La veille de red guy du 02.07.14 - Le statactivisme
1.
2. Au menu cette semaine
• L’actu mise à nu :
– Les quotidiens US la jouent social
– Les refuzniks du Mondial
– Google peaufine son écosystème Android
• Point de vue : le statactivisme
• Innovations et tendances :
– Un lieu cool, sinon rien
– Ils n’y sont pas allés de main morte
– La sécurité à l’œil
4. Les quotidiens US la jouent social
• Le New York Times et le Washington
Post viennent de s’allier, en partenariat
avec le moteur de recherche Mozilla,
pour lancer une sorte de réseau social.
• L’objectif est d’offrir une plateforme de
contenus, que ce soit sous la forme de
commentaires des lecteurs internautes
sur l’actualité ou de la publication de
photos, de contributions ou de liens.
• Ce projet dont le développement prendra
2 ans sera aidé par une fondation pour
l’innovation dans le journalisme et ouvert
à d’autres journaux d’information.
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5. Les refuzniks du Mondial
• Le Mondial est un succès d’audience
indéniable en TV... et sur le net, si on
en croit TF1, dont 5% des audiences
proviennent de la diffusion sur MyTF1.
• Petit hic : 25% des spectateurs en ligne
utilisent un bloqueur de pub, ce qui
limite d’autant les recettes publicitaires
espérées par le groupe.
• Celui-ci a pourtant payé un bon prix
pour les droits de diffusion sur le net. "Si
on enlève la publicité, plus personne ne
paiera ces montants-là", a estimé le DG
d’e-TF1.
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6. Google peaufine son écosystème
Android
• Au cours d’une récente conférence pour
les développeurs, Google a montré que
l’intégration du système était son but.
• Non seulement les principales fonction-
nalités d’Android et de Google Now vont
être intégrées au nouveau Android Wear
pour smartwatches et objets portables,
ou aux systèmes embarqués dans les
voitures, mais le futur système "L" va
renforcer son homogénéité et son look.
• Autre avantage : l’identification de
sécurité sera simplifiée pour quiconque
porte plusieurs devices sous Android.
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7. L’œil de Red Guy sur l’écosystème
Android
• En lançant Android Wear devant un aréopage de
développeurs, Google démontre son ambition pour son
système d’exploitation mobile, même si les 1ères
smartwatches n’ont pas fait grande impression auprès
du grand public.
• L’objectif de ce show était évidemment d’inciter les
développeur à s’intéresser à ces versions nomades, y
compris en utilisant les commandes vocales. D’ores et
déjà, tous les nouveaux devices ont intégré le principe
des notifications, dont l’usage est particulièrement
pertinent pour en situation de mobilité (infos parking,
arrivée d’un taxi, etc.), et le défilement simultanée des
applis ouvertes sur l’un ou l’autre appareil.
• Avec Nest à la maison et Android Wear quand nous n’y
sommes pas, Google entend régler nos vies. Pour le
meilleur et/ou pour le pire ?
10. Dans statactivisme, il y a activisme
• Le statactivisme est une activité qui a pour objet de mettre
en perspective l’utilisation des statistiques.
• Depuis Foucault, Bourdieu ou Desrosières, la démarche
de chercheurs, d’économistes, de sociologues ou d’artistes
a consisté à se réapproprier le pouvoir des statistiques
face à des utilisations jugées malhonnêtes ou dévoyées.
• Le terme statactivisme, conçu récemment par Emmanuel
Didier et Syprien Tasset (CNRS-EHESS*), provient du mot
statistique qui, selon le Petit Robert, a pour étymologie
statisticus en latin, c’est-à-dire « relatif à l’Etat ».
11. Un antagonisme ancien
• Dès la moitié du XIXè siècle, les sociétés occidentales ont
été inondées de chiffres, pas toujours scientifiquement
produits, qui visaient à enrichir les connaissance… et à
peser sur le perception de la réalité.
• Cette démarche a été faite de façon plus mathématique au
XXè siècle, mais a progressivement suscité un phénomène
de rejet de cette domination obtenue par la création d’une
réalité virtuelle fondée sur les chiffres. Comme beaucoup
d’autres, cette contestation a culminé dans les années 70.
12. L’intérêt supérieur de l’Etat
• Pour justifier leur politique, les Etats
de toutes tendances ont masqué ou
manipulé les statistiques afin de limiter
les remises en cause de leur pouvoir.
En conséquence, la plupart d’entre
eux contrôle l’information statistique.
• Le but est d’altérer la perception des
citoyens en ne montrant qu’une partie
de l’information statistique ou en
l’interprétant de façon tendancieuse
pour tirer des conclusions conformes à
« l’intérêt supérieur de l’Etat ».
13. Le pouvoir par les chiffres
• À la base, le statactivisme est une réaction pour reprendre
le pouvoir des chiffres et contrer l’Etat qui les asservit à
ses intérêts. Il se situe donc dans le champ du politique.
• Force est de constater que les chiffres s’invitent tous les
jours dans nos vies, que ce soit dans nos vies privées ou
dans le monde professionnel.
• La maîtrise des chiffres, dans les deux sens du terme,
permet de mieux comprendre et donc mieux gérer non
seulement les données mais aussi les comportements.
14. Quelques astuces utilisées pour
manipuler les chiffres
• Réduire un phénomène multi-
dimensionnel à un seul indicateur.
• Travestir la réalité (économique,
sociale…) en ne présentant que des
moyennes.
• Modifier la catégorisation des faits
sociaux et leur mode d’enregistrement.
• Entretenir la confusion entre la mesure
de l’efficacité d’un service et la mesure
de l’évolution d’un phénomène social.
• …
15. Le dictat des statistiques
• Dans leur élaboration et dans leur
interprétation, les statistiques sont de
moins en moins réservées aux
professionnels spécialisés et donc
plus accessibles et compréhensibles.
• De ce fait, nos journées sont réduites
à des statistiques, sur les courses, le
chômage, la prise de médicaments.
À leur tour, celles-ci influencent voire
règlent nos vies.
• Ce qui se traduit par des rébellions, à
commencer par le statactivisme.
16. Le statactivisme : une réponse au dictat
• De nombreux travaux ont montré combien les données
statistiques constituaient un instrument de contrôle social
efficace au service des pouvoirs de tous ordres.
• Le statactivisme vise à se réapproprier les statistiques afin
d’en faire un levier d’émancipation. L’un de ses axes
stratégiques consiste à bâtir des indicateurs alternatifs.
• Ainsi le « BIP 40 », élaboré par le Réseau d’alerte sur les
inégalités (RAI), met en rapport les bénéfices dégagés par
l’envolée des cours boursiers et le creusement des
inégalités sociales dans les marchés.
17. Gérer l’appétit des chiffres
• Depuis Francoscopie, de plus en
plus d’ouvrages vulgarisent le monde
des statistiques. Ils contribuent à
réduire le contrôle de l’information
mais n’empêchent pas les
contradictions et les interprétations.
• Les statactivistes s’efforcent d’attirer
l’attention sur les dérives possibles
ou réelles à travers des ouvrages tels
que Statactivisme, comment lutter
avec les nombres, Benchmarking ou
Ville sous contrôle.
18. Le loto des données
• Les chiffres sont de plus en plus utilisés
(tordus ?) pour appuyer des points de
vue. Or tout le monde n’est pas aussi
scrupuleux que l’Insee : le marché des
données est donc une jungle.
• Pourtant on peut vérifier les sources et
les méthodologies avant d’utiliser des
infos chiffrées. Hélas, peu de gens en
ont l’expertise ou le temps…
• Les statactivistes sont donc à la fois des
lanceurs d’alerte et des analystes !
19. L’avènement du fact checking
• Face à l’utilisation parfois discutable des chiffres, les
statactivistes ont tiré parti de deux éléments nouveaux :
– L’abondance de données et la multiplication des canaux
d’information – grâce à internet – qui crée une nouvelle
transparence, permettant de recouper le discours public
et de renverser les affirmations douteuses.
– La rapidité d’accès à l’information qui permet en outre
d’apporter la contradiction juste après, et même pendant
que la démonstration tendancieuse est faite.
• C’est le fact checking.
20. Les médias statactivistes
• Les médias d’information, soucieux de justifier leur valeur
ajoutée face aux robinets d’info, sont les premiers à avoir
lancé des rubriques statactivistes* : Libé avec Désintox, Le
Monde avec Fact checking, etc.
• Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont en train de prendre le
dessus : Twitter permet d’envoyer un correctif quelques
dizaines de secondes à peine après qu’un indélicat a émis
une contre-vérité en direct. Sans forcément toute la rigueur
d’analyse d’une argumentation posée, mais avec un effet
de confrontation imparable !
21. Entreprises et marques ont pris le relais
• Ce besoin de contrôler et de manipuler les chiffres qui
s’applique aux gouvernements est aussi valable en matière
de politique des entreprise, de conception des produits, de
communication des marques, etc.
• Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, les
entreprises en général, et leur management en particulier,
sont désormais sous le feu des projecteurs lorsque leur
mensonges et « omissions », petits et grands, sont dévoilés
et battus en brèche par des statactivistes « corporate »
(souvent issus de – ou informés par – l’interne).
22. L’exemple du greenwashing
• Plus de 80 % des consommateurs souhaitent que des normes
soient imposées aux producteurs et qu'un étiquetage certifie et
explique des termes tels que "biologique", "peu polluant", etc.
• Certaines entreprises, mal placées pour se prétendre "vertes", se
croient obligées de vanter un comportement durable en tordant
les informations et données pour paraître plus concernées et plus
à l’écoute des consommateurs.
• Les ONG font preuve d’un statactivisme sans pitié dans le
domaine de la communication qu’elles estiment, à juste titre, très
propice aux approximations et contre-vérités.
23. Les chiffres sont des armes
• Les statistiques rythmant nos vies sont devenues une arme
de communication aux mains des Etats et des entreprises.
• La prise de conscience de ces manipulations à donné
naissance au statactivisme qui fiabilise les données et tente
de mettre en évidence les dérives de leur utilisation.
• Les possibilités d’investigations nouvelles apportées par le
web permettent au citoyen comme au consommateur de
mettre à nu les manipulations de chiffres de plus en plus
rapidement et avec de arguments de plus en plus solides.
25. Un lieu cool, sinon rien…
• Rien de tel qu’un lieu branché convivial pour rénover une marque. Le Perchoir
du Marais, mi-pop-up club mi-lounge, joue ce rôle pour parachever l’attractivité
du BHV Marais, avec bien sûr l’équipe trendy du Perchoir aux manettes.
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26. Ils n’y sont pas allés de main morte…
• Les ONG savent que les images chocs ont un pouvoir d’interpellation inégalé.
Mais dans le cas de cette campagne belge pour Amnesty International, les
créatifs ont eu la main lourde… et la campagne a été suspendue.
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27. La sécurité à l’œil
• Le « Myris Eyelock » est un scanner rétinien de la taille d’une souris, qui se
branche sur un port USB qui remplace tous les mots de passe et garantit
l’accès à vos comptes utilisateur par un scan de votre iris.
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28. Index des liens
• Les quotidiens US la jouent social :
http://www.nytimes.com/2014/06/20/business/media/new-york-times-and-washington-post-to-
develop-platform-for-readers-contributions.html?_r=0
• Les refuzniks du Mondial : http://www.cbnews.fr/medias/coupe-du-monde-25-des-
internautes-zappe-la-pub-sur-mytf1-a1013666
• Google peaufine sons écosystème Android : http://www.01net.com/editorial/622642/google-i-
o-avec-android-wear-google-accelere-sa-conquete-de-notre-quotidien/
• Un lieu cool, sinon rien… : http://www.sortiraparis.com/hotel-restaurant/bar-
cafes/articles/73656-le-perchoir-du-marais-au-rooftop-du-bhv
• Ils n’y sont pas allés de main morte : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/personnalites-
torturees-la-campagne-choc-d-amnesty-international-belgique_1551969.html
• La sécurité à l’œil : http://mashable.com/2014/01/06/eyelock-myris/