#PortraitDeStartuper #63 - ManoMano - Philippe de Chanville & Christian Raisson
Découvrez les conseils de Gregoire Akcelrod pour signer et exploiter efficacement un contrat de sponsoring
1. Signer et gérer un sponsor en sport automobile : quelques
conseils de Gregoire Akcelrod (Team RFR) pour réussir ses
négociations.
A l'heure où l'économie mondiale ralentit, il devient de moins
en moins évident pour de jeunes talents de se lancer dans le
sport automobile, faute à un manque de budget qui touche
toutes les catégories, y compris la Formule 1. Pour essayer de
comprendre le problème, nous avons rencontré Grégoire
Akcelrod, directeur du département marketing et sponsoring
de l'équipe Team RFR, qui a accepté d'analyser pour nous la
situation.
2. Pour le spécialiste, deux difficultés majeurs qui rendent
difficiles la signature de sponsors pour les jeunes pilotes. « Le
problème vient d'une part de la conjoncture économique
en Europe qui ne favorise pas l'investissement des entreprises
et d'autre part, du manque de vision à long terme que souhaite
obtenir les partenaires. Avec les contraintes budgétaires dues
à cette crise, les entreprises ont besoin d'optimiser leur budget
marketing et prennent moins de risque. Ils souhaitent s'inscrire
dans un projet solide, ambitieux et à long terme qui leur
montrera le retour sur investissement de ce sponsoring. Le
probème dans le sport automobile, c'est qu'il y a une grande
part d'incertitude du coté sportif, ce qui fait son charme,
mais peut aussi freiner certains annonceurs. »
Quand on lui demande ce que peuvent rechercher les
sponsors, sa réponse est unanime. « Quand une entreprise
investit dans le sponsoring sportif, elle cherche en priorité
à s'approprier les valeurs de ce sport et si possible parrainer
une écurie ou un pilote qui gagne ! » Mais pour lui, le palmarès
sportif ne suffit pas « Dans toutes les catégories, un pilote
3. avec un palmarès mais aussi une bonne image augmentera ses
chances pour signer des sponsors. Il est aussi intéressant de
savoir se démarquer par le marketing. La communication
commence dès le plus jeune age ! » Dans tous les cas, faire
une généralité ne servirait à rien, comme nous le rappel
Grégoire Akcelrod « Chaque sponsor a une demarche
spécifique qui l'amenera à sponsoriser une écurie ou un pilote.
Certains ont un besoin de notoriété et vont s'attacher à
communiquer sur l'image que leur apporte leur partenariat,
alors que d'autres vont devenir sponsor pour développer leur
réseaux professionels afin de rencontrer, pendant les Grand
Prix, d’éventuels investisseurs, leaders d'opinion et
entrepreneurs. Avec plus de 200 entreprises internationales qui
sponsorisent des écuries F1 et qui sont présents chaque
weekend de course, c est un endroit rêvé pour développer son
B2B. Genii Business Exchange en est le parfait exemple avec
Lotus F1. »
Peu importe la manière d'attirer un sponsor à lui, un pilote doit
ensuite savoir construire une relation de confiance et répondre
aux attentes placées en lui, afin de pouvoir maintenir une
relation durable. De par son expérience sur le terrain, le
directeur marketing ajoute « Pour qu'un partenariat soit
efficace et durable, plusieurs éléments rentrent en compte,
premièrement il est indispensable d'avoir un minimum de
résultats sportifs pour engendrer une dynamique positive. Au
delà de ça, il est aussi très important d'avoir une bonne
communication et d'utiliser tous les supports possibles de
l'écurie et/ou du pilote (site internet, réseaux sociaux,etc..) Il
faut aussi savoir innover et créer des événements sur et hors
des Grand Prix permettant d'instaurer une relation de
confiance et montrer son attachement à ce sponsor. Encore
une fois, chaque partenaire est différent et leurs attentes ne
sont pas les mêmes donc il est difficile de faire une généralité.
Ritmo Mundo (partenariat conclu lors de la saison 2012 avec
Team RFR ndlr) utilisait principalement Team RFR pour
promouvoir ses montres en Russie alors que Gazprom
(Sponsor principal de l'équipe Franco-russe) mettait en avant
son sponsoring grâce à un plan de communication externe et
interne très efficace. »
4.
5. Pour conclure, nous lui avons demandé comment ce sport
pouvait être relancé, à commencer par notre pays. Pour
Grégoire Akcelrod, cela passe par l'innovation et
par l'encouragement aux jeunes de poursuivre leur voie « La
France reste une place importante du sport automobile, nous
comptons de nombreux grands constructeurs, quatres pilotes
français courent en F1 et nous avons le chance d'avoir une
champion d'exception comme Sebastien Loeb. Cependant, il
faudrait créer une nouvelle dynamique en donnant plus
d'importance aux moteurs hybrides, en développant de
nouvelles technologies et en organisant dans un futur proche
un Grand Prix en France. Je voudrais aussi mettre en valeur
tous les championnats de promotion qui existent dont les
World Series qui permettent aux futurs talents d exploiter tous
leurs potentiels ! ».