2. APPROCHES AUTOUR DE
LA DOULEUR
Si tous les hommes sont forcément
un jour confrontés à la douleur, tous
ne la ressentent pas et n'en parlent
pas de la même façon
3. APPROCHES AUTOUR DE
LA DOULEUR
La douleur, expérience universelle, recouvre les multiples facettes des
individus et leur subjectivité.
Ces notions sont incluses dans la définition proposée par l’I.A.S.P,
International Association for Study of Pain
(Association Internationale pour l’étude de la douleur)
4. 3 notions à ne jamais oublier
1.Définition I.A .S.P
"La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle
désagréable, associée à une lésion tissulaire potentielle ou
réelle, ou décrite en les termes d'une telle lésion".
Les termes impor tants :
Expérience/Sensorielle/Emotionnelle/Désagréable/Lésion/
Tissu/Réel/potentiel
5. 3 notions à ne jamais oublier
2."Est douleur ce que le patient dit être une
douleur«
Tenir compte des différentes composantes : l'aspect
sensoriel, l'aspect émotionnel, l'aspect individuel du
vécu antérieur et enfin l'aspect comportemental par la
description qu'en fait le patient
6. 3 notions à ne jamais oublier
3.la douleur chronique
"La douleur chronique, définie par une durée
supérieure à 3 mois, altère la personnalité du
patient ainsi que sa vie familiale, sociale et
professionnelle".
Au-delà de la notion de durée, ce sont les répercussions de
la douleur sur la vie du patient, et la perte de l'espoir d'une guérison
rapide qui qualifient le mieux la chronicité.
8. APPROCHES AUTOUR DE LA DOULEUR
retour sur les termes de l’I.A.S.P
La douleur, à quoi « ça » sert ?
1er sens : « ça » = la douleur
2ème sens : « ça » me fait mal (sens Freudien)
Le conscient = le « moi »,l’ego,la personnalité,la structure psychique qui
permet à l’individu de se défendre contre le réalité et contre les pulsions.
Le subconscient = le « surmoi »,partie du psychisme qui permet de
contrôler le moi et de le censurer par des interdits.
L’inconscient = le « ça », ensemble des pulsions refoulées dans
l’inconscient.
9. APPROCHES AUTOUR DE LA DOULEUR
retour sur les termes de l’I.A.S.P
Le « ça » me fait mal englobe donc, l’individu
entier, ce qu’il est en tant qu’être, et regroupe
tous les termes et les synonymes du vécu, de
la mémoire, de l’enfance, de l’éducation, de la
religion, du milieu social, toute l’ontologie du
patient (ce qui fait qu’on est SOI).
(« Boys Don’t Cry »,The Cure -1979-)
10. La douleur, à quoi ça sert, utilité, finalité…
C’est une fonction biologique dans sa forme normale
Elle a une vertu éducative pour la préservation du fonctionnement normal
de l’individu.
Chez les sujets qui sont insensibles à la douleur de façon congénitale, on
observe une plus grande morbidité (sensibilité aux maladies) que chez les
individus normaux
Cette utilité peut être faussée, par un fonctionnement anormal des voies
de la douleur, à l’origine de messages douloureux en l’absence de
stimulation
11. La douleur, comment la définir…
On distingue schématiquement trois grandes variétés. Elles
peuvent être intriquées chez un même individu. Ce sont les
douleurs :
nociceptives : lésion d’un organe, d’un tissu
Neuropathiques : lésion ou dysfonctionnement du système
nerveux central ou périphérique
ou « sine materia » : sans support, sans « cause »
identifiable, dite aussi « psychogène »
12. La douleur, comment la définir…
Selon les situations :
Douleur post‑opératoire
Douleur en cancérologie
Douleur neurogène
Douleur chez l'enfant
Douleur du sujet âgé
Douleur des soins, etc…
13. La douleur, comment la définir…
Selon la durée : aigue, chronique (supérieure à 3 mois)
Selon la qualité : brûlure, torsion, pulsation, déchirement,
brêve, prolongée, permanente, localisée, généralisée, etc…
Selon les signes (sémiologie) :
-Douleur mécanique,inflammatoire
-Manœuvre déclenchant la douleur
-Rythme, horaire
14. La douleur, comment l’appréhender…
Bases de l’évaluation :
Rappel : Aucune mesure objective ne permet de
quantifier la douleur, chaque patient est son
propre témoin
3 questions fondamentales :
Le type : Chronique ou aiguë
Le mécanisme : Nature nociceptive, neuropathique,
psychogène
L'intensité : Utilisation d’échelles
16. La douleur : les bases psychologiques
Les bases psychologiques :
Relation avec le malade douloureux .Comprendre la douleur
Composante socio-économique : Évaluation de l’existence d’un lien
entre douleur persistante et situation socio-économique Situation
professionnelle,
assurances …
Composante af fectivo-émotionnelle : Évaluation systématique de
l’humeur
- Questionnaire d’auto ou d’hétéro-évaluation
- Dépression fréquente (30 à 50% des cas)
- Douleurs persistantes non cancéreuses
- Avis « psy » indispensable
17. La douleur : les bases psychologiques
Relation avec le malade douloureux .Comprendre la douleur
Composante cognitive : Façon dont le patient se représente :
La cause de sa douleur
Son attitude vis-à-vis de sa douleur
Problèmes observés ou appréhendés dans l’entourage du patient : Durée,
sensibilité, appréhension du traitement
Composante compor tementale Impact de la douleur sur le
comportement. Nombreux indices pour apprécier l’intensité de la douleur
Plainte douloureuse = communication
Dimension relationnelle de la douleur
18. La douleur : les bases psychologiques
La psychologie de la douleur :tenir compte de (+++)
1- Les symboles et les croyances : circonstances, croyances
quant à la cause, adjectifs, comparaisons…
2- Les émotions : anxiété, dépression, colère, humiliation,
persécution...
3- Les implications relationnelles : rejet, compassion
4- Les implications sociales : conflit avec l'employeur, conflit
avec la CPAM
19. La douleur : les conséquences…
Les pathologies psych(iatr)iques associées à la douleur :
comorbidités. (Sur une étude faite par Fishbain en 1999)
Dépression majeure : 15 à 100 % !
Troubles anxieux : 7 à 63 % !
Troubles somatoformes (hypochondrie, conversion) :42 %
Dépendance à l ’alcool : 15 à 23 %
Dépendance aux médicaments opiacés : 16 à 64 %
Personnalités pathologiques (histrionique, dépendant, narcissique, border-line)
20. La douleur : les conséquences…
Plusieurs études montrent que les émotions négatives sont un facteur pronostic
pour :
Les lombalgies opérées,
La prise en charge multidisciplinaire des douleurs chroniques
en terme de douleur, handicap/invalidité, qualité de vie, coût de santé.
21. La douleur chronique: les conséquences…
Vunérabilité génétique ou environnementale
Stress = Douleur Anxiété/Dépression
Processus cognitifs et
comportementaux
Mauvais support social dysfonctionnels
22. La douleur chronique: les conséquences…
Conclusion
Dans sa forme pathologique chronique, la douleur n’a
plus du tout de fonction biologique, elle est au
contraire une force maléfique qui impose au malade, à
sa famille et à la société de graves stress émotionnels,
physiques, économiques et sociaux.
il faut tout faire pour eviter qu’une douleur passe à
la chronicité…
23. Douleur : que disent les textes ?
Ar ticle R. 4311-5 :
Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier ou l'infirmière doit désormais évaluer la douleur sans
prescription médicale.
Ar ticle R. 4311-8
L'infirmier ou l'infirmière est habilité à entreprendre et à adapter les traitements antalgiques, dans le cadre
des protocoles préétablis, écrits, datés et signés par un médecin. Le protocole est intégré dans le dossier
de soins infirmiers
Loi n°2002-303 du 4 mars 2002
relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé :
Ar ticle L.1110-5 : «…Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci
doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée …».
24. APPROCHES AUTOUR DE
LA DOULEUR
Conclusion 1
A côté du mécanisme générateur le plus banal,(une lésion tissulaire),
existent d'autres mécanismes générateurs de douleurs (lésion nerveuse,
perturbation psychologique) qui toujours seront décrites en référence aux
expériences passées. Ce qui a pour conséquences que toute douleur,
même à l'évidence psychologique, est toujours ressentie dans le corps
charnel et le fait que le patient insiste pour que la cause soit identifiée
par tous les moyens possibles .
La plainte émise par un patient n'est pas corrélée à l'étendue
du dégât tissulaire censé la motiver.
25. APPROCHES AUTOUR DE
LA DOULEUR
Conclusion 2
La charge émotionnelle contenue par la plainte
dépend du patient , mais aussi de l'attente qu'il a
de celui auquel elle est adressée.
C'est dire que le patient ne se plaindra pas de la
même façon à l'infirmière ou au médecin et que
son discours sera encore nuancé par la présence de
tiers tels que ses proches.