Zelda et scott Théâtre La Coupole Saint-Louis 4 novembre 2014
1. ► de 31€ à 35€ 2h10 avec entracte
Pièce écrite et mise en scène par Renaud Meyer
Avec
Chloé Lambert, Julien Boisselier, Jean-Paul Bordes
Accompagnés par Le Manhattan Jazz Band
Xavier Bornens (trompette), François Fuchs (contrebasse), Aidje Tafial (percussions)
Scénographie : Jean-Marc Stehlé assisté de Catherine Rankl
Costumes : Dominique Borg
Lumières : Hervé Gary
Chorégraphies : Lionel Hoche
Arrangements musicaux : Xavier Bornens
Assistante à la mise en scène : Alison Lunier
Dans l’Amérique des années 20, Zelda et Scott Fitzgerald forment un couple hors du commun. Lui est un écrivain célèbre que Gatsby le magnifique rend plus populaire encore mais également plus fragile… Elle, artiste, femme libre, exubérante et intelligente devient sa muse. Symboles de cette époque, ils en sont une légende vivante. Dans cet univers plein d’extravagances et de folies, ils sont rapidement happés par la vie. Ernest Hemingway, témoin de leur amour passionnel, ami ambigu et compère de ces aventures fantasques, assiste à leur décadence. Sur des airs d’époques, distillés par les talentueux musiciens du Manhattan Jazz Band, Chloé Lambert et Julien Boisselier dépeignent le couple avec justesse et pudeur sans caricaturer ces êtres d’exception.
3. 1896 : Francis Scott Fitzgerald naît en 1896 à Saint-Paul, Minnesota. D'un milieu modeste, il forge très tôt des ambitions démesurées, embrassant à un jeune âge l'idée de «l'American Dream».
1900 : Zelda Sayre naît le 24 juillet 1900, à Montgomery en Alabama. Fille gâtée d'un juge de la Cour suprême, elle montre dès l'enfance des signes de rébellion, qui alimenteront les potins autour de cette «belle du Sud».
1912 : À 16 ans, Scott ne rêve que d'exploits et nourrit de grands espoirs à l'idée d'étudier à la prestigieuse université de Princeton. Son plus grand fantasme est de briller dans l'équipe de football. Échec cuisant, qui le marquera durement. Mais c'est là qu'il écrit ses premières pièces de théâtre. Il ne réussira jamais vraiment à Broadway.
1916 : Douée pour le jeu et la danse, excentrique, outrageuse, Zelda Sayre est le centre d'attention de la ville, notamment parce qu'elle flirte ouvertement avec les garçons.
1917 : Toujours obsédé à l'idée d'accomplir un destin héroïque, Scott s'engage dans l'armée et devient sous-lieutenant. Il n'ira jamais à la guerre. Il rencontre Zelda lorsqu'il est basé au camp de Sheridan et en tombe éperdument amoureux. Il sait que pour la conquérir, il doit réussir dans la vie. Ce sera le moteur d'écriture de son premier roman: Loin du paradis, publié en 1920. Ce besoin de réussir pour être aimé sera aussi au coeur de son plus célèbre roman, Gatsby le magnifique.
1920 : Le succès de ses nouvelles et de Loin du paradis permet à Scott d'épouser Zelda. Ils deviennent instantanément le couple de l'heure, représentant de la génération «jazz», jeunes, beaux, riches, extravagants. Scott n'hésite pas à s'inspirer de sa femme pour ses personnages féminins, faisant de Zelda la figure de la «flapper» des années 20 : ces filles «garçonnes» aux cheveux courts, délurées, fumeuses et buveuses, immortalisées au cinéma par Louise Brooks.
1921 : En 1921, comme bon nombre de ses compatriotes, le couple Fitzgerald s'envole vers Paris, où la force du dollar américain lui permet de vivre la grande vie. Naissance de leur fille Scottie, qui sera leur seule enfant. Ils feront de fréquents allers-retours entre les États-Unis et l'Europe. Toute une génération d'écrivains américains - que Gertrude Stein surnommera «la génération perdue» - développera des liens pendant ces années vraiment folles - il n'y a pas de prohibition de l'alcool en France... Entre autres Hemingway, qui écrira Paris est une fête.
1922 : En 1922, Scott publie Beaux et Damnés, mais ce sont surtout ses nouvelles «alimentaires» qui lui apportent de l'argent, ainsi que les textes commandés à Zelda, qui joue la carte de l'impertinence. Il souffrira toute sa vie de cette écriture parallèle qui éclipsera le sérieux de son oeuvre romanesque. Ils vivent à 100 000 milles à l'heure, sont de toutes les beuveries. C'est pendant cette année que Scott commence la première version de Gatsby le Magnifique, publié en 1924. Accueil mitigé, ventes moyennes, qui décevront Scott.
1930 : Cette vie d'excès a un prix et la suite sera une descente aux enfers. Scott et Zelda semblent s'effondrer comme l'Amérique après le krash de 1929. Dos Passos écrira: «Scott buvait et Zelda perdait la tête. Ceux qui avaient de l'affection pour les Fitzgerald ne pouvaient qu'avoir le coeur brisé quand ils se trouvaient avec eux.» En 1930, Zelda est hospitalisée dans une clinique suisse où le diagnostic tombe: schizophrénie. Son dernier médecin diagnostiquera plutôt une bipolarité.
4. 1934 : Pendant que Scott travaille durement pour payer le traitement onéreux de sa femme internée, celle-ci commence à écrire ce qui sera son seul roman: Accordez-moi cette valse. Panique de Scott, qui écrira à son médecin: «Toute une partie de son roman est littéralement une imitation du mien (Tendre est la nuit). Ce mélange de réalité et de fiction est calculé pour nous détruire tous les deux, ou ce qu'il reste de nous.» Le roman de Zelda, très modifié par Scott, ne se vendra qu'à 1400 exemplaires. Les ventes de Tendre est la nuit, en 1934, tourneront autour de 15 000 exemplaires, et la critique sera tiède.
1936 : Après des années difficiles, marquées par l'alcoolisme et la maladie de Zelda, la qualité de l'écriture de Scott diminue. Ses nouvelles sont de plus en plus refusées. En 1936, il publie le célèbre texte La fêlure, confession de son effondrement psychique. Le New York Post publie un portrait dévastateur de l'écrivain en homme alcoolique fini, qui le poussera à une tentative de suicide.
1940 : Appauvri et affaibli, Scott gagne sa vie à Hollywood en écrivant des scénarios. Il meurt d'une crise cardiaque le 21 décembre 1940 dans l'indifférence générale, laissant un roman inachevé: Le dernier nabab. Zelda meurt en 1948 dans l'incendie de l'hôpital psychiatrique d'Asheville. Ce destin tragique du couple, qui semble s'être consumé dans la période la plus festive de l'Amérique, alimentera sa légende. Ce n'est qu'après la mort de Zelda que les chercheurs et spécialistes se pencheront à nouveau sur l'oeuvre de Fitzgerald, et sur le couple emblématique des années 20 dans de nombreuses biographies.
Renaud Meyer est écrivain et comédien. Il est l’auteur de trois romans : LES DEUX MORTS DE HANNAH K. (Pauvert -2003) - Prix littéraire des Grandes Ecoles, Prix de l’Université d’Artois, Prix CLE de Chamalières, Sélections Prix du Roman FNAC, Prix du premier roman, Prix Carrefour, adapté en 2004 au théâtre (nomination Molière de la meilleure comédienne pour Marianne Epin), ROOM SERVICE Maren Sell éditeurs – 2004) et TABLOÏDS (Mercure de France - 2006).
Lauréat de la Fondation Beaumarchais en 2005 pour JOUR DE COLERE, Mise en espace par Nicolas Lormeau au théâtre du Rond-Point et coup de coeur du TNP Villeurbanne.
Il écrit également des fictions pour France Inter (formats 9, 20 et 30 minutes). Depuis 2007 pour le programme Nuit Noire – Nuit Blanche : AU NOM DU PERE, MORT A CREDIT, SANS RETOUR POSSIBLE, SOEURS, POSTE RESTANTE, EXALTATION, LE SCENARIO, SHABBAT SHALOM, LA CURE, SPEED DATING, LE SYNDROME DE KAFKA, LA RECETTE, INSEPARABLES.
Pour le programme Au fil de l’Histoire : GOLDA MEIR ET LA CONSTRUCTION D’ISRAËL, MACHIAVEL A L’ECOLE DES PRINCES, CHARCOT, MAGICIEN DE LA SALPETRIERE, SIMONE WEIL, UNE PHILOSOPHE DANS LA TOURMENTE, LE DERNIER ROMAN D’IRENE NEMIROVSKY, GERTRUDE STEIN, UNE AMERICAINE A PARIS, ANDRE MALRAUX, UN ECRIVAIN DANS L’HISTOIRE.
Comme metteur en scène, il a monté plusieurs spectacles musicaux avec le théâtre Armande Béjart d’Asnières. En tant que comédien, il a joué notamment à la Comédie-Française dans des mises en scènes de Daniel Mesguich, Jean-Michel Ribes, Jean-Louis Benoît, Alexander Lang et Véronique Vella.
5. Il enseigne à l’Université de Paris III – Sorbonne nouvelle, où il anime des ateliers d’écriture théâtrale. Il est titulaire d’une maîtrise de droit des affaires, d’une maîtrise de sciences politiques et d’un DEA de droit public (Université de Paris I).
Les années 20, le champagne coule à flots. À New York, Zelda et Scott Fitzgerald dansent comme de beaux diables dans une chambre d'hôtel. Libres, passionnément amoureux.
L'écrivain et metteur en scène Renaud Meyer raconte l'histoire du couple mythique, la "folie merveilleuse" de son existence, jusqu'à sa chute. Grandeur et décadence d'une époque où tout était permis, sur des airs du Manhattan Jazz Band installé sur scène.
Les dialogues sont ciselés, dès le début, le public est saisi, témoin d'un affrontement sans pitié. Zelda et Scott se déchirent, se trahissent sous le regard de leur ami, Ernest Hemingway. On sort du théâtre avec l'envie de relire les livres de ces deux enfants terribles.
Nathalie Simon, 18 septembre 2013
Une B.O. diablement jazz. Le Manhattan Jazz Band fait partie intégrante du spectacle écrit et mis en scène par Renaud Meyer. Le trio trompette- batterie-contrebasse rythme la pièce, en live, de grands standards, d'abord joyeux puis plus mélancoliques. Ambiance Années folles. Lumineuses au début, de plus en plus noire au fil du spectacle.
Les bringues de cette génération perdue sont aussi éclatantes que leurs gueules de bois sont douloureuses.
Nedjma van Egmond, 20 septembre 2013
Il faut saluer l'excellence de ce spectacle conçu par Renaud Meyer. Il a magnifiquement su retranscrire théâtralement ce couple légendaire de la littérature américaine, Zelda et Scott Fitzgerald.
L'histoire se passe en trois actes marquant les tournants de leur vie. Le premier pétille comme du champagne, comme un swing endiablé. C'est la gloire, les Années folles, l'insouciance. Les amants s'enivrent, s'amusent, le monde est à leur pied.
Si le deuxième acte possède les couleurs chaudes de la Riviera, le temps est à l'orage. La crise de 1929 est passée par là, les Fitzgerald comme l'Amérique traversent une grande dépression. Si le pays finit par s'en relever, le couple, lui, s'écroule. L'écrivain, imbibé de trop d'alcool, n'a plus le goût aux mots, sa muse s'ennuie et commence à montrer des signes de déséquilibre mental.
6. La dernière partie est centrée sur Zelda. Enfermée dans sa schizophrénie, la belle jeune femme n'est plus qu'une poupée mécanique, tournant en rond dans sa folie, parlant au fantôme de son défunt époux.
La mise en scène de Renaud Meyer, s'appuyant sur la très belle scénographie du regretté Jean-Marc Stehlé et les lumières d'Hervé Gary, est de toute beauté. Il y a du style, du rythme, de l'énergie et le texte s'enchaîne et se déchaîne au son de la musique, jouée en direct par le Manhattan Jazz Band.
On sort du spectacle, enchanté et ému.
Marie-Céline Nivière, 25 septembre 2013
Sur la scène du théâtre La Bruyère à Paris, les années folles semblent nous monter à la tête. La pièce Zelda et Scott de Renaud Meyer revient sur l’histoire du couple le plus fantaisiste de son temps, l’écrivain Scott Fitzgerald et sa femme, l’intrigante Zelda.
Un plongeon en triptyque dans cet âge d’or artistique, et dans l’intimité d’un duo détonant. Une vue somptueuse au coeur des gratte-ciels new-yorkais nous emmène pour un aller-simple dans l’étourdissement de la ville qui ne dort jamais.
L’immense lit Art Nouveau qui pourrait être l’oeuvre de Majorelle plante le décor: celui de l’entre- deux-guerres, de ces folles années où les petites gens vouent un culte aux grands de ce monde.
Scott Fitzgerald et sa femme Zelda s’aiment d’un amour schizophrène, passionné et dangereux. L’écrivain boit les paroles de sa belle exubérante, mais se noie surtout dans l’alcool. Une vie de fête, de débauche pour le couple que tous adorent, ou adorent détester. A commencer par leur ami Ernest Hemingway qui peine à se faire remarquer par le milieu littéraire.
Baptisée Zelda et Scott, la pièce de Renaud Meyer est une ode au jazz – joué en live par le talentueux Manhattan Jazz Band-, à la liberté d’une époque. Mais c’est surtout l'histoire d’un amour fou, irraisonné, dont la passion frôle l’hystérie. En écho aux mélodies jazzy, le rythme de la pièce nous tient en haleine: scènes désopilantes ou beaucoup plus graves, la palette des émotions est balayée avec une justesse déconcertante.
Zelda et Scott, à voir absolument, pour un moment de folie douce.
Pauline Gallard, 25 octobre 2013
Fitzgerald et sa jeune épouse sont sur la scène du théâtre La Bruyère et avec eux la légèreté mélancolique des années 30, la fantaisie et l'ivresse. Plus tard viendront le désenchantement, la jalousie et enfin la haine.
7. Cette évocation des amours tumultueuses du couple infernal a bien du charme. Parfois apparaît la silhouette trapue d'Hemingway, l'ami ambigu. En fond de scène, le trio du Manhattan Jazz Band égrène des airs d'époque, enchanteurs. C'est très sympathique.
Philippe Tesson, 27 septembre 2013
http://www.youtube.com/watch?v=zdrS7mR0oJo