L'édition 2015 de l'étude de l'Apec sur l'attractivité et l'emploi cadre dans le région Centre.
L’emploi cadre dans le Centre apparaît fortement polarisé sur 2 des 21 zones d’emploi qui la composent.
Les zones d’emploi d’Orléans et de Tours concentrent en effet plus de la moitié des cadres du privé. Ce taux atteint 80 % en ajoutant les zones de Chartres, Blois, Bourges et Châteauroux. De surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité : les activités informatiques dans la zone d’emploi d’Orléans, la fabrication de produits électroniques dans celle de Tours, l’industrie chimique pour Chartres...
La réforme territoriale en cours pourrait influer sur le positionnement de la région. Le Centre, qui conserverait son périmètre, deviendrait ainsi l’avant-dernière région métropolitaine pour le nombre d’habitants et le nombre de
salariés. Sur le 13 futures régions de l’Hexagone, elle occuperait le 11e rang pour le nombre de cadres du privé, continuant de réunir 3,2 % des effectifs de cadres.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Guadeloupe, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre dans le Centre
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE
DANS LE CENTRE–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
N°2015-08
JANVIER 2015 L’emploi cadre dans le Centre apparaît fortement
polarisé sur 2 des 21 zones d’emploi qui la composent.
Les zones d’emploi d’Orléans et de Tours concentrent
en effet plus de la moitié des cadres du privé. Ce
taux atteint 80 % en ajoutant les zones de Chartres,
Blois, Bourges et Châteauroux. De surcroît, les
spécificités sectorielles de ces zones d’emploi ren-
forcent leur attractivité : les activités informatiques
dans la zone d’emploi d’Orléans, la fabrication de
produits électroniques dans celle de Tours, l’indus-
trie chimique pour Chartres... La réforme territoriale
en cours pourrait influer sur le positionnement de
la région. Le Centre, qui conserverait son périmètre,
deviendrait ainsi l’avant-dernière région métropo-
litaine pour le nombre d’habitants et le nombre de
salariés. Sur les 13 futures régions de l’Hexagone,
elle occuperait le 11e
rang pour le nombre de cadres
du privé, continuant de réunir 3,2 % des effectifs de
cadres.
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE DANS LE CENTRE2
–
DE FORTES DIFFÉRENCES SUR LE PLAN
DÉMOGRAPHIQUE
–
Avec 531 000 habitants, la zone d’emploi de Tours
est la plus peuplée de la région (21 % de la popula-
tion régionale). Elle devance de peu celle d’Orléans
(476 000 habitants, 19 % de la population régio-
nale) et beaucoup plus largement celle de Chartres
(3e
zone d’emploi de la région avec 246 000 habi-
tants). Les petites zones d’emploi de Nogent-le-Rotrou
au Nord, d’Issoudun au Sud, de Le Blanc et de Loches
côté Sud-Ouest sont les moins peuplées (moins de
25 000 habitants chacune).
En termes de dynamisme démographique, les zones
d’emploi de Chartres, Loches et Pithiviers sont celles
qui ont gagné le plus d’habitants en proportion entre
2006 et 2011 (+4 %), tandis que celles de Saint-
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
La région Centre comporte 21 zones d’emploi, dont
l’une s’étend sur la Basse-Normandie (Nogent-le-
Rotrou) et l’autre sur la Bourgogne (Cosne-Cla-
mecy). Les zones d’emploi sont définies par l’Insee
comme des « espaces à l’intérieur desquels la plu-
part des actifs résident et travaillent et dans les-
quels les établissements peuvent trouver l’essentiel
de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les
emplois offerts ». Fondées sur le critère des dépla-
cements des actifs en emploi entre leur commune
de domicile et leur commune de travail, elles sont
définies de façon à ce que parmi les actifs résidant
dans la zone d’emploi, le plus grand nombre d’entre
eux travaillent également dans la zone. Chaque
zone d’emploi est ainsi constituée d’un ensemble
de communes entières et contiguës aboutissant à
un bassin d’emploi où la plupart des actifs résident
et travaillent1
. La France compte 322 zones d’em-
ploi, dont 304 en métropole.
Amand-Montrond et d’Issoudun sont celles qui en ont
perdu le plus (-3 %). Par ailleurs, si la région Centre
se caractérise actuellement par une proportion d’ha-
bitants âgés de plus de 60 ans plus élevée qu’à
l’échelle hexagonale (26 % contre 23 %), cette part
atteint 35 % à Saint-Amand-Montrond et Le Blanc.
La part de jeunes de moins de 30 ans est de 35 %
en région Centre. Mais elle dépasse les 37 % affichés
à l’échelle métropolitaine dans deux zones d’emploi :
Dreux et Orléans.
–
TOURS ET ORLÉANS CONCENTRENT 45 %
DES SALARIÉS DU PRIVÉ
–
Au 2e
trimestre 2014, on compte dans la région
Centre 627 000 salariés dans le secteur privé (source
Acoss). Les emplois sont concentrés sur deux zones
Dreux
Chartres
Vendôme
Châteaudun
Tours
Chinon
Orléans
Blois
Montargis
Pithiviers
Bourges
Romorantin-
Lanthenay Vierzon
Gien
Loches
Le Blanc Châteauroux
Issoudun
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
Nogent-le-Rotrou
Cosne - Clamecy
Saint-Amand-Montrond
–Carte 1–
Carte des zones d’emploi du Centre
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE DANS LE CENTRE 3
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
d’emploi en particulier : Tours (près de 143 000 sala-
riés) et Orléans (139 000 salariés environ). Les zones
d’emploi de Tours et d’Orléans rassemblent ainsi à
elles deux 45 % des salariés de la région, devançant
de loin celles de Bourges (44 000, 7 %), Blois
(47 000, 8 %) ou Chartres (59 000, 9 %). À l’inverse,
les zones d’emploi de Loches, Le Blanc et Cosne - Cla-
mecy sont les moins importantes de la région en
termes de nombre de salariés.
–
59 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS
DONT 21 % À TOURS ET 18 % À ORLÉANS
–
Dans le Centre, quatre établissements employeurs2
sur dix sont situés dans la zone d’emploi d’Orléans
ou celle de Tours. 83 % des établissements du Centre
comptent moins de 10 salariés (en conformité avec
la moyenne métropolitaine). Les 275 établissements
de plus de 200 salariés (hors administration) recen-
sés dans le Centre se répartissent inégalement sur le
territoire. La zone d’emploi d’Orléans en concentre
28 %, celle de Tours 20 %. Ces deux zones d’emploi
devancent de très loin celles de Chartres, de Blois et
de Bourges, chacune d’elles en rassemblant 8 %.
Plusieurs zones d’emploi ne comptent pratiquement
aucun grand établissement : Le Blanc, Saint-Amand-
Montrond, Loches et les parties régionales de Cosne -
Clamecy et Nogent-Le-Rotrou.
–
EN 5 ANS, LE NOMBRE D’EMPLOIS
SALARIÉS A RECULÉ DANS LE CENTRE
–
Entre le 2e
trimestre 2009 et le 2e
trimestre 2014,
l’emploi salarié a reculé de 2,2 % dans le Centre
(tableau 1), contre une progression de 0,5 % à
l’échelle nationale. Pourtant, deux zones d’emploi
semblent avoir mieux résisté que les autres. Il s’agit
de Chinon d’abord où 800 emplois ont été créés sur
5 ans, ce qui représente à l’échelle de ce territoire une
hausse de 9,4 %. La présence sur la zone de la cen-
trale nucléaire d’Avoine explique en partie ce dyna-
misme. Avec 3,1 % d’emplois salariés en plus (soit
600 nouveaux emplois), Dreux figure au 2e
rang des
zones d’emploi régionales ayant connu en proportion
la plus forte augmentation d’emplois salariés au
cours des 5 dernières années. Toutes les autres zones
d’emploi de la région ont connu, sur la même pé-
riode, soit une stabilité relative des emplois salariés
(Châteaudun, Tours, Loches, Le Blanc), soit des des-
tructions d’emploi. Ces dernières ont été plus ou
moins marquées selon les territoires, avec des pertes
oscillant entre -1,3 % (Orléans, Chartres) et -8,1 %
(Pithiviers). Les zones d’emploi de Saint-Amand-Mon-
trond, de Bourges et de Vierzon ont elles aussi connu
d’importantes pertes d’emploi (-7 % au minimum).
L’industrie du bois, la plasturgie ou encore la métal-
lurgie font partie, à l’échelle régionale, des secteurs
les plus impactés par la crise.
Entre le 2e
trimestre 2013 et le 2e
trimestre 2014, le
taux de chômage dans la région a baissé de 0,2 point
pour atteindre 9,3 %, situant le Centre au 11e
rang
des régions métropolitaines les plus touchées par le
chômage. Les situations sont toutefois très diffé-
rentes d’un territoire à l’autre. Le Blanc et Chinon
sont les deux zones d’emploi où le taux de chômage
est le plus bas (respectivement 7,7 % et 8,1 %),
Montargis et Vierzon celles où il est le plus haut (soit
12,7 % et 12,9 %). Dreux affiche aussi un taux de
chômage conséquent (12,2 %) et ce malgré un
nombre d’emplois en hausse. Ici, les créations d’em-
ploi ne suffisent pas à couvrir les besoins d’une popu-
lation particulièrement jeune et peu diplômée. Enfin,
dans les 6 principales zones d’emploi du Centre, le
taux de chômage se situe en dessous de la moyenne
régionale, sauf à Châteauroux où il l’égale.
Nom de la zone d’emploi
Nombre
de salariés
du secteur privé
en 2014
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
Tours 142 542 -0,2 % 8,9 %
Orléans 139 056 -1,3 % 8,5 %
Chartres 58 950 -1,3 % 8,4 %
Blois 47 360 -2,4 % 8,5 %
Bourges 43 873 -7,4 % 9,2 %
Châteauroux 39 826 -5,3 % 9,3 %
Centre 627 094 -2,2 % 9,3 %
Sources : Données Acoss au 2e
trimestre 2009 et au 2e
trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
–Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE DANS LE CENTRE4
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
Nom de la zone d’emploi
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d'emploi en
France
métropolitaine
Orléans 24 500 26,5 % 19
Tours 23 600 25,5 % 20
Chartres 8 700 9,4 % 58
Blois 6 900 7,5 % 74
Bourges 6 400 6,9 % 80
Châteauroux 4 200 4,6 % 101
Montargis 2 800 3,0 % 132
Dreux 2 700 2,9 % 140
Gien 2 700 2,9 % 142
Vendôme 1 800 1,9 % 189
Pithiviers 1 400 1,6 % 211
Chinon 1 300 1,4 % 218
Vierzon 1 000 1,1 % 244
Romorantin-Lanthenay 900 1,0 % 253
Châteaudun < 900 < 1 % 268
Issoudun < 900 < 1 % 274
Nogent-Le-Rotrou (partie
Centre)
< 900 < 1 % 240*
Saint-Amand-Montrond < 900 < 1 % 291
Loches < 900 < 1 % 294
Le Blanc < 900 < 1 % 301
Cosne-Clamecy (partie
Centre)
< 900 < 1 % 220**
–Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
–
92 400 CADRES DU PRIVÉ DONT LA MOITIÉ
SUR LES ZONES D’EMPLOI D’ORLÉANS ET
DE TOURS RÉUNIES
–
Selon les estimations de l’Apec3
, 24 500 emplois de
cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi
d’Orléans, et presque autant dans celle de Tours. À
elles deux, ces deux zones d’emploi (qui se situent
aux 19e
et 20e
rangs des 304 zones d’emploi métro-
politaines pour le nombre de cadres) rassemblent
plus de la moitié des cadres du privé travaillant dans
la région (92 400). Viennent ensuite les zones d’em-
ploi de Chartres, de Blois, de Bourges et de Château-
roux. Elles réunissent au total 26 200 cadres, soit
28 % des cadres régionaux. Au global, 80 % de
l’emploi cadre régional est ainsi concentré sur unique-
ment 6 des 21 zones d’emploi de la région (ta-
bleau 2). De leur côté, quatre zones d’emplois, beau-
coup plus rurales, se démarquent par un volume de
cadres éminemment faible. Il s’agit de Saint-Amand-
Montrond, Loches, Le Blanc, et Cosne - Clamecy.
–
PLUS DE DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR
PARMI LES ACTIFS DES ZONES D’EMPLOI
D’ORLÉANS ET DE TOURS
–
Les actifs travaillant dans la région Centre sont glo-
balement moins qualifiés qu’à l’échelle nationale
(30 % possèdent un diplôme du supérieur contre
36 % en moyenne en France). Pour autant, cette pro-
portion augmente de manière significative dans les
deux zones d’emploi comptant le plus de cadres. Les
zones d’emploi d’Orléans et de Tours, qui concentrent
plusieurs établissements du supérieur, comptabilisent
chacune 35 % de diplômés parmi leurs actifs. On y
recense par ailleurs respectivement 15 000 et 30 000
étudiants (soit 27 % et 53 % des effectifs régionaux).
–
ORLÉANS, ZONE D’EMPLOI ATTIRANT LE
PLUS D’ACTIFS QUALIFIÉS
–
De toutes les zones d’emploi de la région Centre,
Orléans est celle qui attire, proportionnellement au
nombre d’emplois, le plus d’actifs qualifiés. Les zones
d’emplois de Gien, Issoudun, Tours et Chinon, par-
viennent également à attirer des actifs qualifiés4
. Les
zones les moins attractives sur ce plan sont Saint-
Amand-Montrond, Le Blanc et Châteaudun.
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
(*) Le rang de Nogent-Le-Rotrou intègre le territoire de la zone d’emploi situé en Basse-Normandie : 1 100 cadres
au total sur la zone. (**) Celui de Cosne-Clamecy intègre la partie de la zone d’emploi située en Bourgogne : 1 200
cadres au total sur la zone.
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE DANS LE CENTRE 5
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
LA GRANDE MAJORITÉ DES SALARIÉS DE
LA RÉGION CENTRE TRAVAILLE DANS LE
SECTEUR TERTIAIRE
–
Dans le Centre, 42 % des salariés travaillent dans le
secteur tertiaire marchand, ce qui dénote une sous-
représentation de cette activité par rapport à l’échelle
métropolitaine (tableau 3). Elle reste cependant le
1er
secteur d’activité de la région (comme dans
l’Hexagone), suivie par le tertiaire non-marchand (qui
réunit 33 % des effectifs salariés régionaux). La pré-
pondérance du tertiaire marchand se vérifie dans
quasiment toutes les zones d’emploi à l’exception,
d’une part, de Saint-Amand-Montrond, Châteaudun
et Le Blanc où la sphère non-marchande prédomine
de peu et, d’autre part, de Gien qui se distingue par
le poids de son secteur industriel. Les activités indus-
trielles rassemblent 17 % des effectifs salariés de la
région. Fort représentées à Gien, elles sont aussi bien
présentes à Issoudun et Pithiviers. Ces trois zones
d’emploi, où trois salariés sur dix travaillent dans
l’industrie, sont donc les plus industrialisées de la
région, à l’inverse de Cosne - Clamecy et Le Blanc où
cette activité ne rassemble que 10 % des salariés
locaux. La faible représentation des salariés tra-
vaillant dans le domaine industriel sur la zone d’em-
ploi de Cosne - Clamecy, associée à la sous-représen-
tation des salariés relevant du secteur marchand sur
ce même territoire (28 %), s’explique par sa forte
dominante agricole. En effet, sur cette zone d’emploi,
25 % des salariés travaillent dans le secteur agricole.
Agriculture Industrie Construction
Tertiaire
marchand5
Tertiaire
non-marchand6
Région Centre 1 % 17 % 7 % 42 % 33 %
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Cosne - Clamecy
(25 %).
Chinon (5 %)
Gien (35 %).
Issoudun (34 %)
Cosne - Clamecy
(10 %).
Montargis,
Le Blanc (9 %)
Orléans (46 %).
Tours, Blois (45 %)
Le Blanc (43 %).
Bourges (38 %)
France métropolitaine 1 % 14 % 6 % 47 % 32 %
France hors Île-de-France 1 % 15 % 7 % 43 % 34 %
Source:Insee(Estel)2011,traitementsApec.
–Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Centre par secteur d’activité
Enfin, la part des salariés de la construction connaît
elle aussi quelques écarts d’une zone d’emploi à
l’autre. Elle passe de 4 % à Issoudun à 10 % pour la
zone d’emploi de Cosne - Clamecy.
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
Six zones d’emploi représentent 75 % de l’emploi
salarié régional du secteur privé : Orléans, Tours,
Chartres, Blois, Bourges et Châteauroux. En termes
d’activités, toutes présentent des spécificités fortes,
au regard de la structure sectorielle régionale (ta-
bleau 4).
La programmation et le conseil aux activités informa-
tiques ressort comme étant la spécificité première
d’Orléans (avec un indice de spécificité7
de 2,9), ce
qui est à mettre en lien avec la présence sur ce terri-
toire d’entreprises telles que Sopra (groupe dédié aux
conseils, services technologiques, et l’édition de logi-
ciels), IBM ou Atos. De son côté, Tours se démarque
dans le domaine de la fabrication de produits infor-
matiques électroniques et optiques (indice de 1,8).
STMicroelectronics compte parmi les grands acteurs
de ce domaine qui sont implantés sur la zone touran-
gelle. De son côté, la zone d’emploi de Chartres met
en évidence une forte spécialisation dans l’industrie
chimique (indice de 2,9), tandis que pour les zones
d’emploi de Blois et de Bourges, ce sont respective-
ment les services d’information et la fabrication de
matériels de transport autres qu’automobiles qui
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE DANS LE CENTRE6
sont caractéristiques de l’emploi salarié (avec des
indices respectifs de 4,2 et de 6,1). À Châteauroux,
la métallurgie est surreprésentée (indice de 6,1).
D’autres activités sont surreprésentées dans des
zones d’emploi de plus petite importance par rapport
au tissu régional. Gien, Vendôme et Montargis pos-
sèdent ainsi des dominantes sectorielles fortes, à
savoir respectivement la production et distribution
d’électricité ou de gaz (indice de 8), ou l’industrie
automobile (indice de 3,5 pour Montargis, et de 5,3
pour Vendôme). Tous ces éléments attestent l’impor-
tante hétérogénéité du tissu sectoriel régional.
Du point de vue régional, deux industries sont parti-
culièrement bien représentées dans le Centre : l’indus-
trie pharmaceutique, qui compte en proportion trois
fois plus de salariés en proportion qu’à l’échelle na-
tionale, et la plasturgie.
La première de ces activités est particulièrement asso-
ciée à la zone d’emploi de Dreux. C’est là que sont
notamment implantées Beaufour Ipsen Industrie ou
Norgine Pharma. La zone d’emploi de Chartres, siège
du cluster Polepharma est un autre territoire régional
où se développe spécifiquement cette activité. Quant
aux zones d’emploi de Vierzon, Châteaudun, Montar-
gis, elles s’avèrent particulièrement emblématiques
pour ce qui concerne la confection de produits en
caoutchouc et plastique. Hutchinson, entre autres, y
possède des implantations.
Zone d’emploi
Principaux domaines de spécificité
Indice
de spécificité
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
Orléans 1 Programmation, conseil et autres activités
informatiques
2,9 1,6 %
2 Recherche-développement scientifique 2,2 1,3 %
Tours 1 Fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques
1,8 1,3 %
2 Transports terrestres et transports par
conduites
1,3 4,5 %
Chartres 1 Industrie chimique 2,9 2,4 %
2 Fabrication d'équipements électriques 2,3 2,1 %
Blois 1 Services d'information 4,8 1,2 %
2 Industrie automobile 3,9 2,8 %
Bourges 1 Fabrication d'autres matériels de transport 4,2 2,8 %
2 Télécommunications 2,5 1,3 %
Châteauroux 1 Métallurgie 6,1 2,2 %
Autres industries manufacturières 2,9 1,0 %
Région Centre 1 Industrie pharmaceutique 2,9 1,0 %
2 Fabrication de produits en caoutchouc
et en plastiques
2,1 1,7 %
Source:Insee(Clap),TraitementsApec.
–Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les 6 zones d’emploi du Centre comptant le plus de salariés
La part des salariés dans la « programmation, conseil et autres activités informatiques » est 2,9 fois plus importante
dans la zone d’emploi d’Orléans qu’à l’échelle régionale.
La part des salariés dans « l’industrie pharmaceutique » est 2,9 fois plus importante dans la région Centre qu’à l’échelle
nationale.
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE DANS LE CENTRE 7
–PERSPECTIVES POUR LE CENTRE–
–
LE CENTRE À L’AUNE DE LA RÉFORME
TERRITORIALE
–
Le projet de loi relatif à la délimitation des régions,
aux élections régionales et départementales, et modi-
fiant le calendrier électoral a été adopté par l’Assem-
blée nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er
janvier 2016, la France métropolitaine comptera 13
régions au lieu de 22. Dans un contexte global en
mutation, le périmètre de la région Centre demeure
toutefois inchangé. Pour autant, les fusions régio-
nales envisagées de part et d’autre du territoire hexa-
gonal vont jouer sur son positionnement, tant au
niveau démographique qu’économique. Avec ses 2,6
millions d’habitants, le Centre deviendra ainsi l’une
des régions de France les moins peuplées. Seule la
Corse comptera moins d’habitants. Elle se situera
également en bas de classement des régions métro-
politaines pour le nombre de salariés (627 000 envi-
ron, soit le 12e
rang derrière la région Bourgogne/
Franche-Comté, mais devant la Corse). Avec ses
92 400 cadres du privé, la région Centre rassemblera
3,2 % des effectifs cadres en France, soit un peu plus
que la Bourgogne/Franche-Comté (87 900 cadres,
3 %) mais légèrement moins que la Bretagne
(101 000 cadres, 3,5 %).
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA RÉGION ?
–
En matière de recherche et d’axes d’investissement
pour le futur, le Centre devrait continuer de dévelop-
per son expertise dans le secteur pharmaceutique.
Grande région productrice de médicaments et de
cosmétiques, le Centre accueille le siège du pôle de
compétitivité Cosmetic Valley. Sur ce domaine d’acti-
vité, elle devrait poursuivre ses collaborations avec
l’Île-de-France mais aussi avec la nouvelle région fu-
sionnée de Normandie, toutes deux hébergeant des
établissements d’entreprises membres du pôle Cos-
metic Valley mais aussi du cluster Polepharma. Dans
le Centre, le champ plus spécifique des biotechnolo-
gies appliquées au domaine de la santé et à la cos-
métique pourrait par ailleurs être amené à se déve-
lopper.
Le Centre devrait aussi continuer de développer des
partenariats interrégionaux, par exemple, autour de
la problématique des systèmes de stockage pour
l’énergie. La région accueille en effet le siège du pôle
de compétitivité S2E2 (basé à Tours), pôle qui réunit
des établissements localisés dans le Centre mais
aussi dans les régions Pays de la Loire, Île-de-France,
Limousin et Poitou-Charentes.
En complément, le Centre devrait continuer de se
positionner comme un acteur majeur dans le do-
maine de la plasturgie et des matériaux avancés.
C’est sur ce champ en effet qu’elle accueille le siège
d’Élastopole, pôle de compétitivité transverse aux
régions Pays de la Loire, Île-de-France, Auvergne.
Au-delà de ces synergies interrégionales, la région
Centre devrait également continuer de renforcer son
expertise propre en matière d’ingénierie et métrolo-
gie environnementales. Sont ici visés « l’ensemble des
outils et services consacrés à la restauration et à la
réhabilitation des milieux, en particulier aquatiques,
notamment par le développement de solutions éco-
logiques d’assainissements et d’épuration » (Aritt
Centre, 2013). Le pôle de compétitivité DREAM Eau
et milieux ainsi que le centre de recherche BRGM
(Bureau de recherches géologiques et minières), tous
deux situés à Orléans, constituent deux éléments
moteurs pour cet axe considéré comme stratégique
par la région.