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ELOGE DES FRONTIERES



       Lorsqu’on me demande si l’émigration – le
déplacement – influe sur mon écriture, il m’est impossible de
donner une réponse précise et définitive. Sans doute parce
que je suis de plus en plus persuadé que le déplacement, le
franchissement des frontières nourrit mes angoisses,
contribue à façonner un pays imaginaire qui, finalement,
ressemble à ma terre d’origine. Il y va de ma propre quête
intérieure, de ma façon de concevoir l’univers. J’ai choisi
depuis longtemps de ne pas m’enfermer, de prêter l’oreille au
bruit et à la fureur du monde, de ne jamais considérer les
choses de manière figée.
       Je ne suis pas devenu écrivain parce que j’ai émigré,
en revanche j’ai posé un autre regard sur ma patrie une fois
que je m’en suis éloigné. Dans mes premiers écrits – tous
ébauchés au Congo – je sentais qu’il manquait des pièces,
que mes personnages étaient cloitrés, respiraient à peine, et
me réclamaient plus d’espace. L’émigration a contribué à
renforcer en moi cette inquiétude qui fonde à mes yeux toute
démarche de création. On écrit parce que « quelque chose ne
tourne pas rond », parce qu’on voudrait déplacer les
montagnes ou faire passer un éléphant dans le trou d’une
aiguille. L’écriture devient alors à la fois un enracinement, un
appel dans la nuit et une oreille tendue vers l’horizon…


      Né en Afrique, au Congo-Brazzaville, j’ai passé une
bonne partie de ma jeunesse en France avant de m’installer
aux Etats-Unis. Le Congo est le lieu du cordon ombilical, la
France la patrie d’adoption de mes rêves et l’Amérique, un
coin depuis lequel je regarde les empreintes de mon errance.

                              1
Ces trois espaces géographiques sont désormais soudés et il
 m’arrive d’oublier dans quel continent je me couche ou dans
 lequel j’écris.
        Mon confrère et ami Dany Laferrière me lance
 toujours, avec la verve ironique qu’on lui connaît :
        « L’écrivain devrait vivre dans une ville qu’il n’aime
 pas ».
        Je comprends cette formule comme une invitation à la
 distance, comme une réinvention permanente de ce paradis
 perdu, égaré dans ce qui nous reste de souvenirs d’enfance.
        J’aime toutes les villes que je traverse, je suis
 émerveillé par tous les lieux qui ne ressemblent pas à ceux de
 mon enfance. J’y arrive le cœur léger, la tête vide de toutes
 pensées. On n’est pas émigré lorsqu’on exporte son être, ses
 manières, ses coutumes, ses goûts en vue de les imposer dans
 le pays qui nous reçoit. C’est parce que l’endroit dans lequel
 nous vivons est tellement opposé à notre « milieu naturel »
 que ressurgissent soudain les images de notre propre enfance,
 la clameur des nos rues, les souffrances et les joies de notre
 peuple. C’est pendant les périodes de tornades qu’on
 reconnaît les vertus d’un ciel bleu, l’envol d’un oiseau libre
 et le fleurissement d’une essence dont on cherche en vain le
 nom jusqu’au jour où on se rappelle qu’elle pousse également
 derrière la case de son père ou dans un jardin public du
 quartier de Moungali, à Brazzaville.
        C’est dans le désert qu’on réalise que l’Océan
 atlantique et le fleuve Congo sont une bénédiction divine.
 Pour autant, le danger serait de considérer ce qu’écrit un
 « émigré » comme des notes jaillies de sa nostalgie. On peut
 avoir le mal du pays même en restant chez soi. Je ne suis pas
 nostalgique. Je couve de l’inquiétude : celle de quitter un jour
 ce monde sans avoir découvert ce minuscule détail qui nous
 relie…


     Parfois il m’arrive de me dire que je suis un Européen,
qu’on le veuille ou non, que le soleil m’ai brûlé ou pas.
     Qu’est-ce qu’un Européen pour un Congolais ? Difficile de
le dire. J’ai longtemps cherché une explication sans jamais la
trouver. Et puis, l’Europe est un concept mouvant. Il échappe

                               2
aux stratèges, aux vendeurs en solde des utopies de la pensée
unique.
     L’Africain serait-il inapte à formuler sa propre définition ?
Voici par exemple ce que dit le dictionnaire Robert au sujet du
mot Européen :
     « 1. D’Europe, de ses habitants.
     2. Favorable à la construction européenne.
     3. Afrique. Se dit de toute personne blanche non
africaine.»
     Est donc «Européen » ce qui est d’Europe, ce qui est relatif
à ses habitants. Quelle Europe ? Quels habitants. Qui sont ceux-
ci ? Le plus important - et c’est ce qui me concerne - est la
définition de l’Europe que nous prête le Robert, à nous autres
Africains. Pour ceux-ci l’Européen ne serait que la personne
« blanche non africaine » ! L’Afrique aurait ainsi une
conception raciale - heureusement non raciste - de l’Europe.
Tous les Blancs « non africains » seraient à nos yeux des
Européens. C’est la peau qui l’aura voulu, et tant pis (ou tant
mieux) pour eux ! En déconstruisant cette définition
« africaine », on s’aperçoit qu’elle reconnaît tout de même
l’existence des « Blancs africains », à qui nous autres « Noirs
africains » dénieraient presque le « statut » d’Européen !
      Cette représentation est très critiquable parce qu’elle
enferme, limite, cloisonne, divise, réduit. A la limite, elle a un
seul avantage. Elle prouve que nous autres Africains avons saisi
depuis bien longtemps les subtilités de ce monde ! Nous avons
préparé celui-ci aux spécificités des hommes. Nous avons pris
en compte l’attachement à une terre, et non à une race. Nous
accepterions volontiers de dire d’un Blanc de l’Afrique du Sud
qu’il est Africain. De même que le Blanc du Zimbabwe qui n’a
connu que cette terre.
     Là s’arrête la pertinence – si pertinence il y a – de cette
conception. Au Zimbabwe, un Président, monarque à vie, se
livre à la chasse aux Blancs, le gibier se faisant de plus en plus
rare dans la brousse. Ce Président leur rappelle qu’ils sont des
Blancs, donc des Européens, même si certains d’entre eux n’ont
connu que cette terre. Pour le dictateur empêtré dans son
labyrinthe, tous les Blancs demeureront Européens ! Dieu
l’avait voulu. Peu importe qu’ils ne connaissent d’autre terre
que celle d’Afrique. Et lorsque ces Blancs sont « refoulés » vers

                                3
l’Europe, ils se retrouvent dans une nasse, errent tels des
apatrides. En Afrique, on les montre du doigt. En Europe, on les
regarde avec de gros yeux. Ils sont déconnectés de ce continent-
là qui n’a rien à avoir avec leur univers des tropiques.
     La définition que le Robert prête aux Africains contient
suffisamment d’ingrédients pimentés pour alimenter
l’animosité, le repli. Et c’est cette idéologie qui justifie la
guerre des races, la montée de la haine, la chaîne des
expropriations hors des décisions de justice. L’Europe serait la
cause de nos malheurs, à en croire le président du Zimbabwe à
qui nous devrions offrir Le Devoir de violence de Yambo
Ouologuem – en traduction anglaise, bien sûr...

      Européen : « Se dit de toute personne blanche non
africaine.»
      On peut penser, en retournant les choses, que l’Europe est
le continent de toute personne blanche… et non africaine. Pour
les autres races, point de salut. N’est Européen que celui qui est
une personne de race blanche et non africaine. On gomme ainsi
la rencontre des hommes, l’adhésion aux idées, les greffes de
l’Histoire. Dirait-on que chez les Asiatiques est Européenne
toute personne de race blanche et « non asiatique » ? Et chez
les Océaniens, qu’en serait-il ?
      Je vois d’ici la définition presque à l’emporte-pièce au que
donneraient les Américains du Nord : Est Européenne toute
personne de couleur blanche et non américaine » ! L’Amérique
étant majoritairement blanche, territoire de peuplement qui plus
est, c’est un remue-ménage qui s’annoncerait, des tonnes et de
tonnes de pages d’Histoire à brûler ! C’est sans doute dans le
but de tempérer la susceptibilité des communautés que
l’Amérique a forgé des appellations qui rattacheraient tout le
monde à la Nation, sans pour autant dissimuler son lieu
d’origine. Ainsi a-t-on les African-Americans, les Asian-
Americans, les Indians Americans etc. Les conséquences sont
lourdes et montrent une société débordée par la gestion de ses
minorités. Chaque communauté vivant par ailleurs dans son
coin…


      Avec la multiplication des moyens de communication


                                4
nous avons donc créé des contrées, des ramifications à travers
le monde. « Rome n’est plus dans Rome », l’écrivain devient
alors cet oiseau migrateur qui se souvient de sa terre lointaine
mais entreprend aussi de chanter depuis la branche de l’arbre
sur laquelle il est perché. Ces chants d’oiseaux migrateurs
relèvent-ils encore de littératures nationales ? Je n’en suis pas
certain, pas plus que je suis persuadé que la littérature se
contenterait d’un espace défini. J’habiterai n’importe quel
endroit du monde pour peu qu’il héberge mes songes et me
laisse réinventer mon univers. Je suis à la fois un écrivain et un
oiseau migrateur…



      Ma conception de l’identité dépasse de très loin les
 notions de territoire et de sang. Chaque rencontre me nourrit.
 Il serait vain de se cantonner au territoire, d’ignorer la
 multiplication des interférences et, par-delà, la complexité de
 cette ère nouvelle qui nous lie les uns aux autres, loin des
 considérations géographiques.
      Pour ne pas remonter jusqu’à l’époque de Mathusalem
 je dirais que l’Histoire, surtout celle de la colonisation, nous
 a montrés que le territoire pouvait être imaginaire, dépasser
 les frontières, braver les variations climatiques, brasser les
 langues et les races. Dans ce sens la France, par exemple,
 n’a-t-elle pas étendu son territoire au-delà des mers,
 constituant un Empire dont la puissance et le rayonnement
 éclataient aux yeux du monde ? Le général de Gaulle, en
 1966, au cours d’une visite en Martinique, allait d’ailleurs
 s’exclamer devant les autochtones : « Mon Dieu, comme vous
 êtes français ! »
      A cette époque-là, la nation était alors perçue dans un
 sens le plus large – voire idéologique. Elle était fondée sur
 l’idée du renforcement de sa place dans le monde. Si on
 regarde bien, on constatera d’ailleurs que la France s’étend
 encore jusqu’aux départements et territoires d’outre-mer, ce
 qui devrait suffire à recadrer la conception que nous nous
 faisons du territoire, à moins de considérer ces îles lointaines
 comme de simples spots de bronzage pour les métropolitains
 au teint pâle.


                                5
« Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis »
écrivait Corneille, battant en brèche l’idée d’un territoire fixe.
Quant à la capitale française, elle fut « déplacée » pendant
l’Occupation. Paris n’était plus à Paris, mais à Brazzaville
devenue du coup la capitale de la France Libre, pendant que
Radio-Brazzaville devenait la « Voix de la France ».
      L’historien Olivier Luciani résume les difficultés de
l’époque : « …d’une part, depuis l’été 1940 la France libre
impose aux colonies ralliées un effort de guerre
particulièrement lourd. D’autre part le Président Roosevelt ne
cache pas son désir de substituer aux empires coloniaux un
système de tutelle internationale. » La France devait batailler
pour garder ses « possessions », selon la formule de De
Gaulle dans ses Mémoires. Nous autres Congolais entrions
donc dans la guerre comme « un morceau de France ». C’est
encore dans cette capitale qu’aura lieu la fameuse
« Conférence de Brazzaville » en 1944, réunissant « de hauts
fonctionnaires coloniaux, en présence de De Gaulle, pour
élaborer des projets de réformes à mettre en œuvre après la
libération de la France. Il s’agissait de préserver l’empire
colonial en le rénovant quelque peu ».

     Une question se pose alors : faut-il toujours attendre une
tragédie, un conflit mondial pour démystifier le territoire ?
En tout cas, nous aurons franchi un grand pas lorsque nous
admettrons que chacun de nous « traîne » avec lui une
parcelle du territoire d’origine, qu’il est comptable de son
rayonnement, voire de sa dépréciation à l’étranger.
     En Amérique, je suis souvent tombé sur des Français qui
me considéraient vraiment comme leur compatriote, me
donnant l’impression qu’à l’étranger, quelle que soit leur
origine raciale, les Français élargissaient enfin leur
perception de la citoyenneté. Comme si, pour mieux définir
ce qu’est une nation, nous devrions quitter notre territoire et
nous retrouver dans un endroit où notre culture deviendrait
enfin le lien substantiel.

     Si le territoire doit désormais être reconsidéré, il en va
de même de « l’identité ». Sans doute faudrait-il revenir à
l’origine de ce mot et constater combien les marchands de la

                               6
peur opèrent afin de détourner une notion mouvante en une
idéologie statique et suicidaire pour la nation. Les
dictionnaires ont-ils leur mot à dire dans ce débat ?
« Identité », emprunt au bas latin identitas signifiant « qualité
de ce qui est le même », mot lui-même dérivé du latin idem.
L’identité exprimant alors le « caractère de deux objets de
pensée identique » puis, plus tard, « ce qui est un ». Et Le
dictionnaire le dictionnaire historique de langue française de
préciser que le droit et l’usage courant définirent le mot
comme « le fait, pour une personne, d’être un individu donné
et de pouvoir être reconnu comme tel ». En somme, l’identité
est d’abord rattachée à soi, au moi, à l’existence de l’individu
au sein de la société. Elle fait la singularité de l’individu ou
du groupe. De même qu’un individu a une carte d’identité, le
groupe possèderait la sienne. Mais quels éléments mettrait-on
alors dans la carte d’identité du groupe ? Qui définirait ces
éléments ? A défaut de mesurer l’ampleur de la
métamorphose de la société contemporaine, on essaie de nous
faire croire qu’on peut gouverner le comportement social par
décret. Profitant de cette brèche, les pêcheurs de voix pour
les élections ont recouru aux archaïsmes et aux valeurs
abstraites. Qui pourrait aujourd’hui donner une définition de
l’identité nationale ? A écouter ceux qui la promeuvent, nous
serions en pleine « crise identitaire » ?
     En la matière il faudrait, pour parodier le titre d’un
ouvrage du sociologue Jean-Claude Kaufmann, procéder à
une « invention de soi ». Kaufmann propose en effet de
« fournir à l'individu la reconnaissance, le consentement et
l’amour des autres dont il a besoin pour se sentir exister en
tant qu'individu à part entière » car le « moi n’est personne
sans les autres ». L’individu n’existe réellement que lorsqu’il
est reconnu par le groupe, d’autant plus que c’est la loi dudit
groupe qui définit le cadre de la mobilité individuelle. A
défaut de cette reconnaissance par la République, des poches
de résistances se sont créées ici et là. Des groupes édictent
leurs propres lois, prenant pour cibles ceux qui n’ont jamais
mis les pieds dans ces « zones » mais qui, depuis leurs
forteresses d’énarques les montrent du doigt. Des « identités
de zones » ont vu le jour, repoussant les normes collectives
qui donnent l’apparence de toujours être plus implacables

                               7
avec ceux qui se considèrent comme les parias de notre
temps.
      Les débats initiés en France sur l’identité nationale
n’auront pas suffi à calmer les multiples crises du « moi ».
Qu’est-ce que finalement cette identité nationale ? Au
sommet de l’Etat, même le président Sarkozy en perdait son
latin et se contentait de lâcher pendant la campagne électorale
: « C’est dire ce que nous sommes » ? L’identité ce n’est pas
dire ce que nous sommes, c’est plutôt dire ce que nous serons
dans l’entrelacement de ces échanges, de ces frictions, de ces
migrations et de cette ère qui s’annonce comme celle de la
complexité du genre humain.

     Ce constat reste à faire car je suis souvent choqué
lorsque certains conçoivent par exemple l’Afrique comme
une unité alors qu’elle est aussi complexe que le territoire
nord-américain ! Oui, de même que l’Amérique est un espace
de superpositions d’origines, d’ethnies, l’Afrique n’est pas
aussi uniforme qu’on le croit, et les différences culturelles
sont aussi marquantes que celles qu’on trouverait ici. Comme
l’Amérique, l’Afrique a connu les guerres de sécession,
l’esclavage, la ségrégation raciale, le génocide et que sais-je
encore. A cela il faut rajouter la confusion créée par les
ethnies et l’idéologie occidentale qui nous inculqua le rêve du
Nègre supérieur comme l’Allemagne songea à l’époque à la
race Aryenne.
     Peut-être faudra-t-il se faire à l’idée qu’il conviendrait
de redéfinir la notion même d’Afrique et ne plus se borner à
une conception géographique et figée du continent noir. Et si,
au lieu de parler d’Afrique, on parlait des Afriques, formule
déjà osée par Henri Lopes dans le titre d’un de ses romans
paru au Seuil, Chercheur d’Afriques?
     L’Afrique n’est plus seulement en Afrique. En se
dispersant à travers le monde, les Africains créent d’autres
« Afriques », tentent d’autres aventures peut-être salutaires
pour la valorisation des cultures du continent noir.
Revendiquer       une    « africanité»    est   une     attitude
fondamentaliste et intolérante. L’oiseau qui ne s’est jamais
envolé de l’arbre sur lequel il est né comprendra-t-il le chant
de son compère migrateur ? Nous avons besoin d’une

                              8
confrontation, d’un face à face des cultures. Peu importe le
lieu…

     Le défi consiste à rapporter de nos différentes
« appartenances » ce qui pourrait édifier positivement un
destin commun et assumé. En somme, comme le souligne
Amin Maalouf, « chacun devrait pouvoir inclure dans ce
qu’il estime être son identité, une composante nouvelle,
appelée à prendre de plus en plus d’importance au cours du
nouveau siècle, du nouveau millénaire : le sentiment
d’appartenir aussi à l’aventure humaine. »




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Eloge des frontières

  • 1. ELOGE DES FRONTIERES Lorsqu’on me demande si l’émigration – le déplacement – influe sur mon écriture, il m’est impossible de donner une réponse précise et définitive. Sans doute parce que je suis de plus en plus persuadé que le déplacement, le franchissement des frontières nourrit mes angoisses, contribue à façonner un pays imaginaire qui, finalement, ressemble à ma terre d’origine. Il y va de ma propre quête intérieure, de ma façon de concevoir l’univers. J’ai choisi depuis longtemps de ne pas m’enfermer, de prêter l’oreille au bruit et à la fureur du monde, de ne jamais considérer les choses de manière figée. Je ne suis pas devenu écrivain parce que j’ai émigré, en revanche j’ai posé un autre regard sur ma patrie une fois que je m’en suis éloigné. Dans mes premiers écrits – tous ébauchés au Congo – je sentais qu’il manquait des pièces, que mes personnages étaient cloitrés, respiraient à peine, et me réclamaient plus d’espace. L’émigration a contribué à renforcer en moi cette inquiétude qui fonde à mes yeux toute démarche de création. On écrit parce que « quelque chose ne tourne pas rond », parce qu’on voudrait déplacer les montagnes ou faire passer un éléphant dans le trou d’une aiguille. L’écriture devient alors à la fois un enracinement, un appel dans la nuit et une oreille tendue vers l’horizon… Né en Afrique, au Congo-Brazzaville, j’ai passé une bonne partie de ma jeunesse en France avant de m’installer aux Etats-Unis. Le Congo est le lieu du cordon ombilical, la France la patrie d’adoption de mes rêves et l’Amérique, un coin depuis lequel je regarde les empreintes de mon errance. 1
  • 2. Ces trois espaces géographiques sont désormais soudés et il m’arrive d’oublier dans quel continent je me couche ou dans lequel j’écris. Mon confrère et ami Dany Laferrière me lance toujours, avec la verve ironique qu’on lui connaît : « L’écrivain devrait vivre dans une ville qu’il n’aime pas ». Je comprends cette formule comme une invitation à la distance, comme une réinvention permanente de ce paradis perdu, égaré dans ce qui nous reste de souvenirs d’enfance. J’aime toutes les villes que je traverse, je suis émerveillé par tous les lieux qui ne ressemblent pas à ceux de mon enfance. J’y arrive le cœur léger, la tête vide de toutes pensées. On n’est pas émigré lorsqu’on exporte son être, ses manières, ses coutumes, ses goûts en vue de les imposer dans le pays qui nous reçoit. C’est parce que l’endroit dans lequel nous vivons est tellement opposé à notre « milieu naturel » que ressurgissent soudain les images de notre propre enfance, la clameur des nos rues, les souffrances et les joies de notre peuple. C’est pendant les périodes de tornades qu’on reconnaît les vertus d’un ciel bleu, l’envol d’un oiseau libre et le fleurissement d’une essence dont on cherche en vain le nom jusqu’au jour où on se rappelle qu’elle pousse également derrière la case de son père ou dans un jardin public du quartier de Moungali, à Brazzaville. C’est dans le désert qu’on réalise que l’Océan atlantique et le fleuve Congo sont une bénédiction divine. Pour autant, le danger serait de considérer ce qu’écrit un « émigré » comme des notes jaillies de sa nostalgie. On peut avoir le mal du pays même en restant chez soi. Je ne suis pas nostalgique. Je couve de l’inquiétude : celle de quitter un jour ce monde sans avoir découvert ce minuscule détail qui nous relie… Parfois il m’arrive de me dire que je suis un Européen, qu’on le veuille ou non, que le soleil m’ai brûlé ou pas. Qu’est-ce qu’un Européen pour un Congolais ? Difficile de le dire. J’ai longtemps cherché une explication sans jamais la trouver. Et puis, l’Europe est un concept mouvant. Il échappe 2
  • 3. aux stratèges, aux vendeurs en solde des utopies de la pensée unique. L’Africain serait-il inapte à formuler sa propre définition ? Voici par exemple ce que dit le dictionnaire Robert au sujet du mot Européen : « 1. D’Europe, de ses habitants. 2. Favorable à la construction européenne. 3. Afrique. Se dit de toute personne blanche non africaine.» Est donc «Européen » ce qui est d’Europe, ce qui est relatif à ses habitants. Quelle Europe ? Quels habitants. Qui sont ceux- ci ? Le plus important - et c’est ce qui me concerne - est la définition de l’Europe que nous prête le Robert, à nous autres Africains. Pour ceux-ci l’Européen ne serait que la personne « blanche non africaine » ! L’Afrique aurait ainsi une conception raciale - heureusement non raciste - de l’Europe. Tous les Blancs « non africains » seraient à nos yeux des Européens. C’est la peau qui l’aura voulu, et tant pis (ou tant mieux) pour eux ! En déconstruisant cette définition « africaine », on s’aperçoit qu’elle reconnaît tout de même l’existence des « Blancs africains », à qui nous autres « Noirs africains » dénieraient presque le « statut » d’Européen ! Cette représentation est très critiquable parce qu’elle enferme, limite, cloisonne, divise, réduit. A la limite, elle a un seul avantage. Elle prouve que nous autres Africains avons saisi depuis bien longtemps les subtilités de ce monde ! Nous avons préparé celui-ci aux spécificités des hommes. Nous avons pris en compte l’attachement à une terre, et non à une race. Nous accepterions volontiers de dire d’un Blanc de l’Afrique du Sud qu’il est Africain. De même que le Blanc du Zimbabwe qui n’a connu que cette terre. Là s’arrête la pertinence – si pertinence il y a – de cette conception. Au Zimbabwe, un Président, monarque à vie, se livre à la chasse aux Blancs, le gibier se faisant de plus en plus rare dans la brousse. Ce Président leur rappelle qu’ils sont des Blancs, donc des Européens, même si certains d’entre eux n’ont connu que cette terre. Pour le dictateur empêtré dans son labyrinthe, tous les Blancs demeureront Européens ! Dieu l’avait voulu. Peu importe qu’ils ne connaissent d’autre terre que celle d’Afrique. Et lorsque ces Blancs sont « refoulés » vers 3
  • 4. l’Europe, ils se retrouvent dans une nasse, errent tels des apatrides. En Afrique, on les montre du doigt. En Europe, on les regarde avec de gros yeux. Ils sont déconnectés de ce continent- là qui n’a rien à avoir avec leur univers des tropiques. La définition que le Robert prête aux Africains contient suffisamment d’ingrédients pimentés pour alimenter l’animosité, le repli. Et c’est cette idéologie qui justifie la guerre des races, la montée de la haine, la chaîne des expropriations hors des décisions de justice. L’Europe serait la cause de nos malheurs, à en croire le président du Zimbabwe à qui nous devrions offrir Le Devoir de violence de Yambo Ouologuem – en traduction anglaise, bien sûr... Européen : « Se dit de toute personne blanche non africaine.» On peut penser, en retournant les choses, que l’Europe est le continent de toute personne blanche… et non africaine. Pour les autres races, point de salut. N’est Européen que celui qui est une personne de race blanche et non africaine. On gomme ainsi la rencontre des hommes, l’adhésion aux idées, les greffes de l’Histoire. Dirait-on que chez les Asiatiques est Européenne toute personne de race blanche et « non asiatique » ? Et chez les Océaniens, qu’en serait-il ? Je vois d’ici la définition presque à l’emporte-pièce au que donneraient les Américains du Nord : Est Européenne toute personne de couleur blanche et non américaine » ! L’Amérique étant majoritairement blanche, territoire de peuplement qui plus est, c’est un remue-ménage qui s’annoncerait, des tonnes et de tonnes de pages d’Histoire à brûler ! C’est sans doute dans le but de tempérer la susceptibilité des communautés que l’Amérique a forgé des appellations qui rattacheraient tout le monde à la Nation, sans pour autant dissimuler son lieu d’origine. Ainsi a-t-on les African-Americans, les Asian- Americans, les Indians Americans etc. Les conséquences sont lourdes et montrent une société débordée par la gestion de ses minorités. Chaque communauté vivant par ailleurs dans son coin… Avec la multiplication des moyens de communication 4
  • 5. nous avons donc créé des contrées, des ramifications à travers le monde. « Rome n’est plus dans Rome », l’écrivain devient alors cet oiseau migrateur qui se souvient de sa terre lointaine mais entreprend aussi de chanter depuis la branche de l’arbre sur laquelle il est perché. Ces chants d’oiseaux migrateurs relèvent-ils encore de littératures nationales ? Je n’en suis pas certain, pas plus que je suis persuadé que la littérature se contenterait d’un espace défini. J’habiterai n’importe quel endroit du monde pour peu qu’il héberge mes songes et me laisse réinventer mon univers. Je suis à la fois un écrivain et un oiseau migrateur… Ma conception de l’identité dépasse de très loin les notions de territoire et de sang. Chaque rencontre me nourrit. Il serait vain de se cantonner au territoire, d’ignorer la multiplication des interférences et, par-delà, la complexité de cette ère nouvelle qui nous lie les uns aux autres, loin des considérations géographiques. Pour ne pas remonter jusqu’à l’époque de Mathusalem je dirais que l’Histoire, surtout celle de la colonisation, nous a montrés que le territoire pouvait être imaginaire, dépasser les frontières, braver les variations climatiques, brasser les langues et les races. Dans ce sens la France, par exemple, n’a-t-elle pas étendu son territoire au-delà des mers, constituant un Empire dont la puissance et le rayonnement éclataient aux yeux du monde ? Le général de Gaulle, en 1966, au cours d’une visite en Martinique, allait d’ailleurs s’exclamer devant les autochtones : « Mon Dieu, comme vous êtes français ! » A cette époque-là, la nation était alors perçue dans un sens le plus large – voire idéologique. Elle était fondée sur l’idée du renforcement de sa place dans le monde. Si on regarde bien, on constatera d’ailleurs que la France s’étend encore jusqu’aux départements et territoires d’outre-mer, ce qui devrait suffire à recadrer la conception que nous nous faisons du territoire, à moins de considérer ces îles lointaines comme de simples spots de bronzage pour les métropolitains au teint pâle. 5
  • 6. « Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis » écrivait Corneille, battant en brèche l’idée d’un territoire fixe. Quant à la capitale française, elle fut « déplacée » pendant l’Occupation. Paris n’était plus à Paris, mais à Brazzaville devenue du coup la capitale de la France Libre, pendant que Radio-Brazzaville devenait la « Voix de la France ». L’historien Olivier Luciani résume les difficultés de l’époque : « …d’une part, depuis l’été 1940 la France libre impose aux colonies ralliées un effort de guerre particulièrement lourd. D’autre part le Président Roosevelt ne cache pas son désir de substituer aux empires coloniaux un système de tutelle internationale. » La France devait batailler pour garder ses « possessions », selon la formule de De Gaulle dans ses Mémoires. Nous autres Congolais entrions donc dans la guerre comme « un morceau de France ». C’est encore dans cette capitale qu’aura lieu la fameuse « Conférence de Brazzaville » en 1944, réunissant « de hauts fonctionnaires coloniaux, en présence de De Gaulle, pour élaborer des projets de réformes à mettre en œuvre après la libération de la France. Il s’agissait de préserver l’empire colonial en le rénovant quelque peu ». Une question se pose alors : faut-il toujours attendre une tragédie, un conflit mondial pour démystifier le territoire ? En tout cas, nous aurons franchi un grand pas lorsque nous admettrons que chacun de nous « traîne » avec lui une parcelle du territoire d’origine, qu’il est comptable de son rayonnement, voire de sa dépréciation à l’étranger. En Amérique, je suis souvent tombé sur des Français qui me considéraient vraiment comme leur compatriote, me donnant l’impression qu’à l’étranger, quelle que soit leur origine raciale, les Français élargissaient enfin leur perception de la citoyenneté. Comme si, pour mieux définir ce qu’est une nation, nous devrions quitter notre territoire et nous retrouver dans un endroit où notre culture deviendrait enfin le lien substantiel. Si le territoire doit désormais être reconsidéré, il en va de même de « l’identité ». Sans doute faudrait-il revenir à l’origine de ce mot et constater combien les marchands de la 6
  • 7. peur opèrent afin de détourner une notion mouvante en une idéologie statique et suicidaire pour la nation. Les dictionnaires ont-ils leur mot à dire dans ce débat ? « Identité », emprunt au bas latin identitas signifiant « qualité de ce qui est le même », mot lui-même dérivé du latin idem. L’identité exprimant alors le « caractère de deux objets de pensée identique » puis, plus tard, « ce qui est un ». Et Le dictionnaire le dictionnaire historique de langue française de préciser que le droit et l’usage courant définirent le mot comme « le fait, pour une personne, d’être un individu donné et de pouvoir être reconnu comme tel ». En somme, l’identité est d’abord rattachée à soi, au moi, à l’existence de l’individu au sein de la société. Elle fait la singularité de l’individu ou du groupe. De même qu’un individu a une carte d’identité, le groupe possèderait la sienne. Mais quels éléments mettrait-on alors dans la carte d’identité du groupe ? Qui définirait ces éléments ? A défaut de mesurer l’ampleur de la métamorphose de la société contemporaine, on essaie de nous faire croire qu’on peut gouverner le comportement social par décret. Profitant de cette brèche, les pêcheurs de voix pour les élections ont recouru aux archaïsmes et aux valeurs abstraites. Qui pourrait aujourd’hui donner une définition de l’identité nationale ? A écouter ceux qui la promeuvent, nous serions en pleine « crise identitaire » ? En la matière il faudrait, pour parodier le titre d’un ouvrage du sociologue Jean-Claude Kaufmann, procéder à une « invention de soi ». Kaufmann propose en effet de « fournir à l'individu la reconnaissance, le consentement et l’amour des autres dont il a besoin pour se sentir exister en tant qu'individu à part entière » car le « moi n’est personne sans les autres ». L’individu n’existe réellement que lorsqu’il est reconnu par le groupe, d’autant plus que c’est la loi dudit groupe qui définit le cadre de la mobilité individuelle. A défaut de cette reconnaissance par la République, des poches de résistances se sont créées ici et là. Des groupes édictent leurs propres lois, prenant pour cibles ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans ces « zones » mais qui, depuis leurs forteresses d’énarques les montrent du doigt. Des « identités de zones » ont vu le jour, repoussant les normes collectives qui donnent l’apparence de toujours être plus implacables 7
  • 8. avec ceux qui se considèrent comme les parias de notre temps. Les débats initiés en France sur l’identité nationale n’auront pas suffi à calmer les multiples crises du « moi ». Qu’est-ce que finalement cette identité nationale ? Au sommet de l’Etat, même le président Sarkozy en perdait son latin et se contentait de lâcher pendant la campagne électorale : « C’est dire ce que nous sommes » ? L’identité ce n’est pas dire ce que nous sommes, c’est plutôt dire ce que nous serons dans l’entrelacement de ces échanges, de ces frictions, de ces migrations et de cette ère qui s’annonce comme celle de la complexité du genre humain. Ce constat reste à faire car je suis souvent choqué lorsque certains conçoivent par exemple l’Afrique comme une unité alors qu’elle est aussi complexe que le territoire nord-américain ! Oui, de même que l’Amérique est un espace de superpositions d’origines, d’ethnies, l’Afrique n’est pas aussi uniforme qu’on le croit, et les différences culturelles sont aussi marquantes que celles qu’on trouverait ici. Comme l’Amérique, l’Afrique a connu les guerres de sécession, l’esclavage, la ségrégation raciale, le génocide et que sais-je encore. A cela il faut rajouter la confusion créée par les ethnies et l’idéologie occidentale qui nous inculqua le rêve du Nègre supérieur comme l’Allemagne songea à l’époque à la race Aryenne. Peut-être faudra-t-il se faire à l’idée qu’il conviendrait de redéfinir la notion même d’Afrique et ne plus se borner à une conception géographique et figée du continent noir. Et si, au lieu de parler d’Afrique, on parlait des Afriques, formule déjà osée par Henri Lopes dans le titre d’un de ses romans paru au Seuil, Chercheur d’Afriques? L’Afrique n’est plus seulement en Afrique. En se dispersant à travers le monde, les Africains créent d’autres « Afriques », tentent d’autres aventures peut-être salutaires pour la valorisation des cultures du continent noir. Revendiquer une « africanité» est une attitude fondamentaliste et intolérante. L’oiseau qui ne s’est jamais envolé de l’arbre sur lequel il est né comprendra-t-il le chant de son compère migrateur ? Nous avons besoin d’une 8
  • 9. confrontation, d’un face à face des cultures. Peu importe le lieu… Le défi consiste à rapporter de nos différentes « appartenances » ce qui pourrait édifier positivement un destin commun et assumé. En somme, comme le souligne Amin Maalouf, « chacun devrait pouvoir inclure dans ce qu’il estime être son identité, une composante nouvelle, appelée à prendre de plus en plus d’importance au cours du nouveau siècle, du nouveau millénaire : le sentiment d’appartenir aussi à l’aventure humaine. » 9