Dans le contexte actuel, plusieurs interrogations se posent sur l’émergence d’un nouvel écosystème de santé :
- Quel état des lieux peut-on dresser de l’utilisation des objets connectés santé en France ?
- En quoi la santé digitale modifiera-t-elle notre système de santé et le comportement des patients ?
- La législation sur les données de santé est-elle suffisamment protectrice ?
- Quel bénéfice pour les malades chroniques ?
Les objets connectés : Gadgets ou technologie indispensable à l’excellence en...
Santé connectée : quels impacts sur la façon de nous soigner ?
1. 9 avril 2015
INVENTONS ENSEMBLE LA SANTÉ DE DEMAIN
digital health
Santé connectée : quels impacts
sur la façon de nous soigner ?
Déjeuner de presse du 9 avril 2015
2. 9 avril 2015 2
digital health
La santé connectée, un raz de marée en apparence
des patients
français pensent
que la santé
connectée améliorera
la qualité des soins
100
millions
d’objets connectés
santé en 2020 100 000
17 000
2010 2015
x 6
72%
3. 9 avril 2015 3
digital health
Une réalité nettement plus contrastée
1/3 des
utilisateurs
d’objets connectés
les abandonnent dans
les 6 mois
Seules 6% des
applis médicales
jugées
sérieuses
Les 10% de
Français équipés d’un
objet connecté santé
sont des geeks
4. 9 avril 2015 4
digital health
Qualité insuffisante
Inadéquation de l’offre
avec le système de santé
Pour des raisons identifiées et objectives
Liées à l’offre en
elle-même
Liées à
l’environnement de
la santé en France
5. 9 avril 2015 5
digital health
Des solutions avec un niveau de qualité souvent insuffisant
Un éventail de
fonctionnalités
trop limité par outil
Ex : 1 paramètre mesuré par
capteur
Trop
d’approximation
dans les résultats
fournis, inconcevable
dans un cadre médical
Ex : des écarts importants
constatés d’un capteur à un
autre pour une même
mesure
Absence de
l’intelligence
médicale
qui apporterait un réel
bénéfice patient
Ex : simple restitution
graphique de données par
les applis
Fiabilité Valeur médicale Simplicité
6. 9 avril 2015 6
digital health
Une santé digitale encore déconnectée
de la réalité du système de santé
60% des Français
jugent que les objets
connectés sont trop
chers
Seulement 17%
des médecins
conseillent des appli
santé à leurs patients
Solvabilisation de
la demande non
prévue
Absence
d’articulation au
système de santé
Sécurité des
données
incertaine
2/3 de la
population
craint pour
ses données santé
personnelles
60%
7. 9 avril 2015 7
digital health
Pourtant un réel potentiel pour révolutionner la façon de se soigner
8. 9 avril 2015 8
digital health
Des évolutions de deux ordres nécessaires
au développement de la santé digitale
à même
de rendre
possible
9. 9 avril 2015 9
digital health
Médicalisation des solutions : recommandation 1
Reco 1 : Concevoir des outils de prise de mesure et d’analyse
dotés d’une précision équivalente à celle des outils professionnels
Fiabilité
10. 9 avril 2015 10
digital health
Médicalisation des solutions : recommandation 2
Reco 2 : Intégrer dans les outils digitaux
une véritable intelligence médicale
capable d’apporter un réel bénéfice au patient
Valeur médicale
11. 9 avril 2015 11
digital health
Médicalisation des solutions : recommandation 3
Reco 3 : Concevoir des appli et objets connectés multi-tâches
capables de fournir
une réponse globale et intégrée à l’utilisateur
Simplicité
12. 9 avril 2015 12
digital health
Des efforts indispensables… mais non suffisants
Les efforts de qualité accomplis par les éditeurs de solutions digitales
devront impérativement être accompagnés
d’un travail de conviction important
à l’encontre des acteurs traditionnels de la santé
13. 9 avril 2015 13
digital health
Institutionnalisation : recommandation 4
Financement
Reco 4 : Construire le cadre de remboursement
des solutions de santé connectée par les payeurs de santé
14. 9 avril 2015 14
digital health
Institutionnalisation : recommandation 5
Articulation au système de santé
Reco 5 : Prévoir l’intégration des nouveaux outils
dans les schémas de prise en charge médicale
15. 9 avril 2015 15
digital health
Institutionnalisation : recommandation 6
Sécurité des données
Reco 6 : Imposer un cadre normatif précis
associé à un système de contrôle réaliste
Notes de l'éditeur
1 - Le sujet est à la mode : pas une semaine sans la sortie d’un nouvel objet connecté ou d’une appli santé.
On a mis les chiffres les plus parlants, COMMENTER LES CHIFFRES mais il y a aussi tous les services santé en ligne, les réseaux sociaux de patients, les serious games...
2 –Enseignes grand public (Darty, FNAC)
Apple, Google, Samsung
3 – OFFRE RENCONTRE DEMANDE, patients mais aussi 80% médecins
Sources
1 – rapport ABI Research, 2014 : http://www.wesante.com/blog/actualites/100-millions-objets-connectes-sante-5-ans/
2 - http://internetactu.blog.lemonde.fr/2015/03/07/les-applications-de-sante-en-questions/#xtor=AL-32280270
3 – Sondage ODOXA pour Le Figaro, déc 2014 : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/01/26/23300-patients-praticiens-plebiscitent-medecine-connectee
1- 100 000 applis santé disponibles = bien-être, et seules 40% médicales
Et parmi ces dernières, seules 6% sont jugées de qualité, selon dmd santé, une start-up française spécialisée dans l’évaluation des applis santé.
2- Tous les Français ne se précipitent pas pour s’équiper, et ceux qui le font ont un profil d’early adopters, à l’affût de toutes les nouveautés, notamment celles dans la santé.
3- Le BENEFICE PERCU est également trop faible pour installer durablement leur utilisation dans la vie quotidienne : le besoin d’être rechargé est souvent synonyme de l’abandon de son tracker d’activité.
Sources
1- http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2014/08/26/01007-20140826ARTFIG00031-l-explosion-des-objets-connectes-et-des-applis-sante.php
2 - http://www.wesante.com/blog/wp-content/uploads/2015/01/Infographie-OB-Final2.png
3 - https://www.aruco.com/2014/10/abandon-objets-connectes/?utm_source=ReviveOldPost
1- Fiabilité : Manque de précision et de reproductibilité dans les mesures, par ex trackers d’activité physique (jusqu’à 25% d’écart entre nb pas mesurés et réellement effectués 1).
Pas grave dans le domaine du bien-être, nettement plus problématique dans domaine médical. Imaginons notamment l’impact de mesures erronées dans le cadre du suivi de la glycémie des diabétiques.
2 – Valeur médicale : la plupart des applis se contente de restituer sur de beaux graphiques les données, ce qui est certes toujours plus pratique que de les noter sur un carnet papier (jusque là la norme pour la glycémie), mais la valeur ajoutée reste faible. Laissent l’utilisateur seul face à ses données, ne sait pas quoi en faire
3 – Simplicité : ergonomie ok, il y a un pb lié à la multiplication des solutions.
Il est illusoire d’imaginer qu’une personne utilisera sur le long terme 5 objets connectés (1 pour le poids, 1 pour la tension, 1 pour la glycémie, 1 pour le nombre de pas, 1 pour le rythme cardiaque) et 10 applis santé différentes.
Sources
Etude JAMA : http://www.eurekalert.org/pub_releases/2015-02/uops-saj020615.php
1- Solvabilisation : Une balance connectée fiable coûte aujourd’hui 150 €, contre 8€ pour une non connectée.
Et ce dans un contexte français où les individus sont plutôt réticents à payer pour leur santé.
2- Articulation système :
17% seulement des médecins français conseillent des applis santé à leurs patients (2), alors qu’ils sont quasiment tous prêts à le faire aux US (4). En cause, le manque de visibilité sur la fiabilité des applications, qui refroidit les médecins.
Sources
Observatoire des Objets Connectés d'Harris Interactive et l'EBG, février 2015
Baromètre Vidal CNOM 2015 : http://vidalfrance.com/wp-content/download/CP/CP_VIDAL_Mobile_Barom%C3%A8tre2014.pdf
Observatoire des Objets Connectés d'Harris Interactive et l'EBG, février 2015
http://www.atelier.net/trends/articles/dmd-sante-lance-une-plateforme-evaluation-applications-sante_419868
https://www.actionforhealthyageing.eu/fr/index.php/see/2014-03-05-12-29-22/videos/itemlist/tag/esant%C3%A9
Le dépistage : la généralisation de tests en ligne, éventuellement combinés avec des capteurs, avec leur aspect ludique et pratique (pas de déplacement) permet de toucher beaucoup plus large, notamment les personnes qui ne sont pas en contact actuellement avec le système de soins traditionnels. Et donc d’identifier précocement des maladies parfois silencieuses (asymptomatiques) comme le diabète.
Urgence : Grâce au côté mobile et résultat en temps réel. Des exemples : détection AVC (casque connecté de Samsung 5)) ou crise cardiaque (capteur cardiaque 6));
Adapter le traitement : grâce à la grande quantité d’informations sur le patient on a la possibilité de prendre en compte la personne dans sa globalité, avec ses différents facteurs de risque, et meilleure surveillance, et adapter plus finement le traitement.
Impliquer le patient : les nouveaux outils permettent d’encourager la participation du patient, sa motivation dans sa prise en charge.
Dans le cadre de traitements contre le cancer ou les maladies chroniques : la notion d’observance médicamenteuse, qui est difficile dans la durée surtout quand il y a des effets secondaires, et également les modifications comportementales, très dures à obtenir.
Les outils de santé mobiles ont des atouts indéniables (ex : pilulier électronique, système d’alarme, défis sportifs, etc.)
Sources
5) http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/26/2036670-prevenir-avc-grace-barrette-casque-samsung-travaille.html
6) https://www.aruco.com/2014/09/lifetip/
TRANSITION
JALMA A FORMULE 6 RECO
Pour le suivi médical il ne peut pas y avoir la qualité grand public VS la qualité pro.
Progressivement des pans entiers de la médecine vont être amenés à se déplacer du cabinet médical ou de l’hôpital vers le domicile du patient, les outils doivent être parfaitement fiables.
Les applications santé doivent contenir des algorithmes médicaux afin de fournir une analyse des données et pas simplement une restitution graphique
Analyse personnalisée : une même mesure n’a pas la même signification selon l’âge, les facteurs de risque, les antécédents médicaux
Conseils et recommandations concrèts à l’utilisateur : après le quantified-self, le modified-self !
Tout va dans le sens d’une intégration croissante
OBJETS : les smartphones sont bardés de capteurs, et peuvent être plus performants qu’un capteur dédié, c’est le cas pour l’iPhone5 sur le nombre de pas*
LOGICIELS ET APPLIS qui doivent proposer une expérience utilisateur intégrée (cf prise de rdv médical).
http://www.gizmodo.fr/2015/02/13/iphone-plus-precis-capteurs-activite.html?utm_content=buffer132c7&utm_medium=social&utm_source=linkedin.com&utm_campaign=buffer
TRANSITION : Une fois que ces efforts sont faits, ce n’est pas terminé.
Le marché de la santé n’est pas un marché comme les autres, c’est un marché fortement réglementé, fortement régulé, et qui doit prendre en compte des considérations éthiques et de société. C’est un marché plutôt fermé.
Les nouveaux entrants doivent s’adresser aux médecins, aux établissements de soins, aux institutions comme la HAS, la CNIL, les ARS, et adapter leur communication pour instaurer leur légitimité.
RO
Le CNOM vient de suggérer qu’il fallait que certains objets connectés soient remboursés (Livre blanc Santé connectée de janvier 2015)
ASSURANCE MALADIE : expérimentation CNAMTS en cours dans 7 CPAM pour prise en charge d’un tensiomètre connecté dans le cadre du suivi de l’HTA.
Expérimentation également prévue sur le suivi de l’insuffisance cardiaque avec une balance connectée
Rencontre des difficultés pour sélectionner des objets fiables : ils attendent la preuve de l’efficacité et de l’utilité médicale des solutions = pré-requis du remboursement
RC
Les assureurs privés s’y mettent doucement, en intégrant des outils de santé digitale dans leur contrat d’assurance santé :
Logiciel santé : Smartsanté et AXA, Betterise et Harmonie mutuelle
Objet connecté : offres avec prise en charge d’un tracker d’activité : en collective avec Garmin*
*http://www.generalisation-2016.fr/article/sante-connectee-audiens-se-lance-avec-garmin-sur-le-marche-des-tpe,9871
Il faut que les nouveaux outils soient véritablement intégrés au système de soins.
Concevoir des parcours de soins hospitaliers intégrant les nouvelles techno.
Donner les moyens aux médecins de les utiliser dans leur pratique :
Quelques pistes :
construire un cadre de certification de la qualité des outils (la HAS n’a pas les moyens suffisants pour le faire à un rythme satisfaisant)
Faciliter le déploiement de services de télémédecine à l’échelle nationale (et non plus les contractualisations avec chaque ARS)
La CNIL propose des solutions qui manquent de pragmatisme, ce qui pousse des acteurs à contourner leurs préconisations, ou qui met en péril des acteurs plus scrupuleux face à d’autres notamment étrangers qui ne vont pas s’embarrasser autant.
Actuellement réglementation stricte en termes :
De process d’identification
recueil consentement
De stockage : hébergeur agréé
D’anonymisation des données transférées
Accès restreint aux données
TRANSITION ALICE