2. 00’s
Achèvement de
l’hypermodernisme
(extrait)
ByTOASTED
3. Introduction
Le XXIème s. s’est ouvert sur une décennie
remplie de
promesses, d’attentes, d’aspirations
nouvelles, où les valeurs humaines devaient
être enfin exaltées.
Les blessures du passé, si
nombreuses, semblaient pansées et l’on
s’autorisait enfin à croire en un siècle serein.
4. Introduction
Mais cet optimisme sera de courte durée
– Il semble que l’hypermodernisme, épistémè
influençant depuis une vingtaine d’années les
relations et comportements sociaux occidentaux,
ait révélé ses paradoxes pernicieux dans les
années 2000’s…
– … et ne paraît plus s’imposer comme un modèle
référent d’accession au bonheur collectif.
5. Introduction
Le récent passage aux 10’s est une occasion
d’analyser l’influence de l’hypermodernisme
sur la décennie précédente et d’esquisser les
contours épistémiques de la suivante
8. Une évolution épistémique
Un épistémè qui s’inscrit dans une
construction historique:
Renaissance Modernisme Postmodernisme Hypermodernisme
Lumières Seconde guerre 80’s
mondiale
10. Tout commence avec la renaissance
Marque le passage de l’époque médiévale à
l’époque moderne…
… On assiste alors à la naissance d’un
monde désenchanté, libre, où l’Homme
reconquiert son universalité en
s’affranchissant des structures socialisantes
traditionnelles (l’église, le pouvoir royal &
aristocratique…)
11. Lumières & modernisme
Si l’idéologie « moderniste » s’est
amorcée au cours de la renaissance,
elle connaitra son apogée sous
l’influence des Lumières au
XVIIIème s. qui croyaient en la force
libératrice et pacificatrice de la
« Raison »
L’accomplissement de cette pensée
se trouvera dans la révolution
française de 1789
13. Une autonomie relative
Mais le contrat social moderniste n’affranchit
pas réellement l’humain.
Ce dernier reste soumis à une nouvelle forme
de pouvoir, où seuls les valeurs et moyens de
diffusion de cette domination évoluent.
14. Un transfert de domination et des
valeurs qui l’accompagne
Pouvoir Divin et Aristocratique Pouvoir Étatique et Sociétale
Coercition Communication
Autorité Contrat social
Violence Pacification des mœurs
Tradition Innovation
Asservissement Liberté
Ascétisme Jouissance
Mysticisme Désenchantement
16. La Postmodernité
Initiée à la fin du XIXème s. avec la seconde
révolution industrielle et l’augmentation
exponentielle de la productivité…
… elle influencera socialement les populations
occidentales au lendemain de la seconde guerre
mondiale
Cette évolution épistémique se caractérise par 3 faits
majeurs
17. 1 Dissolution de la « Raison » comme référent
à la transcendance des sociétés occidentales
Pierre angulaire de la réflexion des Lumières, la
«Raison» s’essouffle sous l’ère postmoderne
RAISON
Une forme nouvelle de concurrence entre individus
se créer…
… et les actions humaines se réduisent à des
comportements adaptatifs
– Calcul marginal Gains / Pertes – Gagnants / Perdants
18. Cet essoufflement de la raison et l’émergence
d’un individu devenu rationnel et calculateur
marquera la fin des grandes idéologies qui
avaient jusqu’ici fédéré les populations dans
une recherche collective de liberté et de bien
être.
19. 2 Métas récits et idéologies ne
mobilisent plus…
Les différents évènements (guerres,
régimes totalitaires…) qui ont jalonné
la première moitié du XXème s. ont
fortement contribué aux
désenchantement des populations
occidentales vis à vis des grandes
idéologies ou utopies professées à la
fin du XIXème s.
…l’identité humaine se fragmente et
se complexifie.
20. Ce besoin de construction de soi en tant
qu’entité individuelle et les nouvelles quêtes
de bonheur personnel vont s’épanouir au sein
de la naissante logique de consommation.
21. 3 Logique de la mode et consommation
pénètrent le tissu social
Le culte de la consommation et de la
nouveauté se sont substitués aux grandes
idéologies.
On entre dans l’ère de la consommation
concurrentielle
– Le bonheur n’est plus représenté que par la
réussite social et le niveau de consommation
conféré par cette dernière
22. Tous ces bouleversements socio-économiques
auront pour conséquences l’émergence d’un
nouveau sociotype postmoderne
24. Modernité vs Postmodernité
Modernité Postmodernité
Raison Relativisme
Progrès général Profits individuels
Réalité Représentation
Devoir Hédonisme
Éffort Désir
Société Individu
26. Point de départ
Les premières formes individuelles
d’hypermodernismes apparaissent vers 1970
La Société se modifie dans son ensemble entre 1980
et 1990
Ne met pas fin à la modernité au contraire, elle
l’accélère…
27. Déni global…
L’hypermodernisme se caractérise avant tout par une
forme de déni collectif
Le monde extérieur et ses composantes deviennent
anxiogènes, l’individu hypermoderne se repli sur lui
même (cocooning)…
… Et tente de fuir une réalité qu’il ne semble plus
contrôler par le biais de simulacre
28. … et refus de l’altérité
Il refuse de voir, d’appréhender tout ce qui
peut freiner l’accession à sa transcendance
personnelle
On tombe alors dans
l’autosatisfaction, l’autocensure, l’autogestion
etc…
29. Une nouvelle fois, la mécanique consumériste
va s’imposer comme une composante
déterminante de l’évolution épistémique de la
modernité
31. Les personnalités se fragmentent
Cette recherche d’expérience a
pour conséquence une
déstandardisation des modes
de consommation
Et ce besoin de différenciation
conduit à l’émergence de
personnalités patchwork
32. Et les valeurs s’affrontent
Certes jouisseur consumériste, l’individu
hypermoderne ne sacrifie pas pour autant
certains grands principes universels comme
les Droits de l’Homme, l’Amour, l’Amitié
Il devient alors le lieu d’un affrontement de
valeurs provoquant des comportements
parfois paradoxaux
33. Paradoxes hypermodernes
Jouisseur Développement
carpe diem durable
Vintage Technophile
Individualisme Droits de l’homme
Liberté Autorité
34. Un modèle schizophrénique ?
Mais si les individus semblaient
s’accommoder un temps de cette synthèse, il
semblerait que ces paradoxes se soient
exacerbés dans les 2000’s sonnant le glas de
cette entente cordiale
Mouvement qui trouve son origine en Italie au cours du Xvème s. va au cours du XVIème inonder toute l’Europe jusqu’à unifier le vieux continent dans un même courant de pensée, influençant l’art, les sciences, la philosophie…
Cette recherche du bonheur personnel et l’émergence d’un hédonisme moderne occidental au sein des démocratie naissantes sera mis en lumière par Toqueville au cours de ses immersions au sein de la population américaine.
On ne nait pas citoyen libre (a contrario des sociétés antiques grecques et romaines). L’accession au statut d’homme libre se fait par un travail, une concession de sa propre libertéCette recherche du bonheur personnel et l’émergence d’un hédonisme moderne occidental au sein des démocratie naissantes sera mis en lumière par Toqueville au cours de ses immersions au sein de la population américaine.
Un pouvoir dominateur s’est substitué à un autre, les structures socialisantes traditionnelles ont définitivement perdu leur hégémonie. La recherche de liberté , ce qui ne signifie pas pour autant que l’homme s’est affranchi de toutes règles, il a transféré sa souveraineté d’homme libre dans une forme étatique nouvelle qui repose sur le concept de souveraineté national Ce nouveau pouvoir est tout aussi conditionnant et contrariant, mais cette domination s’opère de manière beaucoup plus perverse, où la coercition et les mécanismes de contrôle ont été remplacés par le consensus collectif (Contrat Social de Rousseau), le dialogue et la communication.
Deux points de départ: Fin duXIXè, lors de la seconde révolution industrielle, on entre dans une ère de production de masse, les moyens de production s’automatisent (augmentation de la production / TAYLORISME). Mais les produits issus de ces avancées techniques sont encore l’apanage de la classe bourgeoise. La société dans son ensemble ne basculera dans l’ère postmoderne qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale (les 30’s glorieuses…). Il devient nécessaire pour les industriels de l’époque d’écouler le surplus de marchandises produites depuis 50ans (la seule classe bourgeoise n’est plus suffisante à l’absorption de cet excès de production…). Les produits manufacturés, le gout de la nouveauté vont être enfin accessible aux classes populaires. La désirabilité de ces nouveaux produits aux yeux de cette néo classe consommatrice sera favorisée par les nouvelles techniques de persuasions marchandes (Le marketing et la publicité)Outre l’émergence de la consommation, le passage à l’ère Postmoderne se caractérise par une
MichelFreitag: « La Postmodernité est un mode de reproduction sociale, régulé de manière décisionnelle et opérationnelle et non plus de manière politioco-institutionnelle (vs Modernité)
Autrefois l’apanage de la noblesse, puis des classes de bourgeoise, le culte du frivole et de la représentation de soi s’ouvrent aux classes populaires, car il est nécessaire pour les industriels d’écouler un surplus de marchandises dû au gain d’efficacité et de production.Leur diffusion sera favorisé par de nouvelles techniques de persuasion marchande, c’est l’âge d’or du marketing et de la publicitéOn rentre dans l’ère de la consommation concurrentielle
Conséquence: la création d’un nouvel individu qui sera baptisé « Narcisse » par Gilles Lipovetsky dans son ouvrage L’ère du vide
La construction de ce nouvel épistémè va être corrélée avec la façon dont les mécanismes de consommation sont appréhendés par les individusModernisme: La nouvelle classe dominante (la bourgeoisie) construit sa domination par la consommation (« Le bourgeois gentil homme » de Molière…). Déjà ostentatoire sous l’ancien régime (Louis XIV etc…), la consommation va s’affirmer comme un véritable pouvoir de domination entre les mains d’une bourgeoisie détentrice des nouveaux moyens de production.Postmodernisme: La logique de consommation s’est ouverte aux classes inférieures, beaucoup plus nombreuses, moins homogènes… l’ensemble de la population à des échelles respectives est soumise à la consommation concurrentielle. (Bourdieu)Hypermodernisme: Dans le contexte hypermoderniste, la consommation n’est plus l’objet d’un affrontement entre classes où individus…. Cette dernière est désormais vécue comme une expérience personnelle. On consomme d’abord pour se faire plaisir avant de vouloir afficher un statut social.-> Passage du Luxe statutaire au luxe émotionnel