Accord pour la paix et de reconciliation au Mali par Malikahere.com
1. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
1
ACCORD
POUR
LA
PAIX
ET
LA
RECONCILIATION
AU
MALI
ISSU
DU
PROCESSUS
D’ALGER
2. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
2
Préambule
Nous,
Gouvernement
de
la
République
du
Mali
et
Mouvements
signataires
de
la
Feuille
de
route
du
24
juillet
2014,
ci-‐après
dénommés
les
parties
;
Réunis
à
Alger
dans
le
cadre
du
processus
de
négociations
défini
par
la
Feuille
de
route
que
nous
avons
adoptée
à
Alger,
le
24
juillet
2014,
en
vue
de
parvenir
à
un
Accord
pour
une
paix
globale
et
durable
garantissant
une
solution
définitive
à
la
crise
qui
affecte
le
nord
du
Mali
appelé
par
certains
Azawad;
Exprimant
notre
profonde
reconnaissance
à
l’Algérie,
en
tant
que
Chef
de
file
de
la
Médiation,
ainsi
qu’à
la
Communauté
économique
des
Etats
de
l’Afrique
de
l’Ouest
(CEDEAO),
l’Union
africaine
(UA),
les
Nations
unies,
l’Union
européenne
(UE)
et
l’Organisation
de
la
Coopération
islamique
(OCI),
le
Burkina
Faso,
la
Mauritanie,
le
Niger,
le
Nigeria
et
le
Tchad,
membres
de
l’Equipe
de
Médiation
;
Ayant
procédé
à
une
analyse
approfondie
de
la
situation
au
Mali,
en
général,
et
en
particulier
la
nature
des
crises
que
connaît
périodiquement
les
régions
du
nord
du
Mali
;
Déterminés
à
éliminer
définitivement
les
causes
profondes
de
la
situation
actuelle
et
à
promouvoir
une
véritable
réconciliation
nationale
fondée
sur
une
réappropriation
de
l’Histoire
à
travers
une
unité
nationale
respectueuse
de
la
diversité
humaine
caractéristique
de
la
Nation
malienne
;
Convaincus
de
la
nécessité
de
reconstruire
l’unité
nationale
du
pays
sur
des
bases
novatrices,
qui
respectent
son
intégrité
territoriale,
tiennent
compte
de
sa
diversité
ethnique
et
culturelle,
ainsi
que
de
ses
spécificités
géographiques
et
socio-‐économiques;
Reconnaissant
la
nécessité
d’accélérer
le
développement
économique,
social
et
culturel
du
Nord
du
Mali
à
travers
un
système
adapté
;
Reconnaissant
la
nécessité
d’une
gouvernance
conforme
aux
spécificités
géo
historiques
et
socio-‐culturelles
des
régions
du
Nord,
dont
l’histoire
a
été
marquée
d’épreuves
ayant
profondément
affecté
les
conditions
de
vie
des
populations
;
Reconnaissant
la
nécessité
de
restaurer
sans
délai
la
sécurité,
promouvoir
durablement
la
paix
et
la
stabilité
dans
notre
pays
et
traduire
dans
la
réalité
les
règles
de
bonne
gouvernance,
de
transparence
dans
la
gestion,
de
respect
des
droits
de
l’homme,
de
la
justice
et
de
lutte
contre
l’impunité
;
Reconnaissant
l’impératif
de
la
lutte
contre
le
terrorisme
et
la
criminalité
transnationale
organisée
;
Réitérant
notre
attachement
aux
instruments
africains
et
internationaux
pertinents
;
Ayant
à
l’esprit
les
Accords
antérieurs,
ainsi
que
les
difficultés
rencontrées
dans
leur
mise
en
œuvre
et
leur
suivi
;
Convenons
de
ce
qui
suit
:
3. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
3
TITRE
I
: PRINCIPES,
ENGAGEMENTS
ET
FONDEMENTS
POUR
UN
REGLEMENT
DURABLE
DU
CONFLIT
Chapitre
1
: Principes
et
Engagements
Article
1
: Les
Parties,
dans
l’esprit
de
la
Feuille
de
route,
réitèrent
leur
attachement
aux
principes
ci-‐après
:
a) respect
de
l’unité
nationale,
de
l’intégrité
territoriale
et
de
la
souveraineté
de
l’Etat
du
Mali,
ainsi
que
de
sa
forme
républicaine
et
son
caractère
laïc;
b) reconnaissance
et
promotion
de
la
diversité
culturelle
et
linguistique
et
valorisation
de
la
contribution
de
toutes
les
composantes
du
peuple
malien,
particulièrement
celle
des
femmes
et
des
jeunes,
à
l’œuvre
de
construction
nationale;
c) prise
en
charge
par
les
populations
de
la
gestion
effective
de
leurs
propres
affaires,
à
travers
un
système
de
gouvernance
prenant
en
compte
leurs
aspirations
et
leurs
besoins
spécifiques;
d) promotion
d’un
développement
équilibré
de
l’ensemble
des
régions
du
Mali
tenant
compte
de
leurs
potentialités
respectives;
e) rejet
de
la
violence
comme
moyen
d’expression
politique
et
recours
au
dialogue
et
à
la
concertation
pour
le
règlement
des
différends;
f) respect
des
droits
de
l’Homme,
de
la
dignité
humaine
et
des
libertés
fondamentales
et
religieuses;
g) lutte
contre
la
corruption
et
l’impunité;
h) lutte
contre
le
terrorisme,
le
trafic
de
drogues
et
les
autres
formes
de
criminalité
transnationale
organisée.
Article
2
: Les
Parties
s’engagent
à
mettre
en
œuvre,
intégralement
et
de
bonne
foi,
les
dispositions
du
présent
Accord
en
reconnaissant
leur
responsabilité
première
à
cet
égard.
Article
3
: Les
Institutions
de
l’Etat
malien
prendront
les
dispositions
requises
pour
l’adoption
des
mesures
règlementaires,
législatives,
voire
constitutionnelles
nécessaires
à
la
mise
en
œuvre
des
dispositions
du
présent
Accord,
en
consultation
étroite
avec
les
Parties
et
le
soutien
du
Comité
de
suivi
prévu
par
le
présent
Accord.
Article
4
: Les
dispositions
de
portée
nationale
arrêtées
dans
le
présent
Accord
seront
mises
en
œuvre
prioritairement
dans
les
régions
du
Nord
du
Mali,
sans
préjudice
des
mesures
spécifiques
convenues
pour
cette
partie
du
pays.
Ces
dispositions
sont
applicables
aux
autres
régions
du
pays.
4. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
4
Chapitre
2
: Fondements
pour
un
règlement
durable
du
conflit
Article
5
: Le
présent
Accord
vise
à
créer
les
conditions
d’une
paix
juste
et
durable
au
Mali,
contribuant
à
la
stabilité
sous
régionale,
ainsi
qu’à
la
sécurité
internationale.
Il
consacre
solennellement
le
règlement
concerté
du
conflit
sur
la
base
des
éléments
suivants
:
De
l’appellation
Azawad
L’appellation
AZAWAD
recouvre
une
réalité
socio-‐culturelle,
mémorielle
et
symbolique
partagée
par
différentes
populations
du
nord
Mali,
constituant
des
composantes
de
la
communauté
nationale.
Une
compréhension
commune
de
cette
appelation
qui
reflète
également
une
réalité
humaine,
devra
constituer
la
base
du
consensus
nécessaire,
dans
le
respect
du
caractère
unitaire
de
l’Etat
malien
et
de
son
intégrité
territoriale.
Des
mesures
destinées
à
instaurer
la
paix
et
la
réconciliation
nationale
La
dimension
socio-‐politique
des
crises
cycliques
qui
ont
jalonné
le
septentrion
malien
nécessite
un
traitement
politique.
A
cet
égard,
une
Conférence
d’Entente
Nationale
sera
organisée
durant
la
période
intérimaire,
avec
le
soutien
du
Comité
de
Suivi
et
sur
la
base
d’une
représentation
équitable
des
parties,
en
vue
de
permettre
un
débat
approfondi
entre
les
composantes
de
la
Nation
malienne
sur
les
causes
profondes
du
conflit.
Ce
débat
aura
à
prendre
en
charge,
entre
autre,
la
problématique
de
l’Azawad.
Il
devra
dégager
les
éléments
d’une
solution
devant
permettre
au
Mali
de
transcender
sa
douloureuse
épreuve,
de
valoriser
la
contribution
de
ses
différentes
composantes
à
l’identité
du
pays
et
de
promouvoir
une
véritable
réconciliation
nationale.
Une
Charte
pour
la
Paix,
l’Unité
et
la
Réconciliation
nationale
sera
élaborée,
sur
une
base
consensuelle,
en
vue
de
prendre
en
charge
les
dimensions
mémorielle,
identitaire
et
historique
de
la
crise
malienne
et
de
sceller
son
unité
nationale
et
son
intégrité
territoriale.
Des
mesures
destinées
à
assurer
une
meilleure
gouvernance
Outre
les
mesures
visées
ci-‐dessus,
le
règlement
définitif
du
conflit
nécessite
une
gouvernance
qui
tienne
compte
des
spécificités
locales
et
qui
s’articule
autour
des
éléments
suivants
:
- la
mise
en
place
d’une
architecture
institutionnelle
fondée
sur
des
Collectivités
territoriales
dotées
d’organes
élus
au
suffrage
universel
et
de
pouvoirs
étendus
;
- la
gestion
par
les
populations
des
régions
concernées
de
leurs
propres
affaires
sur
la
base
du
principe
de
la
libre
administration
;
- une
plus
grande
représentation
des
populations
du
nord
au
sein
des
institutions
nationales
;
- le
renforcement
de
l’État
de
droit
en
rapprochant
la
justice
des
justiciables
;
- la
mise
en
place
d’un
système
de
défense
et
de
sécurité
basé
sur
les
principes
d’unicité,
d’inclusivité
et
de
représentativité
;
5. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
5
- une
participation
active
et
significative
des
populations,
en
particulier
celles
du
nord
à
la
gestion
de
la
sécurité
locale
;
- un
redéploiement
progressif
des
forces
armées
et
de
sécurité
reconstituées
du
Mali
;
- la
mise
en
place
d’une
Zone
de
Développement
des
Régions
du
Nord,
dotée
d’un
Conseil
consultatif
interrégional
et
d’une
Stratégie
Spécifique
de
développement
adaptée
aux
réalités
socio-‐culturelles
et
géographiques
ainsi
qu’aux
conditions
climatiques.
La
Stratégie
sera
financée
notamment
par
un
Fonds
pour
le
développement
durable
dont
les
ressources
proviendront
de
sources
publiques
nationales
et
de
contributions
internationales
;
- l’engagement
de
la
Communauté
internationale
à
garantir
la
mise
en
œuvre
effective
et
le
respect
des
dispositions
du
présent
Accord,
ainsi
qu’à
accompagner
les
efforts
déployés
à
cet
effet
à
travers
un
soutien
politique,
diplomatique,
financier,
technique
et
logistique
;
- Une
période
intérimaire
s’ouvrira
dès
la
signature
de
l’accord.
TITRE
II
: QUESTIONS
POLITIQUES
ET
INSTITUTIONNELLES
Chapitre
3
: Cadre
institutionnel
et
réorganisation
territoriale
Article
6
: Les
Parties
conviennent
de
mettre
en
place
une
architecture
institutionnelle
permettant
aux
populations
du
nord,
dans
un
esprit
de
pleine
citoyenneté
participative,
de
gérer
leurs
propres
affaires,
sur
la
base
du
principe
de
libre
administration
et
assurant
une
plus
grande
représentation
de
ces
populations
au
sein
des
institutions
nationales.
A
cet
effet,
il
est
prévu
les
dispositions
ci-‐après
:
Au
niveau
local
- La
région
est
dotée
d’une
Assemblée
Régionale
élue
au
suffrage
universel
direct,
bénéficie
d’un
très
large
transfert
de
compétences,
de
ressources
et
jouit
des
pouvoirs
juridiques,
administratifs
et
financiers
appropriés
;
- Les
populations
maliennes
et
en
particulier
celles
des
régions
du
Nord
auront
dans
ce
cadre
à
gérer
leurs
propres
affaires
sur
la
base
du
principe
de
la
libre
administration
;
- Le
Président
de
l’Assemblée
est
élu
au
suffrage
universel
direct.
Il
est
également
le
chef
de
l’Exécutif
et
de
l’Administration
de
la
région
;
- Les
cercles
et
les
communes
sont
dotés
d’organes
délibérants
(Conseil
de
cercle
et
Conseil
communal)
élus
au
suffrage
universel
direct
et
dirigés
par
des
bureaux
ayant
une
fonction
exécutive
avec
à
leur
tête
un
Président
du
Conseil
de
cercle
et
un
Maire
élus
;
- II
est
reconnu
à
chaque
région
le
droit
d’adopter
la
dénomination
officielle
de
son
choix
dans
le
cadre
des
dispositions
relatives
au
statut
juridique
et
fonctionnement
des
régions.
6. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
6
Au
niveau
national
- réactiver
et
diligenter
le
processus
de
mise
en
place
de
la
deuxième
chambre
du
Parlement
sous
la
dénomination
de
Sénat,
de
Conseil
de
la
Nation
ou
de
toute
autre
appellation
valorisante
de
sa
nature
et
de
son
rôle,
et
en
faire
une
institution
dont
les
missions
et
la
composition
favorisant
la
promotion
des
objectifs
du
présent
Accord
;
- améliorer
la
représentation
des
populations
à
l’Assemblée
Nationale
par
l’augmentation
du
nombre
de
circonscriptions
électorales
et/ou
toutes
autres
mesures
appropriées
;
- à
court
terme,
prendre
des
mesures
dans
le
sens
de
l’ouverture
du
Haut
Conseil
des
Collectivités
notamment
aux
représentants
des
notabilités
traditionnelles,
aux
femmes
et
aux
jeunes
;
- assurer
une
meilleure
représentation
des
populations
du
Nord
du
Mali
dans
les
institutions
et
grands
services
publics,
corps
et
administrations
de
la
République.
Chapitre
4
: Répartition
des
pouvoirs
et
compétences
Article
7
: Les
Parties
reconnaissent
la
nécessité
d’un
partage
des
missions
et
responsabilités
entre
l’Etat
et
les
collectivités
territoriales,
pour
assurer
le
niveau
d’efficacité
requis
et
la
prise
en
compte
des
besoins
et
demandes
des
citoyens
et
des
communautés
à
la
base.
Article
8
: Les
régions
sont
compétentes,
dans
un
cadre
général
préalablement
défini
par
voie
législative
et
réglementaire,
dans
les
matières
ci-‐après:
a) plan
et
programme
de
développement
économique,
social
et
culturel
;
b) aménagement
du
territoire
;
c) création
et
gestion
des
équipements
collectifs
et
des
services
sociaux
de
base
(éducation
de
base
et
formation
professionnelle,
santé,
environnement,
culture,
infrastructures
routières
et
de
communication
relevant
du
domaine
régional,
énergie,
hydraulique
et
assainissement)
;
d) agriculture,
élevage,
pêche,
gestion
forestière,
transports,
commerce,
industries,
artisanat,
tourisme,
transports
interrégionaux
;
e) budgets
et
comptes
administratifs
régionaux
;
f) établissement
et
application
d’impôts
et
de
recettes
propres
sur
la
base
de
paramètres
déterminés
par
l’Etat
;
g) institutions
de
redevances
;
h) acceptation
et
refus
de
dons,
subventions
et
legs;
i) octroi
de
subventions;
j) prises
de
participation;
k) coopération
décentralisée
et
jumelage;
l) police
territoriale
et
protection
civile.
7. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
7
Article
9
: Les
délibérations
des
collectivités
territoriales
sont
exécutoires
dès
leur
publication
et
transmission
au
représentant
de
l’Etat.
La
répartition
des
compétences
entre
les
différentes
collectivités
territoriales
est
déterminée
par
la
loi,
sur
la
base
du
principe
de
subsidiarité.
Chapitre
5
: Représentation
de
l’Etat
et
contrôle
de
légalité
Article
10
: L’Etat
nomme
auprès
des
collectivités
territoriales
un
Représentant,
aux
fins
de
préserver
l’intérêt
général.
A
ce
titre,
il
relaie
la
politique
du
Gouvernement
sur
les
grands
projets
et
facilite
les
politiques
de
développement
économique
et
social
et
d’aménagement
du
territoire.
Article
11
: L’Etat,
à
travers
son
Représentant,
exerce
un
contrôle
de
légalité
a
posteriori
des
actes
administratifs
des
collectivités
territoriales.
Les
modalités
d’exercice
de
ce
contrôle
sont
définies
par
la
loi.
Article
12
: Sans
préjudice
des
prérogatives
de
l’Etat
dans
le
cadre
de
ses
compétences
régaliennes,
les
Parties
conviennent
de
la
nécessité
d’une
consultation
entre
l’Etat
et
les
régions
sur
:
- la
réalisation
des
projets
de
développement
décidés
par
l’Etat
et
les
organismes
publics
ou
privés
concernant
ces
entités
;
- l’exploitation
des
ressources
naturelles,
notamment
minières.
- toute
autre
question
entrant
dans
la
mise
en
œuvre
de
cet
Accord.
Chapitre
6
: Financement
et
moyens
Article
13
: Additionnellement
à
la
fixation
des
taux
des
taxes,
redevances
et
impôts
locaux,
tel
que
stipulé
à
l’article
8
du
présent
Accord,
chaque
région
jouit
de
la
latitude
de
créer
des
impôts
adaptés
à
sa
structure
économique
et
à
ses
objectifs
de
développement
dans
le
cadre
de
la
loi.
Article
14
: L’Etat
s’engage
à
mettre
en
place,
d’ici
l’année
2018,
un
mécanisme
de
transfert
de
30%
des
recettes
budgétaires
de
l’Etat
aux
collectivités
territoriales,
sur
la
base
d’un
système
de
péréquation,
avec
une
attention
particulière
pour
les
régions
du
Nord,
selon
des
critères
à
déterminer.
Article
15
: L’Etat
rétrocède
aux
collectivités
territoriales
concernées
un
pourcentage
des
revenus
issus
de
l’exploitation,
sur
leur
territoire,
de
ressources
naturelles,
notamment
minières,
selon
des
critères
à
définir
d’un
commun
accord.
Article
16
: L’Etat
s’engage
à
:
- transférer
aux
collectivités
territoriales
les
services
déconcentrés
relevant
de
leurs
domaines
de
compétence;
8. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
8
- rendre
plus
attrayante
la
fonction
publique
des
collectivités
territoriales,
prioritairement
dans
les
régions
du
nord
du
Mali;
- favoriser
le
recrutement
dans
la
fonction
publique
des
collectivités
territoriales,
dont
les
effectifs
seront
majoritairement
réservés
aux
ressortissants
des
régions
du
Nord.
TITRE
III
: QUESTIONS
DE
DEFENSE
ET
DE
SECURITE
Chapitre
7
: Principes
directeurs
Article
17
: Les
questions
de
défense
et
de
sécurité
ci-‐après
sont
régies
par
les
principes
suivants
:
- Inclusivité
et
représentation
significative
de
toutes
les
populations
du
Mali
au
sein
des
forces
armées
et
de
sécurité
;
- Unicité
des
forces
armées
et
de
sécurité
du
Mali,
relevant
organiquement
et
hiérarchiquement
de
l’Etat
central
;
- Progressivité
du
redéploiement
des
forces
armées
et
de
sécurité
reconstituées
du
Mali;
Chapitre
8
: Cantonnement,
intégration
et
désarmement,
démobilisation,
et
réinsertion
(DDR)
Article
18
: Le
processus
de
cantonnement
des
combattants
vise
à
recenser
les
combattants
éligibles
à
l’intégration
ou
au
programme
DDR.
Ce
processus
est
mené
suivant
des
normes
et
pratiques
professionnelles
établies
avec
le
soutien
de
la
Mission
multidimensionnelle
Intégrée
des
Nations
unies
pour
la
stabilisation
au
Mali
(MINUSMA).
Article
19
: Les
Parties
conviennent
de
la
mise
en
place
d’une
commission
nationale
pour
le
DDR,
comprenant
les
représentants
du
Gouvernement
et
des
mouvements
signataires.
Cette
commission
travaillera
en
étroite
collaboration
avec
le
Comité
de
suivi
du
présent
Accord.
Article
20
: L’intégration
et
le
DDR
se
déroulent
au
fur
et
à
mesure
du
cantonnement
des
combattants
pour,
soit
l’intégration
au
sein
des
corps
constitués
de
l’Etat
y
compris
au
sein
des
forces
armées
et
de
sécurité,
soit
la
réinsertion
dans
la
vie
civile.
Le
DDR
concernera
les
ex-‐combattants
cantonnés
qui
n’auront
pas
bénéficié
de
l’intégration.
Chapitre
9
: Redéploiement
des
Forces
armées
et
de
sécurité
Article
21
: Les
forces
armées
et
de
sécurité
reconstituées
se
redéployeront,
de
manière
progressive
à
compter
de
la
signature
de
l’Accord,
sur
l’ensemble
des
régions
du
nord.
Ce
redéploiement
s’effectue
sous
la
conduite
du
Mécanisme
Opérationnel
de
coordination
(MOC),
avec
l’appui
de
la
MINUSMA.
Article
22
: Les
forces
redéployées
devront
inclure
un
nombre
significatif
de
personnes
originaires
des
régions
du
nord,
y
compris
dans
le
commandement,
de
façon
à
conforter
le
retour
de
la
confiance
et
faciliter
la
sécurisation
progressive
de
ces
régions.
9. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
9
Chapitre
10
: Réorganisation
des
Forces
armées
et
de
sécurité
Article
23
: Les
Parties
conviennent
de
la
nécessité
d’entreprendre,
en
profondeur,
une
Réforme
du
secteur
de
la
sécurité
(RSS),
en
tirant
les
leçons
des
expériences
passées
et
en
s’appuyant
sur
les
documents
pertinents
de
l’Union
africaine
et
des
Nations
unies.
Article
24
: Le
Gouvernement
prendra,
avec
l’aide
des
partenaires
internationaux,
toutes
les
dispositions
nécessaires
pour
la
mise
en
place
d’institutions
de
défense
et
de
sécurité
aptes
à
répondre
aux
besoins
sécuritaires
du
pays
et
à
contribuer
à
la
promotion
de
la
sécurité
régionale.
Article
25
: Les
Parties
conviennent
de
mettre
en
place
un
Conseil
national
pour
la
RSS,
suffisamment
représentatif
et
réunissant
des
capacités
issues
des
différentes
communautés,
en
vue
d’entreprendre
une
réflexion
approfondie
sur
une
nouvelle
vision
nationale
de
la
sécurité
et
de
la
défense
compte
tenu
de
tous
les
facteurs
locaux,
régionaux,
nationaux
et
internationaux
pertinents.
Article
26
: Le
Conseil
national
pour
la
RSS
fait
des
recommandations
sur
des
mécanismes
novateurs
en
ce
qui
concerne
les
nominations
aux
postes
dans
les
grands
commandements
et
services,
aux
fins
de
renforcer
la
cohésion
nationale
ainsi
que
la
professionnalisation
et
l’efficacité
desdits
postes.
Article
27
: Dans
le
contexte
de
la
réforme
des
Forces
armées
et
de
sécurité,
il
sera
procédé
à
la
création
d’une
police
placée
sous
l’autorité
des
collectivités
territoriales,
dans
le
cadre
de
leurs
pouvoirs
de
police.
Article
28
: Des
comités
consultatifs
locaux
de
sécurité
(CCLS)
regroupant
les
représentants
de
l’Etat,
des
autorités
régionales
et
locales,
des
communautés
et
des
autorités
traditionnelles,
sont
mis
en
place
et
placés
sous
l’autorité
du
chef
de
l’Exécutif
local.
Chapitre
11
: La
lutte
contre
le
terrorisme
Article
29
: Les
Parties
réitèrent
leur
engagement
à
combattre
le
terrorisme
et
ses
multiples
connexions
que
sont
le
crime
organisé
et
le
trafic
de
drogue,
y
compris
a
travers
les
stratégies
et
mécanismes
régionaux
existants.
Article
30
: Les
Parties
conviennent
de
la
mise
en
place,
en
tant
que
de
besoin,
d’unités
spéciales
aux
fins
de
lutter
contre
le
terrorisme
et
la
criminalité
transnationale
organisée.
TITRE
IV
: DEVELOPPEMENT
SOCIO-‐ECONOMIQUE
ET
CULTUREL
Chapitre
12
: Stratégie
Spécifique
de
Développement
Article
31
: Les
Parties
conviennent
de
la
nécessité
pour
l’Etat
de
refonder
sa
vision
du
développement
local
au
profit
d’une
plus
grande
habilitation
des
collectivités
locales
à
10. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
10
formuler
leurs
stratégies
de
développement
dans
le
cadre
d’une
approche
solidaire,
participative
et
adaptée
aux
réalités
socio-‐culturelles
et
géographiques
locales
et
assurant
la
transparence
et
la
reddition
des
comptes
à
tous
les
niveaux.
Article
32
: Deux
ou
plusieurs
autres
régions
peuvent,
dans
des
conditions
déterminées
par
la
loi,
mettre
en
place
les
instances
appropriées,
afin
de
mieux
promouvoir
leur
développement
économique
et
social,
dans
la
limite
de
leurs
compétences
telles
qu’énoncées
dans
le
présent
Accord.
Article
33
: Il
est
créé
une
Zone
de
Développement
des
Régions
du
Nord,
dotée
d’un
Conseil
consultatif
interrégional
constitué
des
représentants
des
Assemblées
Régionales
concernées
et
chargé
exclusivement
de
la
coordination
des
efforts
de
la
mutualisation
des
moyens
en
vue
d’accélérer
le
développement
socio-‐économique
local
et
d’autres
questions
connexes.
Article
34
: La
Zone
est
dotée
d’une
Stratégie
spécifique
de
développement
élaborée
conjointement
par
les
Parties
avec
l’appui
des
partenaires
internationaux
et
financée
notamment
par
un
Fonds
pour
le
développement
durable.
Article
35
: La
Stratégie
est
destinée
à
hisser
les
régions
du
nord
au
même
niveau
que
le
reste
du
pays
en
termes
d’indicateurs
de
développement,
et
ce
dans
un
délai
n’excédant
pas
une
période
de
10
à
15
ans.
Le
suivi
de
sa
mise
en
œuvre
sera
assuré
par
le
Conseil
Consultatif
de
la
Zone
de
Développement
avec
le
soutien
des
Institutions
et
autorités
compétentes.
Article
36
: Les
Parties
conviennent
de
la
mise
en
place,
sous
l’égide
du
Comité
de
Suivi
du
présent
Accord
(CSA),
d’une
«Mission
d’évaluation
conjointe
au
Nord
du
Mali
(MIEC/Nord
Mali)»,
afin
de
procéder
à
l’identification
des
besoins
en
matière
de
relèvement
rapide,
de
réduction
de
la
pauvreté
et
de
développement
dans
la
Zone.
La
mission
sera
menée
au
plus
tard
dans
les
trois
mois
suivant
la
signature
de
l’Accord.
La
Banque
Mondiale,
la
Banque
Africaine
de
Développement
(BAD),
et
la
Banque
Islamique
de
Développement
(BID)
seront
invitées
à
conduire
la
mission,
en
concertation
avec
le
gouvernement,
les
autres
institutions
internationales
compétentes,
et
les
représentants
de
la
Zone.
Article
37
: Une
Conférence
d’appel
de
fonds
sera
convoquée
dans
les
deux
mois
suivant
l’élaboration
de
la
Stratégie
spécifique
de
Développement.
La
Conférence
instituera
un
Fonds
pour
le
Développement
Durable
qui
servira
d’outil
de
financement
de
la
stratégie
spécifique
de
Développement.
Chapitre
13
: Mobilisation
en
faveur
d’un
développement
des
régions
du
Nord
Article
38
: La
Zone
de
Développement
des
Régions
du
nord
bénéficiera,
de
façon
prioritaire,
des
dispositifs
de
soutien
de
l’Etat
prévus
dans
le
présent
Accord.
A
cet
égard,
les
Parties
conviennent
de
mettre
en
œuvre
toutes
les
mesures
à
court,
moyen
et
à
long
termes
énoncées
dans
l’annexe
relative
au
développement
socio-‐économique
et
culturel.
11. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
11
Le
Gouvernement
soumettra
dès
les
premières
sessions
au
Comité
de
Suivi
de
l’Accord,
un
document
précisant
ses
engagements
en
la
matière,
les
moyens
propres
qu’il
envisage
de
mobiliser
ainsi
que
le
calendrier
de
mise
en
œuvre
des
engagements
tels
que
convenus
et
concernant
notamment
les
domaines
suivants
:
- services
sociaux
de
base;
- développement
des
ressources
humaines;
- sécurité
alimentaire;
- développement
rural
(agriculture,
élevage
et
activités
pastorales);
- infrastructures
structurantes,
en
vue
d’assurer
le
désenclavement
des
régions
du
nord;
- mines
et
énergie
solaire;
- emploi;
en
particulier
pour
les
femmes,
les
jeunes
et
les
anciens
combattants
;
- création
d’entreprises
locales;
- réinsertion
et
réhabilitation
des
rapatriés,
des
personnes
déplacées
et
autres
groupes
vulnérables;
- artisanat,
tourisme,
commerce
et
communications;
et
- éducation
et
culture.
Article
39
: Les
Parties
conviennent,
s’agissant
des
domaines
de
l’éducation
et
de
la
culture,
de
prendre
les
mesures
suivantes
:
- adaptation
des
programmes
d’enseignement
aux
réalités
socioculturelles
des
régions;
- promotion
des
langues
et
écritures
locales;
- renforcement
du
système
d’enseignement
primaire
et
secondaire
avec
une
attention
particulière
à
l’éducation
pour
tous;
- création
d’institutions
d’enseignement
supérieur;
- création
de
centres
culturels
et
de
musées
régionaux
;
et
- promotion
des
cultures
de
ces
régions
aux
niveaux
local,
national
et
international.
Article
40
: Une
Agence
de
développement
régional
sera
mise
en
place
au
niveau
de
chaque
région
pour
renforcer
la
capacité
de
maitrise
d’ouvrage
des
régions
et
de
permettre
un
suivi
approprié
de
la
mise
en
œuvre
des
engagements
pris
par
le
Gouvernement
en
faveur
des
régions.
L’Agence
fait
partie
de
l’administration
régionale
et
placée
sous
l’autorité
du
Président
de
l’Assemblée
régionale,
devant
laquelle
elle
est
responsable.
Article
41
: Des
conventions–programmes
Régions
/
Etat
seront
conclues
en
vue
de
la
mise
en
place
de
programmes
d’investissement
pluriannuels
structurants
et
de
la
réglementation
des
obligations
de
l’Etat
en
matière
de
développement
économique
et
social.
12. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
12
Article
42
: L’Etat
s’engage
à
faciliter
une
plus
forte
implication
des
collectivités
territoriales
dans
la
mobilisation
et
l’utilisation
des
revenus
et
subventions
provenant
de
l'exploration
et
l’exploitation
des
ressources
naturelles
locales,
ainsi
que
les
dividendes
générées
par
la
coopération
décentralisée,
et
les
accords
économiques
conclus
par
l’Etat
les
concernant.
Article
43
: L’Etat
s’engage
à
promouvoir
les
projets
de
coopération
transfrontalière
d’initiative
locale.
Des
dispositions
seront
prises
pour
associer
adéquatement
les
collectivités
territoriales
dans
l’élaboration,
la
conclusion,
la
mise
en
œuvre
et
le
suivi
des
accords
de
prêt
et
d'aide
au
développement
les
concernant.
Article
44
: Une
revue
périodique
des
programmes
de
développement
sera
réalisée
par
les
partenaires
techniques
et
financiers,
sous
l’égide
du
Comité
de
suivi.
Article
45
:
Tous
les
acteurs
internationaux
ayant
élaboré
des
stratégies
ou
pris
des
initiatives
pour
le
Sahel,
sont
invités
à
accorder
la
priorité
requise
aux
besoins
des
régions
du
nord
du
Mali
et
à
l’importance
que
revêt
leur
stabilisation
rapide
pour
la
paix
et
la
sécurité
régionales.
TITRE
V
: RECONCILIATION,
JUSTICE
ET
QUESTIONS
HUMANITAIRES
Chapitre
14
: Réconciliation
et
Justice
Article
46
: Les
Parties
conviennent
de
promouvoir
une
véritable
réconciliation
nationale
fondée
sur
les
éléments
ci-‐après
:
- élaboration
d’une
Charte
nationale
pour
la
paix,
l’unité
et
la
réconciliation
nationale
;
- mise
en
place
de
mécanismes
de
justice
transitionnelle
notamment
par
l’opérationnalisation
de
la
Commission
Vérité,
Justice
et
Réconciliation
(CVJR)
;
- création
d’une
Commission
de
lutte
contre
la
corruption
et
la
délinquance
financière
;
- création
d’une
Commission
d’enquête
internationale
chargée
de
faire
la
lumière
sur
tous
les
crimes
de
guerre,
les
crimes
contre
l’Humanité,
les
crimes
de
génocide,
les
crimes
sexuels
et
les
autres
violations
graves
du
Droit
international,
des
Droits
de
l’homme
et
du
Droit
international
humanitaire
sur
tout
le
territoire
malien
;
- réaffirmation
du
caractère
imprescriptible
des
crimes
de
guerre
et
crimes
contre
l’humanité
et
engagement
des
Parties
à
coopérer
avec
la
Commission
d’enquête
internationale
;
- non
amnistie
pour
les
auteurs
des
crimes
de
guerre
et
crime
contre
l’Humanité
et
violations
graves
des
Droits
de
l’homme,
y
compris
des
violences
sur
les
femmes,
les
filles
et
les
enfants,
liés
au
conflit
;
- consolidation
du
pouvoir
judiciaire
de
manière
à
assurer
l’État
de
droit
sur
l’ensemble
du
territoire
;
- engagement
à
mettre
en
œuvre
une
réforme
profonde
de
la
Justice
pour
la
rapprocher
du
justiciable,
améliorer
ses
performances,
mettre
fin
à
l’impunité
et
13. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
13
intégrer
les
dispositifs
traditionnels
et
coutumiers
sans
préjudice
du
Droit
régalien
de
l’Etat
;
- généralisation
de
l’assistance
judiciaire
et
juridique
et
l’information
sur
les
droits
des
citoyens
;
- promotion
d’une
formation
de
qualité
à
tous
les
acteurs
et
auxiliaires
de
la
justice,
y
compris
les
Cadis
;
- revalorisation
du
rôle
des
Cadis
dans
l’administration
de
la
justice,
notamment
en
ce
qui
concerne
la
médiation
civile
de
manière
à
tenir
compte
des
spécificités
culturelles,
religieuses
et
coutumières
;
- valorisation
du
statut
des
autorités
traditionnelles
à
travers
leur
prise
en
charge
et
la
prise
en
compte
dans
les
règles
de
protocole
et
de
préséance.
Chapitre
15
: Questions
humanitaires
Article
47
: Les
Parties
s’engagent
à
créer
les
conditions
nécessaires
pour
faciliter
le
retour,
le
rapatriement,
la
réintégration
et
la
réinsertion
rapide
de
toutes
les
personnes
déplacées
et
les
réfugiés
et
mettre
en
place
les
mécanismes
de
prise
en
charge,
conformément
aux
instruments
africains
et
internationaux
pertinents
y
compris
la
Convention
de
l’OUA
de
1969
régissant
les
aspects
propres
aux
problèmes
de
réfugiés
en
Afrique
et
la
Convention
2009
(Convention
de
Kampala)
sur
la
protection
et
l’assistance
aux
personnes
déplacées
en
Afrique.
Article
48
: Les
Parties
invitent
les
agences
et
organisations
humanitaires
à
appuyer
les
efforts
visant
à
assurer
le
retour,
le
rapatriement,
la
réintégration
et
la
réinsertion
rapide
de
toutes
les
personnes
déplacées
et
les
réfugiés.
Article
49
: Les
Parties
s’engagent
à
promouvoir
et
à
respecter
les
principes
d’humanité,
de
neutralité,
d’impartialité
et
d’indépendance
guidant
l’action
humanitaire.
Elles
s’engagent
également
à
prévenir
toute
utilisation
à
des
fins
politiques,
économiques
ou
militaires
de
l’aide
humanitaire,
à
faciliter
l’accès
des
agences
humanitaires
et
à
garantir
la
sécurité
de
leurs
personnes.
TITRE
VI
: GARANTIES
ET
ACCOMPAGNEMENT
D’ORDRE
INTERNATIONAL
Chapitre
16
: Responsabilité
des
Parties
Article
50
: Les
Parties
reconnaissent
que
la
première
garantie
de
l’aboutissement
de
l’Accord
réside
dans
leur
sincérité,
leur
bonne
foi
et
leur
engagement
à
assumer
le
contenu
de
l’accord
et
œuvrer
à
la
mise
en
œuvre
de
l’ensemble
de
ses
dispositions
dans
l’intérêt
de
la
réconciliation
de
leur
pays,
ainsi
que
de
la
paix,
de
la
sécurité
et
de
la
stabilité
du
Mali
et
dans
la
région
dans
son
ensemble.
Article
51
: Les
Parties
demandent
à
la
classe
politique
ainsi
qu’à
la
société
civile,
notamment
les
organisations
de
femmes
et
de
jeunes,
les
médias,
les
communicateurs
14. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
14
traditionnels
et
les
autorités
traditionnelles
et
religieuses,
d’apporter
leur
plein
concours
à
la
réalisation
des
objectifs
de
l’Accord.
Chapitre
17
: Rôle
de
la
Médiation
Article
52
: La
Médiation,
sous
l’égide
de
l’Algérie
en
tant
que
Chef
de
file,
est
le
garant
politique
de
l’Accord
et
du
respect
de
ses
dispositions
par
les
Parties.
A
ce
titre,
elle
:
- continue
d’offrir
ses
bons
offices
aux
Parties
;
- conseille
les
Parties,
en
tant
que
de
besoin,
dans
le
processus
de
mise
en
œuvre
et,
- joue
le
rôle
de
dernier
recours
au
double
plan
politique
et
moral
en
cas
de
graves
difficultés
de
nature
à
compromettre
les
objectifs
et
buts
du
présent
Accord.
Article
53
: La
Médiation
contribue
activement
au
plaidoyer
international
pour
l’application
optimale
de
l’Accord
et
la
mobilisation
du
soutien
nécessaire
en
faveur
du
Mali.
Chapitre
18
: Rôle
de
la
communauté
internationale
Article
54
: La
communauté
internationale
est
garante
de
la
mise
en
œuvre
scrupuleuse
du
présent
Accord
et
est
engagée
à
accompagner
les
efforts
déployés
à
cet
effet.
De
façon
plus
spécifique
:
- les
Nations
unies,
I’UA,
la
CEDEAO,
I’UE,
I’OCI
ainsi
que
les
autres
partenaires
internationaux,
s’engagent
à
apporter
leur
plein
soutien
politique
à
l’Accord;
- le
Conseil
de
paix
et
de
sécurité
de
l’UA
et
le
Conseil
de
sécurité
des
Nations-‐unies
sont
invités
à
apporter
leur
plein
appui
au
présent
Accord,
ainsi
qu’à
suivre
de
près
sa
mise
en
œuvre
et
à
prendre
le
cas
échéant,
des
mesures
contre
tous
ceux
qui
entraveraient
la
mise
en
œuvre
des
engagements
qui
y
sont
contenus
et
la
réalisation
des
objectifs
poursuivis
;
- la
communauté
internationale
est
appelée
à
accompagner
la
mise
en
œuvre
de
l’Accord,
à
travers
le
soutien
financier,
technique
et
logistique
requis
pour
le
fonctionnement
des
différents
mécanismes
prévus
par
l’Accord,
le
DDR,
la
RSS
et
les
efforts
de
lutte
contre
le
terrorisme
et
le
crime
organisé,
ainsi
qu’en
contribuant
promptement
et
généreusement
au
Fonds
fiduciaire
envisagé
et
en
saisissant
l’occasion
de
la
Conférence
d’appel
de
fonds
prévue
dans
l’Accord
pour
apporter
un
concours
significatif
en
vue
du
développement
des
régions
nord.
Article
55
: Les
Parties
conviennent
de
la
mise
en
place
d’un
mécanisme
d’évaluation
et
de
suivi,
impliquant
l’ensemble
des
acteurs
maliens
concernés
et
les
partenaires
internationaux.
Article
56
: Le
rôle
déterminant
et
les
contributions
importantes
attendues
de
la
MINUSMA,
des
Agences
et
programmes
des
Nations
unies
et
de
toute
autre
organisation
ou
structure
inter-‐étatique
pour
la
réalisation
des
objectifs
du
présent
Accord
relèvent
des
mandats
dont
ils
sont
dotés
par
leurs
instances
compétentes.
15. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
15
Chapitre
19
: Le
Comité
de
suivi
de
I’Accord
Article
57
: Les
Parties
conviennent
de
la
création,
dès
la
signature
de
l’Accord,
d’un
Comité
de
suivi
de
mise
en
œuvre
de
l’Accord
pour
la
paix
et
la
réconciliation
au
Mali
(CSA).
Article
58
: Le
CSA
est
composé
comme
suit
:
le
Gouvernement
du
Mali,
les
mouvements
signataires
du
présent
Accord
et
la
Médiation
(Algérie,
en
tant
que
Chef
de
file,
Burkina
Faso,
Mauritanie,
Niger,
Tchad,
CEDEAO,
Nations
Unies,
OCI,
UA,
UE,).
Les
membres
permanents
du
Conseil
de
sécurité
des
Nations
unies
sont
invités
à
participer
aux
travaux
du
Comité.
Le
CSA
peut,
en
outre,
inviter,
en
tant
que
de
besoin,
d’autres
acteurs
et
institutions
financières
internationaux,
à
participer
à
ses
travaux.
Article
59
: Le
CSA
est
présidé
par
l’Algérie,
Chef
de
file
de
la
Médiation,
assisté
du
Burkina
Faso,
de
la
Mauritanie,
du
Niger,
et
du
Tchad,
en
tant
que
vice-‐présidents.
Le
Comité
siège
à
Bamako
;
il
peut
exceptionnellement
se
réunir
ailleurs,
s’il
le
juge
nécessaire.
Il
se
réunit
en
séance
plénière,
au
moins,
une
fois
par
mois,
et
peut,
en
tant
que
de
besoin,
tenir
des
réunions
extraordinaires.
Article
60
: Le
CSA
accomplit
les
missions
suivantes:
- assurer
le
suivi,
le
contrôle,
la
supervision
et
la
coordination
de
l’application
effective
par
les
Parties
de
toutes
les
dispositions
de
l’Accord,
et
cela
sans
préjudice
du
mandat
confié
à
la
MINUSMA
par
le
Conseil
de
Sécurité
;
- élaborer
un
chronogramme
détaillé
de
mise
en
œuvre
des
dispositions
pertinentes
de
l’Accord
et
veiller
à
son
respect
;
- assurer
l’interprétation
des
dispositions
pertinentes
de
l’Accord
en
cas
de
divergences
entre
les
Parties
;
- concilier,
le
cas
échéant,
les
points
de
vue
des
Parties
;
et
- encourager
le
Gouvernement
à
prendre
toutes
les
mesures
jugées
nécessaires
à
la
mise
en
œuvre
effective
des
dispositions
de
l’Accord,
y
compris
:
i. la
présence
des
services
publics
déconcentrés
et
décentralisés
au
Nord
;
ii. l’adoption
diligente
des
textes
constitutionnels,
législatifs
et
réglementaires
pour
permettre
la
mise
en
œuvre
des
dispositions
de
l’Accord
;
iii. le
transfert
des
ressources
et
des
moyens
requis
pour
le
fonctionnement
effectif
des
collectivités
territoriales
et
l’exercice
de
leurs
compétences
;
iv. la
prise
des
mesures
pour
permettre
l’appropriation
au
niveau
local
des
nouveaux
outils
démocratiques
convenus
dans
l’Accord,
notamment
à
travers
l’actualisation
des
listes
électorales,
l’encouragement
à
l’enrôlement
et
à
la
participation
aux
élections
locales,
et
l’accompagnement
de
la
création
des
institutions
et
procédures
nouvelles.
Article
61
: La
MINUSMA,
en
collaboration
avec
l’UA
(MISAHEL),
l’OCI,
l’UE,
et
la
CEDEAO,
assiste
le
CSA
dans
le
suivi
de
la
mise
en
œuvre
de
l’accord.
16. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
16
Article
62
: Pour
l’accomplissement
de
son
mandat,
le
CSA
met
en
place
quatre
sous-‐
comités
couvrant
les
thématiques
suivantes
:
«
questions
politiques
et
institutionnelles"
;
"défense
et
sécurité"
;
"développement
économique,
social
et
culturel";
et
"réconciliation,
justice
et
questions
humanitaires".
Chapitre
20
: Observation
indépendante
Article
63
: Les
Parties
conviennent
de
la
désignation
d’un
Observateur
indépendant
par
le
CSA,
chargé
d’évaluer
de
manière
objective
l’état
de
mise
en
œuvre
du
présent
Accord.
Il
rend
public
tous
les
quatre
mois
un
rapport
exhaustif
faisant
le
point
de
l’exécution
des
engagements
pris
aux
termes
de
l’Accord,
identifiant
les
blocages
éventuels,
situant
les
responsabilités,
formulant
des
recommandations
sur
les
mesures
à
prendre.
Article
64
: L’Observateur
indépendant
bénéficie
du
soutien
technique
requis
pour
l’accomplissement
de
son
mandat.
TITRE
VII
: DISPOSITIONS
FINALES
Article
65
: Les
dispositions
du
présent
Accord
et
de
ses
annexes
ne
peuvent
être
modifiées
qu’avec
le
consentement
express
de
toutes
les
Parties
signataires
du
présent
Accord
et
après
avis
du
Comité
de
suivi.
Article
66
: Les
annexes
font
partie
intégrante
de
l’Accord
et
ont
la
même
valeur
juridique
que
les
autres
dispositions
du
corps
du
texte.
Article
67
: Le
présent
Accord
entrera
en
vigueur
dès
sa
signature
par
les
Parties
et
la
Médiation.
(Version
Révisée
le
25
février
2015
à
19.30)
17. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
17
ANNEXE
1
: Période
Intérimaire
En
attendant
la
mise
en
place
des
mesures
prévues
dans
le
présent
Accord,
les
mesures
intérimaires,
ci-‐après,
sont
convenues.
Elles
doivent
être
mises
en
œuvre
durant
une
période
intérimaire
qui
prend
effet
immédiatement
après
la
signature
de
l’Accord
global
et
définitif
de
paix,
et
devant
s’étaler
sur
une
durée
allant
de
dix-‐huit
à
vingt
et
quatre
mois.
Cette
période
aura
pour
fonction
de
favoriser
la
mise
en
place
des
conditions
de
nature
à
réconcilier
les
Maliens,
et
à
jeter
les
bases
d’un
Mali
nouveau,
démocratique
et
uni
grâce,
entre
autres,
à
la
promotion
de
la
paix,
de
la
démocratie
et
de
l’acceptation
de
la
diversité
culturelle.
Elle
permettra
également
d’assurer
le
retour,
la
réinstallation
et
la
réinsertion
des
maliens
vivants
hors
du
territoire
national
ainsi
que
la
réhabilitation
des
sinistrés.
Objectifs
et
durée
de
la
période
intérimaire
Une
période
intérimaire
sera
ouverte
immédiatement
après
la
signature
du
présent
Accord.
Durant
cette
période,
et
en
attendant
l’adoption
et
l’entrée
en
vigueur
des
dispositions
légales
et
de
gouvernance
énoncés
dans
le
présent
Accord,
des
mesures
exceptionnelles
en
ce
qui
concerne
l’administration
des
régions
du
nord
du
Mali
sont
prises
et
mises
en
œuvre.
Ces
dispositions
ont
pour
objectifs
:
- De
garantir
l’adoption
de
textes
réglementaires,
législatifs,
voire
constitutionnels,
permettant
la
mise
en
place
et
le
fonctionnement
du
nouveau
cadre
institutionnel
et
politique,
sécuritaire
et
de
défense,
de
développement
économique,
social
et
culturel,
de
justice
et
de
réconciliation
nationale
;
- De
réviser
la
loi
électorale
de
manière
à
assurer
la
tenue
aux
niveaux
local,
régional
et
national,
au
cours
de
la
période
intérimaire,
d’élections
en
vue
de
la
mise
en
place
des
organes
prévus
par
le
présent
accord
;
- D’appliquer
les
mesures
et
arrangements
relatifs
au
rétablissement
de
la
paix,
à
la
cessation
des
hostilités
et
à
la
réforme
des
forces
de
défense
et
de
sécurité
en
vue
de
renforcer
son
professionnalisme
et
son
caractère
républicain;
- De
veiller
à
l’adoption
de
mesures
convenues
pour
faire
face
au
défi
du
terrorisme
et
de
l’extrémisme
et
éviter
toute
répétition
de
l’exclusion,
la
marginalisation
et
l’impunité;
- D’appliquer
l’Accord
conformément
au
chronogramme
de
mise
en
œuvre.
Afin
d’assurer
la
continuité
de
l’Etat,
les
institutions
actuelles
poursuivront
leur
mission
jusqu’à
la
mise
en
place
des
organes
prévus
dans
le
présent
Accord.
- La
mise
en
place,
le
cas
échéant
et
au
plus
tard
trois
mois
après
la
signature
de
l’Accord,
des
autorités
chargées
de
l’administration
des
communes,
cercles
et
régions
du
Nord
durant
la
période
intérimaire.
Leur
désignation,
compétences
et
modalités
de
leur
fonctionnement
seront
fixées
de
manière
consensuelle
par
les
parties
;
18. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
18
- L’adoption
diligente
des
textes
constitutionnels,
législatifs
et
règlementaires
pour
permettre
la
mise
en
œuvre
des
dispositions
de
l’Accord
;
- Le
gouvernement
prendra
toutes
les
dispositions
nécessaires
pour
faire
adopter
par
l’Assemble
nationales,
dans
les
12
mois,
une
nouvelle
loi
électorale
;
- Les
élections
sont
tenues
aux
niveaux
Régional
et
Local
pour
les
organes
concernés
par
les
dispositions
du
présent
Accord
durant
la
période
intérimaire,
conformément
aux
dispositions
et
dans
le
délai
maximum
de
18
mois.
19. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
19
ANNEXE
2
: Défense
et
Sécurité
I. Mesures
sécuritaires
intérimaires
Sous
l’égide
de
la
Sous-‐commission
Défense
et
Sécurité
du
Comité
de
Suivi
du
présent
accord,
il
est
créé
une
Commission
Technique
de
Sécurité
(CTS)
qui
reprend
les
attributions
de
la
Commission
Technique
Mixte
de
Sécurité
(CTMS)
issue
de
l’accord
de
Ouagadougou
et
élargie
le
16
Septembre
2014
à
Alger:
a. Participation
effective
des
représentants
du
Gouvernement
et
de
la
Coordination
et
de
la
Plateforme
à
la
CTS
et
aux
Equipes
Mixtes
d’Observation
et
de
Vérification
(EMOVs)
élargies,
y
inclus
les
antennes
dans
les
régions
- La
CTMS
élargie
poursuivra
ses
missions
jusqu’à
la
mise
en
place
effective
de
la
CTS
;
- La
CTS
inclut
six
représentants
des
forces
armées
et
de
sécurité
du
Mali
;
trois
représentants
de
la
Coordination
et
trois
représentants
de
la
Plateforme.
Elle
comprendra
deux
représentants
de
la
MINUSMA
(y
inclus
le
président
de
la
CTS)
et
un
représentant
de
chacun
des
membres
de
l’équipe
de
la
Médiation
et
des
forces
internationales
en
présence.
- La
CTS
est
chargée
notamment
:
• d’observer
le
cessez-‐le-‐feu
entre
les
parties
;
• d’enquêter
sur
d’éventuelles
violations
du
cessez-‐le-‐feu
;
• de
mettre
à
jour
les
arrangements
sécuritaires
et
les
vérifier
;
• de
procéder
à
l’identification
et
la
validation
des
sites
de
cantonnement
;
et
• de
soutenir
techniquement
le
processus
d’intégration
des
ex-‐
combattants.
b. Mise
en
place
du
Mécanisme
Opérationnel
de
Coordination
(MOC)
et
des
patrouilles
mixtes
- Dans
les
60
jours
suivants
la
signature
de
l’accord,
Il
est
institué
sous
l’égide
de
la
CTS
un
Mécanisme
Opérationnel
de
Coordination
(MOC)
et
des
patrouilles
mixtes
;
- La
CTS
proposera
les
termes
de
référence
détaillés
du
Mécanisme
Opérationnel
de
Coordination
(MOC),
y
compris
sa
composition
et
ses
missions.
Les
termes
de
référence
détermineront
sur
une
base
inclusive
et
consensuelle,
le
nombre
de
représentants
des
forces
armées
et
de
sécurité
et
de
la
Coordination
et
de
la
Plateforme
au
sein
du
MOC
;
20. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
20
- Ce
mécanisme
sera
coordonné
par
un
officier
des
forces
armées
et
de
sécurité
secondé
par
un
représentant
de
la
Coordination
et
un
représentant
de
la
Plateforme
;
- Le
MOC
travaillera
en
étroite
collaboration
avec
les
forces
internationales
en
présence
;
- Le
MOC
est
chargé
de
planifier
et
de
conduire
les
patrouilles
mixtes
incluant
des
éléments
des
forces
armées
et
de
sécurité
Maliennes
et
des
éléments
de
la
Coordination
et
de
la
Plateforme
avec,
si
nécessaire
et
si
possible,
l’appui
de
la
MINUSMA
et
des
forces
internationales
en
présence
(modalités
et
calendrier
de
patrouille
par
zone
à
définir
par
le
MOC).
La
première
patrouille
mixte
devra
avoir
lieu
au
plus
tard
le
60ème
jour
suivant
la
signature
de
l'accord
;
- Le
MOC
est
également
chargé
de
planifier
et
coordonner
toutes
les
actions
et
mouvements
des
combattants
pour
toute
la
durée
du
processus
de
cantonnement
;
- Dans
les
60
jours
suivant
la
signature
de
l'accord,
la
CTS
et
le
MOC
présenteront
un
plan
de
mise
en
œuvre
des
arrangements
sécuritaires
pour
le
Nord
du
Mali,
dans
lequel
les
patrouilles
mixtes
auront
un
rôle
primordial
dans
la
sécurisation
du
processus
de
cantonnement/regroupement
et
de
démobilisation.
Ce
plan
aura
pour
objectif
de
prévenir/réduire
tout
vide
sécuritaire
avant,
durant
et
après
les
processus
de
cantonnement,
d’intégration
et
de
DDR.
c. Cantonnement
- Dans
les
30
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
la
CTS
finalisera
l’identification
et
la
validation
des
sites
de
cantonnement/regroupement
et
de
démobilisation
des
combattants.
La
MINUSMA
lancera
l’aménagement
de
ces
sites
qui
devront
être
prêts
dans
un
délai
maximum
de
120
jours
et
seront
livrés
au
fur
et
à
mesure
qu’ils
seront
construits.
- Dans
les
30
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
la
CTS
mettra
à
jour
le
mode
opératoire
du
18
février
2014
pour
le
cantonnement
conformément
aux
mesures
du
présent
accord
et
fixera
la
date
effective
du
démarrage
du
cantonnement.
- Dans
les
30
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
les
mouvements
soumettront
à
la
CTS
une
liste
définitive
et
certifiée
de
leurs
combattants
et
de
leurs
armements
sur
la
base
des
principes
définis
dans
le
mode
opératoire
du
18
février
2014
mis
à
jour.
II. Intégration
des
ex-‐combattants
Dans
les
60
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
il
sera
mis
en
place,
une
Commission
d’Intégration
21. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
21
- Cette
Commission
d’Intégration,
qui
comprendra
des
représentants
des
forces
armées
et
de
sécurité,
de
la
Coordination
et
de
la
Plateforme,
travaillera
en
étroite
coopération
avec
le
Comité
de
Suivi
du
présent
accord;
- Un
Décret
définira
la
composition,
les
missions,
et
le
mode
de
fonctionnement
de
la
Commission
d’Intégration
sous
l’autorité
du
Président
de
la
République,
qui
désignera
une
personnalité
compétente
et
consensuelle
qui
en
assurera
la
présidence
;
- Dans
les
90
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
la
Commission
d’Intégration
en
coordination
avec
le
Conseil
National
pour
la
RSS
établiront
les
critères,
les
quotas
et
les
modalités
de
l’intégration
des
combattants
dans
les
corps
constitués
de
l’Etat
y
compris
au
sein
des
forces
armées
et
de
sécurité
et
de
l’harmonisation
des
grades
;
- Sur
cette
base,
les
mouvements
soumettront
la
liste
de
leurs
combattants
candidats
à
l’intégration
et
le
gouvernement
prendra
les
mesures
appropriées
pour
leur
intégration
dans
un
délai
qui
n’excédera
pas
six
mois
suivant
la
signature
de
l'accord,
sous
la
supervision
de
la
Commission
d’Intégration
et
du
Conseil
National
pour
la
RSS
;
- La
Commission
d’Intégration
en
coordination
avec
le
Conseil
National
pour
la
RSS
formulera
des
propositions
sur
les
modalités
d’attribution
des
grades
et
de
reclassement.
Les
membres
des
mouvements
anciennement
officiers
des
forces
armées
et
de
sécurité
seront
réintégrés
au
moins
aux
mêmes
grades.
Ceux
qui
ne
remplissent
pas
les
conditions
et
ceux
qui
choisiront
de
ne
pas
être
intégrés
pourront
bénéficier
d’une
pension
de
retraite,
d’une
pension
proportionnelle
ou
d’une
pension
d’invalidité
ou
tout
autre
arrangement
suivant
le
cas.
III. Processus
de
Désarmement,
de
Démobilisation,
et
de
Réinsertion
(DDR)
Dans
les
60
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
il
sera
mis
en
place,
une
Commission
Nationale
pour
le
DDR
- Cette
Commission
National
DDR
travaillera
en
étroite
coopération
avec
le
Comité
de
Suivi
du
présent
accord
;
- Un
Décret
définira
la
composition,
les
missions,
et
le
mode
de
fonctionnement
de
la
Commission
Nationale
DDR
sous
l’autorité
du
Président
de
la
République,
qui
désignera
une
personnalité
compétente
et
consensuelle
qui
en
assurera
la
présidence.
- La
Commission
Nationale
DDR
comprendra
un
organe
politique
de
haut
niveau,
des
sous-‐commissions
techniques
qui
travailleront
en
parallèle
et
en
coopération,
ainsi
que
des
antennes
opérationnelles
au
niveau
des
régions.
- Les
sous-‐commissions
techniques
seront
composées
d’experts
et
de
représentants
des
forces
armées
et
de
sécurité,
de
la
Coordination
et
de
la
Plateforme,
ainsi
que
des
ministères
compétents,
et
de
représentants
des
communautés.
22. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
22
- Dans
les
120
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
la
Commission
Nationale
DDR,
en
collaboration
avec
le
Comité
de
Suivi
du
présent
accord,
adoptera
un
programme
national
de
DDR
inclusif,
cohérent
et
accepté
par
tous,
y
compris
des
besoins
en
mobilisation
de
ressources.
- La
Commission
Nationale
DDR
bénéficiera
d’un
appui
technique
de
la
MINUSMA
et
des
autres
partenaires.
- Les
frais
de
fonctionnement
de
la
Commission
Nationale
DDR
et
des
antennes
régionales
seront
pris
en
charge
par
le
gouvernement
avec
l’appui
des
partenaires.
-
Le
programme
DDR
sera
mis
en
œuvre
avec
l’appui
requis
de
tous
les
démembrements
de
l’Etat
malien
et
des
partenaires.
IV. Redéploiement
des
Forces
armées
et
de
sécurité
Dans
les
60
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
le
MOC,
à
travers
la
CTS,
proposera
à
la
Sous-‐commission
Défense
&
Sécurité
du
Comité
de
Suivi
de
l’accord,
un
plan
et
calendrier
détaillé
de
redéploiement
des
Forces
armées
et
de
sécurité
reformées
au
Nord
Mali.
- Ce
plan
et
calendrier
de
redéploiement
seront
basés
sur
le
plan
de
mise
en
œuvre
des
arrangements
sécuritaires
pour
le
Nord
du
Mali
et
devront
prendre
en
compte
l’environnement,
les
menaces,
et
les
besoins
sécuritaires.
- Les
unités
reconstituées
et
déployées
seront
entièrement
équipées
et
prises
en
charges
par
l’Etat
malien.
- Le
redéploiement
des
forces
armées
et
de
sécurité
reconstituées
prendra
en
compte
les
besoins
de
protection
des
populations
et
de
sécurité
intérieure,
de
défense
de
l’intégrité
du
territoire,
de
sécurisation
des
frontières
et
de
lutte
contre
le
terrorisme.
V. Réforme
du
Secteur
de
la
Défense
et
de
la
Sécurité
a. Dans
les
60
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
le
décret
portant
création
du
Conseil
National
pour
la
RSS
sera
révisé
afin
d’accroitre
la
représentation
des
mouvements
signataires
de
l’accord
et
des
différentes
communautés
et
de
convenir
des
reformes
et
du
plan
de
mise
en
œuvre.
- Dans
les
90
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
le
CN-‐RSS
fera
procéder
à
une
évaluation
détaillée
du
système
de
défense
et
de
sécurité,
avec
l’appui
des
partenaires
et
incluant
la
consultation
des
populations,
en
vue
de
déterminer
les
axes
de
réforme
prioritaire
du
secteur.
- Le
CN-‐RSS
définira
en
outre
les
responsabilités
et
missions
des
différents
acteurs
du
secteur
de
la
sécurité,
en
tenant
compte
de
la
diversité
des
espaces
géographiques
(villes,
villages,
brousse,
espaces
désertiques,
axes
de
circulations,
points
de
passage
obligés,
et
espaces
frontaliers)
et
suivant
les
objectifs
poursuivis
(protection
des
populations,
justice,
incarcération
et
exécution
des
sentences
judiciaires,
lutte
contre
les
désastres
naturels,
23. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
23
actions
offensives,
rassemblement
de
preuves,
enquêtes,
défense
du
territoire,
gestion
des
frontières,
renseignement,
gestion
et
supervision
des
institutions
de
sécurité,
etc.).
- Le
CN-‐RSS
veillera
à
renforcer
le
contrôle
et
la
supervision
des
forces
armées
et
de
sécurité
aux
niveaux
national
et
local
et
à
promouvoir
le
respect
des
lois
et
de
l'état
de
droit.
b. Mise
en
place
de
la
Police
territoriale
- Dans
les
12
mois
suivant
la
signature
de
l’accord,
une
loi
créant
et
définissant
les
compétences
de
la
nouvelle
police
territoriale
sera
adoptée.
Elle
précisera
également
les
relations
de
la
police
territoriale
avec
les
autres
structures
de
sécurité,
la
composition
et
les
modalités
de
recrutement,
la
formation,
ainsi
que
le
rattachement
hiérarchique
et
les
modalités
de
commandement
et
de
contrôle.
c. Mise
en
place
des
Comités
Consultatifs
locaux
de
Sécurité
(CCLS)
- Dans
les
60
jours
suivant
la
signature
de
l’accord,
des
Comités
Consultatifs
locaux
de
Sécurité
(CCLS)
seront
créés
par
décret
aux
niveaux
régional
en
priorité
et
au
niveau
communal
ensuite
(un
CCLS
pour
chaque
région
et
basé
dans
la
capitale
régionale,
et
un
CCLS
dans
chaque
commune).
- Les
CCLS
incluront
les
acteurs
de
la
sécurité
et
de
la
justice
au
niveau
local,
y
compris
les
représentants
de
la
nouvelle
police
territoriale,
et
des
représentants
des
communautés
et
des
autorités
traditionnelles,
religieuses
et
coutumières,
des
membres
de
la
société
civile
y
compris
les
associations
de
femmes
et
de
jeunes.
Les
CCLS
émettront
des
avis
et
recommandations
à
l’endroit
de
l’exécutif
local
et
des
acteurs
de
la
sécurité,
et
contribueront
à
l’échange
d’information,
à
la
sensibilisation
et
à
une
meilleure
prise
en
compte
des
préoccupations
de
ces
populations.
- Les
CCLS
se
réunissent
au
moins
une
fois
par
mois
pour
évaluer
la
situation
sécuritaire
et
formuler
des
recommandations.
24. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
24
ANNEXE
3
:
Actions
et
projets
de
développement
économique,
social
et
culturel
à
réaliser
dans
les
régions
du
Nord
du
Mali
à
court,
à
moyen
et
à
long
termes
I. Mesures
Intérimaires
Conformément
aux
dispositions
prévues
dans
le
titre
VI
de
l’Accord
relatif
à
la
Période
Intérimaire,
les
actions
et
projets
suivants
identifiés
par
les
Parties
devront
être
réalisés
sous
le
sceau
de
l’urgence
et
par
ordre
de
priorité
au
profit
des
populations
affectées
par
la
situation
sécuritaire
dans
les
régions
Nord
du
Mali
:
1. Education
et
formation
- Organiser
la
rentrée
scolaire
2014-‐2015
sur
l’ensemble
des
régions
de
Gao,
Tombouctou
et
Kidal.
- Actualiser
l’état
des
lieux
dans
tous
les
établissements
scolaires
des
régions.
- Renforcer
la
fonctionnalité
des
cantines
scolaires
dans
314
établissements
scolaires
dès
l’ouverture
des
classes
par
la
dotation
en
produits
alimentaires
et
équipements
appropriés.
- Renforcer
la
fonctionnalité
des
établissements
scolaires
par
:
• la
réhabilitation
des
établissements
endommagés
;
• leur
dotation
en
matériels
scolaires
(y
inclus
matériel
récréatif)
et
en
kits
scolaires
;
et
• le
retour
rapide
et
effectif
dans
les
régions
de
Gao,
Tombouctou
et
Kidal
de
tous
les
enseignants
redéployés
dans
les
autres
régions
du
Mali
par
des
mesures
incitatives
au
retour.
- Orienter
les
élèves
admis
au
DEF
dans
les
académies
de
Tombouctou
et
Gao
;
- Recruter
des
enseignants
contractuels
pendant
la
durée
de
l’intervention
;
- Construire
et
équiper
des
Espaces
d’Apprentissage
Temporaire
(EAT)
;
- Assurer
l’inscription
et
la
prise
en
charge
des
élèves
admis
au
Bac
dans
les
facultés
d’enseignement
;
- Mobiliser
et
engager
les
communautés
à
soutenir
le
retour
et
le
maintien
des
enfants,
particulièrement
les
filles,
à
l‘école
dans
les
zones
affectées
;
- Construire
et
équiper
un
centre
de
formation
professionnelle
agro-‐pastoral
à
Kidal
et
à
Tombouctou
;
- Réhabiliter
le
centre
de
formation
professionnelle
pour
la
promotion
de
l’agriculture
au
Sahel
de
Gao.
2. Santé
:
- Renforcer
la
fonctionnalité
des
formations
sanitaires
(CSCom,
CSRef.,
et
hôpitaux
régionaux)
par
:
25. Projet
d’Accord
version
25
février
2015
à
19h30
25
• la
dotation
en
matériel
technique/équipement
et
en
produits
de
santé
pour
la
fourniture
du
paquet
de
soins
en
fonction
de
leur
niveau,
• la
réhabilitation
et
l’équipement
des
formations
sanitaires
non
fonctionnelles
dans
les
régions
de
Gao
(3),
Tombouctou
(3)
et
Kidal
(5).
- Organiser
le
retour
du
personnel
socio-‐sanitaire
déplacé
dans
les
zones
en
mettant
en
place
des
mesures
incitatives
(primes,
aide
à
l’installation,...)
et
sécuritaires;
- Recruter
et
mettre
à
la
disposition
des
formations
sanitaires
des
agents
médicaux
contractuels
pour
renforcer
les
prestations
de
soins
et
améliorer
la
couverture
sanitaire
pendant
la
durée
de
l’intervention;
- Organiser
des
journées
médicales
de
soins
spécialisés
(cardiologie,
ophtalmologie,
chirurgie)
dans
les
hôpitaux
régionaux
par
des
praticiens
des
hôpitaux
nationaux;
- Améliorer
l’accès
financier
des
populations
aux
structures
de
santé
à
travers
la
prise
en
charge
des
coûts
des
soins
des
personnes
indigentes
et
des
rapatriés
;
- Renforcer
les
activités
de
stratégies
avancées
en
soins
préventifs
et
curatifs
par
des
équipes
mobiles
;
- Mettre
en
place
des
systèmes
de
dépistage,
de
référence
et
contre
référence
et
de
prise
en
charge
des
cas
d’enfants
souffrant
de
malnutrition
aiguë
;
- Assurer
la
surveillance
épidémiologique
dans
les
trois
régions
et
mettre
en
place
un
dispositif
de
riposte
;
- Lancer
les
travaux
de
construction
et
d’équipement
de
trois
centres
de
santé
de
proximité
et
d’assistance
sociale
respectivement
à
Kidal,
Gao
et
Tombouctou.
3. Hydraulique
- Réhabilitation
des
points
d’eau
(forages,
puits
pastoraux);
- Réalisation
d’un
forage
à
Kidal
;
- Réalisation
d’un
forage
à
Gao
;
- Réalisation
d’un
puit-‐citerne
à
Tombouctou.
4. Relance
de
l’économie
locale
Fournir
des
appuis
à
la
reprise
de
la
production
agricole
et
animale
à
travers
:
- la
relance
des
activités
agricoles
familiales
et
communautaires
;
- la
distribution
d’intrants
agricoles
;
- l’organisation
des
campagnes
de
vaccination
et
traitement
du
bétail
;
- la
réparation
des
motos
pompes
des
périmètres
aménagés
;