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Patricia PEYCELON           Pour le 16 décembre 2010
PIGE 2 B2




        LA CRISE DEMOGRAPHIQUE RUSSE :
La Russie, actuelle ou Fédération de Russie, est née après la chute de l’URSS en 1991,
et reste encore après la partition avec les autres républiques soviétiques regroupées dans la
CEI (Communauté des Etats Indépendants), le plus vaste des pays du monde, s’étendant sur
deux continents, le continent européen et le continent asiatique.
        La Russie s’étend sur plus de 17 millions de km2, compte environ 9 fuseaux horaires.
Le nombre d’ethnies, de nationalités (100) est l’un des plus important sur le globe, avec une
soixantaine de langues ainsi que 5 religions.
        Sa capitale est Moscou, sa langue officielle le russe, et sa monnaie est le rouble. Même
si elle est entourée de mers et d’océan c’est un vaste pays de climat continental avec des
milieux très froids.
        La population de l’URSS a subi des variations au début du XXème siècle du fait des
guerres, des famines, des purges staliniennes, et comptait 293 047 571 habitants en 1991.La
Russie a proprement parler comptait 147,8 millions d’habitants en 1989, et 145 millions en
2001.
A la fin du règne soviétique, une économie de marché s’est mise en place ainsi qu’un régime
parlementaire pluraliste. La Russie détient beaucoup de ressources, et est l’un des plus grands
producteurs et exportateur de gaz et de pétrole au monde. Cependant, la situation économique
doit faire face à une situation démographique défavorable, avec à la suite de la chute du
régime soviétique, un déclin démographique de l’ordre de 0,5% par an, du fait d’une baisse de
la natalité ainsi que d’une forte augmentation de la mortalité, avec une espérance de vie en
baisse, due à différents facteurs que nous reverrons, dont les troubles politiques et
économiques des années 1990. Selon les prévisions, la population des plus de 60 ans devrait
encore doubler de 2005 à 2020 avec l’entrée du troisième âge suite à la seconde guerre
mondiale qui a elle-même engendré un déficit des naissances. Par ailleurs, on a observé une
baisse de la fécondité des générations qui est passé en dessous de 2 enfants par femme. .La
structure des âges a donc été fortement modifiée en Russie. . Des effets migratoires sont aussi
en cause.
Le gouvernement russe est très inquiet de cette forte baisse de la population russe, et essaye
de mettre en place des solutions qui pourraient être efficaces pour lutter contre cette crise
démographique. Cette situation parait être conjoncturelle, suite à la crise globale connue par
les Russes dans les années 90, et couplée probablement à une tendance historique et
difficilement réversible.
Nous allons donc voir dans un premier temps quelles sont les causes de cette forte baisse de la
démographie russe, puis dans un second temps quels sont les moyens mis en place par le
gouvernement pour lutter contre cette forte crise




I- Les causes de la crise démographique:


       Tout d’abord, il faut savoir que la Russie connaît un développement plutôt difficile
que ce soit d’ordre politique, économique, et social d’où découle le problème démographique.
Suite à la chute de l’URSS, la Russie s’est effondrée, avec le passage à l’économie de marché
bien qu’elle reste encore une puissance en devenir. La chute démographique de la nouvelle
Russie s’est d amplifiée par des faits historiques.
Depuis les années 1990, la Russie a donc connu un net déclin de sa population qui est passée
de 147,8 millions d’habitants en 1989 à 142 millions en 2009, avec un nombre de jeunes entre
15 et 24 ans qui devrait diminuer de moitié en 2015.
Selon Vladimir Poutine, président du pays en 2000, la baisse démographique de la Russie
serait « la menace de la survie de la nation ». Cette baisse de la population russe est due à
deux facteurs principaux : la baisse de la natalité et la hausse de la mortalité. S’ajoute
également un flux migratoire négatif.


La baisse de la natalité, qui existait déjà au début du XXème siècle, s’est accentuée dans les
années 90, et de 1987 à 1999 le nombre de naissances est passé de 2,5 millions par an à 1,2
million par an et il stagne actuellement. En effet, de nos jours, le taux de natalité est très bas,
de moins de 1.5 naissance/femme, et est en dessous du taux de reproduction (2,1 enfants par
femme). Ceci n’est cependant pas un phénomène uniquement russe, puisqu’il touche la
plupart des pays développés, mais certains facteurs peuvent être aggravants en Russie.
Le taux de fécondité est très faible en Russie dans les années 90 et le principal institut de
statistiques russe a estimé qu’à la fin des années 1990, environ une femme sur trois était
stérile. Ce problème est en partie lié au recours à l’avortement qui est, comme à l’époque
soviétique une méthode contraceptive, pouvant aller jusqu’à 3 ou 4 avortements par femme,
et dans des conditions médicales non sécurisées. L’OMS (Organisation mondiale de la santé)
répertoriait deux avortements pour une naissance en 1990, et ce chiffre était quasi-inchangé
en 2000. Ces problèmes sont dus aux problèmes de revenus et au manque d’avancée
médicale, les femmes ne disposant pas de moyens de contraception occidentaux comme la
pilule, le préservatif ou encore le stérilet etc….
Cette stérilité importante a aussi engendré une augmentation de la prostitution en Russie ainsi
qu’à l’étranger. Et les femmes qui partaient à l’étranger devenaient souvent des esclaves
sexuelles, soumises aussi à l’augmentation de la contamination par le SIDA. En outre, les
enfants qui avaient la chance de naître ne pouvaient pas crier victoire. En 1998, le taux
d’abandon des nouveaux-nés était de 9%. Pour les familles, il n’y avait aucun intérêt à avoir
beaucoup d’enfants car il n’y avait aucune aide en retour, comme les allocations familiales etc
…, En 1998, 1 million d’enfants erraient dans les rues…


L’accroissement de la mortalité est le deuxième facteur observé. Cet accroissement a
toujours été l’un des plus important par rapport aux pays européens et ce sont les décès des
hommes russes qui sont à l’origine de cette détérioration. En effet, aujourd’hui un homme
russe tout juste majeur a une chance sur deux d’atteindre un âge avancé, alors que les hommes
américains ont 9 chances sur 10. Par ailleurs, l’espérance de vie d’un homme russe est
beaucoup plus faible que celle de la femme, soit de 13 ans inférieur, un des contrastes le plus
impressionnant au monde. Ainsi les hommes en âge de travailler sont peu nombreux en
Russie. L’augmentation de la mortalité trouve ses origines surtout durant les années 2000
dans les suicides et les homicides. Le problème de l’alcoolisme est intriqué et la dégradation
du système de soins est un paramètre également important


La Russie a été classée au deuxième rang mondial pour le nombre d’homicides (28,4 pour
100000 habitants) en 2000 et au 3ème rang pour les suicides (38,4 pour 100 000 habitants) en
2002. Chômage, alcoolisme important, avec ses conséquences indirectes en terme d’accidents
de travail , accident domestique ou de la route, de violence, et développement de certaines
mafias, sont l’origine de ces classements négatifs.
L’alcoolisme, cercle vicieux, favorisé aussi par la pauvreté, a fait plus de 27 000 morts, avec
une consommation de 11 litres d’alcool par habitant et par an en 1988, et actuellement celle-
ci a encore augmenté et atteint 14 litres d’alcool par habitant et par an. Chiffre important tout
de même...Cette forte consommation d’alcool engendre plusieurs problèmes comme les
accidents de la route, du travail, ainsi que de violence (l’ivresse est l’une des plus grandes
causes de meurtres en Russie).
Ensuite, comme dans beaucoup de pays, la Russie a été, et est toujours confrontée à un taux
de chômage croissant (0.1% en 1990, 0.8% en 1992 et 7.5% en 1994). Celui-ci favorise aussi
l’alcoolisme et les suicides.
Le pays a été aussi exposé à de nombreuses maladies sexuellement transmissibles comme le
SIDA ainsi que la syphilis. Fin 2005, il y avait environ 350 000 personnes infectées par le
virus du SIDA. Et pour la syphilis, les personnes infectées sont passées de 8000 à 400 000
entre 1990 et 1999.
La Russie a connu aussi un regain de maladies qui n’existaient même plus dans nombre de
pays du Tiers-Monde : diphtérie, typhus, choléra, fièvre typhoïde... Mais surtout la
tuberculose qui frappa la population de plein fouet.
Ceci est dû à la dégradation du système de soins, qui était initialement organisé pour tenter de
combattre les maladies infectieuses ainsi que les épidémies qui étaient très fréquentes en
Russie avant et durant l’époque soviétique, mais qui n’a pas su ou n’a pas eu les moyens de
s’organiser pour faire face aux causes actuelles majeures de mortalité que sont les maladies
chroniques, cardio-vasculaires ou les cancers touchant une population vieillissante fortement
comme le montre la pyramide des âges . L’état russe ne s’est pas intéressé à cette nouvelle
ère de soins, qui est actuellement l’une des moins avancée, ce qui est problématique car les
maladies augmentent aussi de jour en jour à cause des mauvaises conditions de vie, et
ailleurs, non seulement le système est défaillant mais les locaux également, 40% des hôpitaux
russes n’ayant pas l’eau chaude. …
Ceci explique pourquoi l’espérance de vie est très faible pour les hommes russes ainsi que
celles des femmes russes du fait des avortements dont nous avons parlé précédemment.
Comme le faisait remarquer un officiel russe, les lois du système de santé ont détruit ce qui
existait déjà auparavant, sans remplacement par la suite.


Le solde migratoire est le troisième paramètre de cette crise démographique. Il s’est avèré
effectivement négatif, ce qui veut dire que les départs de Russes sont plus nombreux que les
arrivées d’étrangers. Il n’y a pas eu d’afflux de migrants ni avant ni après la dissolution de
l’URSS. Dans les années 70, on parlait beaucoup d’échanges de populations entre les
républiques de l’URSS, la Russie étant devenue une terre d’accueil après avoir plutôt exporté
sa population, mais cette immigration était peu élevée et visait surtout la migration en
provenance des républiques à main d’œuvre excédentaire. A un moment, le solde migratoire a
été positif. Le nombre de migrants arrivés en Russie en 1995 était en fait comparable à celui
de 1989, mais le nombre d’émigrants était inférieur. Puis l’immigration a diminué et cela n’a
pas compensé la décroissance naturelle de la population. Les flux de migration ont une double
origine. D’une part, il s’agit du retour en Russie de descendants de Russes installés dans
d’autres républiques à l’époque soviétique, soit un retour aux sources qui correspond d’après
A Vichnevski à 80% des flux migratoires entre 1989 et 2007. D’autre part, il s’agit
d’immigrants venus d’anciennes républiques pauvres et surpeuplées, surtout du centre de
l’Asie, soit une migration économique. Ce second flux devient plus important que le premier,
parfois temporaire, mais pouvant devenir définitif.


II) Les mesures mises en place pour faire face à cette crise démographique :


Les gouvernements successifs ont essayé donc de mettre en place plusieurs moyens politiques
et économiques pour que cette crise cesse. Des solutions sont prévues pour plus de 10 ans.
Mais la reconversion risque d’être longue car les dégâts sont importants. Des experts ont
prévu que certains enjeux ne soient réalisés que dans le courant de l’année 2015.


Tout d’abord, l’Etat encourage la procréation des femmes. En 2007 ,il y avait environ 1,36
enfant par femme pour 2,1 enfants par femme nécessaire pour assurer le renouvellement
complet de la population d’un pays.
Le gouvernement russe, sous V Poutine a revalorisé la prime de maternité de 16 à environ 35
euros/mois, durant 18 mois pour le premier enfant et a crée une allocation de 71 euros/mois
pour le second enfant. A cette prime s’ajoute le versement d’un compte bancaire
d’investissement d’environ 6000 euros, incitatif a priori. Ces mesures ont permis au pays
d’augmenter sa natalité de 4% dans l’immédiat. Malheureusement, cette politique ne
marchera peut-être pas sur le long terme, et elle ne pourra donc pas dans le futur augmenter la
natalité. Des mesures ont été aussi prises pour revaloriser une série de prestations familiales.
De plus, pour favoriser la natalité le gouvernement a mis en place des aides au crédit ou au
logement des parents.
Il a également décidé de mettre un place dans la province d’Oulianovsk un jour férié
consacré à la procréation. Etrangement, V Poutine a l’air de vouloir autoriser la polygamie
dans le but d’augmenter le nombre d’enfant pas femme, mais cette proposition ne plaît pas à
tout le monde, et elle reste donc en attente.


Nous avons aussi vu que l’une des causes de la crise démographique russe est le fort taux
d’alcoolisme. Il s’agit d’un phénomène très important et fortement ancré dans la société russe.
Plusieurs campagnes anti-alcool ont été mises en place durant les années 1984-1987 lancées
par Gorbatchev, même si sur le coup l’espérance de vie a augmenté, les russes ont finalement
continué à consommer de l’alcool, et la hausse de mortalité a repris.
Le gouvernement a essayé de limiter les distilleries clandestines ainsi que les fabrications
dites « domestiques » appelées « somogon » en russe et voulait rendre obligatoire le
traitement des alcooliques .Mais malheureusement cette politique a été supprimée par Eltsine
et donc la consommation d’alcool par habitant par an a augmenté de 11 litres à 14 litres.
Gorbatchev, par la même occasion et dans le même but préventif pour éviter de nombreux
cancers de poumons, avait mis en place une politique anti tabagisme. Il avait donc décidé de
mettre en place, comme déjà dans de nombreux en Europe, des zones réservées aux fumeurs
pour éviter aux personnes non fumeuses de profiter du tabagisme passif. Par ailleurs, les prix
des cigarettes ont augmenté, mais bien évidemment cela n’évite pas les personnes fumeuses
d’aller acheter des cigarettes, dont le prix est inférieur en Russie par rapport à d’autres pays
européens.
Le gouvernement a également mis en place un nouveau code de la route pour essayer de
réduire le nombre d’accidents indénombrables et meurtriers car les routes russes sont aussi
parmi les plus dangereuses d’Europe.
Globalement, aujourd’hui l’espérance de vie des hommes russes augmente, de l’ordre de 2,5
ans, s’établissant à 67,88 ans. L’écart qui était bien marqué entre l’espérance de vie des
hommes russes et des femmes russes (de 13 ans), va pouvoir petit à petit diminuer.


Ensuite, comme dit précédemment dans les causes, le chômage est très important en Russie,
source également de suicides. Le gouvernement a décidé de lancer une politique de lutte
contre le chômage, en supprimant le double emploi qui est beaucoup pratiqué en Russie et en
ouvrant plus de postes dans certaines entreprises.


De plus, Moscou compte sur une amélioration de son solde migratoire. En effet, Moscou
continue à inciter le rapatriement des Russes vivants encore dans l’ex-URSS ou à l’étranger,
soit environ 25 millions de personnes selon Agora Vox. D’après Anatoli Vichneski cette
solution est considérée comme « le moyen le plus efficace, ainsi que le plus risqué, de
résoudre les problèmes démographiques russes » Malheureusement, et sûrement, les ex russes
de l’URSS ont fait un choix durable en allant habiter à l’étranger et en partant de la Russie qui
a connu un grand déséquilibre et qui n’est pas encore résolu.
Pour finir, les rapports entre les russes et leurs voisins comme l’Union Européenne et la Chine
mais également l’Asie centrale, seront certainement transformés, en notant que les rapports
actuels ne sont pas liés à la population en tant que telle mais aux rapports de force qui sont
apparus du fait des nombreuses ressources naturelles dont l’UE est très dépendante.


Cependant, la reprise d’une démographie positive dépend aussi directement du contexte
économique. Après une reprise importante en 1998, la crise mondiale récente a retenti
fortement sur l’économie, avec au début de 2009 une baisse de 30% de la valeur du rouble et
une baisse de 9.5% du PIB, liée en grande partie à la baisse du prix des hydro-carbures dont
l’exportation est une principales sources de revenus. L’amélioration de l’économie passant
par une diversification est devenue indispensable et pourra favoriser l’évolution
démographique.
Conclusion :


La crise démographique qui touche la Russie n’est pas exceptionnelle en soi, car beaucoup de
pays dits développés voient leur natalité baisser. Par contre la mortalité reste encore élevée,
surtout parmi les hommes, et outre les mesures énoncées, le système de santé doit aussi
évoluer. Le gouvernement espère une amélioration de l’espérance de vie à 75 ans pour les
deux sexes à l’échéance de 2025, alors qu’elle était de 61.4 ans pour les hommes en 2007, et
inférieure à la plupart des pays développés, dans lesquels elle devrait aussi dépasser 80 ans
entre 2020 et 2025.


Actuellement, la population de la Russie est plutôt en hausse après cette importante crise
démographique. Ce pays connait en effet, une période de « baby boom ». Durant ces dernières
années la population a augmenté de 21%, ce qui prouve que la Russie se reprend en main par
rapport aux années 1990. En 2006, V Poutine avait affirmé que le problème démographique
était « le problème le plus pressant de la Russie actuelle ». Des mesures sont prises pour tenter
d’augmenter la natalité et le nombre de familles dites nombreuses. Si les problèmes de
l’avortement et de la contraception ne sont pas résolus, le taux d’abandon des enfants a
diminué, et les enfants sont de plus en plus désirés par les familles. D’après le pédiatre Galina
Goubanova , les parents seraient donc plus préparés à la naissance d’enfant, financièrement
comme physiquement. Cette évolution ne pourra se poursuivre cependant seulement si la
situation économique s’améliore vraiment.
En ce qui concerne la composante migratoire, il semble que le besoin en migrants soit
actuellement de plusieurs centaines de milliers de personnes par an, mais encore faut-il
pouvoir les assurer, et que les russes ne développent pas la phobie des migrants puisque
l’immigration est parfois source de problèmes socio - culturels, sans parler de la concurrence
sur le marché du travail d’autant plus difficile à accepter en période de chômage.
Le News & World Report proclame cependant en couverture optimiste que « La Russie
renaît ».


Références :
A Joubert : Quand s’arrêtera la crise démographique Russe ? Agora Vox, 15/1/2009.
A Vichnevski : les enjeux de la crise démographique en Russie, Russie.Nei.Visions, n°41,
juin 2009
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  • 2. La Russie, actuelle ou Fédération de Russie, est née après la chute de l’URSS en 1991, et reste encore après la partition avec les autres républiques soviétiques regroupées dans la CEI (Communauté des Etats Indépendants), le plus vaste des pays du monde, s’étendant sur deux continents, le continent européen et le continent asiatique. La Russie s’étend sur plus de 17 millions de km2, compte environ 9 fuseaux horaires. Le nombre d’ethnies, de nationalités (100) est l’un des plus important sur le globe, avec une soixantaine de langues ainsi que 5 religions. Sa capitale est Moscou, sa langue officielle le russe, et sa monnaie est le rouble. Même si elle est entourée de mers et d’océan c’est un vaste pays de climat continental avec des milieux très froids. La population de l’URSS a subi des variations au début du XXème siècle du fait des guerres, des famines, des purges staliniennes, et comptait 293 047 571 habitants en 1991.La Russie a proprement parler comptait 147,8 millions d’habitants en 1989, et 145 millions en 2001. A la fin du règne soviétique, une économie de marché s’est mise en place ainsi qu’un régime parlementaire pluraliste. La Russie détient beaucoup de ressources, et est l’un des plus grands producteurs et exportateur de gaz et de pétrole au monde. Cependant, la situation économique doit faire face à une situation démographique défavorable, avec à la suite de la chute du régime soviétique, un déclin démographique de l’ordre de 0,5% par an, du fait d’une baisse de la natalité ainsi que d’une forte augmentation de la mortalité, avec une espérance de vie en baisse, due à différents facteurs que nous reverrons, dont les troubles politiques et économiques des années 1990. Selon les prévisions, la population des plus de 60 ans devrait encore doubler de 2005 à 2020 avec l’entrée du troisième âge suite à la seconde guerre mondiale qui a elle-même engendré un déficit des naissances. Par ailleurs, on a observé une baisse de la fécondité des générations qui est passé en dessous de 2 enfants par femme. .La structure des âges a donc été fortement modifiée en Russie. . Des effets migratoires sont aussi en cause. Le gouvernement russe est très inquiet de cette forte baisse de la population russe, et essaye de mettre en place des solutions qui pourraient être efficaces pour lutter contre cette crise démographique. Cette situation parait être conjoncturelle, suite à la crise globale connue par les Russes dans les années 90, et couplée probablement à une tendance historique et difficilement réversible.
  • 3. Nous allons donc voir dans un premier temps quelles sont les causes de cette forte baisse de la démographie russe, puis dans un second temps quels sont les moyens mis en place par le gouvernement pour lutter contre cette forte crise I- Les causes de la crise démographique: Tout d’abord, il faut savoir que la Russie connaît un développement plutôt difficile que ce soit d’ordre politique, économique, et social d’où découle le problème démographique. Suite à la chute de l’URSS, la Russie s’est effondrée, avec le passage à l’économie de marché bien qu’elle reste encore une puissance en devenir. La chute démographique de la nouvelle Russie s’est d amplifiée par des faits historiques. Depuis les années 1990, la Russie a donc connu un net déclin de sa population qui est passée de 147,8 millions d’habitants en 1989 à 142 millions en 2009, avec un nombre de jeunes entre 15 et 24 ans qui devrait diminuer de moitié en 2015. Selon Vladimir Poutine, président du pays en 2000, la baisse démographique de la Russie serait « la menace de la survie de la nation ». Cette baisse de la population russe est due à deux facteurs principaux : la baisse de la natalité et la hausse de la mortalité. S’ajoute également un flux migratoire négatif. La baisse de la natalité, qui existait déjà au début du XXème siècle, s’est accentuée dans les années 90, et de 1987 à 1999 le nombre de naissances est passé de 2,5 millions par an à 1,2 million par an et il stagne actuellement. En effet, de nos jours, le taux de natalité est très bas, de moins de 1.5 naissance/femme, et est en dessous du taux de reproduction (2,1 enfants par femme). Ceci n’est cependant pas un phénomène uniquement russe, puisqu’il touche la plupart des pays développés, mais certains facteurs peuvent être aggravants en Russie. Le taux de fécondité est très faible en Russie dans les années 90 et le principal institut de statistiques russe a estimé qu’à la fin des années 1990, environ une femme sur trois était stérile. Ce problème est en partie lié au recours à l’avortement qui est, comme à l’époque soviétique une méthode contraceptive, pouvant aller jusqu’à 3 ou 4 avortements par femme, et dans des conditions médicales non sécurisées. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) répertoriait deux avortements pour une naissance en 1990, et ce chiffre était quasi-inchangé en 2000. Ces problèmes sont dus aux problèmes de revenus et au manque d’avancée
  • 4. médicale, les femmes ne disposant pas de moyens de contraception occidentaux comme la pilule, le préservatif ou encore le stérilet etc…. Cette stérilité importante a aussi engendré une augmentation de la prostitution en Russie ainsi qu’à l’étranger. Et les femmes qui partaient à l’étranger devenaient souvent des esclaves sexuelles, soumises aussi à l’augmentation de la contamination par le SIDA. En outre, les enfants qui avaient la chance de naître ne pouvaient pas crier victoire. En 1998, le taux d’abandon des nouveaux-nés était de 9%. Pour les familles, il n’y avait aucun intérêt à avoir beaucoup d’enfants car il n’y avait aucune aide en retour, comme les allocations familiales etc …, En 1998, 1 million d’enfants erraient dans les rues… L’accroissement de la mortalité est le deuxième facteur observé. Cet accroissement a toujours été l’un des plus important par rapport aux pays européens et ce sont les décès des hommes russes qui sont à l’origine de cette détérioration. En effet, aujourd’hui un homme russe tout juste majeur a une chance sur deux d’atteindre un âge avancé, alors que les hommes américains ont 9 chances sur 10. Par ailleurs, l’espérance de vie d’un homme russe est beaucoup plus faible que celle de la femme, soit de 13 ans inférieur, un des contrastes le plus impressionnant au monde. Ainsi les hommes en âge de travailler sont peu nombreux en Russie. L’augmentation de la mortalité trouve ses origines surtout durant les années 2000 dans les suicides et les homicides. Le problème de l’alcoolisme est intriqué et la dégradation du système de soins est un paramètre également important La Russie a été classée au deuxième rang mondial pour le nombre d’homicides (28,4 pour 100000 habitants) en 2000 et au 3ème rang pour les suicides (38,4 pour 100 000 habitants) en 2002. Chômage, alcoolisme important, avec ses conséquences indirectes en terme d’accidents de travail , accident domestique ou de la route, de violence, et développement de certaines mafias, sont l’origine de ces classements négatifs. L’alcoolisme, cercle vicieux, favorisé aussi par la pauvreté, a fait plus de 27 000 morts, avec une consommation de 11 litres d’alcool par habitant et par an en 1988, et actuellement celle- ci a encore augmenté et atteint 14 litres d’alcool par habitant et par an. Chiffre important tout de même...Cette forte consommation d’alcool engendre plusieurs problèmes comme les accidents de la route, du travail, ainsi que de violence (l’ivresse est l’une des plus grandes causes de meurtres en Russie).
  • 5. Ensuite, comme dans beaucoup de pays, la Russie a été, et est toujours confrontée à un taux de chômage croissant (0.1% en 1990, 0.8% en 1992 et 7.5% en 1994). Celui-ci favorise aussi l’alcoolisme et les suicides. Le pays a été aussi exposé à de nombreuses maladies sexuellement transmissibles comme le SIDA ainsi que la syphilis. Fin 2005, il y avait environ 350 000 personnes infectées par le virus du SIDA. Et pour la syphilis, les personnes infectées sont passées de 8000 à 400 000 entre 1990 et 1999. La Russie a connu aussi un regain de maladies qui n’existaient même plus dans nombre de pays du Tiers-Monde : diphtérie, typhus, choléra, fièvre typhoïde... Mais surtout la tuberculose qui frappa la population de plein fouet. Ceci est dû à la dégradation du système de soins, qui était initialement organisé pour tenter de combattre les maladies infectieuses ainsi que les épidémies qui étaient très fréquentes en Russie avant et durant l’époque soviétique, mais qui n’a pas su ou n’a pas eu les moyens de s’organiser pour faire face aux causes actuelles majeures de mortalité que sont les maladies chroniques, cardio-vasculaires ou les cancers touchant une population vieillissante fortement comme le montre la pyramide des âges . L’état russe ne s’est pas intéressé à cette nouvelle ère de soins, qui est actuellement l’une des moins avancée, ce qui est problématique car les maladies augmentent aussi de jour en jour à cause des mauvaises conditions de vie, et ailleurs, non seulement le système est défaillant mais les locaux également, 40% des hôpitaux russes n’ayant pas l’eau chaude. … Ceci explique pourquoi l’espérance de vie est très faible pour les hommes russes ainsi que celles des femmes russes du fait des avortements dont nous avons parlé précédemment. Comme le faisait remarquer un officiel russe, les lois du système de santé ont détruit ce qui existait déjà auparavant, sans remplacement par la suite. Le solde migratoire est le troisième paramètre de cette crise démographique. Il s’est avèré effectivement négatif, ce qui veut dire que les départs de Russes sont plus nombreux que les arrivées d’étrangers. Il n’y a pas eu d’afflux de migrants ni avant ni après la dissolution de l’URSS. Dans les années 70, on parlait beaucoup d’échanges de populations entre les républiques de l’URSS, la Russie étant devenue une terre d’accueil après avoir plutôt exporté sa population, mais cette immigration était peu élevée et visait surtout la migration en provenance des républiques à main d’œuvre excédentaire. A un moment, le solde migratoire a été positif. Le nombre de migrants arrivés en Russie en 1995 était en fait comparable à celui de 1989, mais le nombre d’émigrants était inférieur. Puis l’immigration a diminué et cela n’a
  • 6. pas compensé la décroissance naturelle de la population. Les flux de migration ont une double origine. D’une part, il s’agit du retour en Russie de descendants de Russes installés dans d’autres républiques à l’époque soviétique, soit un retour aux sources qui correspond d’après A Vichnevski à 80% des flux migratoires entre 1989 et 2007. D’autre part, il s’agit d’immigrants venus d’anciennes républiques pauvres et surpeuplées, surtout du centre de l’Asie, soit une migration économique. Ce second flux devient plus important que le premier, parfois temporaire, mais pouvant devenir définitif. II) Les mesures mises en place pour faire face à cette crise démographique : Les gouvernements successifs ont essayé donc de mettre en place plusieurs moyens politiques et économiques pour que cette crise cesse. Des solutions sont prévues pour plus de 10 ans. Mais la reconversion risque d’être longue car les dégâts sont importants. Des experts ont prévu que certains enjeux ne soient réalisés que dans le courant de l’année 2015. Tout d’abord, l’Etat encourage la procréation des femmes. En 2007 ,il y avait environ 1,36 enfant par femme pour 2,1 enfants par femme nécessaire pour assurer le renouvellement complet de la population d’un pays. Le gouvernement russe, sous V Poutine a revalorisé la prime de maternité de 16 à environ 35 euros/mois, durant 18 mois pour le premier enfant et a crée une allocation de 71 euros/mois pour le second enfant. A cette prime s’ajoute le versement d’un compte bancaire d’investissement d’environ 6000 euros, incitatif a priori. Ces mesures ont permis au pays d’augmenter sa natalité de 4% dans l’immédiat. Malheureusement, cette politique ne marchera peut-être pas sur le long terme, et elle ne pourra donc pas dans le futur augmenter la natalité. Des mesures ont été aussi prises pour revaloriser une série de prestations familiales. De plus, pour favoriser la natalité le gouvernement a mis en place des aides au crédit ou au logement des parents. Il a également décidé de mettre un place dans la province d’Oulianovsk un jour férié consacré à la procréation. Etrangement, V Poutine a l’air de vouloir autoriser la polygamie dans le but d’augmenter le nombre d’enfant pas femme, mais cette proposition ne plaît pas à tout le monde, et elle reste donc en attente. Nous avons aussi vu que l’une des causes de la crise démographique russe est le fort taux d’alcoolisme. Il s’agit d’un phénomène très important et fortement ancré dans la société russe.
  • 7. Plusieurs campagnes anti-alcool ont été mises en place durant les années 1984-1987 lancées par Gorbatchev, même si sur le coup l’espérance de vie a augmenté, les russes ont finalement continué à consommer de l’alcool, et la hausse de mortalité a repris. Le gouvernement a essayé de limiter les distilleries clandestines ainsi que les fabrications dites « domestiques » appelées « somogon » en russe et voulait rendre obligatoire le traitement des alcooliques .Mais malheureusement cette politique a été supprimée par Eltsine et donc la consommation d’alcool par habitant par an a augmenté de 11 litres à 14 litres. Gorbatchev, par la même occasion et dans le même but préventif pour éviter de nombreux cancers de poumons, avait mis en place une politique anti tabagisme. Il avait donc décidé de mettre en place, comme déjà dans de nombreux en Europe, des zones réservées aux fumeurs pour éviter aux personnes non fumeuses de profiter du tabagisme passif. Par ailleurs, les prix des cigarettes ont augmenté, mais bien évidemment cela n’évite pas les personnes fumeuses d’aller acheter des cigarettes, dont le prix est inférieur en Russie par rapport à d’autres pays européens. Le gouvernement a également mis en place un nouveau code de la route pour essayer de réduire le nombre d’accidents indénombrables et meurtriers car les routes russes sont aussi parmi les plus dangereuses d’Europe. Globalement, aujourd’hui l’espérance de vie des hommes russes augmente, de l’ordre de 2,5 ans, s’établissant à 67,88 ans. L’écart qui était bien marqué entre l’espérance de vie des hommes russes et des femmes russes (de 13 ans), va pouvoir petit à petit diminuer. Ensuite, comme dit précédemment dans les causes, le chômage est très important en Russie, source également de suicides. Le gouvernement a décidé de lancer une politique de lutte contre le chômage, en supprimant le double emploi qui est beaucoup pratiqué en Russie et en ouvrant plus de postes dans certaines entreprises. De plus, Moscou compte sur une amélioration de son solde migratoire. En effet, Moscou continue à inciter le rapatriement des Russes vivants encore dans l’ex-URSS ou à l’étranger, soit environ 25 millions de personnes selon Agora Vox. D’après Anatoli Vichneski cette solution est considérée comme « le moyen le plus efficace, ainsi que le plus risqué, de résoudre les problèmes démographiques russes » Malheureusement, et sûrement, les ex russes de l’URSS ont fait un choix durable en allant habiter à l’étranger et en partant de la Russie qui a connu un grand déséquilibre et qui n’est pas encore résolu.
  • 8. Pour finir, les rapports entre les russes et leurs voisins comme l’Union Européenne et la Chine mais également l’Asie centrale, seront certainement transformés, en notant que les rapports actuels ne sont pas liés à la population en tant que telle mais aux rapports de force qui sont apparus du fait des nombreuses ressources naturelles dont l’UE est très dépendante. Cependant, la reprise d’une démographie positive dépend aussi directement du contexte économique. Après une reprise importante en 1998, la crise mondiale récente a retenti fortement sur l’économie, avec au début de 2009 une baisse de 30% de la valeur du rouble et une baisse de 9.5% du PIB, liée en grande partie à la baisse du prix des hydro-carbures dont l’exportation est une principales sources de revenus. L’amélioration de l’économie passant par une diversification est devenue indispensable et pourra favoriser l’évolution démographique.
  • 9. Conclusion : La crise démographique qui touche la Russie n’est pas exceptionnelle en soi, car beaucoup de pays dits développés voient leur natalité baisser. Par contre la mortalité reste encore élevée, surtout parmi les hommes, et outre les mesures énoncées, le système de santé doit aussi évoluer. Le gouvernement espère une amélioration de l’espérance de vie à 75 ans pour les deux sexes à l’échéance de 2025, alors qu’elle était de 61.4 ans pour les hommes en 2007, et inférieure à la plupart des pays développés, dans lesquels elle devrait aussi dépasser 80 ans entre 2020 et 2025. Actuellement, la population de la Russie est plutôt en hausse après cette importante crise démographique. Ce pays connait en effet, une période de « baby boom ». Durant ces dernières années la population a augmenté de 21%, ce qui prouve que la Russie se reprend en main par rapport aux années 1990. En 2006, V Poutine avait affirmé que le problème démographique était « le problème le plus pressant de la Russie actuelle ». Des mesures sont prises pour tenter d’augmenter la natalité et le nombre de familles dites nombreuses. Si les problèmes de l’avortement et de la contraception ne sont pas résolus, le taux d’abandon des enfants a diminué, et les enfants sont de plus en plus désirés par les familles. D’après le pédiatre Galina Goubanova , les parents seraient donc plus préparés à la naissance d’enfant, financièrement comme physiquement. Cette évolution ne pourra se poursuivre cependant seulement si la situation économique s’améliore vraiment. En ce qui concerne la composante migratoire, il semble que le besoin en migrants soit actuellement de plusieurs centaines de milliers de personnes par an, mais encore faut-il pouvoir les assurer, et que les russes ne développent pas la phobie des migrants puisque l’immigration est parfois source de problèmes socio - culturels, sans parler de la concurrence sur le marché du travail d’autant plus difficile à accepter en période de chômage. Le News & World Report proclame cependant en couverture optimiste que « La Russie renaît ». Références : A Joubert : Quand s’arrêtera la crise démographique Russe ? Agora Vox, 15/1/2009. A Vichnevski : les enjeux de la crise démographique en Russie, Russie.Nei.Visions, n°41, juin 2009