Formation M2i - Femmes entrepreneures : soyez actrices du changement
La culture est-elle soluble dans la perspective actionnelle ?
1. La
culture
est-‐elle
soluble
dans
la
perspec1ve
ac1onnelle
?
Florence
Pellegrini,
Université
d’été
–
BELC,
Nantes
20
juillet
2015
2. 1-‐
La
liBérature
«
représente
un
genre
inépuisable
pour
l’exercice
arGficiel
de
la
rencontre
avec
l’Autre
:
rencontre
par
procuraGon
certes,
mais
rencontre
tout
de
même.
Produit
de
la
culture,
dans
les
deux
sens
du
terme
—
culture-‐culGvée
et
culture
anthropologique
—,
le
texte
liBéraire
[…]
permet
d’étudier
l’homme
dans
sa
complexité
et
sa
variabilité.
[…]
»
3. 1-‐
«
La
liBérature
stabilise,
produit,
actualise
et
anGcipe
certaines
visions
du
monde,
elle
est
en
ce
sens
un
[…]
“tremplin”
pour
les
études
culturelles.
Elle
permet
d’explorer
une
pluralité
de
personnages,
de
situaGons,
de
cultures,
etc.,
et
ainsi,
d’éviter
la
référence
à
un
seul
modèle
érigé
en
vérité
universelle.
»
MarGne
Abdallah-‐Pretceille
et
Louis
Porcher,
Éduca1on
et
communica1on
interculturelle,
«
ÉducaGon
et
formaGon
»,
PUF,
Paris,
1996,
2001,
p.
139.
4. 2-‐
«
L’uGlisaGon
de
la
langue
pour
le
rêve
ou
pour
le
plaisir
est
importante
au
plan
éducaGf
mais
aussi
en
tant
que
telle.
[…]
Les
études
liBéraires
ont
de
nombreuses
finalités
éducaGves,
intellectuelles,
morales
et
affecGves,
linguisGques
et
culturelles
et
pas
seulement
esthéGques.
Il
est
à
espérer
que
les
professeurs
de
liBérature
à
tous
les
niveaux
trouvent
que
de
nombreuses
secGons
du
Cadre
de
référence
sont
perGnentes
pour
eux
et
uGles
en
ce
qu’elles
rendent
leurs
buts
et
leurs
démarches
plus
transparents.
»
(CECRL,
p.
47)
5. 3-‐
«
La
perspecGve
privilégiée
ici
est
[…]
de
type
acGonnel
en
ce
qu’elle
considère
avant
tout
l’usager
et
l’apprenant
d’une
langue
comme
des
acteurs
sociaux
ayant
à
accomplir
des
tâches
(qui
ne
sont
pas
seulement
langagières)
dans
des
circonstances
et
un
environnement
donnés,
à
l’intérieur
d’un
domaine
d’acGon
parGculier
[…].
Il
y
a
«
tâche
»
dans
la
mesure
où
l’acGon
est
le
fait
d’un
(ou
de
plusieurs)
sujet(s)
qui
y
mobilise(nt)
stratégiquement
les
compétences
dont
il(s)
dispose(nt)
en
vue
de
parvenir
à
un
résultat
déterminé.
»
(CECRL,
p.
15)
6. 4-‐
«
Le
Cadre
européen
commun
de
référence
est
conçu
pour
que
soient
surmontées
les
difficultés
de
communicaGon
rencontrées
par
les
professionnels
des
langues
vivantes
et
qui
proviennent
de
la
différence
entre
les
systèmes
éducaGfs.
Le
Cadre
donne
des
ouGls
aux
administraGfs,
aux
concepteurs
de
programmes,
aux
enseignants,
à
leurs
formateurs,
aux
jurys
d’examens,
etc.,
pour
réfléchir
à
leur
praGque
habituelle
afin
de
situer
et
de
coordonner
leurs
efforts
et
de
garanGr
qu’ils
répondent
aux
besoins
réels
des
apprenants
dont
ils
ont
la
charge.
»
(CECRL,
p.
9)
7. 4-‐
En
fournissant
une
base
commune
à
des
descripGons
explicites
d’objecGfs,
de
contenus
et
de
méthodes,
le
Cadre
de
référence
améliorera
la
transparence
des
cours,
des
programmes
et
des
qualificaGons,
favorisant
ainsi
la
coopéraGon
internaGonale
dans
le
domaine
des
langues
vivantes.
Donner
des
critères
objecGfs
pour
décrire
la
compétence
langagière
facilitera
la
reconnaissance
mutuelle
des
qualificaGons
obtenues
dans
des
contextes
d’apprenGssage
divers
et,
en
conséquence,
ira
dans
le
sens
de
la
mobilité
en
Europe.
»
(
CECRL,
p.
9)
8. 5-‐
«
s’affirmer
de
manière
simple
mais
efficace
en
tant
qu’individu
dans
un
environnement
étranger,
en
ne
se
contentant
pas
de
“survivre”,
par
exemple,
en
accomplissant
des
formalités
liées
à
un
voyage,
mais
en
s’efforçant
de
communiquer
avec
ceux
qu’il
rencontre
en
voyant
en
eux,
non
pas
des
“guides”,
des
“commençants”
ou
des
“foncGonnaires”,
mais
aussi
des
êtres
humains
dont
[l’apprenant]
arrive
à
comprendre,
apprécier,
voire
partager
les
préoccupaGons
et
le
mode
de
vie.
»
Daniel
Coste,
Un
niveau-‐seuil.
Système
d’appren1ssage
des
langues
vivantes
par
les
adultes,
Strasbourg,
Conseil
de
la
coopéraGon
culturelle
du
Conseil
de
l’Europe,
1976.
9. 6-‐
«
Pourtant
on
nous
l’a
répété
dix
fois,
vingt
fois,
les
consignes
c’est
important
c’est
décisif.
On
écoute
l’inspecteur
l’inspectrice
la
conseillère
pédagogique
la
formatrice.
On
hoche
la
tête.
On
se
compose
un
air
bovin,
les
yeux
fixes
et
le
sourire
à
peine
dessiné
(pas
trop
dessiné
sinon
on
a
l’air
d’un
provocateur,
on
nous
l’a
fait
remarquer
à
la
dernière
réunion),
on
dit
d’accord.
»
10. 6-‐
«
On
apprend
qu’il
faut
appliquer
les
nouvelles
direcGves,
qu’il
faut
faire
du
noGonnel/foncGonnel,
c’est-‐à-‐dire
au
moins
huit
façons
différentes
d’exprimer
le
conseil
ou
l’obligaGon
ou
d’autres
noGons,
on
apprend
qu’il
y
en
a
marre
du
noGonnel/foncGonnel
et
que
maintenant
il
faut
faire
réfléchir
sur
la
langue,
ça
s’appelle
la
PRL,
la
praGque
raisonnée
de
la
langue,
parce
que
si
on
veut
que
les
élèves
reGennent
la
syntaxe
et
la
grammaire
il
faut
qu’ils
aient
eux-‐mêmes
deviné
les
règles
sans
quoi
ça
ne
marche
pas
mais
alors
pas
du
tout
du
tout
»
11. 6-‐
«
maintenant
il
faut
suivre
le
cadre
européen
des
langues
et
il
faut
surtout
qu’on
sache
si
l’élève
qu’on
a
en
face
de
nous
est
en
B1
à
l’écrit,
ou
en
B2
à
l’oral
ou,
malheur
pour
lui,
encore
en
A2
à
la
traîne,
mais
A2
en
terminale,
ah
non,
il
ne
faut
pas
exagérer
parce
qu’alors
ça
voudrait
dire
que
ça
ne
marche
pas
du
tout
du
tout,
et
puis
maintenant
il
faut
de
l’acGon
en
cours,
un
projet
acGonnel
de
fin
de
séquence
pour
que
l’élève
s’approprie
le
lexique
la
grammaire
et
le
reste
parce
qu’avant
il
ne
se
les
appropriait
pas
du
tout
du
tout
»
12. 6-‐
«
alors
il
faut
injecter
de
l’acGon
parce
qu’avant
ils
étaient
passifs
passifs
et
maintenant
ils
vont
être
acGfs
acGfs
en
imaginant
des
affiches
qu’on
pourrait
exposer
au
CDI,
des
posters
sur
tout,
les
Amish
aux
États-‐Unis,
contre
la
drogue,
on
se
mélange
un
peu,
on
s’excuse,
des
posters,
ah
d’accord,
mais
pas
seulement
des
posters,
hein,
l’acGonnel
il
est
partout
tout
le
temps,
on
joue
des
sketches,
on
écrit
des
dialogues
des
leBres
des
sujets
d’argumentaGon,
c’est
de
l’acGonnel.
»
Jean-‐Philippe
Blondel,
G229,
Buchet-‐Chastel,
2011,
p.
49-‐52.
13. 7-‐
«
La
maîtrise
des
langues
est
d’abord
le
produit
(pour
les
compétences
orales
ou
de
compréhension,
en
parGculier)
d’appren(ssages
individuels
et
autonomes
effectués
en
dehors
d’enseignements
organisés
par
une
ins(tu(on
éduca(ve
:
c’est
une
caractérisGque
humaine
que
de
pouvoir
s’approprier
des
variétés
linguisGques.
»
Guide
des
poli1ques
linguis1ques,
2007.
14. 8-‐
«
Pour
importante
qu’elle
soit,
la
correcGon
lexicale
ou
grammaGcale
risque
de
ne
pas
être
le
facteur
décisif
de
la
réussite
communicaGonnelle.
Il
en
va
de
même,
aussi
essenGelle
qu’elle
soit,
de
la
bonne
maîtrise
des
foncGons
langagières.
»
Guide
des
poli1ques
linguis1ques,
2007.
15. 9-‐
«
Le
plurilinguisme
et
l’éducaGon
plurilingue
n’ont
pas
pour
objet
l’enseignement
simultané
de
plusieurs
langues,
l’enseignement
fondé
sur
des
comparaisons
entre
langues
ou
l’enseignement
du
plus
grand
nombre
de
langues
possibles,
mais
le
développement
de
la
compétence
plurilingue
et
celui
de
son
éduca(on
interculturelle,
comme
forme
du
vivre
ensemble.
»
Guide
des
poli1ques
linguis1ques,
2007.
16.
Pablo
Picasso,
Le
déjeuner
sur
l’herbe,
1960.
18.
Édouard
Manet,
Le
déjeuner
sur
l’herbe,
1863.
20.
TiGen
ou
Giorgione,
Concert
Champêtre,
vers
1509.
22.
René
MagriBe,
Le
Balcon,
1950.
24.
Édouard
Manet,
Le
Balcon,
1868-‐69.
26.
Francisco
Goya,
Majas
en
el
balcon,
1808-‐14.
28.
Arènes
de
Nîmes
et
statue
de
Nimeno
II.
30.
QuarGer
de
La
Paillade,
Montpellier,
Hérault.
32.
QuarGer
«
AnGgone
»,
Montpellier,
Hérault.
36. 10-‐
«
Aujourd’hui,
même
si
chaque
automne
voit
la
paruGon
de
centaines
de
premiers
romans,
l’on
peut
avoir
le
senGment
d’une
indifférence
croissante
à
la
liBérature,
ou
même
—
réacGon
plus
intéressante,
car
plus
passionnée
—
d’une
haine
de
la
liBérature
considérée
comme
une
inGmidaGon
et
un
facteur
de
«
fracture
sociale
».
La
liBérature
n’est-‐ce
pas
la
langue
de
l’allusion
?
Pour
l’entendre,
il
faut
«
en
être
»,
comme
on
disait
chez
Mme
Verdurin.
L’allusion,
c’est
donc
l’exclusion.
»
Antoine
Compagnon,
«
La
liBérature,
pour
quoi
faire
?
»,
Leçon
inaugurale
au
Collège
de
France
prononcée
le
30
novembre
2006,
Paris,
Fayard,
2007.
37. 11-‐
«
[l’élève]
vit
un
nouveau
rapport
à
lui-‐
même,
en
parGculier
à
son
corps,
et
de
nouvelles
relaGons
avec
les
autres.
Les
acGvités
physiques
et
sporGves,
l’engagement
dans
la
créaGon
d’événements
culturels
favorisent
un
développement
harmonieux
de
ce
jeune,
dans
le
plaisir
de
la
praGque,
et
permeBent
la
construcGon
de
nouveaux
pouvoirs
d’agir
sur
soi,
sur
les
autres,
sur
le
monde.
»
Conseil
supérieur
des
programmes,
Projet
de
programme
pour
le
cycle
4,
avril
2015,
p.
3.
38. 12-‐
Conseil
supérieur
des
programmes,
Projet
de
programme
pour
le
cycle
4,
avril
2015,
p.
5.
39. Bibliographie
-‐ MarGne
Abdallah-‐Pretceille
et
Louis
Porcher,
Éduca1on
et
communica1on
interculturelle,
«
ÉducaGon
et
formaGon
»,
PUF,
1996,
2001.
-‐ Roland
Barthes,
«
Le
steack
et
les
frites
»,
Mythologies,
Seuil,
1957.
-‐ André
Bazin,
«
Pour
un
cinéma
impur.
Défense
de
l’adaptaGon
»,
Qu’est-‐
ce
que
le
cinéma
?,
«
SepGème
Art
»,
Cerf,
1985.
-‐ Jean-‐Philippe
Blondel,
G229,
Buchet-‐Chastel,
2011.
-‐ Jean
Caune,
«
La
médiaGon
culturelle
:
une
construcGon
du
lien
social
»,
Université
Grenoble
3,
texte
en
ligne
w3.u-‐grenoble3.fr/les_enjeux/2000/Caune/Caune.pdf.
-‐ Antoine
Compagnon,
«
La
liBérature,
pour
quoi
faire
?
»,
Leçon
inaugurale
au
Collège
de
France
prononcée
le
30
novembre
2006,
Fayard,
2007.
-‐ Daniel
Coste,
Un
niveau-‐seuil.
Système
d’appren1ssage
des
langues
vivantes
par
les
adultes,
Strasbourg,
Conseil
de
la
coopéraGon
culturelle
du
Conseil
de
l’Europe,
1976.
Voir
également
l’entreGen
en
ligne
:
hBp://cle.ens-‐lyon.fr/plurilangues/le-‐cadre-‐europeen-‐commun-‐de-‐
reference-‐pour-‐les-‐langues-‐34938.kjsp.
40. -‐ Daniel
Coste,
«
Le
Cadre
européen
commun
de
référence
pour
les
langues
:
contextualisaGon
et/ou
standardisaGon
?
»,
hBp://www.francparler-‐oif.org/pour-‐lenseignant/fiches-‐dautoformaGon/
1852-‐perspecGves.html.
-‐ Maddalena
De
Carlo,
L’interculturel,
«
DidacGque
des
langues
étrangères
»,
CLE
internaGonal,
1998.
-‐ Dominique
Groux,
«
CommunicaGon
interculturelle
et
quête
d’idenGté
dans
deux
romans
français
contemporains,
Un
aller
simple
de
D.
Van
Cauwelaert
et
La
Honte
d’A.
Ernaux
»,
Diagonales
de
la
communica1on
interculturelle,
sous
la
direcGon
de
MarGne
Abdallah-‐Pretceille
et
Louis
Porcher,
Anthropos,
1999.
-‐ Bruno
Maurer,
Enseignement
des
langues
et
construc1on
européenne.
Le
plurilinguisme,
nouvelle
idéologie
dominante,
ÉdiGon
des
Archives
contemporaines,
2011.
-‐ ChrisGan
Puren,
«
Les
implicaGons
de
la
perspecGve
de
l’agir
social
sur
la
gesGon
des
connaissance
en
classe
de
langue-‐culture
:
de
la
compétence
communicaGve
à
la
compétence
informaGonnelle
»,
hBp://www.chrisGanpuren.com/mes-‐travaux/2009c/.
41. -‐ ChrisGan
Puren,
«
PerspecGves
acGonnelles
sur
la
liBérature
dans
l’enseignement
scolaire
et
universitaire
des
langues-‐cultures
:
des
tâches
scolaires
sur
les
textes
aux
acGons
sociales
par
les
textes
»,
hBp://www.chrisGanpuren.com/mes-‐travaux/2012d/.
-‐ ChrisGan
Puren,
«
La
perspecGve
acGonnelle,
dernière
mode
officielle.
Avant
la
prochaine
?
»,
hBp://www.chrisGanpuren.com/mes-‐travaux/2013b/.