Le propos de ma communication concerne les environnements d'apprentissage collaboratif qui renvoient souvent à la pédagogie du projet. Il faut comprendre que je me projette dans une approche pédagogique qui n’a plus rien à voir avec l’enseignement transmissif direct et rationalisé qui reste le modèle dominant en didactique des langues et dans de nombreuses matières en France et ailleurs. L'objectif est donc de comprendre cette nouvelle approche liée aux compétences sociale, communicative, interculturelles et numérique
La question de l’évaluation dans le modèle de la transmission de contenus concerne essentiellement la validation de la maitrise des contenus et la certification d’une performance par rapport à un étalon officiel, en l’occurrence pour les langues l’échelle du CECR.
Mon propos pourrait sembler trop franco français, un reproche qu’une collègue bien intentionnée m’a déjà fait. Cependant, il semble que le modèle transmissif reste très majoritairement le modèle mondial par défaut.
Pour mieux me faire comprendre j’aurais pu donner comme titre « former et évaluer autrement».
Les couples former et évaluer, apprendre et s’évaluer, sont évidemment indissociable.
Je tâcherai de montrer la dialectique qui existe nécessairement entre les deux alors que dans le modèle transmissif dominant l’évaluation ou plutôt le contrôle est le plus souvent externalisé.
Dans le modèle de la collaboration, qui est la toile de fond de ma discussion, la question de la créativité est également essentielle.
Pour collaborer il est indispensable de communiquer et négocier en vue de créer un objet ou une œuvre. La question de l’évaluation et des outils d’évaluation est alors incontournable et se pose dans des termes particuliers que je tenterai de montrer.
La web collaboration : Springer Claude (2014) Iasi, Roumanie
1. La webcollaboration
Développer les compétences
sociale, communicative, interculturelle et numérique
Iasi, Roumanie, 2014
C. Springer,
Université Aix-Marseille, Laboratoire Parole et Langage
4/12/14
1
2. Fil de pensées
1.Controverses ancienne et moderne
2.La notion de tâche scolaire /sociale
3.L’apprentissage collaboratif et l’approche
par projet
4.L’ère des réseaux
5.Télécollaboration versus Webcollaboration
6.Evaluer autrement
CONCLUSION : dispositif, scénario,
compétences
4/12/14
2
3. 1. Controverses ancienne et nouvelle
1. Etes-vous LANGUE (grammaire et vocabulaire)
ou COMMUNICATION (communiquer d’abord
comme dans la vie) ?
2. Etes-vous SOMMATIVE ou FORMATIVE ?
3. Etes-vous TRADITIONNEL (transmissif et
technophobe) ou MODERNE GEEK (moins
transmissif et technophile) ?
4/12/14
3
4. 1.1 LA controverse en didactique des langues
4/12/14
4
Langue
Communication
Professeur Contenus Professeur Communication Elèves Action
5. Une extension problématique
Langue
• LANGUE
• Grammaire et vocabulaire
Communication
• COMMUNICATION
• Actes de langage et situations de
tous les jours
Action
• ACTION SOCIALE
• La langue concrète est action
• Agir et vivre ensemble
4/12/14
5
6. 1.2 Une autre controverse renouvelée
Evaluation des
connaissances
Sommative
Certificative
Evaluation des
compétences
Formative
Auto et co
4/12/14
6
7. 1.3 Une petite dernière :
technophobe/ technophile
traditionnel / geek
Classe inversée / flipped classroom
4/12/14
7
Utiliser les technologies
(ENT, plateforme) :
cours hybride
Renverser la pédagogie ?
8. 2. La notion de tâche scolaire (voire d’exercice
scolaire) et
de niveaux taxonomiques élémentaires
1. Etes-vous au point sur l’approche par TACHE ?
2. Et la TAXONOMIE de Bloom ?
09/10/12
8
9. 2.1 Les différentes mises en oeuvre du CECR :
les approches par tâche
4/12/14
1.3 Tâche scolaire
9
COMMUNICATION ACTION
TACHE SCOLAIRE TACHE SOCIALE
10. 2.2 Les principes de l’évaluation pour
les tâches scolaires normalisées (+ DELF)
4/12/14
1.3 Tâche scolaire
10
11. 2.3 Les premiers résultats européens 2012
Enquête européenne sur les compétences en langues
Fin du collège
Un moins disant langagier : pourquoi ?
Moyenne LV1 Pré A1 A1 A2 B1 B2
Moyenne LV1 14 28 16 19 23
France (ang) 31 40 15 9 5
Moyenne LV2 20 38 17 14 11
France (Esp) 21 51 17 8 3
4/12/14
1.3 Tâche scolaire
11
Malgré le nombre d’heures pour l’apprentissage de l’anglais, malgré des enseignants
qualifiés, la grande majorité des collégiens français sont difficilement au niveau A1
(71%). Problème de méthode ? Une approche qui reste structurale ?
12. 2.4 Taxonomie des opérations cognitives Bloom
Créer
Evaluer
Analyser
Appliquer
Comprendre
Mémoriser
4/12/14
12
On suit le modèle imposé
On repère à l’identique
On apprend par coeur
EXERCICES D’APPLICATION
Peu d’activités libres
Plan de cours programmé : input – intake – output contrôlé ou Modèle 3 P
Est-ce une des raisons des difficultés des collégiens français ? Comme pour la
classe inversée, on reste au niveau de l’application. Il y a peu d’activités libres
(libérées).
13. 2.5 Exemple de classe inversée :
la capsule de grammaire
4/12/14
13
Dans cet exemple de classe inversée, on présente un point de grammaire
qui sera ensuite travaillé en classe avec le prof, on ne dépasse pas le niveau de
l’application.
Capsule à visionner ici le français c’est pas que les dictées
14. 3. Tâche complexe / tâche sociale
et scénario pédagogique :
de quoi s’agit-il ?
3.1 Le scénario pédagogique par tâches
3.2 La tâche complexe
3.3 La taxonomie inversée
3.4 Pour un tournant social en didactique des
langues
4/12/14
14
15. 3.1 Le « scénario pédagogique » par tâches
Scénario par tâches guidées
>> Canevas fermé (Caré, 1989)
Séquences de communication
prévisibles
Langue normée, décontextualisée
Syllabus programmable
Description en actes de langage
Input linguistique programmable
et vérifiable
Disciplinaire
Evaluation sommative et
certificative
Créativité réduite
Scénario tâche sociale complexe
>> Canevas ouvert (Caré, 1989)
Séquences de communication
imprévisibles
Langue située dans l’action sociale
Syllabus en déroulement, parcours
Difficulté de programmer à
l’avance les actes de langage et
l’input linguistique
Interdisciplinaire
Evaluation qualitative formative et
collaborative
Créativité libérée
4/12/14
15
16. 3.2 Une autre appellation: la tâche complexe
Site institutionnel de l’académie de Rennes (pour les mathématiques
au primaire mais valable dans d’autres disciplines)
« Situations/tâches complexes
Qu'est-ce qu'une situation/tâche complexe ?
La tâche complexe est une tâche mobilisant des ressources internes
(culture, capacités, connaissances, vécu...) et externes (aides
méthodologiques, protocoles, fiches techniques, ressources
documentaires...).
Confronter les élèves à des tâches complexes permet de :
les former à gérer des situations concrètes, nouvelles de la vie réelle
en mobilisant des connaissances, des capacités, des attitudes c’est-à-dire à
exprimer de véritables compétences dans des situations nouvelles.
faire acquérir à chacun les mêmes connaissances, les mêmes
méthodes mais en tenant compte des différences entre individus.
laisser à chacun le choix des procédures de base présentes dans le
répertoire de ses ressources et de leur combinaison selon sa propre
démarche intellectuelle.
les motiver tout en leur donnant le goût des sciences. »
4/12/14
16
17. 3.3 La taxonomie inversée
Créer ensemble une œuvre personnelle
Evaluer, porter un jugement sur l’action avec des
critères partagés
Analyser une situation nouvelle, faire des
hypothèses, négocier
Appliquer : mettre en
pratique à partir d’une règle,
des instructions, d’un modèle
d’action
Mémoriser et
restituer
l’information pour
l’action
4/12/14
17
Mécanismes linguistiques
Nécessaires à l’action
Scénario fermé
Tâches scolaires
guidées
Scénario ouvert
Tâche sociale
Collaboration
créative
Complexité
Socialisation
Médiation
Intégratif
Simplification
Instruction
Application
Cumulatif
18. 3.4 Pour un tournant social
en didactique des langues (C. Springer, 1999)
Sujet individuel solitaire
Langue comme syntaxe
normative et lexique
progressif
Transmission et contrôle
des savoirs
Communauté d’apprenants solidaires
Agir communicationnel créatif
Intersubjectivité du langage, socialisation
dialogique
Intelligence collective en réseau
Evaluation sociale, Interévaluation
créative
05/12/2016
18
Contrôle de l’input
Evaluation
sociale de la
collaboration
créative
Certification
de l’output par
standards
CECR
Enseignement des langues rationalisé, prescrit
Evaluation
institutionnelle
Rendement de
l’éducation
19. 4. Apprentissage collaboratif et
l’approche par projet
4.1 Une pédagogie positive
4.2 Tentatives anciennes et nouvelles
4.3 Eléments théoriques
4.4 Comparons pour faire le point
4/12/14
19
20. 4.1 Une pédagogie positive à dimension humaine
pour un acteur social citoyen
CECR p. 9 : un des objectifs éducatifs doit être le "développement
harmonieux de la personnalité de l'apprenant et de son identité
en réponse à l'expérience de l'altérité”
= Développer des personalités au sein de communautés et dans le cadre
d’expériences sociales partagées >> Prendre en compte la complexité
sociale
CECR p. 16 : Compétences générales
Savoirs incarnés au sein même des expériences sociales et des
communautés auxquelles l’acteur appartient
Savoir-faire qui renvoient aux pratiques sociales quotidiennes
nécessaires pour vivre dans une communauté
Savoir-être qui renvoient à la personnalité, aux valeurs, aux identités
(personnalité interculturelle et plurilingue)
Référentiel québécois : (cité par Huver et Springer, 2011 : 244)
Mettre en oeuvre sa pensée créatrice
Développer l’estime de soi
Coopérer et s’impliquer dans un projet
Servir de médiateur et développer une conscience interculturelle
05/12/2016
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20
21. 4.2 Tentatives anciennes et nouvelles
1. La simulation globale en FLE (1973)
Debyser (1973) : changer de modèle pédagogique, une simulation
impliquante pour les élèves, abandonner le manuel (Freinet)
Caré (1973) : du canevas (ou scénario guidé) à la simulation globale (ou
scénario ouvert) et à l’improvisation
Il ne s’agit pas de copier la vie réelle quotidienne (ni même sur internet) mais de
développer l’imagination personnelle et la création collective
2. De nouvelles approches intégrant les TIC
Webquest (1995) : pour une classe, canevas ou scénario guidé basé sur le
projet collaboratif et nécessitant la recherche d’informations sur la Toile pour
réaliser ensemble une tâche globale avec des rôles et des ressources proposés
Télécollaboration (2003) : échanges à distance entre 2 ou plusieurs classes
en utilisant les outils web ; surtout autour de tâches communicatives scolaires
eTwinning (2005) : pédagogie de l’échange à distance entre plusieurs
classes connectées (portail eTwinning) basée sur le projet collaboratif et
l’intégration des TIC (langues et interdisciplinaire)
05/12/2016
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21
22. 4.3 Eléments théoriques
Fondamentaux théoriques :
Une base socioculturelle et socioconstructiviste (Vygotski,
Bakhtine, etc.) : on apprend avec et grâce aux autres, les
connaissances ne sont pas prédéfinies mais construites socialement
et historiquement
Cognition située et incarnée / énaction (Varéla, 1989) :
métaphore du vivant, nous percevons et construisons un monde qui
nous modèle à son tour ; le monde ne préexiste pas, il est construit à
travers notre corps, notre expérience et notre histoire
Intelligence collective et distribuée / Connectivisme (Downes,
2008) : l’intelligence est distribuée et portée par des réseaux de
connexions, métaphore du réseau neuronal ; l’apprentissage est
collectif.
L’apprentissage va au-delà des principes cognitivistes de l’input/output
informatique et des savoirs préexistants, il s’agit d’intégrer le complexe
du vivant, les affects, le social et les réseaux humains.
05/12/2016
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22
23. 4.4 Comparons pour faire le point : calcul au primaire
4/12/14
23
Capsule tweeto magistro à la Khan
Académie de Rennes, aides pédagogiques
Mise en situation : Arrivée de la lettre du lutin gourmand qui propose un défi. Chaque jour, il
apportera des bonbons en papier qu’il déposera dans une corbeille. Il s’agira de bien les compter
car lorsqu’il y en aura 64, il faudra les mettre dans une enveloppe et ils seront transformés le
lendemain en vrais bonbons. Au-delà de 64, ils disparaîtront… En cas d’erreur, 5 bonbons de
pénalité seront retirés.
Vous pouvez visionner cet exemple sur
l’addition de Khan ici (en anglais)
24. 5. L’ère des réseaux : Petite Poucette
5.1 Le monde de Petite Poucette
5.2 Léna, 9 ans, élève du primaire
5.3 Apprentissage informel et formel
4/12/14
24
25. 5.1 Le monde de Petite Poucette, Michel Serres, 2012
“Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile,
disponible, objectivé… Désormais, tout le savoir est
accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c’est
fait…”
“Petite Poucette ouvre son ordinateur. Si elle ne se souvient
pas de [la légende de saint Denis], elle considère toutefois
et dans ses mains, sa tête elle-même, bien pleine en raison
de la réserve énorme d’informations, mais aussi bien faite,
puisque des moteurs de recherche y activent, à l’envi,
textes et images, et que, mieux encore, dix logiciels peuvent
y traiter d’innombrables données, plus vite qu’elle ne le
pourrait. Elle tient là, hors d’elle, sa cognition jadis
interne comme saint Denis tint son chef hors du cou…”
“Notre tête est jetée devant nous, en cette boîte cognitive
objectivée. Passé la décollation, que reste-t-il sur nos
épaules ? L’intuition novatrice et vivace. Tombé dans la
boîte, l’apprentissage nous laisse la joie incandescente
d’inventer. Feu : sommes-nous condamnés à devenir
intelligents ?”
05/12/2016
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26. 5.2 Lena, 9 ans, une Petite Poucette d’aujourd’hui au CM1
05/12/2016
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Violetta
Espagnol
Italien
Justin Bieber
Anglais Internet
Vidéo, photo
Sms
courriel
téléphone
Elle aime chanter et danser et partager et inventer des histoires
27. 5.3 Et si l’apprentissage informel intéressait
l’apprentissage institutionnalisé formel ?
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28. 6. La webcollaboration
6.1 Distinguer télécollaboration et webcollaboration
6.2 Un exemple : eTwinning
6.3 Un exemple de réalisation en formation master
(2014, master FLE, Aix en Provence, Springer)
4/12/14
28
29. 6.1 Distinguer télécollaboration et
webcollaboration
La Télécollaboration
O’Dowd et Waire (2009) proposent
un tableau des tâches de
télécollaboration. Il s’agit de
développer la compétence
linguistique et interculturelle.
3 catégories :
Tâches échanges d’informations
(type des échanges épistolaires)
Tâches développant la
compétence interculturelle
(comparer et analyser)
Tâches communicatives visant
la production d’un produit commun
(un texte, une traduction, une
publicité, un site web sur une
question)
La Webcollaboration
Springer (2014) propose une autre
approche qui s’inscrit dans une
pédagogie du projet et vise à
permettre à des classes distantes de
construire collaborativement un projet
(une tâche sociale complexe,
Springer, 2009). Les élèves sont
acteurs et réalisent une oeuvre pour
apprendre à agir et vivre ensemble
une expérience d’apprentissage
interdisciplinaire et de vie. Cette
expérience leur permet de développer
des compétences transversale,
sociale, personnelle, interculturelle
et langagière.
05/12/2016
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30. 6.2 Un exemple : eTwinning
4/12/14
30
« Toutes les activités sont partagées et
échangées entre tous les partenaires. Les
élèves réalisent de nombreuses activités :
depuis des recherches sur Internet jusqu'à la
création de poèmes en passant par des
dessins, des peintures, mais aussi des
visioconférences, etc. Le but final est de
réaliser un recueil européen du "jardin"
comme source d'inspiration, de
communication et de partage, mis en ligne et
imprimé. »
31. 6. 3. Mise en situation et Outils collaboratifs
• Projet de webcollaboration type
artistique :
• Nous sommes en équipe
avec une classe jumelée.
Notre classe étudie au
musée un de nos peintres
locaux pour le présenter.
Nous reconstituons les
éléments significatifs de
l'œuvre : nous nous
inspirons de sa peinture,
nous racontons ce que nous
découvrons et composons
sur le blogue collectif.
Quand, tout à coup, des
éléments étrangers venus
d'un autre peintre s'invitent
dans notre imaginaire ?
•Environnement
collaboratif
entre classes
distantes
•Communication
distante
•Réflexion
individuelle
•Conception
collaborative
Framapad Blogue perso
Blogue collectifSkype/hangout
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Projet : Cézanne et Arcimboldo B1/B2
http://cezannepourtous.blogspot.fr/
32. 6.4 Scénario pédagogique et Résultat final
1. Appropriation de la mise en
situation et organisation du
travail
2. Etape 1 : sur les traces de
Cézanne
Visite du musée et de l’atelier
de Cézanne
Compte rendu des visites
3. Etape 2 : rencontre avec Pérouse
et échanges sur Cézanne et
Arcimboldo
Familiarisation avec les outils
de collaboration
Visioconférence pour se
connaître et présenter les
peintres et la ville
4. Oeuvre collaborative finale :
rencontre de Cézanne et
Arcimboldo
5. Présentation des œuvres et
évaluation sociale
>>> Outils d’évaluation :
• portfolio d’apprentissage
• coévaluation
• autoévaluation
• Évaluation des performances
langagières (A2/B1)
05/12/2016
32
Blogue collaboratif : Cézanne et Arcimboldo
http://cezannepourtous.blogspot.fr
36. 6.7 Modalités de collaboration (John-Steiner)
A. Complémentarité
Modèle scolaire, centré
sur la discipline
Coopération, division du
travail, rôles fixés
Engagements limités,
prises de risque
calculées, tensions
possibles si rôle non
tenu
Communication,
négociation réduites
Possibilité de leader
Processus en parallèle,
expertises cloisonnées
Créativité « standard »,
neutralisation de la
convergence
B. Affinité
Regroupement d’amis,
valeurs communes
Collaboration, Rôles plus
fluides
Engagements réels, prises
de risque, conflits et
tensions
Communication et
négociation
nécessaires
Approche démocratique
leader souhaité
Expertises en dynamique,
partagées
Créativité parfois réduite
si peu de différences,
convergence acquise
05/12/2016
36
C. Intégration
Groupe en fusion
Valeurs et idéologie
coconstruites
Rôles interchangeables
Très fort engagement,
grande prise de
risque, hors sentier,
tensions fortes
Communication et
négociation
permanente
Approche démocratique,
pas de leader
Les idées ne sont plus la
propriété d’un
individu, intégration
des expertises
Forte créativité, vise la
convergence
37. 6.8 Exemple de collaboration : Cézanne et Arcimboldo
• Au départ : Complémentarité (TIC, artistique, rédactionnel, pays) = A >>>
Affinité avec des personnalités fortes partageant globalement le même enthousiasme
= B
• Division du travail = A >> Rôles fluides B
• Très fort engagement et prise de risque forte >> de A on est vite passé à
C=Intégration des valeurs, des idées, des expertises
• Bonne gestion des tensions et visions divergentes
• Une communication permanente avec différents artefacts, négociations constantes
aussi
• Fort partage des idées >>> vers une fusion et du plaisir
• Recherche d’informations poussée, Découverte de savoir-faire
• Vision commune des apprentissages en élaboration, transformation de la vision
transmissive de départ
• Groupe très créatif et enthousiaste
05/12/2016
37
38. 6.9 Exemple de collaboration : paroles d’étudiants
• Mise en situation : engagement dans le dialogue, l’échange d’idées et la négociation
« au départ tout semblait simple… puis il a fallu se mettre d’accord », « échanges de
plusieurs idées mais qui ne correspondaient pas aux attentes ou aux conceptions de travail
des autres », « une profusion d’idées »
• Contrat social partagé et organisation du travail
« poser les fondements du travail collaboratif », « nous nous sommes répartis les
tâches », « en faisant confiance et en respectant le travail des pairs »
• Capacités nécessaires à la créativité :
« au sein du groupe suppose de faire part de ses idées, accepter qu’elles soient
critiquées, donc argumenter pour les soutenir, mais aussi écouter les idées des autres, les
analyser, comparer et choisir », « un travail sur soi énorme, fait de compromis, de
consensus en apparence dérangeants sauf si l’expérience de compréhension et de
modification de ses comportements est vécue positivement comme une maturation et une
libération de la créativité »
• Difficultés et imprévus :
« apprendre à apprendre les imprévus », « une démarche inhabituelle, peut dérouter »
• Intégration :
« chacun a trouvé sa place », « un rôle à travers lequel il a pu valoriser, améliorer ses
acquis et apprendre de nouvelles techniques », « le travail en symbiose a permis de réaliser
un travail final à nos yeux réussi »
05/12/2016
38
39. 7. Evaluer autrement
7.1 Les démarches évaluatives qualitatives
7.2 Le portfolio d’apprentissage
7.3 Référentialiser les compétences
7.4 Carte heuristique des compétences élèves
7.5 Autre représentation des compétences
individuelles
7.6 Outils de bilan individuel et collectif du
processus créatif
7.7 Grille d’autoévaluation
4/12/14
39
40. 7.1 Les démarches évaluatives qualitatives
• Démarches et outils de médiation (dialogue et réflexion dans
et sur l’action)
• Portfolio d’apprentissage ( PEL)
• Evaluation sociale dans l’action, d’intervéaluation de la
collaboration créative (commentaires du blogue, échanges sur
les outils de dialogue)
• Outils de réflexion sur les ressources et les
compétences mobilisées dans l’action (carte heuristique
des compétences référentiel prescrit )
• Démarches et outils de bilan collectif et individuel en fin de
processus
• Outils d’évaluation formative et sommative avec critères
définis collectivement pour évaluer la performance
• Outils autoévaluatif/coévaluatif qualitatif
• Critères pour rendre compte du social, du transversal,
du personnel et pas uniquement du linguistique
• Bilan individuel par rapport au prescrit institutionnel
05/12/2016
40
41. 7.2 Le portfolio d’apprentissage
Le portfolio d’apprentissage :
“Dans une optique d’évaluation formative, nous proposons d’évaluer le
processus à travers un portfolio, ou journal réflexif, dans lequel
l’apprenant consigne ses impressions sous forme de compte rendu à la
fin de chaque séance et remplit une fiche d’autoévaluation dans le but
de développer une pensée critique sur son travail au sein du groupe
dans une perspective de progression.”
• Echelle qualitative 1 à 5, donner des exemples précis
Je partage mes idées, mon point de vue
J’écoute les autres et réagis
J’explique si je ne suis pas d’accord
J’encourage les autres
Je facilite les négociations pour le projet
Je fais mon travail dans les temps
J’apporte mon/mes expertises (la/lesquelle/s)
Je développe de nouvelles compétences en langues, en TIC, etc.
(préciser)
Je dois approfondir (préciser)
05/12/2016
41
42. 7.3 Référentialiser les compétences : cartographie
des compétences en webcollaboration
05/12/2016
Titre de la Présentation
> Titre de la partie
42
43. 7.4 Carte heuristique compétences élève :
référentialisation des compétences
Carte
heuristique
(élève)
05/12/2016
43
Le propos de ma communication concerne les environnements d'apprentissage collaboratif qui renvoient souvent à la pédagogie du projet.
Il faut comprendre que je me projette dans une approche pédagogique qui n’a plus rien à voir avec l’enseignement transmissif direct et rationalisé qui reste le modèle dominant en didactique des langues et dans de nombreuses matières en France.
La question de l’évaluation dans le modèle de la transmission de contenus concerne essentiellement la validation de la maitrise des contenus et la certification d’une performance par rapport à un étalon officiel, en l’occurrence pour les langues l’échelle du CECR.
Mon propos pourrait sembler trop franco français, un reproche qu’une collègue bien intentionnée m’a déjà fait. Cependant, il semble que le modèle transmissif reste très majoritairement le modèle mondial par défaut.
Pour mieux me faire comprendre j’aurais pu donner comme titre « former et évaluer autrement».
Les couples former et évaluer, apprendre et s’évaluer, sont évidemment indissociable.
Je tâcherai de montrer la dialectique qui existe nécessairement entre les deux alors que dans le modèle transmissif dominant l’évaluation ou plutôt le contrôle est le plus souvent externalisé.
Dans le modèle de la collaboration, qui est la toile de fond de ma discussion, la question de la créativité est également essentielle.
Pour collaborer il est indispensable de communiquer et négocier en vue de créer un objet ou une œuvre. La question de l’évaluation et des outils d’évaluation est alors incontournable et se pose dans des termes particuliers que je tenterai de montrer.
Et vous ?
Sans m’apesantir (on se croit toujours obligé de se justifier en s’appuyant sur d’autres experts reconnus – notre imposture intellectuelle génétique), je rappelle Caré 1989 qui présentait une approche qu'il appela canevas et que j’appelle scénario pédagogique. Je me permets de mettre à jour sa proposition.
Pour sortir de l'approche structuraliste, il a proposé deux organisations de cours, l’une à partir d’un canevas fermé avec des caractéristiques spécifiques et l’autre avec un canevas ouvert qui s’inscrit parfaitement dans l’optique de la collaboration créative.
On se rappelle qu’à l’époque Debyser suggérait aux pédagogues de se libérer des manuels en s’inspirant de Freinet. Autant dire qu’il n’a pas été écouté et que le manuel numérique aujourd’hui maintient plus que jamais sa domination.
Nous venons de voir la finalité de l’évaluation créative, comment voir autrement l’évaluation, comment la mettre au cœur même des apprentissages portés par la collaboration créative. Mais il est clair que pour cela il faut former autrement. Dans cette logique, l’approche socioculturelle collaborative doit constituer le but de la formation, les connaissances et savoir-faire n’ont de sens que par rapport à un contexte d’action spécifique, l’appropriation de savoirs et de compétences est une affaire sociale. Si l’on souhaite aller vers une évaluation au service des apprentissages il est nécessaire de former autrement. La créativité n’a pas à être évaluer à part, elle constitue le cœur de la collaboration. Je dirai que le prof de langues doit accepter l’idée qu’il participe à une éducation citoyenne qui va au-delà de sa discipline. Il doit aussi accepter l’idée que la langue est en fait un outil médiateur du dialogue social. Il doit de ce fait participer à la formation d’esprit capables d’engagement mutuel, de confiance mutuelle. L’apprentissage en langues ne peut être confini au niveau de l’instruction avec une programmation rationnelle basée sur la simplification des données d’entrée et l’accumulation de connaissances.
J’ai beaucoup parlé de l’importance de s’engager dans le tournant social en didactique des langues. Puren est globalement sur la même ligne.
Le système éducatif dans son histoire et à travers les cultures, vous, nous (enfin pas moi), défendons l’idée que l’intelligence est individuelle, que le génie est forcément individuel, que nous devons donc nous intéresser à la construction individuelle des savoirs.
En tant qu’enseignants, nous sommes également d’accord pour dire qu’il faut un programme bien fait, avec des contenus scientifiquement validés ainsi qu'une évaluation objective scientifiquement validée.
Nous sommes d’accord pour dire qu’il faut s’intéresser au sens, que l’enseignement ait du sens pour les élèves, et pourtant la vérification des connaissances demeure l’objectif principal de l’évaluation.Nous ne pouvons alors nous permettre de perdre du temps avec une différenciation pédagogique, ou bien accepter que les élèves tâtonnent dans le développement de leur nouvelle langue. La langue enseignée est ainsi une langue normée, valorisée par l’institution. L’évaluation n’est vue que comme un contrôle de l’input.
D’autre part, depuis le CECR, nous allons vers une certification de l’output avec les standards proposés par le CECR et les organismes de certification comme seuls habilités à certifier des compétences.
Je n’en dirai pas plus. Ce qui m’intéresse c’est ce qui se passe dans une communauté d’apprentissage qui collabore en vue de réaliser ensemble quelque chose.
Ce qui m’intéresse c’est cette solidarité d’apprentissage qui est le terreau de l’action sociale. L’individu ne peut se développer seul, la synergie permanente entre l'individu et le social devrait constituer le fondement de toute éducation.
Nous ne cherchons pas à former des créatifs, des innovateurs. La créativité est inhérente à la collaboration et l’évaluation est constitutive de la collaboration et de la créativité. D’où le cœur de mon propos : évaluer la collaboration créative qui est en fait pour moi comme une tautologie.
Programmation rationalisée (moyens/fin)
Connaissances cumulatives
Méthodologie d’enseignement avec des interactions dirigées par le prof
Elève = sujet épistémique indifférencié
Apprentissage conçu comme = restitution, repérage, reproduction, mettre en pratique
Séquence potentielle d’apprentissage (SPA) : rétroaction du prof dans l’interaction avec les élèves
Langue = structures syntaxiques + lexique (input à maitriser et contrôler)
Performance langagière à certifier (vérification de l’output)
Debyser (1973) demandait un chagement de modèle pédagogique : il s’élevait contre l’approche dominante basée sur un modèle de cours rigide qui ne laisse que peu de place à l’élève et demande une pédagogie libérée des manuels comme Freinet pour que ce soit les élèves qui prennent les décisions
Carré la même année présente la simulation globale et pense que la pédagogie reste très dirigée “Parce qu'il y a de vieilles croyances qui traînent encore dans la tête des professeurs : cette idée qu'il faut absolument passer
par un probatoire, fait d'acquisitions linguistiques conditionnées et répétitives, en gros une centaine d'heures de dressage, avant de pouvoir enfin prendre des risques, avoir le droit à l'expression spontanée, personnelle, à une communication moins didactique.”
une mise en projet collective pour un dialogue interculturel
5 projets tout au long du semestre : apprendre à concevoir un projet, une mise en situation plausible, un scénario d’apprentissage et d’évaluation, la réalisation d’une tâche sociale complexe
3/4 étudiants par groupes, sélection par compétences : TIC, arts, multimédia, texte.
Remarquons que les outils ou artefacts mis à disposition visent à favoriser le dialogue et la réflexion individuelle et collaborative.
La mise en situation respecte les principes du scénario ouvert (ou canevas ouvert). Il n’y a pas de programmation préalable même si l’enseignant peut et doit envisager les besoins que cette mise en situation implique.
La tâche finale est sociale et complexe. L’enseignant et les apprenants ne peuvent pas se représenter le résultat final. On n’est pas dans l’optique moyens/fin de l’approche par tâche qui insiste sur la réalisation d’une tâche finale prédéfinie, l’objectif étant de donner du sens aux apprentissages intermédiaires (avec des ressources linguistiques déterminés dès le départ).
On se situe dans une optique pluridisciplinaire qui doit éveiller l’imagination. On peut envisager que certains groupes vont négocier de manière conflictuelle, que d’autres vont être plus dans l’entente cordiale et amicale, que d’autres sauront reconnaître et mettre en œuvre les expertises de chacun au service de la réalisation d’une œuvre.
Pour ce groupe qui s’est vite sélectionné, même s’ils ne se connaissaient pas vraiment, 2 séances ont été nécessaires pour s’approprier la mise en situation, pour négocier la tâche finale à réaliser, et pour se répartir les tâches selon les expertises de chacun.
Ce groupe s’est constitué à partir de la complémentarité de chacun. Il a rapidement évolué vers une collaboration intégrative selon John-Steiner. Ils ont proposé un scénario ouvert en 5 étapes. La réalisation finale est la suivante.
L’analyse des comptes rendus de chaque membre du groupe, que j’ai réunis en un seul fichier pour obtenir un nuage statistique des mots fréquents, montre et confirme que les préoccupations de ce groupe est focalisé autour de la créativité mais aussi de la question des apprentissages.
On trouve également des termes comme projet, social, idées, projet, tâche, collaboratif qui vont dans le sens du travail collaboratif demandé. Enfin, des mots comme groupe, élèves, enseignant, travail, langue, savoir, temps montrent d’autres préoccupations sur les rôles dans le projet et les aspects plus disciplinaires.
Dans un cours classique chaque élève garde pour lui ses valeurs, ses intérêts, sa personnalité et ses expertises. Le format de communication est imposé, formel. Le bon élève sait comment interagir pour obtenir les meilleurs résultats.
En collaboration, chacun est exposé aux autres et doit se dévoiler.
Il exprime d’une manière ou d’une autre ses valeurs, ses intérêts, sa personnalité, ses expertises à travers son engagement dans le groupe. On se trouve face à des personnes au capital culturel différent, aux intérêts et valeurs différents avec des visions du monde qui peuvent être conflictuelles.
La communication et la négociation sont indispensables non seulement pour aboutir à la réalisation de l’œuvre mais aussi et surtout pour aboutir à une convergence et à une vision partagée.
Les tensions potentielles doivent donc être acceptées et/ou résolues. Ces efforts de collaboration sont dynamiques, le type de collaboration peut évoluer dans le temps et selon le déroulement du projet. La confiance dans l’autre est essentielle et la confiance en soi ne peut éclore qu’à travers les autres.
Dans le modèle de la division du travail (approche par tâche guidée, scénario fermé et défini par le prof) les membres peuvent se contenter d’accomplir les rôles définis, chacun faisant son travail pour parvenir à une réalisation conforme au cahier des charges. La prise de risque est réduite, la créativité est souvent scolairement conforme. Les tensions cependant peuvent devenir très forte si l’un des membres ne remplit pas son rôle ou s’il se trouve en désaccord. La condition minimale de réussite est la confiance et le respect des membres du groupe.
Dans le groupe d'amis (par affinité), les valeurs sont globalement partagées dès le départ. La définition des rôles est plus fluide et moins déterminée. Cette entente de départ peut permettre d’engager rapidement le dialogue et la négociation pour réaliser une œuvre créative. Les expertises sont reconnues et peuvent être partagées. Cependant, si le groupe est trop semblable, s’il n’y a pas de tension et de réelle négociation, le résultat final peut aussi avoir une créativité plus attendue.
Ces deux types de regroupement peuvent modifier leurs processus de collaboration au fur et à mesure de l’avancement du projet et de la meilleure connaissance des membres du groupe. On peut donc observer un groupe qui de complémentaire va fonctionner plus comme un groupe d’amis. De même le groupe d’amis peut s’engager dans une fusion totale. Pour que les expertises s’intègrent, pour que les valeurs soient dialectiquement et dynamiquement reconstruites il est nécessaire d’avoir du temps pour que les échanges se multiplient.
Je souhaitais analyser les 5 groupes avec le logiciel iramuteq nouvelle version mais il y a eu des problèmes qui ne sont pas réglés ; je me contente donc pour aujourd’hui d’un seul groupe dont l’idée était de faire dialoguer Cézanne et Arcimboldo comme nous l’avons vu. Cet exemple est intéressant car il montre que l’on peut passer d’un processus collaboratif à un autre dans le temps. Il n’y a pas de fonctionnement prédéfini qui répondrait à des critères prédéfinis comme l’a dit John-Steiner.
On passe ainsi d’une complémentarité (décidée par le professeur) à une collaboration par affinités, avec répartition des tâches, pour au final devenir fusionnel. Cette description fait apparaître la nécessité de communiquer, de négocier, de se faire confiance mutuellement, de construire un contrat social partagé et de le respecter.
Ces différents éléments permettent de clarifier la finalité de l’évaluation que l’on pourrait appeler créative pour accompagner la collaboration créative. Nous nous situons au niveau du processus de collaboration et de création et non au niveau de la performance finale qui relève d’une évaluation bilan.
Les outils nécessaires au processus de collaboration créative concernent par conséquent la possibilité d'échanger et de réfléchir aux apprentissages. D’autre part, il est également important de disposer d’outils pour représenter les ressources mises en œuvre et les compétences déployées. Ces outils sont crées en dialogue et sont ainsi situés et partagés socialement.
Chacun peut ensuite se positionner pour en tirer des informations sur son travail et sa progression. L’évaluation est de cette manière constitutive des apprentissages en collaboration, elle permet l’explicitation des processus cognitifs et donc de la réflexion en action.
À titre d’exemples, je donne quelques extraits de remarques d’étudiants. On retrouve des propositions sur la pensée divergente de Lubart, Aden et d’autres.
On voit à travers ces paroles d’étudiants que ce qui importe dans la formation ne se résume pas à la maitrise des connaissances disciplinaires mais aux valeurs éducatives.
Deux types de démarches doivent être distinguées : la première concerne la nécessité d’accompagner les dialogues et de faciliter la pensée réflexive dans et sur l’action : le portfolio d’apprentissage est le plus connu, il ne doit pas être assimilé au PEL en langues ; l’évaluation est également sociale et authentique, on peut la lire dans les échanges sur le blogue collaboratif ou sur d’autres artefacts de dialogue, on parlera d’interévaluation.
La deuxième démarche concerne l’évaluation bilan en fin de processus, et lors de la présentation des projets, par exemple ; les critères et descripteurs sont définis collaborativement faisant de cette évaluation une évaluation formative et sommative. Les outils d’autoévaluation bilan et de coévaluation sont eux aussi bien connus. On utilisera aussi des outils bilans pour faire le point sur le prescrit institutionnel de la discipline. Les critères et descripteurs doivent surtout pouvoir rendre compte des qualités personnelles, des compétences transversales et des compétences sociales. Voici quelques exemples proposés par les étudiants.
Je n’ai pas d’exemple précis de portfolio d’élèves, un groupe d’étudiant a proposé cette définition et cette organisation. On voit clairement des critères qui renvoie à la collaboration, mais aussi à l’organisation et aux compétences et enfin aux savoirs mobilisés. C’est un outil de dialogue avec la classe et le prof.
une mise en projet collective pour un dialogue interculturel
On voit ici une schématisation des compétences en œuvre côté élève avec 6 branches : multimédia, artistique, social, rédactionnelle, pragmatique et linguistique. On distingue bien ce qui relève du social et de l’interdisciplinarité et ce qui relève de la discipline : le pragmatique, le linguistique et la compétence rédactionnelle puisque cette activité langagière est importante pour le projet
Un autre groupe montre comment chaque membre peut se positionner et définir sa cartographie des compétences. Les catégories ne sont pas identiques : gestion de projet, relations publiques, techniques, artistiques, créativité, réflexivité, didactiques, collaboration. Nous pouvons constater que les manières de représenter les ressources et compétences mobilisées par le projet sont elles aussi créatives.
Je termine cette revue d’exemples avec deux exemples d’autoévaluation bilan, en fin de processus. Le premier exemple est un tableau classique de type qualitatif (échelle de 1 à 5). On peut là aussi relever des critères qui renvoient d’abord au social, à la collaboration, à la personnalité (implication et partage) et enfin aux aspects plus disciplinaires. Même si le but est de faire le point à l’issue d’un travail, l’élève ne coche pas simplement des cases correspondant à un référentiel externe prescrit. C’est à lui de définir en collaboration sa vision du travail. Le 2e exemple est intéressant car il propose une autre représentation de type qualitatif. On retrouve ce qui renvoie aux aspects sociaux de la collaboration, mais aussi aux contenus disciplinaires. Dans cet exemple la liberté est plus grande. Nous voyons de la même façon que cette évaluation de bilan reste formative et créative.
Enfin, ce dernier exemple montre comment le groupe peut définir des descripteurs explicite. On retrouve les aspects sociaux mais ici on a pensé à l’image de soi, à la médiation. Si ces grilles permettent de maintenir la créativité dans le processus d’évaluation on peut aussi constater que tout ce travail et ces processus de collaboration sont porteurs d’interculturel.