPFAR et multilatéraux, notamment le Fonds mondial, et le MAP 2008-2010 (en cours d’élaboration). Un recours sera fait au dispositif d’appui technique (DAT) pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. 40 Plan-Cadre des Nations Unies d’Aide au Développement.
  • 51. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 49 3.2 BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS Résultats attendus Activités Budget (USD) 1. La mise en œuvre des «Trois principes» par les autorités nationales est soutenue Renforcement de la coordination nationale aux niveaux central et décentralisé 240 000 Appui à l’opérationnalisation du Plan stratégique national 325 000 Appui au renforcement du système national de suivi-évaluation 400 000 2. Les partenariats sont développés et les capacités renforcées pour les communes et la société civile Appui à la décentralisation et au renforcement des communes 350 000 Plaidoyer et renforcement du partenariat avec la société civile 280 000 3. Les activités VIH en urgence et humanitaire sont développées Intégration du VIH dans les instruments de développement et les instruments humanitaires 100 000 Appui au renforcement de la réponse au VIH en contexte d’urgence et humanitaire 400 000 4. Appui technique 120 000 Suivi-évaluation 155 000 Sous-Total 2 370 000 Charges de support au programme 166 000 TOTAL 2 536 000
  • 53. Investir dans l’accélération des ripostes nationales au VIH en Afrique de l’Ouest et centrale 51 LA PROPOSITION DU GABON DONNÉES GÉNÉRALES Population totale 1,4 million d’habitants41 Taux de croissance annuel de la population 1,5% (projection 2004-2015) Espérance de vie à la naissance 54 ans Taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15 ans) 71% Revenu national brut par habitant 5 306 USD Dépenses publiques de santé (en % du PIB) 2,9% pour 2003 Index de développement humain 0,633 (124e sur 177) Prévalence nationale du VIH (15 – 49 ans) 5,9% pour 200742 41 Source: Rapport sur le développement humain PNUD 2006 (données 2004, sauf mention différente). 42 Enquête de surveillance des sites sentinelles, Programme de lutte contre les IST/sida, décembre 2007. GABON Oyem Makokou Franceville Njolé Fougamou Ndendé Port-Gentil Libreville GUINEE EQUATORIALE CONGO Océan Atlantique BUDGET REQUIS POUR TROIS ANS 553 000 (USD)
  • 54. Vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements 52 1 Analyse de situation du pays Le Gabon a une population estimée à 1,4 million d’habitants pour une superficie de 267 667 km2 , dont la majorité se concentre autour des trois pôles économiques (Libreville, Port Gentil, France- ville): 84% de la population est urbaine. Le Gabon jouit d’une grande stabilité politique avec un régime semi-présidentiel. Le pays est divisé administrativement en neuf provinces. La décentralisation adoptée tarde à se mettre en route. Malgré le fort potentiel économique gabonais aux nombreuses ressources minières, pétrolières et forestières, de véritables problèmes de développement se posent comme des infrastructures socio- sanitaires insuffisantes et des inégalités importantes dans la couverture en services de base. Etant donné la contradiction gabonaise d’un revenu par habitant parmi les plus élevés de la région mais d’indicateurs sociaux comparables aux pays les plus pauvres, un Document de stratégie de crois- sance et de réduction de la pauvreté a été adopté en janvier 2006. Situation de l’épidémie de VIH et riposte nationale Le rapport épidémiologique de 2004 affichait une prévalence de 8,1%43 . La relance des activités de surveillance sentinelle depuis juillet 2007 a montré une prévalence de 5,9% dans la popula- tion adulte. L’analyse des résultats traduit plus une stabilisation qu’une réelle diminution. Car, les estimations du nombre de personnes vivant avec le VIH restent dans le même ordre de grandeur: 52 000 en 2004 avec une prévalence à 8,1%, contre 54 000 en 2007 pour une prévalence de 5,9%. En 2007, le nombre de personnes vivant avec le VIH et sous traitement ARV est de 6 667. Le Comité national de lutte contre le sida, par son organe exécutif, le Programme national de lutte contre le sida et les Maladies sexuellement transmissibles, a élaboré le 1er Plan stratégique national 2001-2006 (PSN). En janvier 2006, le Ministère de la lutte contre le sida chargé des orphelins du sida (MLSOS) a été créé et sa structuration se poursuit toujours. Dans la mise en œuvre du PSN 2001-2006 du Gabon, les efforts avaient été particulièrement axés sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Ces efforts se sont traduits par une forte détermination à rendre les services de soins et traitement accessibles partout dans le pays à travers la construction des Centres de Traitement Ambulatoire (CTA). Le mouvement associatif développé autour de la problématique du VIH regroupé au sein du Réseau Gabonais de Lutte contre le sida (REGOSIDA) et la naissance du Réseau Espoir 2 (Réseau pour la prise en charge des orphelins et enfants vulnérables) témoignent de la volonté des associations d’améliorer leurs actions et de mieux asseoir leur plaidoyer. L’implication de la Première Dame dans la lutte à travers l’OPDAS44 créée en 2002 a insufflé une nouvelle dynamique au sein du mouve- ment associatif et dans la conduite des campagnes de prévention. 43 Bulletin épidémiologique du Gabon: le point sur l’épidémie du VIH/sida et des IST au Gabon, Programme National de lutte contre le sida et les IST, mai 2005. 44 Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le sida.