1. Management&qualité
ENTREPRENARIAT
Les clés de succès
du jeune entrepreneur
STRATEGIE
Gérer vos priorités
avec la matrice
d’Eisenhower
CARRIERE
Votre entreprise est
aussi bonne que votre
pire employé !
15 ERREURS DES CHERCHEURS D’EMPLOI
ou comment jeter sa candidature à la poubelle
curriculum vitae
La boîte à outils du manager marocain
SOMMES
NOUSTOUS
INCOMPETENTS ?
NOUVEAU MAGAZINE
N°5 Novembre - Décembre 2014 - 30 DH
2. Finir ses études, c’est bien. S’insérer dans le monde du travail et trouver un
job en relation avec ses études, c’est mieux. Mais pourquoi ne pas avoir votre
propre affaire et monter votre propre projet ?
Cette modeste contribution répond essentiellement à cette question mais, plus
particulièrement, sous un angle de clés de succès. Voici quelques-unes des plus
importantes.
LES CLÉS DE SUCCÈS DU
JEUNE ENTREPRENEUR»
D’UN ENTREPRENEUR EX. ETUDIANT
ADOPTER UN MANAGEMENT
INNOVATEUR
D’abord, au delà de la définition classique
du management
«ensemble de techniques visant à me-
ner un projet à bien en fédérant des
ressources humaines, matérielles, fi-
nancières »
il est important d’axer un effort particulier
sur l’aspect innovateur et novateur de
celui-ci.
Ci-après quelques pistes de réflexion sur
l’entreprenariat.
L’ENTREPRENARIAT EST-IL
HÉRÉDITAIRE ?
Dans certains cas, oui ! Quand on a été
bercé dans un milieu d’affaires, de com-
merçants, d’entrepreneurs, il est évident
qu’on sera affecté par cet environnement
qui pourra être propice à l’entreprenariat.
Par contre, rien ne dit que cet aspect
est scientifiquement ou statistiquement
prouvé ! Bien au contraire, les statistiques
montrent qu’il n’y a aucun facteur hérédi-
taire en la matière. A bon entendeur! Salut!
Combien de jeunes issus d’une famille de
gens d’affaires ont décidé d’être artistes
ou pilotes… et combien de jeunes issus
de famille artistiques ont fini par être des
succes story dans le milieu des affaires.
QUI NE POURRA JAMAIS
ENTREPRENDRE ?
Théoriquement, personne. Chaque être
humain a des capacités intellectuelles et
des aptitudes à l’entreprenariat. Toutefois,
la réalité est toute autre; bien des gens
ne savent pas justement combiner leurs
propres atouts et compétences et croient
souvent aux dogmes stériles de leur en-
tourage où il suffit d’une série d’exemples
de parents, d’amis qui auraient échoué
ou qui auraient eu une brillante carrière
dans le service public pour que ce que
j’appelle «la paralysie de l’entreprena-
riat» les prenne et les oblige à ne jamais
en sortir. Pour moi, tu peux évidement
créer ton projet, mais plus encore, être un
acteur principal dans ton environnement
immédiat.
QUELS SONT LES SYMPTÔMES
D’UN ETUDIANT-ENTREPRENEUR ?
C’est comme une maladie qui te prend
et qui affiche des signes et des signaux
Entreprenariat
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3. extérieurs qui sont tellement visibles que si
l’on avait un «médecin de l’entreprenariat»,
il t’aurait rapidement ausculté et mis sous
un traitement qui transformerait ces signes
en une «pathologie» gagnante et créa-
trice d’un ambitieux projet. Ce médecin,
à mon sens, est l’enseignant, l’encadreur,
le promoteur, l’encadrement de l’établis-
sement universitaire, l’organisme de l’état
en charge de la création d’entreprises,
l’entourage professionnel, mais le plus bril-
lant des «médecins de l’entreprenariat»
est TOI-MEME et voici quelques-uns des
symptômes de l’étudiant-entrepreneur:
l’énergie; la curiosité intellectuelle; le sens
de l’observation; l’empathie; le sens aigu
de la communication; sociable et fédéra-
teur; force de caractère et esprit de syn-
thèse ; n’a pas peur de la responsabilité,
a un engagement dans la vie associa-
tive et estudiantine; participe déjà à des
séminaires sur la question économique,
manie l’argent sans gêne ni difficulté; a
un modèle d’un grand entrepreneur
national ou international qui est une
success story…
Si tu as dix de ses symptômes, fais-toi
soigner très rapidement !
QUELS AVANTAGES POUR
UN ÉTUDIANT-ENTREPRENEUR ?
Ayant les symptômes cités ci-dessus, et en
plus de ta jeunesse et ton dynamisme, tu
disposes d’un gisement immense d’idées
et de créativité. Ce même gisement qui te
sert, dans ta vie quotidienne, à dépasser
des difficultés courantes, celles de la fa-
mille, de l’entourage, des études. Le bémol
c’est que tu ne te rends pas forcément
compte de cette force, car souvent tu
n’es pas à l’écoute de toi-même, parfois
découragé par tes amis qui te considèrent
comme un surréaliste ou rêveur, et parfois
parce que toi-même tu te reproches ton
débordement d’imagination. En tout cas,
en ce qui me concerne, je t’encourage
vivement à approfondir ton regard sur toi-
même pour déceler ce qu’il y a de mieux
dans tes idées et d’en faire ton principal
avantage : La détermination de réussir !
QU’EST CE QUE LE MANAGEMENT
INNOVATEUR?
Une fois tes idées affirmées et vérifiées,
et que les symptômes deviennent «pa-
thologie», tu es désormais Jeune Porteur
de Projet avant de devenir Jeune Chef
d’Entreprise. Ce n’est pas pour te décevoir,
mais seule une poignée de porteurs de
projet deviennent chefs d’entreprise et je
dis tant mieux.
Il faut d’abord assumer pleinement son
statut de porteur de projet. Pour
réussir, il te faut donc
un style de management, et c’est le Mana-
gement innovateur que je te recommande.
C’est à la fois simple et compliqué. Je
m’explique par un exemple, le manage-
ment innovateur de la ressource humaine
est axé sur ta capacité à faire sortir le meil-
leur de chacun de tes collaborateurs.
Aussi, n’aie pas peur de te positionner
à la place de ce même collaborateur et
de réagir naturellement à toute décision,
procédure ou mission à lui confier. Si toi-
même tu te trouves en très grande difficulté
à l’exécuter, il serait judicieux d’opérer un
changement.
Plus complexe que cela, le management
innovateur atteint des sommets de ce que
j’appelle «l’excellence en décision», ce qui
veut dire que chaque décision prise doit
tenir compte de la satisfaction de trois
composantes du projet :
• Le client : aucun projet n’a une chance
de vivre ni même de survivre s’il n’est pas
orienté vers le client, celui-là même qui crée
la richesse. Ferme tes yeux et imagine une
seconde une entreprise sans client. Ça
fait peur ! Aussi évident que cela puisse
paraître, de nombreux chefs d’entreprises
n’ont pas le Client au centre de leur projet !
• L’employé : beaucoup de managers
font la grave erreur d’occulter la satisfac-
tion de leurs collaborateurs. La démoti-
vation, la non implication, la résistance au
changement, sont les meilleurs moyens
de faire échouer ton projet. Tu as tout
compris, il faut bien au contraire veiller à
la satisfaction de ceux qui agissent pour
créer la richesse. Par satisfaction, je sais
que tu penses spontanément à l’argent !
Les études montrent qu’un collaborateur
classe la rémunération en bas de l’échelle
des valeurs qui le retiennent avec toi. Le
salaire est important, mais il ne te garantit
pas à lui seul la fidélité et l’efficacité de ton
collaborateur. Par conséquent, sans des
collaborateurs satisfaits, même l’existence
du Client ne garantit pas la réussite du
projet!
• L’actionnaire : celui qui apporte
l’argent, les moyens nécessaires pour
faire fonctionner le projet. Ça peut
être toi-même comme ça peut
être une autre personne physique
ou morale qui aurait investi dans
ton projet. Il est important de sa-
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4. L’Auteur a immigré du
Maghreb au Québec,
basé à Montréal, il est
lui-même entrepreneur
ayant démarré sa pre-
mière entreprise à 24
ans. ll est Mentor pour
Entrepreneur auprès du
Réseau M - Fondation
Entrepreneurship du
Québec.
GHANI KOLLI
Fondateur et CEO
Beyond Nova
www.beyondnova.com
voir d’avance quand est-ce qu’on peut avoir
la satisfaction de celui-ci ! J’entends par là,
concrètement, le remboursement total de
son investissement initial plus les dividendes
qu’il prendra en bout de course. Et là aus-
si, malheureusement, je connais beaucoup
d’actionnaires qui étouffent leurs propres
projets et ceux qui gèrent ce projet par soit :
• a. Leur exigence de prendre des bénéfices
à très court terme (durant les trois premières
années souvent), ce qui crée un total désé-
quilibre du financement de ton projet et une
vision trop à court terme qui nuira, sinon le
tuera dans l’œuf;
• b. Le déséquilibre financier qu’il crée soit
en retirant de l’argent pour des besoins per-
sonnels ou encore de ne pas suffisamment
en injecter pour mener à bien l’opération
(sous-capitalisation);
Sans ces deux premiers cas, un actionnaire
se doit de réinvestir une grande partie de
ses bénéfices dans le projet pour assurer
sa croissance.
QUI DES TROIS IL FAUT SATISFAIRE
EN PRIORITÉ ?
«Tous» et «Tous à la fois». Retiens toujours
cette image de visage souriant pour les
trois acteurs en même temps. Dès que l’un
des trois ne sourit plus, l’équilibre est perdu
et des actions correctives et immédiates
s’imposent. Tu l’auras compris, le fait que
ce visage sourit tout le temps est un idéal
presque jamais atteignable, mais c’est plutôt
pour t’inciter à tout faire pour l’atteindre, ce
qui mobilise assez les troupes et exige donc
un style de management de ton affaire pour
être sur le bon chemin.
Ci-après une série de recommandations :
• Fais participer ton entourage et colla-
borateurs à toutes tes décisions, mais
sois prêt à être le seul à en assumer les
conséquences ;
• Prends conscience des faiblesses de
ton projet dans les moindres détails, tu
garantiras ainsi les éléments de crois-
sance de celui-ci;
• Impose-toi toujours des objectifs
SMART et n’assigne que des objectifs
SMART à toi et à tes collaborateurs;
Un objectif SMART est :
• Spécifique: décrit précisément la si-
tuation visée et projetée et les résultats
à atteindre. L’objectif est précis et sans
équivoque.
• Mesurable: par des indicateurs né-
cessaires et suffisants. En répondant à
des questions simples, on peut savoir
si l’objectif est atteint ou non.
• Ambitieux: implique un effort, un en-
gagement. Un objectif qui n’incite pas
au challenge n’est pas un objectif digne
d’un jeune manager dynamique !
• Réaliste: prend en compte les moyens,
les compétences disponibles et le
contexte.
• Temporel: défini dans le Temps avec
une durée, une date limite, des étapes
intermédiaires.
Une règle d’or : le 20/80 : Garde en tête que
seulement 20% de temps réalise 80% de
ta richesse et que seul 20% de tes clients
réalisent 80% de ton chiffre d’affaires, et
que tu dois parler 20% et faire parler ton
client 80% du temps ! ça parait simple non?
Rendez-vous sur le terrain.
• C’est la fin qui détermine les moyens et les
moyens ne sont pas une fin en soi;
• Il n’y pas de mauvais ou de bons projets.
Il y a juste des projets bien ou mal gérés !
POURQUOI TU VAS ENTREPRENDRE?
En entreprenant, tu vas perdre de l’argent,
en gagner, grandir, connaître, reconnaître,
échouer, réussir, réinvestir, te faire plaisir,
prendre de l’expérience, prendre de l’âge
avant l’âge, te faire des reproches par ta
famille et tes amis(es), assumer tes propres
actes et ceux de tes collaborateurs; gagner
la confiance des autres et perdre celle de
certains, avoir du confort, manquer de récon-
fort, avoir des amis, perdre des amis, gagner
des ennemis-amis, être l’ami-ennemi… mais
surtout assure-toi que tu entreprends parce
que tu l’as choisis !
Les erreurs à ne jamais commettre: ne jamais
sous-estimer ni surestimer le projet; ne ja-
mais t’associer «te marier» avec un partenaire
dans ton projet avant de savoir exactement
comment «divorcer» avec celui-ci et selon
quelles modalités; ne jamais t’endetter sans
capacité réelle de rembourser; ne jamais
garder l’argent stagner sans le fructifier; ne
jamais compter sur quelqu’un pour faire ton
travail; mais la plus dangereuse de toutes
les erreurs,
NE JAMAIS PRENDRE LE RISQUE DE
PERDRE LA CREDIBILITE ET L’IMAGE DE
MARQUE DE L’ENTREPRISE !
Entreprenariat
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