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In the first place, a choreographer reaches his own quot;métierquot; and eventually sings it. In
quot;Foliaquot;, Lia has conquered this plateau.In this new stage, where gesture, space and
music have been concocted to give rise to dance, Lia Rodrigues has branded the
signature of a de-contaminated gaze onto this country of plural identity called Brazil.
This is the reason why she manages to insert in the history of the dance performed
here, a tasty body, where movement heralds a certain grammatical pattern. This is
also born from the insemination of dance into music, and of music into dance.
Such partnerships reveal worlds. Worlds around which we all roam in eagerness.
With the opening of quot;Foliaquot;, Lia Rodrigues establishes her autonomy. And, as it is
widely known, there is no event more auspicious than this for the development of an
evolution process.( Helena Katz -dance critic -1999)

Libération – France - 26/9/01
DANSE. Un spectacle mi-nu mi - vêtu, parmi les
spectateurs..
Lia Rodrigues va vous toucher - Ce dont nous
sommes faits
“Quand dans la partie nue la chair avait une
forme pleine, les «vêtus» sont fragmentés,
rythmés, un rien militaires pour dégurgiter des
inftirmations-tronquées, des noms de pays vidés
de leur sens: «peace, Kosovo, parce que je le
vaux bien.» Il y a de la machine à sous dans ce
débit constant où aucune pensée n'a de chance de
s'installer ou de circuler.Combien tout cela
vaut-il? Lors des représentations à Rio, où la
compagnie travaille, le prix d'entrée était fixé
à un dollar et le programme indiquait le montant
de la subvention allouée au groupe parle service
culturel de la municipalité de Rio- une des plus
actives dans son engagement pour la danse
contemporaine: 25000 dollars (27367 euros). Pour
la reprise à Lyon, il a fallu la réunion de trois
structures: la Maison de la danse, qui avait déjà
accueilli la chorégraphe pour la biennale Brésil
en 1996, le centre chorégraphique national de
Rillieux la-Pape, que dirige Maguy Marin (lire
ci-dessous), et le Toboggan de Décines, qui
confirme que la danse est un axe fort de sa
programmation en devenant scène conventionnée
pour la danse. A Paris, le studio du Centre
national de la danse devrait bien se prêter à
cette forme singulière de spectacle .
A Rio, Lia Rodrigues a s’investit dans diverses
actions sociales.
Maguy Marin, directrice du centre chorégraphique
national de Rillieux-la-Pape (Rhône), se souvient
encore de Lia Rodrigue lorsqu elle arriva dans
son studio, en 1980, jeune fille timide,
souriante et indécise: Les deux femmes ne sont
d’ailleurs pas si éloignées, tant, dans leur
engagement social` que dans leur façon d'aborder
la danse d'un point de vue politique.
A Rio, où elle vit, Lia Rodrigues,45 ans,
travaille auprès des mères des favelas, dans les
hôpitaux publics ou dans une ONG pour
--l'allaitement maternel, impliqué les enfants
dits «à risque social» dans des projets
artistiques.
Sur le front de la danse, elle est à l'origine du
festival Panorama Rioarte de dança, qui bénéficie
aujourd'hui d'une subvention de la ville (125000
dollars pour sa dixième édition, 137000 euros),
et représentante d'un réseau de promoteurs
culturels de l’Amérique latine (RE).
Mais ce sont surtout les spectacles que Lia
Rodrigues prend le temps de fabriquer (deux ans
pour Ce dont nous sommes faits), avec sa
compagnie créée en 1990, qui rendent le mieux
compte, de manière tendre et pertinente, de
l’urgence du combat pour la survie des artistes
au-delà du seul système marchand. Car elle reste
convaincue que «l'acte de créer est en lui même
révolutionnaire, instrument de connaissance et
véhicule de l'information». Qu'elle signe cette
nouvelle pièce citoyenne ou d'autres plus
anciennes sur la violence de l'accouchement et
plus généralement sur la violence faite aux
femmes (Ma, Folia), Lia Rodrigues prend parti
sans être inscrite dans aucun mouvement
brésilien, «car aucun n'échappe à la corruption»
MARIE-CHRISTINE VERNAY


Above it all, there is the treatment of the body
as skin and its belongings. From this Lia
Rodrigues gets her gain and her mark. The body as
a set of flesh and bones. But is it not what a
body is? Yes and no, for there is always a
glamour wrapping up this basic duo. Not for Lia
and her dancers who make us look at the body as
volume, form, weight, speed, time and space. It
sure costs much dryness and they know that full
well. The sophistication of how the contour comes
in and the way the Brazilian features are treated
make “Formas Breves” one of those moments when
delight and reflection are equal general
partners.
There are two (yes, two) emblematic moments: one,
when the opaque strips of Scotch tape are made
to stretch out of the stage; the other, when the
transparent Scotch-tape tightens the dancer’s
body to imprint on it the contours invented by
Schlemmer. Both syntheses are very powerful and
establish another level for what is habitually
called quot;referencequot;. These two moments are among
 those that cling forever to our eyes and make us
re-examine the world on the basis of different
 premises. When Borges stated that it was the
future which influenced the past he referred to
such events as these. After Lia Rodrigues, the
Ballet Triadique revealed its premonitory
function towards the world yet to come.
(Helena Katz - O Estado de S.Paulo, April 2002)


Passages of the honoring work to Oskar Schlemmer
that had its debut at the beginning of the year
in Portugal reappear here in a different context.
The nude, a striking element in other recent
choreographies of Lia, is once again strong and
more natural, like our skin. Paradoxically, it
becomes a costume amongst others. The skin as a
second skin of itself is one of the many ironies
that would have enchanted Calvino. This Calvino
from Rio is a revelation: more corporeal than
ever without losing the rigors of imagination.
(Inês Bogéa - Folha de São Paulo, April 2002)
As simple as a good morning but peculiarly
efficient is this succession of very lively
anatomical blocks, resembling the research
carried out in Berlin by Xavier Le Roy. Under
light reflections, the body turns into compact
matter, albeit fluid, almost liquid. Risky and
daring movements twist the woman dancer around
the man’s neck, like a scarf. Magically, with a
simple roll of transparent Scotch tape, Lia
Rodrigues proves she also knows how to transform
the banal into divine geometrical construction.
 With this manoeuvre, she joins in Oskar
Schlemmer’s humour. With more sexuality, though.
(Dominique Frétard, Le Monde, July 27, 2002)

Strange Encounters: upon a commission from
 Antonio Pinto Ribeiro, director of Culturgest in
Lisbon, two women coming from very distant
horizons, Brazilian Lia Rodrigues and French
Catherine Diverrès, created each a piece in
honour of German choreographer Oskar Schlemmer,
author of the famous Ballet Triadique in 1922.
Both pieces, thanks to their simplicity, bareness
 and inspiration achieve the rarest beauty.
(René Sirvin, Le Figaro, July 26, 2002)

The various sequences in this piece feature a
 perfect balance between rest and movement and,
despite the nudity, they practically do not
denote eroticism nor the least sordidness: what
is at stake is an overwhelming and possibly
unrepeatable demonstration of what the body is
and what it is capable of. Lia Rodrigues remains
very close to Oskar Schlemmer thanks to the
rigour, the reserve and the clarity of her
quot;formas brevesquot;, and would remain so even if one
of her dancers did not utter the words quot;man –
nature– artquot;.
(Jochen Schmidt, Frankfurter Allgemeine Zeitung,
Avignon, August 2, 2002)

Lia Rodrigues enchante dans la douleur
quot;...Après avoir décrit toute la violence et le
plaisir inhérents à la
procréation, voici maintenant explorée la
question de la nudité....Sa
récente création, avec le titre provisoire
d'Incarnat, est franchement crue.
quot;Que ressent-on face à la douleur des autres ?quot;
est une des questions qui
sous-tendent la dramaturgie d'une pièce qui use
et abuse du
Ketchup...Tour à tour, les corps, tels des
morceaux de bidoche, se
présentent la plupart du temps nus pour devenir
le support à quelques
maculations sanguines....Heureusement, car tout
cela est fort bien écrit et
pensé, dans la marge, de chaque côté du plateau
central, un autre rituel
calme les souffrances. Des bassines en plastique,
des serviettes sont
autant d'accessoires pour effacer les souillures,
pour recoudre les
cicatrices. Dont celles du quotidien de Lia
Rodrigues, qui a décidé
d'implanter sa compagnie dans la favela de la
Maré...une des plus grandes
de Rio.quot;
Libération, Marie-Christine Vernay, 29 novembre
2005

 La nouvelle création de Lia Rodrigues Le ketchup
et la manière
Sur le front des souffrances, la pièce Incarnat
oeuvre à une réarticulation de tout lien à la
matière. Créée dans le cadre du festival
d'Automne, elle est présentée à la Ferme du
Buisson, puis en province jusqu'au 6 décembre.
Depuis Jan Fabre ou Rodrigo Garcia, on croyait la
chose entendue : quand du ketchup se répand
en abondance sur une scène, il devient toute
autre chose qu'une métaphore littérale de
l'hémoglobine. Par exemple, dans le cas
d'Incarnat, nouvelle pièce de Lia Rodrigues, s'en
tenir à
une perception aussi misérablement réductrice
(ketchup = sang) ne pourrait que conduire -
imprégnation judéo-chrétienne aidant - à penser
que celle-ci ne vise qu'à nous alerter sur les
blessures et les souffrances (au cas où nous les
aurions oubliés ?), par les moyens d'une
surexposition, alors pour le moins appuyée.
Le cri. Par ailleurs. Intéressons-nous à cette
autre manifestation, tout aussi remarquable, qui
survient tôt, comme un premier écueil abrupt dans
l'ample déroulement de cette pièce pour neuf
interprètes. Un cri gigantesque. Que dire du
caractère organique de cette expression humaine,
où
la vocalité rejoint à l'extrême limite de la
matérialité, dans une désarticulation arythmique
convulsive, musculaire et respiratoire, qui en
perce plus que l'élaboration des langages ?
Des Hauts cris de Vincent Dupont aux Labos
d'Aubervilliers, au hurlement stupéfiant
d'Emmanuelle Huynh dans Heroes - directrice d'un
Centre national de danse contemporaine, tout
de même - , en passant par les références à Munch
par Christian Rizzo dans son Puits si
profond..., et maintenant Incarnat, il est
important qu'on entende autant de cris
manifestes,
furieusement découpés, assénés, ces derniers
temps sur les scènes chorégraphiques...
Le ketchup donc. Plus épais que nature, gluant,
lent à s'écouler depuis des situations et
segmentations corporelles plus énigmatiques ou
insolites les unes que les autres, ce ketchup
d'Incarnat ne peut être du sang que pour ceux qui
imaginent que la Brésilienne Lia Rodrigues ne
s'est pas donné de mission plus significative que
de repeindre aux couleurs du gauchisme les
ressorts caricaturalement spectaculaires du
grand-guignol des boulevards parisiens du XIXe
siècle. Or, ce ketchup n'est que signe de
matière globale et transversale, matière-corps
généralisée en
environnement comme en intériorité, objet de
transaction perpétuelle, à ingérer ou laisser
s'écouler, par sourd réseau cardio-vasculaire ou
fresque des misères réelles du monde, au
comptoir du Mc Do comme au frontispice sulpicien,
de la table d'opération au banquet
anthropophage, dans l'immense partage du dedans-
dehors, autre matière ou matière nous-
mêmes, à transformer au libre arbitre de nos
actes, imaginations et prises de position (en
tout
genre), éléments poreux circulant sur ces
frontières mêlées.
Faut-il rappeler le titre du précédent opus de
Lia Rodrigues : Ce dont nous sommes faits ? Ou
relire ces propos très clairs de la chorégraphe,
qui rabattent heureusement l'acuité politique des
enjeux brésiliens sur les sophistications de la
dé-construction savante de la représentation
spectaculaire à la française : « Le corps est un
état qui se modifie en fonction d'un milieu,
contaminé et contaminant. Ce corps, mis au
contact d'un nouvel espace, devrait alors
produire
une nouvelle forme de se mouvoir, de penser, de
générer de nouvelles formes d'organisation. »
Bref, sur tout cela, faudra-t-il faire et refaire
encore le débat d'Avignon 2005, pour enfin saisir
la
poésie percutante de la performance
autofictionnelle des corps dans la chair du
plateau, sous la
croûte racornie d'un humanisme sémiotique
radoteur, qui ferait aller au spectacle pour
toujours
vérifier la messe (fût-elle laïque) ?
Incarnat, au début, c'est une façon simple de se
mouvoir en boucles, croisements, figures, par
lesquels neuf jeunes gens forment presque une
ronde, où se pose d'emblée, sobre et dense, le
projet d'une action collective délibérée. Or,
rien ne sera jamais si simple à partir de là,
selon un
implacable séquençage, micro-performance après
micro-performance. Totalement dénudés, ou
rhabillés, selon une rythmicité plate et sans
raison manifeste, ces danseurs nous mettent au
pied
d'un nu neutre, virulemment énigmatique (au
passage se remarque le cas jusque là informulé à
la
d'un nu neutre, virulemment énigmatique (au
passage se remarque le cas jusque là informulé à
la
conscience, d'un jeune homme au sexe minuscule
sous une pilosité pourtant furieusement virile).
Méthodique avec détachement, une politique des
anamorphoses, des appariements et
dissociations, une circulation autofictionnelle
d'une matière-corps hautement conscientisée,
compose l'inquiétant sous-texte, obstiné et
presque épuisant, des dynamiques personnelles et
collectives de l'agrégation et de la dislocation.
A vu en bord de scène, sur le mode de la plus
parfaite des tranquillités déterminées,
s'entraidant à cet effet, les interprètes se
préparent ou se
réparent à l'épreuve froide. Matière, les voici
libres. Au bord d'un vide immense.
Un grand cérémonial culmine. Ketchup plus que
jamais. Mais alors, l'oeuvre collective fera d'un
corps tout entier, goutte à goutte devenues
perles, colliers, une fascinante oeuvre d'art
vivante,
ressurgie de tous les immémoriaux universels, là
immédiate à la peau sous nos yeux. Humaine.
Post-humaine ?
Gérard Mayen , pour Mouvement


La chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues
présente Incarnat à Pantin, avant la Ferme du
buisson.
Une danse qui saigne comme la vie .Un corps nu,
couvert de ketchup, gigote dans un sac en
plastique transparent. Un autre semble tenir ses
entrailles dans ses mains. Voici quelques-unes
des scènes fortes d’Incarnat, le dernier
spectacle de Lia Rodrigues (1). On n’est pas prêt
d’oublier cette oeuvre trash, où l’on ne craint
pas de simuler le passage à tabac des danseurs,
ni le cri de Micheline Torres, qui ouvre le
spectacle, comme le rappel d’une douleur
enfouie ; la mort de son propre père assassiné.
OEuvre viscérale, Incarnat ne travaille nullement
à libérer les blocages. Cette création
anthropophage met en scène des hommes chiens
dépeçant à pleines dents un semblant de cadavre.
« Être créatif, affirme la chorégraphe, ce n’est
pas inventer mais recréer. » Née à Rio de
Janeiro, Lia Rodrigues tourne et retourne le
couteau dans la plaie sociale, avec une maîtrise
impeccable de sa troupe, constituée d’individus
aux physiques disparates (il y a des grands, des
petits, des minces, des gros). Ils sont unis par
une danse à la fois extrêmement technique et
instinctive, rompus à la mise à distance,
soucieux de finition (on lave les corps dans des
bassines après chaque performance et l’on
nettoie la scène), qui donne aux spectateurs le
temps d’avaler la pilule entre chaque saynète
sanguinaire. Lia Rodrigues, qui fut interprète
de Maguy Marin dans les
années quatre-vingt, fomente un art ancré dans le
réel, à cheval entre la danse, les arts visuels
et la performance. Infatigable, elle travaille
aussi auprès des mères dans les favelas, au sein
des hôpitaux publics ou dans une ONG qui milite
pour l’allaitement maternel. Elle implique
parfois des enfants dits « à risque social »
dans des projets artistiques. Avec Incarnat,
l’artiste est partie d’un livre de Susan Sontag,
Devant la douleur des autres, et pose la question
: comment se rapprocher de l’autre qui souffre ?
Comment aborder celui qui est si différent de
soi-même ? Pour réaliser cette création, elle
a décidé de proposer à sa compagnie une résidence
dans le bidonville de Maré, à Rio, en liaison
avec une organisation non gouvernementale, le
CEASM (Centre d’études et d’actions solidaires).
Le travail de Lia Rodrigues n’a rien de
démagogique. Elle a créé sa résidence dans un
hangar, ancien atelier de
construction de bateaux. La température y
avoisine parfois les 42 degrés. Le sol, en
plastique, favorise les ampoules aux pieds des
danseurs. « Parfois, au lieu de répéter, on
passait notre temps à faire des travaux pour
façonner notre lieu de travail, dit-elle. J’ai
reçu de l’argent de la France pour la
coproduction. Il y avait un budget prévu pour le
décor. J’ai décidé d’utiliser cet argent pour le
tapis de sol et les bandes adhésives. C’est un
décor qu’on ne pourra pas emporter mais ce sera
pour la communauté. C’est quelque chose qui
reste, dont les gens pourront profiter. Je ne
suis pas pour
l’accumulation du capital mais pour sa
dispersion. »
L'Humanité , Paris

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  • 1. In the first place, a choreographer reaches his own quot;métierquot; and eventually sings it. In quot;Foliaquot;, Lia has conquered this plateau.In this new stage, where gesture, space and music have been concocted to give rise to dance, Lia Rodrigues has branded the signature of a de-contaminated gaze onto this country of plural identity called Brazil. This is the reason why she manages to insert in the history of the dance performed here, a tasty body, where movement heralds a certain grammatical pattern. This is also born from the insemination of dance into music, and of music into dance. Such partnerships reveal worlds. Worlds around which we all roam in eagerness. With the opening of quot;Foliaquot;, Lia Rodrigues establishes her autonomy. And, as it is widely known, there is no event more auspicious than this for the development of an evolution process.( Helena Katz -dance critic -1999) Libération – France - 26/9/01 DANSE. Un spectacle mi-nu mi - vêtu, parmi les spectateurs.. Lia Rodrigues va vous toucher - Ce dont nous sommes faits “Quand dans la partie nue la chair avait une forme pleine, les «vêtus» sont fragmentés, rythmés, un rien militaires pour dégurgiter des inftirmations-tronquées, des noms de pays vidés de leur sens: «peace, Kosovo, parce que je le vaux bien.» Il y a de la machine à sous dans ce débit constant où aucune pensée n'a de chance de s'installer ou de circuler.Combien tout cela vaut-il? Lors des représentations à Rio, où la compagnie travaille, le prix d'entrée était fixé à un dollar et le programme indiquait le montant de la subvention allouée au groupe parle service culturel de la municipalité de Rio- une des plus actives dans son engagement pour la danse contemporaine: 25000 dollars (27367 euros). Pour la reprise à Lyon, il a fallu la réunion de trois structures: la Maison de la danse, qui avait déjà accueilli la chorégraphe pour la biennale Brésil en 1996, le centre chorégraphique national de Rillieux la-Pape, que dirige Maguy Marin (lire ci-dessous), et le Toboggan de Décines, qui confirme que la danse est un axe fort de sa programmation en devenant scène conventionnée pour la danse. A Paris, le studio du Centre national de la danse devrait bien se prêter à cette forme singulière de spectacle . A Rio, Lia Rodrigues a s’investit dans diverses actions sociales.
  • 2. Maguy Marin, directrice du centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape (Rhône), se souvient encore de Lia Rodrigue lorsqu elle arriva dans son studio, en 1980, jeune fille timide, souriante et indécise: Les deux femmes ne sont d’ailleurs pas si éloignées, tant, dans leur engagement social` que dans leur façon d'aborder la danse d'un point de vue politique. A Rio, où elle vit, Lia Rodrigues,45 ans, travaille auprès des mères des favelas, dans les hôpitaux publics ou dans une ONG pour --l'allaitement maternel, impliqué les enfants dits «à risque social» dans des projets artistiques. Sur le front de la danse, elle est à l'origine du festival Panorama Rioarte de dança, qui bénéficie aujourd'hui d'une subvention de la ville (125000 dollars pour sa dixième édition, 137000 euros), et représentante d'un réseau de promoteurs culturels de l’Amérique latine (RE). Mais ce sont surtout les spectacles que Lia Rodrigues prend le temps de fabriquer (deux ans pour Ce dont nous sommes faits), avec sa compagnie créée en 1990, qui rendent le mieux compte, de manière tendre et pertinente, de l’urgence du combat pour la survie des artistes au-delà du seul système marchand. Car elle reste convaincue que «l'acte de créer est en lui même révolutionnaire, instrument de connaissance et véhicule de l'information». Qu'elle signe cette nouvelle pièce citoyenne ou d'autres plus anciennes sur la violence de l'accouchement et plus généralement sur la violence faite aux femmes (Ma, Folia), Lia Rodrigues prend parti sans être inscrite dans aucun mouvement brésilien, «car aucun n'échappe à la corruption» MARIE-CHRISTINE VERNAY Above it all, there is the treatment of the body as skin and its belongings. From this Lia Rodrigues gets her gain and her mark. The body as a set of flesh and bones. But is it not what a
  • 3. body is? Yes and no, for there is always a glamour wrapping up this basic duo. Not for Lia and her dancers who make us look at the body as volume, form, weight, speed, time and space. It sure costs much dryness and they know that full well. The sophistication of how the contour comes in and the way the Brazilian features are treated make “Formas Breves” one of those moments when delight and reflection are equal general partners. There are two (yes, two) emblematic moments: one, when the opaque strips of Scotch tape are made to stretch out of the stage; the other, when the transparent Scotch-tape tightens the dancer’s body to imprint on it the contours invented by Schlemmer. Both syntheses are very powerful and establish another level for what is habitually called quot;referencequot;. These two moments are among those that cling forever to our eyes and make us re-examine the world on the basis of different premises. When Borges stated that it was the future which influenced the past he referred to such events as these. After Lia Rodrigues, the Ballet Triadique revealed its premonitory function towards the world yet to come. (Helena Katz - O Estado de S.Paulo, April 2002) Passages of the honoring work to Oskar Schlemmer that had its debut at the beginning of the year in Portugal reappear here in a different context. The nude, a striking element in other recent choreographies of Lia, is once again strong and more natural, like our skin. Paradoxically, it becomes a costume amongst others. The skin as a second skin of itself is one of the many ironies that would have enchanted Calvino. This Calvino from Rio is a revelation: more corporeal than ever without losing the rigors of imagination. (Inês Bogéa - Folha de São Paulo, April 2002)
  • 4. As simple as a good morning but peculiarly efficient is this succession of very lively anatomical blocks, resembling the research carried out in Berlin by Xavier Le Roy. Under light reflections, the body turns into compact matter, albeit fluid, almost liquid. Risky and daring movements twist the woman dancer around the man’s neck, like a scarf. Magically, with a simple roll of transparent Scotch tape, Lia Rodrigues proves she also knows how to transform the banal into divine geometrical construction. With this manoeuvre, she joins in Oskar Schlemmer’s humour. With more sexuality, though. (Dominique Frétard, Le Monde, July 27, 2002) Strange Encounters: upon a commission from Antonio Pinto Ribeiro, director of Culturgest in Lisbon, two women coming from very distant horizons, Brazilian Lia Rodrigues and French Catherine Diverrès, created each a piece in honour of German choreographer Oskar Schlemmer, author of the famous Ballet Triadique in 1922. Both pieces, thanks to their simplicity, bareness and inspiration achieve the rarest beauty. (René Sirvin, Le Figaro, July 26, 2002) The various sequences in this piece feature a perfect balance between rest and movement and, despite the nudity, they practically do not denote eroticism nor the least sordidness: what is at stake is an overwhelming and possibly unrepeatable demonstration of what the body is and what it is capable of. Lia Rodrigues remains very close to Oskar Schlemmer thanks to the rigour, the reserve and the clarity of her quot;formas brevesquot;, and would remain so even if one of her dancers did not utter the words quot;man – nature– artquot;. (Jochen Schmidt, Frankfurter Allgemeine Zeitung, Avignon, August 2, 2002) Lia Rodrigues enchante dans la douleur
  • 5. quot;...Après avoir décrit toute la violence et le plaisir inhérents à la procréation, voici maintenant explorée la question de la nudité....Sa récente création, avec le titre provisoire d'Incarnat, est franchement crue. quot;Que ressent-on face à la douleur des autres ?quot; est une des questions qui sous-tendent la dramaturgie d'une pièce qui use et abuse du Ketchup...Tour à tour, les corps, tels des morceaux de bidoche, se présentent la plupart du temps nus pour devenir le support à quelques maculations sanguines....Heureusement, car tout cela est fort bien écrit et pensé, dans la marge, de chaque côté du plateau central, un autre rituel calme les souffrances. Des bassines en plastique, des serviettes sont autant d'accessoires pour effacer les souillures, pour recoudre les cicatrices. Dont celles du quotidien de Lia Rodrigues, qui a décidé d'implanter sa compagnie dans la favela de la Maré...une des plus grandes de Rio.quot; Libération, Marie-Christine Vernay, 29 novembre 2005 La nouvelle création de Lia Rodrigues Le ketchup et la manière Sur le front des souffrances, la pièce Incarnat oeuvre à une réarticulation de tout lien à la matière. Créée dans le cadre du festival d'Automne, elle est présentée à la Ferme du Buisson, puis en province jusqu'au 6 décembre. Depuis Jan Fabre ou Rodrigo Garcia, on croyait la chose entendue : quand du ketchup se répand en abondance sur une scène, il devient toute autre chose qu'une métaphore littérale de l'hémoglobine. Par exemple, dans le cas d'Incarnat, nouvelle pièce de Lia Rodrigues, s'en tenir à
  • 6. une perception aussi misérablement réductrice (ketchup = sang) ne pourrait que conduire - imprégnation judéo-chrétienne aidant - à penser que celle-ci ne vise qu'à nous alerter sur les blessures et les souffrances (au cas où nous les aurions oubliés ?), par les moyens d'une surexposition, alors pour le moins appuyée. Le cri. Par ailleurs. Intéressons-nous à cette autre manifestation, tout aussi remarquable, qui survient tôt, comme un premier écueil abrupt dans l'ample déroulement de cette pièce pour neuf interprètes. Un cri gigantesque. Que dire du caractère organique de cette expression humaine, où la vocalité rejoint à l'extrême limite de la matérialité, dans une désarticulation arythmique convulsive, musculaire et respiratoire, qui en perce plus que l'élaboration des langages ? Des Hauts cris de Vincent Dupont aux Labos d'Aubervilliers, au hurlement stupéfiant d'Emmanuelle Huynh dans Heroes - directrice d'un Centre national de danse contemporaine, tout de même - , en passant par les références à Munch par Christian Rizzo dans son Puits si profond..., et maintenant Incarnat, il est important qu'on entende autant de cris manifestes, furieusement découpés, assénés, ces derniers temps sur les scènes chorégraphiques... Le ketchup donc. Plus épais que nature, gluant, lent à s'écouler depuis des situations et segmentations corporelles plus énigmatiques ou insolites les unes que les autres, ce ketchup d'Incarnat ne peut être du sang que pour ceux qui imaginent que la Brésilienne Lia Rodrigues ne s'est pas donné de mission plus significative que de repeindre aux couleurs du gauchisme les ressorts caricaturalement spectaculaires du grand-guignol des boulevards parisiens du XIXe siècle. Or, ce ketchup n'est que signe de matière globale et transversale, matière-corps généralisée en environnement comme en intériorité, objet de transaction perpétuelle, à ingérer ou laisser
  • 7. s'écouler, par sourd réseau cardio-vasculaire ou fresque des misères réelles du monde, au comptoir du Mc Do comme au frontispice sulpicien, de la table d'opération au banquet anthropophage, dans l'immense partage du dedans- dehors, autre matière ou matière nous- mêmes, à transformer au libre arbitre de nos actes, imaginations et prises de position (en tout genre), éléments poreux circulant sur ces frontières mêlées. Faut-il rappeler le titre du précédent opus de Lia Rodrigues : Ce dont nous sommes faits ? Ou relire ces propos très clairs de la chorégraphe, qui rabattent heureusement l'acuité politique des enjeux brésiliens sur les sophistications de la dé-construction savante de la représentation spectaculaire à la française : « Le corps est un état qui se modifie en fonction d'un milieu, contaminé et contaminant. Ce corps, mis au contact d'un nouvel espace, devrait alors produire une nouvelle forme de se mouvoir, de penser, de générer de nouvelles formes d'organisation. » Bref, sur tout cela, faudra-t-il faire et refaire encore le débat d'Avignon 2005, pour enfin saisir la poésie percutante de la performance autofictionnelle des corps dans la chair du plateau, sous la croûte racornie d'un humanisme sémiotique radoteur, qui ferait aller au spectacle pour toujours vérifier la messe (fût-elle laïque) ? Incarnat, au début, c'est une façon simple de se mouvoir en boucles, croisements, figures, par lesquels neuf jeunes gens forment presque une ronde, où se pose d'emblée, sobre et dense, le projet d'une action collective délibérée. Or, rien ne sera jamais si simple à partir de là, selon un implacable séquençage, micro-performance après micro-performance. Totalement dénudés, ou
  • 8. rhabillés, selon une rythmicité plate et sans raison manifeste, ces danseurs nous mettent au pied d'un nu neutre, virulemment énigmatique (au passage se remarque le cas jusque là informulé à la d'un nu neutre, virulemment énigmatique (au passage se remarque le cas jusque là informulé à la conscience, d'un jeune homme au sexe minuscule sous une pilosité pourtant furieusement virile). Méthodique avec détachement, une politique des anamorphoses, des appariements et dissociations, une circulation autofictionnelle d'une matière-corps hautement conscientisée, compose l'inquiétant sous-texte, obstiné et presque épuisant, des dynamiques personnelles et collectives de l'agrégation et de la dislocation. A vu en bord de scène, sur le mode de la plus parfaite des tranquillités déterminées, s'entraidant à cet effet, les interprètes se préparent ou se réparent à l'épreuve froide. Matière, les voici libres. Au bord d'un vide immense. Un grand cérémonial culmine. Ketchup plus que jamais. Mais alors, l'oeuvre collective fera d'un corps tout entier, goutte à goutte devenues perles, colliers, une fascinante oeuvre d'art vivante, ressurgie de tous les immémoriaux universels, là immédiate à la peau sous nos yeux. Humaine. Post-humaine ? Gérard Mayen , pour Mouvement La chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues présente Incarnat à Pantin, avant la Ferme du buisson. Une danse qui saigne comme la vie .Un corps nu, couvert de ketchup, gigote dans un sac en plastique transparent. Un autre semble tenir ses entrailles dans ses mains. Voici quelques-unes des scènes fortes d’Incarnat, le dernier spectacle de Lia Rodrigues (1). On n’est pas prêt
  • 9. d’oublier cette oeuvre trash, où l’on ne craint pas de simuler le passage à tabac des danseurs, ni le cri de Micheline Torres, qui ouvre le spectacle, comme le rappel d’une douleur enfouie ; la mort de son propre père assassiné. OEuvre viscérale, Incarnat ne travaille nullement à libérer les blocages. Cette création anthropophage met en scène des hommes chiens dépeçant à pleines dents un semblant de cadavre. « Être créatif, affirme la chorégraphe, ce n’est pas inventer mais recréer. » Née à Rio de Janeiro, Lia Rodrigues tourne et retourne le couteau dans la plaie sociale, avec une maîtrise impeccable de sa troupe, constituée d’individus aux physiques disparates (il y a des grands, des petits, des minces, des gros). Ils sont unis par une danse à la fois extrêmement technique et instinctive, rompus à la mise à distance, soucieux de finition (on lave les corps dans des bassines après chaque performance et l’on nettoie la scène), qui donne aux spectateurs le temps d’avaler la pilule entre chaque saynète sanguinaire. Lia Rodrigues, qui fut interprète de Maguy Marin dans les années quatre-vingt, fomente un art ancré dans le réel, à cheval entre la danse, les arts visuels et la performance. Infatigable, elle travaille aussi auprès des mères dans les favelas, au sein des hôpitaux publics ou dans une ONG qui milite pour l’allaitement maternel. Elle implique parfois des enfants dits « à risque social » dans des projets artistiques. Avec Incarnat, l’artiste est partie d’un livre de Susan Sontag, Devant la douleur des autres, et pose la question : comment se rapprocher de l’autre qui souffre ? Comment aborder celui qui est si différent de soi-même ? Pour réaliser cette création, elle a décidé de proposer à sa compagnie une résidence dans le bidonville de Maré, à Rio, en liaison avec une organisation non gouvernementale, le CEASM (Centre d’études et d’actions solidaires). Le travail de Lia Rodrigues n’a rien de démagogique. Elle a créé sa résidence dans un hangar, ancien atelier de
  • 10. construction de bateaux. La température y avoisine parfois les 42 degrés. Le sol, en plastique, favorise les ampoules aux pieds des danseurs. « Parfois, au lieu de répéter, on passait notre temps à faire des travaux pour façonner notre lieu de travail, dit-elle. J’ai reçu de l’argent de la France pour la coproduction. Il y avait un budget prévu pour le décor. J’ai décidé d’utiliser cet argent pour le tapis de sol et les bandes adhésives. C’est un décor qu’on ne pourra pas emporter mais ce sera pour la communauté. C’est quelque chose qui reste, dont les gens pourront profiter. Je ne suis pas pour l’accumulation du capital mais pour sa dispersion. » L'Humanité , Paris