1. Les mondes arctiques, une « nouvelle frontière » sur la
planète:
Étude de cas: l’intégration des grands
nords canadiens
2. Travail de groupes :
Partie 1 Partie 2 Partie 3
Clarisse Rayan Inès Céline Lydia Mathis
Bastien Léa Joris Barbara Eva Lauryne
Judith Roxana Margaux Julien Mathias Camille
Lilian Mathilde Yann Julie Antoine Tom Marie-Anna
Alexis Alicia Enzo Emma
3. I. Des milieux contraignants en voie d’intégration:
Russie
Alaska
(Etats-Unis)
Canada
Groenland
(Danemark)
Islande
Norvège
Spitzberg
(Svalbard)
(Norvège)
Terre
François-Joseph
(Russie)
Nouvelle-Zemble
(Russie)
Terre du Nord
(Russie)
Îles de
Nouvelle-Sibérie
(Russie)
Pôle Nord
GéographiqueEllesmere
(Canada)
Baffin
(Canada)
Île Victoria
(Canada)
Mer de
Baffin
Mer de
Kara
Mer de
Barents
Mer de
Laptev
Mer de
Sibérie
Orientale
Mer des
Tchouktches
Mer de
Béring
Mer de
Beaufort
Mer de
Norvège
Mer du
Groenland
Baie
d’Hudson
Détroit de
Béring
Détroit
De Davis
Détroit du
Danemark
Quelles sont les spécificités
des « mondes arctiques »?Suède
Finlande
4. A. Comment définir les « mondes arctiques »?
Traditionnellement, l’Arctique naît au franchissement du cercle polaire.
Cette latitude est déterminée par le fait qu’il y ait au moins un jour
l’hiver où le soleil ne se lève pas, et un jour en été où il ne se couche
pas. Cet espace occupe plus de 21 millions de km² dont les 2/3 sont
occupés par l’Océan Arctique.
Cet espace maritime regorge d’archipels (ensemble d’îles proches les
unes des autres) comme en Arctique canadien, et une nombre
important d’îles dont la plus étendue est le Groenland (pays constitutif
du Danemark), recouvert au 4/5 d’un inlandsis (grands glaciers
continentaux des régions polaires) épais de plus de 3000 mètres en son
centre.
Les littoraux continentaux possèdent aussi une grande variété de
paysages polaires :
- Faibles peuplements forestiers au Nord de la grande forêt boréale
(Canada, Etats-Unis, Russie, pays scandinaves).
- Plaines stériles de la toundra (formation végétale basse et
discontinue des régions polaires, faite de mousses et de lichens).
- Montagnes
- Volcans
- Glaciers
- Grandes embouchures des puissants fleuves sibériens ou
canadiens (côté américain: fleuves Mackenzie, Yellowknife,
Yukon – côté asiatique: Ienisseï, Léna)
Cet espace aux multiples aspects se transforme durant ses
deux saisons, un long hiver et un court d’été.
5. B. L’évolution des modes de vie polaire:
L’Arctique a longtemps été considéré
comme un vaste désert froid sans
intérêt doté de quelques oasis de
biodiversité qui se reforment chaque
été.
OASIS DE BIODIVERSITE : Espace de
grande richesse faunique et parfois
floristique durant l’été arctique.
Le réchauffement climatique en l’Arctique est deux
fois plus rapide que celui observé en moyenne
mondiale. Il affecte tous les écosystèmes, marins et
terrestres, ainsi que les populations humaines qui y
vivent. Les causes de ce réchauffement trouvent
largement leur origine dans les émissions de gaz à effet
de serre des pays développés et émergents, loin de
l’arctique. En retour, les bouleversements climatiques
en Arctique se traduisent dans l’hémisphère nord par
des phénomènes météorologiques extrêmes.
Les scientifiques démontrent de plus
en plus le rôle de l’Arctique dans les
grands équilibres écologiques et
climatiques mondiaux. Le
réchauffement climatique de l’Arctique
a des répercussions sur le monde
entier (faune, flore, humain).
L’espace arctique a
longtemps été peuplé
par des autochtones
dont les modes de vie
étaient en accord
avec des contraintes
climatiques extrêmes.
Environ 400 000
autochtones sont
présents dans les
Etats frontaliers de
l’Arctique.
Les Inuits sont rattachés politiquement
à 4 Etats et sont au nombre de 150 000
environ (Canada, Etats-Unis,
Groenland, Russie) et sont le plus
nombreux au Groenland : 50 000
environ. Essentiellement des pêcheurs
et chasseurs.
Les Nenets sont un peuple autochtone
de Russie qui est composé de 26
ethnies en Sibérie et est formée de plus
de 40 000 personnes. Essentiellement
des éleveurs de rennes et des
pêcheurs.
Les Samis sont un peuple répartis sur 4
Etats (Finlande, Russie, Suède et
Norvège) et sont entre 85 000 et 135
000 personnes (essentiellement en
Norvège). Essentiellement des éleveurs
de rennes.
Aujourd’hui, plus de 4 millions de personnes occupent
cet espace et sont essentiellement des urbains
sédentaires. Environ 10 % de la population vit encore
selon les règles de vie autochtones qui sont de plus en
plus modifiées de par l’intérêt croissant du monde pour
ce territoire et avec le changement climatique.
6. C. Un espace qui s’ouvre sur
le monde:
L’Arctique apparait maintenant comme un espace attractif. Les
nouvelles stratégies de mise en valeur des régions polaires, sous
forme de front pionnier suivent trois objectifs qui peuvent
sembler contradictoire:
- Permettre aux populations d’avoir accès aux services essentiels
en matière de santé, d’éducation, de logements, d’emplois
qualifiés, de réseaux numériques et de transports.
- Bénéficier des retombées des projets énergétiques ou miniers
pour assurer le développement régional.
- Réduire les impacts écologiques des aménagements sur les
écosystèmes très vulnérables.
ECOSYSTEME : un milieu, les êtres vivants qui le composent et les
relations multiples qui existent entre eux. C’est un ensemble de
vie équilibré, autonome, stable et complexe.
7. CONCLUSION:
De prime abord, l’Arctique est un espace à l’écart du monde,
reculé, froid où les conditions de vie sont rudes, mais il recèle d’une
multitude de ressources et de potentiels pour l’avenir. Le
réchauffement de cet espace a des répercussions sur le monde entier.
Milieu regorgeant de ressources, il est de plus en plus convoité.
8. II. L’ARCTIQUE, un espace convoité:
Autrefois laissé en périphérie du monde, l’Arctique devient le
centre des attentions. Premier potentiel en matières premières,
l’Arctique attire le monde entier. Les prospections se multiplient et les
convoitises aussi.
Pourquoi l’Arctique est-il considéré comme un espace de plus en plus
attractif ?
9. A. Des ressources sous tension :
Complexe pétrolier de Prudhoe Bay
L’Arctique n’est plus vu comme un périphérique éloigné des grands centres mondiaux et
dépourvue d’intérêt économique. Huit Etats possédant un partie du territoire polaire (Russie,
Etats-Unis, Norvège, Finlande, Islande, Suède, Danemark (Groenland) et le Canada), mais aussi
des firmes transnationales exploitant de l’énergie ou des mines, s’intéressent à l’ensemble des
ressources énergétiques que pourrait contenir cette région et dont le potentiel s’annonce
énorme.
Une phase d’évaluation et de prospection des ressources polaires est actuellement en cours
dans l’ensemble de l’Arctique. Selon les évaluations des Etats-Unis, 13% du pétrole et 30% du
gaz planétaire seraient enfouis dans le sous-sol arctique, principalement au large des côtes.
L’Arctique est déjà une région productrice de diamants, d’or, de fer, de nickel, de métaux rares;
des projets de mines d’uranium et de terres rares sont très avancés, en particulier au Canada
et au Groenland.
10. B. Impact des projets de développement :
Le Canada, la Russie et la Norvège et le Danemark notamment ont lancé des projets de
développement industriels ambitieux, principalement énergétiques ou miniers, sont en cours.
L’aménagement de ces espaces du Grand Nord reste un défi technique et humain nécessitant
des investissements financiers colossaux. Ces investissements ne peuvent être rentables qu’au
bout de plusieurs décennies si le cours des matières premières, comme le pétrole, restent à
des niveaux très élevées. La chute des prix du pétrole lors du dernier semestre de l’année
2015 et son maintien à un prix bas dans les premiers mois de 2016 ne favorise pas les
investissements en Arctique.
L’enjeu de l’impact écologique de ces projets est au cœur des stratégies d’action des
organisations écologiques internationales ; il suscite souvent des débats complexes dans les
opinions publiques polaires.
11. C. Des acteurs aux nouvelles ambitions :
Le Conseil de l’Arctique, fondé en 1996, avait pour but premier de participer à la préservation
des milieux polaires, la lutte contre les pollutions, en particulier nucléaires et la préservation
de la santé des populations autochtones, vulnérables aux polluants organiques. Il provient du
traité de Stratégie pour la Protection de l’Environnement Arctique (SPEA) de 1991.
Seuls les 8 pays frontaliers de cet espace ont le droit de vote dans ce Conseil mais il n’empêche
qu’un grand nombre d’Etats sont présents en tant qu’observateurs comme certains pays
européens depuis la création (France, Angleterre, Allemagne,…) mais aussi des grandes
organisations autochtones de l’Arctique et des ONG écologiques comme WWF (Fonds mondial
pour la nature).
Les pays de l’Asie, portant un intérêt croissant pour l’Arctique, sont entrés en tant
qu’observateurs (Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Singapour). Une gouvernance polaire sous
l’égide des Huit pays frontaliers prend forme.
12. CONCLUSION:
L’Arctique fait l’objet de toutes les convoitises, au-delà des pays
frontaliers car cette région est riche en matières premières. Le Conseil
de l’Arctique participe à une gouvernance commune du territoire
polaire. Entre volonté de préservation et protection de cet espace, la
mission de ce Conseil est aussi d’intégrer l’Arctique aux enjeux
mondiaux.
13. Quelle est la place de l’Arctique dans les équilibres mondiaux ?
III. L’ARCTIQUE, un espace convoité:
14. A. L’impact du changement climatique :
Les scientifiques
avertissent depuis les
années 2000 des
méfaits du
réchauffement
climatique en Arctique.
La banquise se réduit de
plus en plus chaque été.
Ce phénomène est
remarquable depuis
essentiellement 1979
avec les premières
images satellites.
Entre les années 1980 et les années 2010, la banquise a été réduite de moitié et son épaisseur
de 40%. Le processus de fonte a tendance à s’accélérer ces 5 dernières années. Selon la NASA,
la banquise réduirait de 13% par an et elle pourrait fondre quasiment totalement ou
totalement durant l’été 2016.
15. B. Vers une entente pour la navigation polaire :
Avec la fonte des glaces, les Etats riverains envisagent l’Arctique comme de nouvelles routes
maritimes. Deux routes sont désormais possibles une partie de l’année :
- Le passage du Nord-Ouest au nord du Canada et de l’Alaska
- Le passage du Nord-Est au nord de la Russie et des pays scandinaves
Le raccourci polaire La fonte des glaces a ouvert
deux nouvelles routes maritimes passant par le détroit de
Béring : le passage du Nord-Ouest, côté canadien et celui du
Nord-Est, côté sibérien. Elles réduisent de plusieurs milliers
de kilomètres les trajets entre l’Asie et l’Europe ou les Etats-
Unis, par rapport aux détours par Suez ou Panama. Le
passage du Nord-Ouest, ouvert en 2007, reste encore d’un
intérêt relatif: tortueux, très dangereux, et quasi dénué
d’infrastructures. Il fait en outre l’objet d’un conflit entre le
Canada et les Etats-Unis, le premier le jugeant sous sa
souveraineté, alors que le second entend y faire circuler ses
navires, militaires notamment, sans autorisation.
Le passage du Nord-Est est plus prometteur. Plus
praticable, fréquenté depuis des décennies par la flotte
russe, il est l’un des axes majeurs de la politique arctique de
Moscou : en 2010, quatre premiers navires de transit l’ont
emprunté, puis 34 en 2011, 46 en 2012 et une cinquantaine
sont attendus cette année. «Il raccourcit les distances de 40
à 60% et fait gagner dix à dix-neuf jours par rapport au
passage par Suez», affirme l’armateur norvégien Felix
Tschudi, qui a orchestré le premier trajet non russe d’une
cargaison de fer entre Kirkenes (Norvège) et la Chine.
Souverainiste et commerciale à la fois, la Russie impose à
chaque navire un droit de passage et la location d’un brise-
glace nucléaire : à raison de 5 à 10 dollars la tonne, la
facture s’envole vite. Un droit de passage non conforme à la
convention onusienne du droit de la mer, mais accepté par
les armateurs qui peuvent rentabiliser l’opération grâce aux
économies de fuel. La Russie mise gros sur cette route.
Rosatomflot, sa flotte de brise-glaces nucléaires, va investir
dans trois nouveaux vaisseaux (1,2 milliard de dollars pièce,
soit 884 millions d’euros), indique Sergey Balmasov, du
Centre de logistique du Grand Nord. A temps, en principe,
pour la mise en service du gisement gazier Yamal (Russie),
qui doit doper le trafic. Car la plupart des experts estiment
qu’à court terme, les routes du Nord serviront surtout au
transport des matières premières de la zone arctique.
Certaines projections tablent sur 850 transits par an à
l’horizon 2050. Rien de comparable avec les 20 000 navires
annuels du canal de Suez…
Le passage du Nord-Est présente plus d’avantages car il n’est pas divisé en plusieurs ZEE. La
Russie administre ce passage et fait payer à chaque navire une taxe de passage. Le passage du
Nord-Ouest a une double administration (Etats-Unis et Canada) et est parsemé d’îlots et
d’archipels sans beaucoup d’infrastructures pour accueillir des gros navires même si le Canada
commence à construction certaines infrastructures dans la baie d’Hudson.
Ces passages représentent plusieurs avantages pour les transports maritimes. Ils sont un
raccourci de plusieurs milliers de kilomètres et d’une quinzaine de jours pour les navires entre
l’Asie et l’Europe. Seulement, ces passages ne sont accessibles qu’une partie de l’année.
Ces routes ont aussi des limites. Elles sont considérées comme dangereuses et sont
impraticables une grande partie de l’année. Souvent la traversée est plus chère car les navires
doivent être précédés par un brise-glace. Les traversées sont peu nombreuses chaque année.
Tout au plus une centaine de navires passent par le passage du Nord-Est. Même si le nombre
augmente chaque année, elles ne représentent qu’une infime partie de la navigation
mondiale. Un code maritime polaire est en cours de réalisation afin de définir une nouvelle
norme internationale de navigation.
En plus des traversées commerciales,
les bateaux de tourisme font leur
apparition. Certains navires servent
aussi à ravitailler les collectivités
littorales.
16. C. La multiplication des revendications :
Tous les Etats riverains de l’Arctique souhaitent prétendre à toujours plus de terrains sur cet
océan. Ils désirent étendre leurs Zones Economiques Exclusives (ZEE) jusqu’au Pôle Nord. Le
droit international de la mer autorise les Etats à revendiquer un large territoire maritime au-
delà de la ZEE. Le souhait des Etats est d’étendre cette zone pour espérer bénéficier des
ressources halieutiques, énergétiques ou minières.
Le Canada et la Russie se dispute la possession du Pôle Nord. La Russie a fait planter un
drapeau russe dans les profondeurs du Pôle Nord. Elle revendique plus d’1,2 million de km².
L’Arctique est vital pour la Russie car cet espace représente 20% de son PIB.
L’Union Européenne a proposé, en 2008, qu’une partie de l’Arctique n’appartienne à personne
mais les Etats polaires ont décliné cette proposition.