Qu’ils soient créateurs ou repreneurs, les Innovateurs qui figurent dans cet ouvrage ont été choisis spécifiquement par leur CCI parce qu’ils symbolisent cet esprit d’ouverture, propice aux découvertes et aux grandes avancées.
2. 1818
Guillaume Zanlorenzi
P-DG d’OCF devant
une vitrine de la marque.
Q
u’y a t-il dans une vitrine réfrigérée ? Un meuble en bois, sou-
vent sur mesure, un bloc de production de froid, du vitrage et
quelques tubes néon pour éclairer les produits… Ça, c’était
avant qu’OCF ne lance une série d’innovations qui ont fait date
dans le petit monde de la vitrine industrielle. En 2007, Guillaume
Zanlorenzi rachète l’entreprise vendéenne après 14 ans dans l’ha-
billement haut de gamme. « J’avais, explique t-il, l’expérience selon
laquelle un magasin bien agencé, bien éclairé, génère des ventes
supplémentaires. Cela vaut aussi pour une vitrine réfrigérée qui se
doit de mettre en valeur les produits et pas seulement les maintenir
au froid. »
Dès 2008, OCF lance des recherches sur les diodes électrolumines-
centes pour remplacer les tubes fluo qui chauffent et assèchent les
produits. La société vendéenne développe un ruban de LED avec
une entreprise partenaire. « Nos LED première génération don-
naient la puissance d’une moitié de tube fluo, se souvient le P-DG.
Aujourd’hui, une LED égale deux tubes. Mais il nous a aussi fallu
travailler sur les rendus lumineux. Les blancs étaient violents. Avec
l’aide d’un ingénieur spécialisé, nous sommes arrivés à produire
un ruban de LED que nous adaptons pour chaque typologie de pro-
duits. Pour un chocolatier, on va être sur un blanc chaud, relative-
ment faible ; pour des pâtisseries, un blanc chaud plus soutenu,
pour du poisson et de la viande, un blanc rosé… ».
Pour les artisans qui adoptent ces nouvelles vitrines, les résultats
ne se font pas attendre : entre 20 et 50 % de chiffre d’affaire sup-
plémentaire, avec des produits identiques, uniquement grâce à une
meilleure mise en valeur ! D’autant qu’entretemps, OCF a breveté
son plateau 3 en 1 qui a l’avantage de présenter une surface plane,
sans obstacle visuel, ni grille de récupération de froid disgracieuse.
Facile en apparence, mais la mise au point de ce plateau a nécessi-
té de revoir l’intégralité des flux d’air.
OCF booste les ventes
de ses clients
PAYS DE LOIRE
3. 19
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Igloo System, le froid du futur
De prime abord, c’est une vitrine OCF, avec
toutes les caractéristiques de la marque : élé-
gante, silencieuse, lumineuse, avec ses LED inté-
grées dans le vitrage. L’innovation, cette fois-ci
se cache sous le capot : un système de produc-
tion de froid sans gaz ni compresseur, autrement
dit totalement révolutionnaire. Mis au point par
l’entreprise alsacienne Cooltech Applications, qui
a déposé près de 200 brevets mondiaux, le MRS,
Magnetic Refrigeration System produit du froid
au moyen de matériaux magnétocaloriques sou-
mis à un champ magnétique de faible intensité.
Finis les compresseurs bruyants et qui tombent
en panne et surtout les gaz à effet de serre.
Le MRS de Cooltech permet d’économiser jusqu’à
50 % de consommation électrique, il dégage
moins de chaleur, produit un froid plus stable, et
avec un moteur qui tourne à 120 tours minute,
dure plus longtemps. A la pointe de l’innovation
dans le froid, OCF n’a pas tardé à réagir. La so-
ciété vendéenne a été la première à adopter ce
système révolutionnaire dans sa vitrine Igloo,
aussitôt récompensée d’un Trophée au salon
Europain 2014, décerné par les professionnels de
la boulangerie-pâtisserie française.
19
« Faire du froid c’est mécanique, résume le P-DG
d’OCF. Vous comprimez ou vous détendez un
gaz. Mais maintenir un coussin d’air à 2 °C dans
une vitrine ouverte, quand il fait 30 °C à l’exté-
rieur, c’est notre métier, notre vrai savoir faire.
Il n’y a pas de modèle mathématique, nous tes-
tons nos flux dans des chambres noires avec
un tout petit peu d’éclairage et des fumigènes,
comme en Formule 1… »
OCF est ainsi parvenu à obtenir la certification
européenne la plus élevée (fonctionnement dans
un air ambiant de 35 °C et 70 % d’hygrométrie),
en y adjoignant un système de désembuage dy-
namique. Parmi les autres innovations : une bru-
misation pour grands chocolatiers et pâtissiers,
avec des gouttelettes qui ne dépassent pas les
2 microns, de sorte qu’elles ne gèlent pas et ne
se déposent pas sur les produits en exposition.
Un an de travail et un nouveau brevet à la clé.
Le savoir faire d’OCF intéresse désormais les
restaurants et les hôtels de luxe qui apprécient
de pouvoir mettre en scène leurs pâtisseries et
même leurs bijoux et accessoires dans ces îlots
vitrines habillés de laiton, de cuir et de bois pré-
cieux… En jouant la carte du luxe et de l’innova-
tion, OCF est armée pour aller à l’export, nouvel
objectif stratégique des années à venir.
Activité : création et fabrication de mobiliers
réfrigérés et secs pour les artisans boulangers,
chocolatiers, bouchers, traiteurs…
Effectifs 2014 : 55salariés
dont 4 au bureau d’étude
C.A. 2013 : 6millions d’euros
Brevets :
éclairage LED (2008)
plateau 3 en 1 (2012)
pont de lumière (2013)
brumisation - hygro+ (2013)
www.ocf.fr
OCF
RD 960 Bis La Barbière - Sigournais
85110 Chantonnay
4. 20
Social Unit tisse
les réseaux
20
E
n février 2013, Social Unit annonce fièrement : « La
Ville de Clermont-Ferrand en pointe sur les réseaux so-
ciaux ! ». Cette visibilité, bien au-delà de ce que lais-
serait espérer son statut de 23e
ville de France en terme de
population, la met au 3e
rang des villes suivies sur Face-
book et au 9e
sur Twitter. Et si l’entreprise de conseil en
stratégie numérique s’en félicite, ce n’est pas seulement
parce qu’elle est installée dans la préfecture du Puy-de-
Dôme, mais surtout parce que c’est à elle que Clermont
doit cette popularité. Fondée en mai 2011 par Arnaud
Mazard, venu de l’univers du divertissement, Claire Faure,
spécialiste en droit des médias, et Thibaut Dabonneville,
informaticien et manageur, Social Unit a essaimé au-
jourd’hui à Lyon, Paris et Montpellier. « A notre proposi-
tion initiale de conseil, détaille Arnaud Mazard, nous avons
AUVERGNE
5. 21
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Une campagne électorale en
temps réel
« A l’heure des réseaux sociaux et d’une
communication de plus en plus connectée, lejdc.
fr s’associe à Social Unit pour vous proposer
un espace consacré à l’activité numérique des
candidats pendant toute la campagne. Vous
pourrez ainsi suivre leurs propos, découvrir leur
influence, mais aussi participer aux débats grâce
aux réseaux sociaux. Les candidats peuvent
également s’inscrire pour figurer sur cet espace
interactif. » Derrière cet annonce du Journal du
Centre, appartenant au groupe Centre-France,
se cache une première réalisée par Social Unit
à l’occasion des élections municipales de 2014.
Lancé deux mois avant l’échéance, le site
permettait aux électeurs et aux candidats de
se tenir informés et d’échanger. Pour le groupe
Centre-France, il avait l’avantage de déterminer
les points chauds sur un territoire par titre
de presse et d’orienter les rédactions vers la
demande du lectorat. Au printemps dernier, le
vote n’était pas encore électronique, mais la
campagne le devenait enfin !
greffé une offre technologique avec Social Unit Data,
puis la création de contenus avec Social Unit Content.
De la réflexion stratégique à la mise en place opération-
nelle, nos différentes entités permettent d’accompa-
gner nos clients dans tous leurs besoins numériques. »
Shopperly en est l’exemple parfait. Cette application
gratuite, développée par l’entreprise clermontoise,
alerte les consommateurs en temps réel sur offres
commerciales qui sont susceptibles de les intéresser,
en fonction du lieu où ils se trouvent et des préférences
21
Activité : conseil en stratégie numérique
Effectifs 2014 : 10salariés
C.A. 2013 :305 200euros
www.socialunit.fr
Social Unit SARL
19 cours Sablon
63000 Clermont-Ferrand
Arnaud Mazard
cofondateur de Social Unit,
est originaire de Clermont-Ferrand
et a choisi d’y revenir pour créer
sa société.
renseignées sur leur profil. Les informations émanent
de clients de Social Unit : centre commercial, chaîne
de magasins, association de commerçants en cœur de
ville... « Le principe est le même qu’avec les grands ac-
teurs de la vente sur Internet, explique Arnaud Mazard,
mais ici l’offre est physique et le consommateur va se
déplacer pour y avoir accès. » En mars 2014, Social
Unit faisait un bilan de l’application Shopperly dévelop-
pée pour le centre commercial Les Sept Chemins de
Vaulx-en-Velin (69) en juin 2013 : « Les chiffres parlent
d’eux-mêmes : plus de 500 téléchargements de l’ap-
plication effectués par des clients captifs sur 3 mois,
+ 20 % de trafic dans le centre, + 11 % de chiffre d’af-
faires en juillet 2013, + 19 % de chiffre d’affaires en
août 2013. »
Clermont-Ferrand
expérimente Dusk
avec succès
Les dirigeants de Social Unit, et en particulier Arnaud
Mazard, ancien responsable communication dans
l’industrie du spectacle, savent qu’une bonne partie
de la consommation dans une ville est culturelle et
hédoniste. Ils ont donc également développé Dusk, une
application vouée à l’univers du divertissement. Que
l’on réside dans une ville ou que l’on y séjourne pro-
visoirement, cet outil permet à ceux qui ont connec-
té leur smartphone et paramétré leurs préférences de
recevoir l’information sur l’ensemble des offres cultu-
relles, animations, salons et expositions, détaillés et
géolocalisés. Clermont-Ferrand expérimente le modèle
avec succès.
A côté de gros clients comme Coca-Cola Entreprise ou
la SNCF, Social Unit développe aussi des solutions pour
la communication des municipalités. Sans oublier d’ac-
compagner des PME, quand il ne s’agit pas de lancer
une application que l’entreprise rentabilise elle-même,
comme c’est le cas de Dusk. Une diversification qui
permet d’envisager l’avenir avec optimisme. « Notre
ambition, conclut Arnaud Mazard, est de pouvoir conti-
nuer à proposer de nouvelles solutions et créer de l’em-
ploi, bref, grandir encore dans la sérénité. »
6. WANTED
#INNOVATEURS
Partagez votre innovation ou saluez celles des autres sur Twitter via #innovateurs
Lançons le mouvement. Forte récompense envisagée.
ENTREPRENEUR(E)S QUI CASSENT LES CODES
2,5 MILLIONS D’ENTREPRENEURS
EN FRANCE