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DIRECTION DES RELATIONS ÉCONOMIQUES EXTÉRIEURES
LES TECHNOLOGIES DE
L’INFORMATION ET DES
COMMUNICATIONS EN
EGYPTE
Août 2001
P.E.E. du Caire
LES ÉTUDES
DES POSTES
D’EXPANSION
ÉCONOMIQUE
Cette étude a été réalisée par Renaud Cochet pour le Poste d’Expansion
Economique du Caire en Egypte, sous la responsabilité de Olivier Andrétic,
attaché commercial au PEE. L’auteur peut être contacté par e-mail à l’adresse
suivante : renaud.cochet@altavista.fr, et tient à remercier tous ceux qui ont
participé à l’élaboration de cette étude.
Pour de plus amples informations sur le sujet ou pour des réactualisations,
merci de contacter M. Andrétic dont les coordonnés au PEE sont :
olivier.andretic@dree.org, téléphone ligne directe : (20 2) 394 0115.
Poste d’Expansion Économique du Caire
10, rue Aziz Osman, Zamalek, Le Caire, Egypte
Téléphone : (20 2) 738 07 22/33/34, Télécopie : (20 2) 736 82 38
lecaire@dree.org – http://www.dree.org/egypte/
LES T.I.C. EN EGYPTE
Table des matières
Résumé....................................................................................
1
1. Le contexte Egyptien...............................................................2
1.1. Présentation de l'Egypte..............................................................2
Présentation ;
Population ;
Education & Développement.
1.2. Infrastructure des télécommunications..........................................3
Historique du secteur ;
L’ART ;
La téléphonie fixe ;
La téléphonie mobile ;
Le réseau.
1.3. Politique
gouvernementale...........................................................6
Une nouvelle donne politique ;
National Telecom & IT plan ;
Les grands objectifs ;
Partenariats franco-égyptiens.
1.4. Environnement
juridique............................................................10
1.4.1. La
législation............................................................................10
Investissements ;
Régulation des Telecoms ;
Noms de domaines ;
CyberLois égyptiennes.
1.4.2. L’appui
gouvernemental.............................................................13
Zones Franches ;
Taxes ;
La disponibilité aux industriels.
1.4.3. La propriété
intellectuelle...........................................................14
1.5. Environnement
économique........................................................15
Une position stratégique ;
Une économie saine ;
Le marché des nouvelles technologies.
1.6. Les
financements......................................................................17
1.6.1. Les acteurs
locaux.....................................................................17
L’état ;
Les investisseurs locaux .
1.6.2. Les acteurs
extérieurs................................................................18
1.7. Historique du
secteur.................................................................19
Le développement de l’internet ;
Les nouvelles technologies .
2. Etat des lieux du
secteur........................................................21
LES T.I.C. EN EGYPTE
2.1. Equipement
informatique...........................................................21
2.1.1. des
entreprises.........................................................................22
2.1.2. des
particuliers.........................................................................22
La fracture numérique ;
Accès universel à l’internet.
2.2 Le marché des fournisseurs d’accès à internet (ISP)......................24
Evolution du marché ;
Organisation du réseau ;
Les principaux ISP égyptiens.
2.3. La main d’œuvre qualifiée..........................................................27
Un système éducatif à revoir ;
Les initiatives dans le domaine IT ;
L’exode des cerveaux.
2.4. Solutions
internet......................................................................28
2.4.1. Le profil de l’internaute
égyptien.................................................28
2.4.2. e-
Commerce.............................................................................30
B2B ;
B2C ;
Le WAP.
2.4.3. e-
Gouvernement.......................................................................34
Le développement ;
Le contenu.
2.4.4. e-
Banking................................................................................36
2.4.5. Les portails thématiques............................................................36
2.4.6. Le développement des N-
TIC......................................................38
La téléphonie IP ;
La téléphonie mobile de 3ème
génération.
2.5. Les grands
projets.....................................................................39
2.5.1. Les
smartVillages......................................................................39
Le SmartVillage des pyramides.
2.5.2. L’informatisation du service
public...............................................41
La poste égyptienne.
2.6. Analyse : impact sur les
marchés................................................43
3. Approche du marché..............................................................44
3.1. Pénétration du
marché...............................................................44
Considération du marché égyptien ;
Considérations culturelles.
3.2. Outsourcer en
Egypte................................................................45
3.3. Les
salons......................................................................................4
6
3.4. La presse
spécialisée.................................................................47
3.5. COMESA : partenariats
LES T.I.C. EN EGYPTE
éventuels................................................48
4. Les acteurs principaux...........................................................49
4.1. Les
intégrateurs........................................................................49
4.2. Le software, les service et les
télécommunications.........................54
4.3. Les circuits de
distribution..........................................................62
4.3.1. Software..................................................................................6
2
4.3.2. Hardware.................................................................................6
2
4.4. Les institutions, organisations et associations...............................63
Conclusion.............................................................................67
5. Annexes.................................................................................6
8
5.1. Quelques sites
web....................................................................68
5.2. Les Internet Services Providers
égyptiens.....................................68
5.3. Le marché des
IT......................................................................72
5.4. Liste des fabricants hardware.....................................................73
5.5. Les banques égyptiennes...........................................................75
LES T.I.C. EN EGYPTE / RESUME
1
’Egypte se positionne aujourd’hui, du fait de sa position géographique
géographique stratégique au croisement du monde Arabe, Africain et
Africain et Européen, comme un véritable « hub » régional en matière de
matière de commerce et d’échanges internationaux. Devant l’explosion
mondiale du secteur économique des technologies de l’information et des
communications, forte de son potentiel de 70 millions d’habitants et de sa
position de fournisseur de contenu culturel de toute la région Arabe, l’Egypte
s’est lancé depuis quelques années avec énergie dans l’ère de la société de
l’information.
L’économie nationale, en pleine restructuration avec les processus de
privatisation et de libéralisation, présente donc un contexte favorable,
notamment avec la dérégulation des télécommunications, à l’émergence des
TIC. Car si, dans ce secteur, le pays n’est entré dans la course que dans les
années 90, une volonté nationale du secteur privé et surtout du domaine public
avec un président et un ministre des télécommunications particulièrement
enclins à promouvoir leur développement, ajoutés à des programmes
internationaux d’aides bilatérales avec les Etats-Unis et l’Europe notamment
ont engendrés une croissance exponentielle des marchés des nouvelles
technologies.
Le pays offre donc des bases de travail et d’investissement saines dans ce
secteur, doté d’infrastructures de télécommunications abouties : Telecom
Egypt, l’opérateur national a su en quelques années développer un réseau
structuré et fiable. Sur ces acquis, l’éclosion du marché des nouvelles
technologies avec notamment l’internet et ses applicatifs était inéluctable et
c’est ce à quoi on peut assister aujourd’hui : malgré une population nombreuse
et à faible revenus, le nombre d’abonnés aux services de téléphonie mobile
double chaque année et le nombre d’utilisateur de l’internet connaît une
croissance très importante et devrait atteindre le million à la fin de cette année.
Parallèlement, la volonté affirmée du gouvernement et particulièrement du
ministre des télécommunications de suivre l’exemple de développement de
l’Inde dans le secteur a pour conséquence la mise en place de nombreuses
initiatives destinées à favoriser l’ouverture du marché à l’international. Ainsi de
nombreux programmes d’éducation visent à former un réservoir de main
d’œuvre de compétences internationales, et, réciproquement, le travail
coordonné avec des entreprises étrangères est favorisé : établissement de
zones franches, construction de « Technologies Business Park », défiscalisation,
baisse des droits de douanes.
Cependant, l’inertie et la bureaucratie inhérentes au pays ne sont pas sans
conséquences sur le développement économique du secteur : si le secteur privé
se porte bien malgré la récente baisse de régime de la e-Economie, le
gouvernement, principal employeur du pays, malgré ses efforts, n’a pas encore
propulsé l’Egypte dans la société de l’information. En effet, l’intégralité des
organisations étatiques reste à informatiser même si quelques projets sont en
cours, notamment avec la Poste et les bases de données nationales1
qui sont à
construire.
Un vaste champ d’investissement est donc possible en Egypte, où à la fois les
infrastructures nécessaires à l’installation d’entreprises étrangères sont
présentes, et à la fois tout reste à faire en matière d’informatisation et de
services informatiques.
1
Sur les informations civiles ou de santé par exemple.
L
LES T.I.C. EN EGYPTE / RESUME
2
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
2
1. Le contexte Egyptien
1.1. Présentation de l'Egypte
La république Arabe
d'Egypte est située au
Nord-Est de l'Afrique.
Frontalière avec la Libye,
le Soudan et Israël,
bordée par la mer Rouge
à l'Est et la mer Méditer-
ranée au Nord, elle pos-
sède donc une place
stratégique de choix
dans le paysage Arabe.
Sa superficie totale est
de 1.002.000 km².
Administrativement, elle
est partagée en 8 ré-
gions géographiques et
26 gouvernorats.
Son président, Hosni
Mubarak, pratique une
politique plus libérale
que son prédécesseur El
Sadat depuis son
accession au pouvoir en
Octobre 1981. Sa mon-
naie est la Livre Egyptienne (LE), dont la valeur est égale à 2 Francs français.
Population
La population totale est de 65 millions d'habitants environ, dont 45% vivent en
ville : les principales agglomérations sont la capitale Le Caire avec 16 millions
d'habitants et Alexandrie avec 3.5 millions d'habitants. La croissance
démographique est de 2.1%, l'espérance de vie atteint 66 ans et la population
est donc plutôt jeune puisque 35% a moins de 15 ans et 60% a entre 15 et 60
ans. La population se concentre sur moins de 5% du territoire et si la densité
réelle est de 1300 hab./km², dans certains quartiers du Caire celle-ci dépasse
100.000 hab./km². L'une des principaux objectifs de la politique égyptienne est
de redistribuer la population pour tirer parti des zones inexploitées.
Education et développement
48% environ de la population est illettré, même si les plus de 15 ans savent lire
et écrire. La langue officielle est l'arabe mais l'anglais est très répandu: il est
écrit et compris par les classes instruites et plus ou moins par la plupart des
gens. Le français est lui aussi utilisé par les plus instruits.
L'Egypte occupe la 174ème
place dans le classement mondial du programme des
Nations Unis, le HDI1
. Si elle figure dans les pays à moyen HDI, sa progression
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
3
est une des plus significative depuis 1975 où elle occupait le bas du
classement2
. Le revenu moyen annuel des Egyptiens est de $1500 environ.
1
HDI (Human development Indicator) : indice créé par les Nations Unis pour rendre compte du
degré de développement d'un pays, basé sur des critères tels que l'espérance de vie, le taux
d'alphabétisation et l'accès à l'éducation.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
4
1.2. Infrastructure des télécommunications
Historique du secteur
La structure de l'industrie des télécommunications en Egypte est relativement
classique puisque l'opérateur national, Telecom Egypt, en reste le principal
acteur. L'opérateur historique, créé en 1982 sous le nom d'ARENTO1
, s'est vu
confier par le gouvernement le monopole du trafic égyptien comme
international, dans le but de promouvoir le développement des télécoms en
Egypte. Mais des signes de changement sont apparus dès 1998, quand le
gouvernement lance le processus de libéralisation et de dérégulation des
télécoms, affirmant son rang de pays Arabe le plus en avance dans ce
domaine. En 1998 deux licences d'exploitation de réseaux publiphones3
(Menatel et Nile Telecom) puis deux de téléphonie mobile (MobiNil et ClickGSM)
sont attribuées.
Le nouveau gouvernement nommé en octobre 1999 a marqué très vite son
intérêt pour les secteurs technologiques : le Ministère des Transports et des
Communications a été scindé, donnant naissance à la faveur du remaniement
ministériel au Ministère de la Communication et des Technologies de
l’Information1
. Le ministre Ahmed Nazif et ses principaux conseillers sont pour
la plupart issus d’entreprises IT. Le nouveau ministère oeuvre de manière à
développer rapidement le secteur des technologies de l’information et à doter
l’Egypte d’une industrie puissante dans le domaine informatique s’inspirant en
partie du modèle indien. Il poursuit donc le processus de libéralisation avec
l’attribution de nouvelles licences concernant la construction d’un Internet
backbone (Nile on Line) et d’un data backbone pour le secteur financier
(Egynet), puis en avril 2000, à moindre échelle, avec deux licences pour les
services audio texte (Telemedia Misr et Telecom Media). Ce processus passe
également par la privatisation de Telecom Egypt afin de lui donner les moyens
de se développer : 20% de son capital a été mis sur le marché jusqu'à présent.
Depuis sa nomination, le gouvernement travaille à l’élaboration d’un nouvel
environnement juridique dans le secteur des télécommunications, appelé le
"Telecom Act". Cette nouvelle loi renforce les pouvoirs de l’autorité de
régulation des télécommunications et élabore un calendrier du processus de
libéralisation et d’ouverture à la concurrence prévue dans tous les secteurs
pour 2005. Le président Moubarak considère le développement du secteur des
télécommunications comme l’une des priorités nationales, afin d’offrir aux
futurs investisseurs dans le secteur IT des conditions optimales de
développement grâce à des d’infrastructures de télécommunications
performantes : ainsi sa visite aux Etats-Unis durant le mois de mars 2000 a été
en partie consacrée au secteur IT et à la signature d’accords de partenariat
dans le domaine de la formation avec des grands groupes américains comme
Lucent, Microsoft, IBM, Cisco... Le gouvernement espère continuer à susciter de
nombreux investissements dans ce secteur.
L'autorité de régulation
L’ancienne Autorité Nationale des Télécommunications instituée par la loi
66/1979 jouait le rôle de régulateur, mais dépendait de l’ARENTO et ne pouvait
donc pas demeurer dans le giron de Telecom Egypt. Le décret présidentiel
101/1998 a donc institué «The Telecommunications Utility Organization
Agency». Cette direction doit s’attacher à réorganiser le secteur des
1
Arento : Arab Republic of Egypt Telecommunication Organization.
2
Publiphone : réseau publique de téléphonie (cabines téléphonique).
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
5
télécommunications en appliquant la politique gouvernementale, en veillant à
répondre aux besoins individuels tout en assurant des prix raisonnables, à
encourager les investissements dans ce secteur, à favoriser la concurrence
entre les différents acteurs et à veiller à un usage optimal du spectre hertzien.
A titre indicatif, cette nouvelle ART, dépendante du Ministère des
télécommunications, dispose d’un budget de 167 millions de LE pour l’année
fiscale 2000-2001.
La téléphonie fixe
En juillet 2001 la capacité d’autocommutation atteignait 8 millions de lignes
fixes gérées par Telecom Egypt. Le gouvernement avait lancé en 1997 un plan
quinquennal4
destiné à augmenter considérablement la télédensité, qui en
juillet 2001, a presque doublé pour atteindre 12%, portant le nombre total de
lignes fixes en service à 6.3 millions. Le gouvernement souhaiterait cependant
porter ce nombre à plus de 14 million en 2005 (soit une multiplication par trois
en 10 ans). Actuellement encore, de nombreuses personnes sont en attente
d’une ligne téléphonique et on considère qu’1 million de personnes par an
s’abonnent. Le réseau de Telecom Egypt est relativement moderne : c’est un
réseau digital à 90% un nouveau centre de contrôle et de gestion de l’ensemble
du réseau est actuellement en cours de construction. Telecom Egypt a
augmenté ses revenus par le biais de services à valeur ajoutée et le
développement de réseaux intelligents. Dans le domaine de la publiphonie,
trois acteurs se partagent le marché. Aux 5000 publiphones à pièces et cartes
magnétiques de Telecom Egypt, se rajoutent les 9200 cabines à cartes à puces
de Menatel5
et les 5120 cabines à cartes optiques de Nile Telecom. Ces cartes
prépayées rencontrent un succès important et les deux opérateurs privés
devraient dépasser chacun les 20.000 cabines durant l’année 2001.
nombre de lignes fixes en service
en Egypte
(en milliers)
2586 2876
3238
3708
4700
5700
6650
7550
8400
9350
10560
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004année
Telecom Egypt jouit du monopole des lignes fixes et donc des communications
internationales et services vocaux. Les accès aux lignes internationales sont
4
Projet Nile Vision avec Alcatel pour la fourniture de 1,96 millions de lignes, projet Egypt 2000
avec Siemens pour 2,1 millions de lignes, Golden Pyramid avec Lucent.
5
Menatel : France Telecom possède 44% du capital
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
6
assez restreints et requièrent un dépôt préalables de 100 LE et une
autorisation. 148 000 utilisateurs en Egypte ont une ligne internationale, le
réseau en place couvrant 254 villes Egyptiennes. Durant l'année 1999, le
volume total du trafic international s'élevait à 681 millions de minutes, en forte
augmentation chaque année. Il y a en moyenne 4 fois plus de communications
entrantes que sortantes, mais ce ratio varie beaucoup selon les pays : si les
Etats-Unis et l'Arabie Saoudite envoient 10 fois plus qu'il ne reçoivent
d'information, l'Egypte envoie plus qu'elle ne reçoit vers l'Italie, le Liban et le
Canada. Durant les 5 dernières années, le trafic international Egyptien s'est vu
augmenter d'environ 10% par an.
La téléphonie mobile
Deux opérateurs se partagent le marché depuis 1998 : MobiNil6
et Misrfone7
ou ClickGSM pour le nom commercial . Dans le domaine de la téléphonie
mobile, le marché comptait, en juillet 2001, près de 3 millions d’abonnés, soit
un taux de pénétration de 4.5%, se répartissant de la manière suivante : 1 600
000 pour MobiNil (53,3% de PDM) et 1 400 000 pour Click GSM (46,7% de
PDM) alors que fin 1999 on comptait 545.680 abonnés pour MobiNil contre
335.830 pour ClickGSM. On estime actuellement le marche potentiel dans le
domaine de la téléphonie mobile à environ 14 millions d’usagers.
6
Mobinil : actionnaires principaux Orascom environ 25%, France Telecom environ 75%.
7
Misrfone : actionnaires principaux Vodaphone AirTouch 60%, Alkan 10%, EFG-Hermès 10%, Mobil
Systems International 8%, Cegetel 7%, Banque du Caire 5%.
7
FLAG : Fiber Optic Link around the Globe.
L’évolution du marché sera
marquée par l’arrivée d’un
troisième opérateur des la fin
de la période d’exclusivité en
novembre 2002. Le mois de
mai 2000 a vu l'arrivée des
premiers portables Wireless
Application Protocol (WAP).
Le portail financier de
MobiNil est créé en
partenariat avec la National
Société Générale Bank, et le
portail d’information de Click
GSM en partenariat avec
CNN. Dans le cadre du
processus de privatisation de
l'opérateur historique, le
gouvernement s’est engagé
à attribuer cette troisième
licence à Telecom Egypt. Les
opérateurs doivent faire face
nombre d'abonnés (en millions)
perpectives de marché,
source efg-hermes
0
1
2
3
4
5
6
7
8
1999 2000 2001 2002 2003 2004
3ème opérateur
Click
Mobinil
à une nette prédominance des offres prépayées qui représentent 80% des
ventes, ce qui nuit fortement à leur "average revenue per subscriber per
month" (ARPU) : MobiNil a eu ainsi un ARPU de $97 en 1999 mais celui-ci
devrait chuter de près de 29% en 2000 pour atteindre $69, et de 34% d'ici
2004.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
7
Le réseau
De part sa situation géographique, l’Egypte est un important nœud de
télécommunication avec de nombreuses connexions à des câbles sous-marins.
Elle dispose dès à présent des infrastructures suffisantes pour devenir un
véritable hub régional. Elle s’est connectée dès 1986 au câble transcontinental
SEA-ME-WE 1 reliant l’Europe à l’Asie ; en 1994 elle s’est abonnée au nouveau
câble en fibre optique SEA-ME-WE 2 ; en 1997 au câble FLAG7
et, en 1999, au
câble SEA-ME-WE 3. Parallèlement à ces connexions à des câbles
internationaux, l’Egypte a su développer ses propres connexions : Telecom
Egypt dispose ainsi d’une connexion en fibre optique avec le Liban et la Syrie
appelée ALETAR-BRYTAR, susceptible d’évoluer en un véritable réseau fibre
optique pan-arabe reliant les pays du Maghreb et d’Afrique du Nord aux pays
du Moyen-Orient ainsi qu’un câble à destination de la Grèce et de l’Italie.
Telecom Egypt dispose également d’une autre connexion en fibre optique vers
la Libye de 180 canaux et améliore sa connexion hertzienne avec la Jordanie
avec 960 canaux en développant une capacité SDH STM 1. Telecom Egypt
envisage également la construction d’un réseau entre Abou Simbel et Wadi
Halfa au Soudan.
Les satellites jouent un rôle important dans les télécoms Egyptiens car ils
permettent d’assurer une diversité d’accès par rapport aux câbles sous-marins.
Nile Sat 101 a été lancé en avril 1998 et est opérationnel depuis mai 1998 alors
que Nile Sat 102 a été lancé en août 2000 . Les « Nile Satellite Earth Station »
sont maintenant opérationnelles près de Maadi et offrent des services radio et
TV mais aussi des services dans le domaine de la transmission de données et
des télécommunications. Désormais l’Egypte compte 10 stations terrestres de
réception : 2 pour Intelsat, 1 pour Arabsat, 1 pour Inmarsat, 4 pour la
réception de 11 chaînes de télévision via Intelsat, Arabsat, Asiasat. En 1996,
Telecom Egypt a commencé à développer ses services VSAT à destination des
zones rurales. Des entreprises privées utilisent à présent la technologie
développée par Hughes et NEC et proposent des services VSAT qui comptaient
début 2000 99 abonnés tels que l’Aviation Civile, les compagnies pétrolières .
En développant une politique tarifaire et marketing adéquate, l’Egypte dispose
donc de tous les atouts nécessaire pour devenir le véritable centre du trafic
régional, permettant de rerouter le trafic à destination des autres opérateurs
africains.
1.3. Politique gouvernementale
Une nouvelle donne politique
Le nouveau gouvernement nommé en novembre 1999 a très vite marqué son
intérêt pour les secteurs technologiques : l’ancien Ministère des Transports et
de la Communication a été scindé, donnant naissance, à la faveur du
remaniement gouvernemental, au Ministère de la Communication et des
Technologies de l’Information.
Le ministre Ahmed Nazif et ses conseillers Tarek Kamel et Ali El-Hefnaoui8
sont
tous trois issus d’entreprises IT, choix démontrant bien la volonté de dynamiser
8
respectivement en charge des télécommunications et de l’informatique.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
8
le secteur: le nouveau ministère travaille de manière à développer rapidement
le secteur des technologies de l’information et doter l’Egypte d’une industrie
puissante dans le domaine informatique. Selon les propres mots du très actif M.
Nazif, « Les réussites dans le développement et le software sont aujourd'hui
associées à l'Inde et à l'Israël. Je veux que l'Egypte devienne une vraie
alternative. Nous voulons créer des partenariats avec les multinationales
européennes et américaines. Notre objectif principal est de faire de l'Egypte la
plaque tournante de la régions en matière de développement ». C'est pourquoi
il a récemment effectué des voyages notamment en France et en Irlande pour
bâtir une politique de partenariats.
Le président Moubarak quant à lui considère le développement du secteur
comme l’une des priorités nationales, afin d’offrir aux futurs investisseurs dans
le secteur IT des conditions optimales de développement grâce à des
d’infrastructures de télécommunications performantes : ainsi sa visite aux
Etats-Unis durant le mois de mars 20009
puis dans les pays européens ont été
entre autres consacrées à la signature d'accords de partenariats dans le
domaine . Le gouvernement espère continuer à susciter de nombreux
investissements dans ce secteur. C’est dans ce nouveau contexte qu'il travaille
à un nouveau plan de développement « The national Telecommunication and IT
Plan », dont les principaux objectifs sont de développer des infrastructures de
télécommunications, d’assurer le développement des ressources humaines, et
de favoriser l’éclosion d’une industrie IT grâce par exemple à de véritables
incubateurs de start-up10
.
National Telecommunication & IT Plan
Les objectifs en matière de télécommunications sont exprimés dans «The
National Telecommunication & IT Plan». Ces changements se font en étroite
concertation avec tous les acteurs du secteur : des groupes de travail11
ouverts
au public ont été mis en place au ministère et se réunissent chaque semaine
pour débattre et échanger des idées sur les différents choix stratégiques
possibles concernant l’avenir de Telecom Egypt, la construction du réseau, la
mise en place de nouvelles réglementations. Ces groupes rencontrent un écho
très favorable chez les industriels qui voient leurs remarques prises en
considération. Sa mission principale est de «développer l’usage des moyens de
télécommunications et des technologies de l’information afin de servir les
objectifs de développement de l’Egypte». Ainsi deux objectifs principaux sont
affichés: le développement d’une société de l’information en Egypte et la
création d’une nouvelle industrie capable de contribuer à la création d’emplois
et hausse des exportations12
.
9
Accords avec de grands groupes américains: Lucent, Microsoft, IBM , Cisco.
10
concept de SmartVillage, dont le concept est proche de celui de la Silicon Valley.
11
"Legal group" le lundi, "Technical group" le mardi et "Business group" le mercredi.
12
voir ci-contre prévision des exportations (software). Source : MCIT.
Il se décompose en quatre
grandes parties: le dével-
oppement des infrastru-
ctures, le développement
des ressources humaines,
le développement du
secteur IT, et enfin la
construction d'un système
d'information et de bases
de données publiques. La
lecture de ce plan permet
de mieux comprendre la
nouvelle dynamique insu-fflée par le nouveau
ministre et de prendre conscience de
certains
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
9
E x p o r t a t i o n s 	
   p r év i s o n n e l l e s
d e 	
   l o g i c i e l s 	
   E g y p t i e n s
0
5 0 0
10 0 0
15 0 0
2 0 0 0
2 5 0 0
3 0 0 0
19 9 9 2 0 0 1 2 0 0 3 2 0 0 5 2 0 0 7 2 0 0 9
(mi l l i ons 	
  de	
  $ )
enjeux, tout particulièrement en matière de ressources humaines. Conscients
que l’Egypte détient une position stratégique au moyen orient et pourrait
devenir le centre de ces échanges, les objectifs affichés sont ambitieux afin
d'accélérer l'entrée de l’Egypte dans la nouvelle société de l’information. Le
gouvernement cherche donc à attirer les investisseurs étrangers ainsi qu’à
favoriser des investissements de la part des acteurs déjà présents dans le
domaine informatique-télécommunication, et l’attribution de contrats futurs
prenant en compte l’adhésion à cette nouvelle politique de développement.
Les grands objectifs
Si les objectifs de l’Egypte paraissent ambitieux, le ministère ne s’en tient pas
là pour autant et joint les actes à la parole en se donnant les moyens de sa
réussite au travers de la mise en place de projets à grande échelle, souvent en
rapport avec le domaine publique et l’éducation, de manière en quelque sorte à
montrer l’exemple. Il mène une politique de long terme, visant plus un
développement durable de l’économie IT que la brève explosion économique
maintenant symbolisé par l’exemple des dotcom.
Ainsi le gouvernement dote chacun des ministère et autorités de services
internet, et travaille ainsi à la construction d’un e-Gouvernement structuré et
complet, avec pour objectif à terme de rendre plus accessible des services tels
que le règlement des factures, le contrôle du budget et des inventaires, le
paiement des taxes par exemple. Bien sûr, ces opérations, inévitablement,
imposent au préalable d’avoir informatisé la société et c’est pourquoi le
gouvernement construit progressivement ses bases de données nationales :
informations d’état civil, registres du commerce, propriétaires terriens,
législation,...
Le MCIT accompagne ces révolutions dans la société Egyptienne par une
politique visant à générer du commerce électronique, tant dans le domaine
financier que dans le tourisme, la vente en ligne, etc... et ce en favorisant les
investissements dans le domaine des télécommunication pour apporter les
infrastructures adéquates, et dans celui des IT. Il pratique donc une politique
dynamique et particulièrement réactive dans l’élaboration des lois (relatives au
paiement en ligne par exemple), l’exonération d’impôts et de taxes (zone
franche de Nasr City, SmartVillages), et même prends des parts dans le capital
de projets ne relevant pas du secteur publique13
.
Parallèlement, demeure prioritaire l’éducation des populations dans l’utilisation
quotidienne de l’informatique mais aussi, à un niveau plus élevé, la formation
13
à hauteur de 300 millions de $ en 2000, à travers les fonds d’investissement IT Invesments, EFG
Hermes et Menanet.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
10
de nombreux étudiant dans ce domaine relativement neuf. En effet, l’ouverture
au marché de masse de l’internet et de l’informatique internationale plus
généralement se heurte en Egypte à des problèmes financiers des particuliers
(l’achat d’un simple PC est réservé à moins de 2% de la population), mais aussi
à des problèmes culturels (peu de connaissance de l’anglais, encore moins des
technologies informatiques). Toutefois, l’intérêt manifeste que porte la nouvelle
génération de jeunes égyptiens aux nouvelles technologies présage des
changements radicaux, et le gouvernement lance des grands projets
d’accessibilité à tous de l’internet : les TACCs14
, les Kafelet el-Internet15
, les
Technologies Clubs16
. Dans la profession, pour pallier à un cruel manque
d’informaticiens qualifiés, des partenariats financiers dans le domaine de la
formation se sont donc créés entre le gouvernement et de grands groupes :
IBM, Cisco, Microsoft, Qualcomm, Compaq et Oracle. Ainsi ont-ils planifié de
former chaque année 5000 étudiants dans le domaine IT chaque année dès
2001, alors que ce nombre représentait le total de la main d’œuvre égyptienne
dans le domaine.
Partenariats Franco-Egyptiens
Les liens historiques et culturels qui lient la France et l’Egypte, pays dont la
classe sociale la plus éduquée est francophone, sont autant d’avantages pour
les entreprises françaises en Egypte. Mais leur préférence affective est loin de
toujours tenir lieu de réalité puisque beaucoup d’entre eux ont conscience de
l’inertie (souvent réputée) de nos entreprises. De plus, si les entreprises
égyptiennes se déclarent intéressées par des partenariats avec la France, elle
ne souhaitent pas proposer des services en termes d’intégration, c’est à dire de
n’être utilisées sur le marché local qu’en sous-traitance. Elle préfèrent plutôt
des schémas d’outsourcing ou des partenariats à long terme sur des marchés
extérieurs où l’emploi d’ingénieurs égyptiens représenterait une économie de
coût substantielle.
Pour autant, les liens diplomatiques entre les deux pays sont fort et les efforts
de M. Nazif pour établir des relations économiques dans le domaine des IT en
rendant visite aux Etats-Unis et à l’Europe portent leur fruits. Pour preuve la
rencontre à Paris entre M. Nazif et M.Pierret, Secrétaire d’Etat à l’Industrie,
ayant pour but un tour d’horizon des projets et réalisations des deux pays dans
le secteur de la poste, des télécommunications et des technologies de
l’information. Les deux ministres ont alors à cette occasion identifiés un certain
nombre de sujets prioritaires dont ils sont convenus qu’ils devraient faire l’objet
d’une coopération approfondie entre les deux pays :
· Coopération entre les deux Autorités de Régulation: la TRA17
, dotée d’un
nouveau directeur et de 60 nouveaux recrutés, devrait bénéficier d’une
assistance technique de l’ART française, dont les axes restent à préciser.
· Liens entre universités françaises et égyptiennes: Les relations engagées pour
le développement du secteur des NTIC, qui ont notamment bénéficié du
soutien d’Alcatel, doivent se poursuivre et se renforcer. M. El-Hefnaoui,
présent à l’entretien, qui a été le maître d’œuvre principal de cette démarche,
est l’interlocuteur désigné pour la suite de cette coopération.
· Secteur postal: dans le cadre de l’évolution de la Poste égyptienne vers un
statut d’entreprise, l’expérience de la poste française pourrait constituer un
atout important, sur les questions d’organisation générale mais également
dans le secteur des services financiers.
· e-Commerce, e-Gouvernement: sur différents points de ces secteurs qui
constituent une priorité pour le MCIT, les deux ministres sont convenus de
14
TACCs : Technology Access Community Centers.
15
Kafelet el-Internet : cybercafés itinérants rencontrant un fort succès.
16
Technologies Clubs : cybercafés financés par l’état.
17
TRA : Telecommunication Regulation Authority.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
11
développer des liens de coopération, notamment par le biais d’échanges
d’informations réguliers et de visites d’experts.
· Partenariat Euro-Mediterrannéen : les deux ministres ont insisté sur le rôle
majeur que devaient jouer leurs pays respectifs dans le contexte des relations
entre les pays de l’UE et du pourtour méditerranéen, tout particulièrement
dans le domaine de la société de l’information, et sont convenus d’accroître la
collaboration entre responsables égyptiens et français en charge des
différents programmes18
relatifs à ce sujet.
Compte tenu de la multiplicité et de la richesse des différents points identifiés
par les deux ministres comme porteurs d’une coopération accrue entre les deux
pays, un séminaire conjoint franco-égyptien pourrait être organisé avant la fin
de l’année, à Paris ou au Caire.
18
EUMEDIS notamment.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
12
1.4. Environnement juridique
1.4.1. La législation
Le système judiciaire égyptien, peu moderne, bureaucrate et lent, a grand
besoin de réforme. Les quelques 15000 juges du pays traitent en moyenne
chacun 4000 dossiers par mois (chacun d’environ 50 pages) et se chargent
d’environ 1300 projets de loi par mois: ils ne peuvent faire face à un telle
demande et le système est engorgé.
De plus, le domaine de la législation électronique, relativement nouveau,
nécessite constamment des adaptations et de nouvelles lois, notamment pour
ce qui concerne par exemple la signature électronique ou le paiement en ligne,
où le texte de référence est la loi 354 de 1954 amendée en 1993 et 1994. Pour
l’instant, les entreprises en Egypte font face à un vide total en matière
juridique dans le domaine.
Le MCIT, très réactif, a cependant créé un comité légal pour l’électronique,
organisant une coopération entre l’IDSC et le ministère de la justice en mars
2000. Le comité a donc proposé un projet de loi qui actuellement est en cours
d’adoption par l’assemblée : celui-ci n’ayant pas été voté avant la session de
juin, on suppose qu’il devrait être adopté après l’été, lors de la session de fin
d’année.
Investissements
Pour attirer les investisseurs à pénétrer le marché égyptien, de nouvelles lois
ont été adoptées depuis 1997, favorisant l’émergence d’investissements dans
les entreprises IT et Télécoms.
L’Egypte a réalisé que la valeur des « Return-On-Invesments19
» et qu’une
croissance importante était la ligne de conduite pour attirer les investisseurs.
Pour maximiser les opportunités d’investissements et retourner « in the startup
years », la loi ci-dessous a été adoptée en 1997 :
Loi sur les investissements IT & Telecoms
(1997)
All IT and telecommunication investments fall under Investments Law 8 of 1997,
which includes :
· Unrestricted ownership of investment capital by local and foreign investors;
· Right to freely transfer funds in and out of the country, including unlimited
profit repatriation and invested capital re-exportation;
· 5-10 years tax exemption on distrubuted profits, plus, under certain conditions, 2
additionnal years;
· Right to acquire and own land and real estate;
· Right to operate on behalf of third parties;
· No price control or profit cellings;
· Guarantees for projects assets and funds;
· Entitlement to export and import independantly; and
· Approved projects cannot be nationalized, expropriated, or confiscated.
Source : MCIT.
19
ROI : mesure de la valeur d’ un investissement de part le profit de l’entreprise.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
13
Ces textes, destinés à attirer les capitaux étrangers et rassurer les
investisseurs, s’ajoutent aux garanties d’un régime politique stable, d’une
inflation contrôlée (4% en 2000) et d’une croissance de 5% par an. Cette
politique liée à l’intérêt que génère le marché égyptien portent leurs fruits
puisque en 2000 plus de 1 milliard de $ ont été investis dans le domaine IT et
infrastructure des télécommunications. Les investissements privés ont doublés
par rapport à 1999.
Régulation des télécoms
Dans ce domaine, le cadre législatif est plus rigoureux et avancé, mais chaque
évolution du marché (monopole par exemple) peut amener la TRA20
à légiférer.
Ainsi, devant la croissance énorme du nombre d’utilisateur de mobiles (110%
d’augmentation en 2000), Telecom Egypt s’est vu attribuer une licence GSM et
sera donc le troisième opérateur mobile dès décembre 2002. L’explosion des
besoins dans l’internet a poussé la TRA à allouer aux compagnies privées le
droit d’exploitation de 300 à 350 Mb/s21
.
Les évolutions majeures à venir dans les prochains mois concernent le domaine
de l’attribution du spectre hertzien. Jusqu’à aujourd’hui, l’utilisation des
fréquences hertziennes reste floue, car même si elle est réglementée pour les
compagnies privées de télécommunication (GSM, satellites,...), beaucoup
d’institutions, notamment d’état, utilisent les ondes comme bon leur semble,
sans en être redevable à personne. Ainsi donc l’autorité militaire, le ministère
de l’intérieur, la télévision ne paient pas de redevance à la TRA, et, bien sûr,
ont donnés beaucoup de mal à la TRA pour faire passer leurs nouvelles lois au
parlement. Les nouvelles lois, en attente d’être débattues à l’assemblée,
mettent fin à cette liberté et , hormis celles protégées par le secret militaire,
toutes les organisations, fussent-elles d’état, devront acquitter à la TRA la
location de l’espace hertzien.
Les fourchettes de facturation des services d’accès à l’internet sont également
sous le contrôle de la TRA. Plusieurs offres existent, des lignes dédiée ou des
connections dial-up22
, tous pré-payés ou sous forme d’abonnements (post-
payés). Depuis juin 2001, le prix d’un abonnement à vie internet est à 90 LE et
les connections dial-up oscillent autour de 10 piastres23
les 6 minutes. Mais
l’arrivée de l’accès à
l’internet gratuit (seules
les communications locales
resteront à la charge de
l’utilisateur) est prévue
pour décembre 2001.
En ce qui concerne les
lignes à haut débit, il est
très difficile d’avoir des
informations des ISP et seuls les chiffres de Telecom Egypt, ci-contre, peuvent
nous donner un ordre d’idée.
20
TRA : Telecommunication Regulation Authority
21
contre 15 Mb/s il ya quelques mois.
22
dial-up : système de paiement avec lequel l’opérateur téléphonique et le fournisseur d’accès à
internet se rémunèrent tous deux sur la base d’une communication téléphonique plus chère mais
où il n’y pas d’abonnement internet.
23
1/10ème
de livre.
vitesse de la ligne prix (LE)
64 kb/s 833
lignes dédiées 128 kb/s 1333
numériques 265 kb/s 2083
384 kb/s 2917
512 kb/s 3500
ISDN 83
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
14
Noms de domaines
C’est le Conseil Suprême des Universités, à travers le EUN24
, qui administre
officiellement les noms de domaines internet égyptiens, les « .eg ». Il existe
ensuite des nom de domaine de second niveau (.com.eg ; .eun.eg ; .net.eg ;
.sci.eg ; .gov.eg ; .org.eg ; edu.eg).
La responsabilité pour l’enregistrement de ces noms de domaine est cependant
partagée entre l’EUN (eun,edu,sci) et l’IDSC (gov,com,org). Le suffixe
« .com.eg » est réservé au secteur privé égyptien, mais soumis à des
conditions particulières : le serveur hébergeur dont être physiquement situé en
Égypte, et, sur le même modèle qu’en France, le nom de domaine dont être en
rapport avec le nom de l’entité représentée, de manière à protéger le
copyright. De plus, le nom doit commencer avec une lettre ou un chiffre et ne
peut dépasser 22 caractères.
Ni l’IDSC ni l’EUN ne font payer leurs services d’enregistrement mais délèguent
aux ISPs la facturation de celui-ci. Les prix varient de environ 400 LE (Egypt
OnLine) à 150 LE (Commnet) l’année. Telecom Egypt est désormais et depuis
peu un enregistreur officiel de « .eg » et « .com ».
Malgré l’absence de statistiques nationales sur les domaines « .eg », l’Internet
Software Consortium en a comptabilisé 5422 en juillet 2000. C’est un chiffre
faible comparé aux autres pays arabes, toutes proportions gardées. Ceci est
probablement du au fait que beaucoup d’entreprises égyptiennes préfèrent
utiliser le « .com ».
CyberLois Egyptiennes
Dès la fin de l’année, deux projets de loi25
concernant la signature électronique
devraient être étudiés pour enfin combler le vide juridique en la matière,
donnant enfin le départ à l’essor de nombreux services de transactions et
d’échanges répandus dans le monde. Le contenu de ces textes devrait être
proche de la législation en vigueur en Europe ou aux Etats-Unis, en matière de
sécurité et de défense du consommateur.
En voilà les principaux axes :
· En Egypte comme en France, le code civil pose le principe de la supériorité de
la preuve écrite préconstituée et signées. En Egypte, la preuve écrite est
obligatoire si la valeur de l’opération est supérieure à 500 LE, de même en
France si l’opération est supérieure à 5000 FF. On pourrait voir apparaître, sur
le modèle Tunisien, un ensemble de loi qui permettra enfin l’authentification
de documents électroniques par des organismes certifiés26
.
· En France, la télécopie a été admise comme preuve écrite, ce qui n’est pas le
cas en Egypte.
· Les transactions bancaires par carte Visa : si les banques sont prêtes (au
moins techniquement) à donner à leurs clients le droit d’acheter en ligne via
leur numéro de carte, jusqu’ici la loi faisait défaut vis à vis du commerçant
voulant proposer ses services.
· Sécurité : série de texte sur la sécurisation de tous les échanges via internet,
utilisant les protocoles internationaux dans le domaine (https27
,...)
24
EUN : Egytpian University Network
25
Le premier préparé par le centre régional d’arbitrage du Caire s’inspire des règles de l’UNCITRAL;
le deuxième est mit au point par le MCIT.
26
En Tunisie, c’est l’Agence Nationale de Certification Electronique, entreprise nationale mais à
caractère non administratif.
27
HTTPS : abbreviation pour HTTPSecured.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
15
Cet ensemble de lois complet, bâti sur le modèle et les expériences passées
des pays les plus industrialisés et parfois en collaboration directe avec ces
derniers devrait permettre à l’Egypte d’entrer de plein pied dans l’économie IT
et d’acquérir une dimension internationale que ses lois ne lui permettaient pas.
1.4.2. L’appui gouvernemental
La politique du MCIT en matière de technologies de l’information et des
communications est une politique à long terme, privilégiant l’éducation de la
population, les investissements d’informatisation à la pratique de la détaxe et
de l’aide financière directe aux entreprises.
Cependant, c’est aussi grâce à ces aides directes que le coût d’un ingénieur
égyptien reste extrêmement compétitif tout en évoluant dans un
environnement de compétences international.
Zones franches
Pour favoriser l’implantation d’entreprise (égyptiennes comme étrangères) en
Egypte et particulièrement au Caire, l’Etat, par l’intermédiaire du MCIT, a créé
des zones franches appelées « Technology Free Zones », réservées au
entreprises IT, dont la plus connue est située à Nasr-City, ville nouvelle
dynamique et génératrice de nombreux projets, tant dans le domaine IT que de
manière plus générale.
Le principe est de favoriser le plus possible les investissements à l’étranger, à
travers une série d’aide gouvernementales. En premier lieu, le ministère fourni
aux entreprises décidées à s’y installer le terrain pour la somme symbolique de
$1 le mètre carré, aide à la mise en place des infrastructures et assiste les
multinationales dans leur démarches administratives. En second lieu,
l’entreprise bénéficie du statut de zone franche, c’est à dire d’une exonération
d’impôts et de taxes douanières sur une période de 5 à 10 ans reconductible
sous conditions, et reçoit des bénéfices supplémentaires sur l’import et l’export.
Les seules charges dues à l’état sont de 1% sur la valeur ajoutée des produits
finis et de 1% du bénéfice total pour les services rendus par le gouvernement
sur le projet.
Des entreprises à dimension internationales telles que Sakhr28
s’y sont déjà
installées.
Taxes
Compte tenu du revenu annuel moyen des particuliers en Egypte, et des faibles
moyens de nombreuses entreprises, le prix du matériel et du logiciel
informatique est une priorité pour le bon développement du domaine des
technologies de l’information. Ainsi depuis la création en 1999 du nouveau
ministère, les taxes douanières concernant le biens informatiques ont chutés de
40% pour atteindre le niveau des 5% pour le hardware, et de 5 à 10% pour le
software, à ajouter à la taxe sur la vente de 10%.
Cependant, depuis juillet 2001 est effective la nouvelle taxe sur la valeur
ajoutée de 17%, sur le modèle français de la TVA. Cette taxe, mal acceptée par
la majorité de la population trouve une certaine difficulté pour l’instant à être
réellement appliquée et est déjà promise à de nombreux remaniements : taux
de taxations différents selon les secteurs par exemple.
28
Sakhr : companie Saoudienne de production de software. C’est le plus gros employeur de
développeur en Egypte.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
16
La disponibilité aux Industriels
Dans le domaine des IT, une bonne réactivité de l’état au niveau législatif est
indispensable à l’expansion de l’activité des entreprises locales : ces dernières
ne doivent pas être bridées par une loi inexistante ou obsolète. C’est dans cette
optique que le MCIT, dirigé par des personnalités issues du domaine privé,
restent à l’écoute des besoins de leurs entreprises.
Ainsi le « legal group », le groupe de travail du lundi au ministère des
technologies de l’information voit se confronter les points de vues des
industriels, des intellectuels, des administrateurs,... en fin de compte de tous
les professionnels concernés.
Dans un domaine plus informatif, le projet mené par M. Sennara, de
l’entreprise égyptienne BIT29
, conjointement avec le parlement égyptien se
projette dans le cadre de « Using IT for Democracy ». C’est un projet
d’informatisation complet du parlement, centré autour de l’internet : un site
web englobant informations en temps réel, documentation, archives et forum,
un cybercafé à l’intérieur même du parlement30
, et un système d’adresses
électroniques publiques des MP31
pour que tous citoyen soit en mesure de
joindre ses législateurs.
1.4.3. La propriété intellectuelle
Un des obstacle au développement de l’industrie logicielle en Egypte est
constitué par le manque de respect pour les droits de propriété intellectuelle.
La BSA32
, qui représente les plus importantes compagnies de software
internationales, affirmait en 1999 qu’environ 90% des logiciels utilisés en
Egypte sont piratés. En ce qui concerne le matériel, en 1999, 70% des
processeurs et 90% des puces RAM auraient été fournis par la contrebande.
L’ Egypte amorce cependant un virage dans ce domaine puisque, dans la
continuation de la stratégie de développement des IT, ces chiffres ne sont pas
acceptables et que l’état, gros utilisateur de matériel informatique (universités,
hôpitaux,...) en était il y a quelques années la principale cause. Depuis, moins
de fraude dans les organismes étatiques et une prise de conscience collective a
permis une baisse du piratage aux alentours de 75%.
Il n'y a que peu d'alternatives au piratage car la grande majorité de la
population ne peut se permettre le luxe d'acheter des logiciels vendus au moins
au prix pratiqués au Etats-Unis, le revenu des familles égyptiennes étant
évidemment incomparable. On estime ainsi que le principal acheteur est le
gouvernement, alors que la demande émanant des PME et ménages est
évaluée à 6%, en raison du piratage couramment répandu sur ce segment.
La baisse significative du piratage passe donc par un effort des producteurs de
software, qui reste impossible sans une augmentation des volumes de ventes,
et également par une réelle politique de sanctions de la part de la police
compétente. En effet, proclame le ministre M.Nazif dont le ministère est à
l’origine d’amendements récemment approuvés33
sur la propriété intellectuelle,
« nous prenons très au sérieux le combat contre le piratage », et il affirme que
« une application plus stricte loi en place est nécessaire » ; les peines
encourues pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement, la confiscation du matériel
et de 10000 LE à 50000 LE en cas de récidive.
29
BIT : Business Information Technology.
30
La légende veut que lors d’une session parlementaire, un député mécontent du discours
ministériel, s’absenta quelques minutes au cybercafé pour imprimer des informations et arguments
contradictoires, avec un certain succès.
31
MP : Member of Parliament (député).
32
Business Software Alliance.
33
en juin 2001 à l’assemblée.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
17
1.5. Environnement économique
Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, qui comptent 250 millions
d’habitants, ont commencé à émerger dans les années 90, après une longue
période de stagnation économique. Dans un contexte géopolitique de détente,
des politiques de libéralisation ont été mises en oeuvre, avec l’appui des
organisations multilatérales.
La récente hausse des prix du pétrole devrait générer un fort volume
d’investissements dans les pays les plus prometteurs de la régions, dont
l’Egypte, qui se sont dotés de places financières actives.
Sans sous-estimer l’importance et le pouvoir d’attraction des Etats-Unis, il faut
souligner que l’Union Européenne est le principal partenaire économique et
financier de la plupart des pays méditerranéens (45% pour l’Egypte).
Internet et le développement des nouvelles technologies de communication
vont agir comme des outils multiplicateurs des mutations politiques et
économique dans lesquelles s’implique une communauté d’affaire de plus en
plus large.
Une position stratégique
Géographiquement et historiquement, l’Egypte détient une position stratégique
dans le monde Arabe. Elle est le lieu de transit obligatoire des échanges et des
flux entre les pays du golfe et l’Afrique, mais aussi dans les échanges avec
l’Europe. De plus, culturellement, l’Egypte est un fournisseur de contenu (films,
musique,...) qui rayonne dans tous les pays du monde Arabe.
Ainsi elle devient et renforce sa position de hub régional, notamment dans le
domaine des technologies de l’information, et joue un rôle dans le
développement des autres pays voisins.
Elle participe activement dans le développement économique de la région : en
juin 2001, les ministres de l’économie de l’Egypte et de 8 autres pays Arabes
ont signés un accord à Bagdad visant à augmenter les échanges commerciaux
de 8.6% à 20% dans les 5 prochaines années, et de faciliter au niveau
administratif les déplacements des hommes d’affaires de la zone. Dans le
même temps, l’Egypte s’est mis d’accord avec la Syrie, l’Iraq et la Libye pour
mettre en place entre ces 4 pays une zone franche d’échanges commerciaux,
toujours dans le but de construire une communauté Arabe plus forte. Dans cet
optique, un fond de compensation sera créé pour pallier aux déficiences des
états arabes les moins développés, ainsi qu’une étude de marché pour
l’établissement d’une Académie Arabe pour le commerce électronique.
Une économie saine
La performance de la macro-économie égyptienne reste très impressionnante.
Le gouvernement a oeuvré pour une politique de stabilisation économique
depuis 1991 qui a porté ses fruits et induit une croissance positive d’environ 4
à 5% ces dernières années, une inflation contrôlée (4% actuellement), une
balance de paiements équilibrée, un stock de devises étrangères en pleine
expansion et une monnaie stable.
L’Egypte poursuit son ambitieux programme structurel de réformes
économiques, le pays produisant de réels efforts pour ouvrir son économie. Un
des objectifs phares est le processus de privatisation des entreprises d’état,
mais aussi une série de mesures telles que la réduction du temps de service
militaire, la segmentation des activités du secteur privé, l’augmentation des
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
18
investissements et la baisse des taux d’intérêts. Cette restructuration a permit
à l’Egypte de faire face à la crise économique des marchés émergents ces 2
dernières années. Le but de l’Egypte est de rejoindre l’économie mondiale
grâce à la privatisation, la libéralisation et une restructuration économique, et
c’est pourquoi le président Hosni Mubarak a placé à la tête de l’effort de
privatisation l’ancien premier ministre Atef Obeid.
Le marché des nouvelles technologies
L’Egypte s’est imposé comme le plus important marché du monde arabe et,
selon Microsoft, le marché égyptien de l’informatique, en terme de croissance,
est seulement comparable à celui de
la Chine34
.
34
en partant bien sûr d’un point plus bas.
En effet, avec une croissance de
30% par an depuis 1999, le
secteur des nouvelles technologies
est en pleine expansion et se veut
porteur pour l’économie du pays
tout entier. Sa croissance est
exponentielle et, dans les 12
derniers mois, plus de $1 milliard
ont été investis dans les TIC.
Le potentiel de l’Egypte dans ce
domaine est exemplaire, tant
l’équipement des particuliers
comme des entreprises est désuet.
Ainsi le nombre de lignes de
téléphones mobiles a-t-il connu
une augmentation de plus de
100% et celui des abonnés à
l’internet 70% en l’an 2000. Si en
1999, comme le montre la figure
ci-contre, l’essentiel des dépenses
étaient ciblées sur le matériel, ce
marché en évolution constante et
maintenant mieux équipé se
rapproche des modèles européens
Le marché informatique
égyptien en 2000
source: EICC
60%
23%
12%
5%
Hardware Services
Logiciels Réseaux
avec une tendance prédominante pour la demande de services et de logiciels.
Augmentation du PNB
(en %)
0
1
2
3
4
5
6
7
1992 1994 1996 1998
Inflation annuelle
moyenne
(en %)
0
5
10
15
20
25
1992 1994 1996 1998 2000
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
19
1.6. Les financements
Le secteur financier égyptien, dont la valeur estimée est d’environ $60
milliards, a connu une forte augmentation durant ces 20 dernières années. Il a
bénéficié d’un appui important du ministère de l’économie avec la
restructuration de l’économie égyptienne, qui a conduit à une croissance du
secteur d’environ 25% par an ces 3 dernières années. Cependant,
l’accessibilité, en terme de capitaux, des financements nationaux en livres
égyptienne comme en devises étrangères reste trop inhibé par l’importance
que requièrent les bonnes relations avec l’organisme de crédit et par des taux
d’intérêts prohibitifs35
. Par ailleurs, la chute vertigineuse de la e-Economie a
atteint les entreprises Egyptiennes avec les mêmes ravages que l’on connaît un
Europe et aux Etats-Unis et il est presque impossible d’obtenir des fonds
directement de banques qui jugent l’investissement trop risqué. Heureusement,
il existe d’autres sources de financement par des organismes étrangers et les
banques continuent d’avoir confiance dans les grands groupes d’investissement
égyptiens solides, qui injectent le capital dans l’économie IT. Le total cumulé
des fonds d’investissements représente 400 à 500 millions de LE.
Pour plus de renseignements sur les financements en Egypte, notamment au
niveau juridique, pratiques bancaires, organismes financiers, voir l’étude
« Domestic and International Financing » disponible sur le site internet
www.tradeport.org.
1.6.1. Les acteurs locaux
L’état
L’état joue un rôle très important dans le développement des technologies de
l’information sans pour autant investir massivement dans le secteur, son
budget annuel étant, toutes proportions gardées, assez limité. Plutôt que
d’alimenter artificiellement un marché, sa politique de long terme a plutôt pour
but de l’établir de manière durable : entreprises IT comme investisseurs
bénéficient d’avantages, mais l’état prend peu de parts dans les entreprises
privées. Toutefois, il possède un fond d’investissement36
de 50 millions de LE,
ainsi qu’un fond géré par Telecom Egypt ; 20000m² d’immeuble de TE ont
également servit d’investissement pour les incubateurs. Il participe activement
au monde IT en finançant par exemple pour 150 millions de LE un « centre
d’évaluation et d’approbation de l’ingénierie logicielle », organisme chargé de
tester les performances des produits de l’Afrique et du Moyen-Orient.
Le MCIT participe également aux financements des grands travaux comme la
construction des autoroutes de l’information à travers Telecom Egypt par
exemple puisque par ce biais $620 millions ont été investis dans les
infrastructures en 2000 et plus de 21 milliards de LE devraient suivre dans les
5 prochaines années. Il s’est aussi porté actionnaire de SmartVillage Project37
à
hauteur de 20%, apportant ainsi un capital de ½ milliard de LE sous forme
d’infrastructures et principalement de terrains constructibles.
Une autre forme d’investissement pratiquée par le MCIT est d’investir dans les
ressources humaines : pour aider au développement du secteur, qui ne
représente que quelques 10000 personnes sur l’ensemble du marché de la
main d’oeuvre en Egypte38
, l’état finance à hauteur de 50% les frais de
35
Stable : entre 10% et 10.5% par an depuis 1997. 2000 : 10.1%.
36
(Incubator fund)
37
SmartVillage Project : compagnie privée chargée de gérer le(s) SmartVillages.
38
25 millions de travailleurs en activité environ.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
20
nouveaux diplômes IT délivrés par de grands groupes39
comme Microsoft, IBM,
Cisco,...
Les investisseurs locaux
La multiplicité des activités des grands groupes égyptiens a fait que peu de
groupes sont spécialisés dans les IT, à l’instar de Bahgat Group par exemple,
ou encore Orascom40
qui sont de grands acteurs dans les investissements IT.
Ainsi, les investisseurs spécialisés dans les nouvelles technologies les plus
connus sont IT Investments avec un fond de $100 millions, Raya Holding qui
gère un fond propre avec efg-Hermès et bien sûr NTC41
, une Holding qui est
entre autres le propriétaire d’Egynet. Par ailleurs, si aux Etats-Unis plus de 600
incubateurs de technologies fournissent des services techniques, financier et
logistiques aux entrepreneurs IT, en Egypte les prémisses de ce concept
commencent à voir le jour, avec l’appui prioritaire du MCIT. Encube, le premier
incubateur égyptien, a orienté, depuis sa création en juin 2000, sa politique
vers le e-Business et son portefeuille inclus entre autres le portail
Misrcities.com42
et le site Youthlife.com43
.
1.6.2. Les acteurs extérieurs
Les financements étrangers proviennent en grande partie de grandes
multinationales, conscientes des avantages du marché égyptien, du fait de son
expansion impressionnante, de son potentiel encore presque inexploité, de la
main d’œuvre locale peu onéreuse.
Ainsi la chambre de commerce américaine est-elle très développée en Egypte,
pour des raisons liées intimement à la politique : un système d’aide
internationale de la part des Etats-Unis avait été mis en place dans le passé en
direction de l’Egypte, en contrepartie de la non hostilité du pays envers Israël.
Toujours plus ou moins d’actualité et devenue une tradition, cette aide,
reversée par l’USAID44
, donne sous la forme de programmes divers (dont entre
autres le « Commodity Import Program ») une assistance à l’importation, à
l’exportation, aux investissements,...etc. L’USAID gère un fond
d’investissement et est présente dans beaucoup de domaines en Egypte : le
domaine privé mais aussi les partenariats avec le gouvernement égyptien,
notamment pour ce qui concerne les projets de formation d’ingénieurs IT lancé
l’année dernière.
Hormis les fond propres de l’USAID, des investisseurs puissants comme EFG-
Hermes45
/CIIC qui gèrent à eux deux plus de $350 millions ou Menatel46
investissent tout particulièrement dans les IT, tout comme tant de
multinationales américaines qui sont présentes sur le territoire : Lucent,
Microsoft, Cisco, IBM, Oracle,... ou qui comptent s’y implanter : Intel qui songe
à installer une usine, Hewlett Packard monte HP Egypt,...
Un programme de coopération pour la formation de 5000 nouveaux ingénieurs
IT par an a été signé entre l’état et Microsoft, Lucent, IBM et Cisco qui
s’engagent à former puis diplômer les jeunes universitaires (déjà diplômés par
l’université) en les intégrant dans leur locaux, pour un investissement total de
45 millions de LE, pris en charge pour la moitié par ces groupes.
39
Voir chapitre « la main d’oeuvre qualifiée ».
40
Orascom possède cependant une branche spécialisé IT, Orascom Technologies.
41
NTC : National Telecommunication Company
42
Misrcities.com : portail destiné aux nouvelles communautés égyptiennes des villes nouvelles du 6
Octobre, de Shorouk, de New Cairo,...etc
43
Youthlife.com : site éducationnel et ludique pour les universitaires et étudiants égyptiens.
44
USAID : U.S. Agency for International Development
45
EFG-Hermes : groupe issu de la fusion entre Hermes et Egyptian Financial Group, qui a
récemment fusionné avec CIIC.
46
Menatel : groupe (44% France Telecom) et possédant un fond d’investissement propre.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
21
Le ralentissement général de l’économie IT, les mésaventures des dot-com ont
atteint l’Egypte, bien sûr, mais le marché égyptien des nouvelles technologies,
en croissance de 30%/an, semble promettre d’être rentable. Car en plus des
avantages fiscaux proposées par le MCIT aux investisseurs, l’Egypte et
particulièrement les organismes d’états restent en grande partie à informatiser.
1.7. Historique du secteur
Le développement de l’internet
Les premiers services Internet furent introduits en Egypte en octobre 1993
grâce à l’établissement d’un portail par l’Egyptian Universities Network (EUN).
Depuis 1994 le domaine égyptien est divisé en trois sous-domaines : le
domaine académique desservi via l'EUN et son portail du Supreme Council of
Universities, le domaine scientifique qui profite au secteur de la recherche
scientifique via Entsinet, le domaine gouvernemental qui est desservi
conjointement par l'IDSC et le RITSEC.
L’IDSC est à l’origine du réseau Internet en Egypte en coopération avec le
RITSEC et l’ARENTO. L’accès à la toile fut alors assuré via le câble SEMEWE-2
ou via Intelsat. Lors de cette première étape, l’accès fut réglementé et limité
principalement aux agences gouvernementales, ainsi qu’à quelques
organisations non gouvernementales et quelques organismes professionnels
selon la politique du "free Internet access". L’Egypte ne comptait alors qu’un
seul fournisseur privé, Intouch, et environ 10.000 utilisateurs fin 1995. Cette
première phase a permis l’établissement d’une base solide propice à un essor
d’Internet.
Le gouvernement a alors mené une politique qualifiée d’ "open Internet access"
marquée par la libéralisation de ce secteur : 12 fournisseurs de services
commencent alors à opérer afin de développer les services Internet à
destination du secteur privé et des particuliers. L’IDSC et le RITSEC
entreprennent alors, conjointement avec Telecom Egypt, le développement
d’un Internet backbone. Ils installent des "Internets Points of Presence" (PoPs)
dans les principales villes égyptiennes (les villes desservies passent de 4 [Le
Caire, Alexandrie, Sharm El Sheikh, Hurghada] à 11 [Port Said, Tanta,
Mansoura, Gharbia, Monofia, Fayoum, Menia et Assiout]), si bien que le nombre
d’utilisateurs passe de 25.000 début 1997 à 100.000 à la mi-98 pour un total
de 40 fournisseurs d'accès. Fin 1998, 70% du trafic Internet à destination de
l’étranger passe par le réseau installé conjointement par l’IDSC et le RITSEC.
L’Egypte est alors reliée directement
par un lien 2,048Mbps à deux
providers américains47
, mais, par la
suite, un système de lien
asymétrique a été développé : la
connexion entrante se fait par
satellite alors que la connexion
sortante se fait par câbles. Le réseau
est géré par Telecom Egypt qui a
installé des switchs utilisant la
technologie Frame Relay. Pour les
connexions à partir des zones rurales
qui souffrent de l’absence
d’infrastructures de
télécommunication, le RITSEC a mis
en place des petits terminaux VSATs
qui ont permis de connecter en 1998
47
MCI et Global One
six centres ruraux d’information
à des vitesses de 64 Kbps.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
22
évolution du
nombre d'utilisateurs
d'internet
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
700000
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Actuellement, l’Egypte compte près de 600.000 usagers pour seulement 70.000
abonnés (fin 1999 on comptait 200.000 utilisateurs à titre privé et 180.000
usagers à titre professionnel). Ainsi pour chaque abonné il y aurait plus de huit
utilisateurs alors que le ratio dans les pays arabes est en moyenne de 3,5.
Les nouvelles technologies
Le secteur des nouvelles technologies, fondammentalement lié au
développement de l’internet, connaît une évolution parallèle similaire. Le
nombre croissant d’entreprises et de particuliers équipés en informatique, un
réseau structuré et la nécéssité de ces technologies dans les nouvelles
méthodes de travail ont occasionnés une explosion du marché ces dernières
années.
Depuis 2000, date à laquelle Egynet débute l’exploitation de son réseau de
transmission de données bancaire et d’assurances, le développement des
nouvelles technologies de communication dans le secteur bancaire connait une
croissance très importante, avec la mise en place dans ces établissements de
systèmes informatiques complexes. Tout comme en France, le marché du
consulting financier et des solutions ERP48
, ici seulement à ses balbutiements,
explose littéralement.
Parallèlement à l’augmentation du nombre d’utilisateurs d’internet apparaissent
toutes les applications que l’on connait sur le net. Les portails tels que
Arabia.com ou Ajeeb.com pour les plus connus sont créés, puis en 1999
apparaissent les premiers sites de e-commerce B2C49
avec Otlob.com.
Cependant, l’absence de législation en ce qui concerne les paiements sécurisés
oblige le consommateur à régler à la livraison ce qu’il a commandé sur internet.
En Aout 2000, lancé par le groupe Raya et CityBank apparaît le 1er
site
égyptien de B2B50
, Ciranet, un portail dédié aux échanges pharmaceutiques,
dans lesquels le groupe a une bonne expérience.
Concernant la technologie VoiceIP, l’Egypte a interdit les systèmes tels que
Net2Phone de peur de voir concurrencer l’opérateur national qui tire une partie
de ses ressources des appels internationaux qui sont facturés à des tarifs très
élevés51
. Cette interdiction est en fait destinée à donner le temps à Telecom
48
ERP : Enterprise Ressource Planning system.
49
B2C : Business to Consumer. E-commerce d’une entreprise à un particulier.
50
B2B : Business to Business. E-commerce d’entreprise à entreprise.
51
Le marché à l’international des communication téléphoniques est évalué à près de 2,5 milliards
de dollars.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN
23
Egypt de développer son propre service : une licence a été ainsi attribuée par
Telecom Egypt à la mi-mars 2000 à eGlobe qui se chargera de convoyer le
trafic VoIP pour le compte de Telecom Egypt. Les futurs utilisateurs peuvent
déjà se faire enregistrer auprès de l’IDSC.
ES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
24
2. Etat des lieux du secteur
Il est en premier lieu
important d’avoir une
idée de la segmen-
tation du marché du
logiciel en Egypte ;
ainsi on se rend
compte des efforts que
l’Egypte doit produire
pour devenir,
conformément à ses
ambitions, un véritable
pôle mondial en
matière de software
et nouvelles technolo-
Segmentation du marché
du logiciel
source : IDSC
55%
19%
16%
10%
Packages importés
Développement local
Contrats
Arabisation
gies, tant les importations de systèmes étrangers sont encore importantes.
2.1. Equipement informatique
Le marché des ordinateurs individuels en Egypte, le plus important des pays
Arabes, est estimé à environ $350 millions, soit environ 2/5ème
du marché total
des IT. Le nombre de PC vendus augmente d’environ 35% par an et il est
estimé que seulement 10% du marché potentiel est informatisé avec un parc
national d’environ 500000 machines utilisables. Aujourd’hui, les dépenses
moyennes d’un Egyptien représentent moins d’ 1/6ème
de celles d’un américain.
Environ 150000 nouveaux PC sont vendus en 2000, dont un tiers environ sont
assemblés localement, donc sans marque.
Cette croissance est la conséquence des efforts du gouvernement pour
promulguer l’industrie IT donc le secteur privé, mais aussi des besoins
importants du secteur publique. En effet, les ministères, entreprises d’états,
écoles, hôpitaux52
, actuellement sous-équipés car il n’auraient à leur disposition
qu’un parc de 120000 machines, ajoutés aux besoins de renouvellement du
matériel désuet créent à eux seuls un marché qui constitue environ 20% du
total. On peut noter également l’intérêt croissant des particuliers pour l’internet
et la nécessité économique pour une entreprise d’être équipée
informatiquement.
L’Egypte importe presque la totalité de son équipement informatique, et 60%
environ du marché est dominé par les produits américains qui jouissent la-bas
d’une excellente réputation, notamment IBM. 699 vendeurs et 1499
manufacturiers sont répertoriés en Egypte.
52
Le décret présidentiel no 627 de 1983 stipule l’obligation des organismes d’états de créer des
centre d’informations les concernant, les amenant ainsi à s’informatiser.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
25
Utilisateurs des terminaux informatiques
source: CAPMAS23%
17%
18%
12%
6%
6%
6%
12%
Gouvernement Compagnies pétrolières
Banques Universités
Hôtels Aéroports
Ecoles Autres
2.1.1. des entreprises
D’après des statistiques récentes, un peu plus de 80% des 400.000 entreprises
égyptiennes seraient non équipée en ordinateurs. En effet, beaucoup de PME
n’ont pas les moyens ni l’utilité immédiate en terme de rentabilité de s’équiper.
L’informatisation est réservée aux entreprises à dimension internationale,
nécessitant des moyens de communications modernes, ou les entreprises IT
elles-mêmes. Pourtant, même dans ce dernier domaine, si toutes sont
équipées, une importante proportion est loin de posséder le matériel adéquat :
il n’est pas rare de s’apercevoir que certaines d’entre elles travaillent avec
seulement quelques PCs à peine connectés en réseau. A cela s’ajoute le
problème du piratage informatique, encore répandu.
C’est pourquoi les marchés porteurs restent encore les gros systèmes tels que
les systèmes bancaires, ou de télécommunication, ou encore les hôtels,
hôpitaux ou aéroports.
Malgré tout, la société de l’information égyptienne étant en train de vivre une
révolution informatique encore plus rapide que celle des pays plus développés
sous l’impulsion gouvernementale, la tendance au sous-équipement disparaît
de plus en plus.
2.1.2. des particuliers
La fracture numérique
La fracture numérique est une réalité en Egypte : on estime a moins de 10%
les ventes de terminaux aux particuliers, soit environ 20000 unités par an.
Plusieurs obstacles entravent le développement de la société de
l’information aux particuliers:
· Un taux d’analphabétisme très élevé et une méconnaissance de l’outil
informatique en général ;
· Un revenu moyen par habitant ne permettant souvent pas aux familles de
s’acheter un ordinateur ;
· Un réseau de télécommunication toujours en voie de développement et une
absence d’accès aux réseaux mondiaux dans certaines zones rurales ;
· Un taux d’analphabétisme très élevé ;
· Des régulations et une législation en gestation : impossibilité de régler en
ligne,... ;
· Un support encore trop peu arabisé ;
· et enfin, une méconnaissance de l’outil informatique sous toutes ses formes,
c’est à dire tant à l’utilisation qu’à la réalisation de l’apport en valeur
ajoutée.
Cependant, l’intérêt que porte les nouvelles générations d’égyptiens aux
nouvelles technologies, associée à une politique gouvernementale active
pourrait effacer tous ces obstacles. Des études de marché montrent que dans
LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
26
les 2 ou 3 prochaines années, au regard du nombre de familles en Egypte et de
leur revenu moyen53
, environ 1 million d’unités seraient potentiellement
vendues, avec l’aide peut-être d’un système de crédit à l’achat plus souple que
ce qui existe actuellement.
Accès universel à l’internet
Dans la perspective profitable à tous, d’expansion de l’internet au-delà des
classes sociales les plus privilégiées, le nombre d’initiatives d’origines publiques
comme privées est sans cesse croissant, promulguant l’accès comme
l’information à tous.
53
Environ 6 millions de familles de 5 individus en moyenne.
Une vaste majorité des
utilisateurs de l’infor-
matique est une
population urbaine ;
partant de ce constat, le
MCIT a lancé un
programme d’accessibilité
dans les 26 gouvernorats
d’Egypte. L’ouverture de
plus de 300 « community
telecenter », en accord
avec des partenaires
locaux, est planifiée avant
la fin 2002. Chaque
centre, dont le local sera
Distribution des
ISPs en Egypte
source: IDSC
0 10 20 30
Cairo
Gharbiyah
Bani Seif
Port Said
Asyut
Buhaira
Sinai
Suhag
LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
27
fournit par la commune (école, bibliothèque,...), se verra doté de 10
ordinateurs connectés à l’internet par un réseau local, dont l’accès sera ouvert
à tous pour des sommes symboliques de l’ordre de 1 LE de l’heure. De surcroît,
ces centres, chapeautés par une autorité compétente, prodigueront des
conseils informatiques techniques mais aussi auront pour but de familiariser la
population à d’autres pans de l’économie. Parallèlement, le programme de
développement des Nations Unies débute une opération similaire avec le
lancement des TACC54
depuis mars 1999. Pendant la première année, ces
centres ont attiré la curiosité et plus de 3000 utilisateurs réguliers sont d’ores
et déjà répertoriés. Ils ont également montré l’importance du web en tant que
contenu culturel, ayant généré au cours de la même année plus de mille pages
html.
Dans la même perspective, des initiatives sont lancées par le gouvernement
pour faciliter l’accès à tous, en utilisant à cet effet les quelques 3500 bureaux
de postes égyptiens et les 1300 bibliothèques nationales...plus
hypothétiquement, ces locaux étant encore très loin d’être informatisés ne
serait-ce que pour leur propres besoins.
On peut également citer le programme du « 21st
Century Kids Computer
Club », établi dès 1997 pour préparer les enfants égyptiens au IIIème
millénaire.
Ces clubs forment les jeunes Egyptiens aux techniques informatiques et à
Internet. C’est un bon exemple de la réelle coopération entre le MCIT et le
secteur privé qui fournit ici le matériel et les logiciels. Plus de 40 clubs ont déjà
été ouverts, avec comme objectifs d’atteindre 2000 clubs en 2002.
En ce qui concerne les cybercafés, les quelques 60 implantés au Caire
proposent une connexion pour 10 LE de l’heure. Mais leur position semble
délicate, tant les clients sont en majorité des touristes ou des étudiants
étrangers, pour une part de 85%.
L’IDSC, à travers le projet "Kafelet el-Internet" et son "cybercafé itinérant" a
décidé de faire découvrir les possibilités offertes par Internet. Trois cents
agglomérations, sélectionnées pour leur foyer universitaire, vont
successivement et pendant cinq jours, se connecter au village global. La
première expérience à Nafesha, ville du Delta de 65 000 habitants a attiré plus
de 1 000 personnes dans la petite maison des jeunes aménagée à cet effet,
avec 12 PCs et une connexion ISDN.
En développant ce genre d'expérience, l'IDSC et, par son entremise, le
gouvernement égyptien, espère insuffler en quelques années le vent des
nouvelles technologies sur la campagne égyptienne.
2.2. Le marché des fournisseurs d’accès à internet (ISP)
Evolution du marché
Les derniers chiffres de l’été 2001 dénombre un nombre d’utilisateur total de
plus de 600000 utilisateurs d’internet. Cependant, il faut spécifier le nombre
d’utilisateurs payant, c’est à dire excluant les étudiants, les personnes qui se
servent de l’internet au bureau,...etc : les ISP recensent environ 50000 à
60000 abonnés.
Le marché devrait connaître sur la période 2000-2005 une croissance de plus
de 1500% pour atteindre 7,2 millions d’usagers. Le nombre de fournisseurs
d’accès, supérieur à 50, devrait fortement diminuer prochainement55
suite à
des mouvements de fusions et de rachats. En effet, de nombreux fournisseurs
n’affichent qu’une centaine de clients. Les acteurs majeurs de ce secteur sont
LINKdotNET56
, Soficom et Geganet. Le principal acteur du marché d’Internet en
54
TACC : Technology Access Community Center. Pour plus d’information, voir www.tacc.egnet.net
55
seuls une dizaine pourrait subsister
56
avec environ 30000 abonnés et plus de 100000 utilisateurs.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
28
Egypte est en fait le groupe Orascom. Il détient ainsi plus de la moitié du parc
d’abonnés égyptiens avec LINKdotNET. Ces prises de participation dans
l’Internet ainsi que sa politique d’investissements dans la téléphonie mobile lui
permettront de profiter pleinement de la convergence mobile-Internet des
prochaines années.
Le développement rapide des services Internet, dans un secteur très
concurrentiel, favorise la baisse des prix. Si depuis le début du second
semestre le prix de l'accès Internet est passé uniformément à environ 100 LE
pour un abonnement à vie, dès la fin de l’année 2001 les fournisseurs d’accès
ont prévu la gratuité totale de l'accès, hors communications bien sur. Cette
initiative souhaité par le gouvernement à été initiée par LINKdotNET et suivie
par les autres providers, qui proposent d’ores et déjà l’accès DSL57
.
Organisation du réseau Internet
Les différents portails ont été réorganisés selon le schéma directeur suivant,
selon notre source l’Internet Society of Egypt :
L'IDSC était le principal fournisseur de bandes passantes nationales, et la
nouvelle attribution augmente la part du secteur privé avec Noor, Egynet,
Raya, Nile-On-Line, GegaNet, LINKdotNET et MilaNet. Telecom Egypt gère
l’intégralité du réseau, soit environ 50 nœuds de communications à travers le
pays.
En cumulant les bandes passantes, l'IDSC est capable de proposer des prix
inférieurs à ceux de Telecom Egypt que ce soit pour les connexion dial-up ou la
vente de bande passante. Le service fourni par l'IDSC est souvent de mauvaise
qualité et les connexions saturées, conséquence d’une vente de connectivité au
delà de ses capacités. L'IDSC a également installé des multiplexeurs digitaux
aux switches publics rendant possible la création d'un réseau digital en Egypte.
Le réseau est géré par Telecom Egypt.
Il existe ainsi deux réseaux particuliers :
· EUN58
, un réseau reliant les universités et les centres de recherche ainsi que
certaines institutions gouvernementales. Créé en 1993, il bénéficie d'une
57
DSL : Digital Subscriber Line
58
Voir site web www.frcu.eun.eg.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
29
vitesse de 2Mbit/s.. Il fournit également des connexion dial-up à plus de 4000
abonnés, notamment au personnel universitaire et étudiants.
· ENTSINET, sous-réseau de l’EUN qui dispose de 11 nœuds et qui relie
différentes administrations dans le domaine des affaires sociales, la
construction, l’agriculture, l’industrie, l’énergie, les sciences et techniques.
Théoriquement, le marché des ISP est ouvert. Il n'y a donc pas d'autorisation à
demander ni de commission à payer pour devenir ISP. La réalité est un peu
différente et il semble qu'il faille demander l'accord de l'IDSC afin de pouvoir
opérer. Par ailleurs, les ISP ne sont généralement pas autorisés à se doter de
leurs propres infrastructures mais doivent "louer" des lignes domestiques et de
la connectivité internationale à l'IDSC et à TE. On compte cependant trois ISPs
qui ont un accès direct à la connectivité internationale59
. La bande passante
internationale totale est de 300 à 350 Mb/s et promet d’augmenter rapidement.
L'investissement étranger dans le capital d'un ISP n'est pas limité. Si Telecom
Egypt détient un monopole en matière de passerelle terrestre pour Internet, il
existe un certain nombre de fournisseurs de bandes passantes offrant des liens
domestiques via satellites. On peut citer à ce titre iSkySat qui offre une gamme
de services complets aux ISPs dont des possibilités d'achat de connectivité via
satellites. iSkySat utilise un combinaison de connexions par voies terrestres et
satellitaires. Les informations montantes sont transportées par voie terrestre,
les informations descendantes volumineuses empruntent elles les voies
satellitaires60
. Cette asymétrie défavorise les sites égyptiens à l'étranger, ils
sont en effet souvent difficiles d'accès. L'utilisateur égyptien a quant à lui un
accès facilité aux sites étrangers. Il faut également citer la réalisation d'un
câble sous-marin à travers la Méditerranée : le Nautilus 1 (MN1). La capacité
de sa bande passante est de 3.84 térabits/s., elle sera théoriquement capable
de transporter 45 millions d'appels téléphoniques simultanés ou encore 300
heures de vidéo numérique par seconde.
Telecom Egypt a également dernièrement annoncé son projet de mettre en
place un nouveau réseau d'accès Internet. Cela consisterait à transformer
l'infrastructure téléphonique existante qui utilise un système commutation par
circuit par un système de commutation par paquet qui permettrait de
transporter séparément la voix des données.
Les principaux ISP égyptiens
L'Egypte compte une cinquantaine de fournisseurs d'accès Internet. La plupart
sont localisés au Caire. Si la compétition entre les ISPs au Caire est donc forte,
les utilisateurs des autres villes n'ont souvent le choix qu'entre un et deux
ISPs. L'IDSC essaie de minimiser ce phénomène en proposant des prix
avantageux sur les bandes passantes pour les ISPs s'établissant ailleurs qu'au
Caire et à Alexandrie. Il est difficile de pouvoir évaluer avec précision les poids
respectifs de tous les ISPs sur le marché. En effet ceux là sont souvent
réticents à fournir des informations telles que leur nombre d'abonnés. Il est
vraisemblable que la plupart aient un nombre très faible d'abonnés, ce qui
laisse présager la disparition de certains d'entre eux et la fusion d'autres dans
un avenir proche.
Ci-dessous est présentée la liste complète des ISP égyptiens :
ISP Web Site City
ALEXCOMM (MADENTEX) www.alexcomm.net Alexandrie
ALEXNET www.alexnet.com.eg Alexandrie
DATA EXPRESS www.dataxprs.com.eg Alexandrie
59
LINKdotNET, GegaNet et Internet Egypt via Cable and Wireless et MCI.
60
ratio : 4 pour 1.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
30
TECHNOMINA www.tecmina.com Alexandrie
INTERNET ALEXANDRIA www.inetalex.ie-eg.com Alexandrie
GLOBALNET www.globalnet.com.eg Alexandrie
CNS www.cns-egypt.com Alexandrie
ACCESS www.access.com.eg Le Caire
COMMNET GROUP www.commnet.com.eg Le Caire
DATUM www.datum.com.eg Le Caire
EGYPT ONLINE www.egyptonline.com Le Caire
EIS www.eis.com.eg Le Caire
GEGANET www.gega.net Le Caire
IEC www.iec.egnet.net Le Caire
INFINITY www.infinity.com.eg Le Caire
LINKdotNET www.link.net Le Caire
MIST www.mist-net.com Le Caire
PAN ARAB COMPUTER CENTER www.pacc.com.eg Le Caire
RITE www.rite.com Le Caire
CLICK www.click.com.eg Le Caire
S.C.C. www.scc.com.eg Le Caire
ETSNET www.etsnet.com.eg Le Caire
STARNET www.starnet.com.eg Le Caire
THE WAY OUT www.wayout.net Le Caire
WORLDNET www.worldnet.com.eg Le Caire
INTERNET EGYPT www.ie-eg.com Le Caire
SHAHD www.shahd.com Le Caire
ONLINE www.online.com.eg Le Caire
PURENET www.purenet.com.eg Le Caire
NIEREC www.nierec.com.eg Le Caire
MENA NET www.menanet.net Le Caire
SOFICOM www.soficom.com.eg Le Caire/Alex.
BEC www.bec.com.eg Port Said
SINAINET www.sinainet.com.eg Sinaï
CONSULTANT INFORMATION CENTER www.cic.com.eg Tanta
INTERNET ISMAILIA www.ie-eg.com Ismailia
INTERNET SIXTH of OCTOBER www.ie-eg.com 6
th
of October
INTERNET HURGHADA www.ie-eg.com Hurghada
Il nous est tout de même possible de déclarer avec certitude que les cinq
principaux acteurs dans le domaine des ISPs en Egypte sont LINKdotNET,
GegaNet, Internet Egypt, Soficom et MenaNet.
Pour plus de précision sur chacun de ces acteurs majeurs, voir les fiches
entreprises dans la partie : « 3. Les acteurs principaux ».
Les coordonnées détaillées des ISP (adresse, contact, services,...) sont listées
dans l’annexe.
2.3. La main d’œuvre qualifiée
Un système éducatif à revoir
Actuellement, en Egypte, moins de 1000 diplômés dans les technologies de
l'information sont formés chaque année, la plupart émigrant aux Etats-Unis ou
LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
31
en Europe. L’Egypte compte donc un réservoir d’environ 5000 ingénieurs des
nouvelles technologies
sur son territoire.
Ces chiffres particu-
lièrement faibles
sont la conséquence
d’un système
éducationnel à
réformer. En effet, il
est basé sur un
principe d’appren-
tissage par cœur ,
Diplômes délivrés par catégorie
source: LIRHE
3%
12%
85%
Sciences naturelles
Ingénierie et technologie
Autres
les examens ne portant souvent que sur un seul ouvrage, amenant peu les
étudiants à la réflexion et à l’ouverture personnelle. De surcroît, les moyens
financiers ne permettent pas d’entraînement suffisant en laboratoire ni de
salarier suffisamment les professeurs qui doivent avoir recours, pour compléter
leur salaire, à donner des cours particuliers. Pour entrer dans l’ère de
l’information, le gouvernement a décidé d’équiper chaque école en ordinateurs
et connexion internet, malheureusement bien souvent avec du matériel désuet
ou parfois avec un seul terminal. Les universités, fortes de budget plus
conséquents et de 2 millions d’étudiants, ne semblent pas mieux loties et sont
gratifiés de cours trop généraux, souvent pas mis à jour. Si aujourd’hui toutes
les universités dispensent des cours d’informatique, beaucoup moins possèdent
les ressources matérielles correspondant à ces cours.
Les initiatives dans le domaine IT
Conscients de ce constat alarmant, l’IDSC, à travers son organisme ressources
humaines le RITI61
, a lancé un programme de formation d’ingénieurs des
nouvelles technologies en 1992. Sponsorisé depuis mars 2000 par les grandes
multinationales américaines que sont Microsoft, IBM, Cisco et Oracle, l'objectif
est d'atteindre 5000 ingénieurs formés par an, et de les encourager à rester en
Egypte par des rémunérations attractives. L’idée est de former à l’université
des ingénieurs qui une fois diplômés effectuent un stage de 6 mois dans une de
ces compagnies, et qui se voient délivrer à la fin de celui-ci un diplôme
spécifique entreprise, très valorisant. Ce programme représente un budget
total de 9000 LE par étudiant, pris en charge à hauteur de 50% par d’un côté le
gouvernement, de l’autre côté l’entreprise qui accueille. IBM, le plus gros
formateur, hébergera 3000 étudiants par an. En Juillet 2000, 1300 étudiants
ont été formés, dont 15% sont partis à l’étranger.
Côté égyptien, Raya Holding, un groupe spécialisé, a créé son propre centre de
formation, tandis que le français Alcatel pratique une politique de formation
également, au sein des locaux de l’entreprise.
Parallèlement, le RITI partage ses activités de formation entre des cours
d’informatique payants mais subventionnés ouverts à tous, dont le prix est
d’environ 55 LE de l’heure62
, et la délivrance de diplômes de mastères et MBA
spécialisés dans les IT. Ces mastères, ouverts aux étrangers qui représentent
20% des étudiants, forment environ 600 élèves par an, dont 12% partent à
l’étranger ensuite.
Dans l’optique d’une coopération franco-égyptienne, un projet d’ouverture
d’une université française au Caire est en cours. Initié par M. El Hefnawy,
ancien conseiller du ministre et francophone, ce projet aurait cependant du mal
61
RITI : Regional IT Institute.
62
Environ 2000 cours différents, également accessibles à distance via leur site internet.
LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
32
à trouver des financements auprès des entreprises françaises et seules les
entreprises égyptiennes semblent disposés à y participer.
L’exode des cerveaux
Environ 10 à 15% des nouveaux diplômés dans les IT partent travailler à
l’étranger, pour la plupart aux Etats-Unis ou aux Emirats. Il y a en effet une
large disproportion salariale entre l’Egypte, dont le revenu moyen pour un
jeune diplômé IT est de 1400 à 2000 LE par mois, comparé à une embauche
comparable aux Etats-Unis, qui représente au moins 17000 LE par mois. Mais
l’exode ne concerne pas que les jeunes diplômés mais aussi beaucoup de
salariés dont une expérience dans une entreprise égyptienne renommée
permet de s’expatrier ensuite. On peut également remarquer que Microsoft,
IBM, Cisco et Oracle, sponsors de formations avec le gouvernement, se
réservent le droit de pré-embaucher pour une formation aux Etats-Unis leurs
meilleurs éléments, environ 10% de leur « promotion ».
Les faiblesses du système éducatifs, ajoutés à l’émigration des meilleurs
éléments, engendre pour l’Egypte une période de manque en ressources
humaines, surtout en ce qui concerne les managers, les experts marketing, des
ventes et les analystes de marché.
2.4. Solutions internet
2.4.1. Le profil de l’internaute égyptien
Dans une étude du début de l’année 2001 de l’ISI63
publiée par le BT64
Egypt,
basée sur des critères d’infrastructure, d’utilisation et de prise de conscience de
la population, l’Egypte atteignait le 51ème
rang mondial dans le développement
des autoroutes de l’information.
En effet, malgré un prix65
de l’accès à internet comparativement inférieur aux
pays du golfe, la proportion de la population connectée reste inférieure. D’après
une étude publiée par Mohamed El-Nawawy66
, titrée « Profiling internet users in
Egypt : understanding the primary deterrent against their growth in number »,
les principaux freins à l’augmentation des abonnés à internet ne sont ni les
infrastructures, suffisamment développées en Egypte, ni la culture ou la langue
(les pays du golfe surmontent le même problème). Le revenu moyen ne semble
pas être non plus une barrière significative, tant le prix d’achat d’un climatiseur
d’une ligne téléphonique est sensiblement le même que celui d’un ordinateur,
autour de 5000 LE. En revanche, un des obstacles est le manque de prise de
conscience de l’utilité de services internet, qui c’est vrai ne sont pas encore
véritablement adaptés au mode de vie égyptien, tant ils ont été basés sur le
modèle de sociétés culturellement différentes comme les Etats-Unis par
exemple, diamétralement opposés à la culture de commerce de proximité
égyptienne. Ainsi les sites proposent soit des services déjà très répandus en T-
commerce67
comme commander un menu de fast-food, soit des services dont
les égyptiens ne voient pas l’utilité, comme se faire livrer des fleurs. Les
services proposés aujourd’hui sur internet sont donc sans réelle valeur ajoutée
63
ISI : Information Society Index
64
Business Today, magazine hebdomadaire égyptien en anglais.
65
Ramené au revenu moyen des particuliers.
66
SAE In Touch Communication devenue depuis LINKdotNET.
67
T-commerce : Telephone-Commerce (commande par téléphone).
LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
33
et la meilleure preuve en est le taux de saturation extrêmes des connections
internet lorsqu’un service attire l’attention : lors des résultats du bac égyptien
2001, les listes des diplômés ont été publiées sur 5 ou 6 sites, littéralement
pris d’assaut dès leur ouverture. Les Egyptiens ne voient donc pas encore dans
l’investissement d’une machine et d’une connexion une rentabilité valable et
préfèrent utiliser du système D lorsqu’ils en ont vraiment besoin68
.
Voici les résultats d’une étude de comportement sur les utilisateurs d’internet :
Application Utilisation
fréquente
Utilisation
modérée
Utilisation
occasionnelle
Pas
D’utilité
e-Mail 25% 24% 27% 24%
Communications
interactives
(icq,...)
14% 9% 31% 46%
Surf 66% 20% 13% 1%
LAN & VPN 17% 0% 2% 81%
Loisirs 43% 24% 27% 6%
News 48% 15% 25% 12%
Professionnel 5% 21% 45% 29%
Téléchargement 47% 23% 10% 20%
Shopping 13% 19% 20% 48%
Education 20% 1% 40% 39%
Fréquence
d’utilisation
15%
(> 3h/jour)
48%
(>1h/j, <3h/j)
11%
(<1h/j)
26%
(<15mn/j)
Nombre d’utilisateurs
par compte
23% : utilisent exclusivement leur compte
38% : un seul terminal utilise le compte dans l’entreprise
39% : 2 personnes ou plus utilisent le compte
Quelle est la caractéristique
la plus importante lors de
votre choix d’ISP ?
34%
le prix du
service
28%
la vitesse de
la connexion
20%
le service client
18%
disponibilité de la
ligne
Aux ISP : quant internet est-il
le plus utilisé ?
++
(20h-3h)
+
(14h-17h)
-
(17h-20h)
--
(3h-14h)
2.4.2. e-Commerce
68
Pour preuve le ratio d’utilisateurs par abonné, dépassant le 8:1, et qui représente bien
l’utilisation opportuniste occasionnelle du réseau.
Abonnés
depuis :
3 4 %
3 3 %
3 3 %
1 mois
1 trimestre
1 an
Sexe :
6 6 %
3 4 %
Homme
Femme
Statut:
5 0 %5 0 %
Particuliers
Entreprises
Répartition
géographique :
7 9 %
19 %
2 %
Le Caire
Alexandrie
Autres
Possèdent une
carte de crédit:
10 %
9 0 %
Oui Non
Les TIC en egypte 2001
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Les TIC en egypte 2001

  • 1. DIRECTION DES RELATIONS ÉCONOMIQUES EXTÉRIEURES LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS EN EGYPTE Août 2001 P.E.E. du Caire LES ÉTUDES DES POSTES D’EXPANSION ÉCONOMIQUE
  • 2. Cette étude a été réalisée par Renaud Cochet pour le Poste d’Expansion Economique du Caire en Egypte, sous la responsabilité de Olivier Andrétic, attaché commercial au PEE. L’auteur peut être contacté par e-mail à l’adresse suivante : renaud.cochet@altavista.fr, et tient à remercier tous ceux qui ont participé à l’élaboration de cette étude. Pour de plus amples informations sur le sujet ou pour des réactualisations, merci de contacter M. Andrétic dont les coordonnés au PEE sont : olivier.andretic@dree.org, téléphone ligne directe : (20 2) 394 0115.
  • 3. Poste d’Expansion Économique du Caire 10, rue Aziz Osman, Zamalek, Le Caire, Egypte Téléphone : (20 2) 738 07 22/33/34, Télécopie : (20 2) 736 82 38 lecaire@dree.org – http://www.dree.org/egypte/
  • 4. LES T.I.C. EN EGYPTE Table des matières Résumé.................................................................................... 1 1. Le contexte Egyptien...............................................................2 1.1. Présentation de l'Egypte..............................................................2 Présentation ; Population ; Education & Développement. 1.2. Infrastructure des télécommunications..........................................3 Historique du secteur ; L’ART ; La téléphonie fixe ; La téléphonie mobile ; Le réseau. 1.3. Politique gouvernementale...........................................................6 Une nouvelle donne politique ; National Telecom & IT plan ; Les grands objectifs ; Partenariats franco-égyptiens. 1.4. Environnement juridique............................................................10 1.4.1. La législation............................................................................10 Investissements ; Régulation des Telecoms ; Noms de domaines ; CyberLois égyptiennes. 1.4.2. L’appui gouvernemental.............................................................13 Zones Franches ; Taxes ; La disponibilité aux industriels. 1.4.3. La propriété intellectuelle...........................................................14 1.5. Environnement économique........................................................15 Une position stratégique ; Une économie saine ; Le marché des nouvelles technologies. 1.6. Les financements......................................................................17 1.6.1. Les acteurs locaux.....................................................................17 L’état ; Les investisseurs locaux . 1.6.2. Les acteurs extérieurs................................................................18 1.7. Historique du secteur.................................................................19 Le développement de l’internet ; Les nouvelles technologies . 2. Etat des lieux du secteur........................................................21
  • 5. LES T.I.C. EN EGYPTE 2.1. Equipement informatique...........................................................21 2.1.1. des entreprises.........................................................................22 2.1.2. des particuliers.........................................................................22 La fracture numérique ; Accès universel à l’internet. 2.2 Le marché des fournisseurs d’accès à internet (ISP)......................24 Evolution du marché ; Organisation du réseau ; Les principaux ISP égyptiens. 2.3. La main d’œuvre qualifiée..........................................................27 Un système éducatif à revoir ; Les initiatives dans le domaine IT ; L’exode des cerveaux. 2.4. Solutions internet......................................................................28 2.4.1. Le profil de l’internaute égyptien.................................................28 2.4.2. e- Commerce.............................................................................30 B2B ; B2C ; Le WAP. 2.4.3. e- Gouvernement.......................................................................34 Le développement ; Le contenu. 2.4.4. e- Banking................................................................................36 2.4.5. Les portails thématiques............................................................36 2.4.6. Le développement des N- TIC......................................................38 La téléphonie IP ; La téléphonie mobile de 3ème génération. 2.5. Les grands projets.....................................................................39 2.5.1. Les smartVillages......................................................................39 Le SmartVillage des pyramides. 2.5.2. L’informatisation du service public...............................................41 La poste égyptienne. 2.6. Analyse : impact sur les marchés................................................43 3. Approche du marché..............................................................44 3.1. Pénétration du marché...............................................................44 Considération du marché égyptien ; Considérations culturelles. 3.2. Outsourcer en Egypte................................................................45 3.3. Les salons......................................................................................4 6 3.4. La presse spécialisée.................................................................47 3.5. COMESA : partenariats
  • 6. LES T.I.C. EN EGYPTE éventuels................................................48 4. Les acteurs principaux...........................................................49 4.1. Les intégrateurs........................................................................49 4.2. Le software, les service et les télécommunications.........................54 4.3. Les circuits de distribution..........................................................62 4.3.1. Software..................................................................................6 2 4.3.2. Hardware.................................................................................6 2 4.4. Les institutions, organisations et associations...............................63 Conclusion.............................................................................67 5. Annexes.................................................................................6 8 5.1. Quelques sites web....................................................................68 5.2. Les Internet Services Providers égyptiens.....................................68 5.3. Le marché des IT......................................................................72 5.4. Liste des fabricants hardware.....................................................73 5.5. Les banques égyptiennes...........................................................75
  • 7. LES T.I.C. EN EGYPTE / RESUME 1 ’Egypte se positionne aujourd’hui, du fait de sa position géographique géographique stratégique au croisement du monde Arabe, Africain et Africain et Européen, comme un véritable « hub » régional en matière de matière de commerce et d’échanges internationaux. Devant l’explosion mondiale du secteur économique des technologies de l’information et des communications, forte de son potentiel de 70 millions d’habitants et de sa position de fournisseur de contenu culturel de toute la région Arabe, l’Egypte s’est lancé depuis quelques années avec énergie dans l’ère de la société de l’information. L’économie nationale, en pleine restructuration avec les processus de privatisation et de libéralisation, présente donc un contexte favorable, notamment avec la dérégulation des télécommunications, à l’émergence des TIC. Car si, dans ce secteur, le pays n’est entré dans la course que dans les années 90, une volonté nationale du secteur privé et surtout du domaine public avec un président et un ministre des télécommunications particulièrement enclins à promouvoir leur développement, ajoutés à des programmes internationaux d’aides bilatérales avec les Etats-Unis et l’Europe notamment ont engendrés une croissance exponentielle des marchés des nouvelles technologies. Le pays offre donc des bases de travail et d’investissement saines dans ce secteur, doté d’infrastructures de télécommunications abouties : Telecom Egypt, l’opérateur national a su en quelques années développer un réseau structuré et fiable. Sur ces acquis, l’éclosion du marché des nouvelles technologies avec notamment l’internet et ses applicatifs était inéluctable et c’est ce à quoi on peut assister aujourd’hui : malgré une population nombreuse et à faible revenus, le nombre d’abonnés aux services de téléphonie mobile double chaque année et le nombre d’utilisateur de l’internet connaît une croissance très importante et devrait atteindre le million à la fin de cette année. Parallèlement, la volonté affirmée du gouvernement et particulièrement du ministre des télécommunications de suivre l’exemple de développement de l’Inde dans le secteur a pour conséquence la mise en place de nombreuses initiatives destinées à favoriser l’ouverture du marché à l’international. Ainsi de nombreux programmes d’éducation visent à former un réservoir de main d’œuvre de compétences internationales, et, réciproquement, le travail coordonné avec des entreprises étrangères est favorisé : établissement de zones franches, construction de « Technologies Business Park », défiscalisation, baisse des droits de douanes. Cependant, l’inertie et la bureaucratie inhérentes au pays ne sont pas sans conséquences sur le développement économique du secteur : si le secteur privé se porte bien malgré la récente baisse de régime de la e-Economie, le gouvernement, principal employeur du pays, malgré ses efforts, n’a pas encore propulsé l’Egypte dans la société de l’information. En effet, l’intégralité des organisations étatiques reste à informatiser même si quelques projets sont en cours, notamment avec la Poste et les bases de données nationales1 qui sont à construire. Un vaste champ d’investissement est donc possible en Egypte, où à la fois les infrastructures nécessaires à l’installation d’entreprises étrangères sont présentes, et à la fois tout reste à faire en matière d’informatisation et de services informatiques. 1 Sur les informations civiles ou de santé par exemple. L
  • 8. LES T.I.C. EN EGYPTE / RESUME 2
  • 9. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 2 1. Le contexte Egyptien 1.1. Présentation de l'Egypte La république Arabe d'Egypte est située au Nord-Est de l'Afrique. Frontalière avec la Libye, le Soudan et Israël, bordée par la mer Rouge à l'Est et la mer Méditer- ranée au Nord, elle pos- sède donc une place stratégique de choix dans le paysage Arabe. Sa superficie totale est de 1.002.000 km². Administrativement, elle est partagée en 8 ré- gions géographiques et 26 gouvernorats. Son président, Hosni Mubarak, pratique une politique plus libérale que son prédécesseur El Sadat depuis son accession au pouvoir en Octobre 1981. Sa mon- naie est la Livre Egyptienne (LE), dont la valeur est égale à 2 Francs français. Population La population totale est de 65 millions d'habitants environ, dont 45% vivent en ville : les principales agglomérations sont la capitale Le Caire avec 16 millions d'habitants et Alexandrie avec 3.5 millions d'habitants. La croissance démographique est de 2.1%, l'espérance de vie atteint 66 ans et la population est donc plutôt jeune puisque 35% a moins de 15 ans et 60% a entre 15 et 60 ans. La population se concentre sur moins de 5% du territoire et si la densité réelle est de 1300 hab./km², dans certains quartiers du Caire celle-ci dépasse 100.000 hab./km². L'une des principaux objectifs de la politique égyptienne est de redistribuer la population pour tirer parti des zones inexploitées. Education et développement 48% environ de la population est illettré, même si les plus de 15 ans savent lire et écrire. La langue officielle est l'arabe mais l'anglais est très répandu: il est écrit et compris par les classes instruites et plus ou moins par la plupart des gens. Le français est lui aussi utilisé par les plus instruits. L'Egypte occupe la 174ème place dans le classement mondial du programme des Nations Unis, le HDI1 . Si elle figure dans les pays à moyen HDI, sa progression
  • 10. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 3 est une des plus significative depuis 1975 où elle occupait le bas du classement2 . Le revenu moyen annuel des Egyptiens est de $1500 environ. 1 HDI (Human development Indicator) : indice créé par les Nations Unis pour rendre compte du degré de développement d'un pays, basé sur des critères tels que l'espérance de vie, le taux d'alphabétisation et l'accès à l'éducation.
  • 11. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 4 1.2. Infrastructure des télécommunications Historique du secteur La structure de l'industrie des télécommunications en Egypte est relativement classique puisque l'opérateur national, Telecom Egypt, en reste le principal acteur. L'opérateur historique, créé en 1982 sous le nom d'ARENTO1 , s'est vu confier par le gouvernement le monopole du trafic égyptien comme international, dans le but de promouvoir le développement des télécoms en Egypte. Mais des signes de changement sont apparus dès 1998, quand le gouvernement lance le processus de libéralisation et de dérégulation des télécoms, affirmant son rang de pays Arabe le plus en avance dans ce domaine. En 1998 deux licences d'exploitation de réseaux publiphones3 (Menatel et Nile Telecom) puis deux de téléphonie mobile (MobiNil et ClickGSM) sont attribuées. Le nouveau gouvernement nommé en octobre 1999 a marqué très vite son intérêt pour les secteurs technologiques : le Ministère des Transports et des Communications a été scindé, donnant naissance à la faveur du remaniement ministériel au Ministère de la Communication et des Technologies de l’Information1 . Le ministre Ahmed Nazif et ses principaux conseillers sont pour la plupart issus d’entreprises IT. Le nouveau ministère oeuvre de manière à développer rapidement le secteur des technologies de l’information et à doter l’Egypte d’une industrie puissante dans le domaine informatique s’inspirant en partie du modèle indien. Il poursuit donc le processus de libéralisation avec l’attribution de nouvelles licences concernant la construction d’un Internet backbone (Nile on Line) et d’un data backbone pour le secteur financier (Egynet), puis en avril 2000, à moindre échelle, avec deux licences pour les services audio texte (Telemedia Misr et Telecom Media). Ce processus passe également par la privatisation de Telecom Egypt afin de lui donner les moyens de se développer : 20% de son capital a été mis sur le marché jusqu'à présent. Depuis sa nomination, le gouvernement travaille à l’élaboration d’un nouvel environnement juridique dans le secteur des télécommunications, appelé le "Telecom Act". Cette nouvelle loi renforce les pouvoirs de l’autorité de régulation des télécommunications et élabore un calendrier du processus de libéralisation et d’ouverture à la concurrence prévue dans tous les secteurs pour 2005. Le président Moubarak considère le développement du secteur des télécommunications comme l’une des priorités nationales, afin d’offrir aux futurs investisseurs dans le secteur IT des conditions optimales de développement grâce à des d’infrastructures de télécommunications performantes : ainsi sa visite aux Etats-Unis durant le mois de mars 2000 a été en partie consacrée au secteur IT et à la signature d’accords de partenariat dans le domaine de la formation avec des grands groupes américains comme Lucent, Microsoft, IBM, Cisco... Le gouvernement espère continuer à susciter de nombreux investissements dans ce secteur. L'autorité de régulation L’ancienne Autorité Nationale des Télécommunications instituée par la loi 66/1979 jouait le rôle de régulateur, mais dépendait de l’ARENTO et ne pouvait donc pas demeurer dans le giron de Telecom Egypt. Le décret présidentiel 101/1998 a donc institué «The Telecommunications Utility Organization Agency». Cette direction doit s’attacher à réorganiser le secteur des 1 Arento : Arab Republic of Egypt Telecommunication Organization. 2 Publiphone : réseau publique de téléphonie (cabines téléphonique).
  • 12. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 5 télécommunications en appliquant la politique gouvernementale, en veillant à répondre aux besoins individuels tout en assurant des prix raisonnables, à encourager les investissements dans ce secteur, à favoriser la concurrence entre les différents acteurs et à veiller à un usage optimal du spectre hertzien. A titre indicatif, cette nouvelle ART, dépendante du Ministère des télécommunications, dispose d’un budget de 167 millions de LE pour l’année fiscale 2000-2001. La téléphonie fixe En juillet 2001 la capacité d’autocommutation atteignait 8 millions de lignes fixes gérées par Telecom Egypt. Le gouvernement avait lancé en 1997 un plan quinquennal4 destiné à augmenter considérablement la télédensité, qui en juillet 2001, a presque doublé pour atteindre 12%, portant le nombre total de lignes fixes en service à 6.3 millions. Le gouvernement souhaiterait cependant porter ce nombre à plus de 14 million en 2005 (soit une multiplication par trois en 10 ans). Actuellement encore, de nombreuses personnes sont en attente d’une ligne téléphonique et on considère qu’1 million de personnes par an s’abonnent. Le réseau de Telecom Egypt est relativement moderne : c’est un réseau digital à 90% un nouveau centre de contrôle et de gestion de l’ensemble du réseau est actuellement en cours de construction. Telecom Egypt a augmenté ses revenus par le biais de services à valeur ajoutée et le développement de réseaux intelligents. Dans le domaine de la publiphonie, trois acteurs se partagent le marché. Aux 5000 publiphones à pièces et cartes magnétiques de Telecom Egypt, se rajoutent les 9200 cabines à cartes à puces de Menatel5 et les 5120 cabines à cartes optiques de Nile Telecom. Ces cartes prépayées rencontrent un succès important et les deux opérateurs privés devraient dépasser chacun les 20.000 cabines durant l’année 2001. nombre de lignes fixes en service en Egypte (en milliers) 2586 2876 3238 3708 4700 5700 6650 7550 8400 9350 10560 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004année Telecom Egypt jouit du monopole des lignes fixes et donc des communications internationales et services vocaux. Les accès aux lignes internationales sont 4 Projet Nile Vision avec Alcatel pour la fourniture de 1,96 millions de lignes, projet Egypt 2000 avec Siemens pour 2,1 millions de lignes, Golden Pyramid avec Lucent. 5 Menatel : France Telecom possède 44% du capital
  • 13. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 6 assez restreints et requièrent un dépôt préalables de 100 LE et une autorisation. 148 000 utilisateurs en Egypte ont une ligne internationale, le réseau en place couvrant 254 villes Egyptiennes. Durant l'année 1999, le volume total du trafic international s'élevait à 681 millions de minutes, en forte augmentation chaque année. Il y a en moyenne 4 fois plus de communications entrantes que sortantes, mais ce ratio varie beaucoup selon les pays : si les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite envoient 10 fois plus qu'il ne reçoivent d'information, l'Egypte envoie plus qu'elle ne reçoit vers l'Italie, le Liban et le Canada. Durant les 5 dernières années, le trafic international Egyptien s'est vu augmenter d'environ 10% par an. La téléphonie mobile Deux opérateurs se partagent le marché depuis 1998 : MobiNil6 et Misrfone7 ou ClickGSM pour le nom commercial . Dans le domaine de la téléphonie mobile, le marché comptait, en juillet 2001, près de 3 millions d’abonnés, soit un taux de pénétration de 4.5%, se répartissant de la manière suivante : 1 600 000 pour MobiNil (53,3% de PDM) et 1 400 000 pour Click GSM (46,7% de PDM) alors que fin 1999 on comptait 545.680 abonnés pour MobiNil contre 335.830 pour ClickGSM. On estime actuellement le marche potentiel dans le domaine de la téléphonie mobile à environ 14 millions d’usagers. 6 Mobinil : actionnaires principaux Orascom environ 25%, France Telecom environ 75%. 7 Misrfone : actionnaires principaux Vodaphone AirTouch 60%, Alkan 10%, EFG-Hermès 10%, Mobil Systems International 8%, Cegetel 7%, Banque du Caire 5%. 7 FLAG : Fiber Optic Link around the Globe. L’évolution du marché sera marquée par l’arrivée d’un troisième opérateur des la fin de la période d’exclusivité en novembre 2002. Le mois de mai 2000 a vu l'arrivée des premiers portables Wireless Application Protocol (WAP). Le portail financier de MobiNil est créé en partenariat avec la National Société Générale Bank, et le portail d’information de Click GSM en partenariat avec CNN. Dans le cadre du processus de privatisation de l'opérateur historique, le gouvernement s’est engagé à attribuer cette troisième licence à Telecom Egypt. Les opérateurs doivent faire face nombre d'abonnés (en millions) perpectives de marché, source efg-hermes 0 1 2 3 4 5 6 7 8 1999 2000 2001 2002 2003 2004 3ème opérateur Click Mobinil à une nette prédominance des offres prépayées qui représentent 80% des ventes, ce qui nuit fortement à leur "average revenue per subscriber per month" (ARPU) : MobiNil a eu ainsi un ARPU de $97 en 1999 mais celui-ci devrait chuter de près de 29% en 2000 pour atteindre $69, et de 34% d'ici 2004.
  • 14. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 7 Le réseau De part sa situation géographique, l’Egypte est un important nœud de télécommunication avec de nombreuses connexions à des câbles sous-marins. Elle dispose dès à présent des infrastructures suffisantes pour devenir un véritable hub régional. Elle s’est connectée dès 1986 au câble transcontinental SEA-ME-WE 1 reliant l’Europe à l’Asie ; en 1994 elle s’est abonnée au nouveau câble en fibre optique SEA-ME-WE 2 ; en 1997 au câble FLAG7 et, en 1999, au câble SEA-ME-WE 3. Parallèlement à ces connexions à des câbles internationaux, l’Egypte a su développer ses propres connexions : Telecom Egypt dispose ainsi d’une connexion en fibre optique avec le Liban et la Syrie appelée ALETAR-BRYTAR, susceptible d’évoluer en un véritable réseau fibre optique pan-arabe reliant les pays du Maghreb et d’Afrique du Nord aux pays du Moyen-Orient ainsi qu’un câble à destination de la Grèce et de l’Italie. Telecom Egypt dispose également d’une autre connexion en fibre optique vers la Libye de 180 canaux et améliore sa connexion hertzienne avec la Jordanie avec 960 canaux en développant une capacité SDH STM 1. Telecom Egypt envisage également la construction d’un réseau entre Abou Simbel et Wadi Halfa au Soudan. Les satellites jouent un rôle important dans les télécoms Egyptiens car ils permettent d’assurer une diversité d’accès par rapport aux câbles sous-marins. Nile Sat 101 a été lancé en avril 1998 et est opérationnel depuis mai 1998 alors que Nile Sat 102 a été lancé en août 2000 . Les « Nile Satellite Earth Station » sont maintenant opérationnelles près de Maadi et offrent des services radio et TV mais aussi des services dans le domaine de la transmission de données et des télécommunications. Désormais l’Egypte compte 10 stations terrestres de réception : 2 pour Intelsat, 1 pour Arabsat, 1 pour Inmarsat, 4 pour la réception de 11 chaînes de télévision via Intelsat, Arabsat, Asiasat. En 1996, Telecom Egypt a commencé à développer ses services VSAT à destination des zones rurales. Des entreprises privées utilisent à présent la technologie développée par Hughes et NEC et proposent des services VSAT qui comptaient début 2000 99 abonnés tels que l’Aviation Civile, les compagnies pétrolières . En développant une politique tarifaire et marketing adéquate, l’Egypte dispose donc de tous les atouts nécessaire pour devenir le véritable centre du trafic régional, permettant de rerouter le trafic à destination des autres opérateurs africains. 1.3. Politique gouvernementale Une nouvelle donne politique Le nouveau gouvernement nommé en novembre 1999 a très vite marqué son intérêt pour les secteurs technologiques : l’ancien Ministère des Transports et de la Communication a été scindé, donnant naissance, à la faveur du remaniement gouvernemental, au Ministère de la Communication et des Technologies de l’Information. Le ministre Ahmed Nazif et ses conseillers Tarek Kamel et Ali El-Hefnaoui8 sont tous trois issus d’entreprises IT, choix démontrant bien la volonté de dynamiser 8 respectivement en charge des télécommunications et de l’informatique.
  • 15. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 8 le secteur: le nouveau ministère travaille de manière à développer rapidement le secteur des technologies de l’information et doter l’Egypte d’une industrie puissante dans le domaine informatique. Selon les propres mots du très actif M. Nazif, « Les réussites dans le développement et le software sont aujourd'hui associées à l'Inde et à l'Israël. Je veux que l'Egypte devienne une vraie alternative. Nous voulons créer des partenariats avec les multinationales européennes et américaines. Notre objectif principal est de faire de l'Egypte la plaque tournante de la régions en matière de développement ». C'est pourquoi il a récemment effectué des voyages notamment en France et en Irlande pour bâtir une politique de partenariats. Le président Moubarak quant à lui considère le développement du secteur comme l’une des priorités nationales, afin d’offrir aux futurs investisseurs dans le secteur IT des conditions optimales de développement grâce à des d’infrastructures de télécommunications performantes : ainsi sa visite aux Etats-Unis durant le mois de mars 20009 puis dans les pays européens ont été entre autres consacrées à la signature d'accords de partenariats dans le domaine . Le gouvernement espère continuer à susciter de nombreux investissements dans ce secteur. C’est dans ce nouveau contexte qu'il travaille à un nouveau plan de développement « The national Telecommunication and IT Plan », dont les principaux objectifs sont de développer des infrastructures de télécommunications, d’assurer le développement des ressources humaines, et de favoriser l’éclosion d’une industrie IT grâce par exemple à de véritables incubateurs de start-up10 . National Telecommunication & IT Plan Les objectifs en matière de télécommunications sont exprimés dans «The National Telecommunication & IT Plan». Ces changements se font en étroite concertation avec tous les acteurs du secteur : des groupes de travail11 ouverts au public ont été mis en place au ministère et se réunissent chaque semaine pour débattre et échanger des idées sur les différents choix stratégiques possibles concernant l’avenir de Telecom Egypt, la construction du réseau, la mise en place de nouvelles réglementations. Ces groupes rencontrent un écho très favorable chez les industriels qui voient leurs remarques prises en considération. Sa mission principale est de «développer l’usage des moyens de télécommunications et des technologies de l’information afin de servir les objectifs de développement de l’Egypte». Ainsi deux objectifs principaux sont affichés: le développement d’une société de l’information en Egypte et la création d’une nouvelle industrie capable de contribuer à la création d’emplois et hausse des exportations12 . 9 Accords avec de grands groupes américains: Lucent, Microsoft, IBM , Cisco. 10 concept de SmartVillage, dont le concept est proche de celui de la Silicon Valley. 11 "Legal group" le lundi, "Technical group" le mardi et "Business group" le mercredi. 12 voir ci-contre prévision des exportations (software). Source : MCIT. Il se décompose en quatre grandes parties: le dével- oppement des infrastru- ctures, le développement des ressources humaines, le développement du secteur IT, et enfin la construction d'un système d'information et de bases de données publiques. La lecture de ce plan permet de mieux comprendre la nouvelle dynamique insu-fflée par le nouveau ministre et de prendre conscience de certains
  • 16. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 9 E x p o r t a t i o n s   p r év i s o n n e l l e s d e   l o g i c i e l s   E g y p t i e n s 0 5 0 0 10 0 0 15 0 0 2 0 0 0 2 5 0 0 3 0 0 0 19 9 9 2 0 0 1 2 0 0 3 2 0 0 5 2 0 0 7 2 0 0 9 (mi l l i ons  de  $ ) enjeux, tout particulièrement en matière de ressources humaines. Conscients que l’Egypte détient une position stratégique au moyen orient et pourrait devenir le centre de ces échanges, les objectifs affichés sont ambitieux afin d'accélérer l'entrée de l’Egypte dans la nouvelle société de l’information. Le gouvernement cherche donc à attirer les investisseurs étrangers ainsi qu’à favoriser des investissements de la part des acteurs déjà présents dans le domaine informatique-télécommunication, et l’attribution de contrats futurs prenant en compte l’adhésion à cette nouvelle politique de développement. Les grands objectifs Si les objectifs de l’Egypte paraissent ambitieux, le ministère ne s’en tient pas là pour autant et joint les actes à la parole en se donnant les moyens de sa réussite au travers de la mise en place de projets à grande échelle, souvent en rapport avec le domaine publique et l’éducation, de manière en quelque sorte à montrer l’exemple. Il mène une politique de long terme, visant plus un développement durable de l’économie IT que la brève explosion économique maintenant symbolisé par l’exemple des dotcom. Ainsi le gouvernement dote chacun des ministère et autorités de services internet, et travaille ainsi à la construction d’un e-Gouvernement structuré et complet, avec pour objectif à terme de rendre plus accessible des services tels que le règlement des factures, le contrôle du budget et des inventaires, le paiement des taxes par exemple. Bien sûr, ces opérations, inévitablement, imposent au préalable d’avoir informatisé la société et c’est pourquoi le gouvernement construit progressivement ses bases de données nationales : informations d’état civil, registres du commerce, propriétaires terriens, législation,... Le MCIT accompagne ces révolutions dans la société Egyptienne par une politique visant à générer du commerce électronique, tant dans le domaine financier que dans le tourisme, la vente en ligne, etc... et ce en favorisant les investissements dans le domaine des télécommunication pour apporter les infrastructures adéquates, et dans celui des IT. Il pratique donc une politique dynamique et particulièrement réactive dans l’élaboration des lois (relatives au paiement en ligne par exemple), l’exonération d’impôts et de taxes (zone franche de Nasr City, SmartVillages), et même prends des parts dans le capital de projets ne relevant pas du secteur publique13 . Parallèlement, demeure prioritaire l’éducation des populations dans l’utilisation quotidienne de l’informatique mais aussi, à un niveau plus élevé, la formation 13 à hauteur de 300 millions de $ en 2000, à travers les fonds d’investissement IT Invesments, EFG Hermes et Menanet.
  • 17. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 10 de nombreux étudiant dans ce domaine relativement neuf. En effet, l’ouverture au marché de masse de l’internet et de l’informatique internationale plus généralement se heurte en Egypte à des problèmes financiers des particuliers (l’achat d’un simple PC est réservé à moins de 2% de la population), mais aussi à des problèmes culturels (peu de connaissance de l’anglais, encore moins des technologies informatiques). Toutefois, l’intérêt manifeste que porte la nouvelle génération de jeunes égyptiens aux nouvelles technologies présage des changements radicaux, et le gouvernement lance des grands projets d’accessibilité à tous de l’internet : les TACCs14 , les Kafelet el-Internet15 , les Technologies Clubs16 . Dans la profession, pour pallier à un cruel manque d’informaticiens qualifiés, des partenariats financiers dans le domaine de la formation se sont donc créés entre le gouvernement et de grands groupes : IBM, Cisco, Microsoft, Qualcomm, Compaq et Oracle. Ainsi ont-ils planifié de former chaque année 5000 étudiants dans le domaine IT chaque année dès 2001, alors que ce nombre représentait le total de la main d’œuvre égyptienne dans le domaine. Partenariats Franco-Egyptiens Les liens historiques et culturels qui lient la France et l’Egypte, pays dont la classe sociale la plus éduquée est francophone, sont autant d’avantages pour les entreprises françaises en Egypte. Mais leur préférence affective est loin de toujours tenir lieu de réalité puisque beaucoup d’entre eux ont conscience de l’inertie (souvent réputée) de nos entreprises. De plus, si les entreprises égyptiennes se déclarent intéressées par des partenariats avec la France, elle ne souhaitent pas proposer des services en termes d’intégration, c’est à dire de n’être utilisées sur le marché local qu’en sous-traitance. Elle préfèrent plutôt des schémas d’outsourcing ou des partenariats à long terme sur des marchés extérieurs où l’emploi d’ingénieurs égyptiens représenterait une économie de coût substantielle. Pour autant, les liens diplomatiques entre les deux pays sont fort et les efforts de M. Nazif pour établir des relations économiques dans le domaine des IT en rendant visite aux Etats-Unis et à l’Europe portent leur fruits. Pour preuve la rencontre à Paris entre M. Nazif et M.Pierret, Secrétaire d’Etat à l’Industrie, ayant pour but un tour d’horizon des projets et réalisations des deux pays dans le secteur de la poste, des télécommunications et des technologies de l’information. Les deux ministres ont alors à cette occasion identifiés un certain nombre de sujets prioritaires dont ils sont convenus qu’ils devraient faire l’objet d’une coopération approfondie entre les deux pays : · Coopération entre les deux Autorités de Régulation: la TRA17 , dotée d’un nouveau directeur et de 60 nouveaux recrutés, devrait bénéficier d’une assistance technique de l’ART française, dont les axes restent à préciser. · Liens entre universités françaises et égyptiennes: Les relations engagées pour le développement du secteur des NTIC, qui ont notamment bénéficié du soutien d’Alcatel, doivent se poursuivre et se renforcer. M. El-Hefnaoui, présent à l’entretien, qui a été le maître d’œuvre principal de cette démarche, est l’interlocuteur désigné pour la suite de cette coopération. · Secteur postal: dans le cadre de l’évolution de la Poste égyptienne vers un statut d’entreprise, l’expérience de la poste française pourrait constituer un atout important, sur les questions d’organisation générale mais également dans le secteur des services financiers. · e-Commerce, e-Gouvernement: sur différents points de ces secteurs qui constituent une priorité pour le MCIT, les deux ministres sont convenus de 14 TACCs : Technology Access Community Centers. 15 Kafelet el-Internet : cybercafés itinérants rencontrant un fort succès. 16 Technologies Clubs : cybercafés financés par l’état. 17 TRA : Telecommunication Regulation Authority.
  • 18. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 11 développer des liens de coopération, notamment par le biais d’échanges d’informations réguliers et de visites d’experts. · Partenariat Euro-Mediterrannéen : les deux ministres ont insisté sur le rôle majeur que devaient jouer leurs pays respectifs dans le contexte des relations entre les pays de l’UE et du pourtour méditerranéen, tout particulièrement dans le domaine de la société de l’information, et sont convenus d’accroître la collaboration entre responsables égyptiens et français en charge des différents programmes18 relatifs à ce sujet. Compte tenu de la multiplicité et de la richesse des différents points identifiés par les deux ministres comme porteurs d’une coopération accrue entre les deux pays, un séminaire conjoint franco-égyptien pourrait être organisé avant la fin de l’année, à Paris ou au Caire. 18 EUMEDIS notamment.
  • 19. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 12 1.4. Environnement juridique 1.4.1. La législation Le système judiciaire égyptien, peu moderne, bureaucrate et lent, a grand besoin de réforme. Les quelques 15000 juges du pays traitent en moyenne chacun 4000 dossiers par mois (chacun d’environ 50 pages) et se chargent d’environ 1300 projets de loi par mois: ils ne peuvent faire face à un telle demande et le système est engorgé. De plus, le domaine de la législation électronique, relativement nouveau, nécessite constamment des adaptations et de nouvelles lois, notamment pour ce qui concerne par exemple la signature électronique ou le paiement en ligne, où le texte de référence est la loi 354 de 1954 amendée en 1993 et 1994. Pour l’instant, les entreprises en Egypte font face à un vide total en matière juridique dans le domaine. Le MCIT, très réactif, a cependant créé un comité légal pour l’électronique, organisant une coopération entre l’IDSC et le ministère de la justice en mars 2000. Le comité a donc proposé un projet de loi qui actuellement est en cours d’adoption par l’assemblée : celui-ci n’ayant pas été voté avant la session de juin, on suppose qu’il devrait être adopté après l’été, lors de la session de fin d’année. Investissements Pour attirer les investisseurs à pénétrer le marché égyptien, de nouvelles lois ont été adoptées depuis 1997, favorisant l’émergence d’investissements dans les entreprises IT et Télécoms. L’Egypte a réalisé que la valeur des « Return-On-Invesments19 » et qu’une croissance importante était la ligne de conduite pour attirer les investisseurs. Pour maximiser les opportunités d’investissements et retourner « in the startup years », la loi ci-dessous a été adoptée en 1997 : Loi sur les investissements IT & Telecoms (1997) All IT and telecommunication investments fall under Investments Law 8 of 1997, which includes : · Unrestricted ownership of investment capital by local and foreign investors; · Right to freely transfer funds in and out of the country, including unlimited profit repatriation and invested capital re-exportation; · 5-10 years tax exemption on distrubuted profits, plus, under certain conditions, 2 additionnal years; · Right to acquire and own land and real estate; · Right to operate on behalf of third parties; · No price control or profit cellings; · Guarantees for projects assets and funds; · Entitlement to export and import independantly; and · Approved projects cannot be nationalized, expropriated, or confiscated. Source : MCIT. 19 ROI : mesure de la valeur d’ un investissement de part le profit de l’entreprise.
  • 20. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 13 Ces textes, destinés à attirer les capitaux étrangers et rassurer les investisseurs, s’ajoutent aux garanties d’un régime politique stable, d’une inflation contrôlée (4% en 2000) et d’une croissance de 5% par an. Cette politique liée à l’intérêt que génère le marché égyptien portent leurs fruits puisque en 2000 plus de 1 milliard de $ ont été investis dans le domaine IT et infrastructure des télécommunications. Les investissements privés ont doublés par rapport à 1999. Régulation des télécoms Dans ce domaine, le cadre législatif est plus rigoureux et avancé, mais chaque évolution du marché (monopole par exemple) peut amener la TRA20 à légiférer. Ainsi, devant la croissance énorme du nombre d’utilisateur de mobiles (110% d’augmentation en 2000), Telecom Egypt s’est vu attribuer une licence GSM et sera donc le troisième opérateur mobile dès décembre 2002. L’explosion des besoins dans l’internet a poussé la TRA à allouer aux compagnies privées le droit d’exploitation de 300 à 350 Mb/s21 . Les évolutions majeures à venir dans les prochains mois concernent le domaine de l’attribution du spectre hertzien. Jusqu’à aujourd’hui, l’utilisation des fréquences hertziennes reste floue, car même si elle est réglementée pour les compagnies privées de télécommunication (GSM, satellites,...), beaucoup d’institutions, notamment d’état, utilisent les ondes comme bon leur semble, sans en être redevable à personne. Ainsi donc l’autorité militaire, le ministère de l’intérieur, la télévision ne paient pas de redevance à la TRA, et, bien sûr, ont donnés beaucoup de mal à la TRA pour faire passer leurs nouvelles lois au parlement. Les nouvelles lois, en attente d’être débattues à l’assemblée, mettent fin à cette liberté et , hormis celles protégées par le secret militaire, toutes les organisations, fussent-elles d’état, devront acquitter à la TRA la location de l’espace hertzien. Les fourchettes de facturation des services d’accès à l’internet sont également sous le contrôle de la TRA. Plusieurs offres existent, des lignes dédiée ou des connections dial-up22 , tous pré-payés ou sous forme d’abonnements (post- payés). Depuis juin 2001, le prix d’un abonnement à vie internet est à 90 LE et les connections dial-up oscillent autour de 10 piastres23 les 6 minutes. Mais l’arrivée de l’accès à l’internet gratuit (seules les communications locales resteront à la charge de l’utilisateur) est prévue pour décembre 2001. En ce qui concerne les lignes à haut débit, il est très difficile d’avoir des informations des ISP et seuls les chiffres de Telecom Egypt, ci-contre, peuvent nous donner un ordre d’idée. 20 TRA : Telecommunication Regulation Authority 21 contre 15 Mb/s il ya quelques mois. 22 dial-up : système de paiement avec lequel l’opérateur téléphonique et le fournisseur d’accès à internet se rémunèrent tous deux sur la base d’une communication téléphonique plus chère mais où il n’y pas d’abonnement internet. 23 1/10ème de livre. vitesse de la ligne prix (LE) 64 kb/s 833 lignes dédiées 128 kb/s 1333 numériques 265 kb/s 2083 384 kb/s 2917 512 kb/s 3500 ISDN 83
  • 21. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 14 Noms de domaines C’est le Conseil Suprême des Universités, à travers le EUN24 , qui administre officiellement les noms de domaines internet égyptiens, les « .eg ». Il existe ensuite des nom de domaine de second niveau (.com.eg ; .eun.eg ; .net.eg ; .sci.eg ; .gov.eg ; .org.eg ; edu.eg). La responsabilité pour l’enregistrement de ces noms de domaine est cependant partagée entre l’EUN (eun,edu,sci) et l’IDSC (gov,com,org). Le suffixe « .com.eg » est réservé au secteur privé égyptien, mais soumis à des conditions particulières : le serveur hébergeur dont être physiquement situé en Égypte, et, sur le même modèle qu’en France, le nom de domaine dont être en rapport avec le nom de l’entité représentée, de manière à protéger le copyright. De plus, le nom doit commencer avec une lettre ou un chiffre et ne peut dépasser 22 caractères. Ni l’IDSC ni l’EUN ne font payer leurs services d’enregistrement mais délèguent aux ISPs la facturation de celui-ci. Les prix varient de environ 400 LE (Egypt OnLine) à 150 LE (Commnet) l’année. Telecom Egypt est désormais et depuis peu un enregistreur officiel de « .eg » et « .com ». Malgré l’absence de statistiques nationales sur les domaines « .eg », l’Internet Software Consortium en a comptabilisé 5422 en juillet 2000. C’est un chiffre faible comparé aux autres pays arabes, toutes proportions gardées. Ceci est probablement du au fait que beaucoup d’entreprises égyptiennes préfèrent utiliser le « .com ». CyberLois Egyptiennes Dès la fin de l’année, deux projets de loi25 concernant la signature électronique devraient être étudiés pour enfin combler le vide juridique en la matière, donnant enfin le départ à l’essor de nombreux services de transactions et d’échanges répandus dans le monde. Le contenu de ces textes devrait être proche de la législation en vigueur en Europe ou aux Etats-Unis, en matière de sécurité et de défense du consommateur. En voilà les principaux axes : · En Egypte comme en France, le code civil pose le principe de la supériorité de la preuve écrite préconstituée et signées. En Egypte, la preuve écrite est obligatoire si la valeur de l’opération est supérieure à 500 LE, de même en France si l’opération est supérieure à 5000 FF. On pourrait voir apparaître, sur le modèle Tunisien, un ensemble de loi qui permettra enfin l’authentification de documents électroniques par des organismes certifiés26 . · En France, la télécopie a été admise comme preuve écrite, ce qui n’est pas le cas en Egypte. · Les transactions bancaires par carte Visa : si les banques sont prêtes (au moins techniquement) à donner à leurs clients le droit d’acheter en ligne via leur numéro de carte, jusqu’ici la loi faisait défaut vis à vis du commerçant voulant proposer ses services. · Sécurité : série de texte sur la sécurisation de tous les échanges via internet, utilisant les protocoles internationaux dans le domaine (https27 ,...) 24 EUN : Egytpian University Network 25 Le premier préparé par le centre régional d’arbitrage du Caire s’inspire des règles de l’UNCITRAL; le deuxième est mit au point par le MCIT. 26 En Tunisie, c’est l’Agence Nationale de Certification Electronique, entreprise nationale mais à caractère non administratif. 27 HTTPS : abbreviation pour HTTPSecured.
  • 22. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 15 Cet ensemble de lois complet, bâti sur le modèle et les expériences passées des pays les plus industrialisés et parfois en collaboration directe avec ces derniers devrait permettre à l’Egypte d’entrer de plein pied dans l’économie IT et d’acquérir une dimension internationale que ses lois ne lui permettaient pas. 1.4.2. L’appui gouvernemental La politique du MCIT en matière de technologies de l’information et des communications est une politique à long terme, privilégiant l’éducation de la population, les investissements d’informatisation à la pratique de la détaxe et de l’aide financière directe aux entreprises. Cependant, c’est aussi grâce à ces aides directes que le coût d’un ingénieur égyptien reste extrêmement compétitif tout en évoluant dans un environnement de compétences international. Zones franches Pour favoriser l’implantation d’entreprise (égyptiennes comme étrangères) en Egypte et particulièrement au Caire, l’Etat, par l’intermédiaire du MCIT, a créé des zones franches appelées « Technology Free Zones », réservées au entreprises IT, dont la plus connue est située à Nasr-City, ville nouvelle dynamique et génératrice de nombreux projets, tant dans le domaine IT que de manière plus générale. Le principe est de favoriser le plus possible les investissements à l’étranger, à travers une série d’aide gouvernementales. En premier lieu, le ministère fourni aux entreprises décidées à s’y installer le terrain pour la somme symbolique de $1 le mètre carré, aide à la mise en place des infrastructures et assiste les multinationales dans leur démarches administratives. En second lieu, l’entreprise bénéficie du statut de zone franche, c’est à dire d’une exonération d’impôts et de taxes douanières sur une période de 5 à 10 ans reconductible sous conditions, et reçoit des bénéfices supplémentaires sur l’import et l’export. Les seules charges dues à l’état sont de 1% sur la valeur ajoutée des produits finis et de 1% du bénéfice total pour les services rendus par le gouvernement sur le projet. Des entreprises à dimension internationales telles que Sakhr28 s’y sont déjà installées. Taxes Compte tenu du revenu annuel moyen des particuliers en Egypte, et des faibles moyens de nombreuses entreprises, le prix du matériel et du logiciel informatique est une priorité pour le bon développement du domaine des technologies de l’information. Ainsi depuis la création en 1999 du nouveau ministère, les taxes douanières concernant le biens informatiques ont chutés de 40% pour atteindre le niveau des 5% pour le hardware, et de 5 à 10% pour le software, à ajouter à la taxe sur la vente de 10%. Cependant, depuis juillet 2001 est effective la nouvelle taxe sur la valeur ajoutée de 17%, sur le modèle français de la TVA. Cette taxe, mal acceptée par la majorité de la population trouve une certaine difficulté pour l’instant à être réellement appliquée et est déjà promise à de nombreux remaniements : taux de taxations différents selon les secteurs par exemple. 28 Sakhr : companie Saoudienne de production de software. C’est le plus gros employeur de développeur en Egypte.
  • 23. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 16 La disponibilité aux Industriels Dans le domaine des IT, une bonne réactivité de l’état au niveau législatif est indispensable à l’expansion de l’activité des entreprises locales : ces dernières ne doivent pas être bridées par une loi inexistante ou obsolète. C’est dans cette optique que le MCIT, dirigé par des personnalités issues du domaine privé, restent à l’écoute des besoins de leurs entreprises. Ainsi le « legal group », le groupe de travail du lundi au ministère des technologies de l’information voit se confronter les points de vues des industriels, des intellectuels, des administrateurs,... en fin de compte de tous les professionnels concernés. Dans un domaine plus informatif, le projet mené par M. Sennara, de l’entreprise égyptienne BIT29 , conjointement avec le parlement égyptien se projette dans le cadre de « Using IT for Democracy ». C’est un projet d’informatisation complet du parlement, centré autour de l’internet : un site web englobant informations en temps réel, documentation, archives et forum, un cybercafé à l’intérieur même du parlement30 , et un système d’adresses électroniques publiques des MP31 pour que tous citoyen soit en mesure de joindre ses législateurs. 1.4.3. La propriété intellectuelle Un des obstacle au développement de l’industrie logicielle en Egypte est constitué par le manque de respect pour les droits de propriété intellectuelle. La BSA32 , qui représente les plus importantes compagnies de software internationales, affirmait en 1999 qu’environ 90% des logiciels utilisés en Egypte sont piratés. En ce qui concerne le matériel, en 1999, 70% des processeurs et 90% des puces RAM auraient été fournis par la contrebande. L’ Egypte amorce cependant un virage dans ce domaine puisque, dans la continuation de la stratégie de développement des IT, ces chiffres ne sont pas acceptables et que l’état, gros utilisateur de matériel informatique (universités, hôpitaux,...) en était il y a quelques années la principale cause. Depuis, moins de fraude dans les organismes étatiques et une prise de conscience collective a permis une baisse du piratage aux alentours de 75%. Il n'y a que peu d'alternatives au piratage car la grande majorité de la population ne peut se permettre le luxe d'acheter des logiciels vendus au moins au prix pratiqués au Etats-Unis, le revenu des familles égyptiennes étant évidemment incomparable. On estime ainsi que le principal acheteur est le gouvernement, alors que la demande émanant des PME et ménages est évaluée à 6%, en raison du piratage couramment répandu sur ce segment. La baisse significative du piratage passe donc par un effort des producteurs de software, qui reste impossible sans une augmentation des volumes de ventes, et également par une réelle politique de sanctions de la part de la police compétente. En effet, proclame le ministre M.Nazif dont le ministère est à l’origine d’amendements récemment approuvés33 sur la propriété intellectuelle, « nous prenons très au sérieux le combat contre le piratage », et il affirme que « une application plus stricte loi en place est nécessaire » ; les peines encourues pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement, la confiscation du matériel et de 10000 LE à 50000 LE en cas de récidive. 29 BIT : Business Information Technology. 30 La légende veut que lors d’une session parlementaire, un député mécontent du discours ministériel, s’absenta quelques minutes au cybercafé pour imprimer des informations et arguments contradictoires, avec un certain succès. 31 MP : Member of Parliament (député). 32 Business Software Alliance. 33 en juin 2001 à l’assemblée.
  • 24. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 17 1.5. Environnement économique Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, qui comptent 250 millions d’habitants, ont commencé à émerger dans les années 90, après une longue période de stagnation économique. Dans un contexte géopolitique de détente, des politiques de libéralisation ont été mises en oeuvre, avec l’appui des organisations multilatérales. La récente hausse des prix du pétrole devrait générer un fort volume d’investissements dans les pays les plus prometteurs de la régions, dont l’Egypte, qui se sont dotés de places financières actives. Sans sous-estimer l’importance et le pouvoir d’attraction des Etats-Unis, il faut souligner que l’Union Européenne est le principal partenaire économique et financier de la plupart des pays méditerranéens (45% pour l’Egypte). Internet et le développement des nouvelles technologies de communication vont agir comme des outils multiplicateurs des mutations politiques et économique dans lesquelles s’implique une communauté d’affaire de plus en plus large. Une position stratégique Géographiquement et historiquement, l’Egypte détient une position stratégique dans le monde Arabe. Elle est le lieu de transit obligatoire des échanges et des flux entre les pays du golfe et l’Afrique, mais aussi dans les échanges avec l’Europe. De plus, culturellement, l’Egypte est un fournisseur de contenu (films, musique,...) qui rayonne dans tous les pays du monde Arabe. Ainsi elle devient et renforce sa position de hub régional, notamment dans le domaine des technologies de l’information, et joue un rôle dans le développement des autres pays voisins. Elle participe activement dans le développement économique de la région : en juin 2001, les ministres de l’économie de l’Egypte et de 8 autres pays Arabes ont signés un accord à Bagdad visant à augmenter les échanges commerciaux de 8.6% à 20% dans les 5 prochaines années, et de faciliter au niveau administratif les déplacements des hommes d’affaires de la zone. Dans le même temps, l’Egypte s’est mis d’accord avec la Syrie, l’Iraq et la Libye pour mettre en place entre ces 4 pays une zone franche d’échanges commerciaux, toujours dans le but de construire une communauté Arabe plus forte. Dans cet optique, un fond de compensation sera créé pour pallier aux déficiences des états arabes les moins développés, ainsi qu’une étude de marché pour l’établissement d’une Académie Arabe pour le commerce électronique. Une économie saine La performance de la macro-économie égyptienne reste très impressionnante. Le gouvernement a oeuvré pour une politique de stabilisation économique depuis 1991 qui a porté ses fruits et induit une croissance positive d’environ 4 à 5% ces dernières années, une inflation contrôlée (4% actuellement), une balance de paiements équilibrée, un stock de devises étrangères en pleine expansion et une monnaie stable. L’Egypte poursuit son ambitieux programme structurel de réformes économiques, le pays produisant de réels efforts pour ouvrir son économie. Un des objectifs phares est le processus de privatisation des entreprises d’état, mais aussi une série de mesures telles que la réduction du temps de service militaire, la segmentation des activités du secteur privé, l’augmentation des
  • 25. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 18 investissements et la baisse des taux d’intérêts. Cette restructuration a permit à l’Egypte de faire face à la crise économique des marchés émergents ces 2 dernières années. Le but de l’Egypte est de rejoindre l’économie mondiale grâce à la privatisation, la libéralisation et une restructuration économique, et c’est pourquoi le président Hosni Mubarak a placé à la tête de l’effort de privatisation l’ancien premier ministre Atef Obeid. Le marché des nouvelles technologies L’Egypte s’est imposé comme le plus important marché du monde arabe et, selon Microsoft, le marché égyptien de l’informatique, en terme de croissance, est seulement comparable à celui de la Chine34 . 34 en partant bien sûr d’un point plus bas. En effet, avec une croissance de 30% par an depuis 1999, le secteur des nouvelles technologies est en pleine expansion et se veut porteur pour l’économie du pays tout entier. Sa croissance est exponentielle et, dans les 12 derniers mois, plus de $1 milliard ont été investis dans les TIC. Le potentiel de l’Egypte dans ce domaine est exemplaire, tant l’équipement des particuliers comme des entreprises est désuet. Ainsi le nombre de lignes de téléphones mobiles a-t-il connu une augmentation de plus de 100% et celui des abonnés à l’internet 70% en l’an 2000. Si en 1999, comme le montre la figure ci-contre, l’essentiel des dépenses étaient ciblées sur le matériel, ce marché en évolution constante et maintenant mieux équipé se rapproche des modèles européens Le marché informatique égyptien en 2000 source: EICC 60% 23% 12% 5% Hardware Services Logiciels Réseaux avec une tendance prédominante pour la demande de services et de logiciels. Augmentation du PNB (en %) 0 1 2 3 4 5 6 7 1992 1994 1996 1998 Inflation annuelle moyenne (en %) 0 5 10 15 20 25 1992 1994 1996 1998 2000
  • 26. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 19 1.6. Les financements Le secteur financier égyptien, dont la valeur estimée est d’environ $60 milliards, a connu une forte augmentation durant ces 20 dernières années. Il a bénéficié d’un appui important du ministère de l’économie avec la restructuration de l’économie égyptienne, qui a conduit à une croissance du secteur d’environ 25% par an ces 3 dernières années. Cependant, l’accessibilité, en terme de capitaux, des financements nationaux en livres égyptienne comme en devises étrangères reste trop inhibé par l’importance que requièrent les bonnes relations avec l’organisme de crédit et par des taux d’intérêts prohibitifs35 . Par ailleurs, la chute vertigineuse de la e-Economie a atteint les entreprises Egyptiennes avec les mêmes ravages que l’on connaît un Europe et aux Etats-Unis et il est presque impossible d’obtenir des fonds directement de banques qui jugent l’investissement trop risqué. Heureusement, il existe d’autres sources de financement par des organismes étrangers et les banques continuent d’avoir confiance dans les grands groupes d’investissement égyptiens solides, qui injectent le capital dans l’économie IT. Le total cumulé des fonds d’investissements représente 400 à 500 millions de LE. Pour plus de renseignements sur les financements en Egypte, notamment au niveau juridique, pratiques bancaires, organismes financiers, voir l’étude « Domestic and International Financing » disponible sur le site internet www.tradeport.org. 1.6.1. Les acteurs locaux L’état L’état joue un rôle très important dans le développement des technologies de l’information sans pour autant investir massivement dans le secteur, son budget annuel étant, toutes proportions gardées, assez limité. Plutôt que d’alimenter artificiellement un marché, sa politique de long terme a plutôt pour but de l’établir de manière durable : entreprises IT comme investisseurs bénéficient d’avantages, mais l’état prend peu de parts dans les entreprises privées. Toutefois, il possède un fond d’investissement36 de 50 millions de LE, ainsi qu’un fond géré par Telecom Egypt ; 20000m² d’immeuble de TE ont également servit d’investissement pour les incubateurs. Il participe activement au monde IT en finançant par exemple pour 150 millions de LE un « centre d’évaluation et d’approbation de l’ingénierie logicielle », organisme chargé de tester les performances des produits de l’Afrique et du Moyen-Orient. Le MCIT participe également aux financements des grands travaux comme la construction des autoroutes de l’information à travers Telecom Egypt par exemple puisque par ce biais $620 millions ont été investis dans les infrastructures en 2000 et plus de 21 milliards de LE devraient suivre dans les 5 prochaines années. Il s’est aussi porté actionnaire de SmartVillage Project37 à hauteur de 20%, apportant ainsi un capital de ½ milliard de LE sous forme d’infrastructures et principalement de terrains constructibles. Une autre forme d’investissement pratiquée par le MCIT est d’investir dans les ressources humaines : pour aider au développement du secteur, qui ne représente que quelques 10000 personnes sur l’ensemble du marché de la main d’oeuvre en Egypte38 , l’état finance à hauteur de 50% les frais de 35 Stable : entre 10% et 10.5% par an depuis 1997. 2000 : 10.1%. 36 (Incubator fund) 37 SmartVillage Project : compagnie privée chargée de gérer le(s) SmartVillages. 38 25 millions de travailleurs en activité environ.
  • 27. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 20 nouveaux diplômes IT délivrés par de grands groupes39 comme Microsoft, IBM, Cisco,... Les investisseurs locaux La multiplicité des activités des grands groupes égyptiens a fait que peu de groupes sont spécialisés dans les IT, à l’instar de Bahgat Group par exemple, ou encore Orascom40 qui sont de grands acteurs dans les investissements IT. Ainsi, les investisseurs spécialisés dans les nouvelles technologies les plus connus sont IT Investments avec un fond de $100 millions, Raya Holding qui gère un fond propre avec efg-Hermès et bien sûr NTC41 , une Holding qui est entre autres le propriétaire d’Egynet. Par ailleurs, si aux Etats-Unis plus de 600 incubateurs de technologies fournissent des services techniques, financier et logistiques aux entrepreneurs IT, en Egypte les prémisses de ce concept commencent à voir le jour, avec l’appui prioritaire du MCIT. Encube, le premier incubateur égyptien, a orienté, depuis sa création en juin 2000, sa politique vers le e-Business et son portefeuille inclus entre autres le portail Misrcities.com42 et le site Youthlife.com43 . 1.6.2. Les acteurs extérieurs Les financements étrangers proviennent en grande partie de grandes multinationales, conscientes des avantages du marché égyptien, du fait de son expansion impressionnante, de son potentiel encore presque inexploité, de la main d’œuvre locale peu onéreuse. Ainsi la chambre de commerce américaine est-elle très développée en Egypte, pour des raisons liées intimement à la politique : un système d’aide internationale de la part des Etats-Unis avait été mis en place dans le passé en direction de l’Egypte, en contrepartie de la non hostilité du pays envers Israël. Toujours plus ou moins d’actualité et devenue une tradition, cette aide, reversée par l’USAID44 , donne sous la forme de programmes divers (dont entre autres le « Commodity Import Program ») une assistance à l’importation, à l’exportation, aux investissements,...etc. L’USAID gère un fond d’investissement et est présente dans beaucoup de domaines en Egypte : le domaine privé mais aussi les partenariats avec le gouvernement égyptien, notamment pour ce qui concerne les projets de formation d’ingénieurs IT lancé l’année dernière. Hormis les fond propres de l’USAID, des investisseurs puissants comme EFG- Hermes45 /CIIC qui gèrent à eux deux plus de $350 millions ou Menatel46 investissent tout particulièrement dans les IT, tout comme tant de multinationales américaines qui sont présentes sur le territoire : Lucent, Microsoft, Cisco, IBM, Oracle,... ou qui comptent s’y implanter : Intel qui songe à installer une usine, Hewlett Packard monte HP Egypt,... Un programme de coopération pour la formation de 5000 nouveaux ingénieurs IT par an a été signé entre l’état et Microsoft, Lucent, IBM et Cisco qui s’engagent à former puis diplômer les jeunes universitaires (déjà diplômés par l’université) en les intégrant dans leur locaux, pour un investissement total de 45 millions de LE, pris en charge pour la moitié par ces groupes. 39 Voir chapitre « la main d’oeuvre qualifiée ». 40 Orascom possède cependant une branche spécialisé IT, Orascom Technologies. 41 NTC : National Telecommunication Company 42 Misrcities.com : portail destiné aux nouvelles communautés égyptiennes des villes nouvelles du 6 Octobre, de Shorouk, de New Cairo,...etc 43 Youthlife.com : site éducationnel et ludique pour les universitaires et étudiants égyptiens. 44 USAID : U.S. Agency for International Development 45 EFG-Hermes : groupe issu de la fusion entre Hermes et Egyptian Financial Group, qui a récemment fusionné avec CIIC. 46 Menatel : groupe (44% France Telecom) et possédant un fond d’investissement propre.
  • 28. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 21 Le ralentissement général de l’économie IT, les mésaventures des dot-com ont atteint l’Egypte, bien sûr, mais le marché égyptien des nouvelles technologies, en croissance de 30%/an, semble promettre d’être rentable. Car en plus des avantages fiscaux proposées par le MCIT aux investisseurs, l’Egypte et particulièrement les organismes d’états restent en grande partie à informatiser. 1.7. Historique du secteur Le développement de l’internet Les premiers services Internet furent introduits en Egypte en octobre 1993 grâce à l’établissement d’un portail par l’Egyptian Universities Network (EUN). Depuis 1994 le domaine égyptien est divisé en trois sous-domaines : le domaine académique desservi via l'EUN et son portail du Supreme Council of Universities, le domaine scientifique qui profite au secteur de la recherche scientifique via Entsinet, le domaine gouvernemental qui est desservi conjointement par l'IDSC et le RITSEC. L’IDSC est à l’origine du réseau Internet en Egypte en coopération avec le RITSEC et l’ARENTO. L’accès à la toile fut alors assuré via le câble SEMEWE-2 ou via Intelsat. Lors de cette première étape, l’accès fut réglementé et limité principalement aux agences gouvernementales, ainsi qu’à quelques organisations non gouvernementales et quelques organismes professionnels selon la politique du "free Internet access". L’Egypte ne comptait alors qu’un seul fournisseur privé, Intouch, et environ 10.000 utilisateurs fin 1995. Cette première phase a permis l’établissement d’une base solide propice à un essor d’Internet. Le gouvernement a alors mené une politique qualifiée d’ "open Internet access" marquée par la libéralisation de ce secteur : 12 fournisseurs de services commencent alors à opérer afin de développer les services Internet à destination du secteur privé et des particuliers. L’IDSC et le RITSEC entreprennent alors, conjointement avec Telecom Egypt, le développement d’un Internet backbone. Ils installent des "Internets Points of Presence" (PoPs) dans les principales villes égyptiennes (les villes desservies passent de 4 [Le Caire, Alexandrie, Sharm El Sheikh, Hurghada] à 11 [Port Said, Tanta, Mansoura, Gharbia, Monofia, Fayoum, Menia et Assiout]), si bien que le nombre d’utilisateurs passe de 25.000 début 1997 à 100.000 à la mi-98 pour un total de 40 fournisseurs d'accès. Fin 1998, 70% du trafic Internet à destination de l’étranger passe par le réseau installé conjointement par l’IDSC et le RITSEC. L’Egypte est alors reliée directement par un lien 2,048Mbps à deux providers américains47 , mais, par la suite, un système de lien asymétrique a été développé : la connexion entrante se fait par satellite alors que la connexion sortante se fait par câbles. Le réseau est géré par Telecom Egypt qui a installé des switchs utilisant la technologie Frame Relay. Pour les connexions à partir des zones rurales qui souffrent de l’absence d’infrastructures de télécommunication, le RITSEC a mis en place des petits terminaux VSATs qui ont permis de connecter en 1998 47 MCI et Global One six centres ruraux d’information à des vitesses de 64 Kbps.
  • 29. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 22 évolution du nombre d'utilisateurs d'internet 0 100000 200000 300000 400000 500000 600000 700000 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Actuellement, l’Egypte compte près de 600.000 usagers pour seulement 70.000 abonnés (fin 1999 on comptait 200.000 utilisateurs à titre privé et 180.000 usagers à titre professionnel). Ainsi pour chaque abonné il y aurait plus de huit utilisateurs alors que le ratio dans les pays arabes est en moyenne de 3,5. Les nouvelles technologies Le secteur des nouvelles technologies, fondammentalement lié au développement de l’internet, connaît une évolution parallèle similaire. Le nombre croissant d’entreprises et de particuliers équipés en informatique, un réseau structuré et la nécéssité de ces technologies dans les nouvelles méthodes de travail ont occasionnés une explosion du marché ces dernières années. Depuis 2000, date à laquelle Egynet débute l’exploitation de son réseau de transmission de données bancaire et d’assurances, le développement des nouvelles technologies de communication dans le secteur bancaire connait une croissance très importante, avec la mise en place dans ces établissements de systèmes informatiques complexes. Tout comme en France, le marché du consulting financier et des solutions ERP48 , ici seulement à ses balbutiements, explose littéralement. Parallèlement à l’augmentation du nombre d’utilisateurs d’internet apparaissent toutes les applications que l’on connait sur le net. Les portails tels que Arabia.com ou Ajeeb.com pour les plus connus sont créés, puis en 1999 apparaissent les premiers sites de e-commerce B2C49 avec Otlob.com. Cependant, l’absence de législation en ce qui concerne les paiements sécurisés oblige le consommateur à régler à la livraison ce qu’il a commandé sur internet. En Aout 2000, lancé par le groupe Raya et CityBank apparaît le 1er site égyptien de B2B50 , Ciranet, un portail dédié aux échanges pharmaceutiques, dans lesquels le groupe a une bonne expérience. Concernant la technologie VoiceIP, l’Egypte a interdit les systèmes tels que Net2Phone de peur de voir concurrencer l’opérateur national qui tire une partie de ses ressources des appels internationaux qui sont facturés à des tarifs très élevés51 . Cette interdiction est en fait destinée à donner le temps à Telecom 48 ERP : Enterprise Ressource Planning system. 49 B2C : Business to Consumer. E-commerce d’une entreprise à un particulier. 50 B2B : Business to Business. E-commerce d’entreprise à entreprise. 51 Le marché à l’international des communication téléphoniques est évalué à près de 2,5 milliards de dollars.
  • 30. LES T.I.C. EN EGYPTE / 1. LE CONTEXTE ÉGYPTIEN 23 Egypt de développer son propre service : une licence a été ainsi attribuée par Telecom Egypt à la mi-mars 2000 à eGlobe qui se chargera de convoyer le trafic VoIP pour le compte de Telecom Egypt. Les futurs utilisateurs peuvent déjà se faire enregistrer auprès de l’IDSC.
  • 31. ES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 24 2. Etat des lieux du secteur Il est en premier lieu important d’avoir une idée de la segmen- tation du marché du logiciel en Egypte ; ainsi on se rend compte des efforts que l’Egypte doit produire pour devenir, conformément à ses ambitions, un véritable pôle mondial en matière de software et nouvelles technolo- Segmentation du marché du logiciel source : IDSC 55% 19% 16% 10% Packages importés Développement local Contrats Arabisation gies, tant les importations de systèmes étrangers sont encore importantes. 2.1. Equipement informatique Le marché des ordinateurs individuels en Egypte, le plus important des pays Arabes, est estimé à environ $350 millions, soit environ 2/5ème du marché total des IT. Le nombre de PC vendus augmente d’environ 35% par an et il est estimé que seulement 10% du marché potentiel est informatisé avec un parc national d’environ 500000 machines utilisables. Aujourd’hui, les dépenses moyennes d’un Egyptien représentent moins d’ 1/6ème de celles d’un américain. Environ 150000 nouveaux PC sont vendus en 2000, dont un tiers environ sont assemblés localement, donc sans marque. Cette croissance est la conséquence des efforts du gouvernement pour promulguer l’industrie IT donc le secteur privé, mais aussi des besoins importants du secteur publique. En effet, les ministères, entreprises d’états, écoles, hôpitaux52 , actuellement sous-équipés car il n’auraient à leur disposition qu’un parc de 120000 machines, ajoutés aux besoins de renouvellement du matériel désuet créent à eux seuls un marché qui constitue environ 20% du total. On peut noter également l’intérêt croissant des particuliers pour l’internet et la nécessité économique pour une entreprise d’être équipée informatiquement. L’Egypte importe presque la totalité de son équipement informatique, et 60% environ du marché est dominé par les produits américains qui jouissent la-bas d’une excellente réputation, notamment IBM. 699 vendeurs et 1499 manufacturiers sont répertoriés en Egypte. 52 Le décret présidentiel no 627 de 1983 stipule l’obligation des organismes d’états de créer des centre d’informations les concernant, les amenant ainsi à s’informatiser.
  • 32. LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 25 Utilisateurs des terminaux informatiques source: CAPMAS23% 17% 18% 12% 6% 6% 6% 12% Gouvernement Compagnies pétrolières Banques Universités Hôtels Aéroports Ecoles Autres 2.1.1. des entreprises D’après des statistiques récentes, un peu plus de 80% des 400.000 entreprises égyptiennes seraient non équipée en ordinateurs. En effet, beaucoup de PME n’ont pas les moyens ni l’utilité immédiate en terme de rentabilité de s’équiper. L’informatisation est réservée aux entreprises à dimension internationale, nécessitant des moyens de communications modernes, ou les entreprises IT elles-mêmes. Pourtant, même dans ce dernier domaine, si toutes sont équipées, une importante proportion est loin de posséder le matériel adéquat : il n’est pas rare de s’apercevoir que certaines d’entre elles travaillent avec seulement quelques PCs à peine connectés en réseau. A cela s’ajoute le problème du piratage informatique, encore répandu. C’est pourquoi les marchés porteurs restent encore les gros systèmes tels que les systèmes bancaires, ou de télécommunication, ou encore les hôtels, hôpitaux ou aéroports. Malgré tout, la société de l’information égyptienne étant en train de vivre une révolution informatique encore plus rapide que celle des pays plus développés sous l’impulsion gouvernementale, la tendance au sous-équipement disparaît de plus en plus. 2.1.2. des particuliers La fracture numérique La fracture numérique est une réalité en Egypte : on estime a moins de 10% les ventes de terminaux aux particuliers, soit environ 20000 unités par an. Plusieurs obstacles entravent le développement de la société de l’information aux particuliers: · Un taux d’analphabétisme très élevé et une méconnaissance de l’outil informatique en général ; · Un revenu moyen par habitant ne permettant souvent pas aux familles de s’acheter un ordinateur ; · Un réseau de télécommunication toujours en voie de développement et une absence d’accès aux réseaux mondiaux dans certaines zones rurales ; · Un taux d’analphabétisme très élevé ; · Des régulations et une législation en gestation : impossibilité de régler en ligne,... ; · Un support encore trop peu arabisé ; · et enfin, une méconnaissance de l’outil informatique sous toutes ses formes, c’est à dire tant à l’utilisation qu’à la réalisation de l’apport en valeur ajoutée. Cependant, l’intérêt que porte les nouvelles générations d’égyptiens aux nouvelles technologies, associée à une politique gouvernementale active pourrait effacer tous ces obstacles. Des études de marché montrent que dans
  • 33. LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 26 les 2 ou 3 prochaines années, au regard du nombre de familles en Egypte et de leur revenu moyen53 , environ 1 million d’unités seraient potentiellement vendues, avec l’aide peut-être d’un système de crédit à l’achat plus souple que ce qui existe actuellement. Accès universel à l’internet Dans la perspective profitable à tous, d’expansion de l’internet au-delà des classes sociales les plus privilégiées, le nombre d’initiatives d’origines publiques comme privées est sans cesse croissant, promulguant l’accès comme l’information à tous. 53 Environ 6 millions de familles de 5 individus en moyenne. Une vaste majorité des utilisateurs de l’infor- matique est une population urbaine ; partant de ce constat, le MCIT a lancé un programme d’accessibilité dans les 26 gouvernorats d’Egypte. L’ouverture de plus de 300 « community telecenter », en accord avec des partenaires locaux, est planifiée avant la fin 2002. Chaque centre, dont le local sera Distribution des ISPs en Egypte source: IDSC 0 10 20 30 Cairo Gharbiyah Bani Seif Port Said Asyut Buhaira Sinai Suhag
  • 34. LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 27 fournit par la commune (école, bibliothèque,...), se verra doté de 10 ordinateurs connectés à l’internet par un réseau local, dont l’accès sera ouvert à tous pour des sommes symboliques de l’ordre de 1 LE de l’heure. De surcroît, ces centres, chapeautés par une autorité compétente, prodigueront des conseils informatiques techniques mais aussi auront pour but de familiariser la population à d’autres pans de l’économie. Parallèlement, le programme de développement des Nations Unies débute une opération similaire avec le lancement des TACC54 depuis mars 1999. Pendant la première année, ces centres ont attiré la curiosité et plus de 3000 utilisateurs réguliers sont d’ores et déjà répertoriés. Ils ont également montré l’importance du web en tant que contenu culturel, ayant généré au cours de la même année plus de mille pages html. Dans la même perspective, des initiatives sont lancées par le gouvernement pour faciliter l’accès à tous, en utilisant à cet effet les quelques 3500 bureaux de postes égyptiens et les 1300 bibliothèques nationales...plus hypothétiquement, ces locaux étant encore très loin d’être informatisés ne serait-ce que pour leur propres besoins. On peut également citer le programme du « 21st Century Kids Computer Club », établi dès 1997 pour préparer les enfants égyptiens au IIIème millénaire. Ces clubs forment les jeunes Egyptiens aux techniques informatiques et à Internet. C’est un bon exemple de la réelle coopération entre le MCIT et le secteur privé qui fournit ici le matériel et les logiciels. Plus de 40 clubs ont déjà été ouverts, avec comme objectifs d’atteindre 2000 clubs en 2002. En ce qui concerne les cybercafés, les quelques 60 implantés au Caire proposent une connexion pour 10 LE de l’heure. Mais leur position semble délicate, tant les clients sont en majorité des touristes ou des étudiants étrangers, pour une part de 85%. L’IDSC, à travers le projet "Kafelet el-Internet" et son "cybercafé itinérant" a décidé de faire découvrir les possibilités offertes par Internet. Trois cents agglomérations, sélectionnées pour leur foyer universitaire, vont successivement et pendant cinq jours, se connecter au village global. La première expérience à Nafesha, ville du Delta de 65 000 habitants a attiré plus de 1 000 personnes dans la petite maison des jeunes aménagée à cet effet, avec 12 PCs et une connexion ISDN. En développant ce genre d'expérience, l'IDSC et, par son entremise, le gouvernement égyptien, espère insuffler en quelques années le vent des nouvelles technologies sur la campagne égyptienne. 2.2. Le marché des fournisseurs d’accès à internet (ISP) Evolution du marché Les derniers chiffres de l’été 2001 dénombre un nombre d’utilisateur total de plus de 600000 utilisateurs d’internet. Cependant, il faut spécifier le nombre d’utilisateurs payant, c’est à dire excluant les étudiants, les personnes qui se servent de l’internet au bureau,...etc : les ISP recensent environ 50000 à 60000 abonnés. Le marché devrait connaître sur la période 2000-2005 une croissance de plus de 1500% pour atteindre 7,2 millions d’usagers. Le nombre de fournisseurs d’accès, supérieur à 50, devrait fortement diminuer prochainement55 suite à des mouvements de fusions et de rachats. En effet, de nombreux fournisseurs n’affichent qu’une centaine de clients. Les acteurs majeurs de ce secteur sont LINKdotNET56 , Soficom et Geganet. Le principal acteur du marché d’Internet en 54 TACC : Technology Access Community Center. Pour plus d’information, voir www.tacc.egnet.net 55 seuls une dizaine pourrait subsister 56 avec environ 30000 abonnés et plus de 100000 utilisateurs.
  • 35. LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 28 Egypte est en fait le groupe Orascom. Il détient ainsi plus de la moitié du parc d’abonnés égyptiens avec LINKdotNET. Ces prises de participation dans l’Internet ainsi que sa politique d’investissements dans la téléphonie mobile lui permettront de profiter pleinement de la convergence mobile-Internet des prochaines années. Le développement rapide des services Internet, dans un secteur très concurrentiel, favorise la baisse des prix. Si depuis le début du second semestre le prix de l'accès Internet est passé uniformément à environ 100 LE pour un abonnement à vie, dès la fin de l’année 2001 les fournisseurs d’accès ont prévu la gratuité totale de l'accès, hors communications bien sur. Cette initiative souhaité par le gouvernement à été initiée par LINKdotNET et suivie par les autres providers, qui proposent d’ores et déjà l’accès DSL57 . Organisation du réseau Internet Les différents portails ont été réorganisés selon le schéma directeur suivant, selon notre source l’Internet Society of Egypt : L'IDSC était le principal fournisseur de bandes passantes nationales, et la nouvelle attribution augmente la part du secteur privé avec Noor, Egynet, Raya, Nile-On-Line, GegaNet, LINKdotNET et MilaNet. Telecom Egypt gère l’intégralité du réseau, soit environ 50 nœuds de communications à travers le pays. En cumulant les bandes passantes, l'IDSC est capable de proposer des prix inférieurs à ceux de Telecom Egypt que ce soit pour les connexion dial-up ou la vente de bande passante. Le service fourni par l'IDSC est souvent de mauvaise qualité et les connexions saturées, conséquence d’une vente de connectivité au delà de ses capacités. L'IDSC a également installé des multiplexeurs digitaux aux switches publics rendant possible la création d'un réseau digital en Egypte. Le réseau est géré par Telecom Egypt. Il existe ainsi deux réseaux particuliers : · EUN58 , un réseau reliant les universités et les centres de recherche ainsi que certaines institutions gouvernementales. Créé en 1993, il bénéficie d'une 57 DSL : Digital Subscriber Line 58 Voir site web www.frcu.eun.eg.
  • 36. LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 29 vitesse de 2Mbit/s.. Il fournit également des connexion dial-up à plus de 4000 abonnés, notamment au personnel universitaire et étudiants. · ENTSINET, sous-réseau de l’EUN qui dispose de 11 nœuds et qui relie différentes administrations dans le domaine des affaires sociales, la construction, l’agriculture, l’industrie, l’énergie, les sciences et techniques. Théoriquement, le marché des ISP est ouvert. Il n'y a donc pas d'autorisation à demander ni de commission à payer pour devenir ISP. La réalité est un peu différente et il semble qu'il faille demander l'accord de l'IDSC afin de pouvoir opérer. Par ailleurs, les ISP ne sont généralement pas autorisés à se doter de leurs propres infrastructures mais doivent "louer" des lignes domestiques et de la connectivité internationale à l'IDSC et à TE. On compte cependant trois ISPs qui ont un accès direct à la connectivité internationale59 . La bande passante internationale totale est de 300 à 350 Mb/s et promet d’augmenter rapidement. L'investissement étranger dans le capital d'un ISP n'est pas limité. Si Telecom Egypt détient un monopole en matière de passerelle terrestre pour Internet, il existe un certain nombre de fournisseurs de bandes passantes offrant des liens domestiques via satellites. On peut citer à ce titre iSkySat qui offre une gamme de services complets aux ISPs dont des possibilités d'achat de connectivité via satellites. iSkySat utilise un combinaison de connexions par voies terrestres et satellitaires. Les informations montantes sont transportées par voie terrestre, les informations descendantes volumineuses empruntent elles les voies satellitaires60 . Cette asymétrie défavorise les sites égyptiens à l'étranger, ils sont en effet souvent difficiles d'accès. L'utilisateur égyptien a quant à lui un accès facilité aux sites étrangers. Il faut également citer la réalisation d'un câble sous-marin à travers la Méditerranée : le Nautilus 1 (MN1). La capacité de sa bande passante est de 3.84 térabits/s., elle sera théoriquement capable de transporter 45 millions d'appels téléphoniques simultanés ou encore 300 heures de vidéo numérique par seconde. Telecom Egypt a également dernièrement annoncé son projet de mettre en place un nouveau réseau d'accès Internet. Cela consisterait à transformer l'infrastructure téléphonique existante qui utilise un système commutation par circuit par un système de commutation par paquet qui permettrait de transporter séparément la voix des données. Les principaux ISP égyptiens L'Egypte compte une cinquantaine de fournisseurs d'accès Internet. La plupart sont localisés au Caire. Si la compétition entre les ISPs au Caire est donc forte, les utilisateurs des autres villes n'ont souvent le choix qu'entre un et deux ISPs. L'IDSC essaie de minimiser ce phénomène en proposant des prix avantageux sur les bandes passantes pour les ISPs s'établissant ailleurs qu'au Caire et à Alexandrie. Il est difficile de pouvoir évaluer avec précision les poids respectifs de tous les ISPs sur le marché. En effet ceux là sont souvent réticents à fournir des informations telles que leur nombre d'abonnés. Il est vraisemblable que la plupart aient un nombre très faible d'abonnés, ce qui laisse présager la disparition de certains d'entre eux et la fusion d'autres dans un avenir proche. Ci-dessous est présentée la liste complète des ISP égyptiens : ISP Web Site City ALEXCOMM (MADENTEX) www.alexcomm.net Alexandrie ALEXNET www.alexnet.com.eg Alexandrie DATA EXPRESS www.dataxprs.com.eg Alexandrie 59 LINKdotNET, GegaNet et Internet Egypt via Cable and Wireless et MCI. 60 ratio : 4 pour 1.
  • 37. LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 30 TECHNOMINA www.tecmina.com Alexandrie INTERNET ALEXANDRIA www.inetalex.ie-eg.com Alexandrie GLOBALNET www.globalnet.com.eg Alexandrie CNS www.cns-egypt.com Alexandrie ACCESS www.access.com.eg Le Caire COMMNET GROUP www.commnet.com.eg Le Caire DATUM www.datum.com.eg Le Caire EGYPT ONLINE www.egyptonline.com Le Caire EIS www.eis.com.eg Le Caire GEGANET www.gega.net Le Caire IEC www.iec.egnet.net Le Caire INFINITY www.infinity.com.eg Le Caire LINKdotNET www.link.net Le Caire MIST www.mist-net.com Le Caire PAN ARAB COMPUTER CENTER www.pacc.com.eg Le Caire RITE www.rite.com Le Caire CLICK www.click.com.eg Le Caire S.C.C. www.scc.com.eg Le Caire ETSNET www.etsnet.com.eg Le Caire STARNET www.starnet.com.eg Le Caire THE WAY OUT www.wayout.net Le Caire WORLDNET www.worldnet.com.eg Le Caire INTERNET EGYPT www.ie-eg.com Le Caire SHAHD www.shahd.com Le Caire ONLINE www.online.com.eg Le Caire PURENET www.purenet.com.eg Le Caire NIEREC www.nierec.com.eg Le Caire MENA NET www.menanet.net Le Caire SOFICOM www.soficom.com.eg Le Caire/Alex. BEC www.bec.com.eg Port Said SINAINET www.sinainet.com.eg Sinaï CONSULTANT INFORMATION CENTER www.cic.com.eg Tanta INTERNET ISMAILIA www.ie-eg.com Ismailia INTERNET SIXTH of OCTOBER www.ie-eg.com 6 th of October INTERNET HURGHADA www.ie-eg.com Hurghada Il nous est tout de même possible de déclarer avec certitude que les cinq principaux acteurs dans le domaine des ISPs en Egypte sont LINKdotNET, GegaNet, Internet Egypt, Soficom et MenaNet. Pour plus de précision sur chacun de ces acteurs majeurs, voir les fiches entreprises dans la partie : « 3. Les acteurs principaux ». Les coordonnées détaillées des ISP (adresse, contact, services,...) sont listées dans l’annexe. 2.3. La main d’œuvre qualifiée Un système éducatif à revoir Actuellement, en Egypte, moins de 1000 diplômés dans les technologies de l'information sont formés chaque année, la plupart émigrant aux Etats-Unis ou
  • 38. LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 31 en Europe. L’Egypte compte donc un réservoir d’environ 5000 ingénieurs des nouvelles technologies sur son territoire. Ces chiffres particu- lièrement faibles sont la conséquence d’un système éducationnel à réformer. En effet, il est basé sur un principe d’appren- tissage par cœur , Diplômes délivrés par catégorie source: LIRHE 3% 12% 85% Sciences naturelles Ingénierie et technologie Autres les examens ne portant souvent que sur un seul ouvrage, amenant peu les étudiants à la réflexion et à l’ouverture personnelle. De surcroît, les moyens financiers ne permettent pas d’entraînement suffisant en laboratoire ni de salarier suffisamment les professeurs qui doivent avoir recours, pour compléter leur salaire, à donner des cours particuliers. Pour entrer dans l’ère de l’information, le gouvernement a décidé d’équiper chaque école en ordinateurs et connexion internet, malheureusement bien souvent avec du matériel désuet ou parfois avec un seul terminal. Les universités, fortes de budget plus conséquents et de 2 millions d’étudiants, ne semblent pas mieux loties et sont gratifiés de cours trop généraux, souvent pas mis à jour. Si aujourd’hui toutes les universités dispensent des cours d’informatique, beaucoup moins possèdent les ressources matérielles correspondant à ces cours. Les initiatives dans le domaine IT Conscients de ce constat alarmant, l’IDSC, à travers son organisme ressources humaines le RITI61 , a lancé un programme de formation d’ingénieurs des nouvelles technologies en 1992. Sponsorisé depuis mars 2000 par les grandes multinationales américaines que sont Microsoft, IBM, Cisco et Oracle, l'objectif est d'atteindre 5000 ingénieurs formés par an, et de les encourager à rester en Egypte par des rémunérations attractives. L’idée est de former à l’université des ingénieurs qui une fois diplômés effectuent un stage de 6 mois dans une de ces compagnies, et qui se voient délivrer à la fin de celui-ci un diplôme spécifique entreprise, très valorisant. Ce programme représente un budget total de 9000 LE par étudiant, pris en charge à hauteur de 50% par d’un côté le gouvernement, de l’autre côté l’entreprise qui accueille. IBM, le plus gros formateur, hébergera 3000 étudiants par an. En Juillet 2000, 1300 étudiants ont été formés, dont 15% sont partis à l’étranger. Côté égyptien, Raya Holding, un groupe spécialisé, a créé son propre centre de formation, tandis que le français Alcatel pratique une politique de formation également, au sein des locaux de l’entreprise. Parallèlement, le RITI partage ses activités de formation entre des cours d’informatique payants mais subventionnés ouverts à tous, dont le prix est d’environ 55 LE de l’heure62 , et la délivrance de diplômes de mastères et MBA spécialisés dans les IT. Ces mastères, ouverts aux étrangers qui représentent 20% des étudiants, forment environ 600 élèves par an, dont 12% partent à l’étranger ensuite. Dans l’optique d’une coopération franco-égyptienne, un projet d’ouverture d’une université française au Caire est en cours. Initié par M. El Hefnawy, ancien conseiller du ministre et francophone, ce projet aurait cependant du mal 61 RITI : Regional IT Institute. 62 Environ 2000 cours différents, également accessibles à distance via leur site internet.
  • 39. LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 32 à trouver des financements auprès des entreprises françaises et seules les entreprises égyptiennes semblent disposés à y participer. L’exode des cerveaux Environ 10 à 15% des nouveaux diplômés dans les IT partent travailler à l’étranger, pour la plupart aux Etats-Unis ou aux Emirats. Il y a en effet une large disproportion salariale entre l’Egypte, dont le revenu moyen pour un jeune diplômé IT est de 1400 à 2000 LE par mois, comparé à une embauche comparable aux Etats-Unis, qui représente au moins 17000 LE par mois. Mais l’exode ne concerne pas que les jeunes diplômés mais aussi beaucoup de salariés dont une expérience dans une entreprise égyptienne renommée permet de s’expatrier ensuite. On peut également remarquer que Microsoft, IBM, Cisco et Oracle, sponsors de formations avec le gouvernement, se réservent le droit de pré-embaucher pour une formation aux Etats-Unis leurs meilleurs éléments, environ 10% de leur « promotion ». Les faiblesses du système éducatifs, ajoutés à l’émigration des meilleurs éléments, engendre pour l’Egypte une période de manque en ressources humaines, surtout en ce qui concerne les managers, les experts marketing, des ventes et les analystes de marché. 2.4. Solutions internet 2.4.1. Le profil de l’internaute égyptien Dans une étude du début de l’année 2001 de l’ISI63 publiée par le BT64 Egypt, basée sur des critères d’infrastructure, d’utilisation et de prise de conscience de la population, l’Egypte atteignait le 51ème rang mondial dans le développement des autoroutes de l’information. En effet, malgré un prix65 de l’accès à internet comparativement inférieur aux pays du golfe, la proportion de la population connectée reste inférieure. D’après une étude publiée par Mohamed El-Nawawy66 , titrée « Profiling internet users in Egypt : understanding the primary deterrent against their growth in number », les principaux freins à l’augmentation des abonnés à internet ne sont ni les infrastructures, suffisamment développées en Egypte, ni la culture ou la langue (les pays du golfe surmontent le même problème). Le revenu moyen ne semble pas être non plus une barrière significative, tant le prix d’achat d’un climatiseur d’une ligne téléphonique est sensiblement le même que celui d’un ordinateur, autour de 5000 LE. En revanche, un des obstacles est le manque de prise de conscience de l’utilité de services internet, qui c’est vrai ne sont pas encore véritablement adaptés au mode de vie égyptien, tant ils ont été basés sur le modèle de sociétés culturellement différentes comme les Etats-Unis par exemple, diamétralement opposés à la culture de commerce de proximité égyptienne. Ainsi les sites proposent soit des services déjà très répandus en T- commerce67 comme commander un menu de fast-food, soit des services dont les égyptiens ne voient pas l’utilité, comme se faire livrer des fleurs. Les services proposés aujourd’hui sur internet sont donc sans réelle valeur ajoutée 63 ISI : Information Society Index 64 Business Today, magazine hebdomadaire égyptien en anglais. 65 Ramené au revenu moyen des particuliers. 66 SAE In Touch Communication devenue depuis LINKdotNET. 67 T-commerce : Telephone-Commerce (commande par téléphone).
  • 40. LES T.I.C. EN EGYPTE / 2. ETAT DES LIEUX DU SECTEUR 33 et la meilleure preuve en est le taux de saturation extrêmes des connections internet lorsqu’un service attire l’attention : lors des résultats du bac égyptien 2001, les listes des diplômés ont été publiées sur 5 ou 6 sites, littéralement pris d’assaut dès leur ouverture. Les Egyptiens ne voient donc pas encore dans l’investissement d’une machine et d’une connexion une rentabilité valable et préfèrent utiliser du système D lorsqu’ils en ont vraiment besoin68 . Voici les résultats d’une étude de comportement sur les utilisateurs d’internet : Application Utilisation fréquente Utilisation modérée Utilisation occasionnelle Pas D’utilité e-Mail 25% 24% 27% 24% Communications interactives (icq,...) 14% 9% 31% 46% Surf 66% 20% 13% 1% LAN & VPN 17% 0% 2% 81% Loisirs 43% 24% 27% 6% News 48% 15% 25% 12% Professionnel 5% 21% 45% 29% Téléchargement 47% 23% 10% 20% Shopping 13% 19% 20% 48% Education 20% 1% 40% 39% Fréquence d’utilisation 15% (> 3h/jour) 48% (>1h/j, <3h/j) 11% (<1h/j) 26% (<15mn/j) Nombre d’utilisateurs par compte 23% : utilisent exclusivement leur compte 38% : un seul terminal utilise le compte dans l’entreprise 39% : 2 personnes ou plus utilisent le compte Quelle est la caractéristique la plus importante lors de votre choix d’ISP ? 34% le prix du service 28% la vitesse de la connexion 20% le service client 18% disponibilité de la ligne Aux ISP : quant internet est-il le plus utilisé ? ++ (20h-3h) + (14h-17h) - (17h-20h) -- (3h-14h) 2.4.2. e-Commerce 68 Pour preuve le ratio d’utilisateurs par abonné, dépassant le 8:1, et qui représente bien l’utilisation opportuniste occasionnelle du réseau. Abonnés depuis : 3 4 % 3 3 % 3 3 % 1 mois 1 trimestre 1 an Sexe : 6 6 % 3 4 % Homme Femme Statut: 5 0 %5 0 % Particuliers Entreprises Répartition géographique : 7 9 % 19 % 2 % Le Caire Alexandrie Autres Possèdent une carte de crédit: 10 % 9 0 % Oui Non