L'édition 2015 de l'étude de l'Apec sur l'attractivité et l'emploi cadre en région Languedoc-Roussillon.
L’emploi cadre en Languedoc-Roussillon apparaît fortement polarisé sur 1 seule des 18 zones d’emploi qui la composent. En effet, la zone d’emploi de Montpellier concentre 44 % des cadres du privé de la région. En ajoutant les zones d’emploi de Nîmes et de Perpignan, ce taux atteint presque 70 %. De surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité. Montpellier, en particulier, se caractérise par une forte spécificité dans les activités informatiques et la R&D. Leur dynamisme pourrait se renforcer avec le rapprochement de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. Le redécoupage territorial placera d’ailleurs la nouvelle région parmi les plus importants des 13 futurs
espaces régionaux. Le futur ensemble constitué se situera au 5e rang des 13 nouvelles régions en termes de nombre de cadres du privé. Il regroupera 7 % des cadres du privé de France métropolitaine.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Martinique, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Languedoc-Roussillon
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE EN
LANGUEDOC-ROUSSILLON–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
N°2015-26
JANVIER 2015 L’emploi cadre en Languedoc-Roussillon apparaît
fortement polarisé sur 1 seule des 18 zones d’emploi
qui la composent. En effet, la zone d’emploi de
Montpellier concentre 44 % des cadres du privé de
la région. En ajoutant les zones d’emploi de Nîmes
et de Perpignan, ce taux atteint presque 70 %. De
surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones
d’emploi renforcent leur attractivité. Montpellier,
en particulier, se caractérise par une forte spécifi-
cité dans les activités informatiques et la R&D. Leur
dynamisme pourrait se renforcer avec le rapproche-
ment de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées.
Le redécoupage territorial placera d’ailleurs la nou-
velle région parmi les plus importants des 13 futurs
espaces régionaux. Le futur ensemble constitué
se situera au 5e
rang des 13 nouvelles régions en
termes de nombre de cadres du privé. Il regroupera
7 % des cadres du privé de France métropolitaine.
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON2
–
DES DISPARITÉS SUR LE PLAN
DÉMOGRAPHIQUE
–
Avec 636 000 habitants, soit 24 % de la population
régionale, la zone d’emploi de Montpellier est la plus
peuplée du Languedoc-Roussillon. Elle l’est presque
deux fois plus que celles de Nîmes et de Perpignan qui
comptent respectivement 354 000 et 338 000 habi-
tants. Béziers et Narbonne comptent également plus
de 150 000 habitants. La partie languedocienne de la
zone d’emploi de Toulouse et les zones d’emploi de
Prades, Limoux et Ganges sont en revanche les moins
peuplées de la région (moins de 50 000 habitants
chacune).
Entre 2006 et 2011, toutes les zones d’emploi de la
région Languedoc-Roussillon ont vu leur nombre d’ha-
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
La région Languedoc-Roussillon comporte 18 zones
d’emploi. Deux d’entre elles sont transrégionales :
Avignon (la majeure partie de la zone d’emploi se
situe en Provence-Alpes-Côte d’Azur) et Toulouse (la
majeure partie de la zone d’emploi se situe en Midi-
Pyrénées). Les zones d’emploi sont définies par
l’Insee comme des « espaces à l’intérieur desquels
la plupart des actifs résident et travaillent et dans
lesquels les établissements peuvent trouver l’essen-
tiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les
emplois offerts ». Fondées sur le critère des dépla-
cements des actifs en emploi entre leur commune
de domicile et leur commune de travail, elles sont
définies de façon à ce que parmi les actifs résidant
dans la zone d’emploi, le plus grand nombre d’entre
eux travaillent également dans la zone. Chaque
zone d’emploi est ainsi constituée d’un ensemble
de communes entières et contiguës aboutissant à
un bassin d’emploi où la plupart des actifs résident
et travaillent1
. La France compte 322 zones d’em-
ploi, dont 304 en métropole.
bitants augmenter. Avec une croissance de 12 %, la
zone d’emploi de Clermont-l’Hérault - Lodève est celle
qui a gagné le plus d’habitants en proportion. Les
zones d’emploi d’Agde - Pézenas et Narbonne ont éga-
lement vu leur nombre d’habitants croître significati-
vement en l’espace de cinq ans (respectivement +8 %
et +7 %), tout comme les importantes zones d’emploi
que sont Montpellier et Perpignan (+6 % chacune).
Dans la région, 27 % des habitants ont plus de 60 ans
contre 23 % à l’échelle nationale. Cette part est par-
ticulièrement surreprésentée dans les zones d’emploi
de Céret (39 %), Limoux (34 %), Agde - Pézenas
(32 %), Béziers, Alès et Ganges (31 % chacune). La
région compte par ailleurs 34 % de jeunes de moins
de 30 ans, ce qui est inférieur aux 37 % affichés à
l’échelle nationale. Toutefois, cette part est surrepré-
sentée dans les zones d’emploi de Montpellier (40 %)
et de Nîmes (37 %).
Montpellier
Sète
Agde -
Pézenas
Béziers
Carcassonne
Toulouse (partie
languedocienne)
Narbonne
Perpignan
Céret
Prades
Limoux
Clermont-
L'Hérault -
Lodève
Ganges
Nîmes
Bagnols-
sur-Cèze
Alès
Lozère
Avignon (partie
languedocienne)
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
–Carte 1–
Carte des zones d’emploi du Languedoc-Roussillon
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON 3
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
–
MONTPELLIER CONCENTRE PRÈS DU TIERS
DES SALARIÉS DU PRIVÉ
–
Au 2e
trimestre 2014, on comptait dans la région Lan-
guedoc-Roussillon 568 000 salariés dans le secteur
privé (source Acoss). Les emplois sont concentrés prin-
cipalement sur la zone d’emploi de Montpellier, qui
regroupe à elle seule 32 % des salariés languedociens
(180 000). La deuxième zone d’emploi en termes de
nombre de salariés est celle de Nîmes (75 000), suivie
de Perpignan (71 000). À l’inverse, la partie languedo-
cienne de la zone d’emploi de Toulouse ainsi que les
zones d’emploi de Limoux, Ganges, Prades et Clermont-
l’Hérault - Lodève sont les moins importantes de la
région en termes de nombre de salariés puisqu’elles en
mobilisent moins de 10 000 chacune.
–
70 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS
DONT 25 % À MONTPELLIER
–
Dans la région Languedoc-Roussillon, 70 000 établis-
sements employeurs2
sont comptabilisés, dont 25 %
sont localisés dans la zone d’emploi de Montpellier.
87 % des établissements du Languedoc-Roussillon
comptent moins de 10 salariés contre 83 % en
moyenne métropolitaine. Ce poids dépasse les 90 %
dans plusieurs zones d’emploi de la région : Limoux,
Ganges, Céret et Prades. Aussi, les 147 établissements
de plus de 200 salariés (hors administration) recensés
dans la région se répartissent inégalement sur le terri-
toire. Les trois quarts d’entre eux sont concentrés dans
trois zones d’emploi : Montpellier (46 %), Nîmes
(14 %) et Perpignan (14 %). En revanche, les grands
établissements sont absents des zones d’emploi de
Limoux, Ganges, Lozère et Prades.
–
EN 5 ANS, LE NOMBRE D’EMPLOIS
SALARIÉS A PROGRESSÉ EN LANGUEDOC-
ROUSSILLON
–
Entre le 2e
trimestre 2009 et le 2e
trimestre 2014,
l’emploi salarié a progressé de 1,2 % en Languedoc-
Roussillon (tableau 1), contre une progression de
0,5 % à l’échelle nationale. Très dynamique, la zone
d’emploi de Montpellier comptabilise plus de 8 000
nouveaux emplois en 5 ans (soit une hausse de 4,7 %,
liée en partie à des projets d’aménagements urbains
et à une très forte dynamique démographique). Avec
une hausse de 6,6 % d’emplois salariés, la zone d’em-
ploi de Clermont-l’Hérault - Lodève témoigne aussi, à
son échelle, d’un certain dynamisme, même si le
nombre d’emplois créés est moins important (500
environ). Les zones d’emploi d’Agde - Pézenas, de Sète
et de Perpignan ont également enregistré une nette
progression du nombre d’emplois salariés en 5 ans
(supérieure à 1 %). Parallèlement, d’autres zones
d’emploi de la région font face à des destructions
d’emplois. Celles d’Alès, Carcassonne, Ganges, Prades,
Nîmes et Bagnols-sur-Cèze ont été les plus affectées,
avec des pertes oscillant entre 5,2 % pour Alès et
1,3 % pour Bagnols-sur-Cèze. Le recul des activités in-
dustrielles (plasturgie, fabrication d’équipements élec-
triques…) dans la région, ainsi que le recul des activités
liées à la construction et à l’immobilier, expliquent
notamment ces pertes d’emplois.
Au 2e
trimestre 2014, le taux de chômage de la région
Languedoc-Roussillon atteignait 13,8 % contre 9,7 %
à l’échelle nationale, ce qui la situe au 1er
rang des
régions métropolitaines les plus affectées par le chô-
mage. Ainsi, l’augmentation du volume de salariés
dans la région ne suffit pas à absorber la forte hausse
de la population active, liée notamment à la dyna-
mique démographique. Les taux de chômage les plus
élevés sont localisés à Agde - Pézenas (17,4 %, le plus
élevé de toutes les zones d’emploi de France métropo-
litaine), Alès (16,2 %), Sète (15,6 %), Céret et Nar-
bonne (15,5 % chacune). Montpellier, principale zone
d’emploi de la région, a un taux de chômage proche
de celui de la moyenne régionale (13,4 %), tandis que
la zone d’emploi de Lozère, qui concentre peu d’activi-
tés et d’emplois, affiche le taux de chômage le plus
faible de la région (5,7 %).
Nom de la zone d’emploi
Nombre
de salariés
du secteur privé
en 2014
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
Montpellier 180 176 4,7 % 13,4 %
Nîmes 74 652 -1,5 % 13,7 %
Perpignan 71 296 1,3 % 15,1 %
Béziers 42 629 0,9 % 14,9 %
Narbonne 29 777 -0,2 % 15,5 %
Languedoc-Roussillon 568 023 1,2 % 13,8 %
Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
–Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON4
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
Nom de la zone d’emploi
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d'emploi en
France
métropolitaine
Montpellier 33 200 44,0 % 14
Nîmes 9 500 12,7 % 53
Perpignan 7 700 10,2 % 66
Béziers 4 100 5,4 % 105
Narbonne 3 000 4,0 % 126
Bagnols-sur-Cèze 2 700 3,6% 136
Alès 2 500 3,3 % 144
Carcassonne 2 400 3,1 % 156
Sète 1 950 2,6 % 180
Avignon (partie
Languedoc-Roussillon)
1 600 2,1 % 31*
Lozère 1 200 1,7 % 219
Agde - Pézenas 1 100 1,5 % 232
Céret < 1000 < 1,5 % 250
Toulouse (partie
Languedoc-Roussillon)
< 1000 < 1,5 % 4**
Clermont-L’Hérault -
Lodève
< 1000 < 1,5 % 259
Limoux < 1000 < 1,5 % 282
Prades < 1000 < 1,5 % 286
Ganges < 1000 < 1,5 % 289
–Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
–
75 500 CADRES DU PRIVÉ DONT PRÈS
DE 45 % SUR LA ZONE D’EMPLOI DE
MONTPELLIER
–
Selon les estimations de l’Apec3
, 33 200 emplois de
cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi
de Montpellier soit 44 % des cadres régionaux. Si-
tuée au 14e
rang des 304 zones d’emploi métropoli-
taines pour le nombre de cadres derrière Rouen
(34 500 cadres) et devant Aix-en-Provence (29 200),
la zone d’emploi de Montpellier rassemble deux fois
plus de cadres que celles de Nîmes et Perpignan réu-
nies. Ensemble, ces trois zones regroupent les deux
tiers des cadres du privé de la région (tableau 2).
Les zones d’emploi de Céret, Toulouse (partie langue-
docienne), Clermont-l’Hérault - Lodève, Limoux,
Prades et Ganges se distinguent par leur faible vo-
lume de cadres du privé : moins de 1 000 chacune.
–
PLUS DE DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR PARMI
LES ACTIFS DE LA ZONE D’EMPLOI DE
MONTPELLIER
–
En Languedoc-Roussillon, les actifs travaillant dans
la région sont légèrement moins qualifiés qu’à
l’échelle nationale : 35 % possèdent un diplôme du
supérieur contre 36 % en moyenne nationale. Avec
45 % de diplômés du supérieur, la zone d’emploi de
Montpellier est celle qui enregistre le taux le plus
élevé sur ce plan. Dans les autres zones d’emploi de
la région, le taux d’actifs diplômés du supérieur est
inférieur à la moyenne nationale et oscille entre
26 % à Agde - Pézenas et 35 % à Nîmes. En outre,
la zone d’emploi de Montpellier dispose de plusieurs
établissements du supérieur. Ainsi, 70 000 étudiants
y sont recensés, soit 70 % des étudiants languedo-
ciens.
–
MONTPELLIER, ZONE D’EMPLOI ATTIRANT
LE PLUS D’ACTIFS QUALIFIÉS
–
Dans la région, la zone d’emploi de Montpellier est
celle qui attire, proportionnellement au nombre
d’emplois, le plus d’actifs qualifiés4
. Bagnols-sur-Cèze
bénéficie aussi d’une certaine attractivité sur ce plan.
En revanche, les zones d’emploi de Ganges et Lozère
s’avèrent les moins attractives pour les emplois qua-
lifiés.
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
(*) Le rang d’Avignon intègre le territoire de la zone d’emploi situé en Provence-Alpes-Côte d’Azur : 16 100
cadres au total sur la zone.
(**) Celui de Toulouse intègre la partie de la zone d’emploi située en Midi-Pyrénées : 99 700 cadres au total
sur la zone.
Source : Apec, 2014.
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON 5
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
PLUS DE 80 % DES SALARIÉS EN
LANGUEDOC-ROUSSILLON TRAVAILLENT
DANS LE SECTEUR TERTIAIRE
–
En Languedoc-Roussillon, 45 % des salariés tra-
vaillent dans le secteur tertiaire marchand, ce qui
dénote une légère sous-représentation de cette acti-
vité par rapport à l’échelle métropolitaine (ta-
bleau 3). Toutefois, le secteur tertiaire marchand
demeure le 1er
secteur d’activité de la région (comme
dans l’Hexagone), et est particulièrement représenté
dans les zones d’emploi de Montpellier (51 %) et
Narbonne (50 %). Deuxième secteur d’activité du
Languedoc-Roussillon, le secteur tertiaire non-mar-
chand rassemble 38 % des salariés régionaux. Il est
surreprésenté dans plusieurs zones d’emploi notam-
ment à Carcassonne (53 %) et Lozère (50 %), mais
aussi à Ganges (47 %), Prades (46 %) ou Limoux
(44 %). Cela s’explique par le poids de l’activité pré-
sentielle dans la région et par les activités adminis-
tratives de certaines villes au centre de ces zones
d’emploi. Par exemple, Carcassonne est la préfecture
de l’Aude, Mende celle de la Lozère. Par ailleurs, si au
niveau régional, seulement 8 % des salariés tra-
vaillent dans l’industrie, certaines zones d’emploi se
distinguent par une part de salariés non négligeable
dans le secteur industriel. Cette part atteint en effet
22 % à Bagnols-sur-Cèze et 20 % dans la partie lan-
guedocienne de la zone d’emploi d’Avignon. La partie
languedocienne d’Avignon, ainsi que la zone d’em-
ploi de Limoux, se caractérisent aussi par une sur
Agriculture Industrie Construction
Tertiaire
marchand5
Tertiaire
non-marchand6
Région
Languedoc-Roussillon
2 % 8 % 7 % 45 % 38 %
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Limoux, Avignon,
partie languedo-
cienne (5 %),
Bagnols-sur-Cèze
(22 %), Avignon,
partie languedocienne
(20 %),
Agde - Pézenas
(10 %).
Montpellier (51 %),
Narbonne (50 %).
Carcassonne (53 %),
Lozère (50 %).
France métropolitaine 1 % 14 % 6 % 47 % 32 %
France hors Île-de-France 1 % 15 % 7 % 43 % 34 %
Source:Insee(Estel)2011,traitementsApec.
–Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Languedoc-Roussillon par secteur d’activité
représentation de la part des salariés dans l’agricul-
ture : 5 %, contre 2 % au niveau régional et 1 % au
niveau national. Enfin, le secteur de la construction
mobilise 7 % des salariés régionaux, une part qui
atteint 10 % à Agde - Pézenas.
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
Principales zones d’emploi de la région, Montpellier,
Nîmes, Perpignan, Béziers et Narbonne, présentent
des spécificités fortes, au regard de la structure sec-
torielle régionale (tableau 4).
Avec un indice de spécificité7
de 2,5, la programma-
tion et le conseil aux activités informatiques
marquent la spécificité de la zone d’emploi de Mont-
pellier. Cette caractéristique sectorielle est à mettre
en lien avec l’implantation de nombreuses entre-
prises de services du numérique : IBM, Capgemini,
CGI, Amesys (groupe Bull) ou encore Acelys. Par ail-
leurs, la zone d’emploi montpelliéraine est également
spécialisée dans le domaine de la recherche et déve-
loppement scientifique avec un indice de 2,3. Cela
s’explique notamment par la présence de plusieurs
centres de R&D autant publics que privés dans des
domaines à forte valeur ajoutée, en particulier dans
la santé (Sanofi, Inserm…), les biotechnologies (Dei-
nove) ou l’agronomie et le développement internatio-
nal (Inra, IRD, Agropolis, Cirad…).
Les autres zones d’emploi de la région développent
également certaines spécificités. Avec un indice de
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON6
2,8, la fabrication de boissons constitue ainsi la prin-
cipale spécificité de la zone d’emploi de Nîmes. Cette
spécialisation est liée aux ressources viticoles du ter-
ritoire (AOC Costières de Nîmes) mais surtout à la
présence de l’usine Perrier (groupe Nestlé) à Vergèze
(un millier de salariés). Le commerce de gros apparaît
lui comme la spécificité première de la zone d’emploi
de Perpignan (indice de 1,4). Elle bénéficie d’un es-
pace d’échanges conséquent qui lui permet d’être
également spécialisée dans les activités d’entrepo-
sage et de services auxiliaires de transports (indice
de 1,3). En effet, elle accueille sur son territoire la
plateforme multimodale de Pyrénées-Méditerranée,
qui regroupe six importants sites logistiques des Pyré-
nées Orientales. Parmi ces sites, Saint-Charles Inter-
national, à Perpignan, constitue l’une des bases logis-
tiques les plus importantes d’Europe et le premier
centre d’éclatement de fruits et légumes. De leur
côté, les zones d’emploi de Béziers et Narbonne se
caractérisent par une spécificité dans la « culture et
production animale ». Dans ces zones d’emploi, la
viticulture est très représentée. C’est particulièrement
le cas à Narbonne, qui accueille sur son territoire Val
d’Orbieu-Uccoar, l’un des plus grands groupes coopé-
ratifs viticoles français.
D’un point de vue régional, deux secteurs d’activités
sont davantage représentés en Languedoc-Roussillon
qu’au niveau national : l’agriculture-viticulture et la
recherche-développement scientifique.
L’agriculture-viticulture (« culture et production ani-
male ») compte en proportion presque deux fois plus
de salariés en Languedoc-Roussillon qu’à l’échelle
nationale. La région bénéficie notamment d’un terri-
toire riche en ressources viticoles qui profite notam-
ment à l’économie des zones d’emploi de Nîmes, de
Béziers et de Narbonne, mais aussi d’un secteur
agroalimentaire bien développé avec la présence
notamment de Nestlé et Royal Canin (zone d’emploi
de Nîmes) ou de Cémoi (Perpignan).
La R&D scientifique constitue la deuxième spécificité
sectorielle régionale (indice de 1,7). Cette activité est
portée par l’implantation de centres de R&D, notam-
ment dans la santé et l’environnement, essentielle-
ment dans la zone d’emploi de Montpellier.
Zone d’emploi
Principaux domaines de spécificité
Indice
de spécificité
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
Montpellier 1 Programmation, conseil et autres activités
informatiques
2,5 1,9 %
2 Recherche-développement scientifique 2,3 2,7 %
Nîmes 1 Fabrication de boissons 2,8 1,3 %
2 Activités des organisations associatives 1,4 2,4 %
Perpignan 1 Commerce de gros, à l’exception des
automobiles et des motocycles
1,4 6,0 %
2 Entreposage et services auxiliaires
de transports
1,3 1,2 %
Béziers 1 Culture et production animale, chasse et
services annexes
1,4 2,1 %
2 Activités pour la santé humaine 1,3 10,2 %
Narbonne 1 Culture et production animale, chasse et
services annexes
1,9 3,0 %
2 Transports terrestres et transport par conduites 1,7 5,0 %
Région
Languedoc-
Roussillon
1 Culture et production animale, chasse et
services annexes
1,7 1,6 %
2 Recherche-développement scientifique 1,7 1,2 %
Source:Insee(Clap),TraitementsApec.
–Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les 5 zones d’emploi du Languedoc-Roussillon comptant le plus de salariés
La part des salariés dans la « programmation, conseil et autres activités informatiques » est 2,5 fois plus importante dans la zone d’emploi de Montpellier qu’à
l’échelle régionale.
La part des salariés dans la « culture et production animale, chasses et services annexes » est 1,7 fois plus importante en Languedoc-Roussillon qu’à l’échelle nationale.
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON 7
–PERSPECTIVES POUR LE LANGUEDOC-ROUSSILLON–
–
LE LANGUEDOC-ROUSSILLON À L’AUNE
DE LA RÉFORME TERRITORIALE
–
Le projet de loi relatif à la délimitation des régions, aux
élections régionales et départementales, et modifiant
le calendrier électoral a été adopté par l’Assemblée
nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er
janvier
2016, la France métropolitaine comptera 13 régions
au lieu de 22. Dans ce contexte, la région Languedoc-
Roussillon va fusionner avec Midi-Pyrénées. La future
région comptera alors 5,6 millions d’habitants, soit la
5e
région de France en termes de population. Elle re-
groupera aussi plus d’1,3 million d’emplois salariés,
dont 43 % en Languedoc-Roussillon. Le futur ensemble
régional rassemblera 205 000 cadres du privé, soit
7 % des cadres métropolitains, ce qui le positionnera
au 5e
rang des régions hexagonales devant la région
Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine (196 000
cadres) et derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur
(210 000 cadres).
Au sein de cette future région, la zone d’emploi de
Toulouse affirmerait une position de chef de file, en
rassemblant 25 % de la population régionale, 33 %
d’emplois salariés et 48 % des cadres. En termes de
nombre de cadres du privé, elle devancerait aussi net-
tement Montpellier, deuxième zone d’emploi de la
nouvelle région sur ce plan (avec 16 % des cadres ré-
gionaux).
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA RÉGION ?
–
Le redécoupage des régions françaises pourrait engen-
drer des synergies entre Languedoc-Roussillon et Midi-
Pyrénées, par exemple dans le domaine de la santé. Le
Languedoc-Roussillon accueille sur son territoire de
grands industriels du secteur tels que Sanofi, Horiba,
Thermo Fisher ou encore Bausch & Lomb dont certains
sont engagés dans le pôle de compétitivité transrégio-
nal Eurobiomed. La région souhaite développer son
tissu industriel et de recherche autour de thérapies
innovantes appliquées aux maladies chroniques et au
vieillissement. La région Midi-Pyrénées est également
très engagée dans ce domaine. Elle bénéficie de nom-
breuses infrastructures de recherche, d’industriels
(Pierre Fabre, Sanofi…) et d’un pôle de compétitivité
(Cancer-Bio-Santé).
Les collaborations pourraient également s’étendre
entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon autour de
la thématique de l’eau. En effet, le Languedoc-Rous-
sillon aspire à devenir une référence pour les solutions
intégrées (produits et services innovants) en matière
de gestion et de réutilisation de l’eau. C’est également
un axe stratégique important pour Midi-Pyrénées. Les
deux régions collaborent d’ailleurs au pôle de compé-
titivité EAU, situé à Montpellier.
Au-delà des synergies potentielles entre les deux ré-
gions, le Languedoc-Roussillon devrait se concentrer
sur le numérique. La région aspire à être une référence
en matière d’acquisition, de traitement et de visualisa-
tion de données sur des niches ciblées : objets intelli-
gents, nano-satellites, territoires intelligents (« smart
city »), médias numériques (animation 3D, effets spé-
ciaux...). Le Languedoc-Roussillon bénéficie de la pré-
sence de plusieurs entreprises de technologies de
pointe telles qu’IBM, Dell, Intel, Ubisoft ou encore
Alstom Grid qui œuvrent autour de ces projets à forte
valeur ajoutée. De surcroît, Montpellier fait partie des
métropoles françaises ayant reçu le label FrenchTech
valorisant les territoires promouvant le numérique.
En outre, la région Languedoc-Roussillon devrait pour-
suivre sa spécialisation dans les activités agricoles et
plus particulièrement la filière viticole. Elle ambitionne
d’être un fleuron de l’innovation pour une agriculture
durable et à être leader en bio-raffinerie du végétal
méditerranéen. Le Languedoc-Roussillon accueille
d’ailleurs sur son territoire le pôle de compétitivité
Qualiméditerranée, dédié aux solutions des enjeux de
l’alimentation de demain, et participe au pôle Terralia
(avec Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur).
D’autres domaines d’actions sont également priorisés
par la région pour accroître son positionnement éco-
nomique : la transition énergétique (en résonnance
notamment avec les activités des pôles de compétiti-
vité Trimatec et Derbi, respectivement dédiés au déve-
loppement de technologies propres au service de l’in-
dustrie et au développement des énergies
renouvelables) et le développement de l’économie du
littoral, dans une région tournée vers la Méditerranée
et marquée par une forte activité saisonnière et touris-
tique.