1. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (1)
Ne vois-tu pas que toute ta misère
vient de l’étrange croyance que tu es
impuissant? Être impuissant est le
coût du péché. L’impuissance est la
condition du péché, la seule qu’il
requiert pour être cru. Seuls les
impuissants pourraient croire en lui.
L’énormité n’a aucun attrait, sauf pour
les petits. Et seuls ceux qui croient
d’abord être petits pourraient y voir
une attraction. La trahison du Fils de
Dieu est la défense de ceux qui ne
s’identifient pas à lui. Et tu es pour lui
ou contre lui; ou tu l’aimes ou tu
l’attaques; tu protèges son unité ou tu
le vois mis en pièces et mis à mort par
ton attaque.
2. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (2)
Nul ne croit que le Fils de Dieu est impuissant.
Ceux qui se voient eux-mêmes impuissants
doivent croire qu’ils ne sont pas le Fils de
Dieu. Que peuvent-ils être, sinon son ennemi?
Et que peuvent-ils faire, sinon lui envier son
pouvoir et par leur envie s’en rendre eux-
mêmes apeurés? Ceux-là sont les ténébreux,
silencieux et apeurés, seuls et ne
communiquant pas, qui ont peur que la
puissance du Fils de Dieu ne les frappe à mort,
et qui dressent leur impuissance contre lui. Ils
rejoignent l’armée des impuissants pour livrer
leur guerre de vengeance, d’amertume et de
malveillance contre lui, pour le rendre un avec
eux. Parce qu’ils ne connaissent pas qu’ils sont
un avec lui, ils ne savent pas qui ils haïssent.
Ils forment certes une bien triste armée,
chacun aussi susceptible d’attaquer son frère
ou de se retourner contre lui-même que de se
souvenir qu’ils pensaient avoir une cause
commune.
3. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (3)
Frénétiques, bruyants et forts, ainsi semblent
être les ténébreux. Or ils ne connaissent pas
leur « ennemi », sauf qu’ils le haïssent. Dans
la haine ils se sont rassemblés mais sans se
joindre les uns aux autres. Car s’ils l’avaient
fait, la haine serait impossible. L’armée des
impuissants doit être démantelée en présence
de la force. Ceux qui sont forts ne sont jamais
traîtres, parce qu’ils n’ont aucun besoin de
rêver de pouvoir ni de passer du rêve à l’acte.
Comment une armée agirait-elle en rêve?
N’importe comment. On pourrait la voir
attaquer n’importe qui avec n’importe quoi.
De raison, il n’y en a pas dans les rêves. Une
fleur se change en épée empoisonnée, un
enfant devient un géant et une souris rugit
comme un lion. Et l’amour est tourné en haine
tout aussi facilement. Ceci n’est pas une
armée, mais une maison de fous. Ce qui
semble être une attaque planifiée est un
chahut.
4. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (4)
L’armée des impuissants est faible en effet.
Elle n’a pas d’armes et pas d’ennemi. Bien
sûr, elle peut envahir le monde et chercher
un ennemi. Mais elle ne peut jamais
trouver ce qui n’est pas là. Bien sûr, elle
peut rêver qu’elle a trouvé un ennemi,
mais cela changera alors même qu’elle
attaque, de sorte qu’elle courra aussitôt
s’en chercher un autre sans jamais arriver
à se reposer dans la victoire. Et tout en
courant elle se retourne contre elle-même,
pensant avoir entrevu le grand ennemi qui
échappe toujours à son attaque meurtrière
en se changeant en quelque chose d’autre.
Comme cet ennemi paraît traître, qui
change tellement qu’il est même
impossible de le reconnaître.
5. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (5) 1/2
Or la haine doit avoir une cible. Il ne
peut y avoir de foi dans le péché sans
un ennemi. Qui, croyant dans le
péché, oserait croire qu’il n’a pas
d’ennemi? Pourrait-il admettre que
personne ne l’a rendu impuissant? La
raison lui enjoindrait sûrement de ne
plus chercher ce qui ne peut être
trouvé. Or il doit d’abord être désireux
de percevoir un monde où il n’est pas.
Il n’est pas nécessaire qu’il comprenne
comment il peut le voir. Et il ne devrait
pas essayer. Car s’il se concentre sur
ce qu’il ne peut comprendre, il ne fera
qu’accentuer son impuissance et
laisser le péché lui dire que son
ennemi doit être lui-même.
6. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (6) 2/2
Mais qu’il se pose seulement ces
questions, sur lesquelles il doit se
décider, et cela sera fait pour lui :
• Est-ce que je désire un monde que je
gouverne plutôt qu’un monde qui me
gouverne ?
• Est-ce que je désire un monde où je
suis puissant plutôt qu’impuissant?
• Est-ce que je désire un monde dans
lequel je n’ai pas d’ennemis et ne
peux pécher ?
• Et est-ce que je veux voir ce que j’ai
nié parce que c’est la vérité ?
7. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (7)
Tu as peut-être déjà répondu aux trois
premières questions mais pas encore à la
dernière. Car celle-là semble encore
apeurante et différente des autres. Or la
raison t’assurerait qu’elles sont toutes les
mêmes. Nous avons dit que cette année
ferait ressortir l’identité des choses qui
sont identiques. Cette ultime question, qui
est en effet la dernière sur laquelle tu
auras besoin de te décider, semble encore
contenir une menace que les autres ont
perdue pour toi. Et cette différence
imaginaire atteste ta croyance que la vérité
est peut-être l’ennemi qu’il te reste à
trouver. Là donc semblerait être ton
dernier espoir de trouver le péché et de ne
pas accepter le pouvoir.
8. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (8)
N’oublie pas que le choix entre le
péché et la vérité, l’impuissance et la
puissance, c’est le choix entre
l’attaque et la guérison. Car la
guérison vient de la puissance et
l’attaque de l’impuissance. Celui que
tu attaques, tu ne peux pas vouloir le
guérir. Et celui que tu voudrais voir
guéri doit être celui que tu choisis
pour être protégé contre l’attaque. Et
cette décision, n’est-ce pas le choix
entre le voir avec les yeux du corps et
le laisser t’être révélé par la vision?
Comment cette décision mène à ses
effets, cela n’est pas ton problème.
Mais ce que tu veux voir doit être ton
choix. Ce cours porte sur la cause et
non sur l’effet.
9. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (9)
Considère avec soin ta réponse à la
dernière question que tu as laissée
encore sans réponse. Puis laisse ta
raison te dire qu’elle doit trouver
réponse, et qu’elle la trouve dans
les trois autres. Alors il sera clair
pour toi, en regardant les effets du
péché sous quelque forme que ce
soit, que la seule chose que tu as
besoin de faire, c’est de te
demander :
• Est-ce cela que je voudrais voir?
• Est-ce que je veux cela ?
10. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (10)
Cela est ta seule décision, cela est la
condition de ce qui se produit. C’est
sans rapport avec la façon dont ça
arrive, mais pas avec le pourquoi.
Tu as le contrôle de cela. Et si tu
choisis de voir un monde sans
ennemi, dans lequel tu n’es pas
impuissant, les moyens de le voir te
seront donnés.
11. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (11)
Pourquoi la dernière question est-elle si
importante? La raison te dira pourquoi.
Elle est la même que les trois autres, sauf
dans le temps. Les autres sont des
décisions sur lesquelles tu peux revenir,
que tu peux prendre et reprendre. Mais la
vérité est constante et suppose un état où
les vacillements sont impossibles. Tu peux
désirer un monde que tu gouvernes et qui
ne te gouverne pas, puis changer d’esprit.
Tu peux désirer échanger ton impuissance
pour la puissance, puis perdre ce même
désir dès qu’une petite lueur de péché
t’attire. Et tu peux vouloir voir un monde
sans péché puis laisser un «ennemi» te
tenter d’utiliser les yeux du corps et
changer ce que tu désires.
12. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (12)
Par le contenu, toutes ces questions sont
les mêmes. Car chacune demande si tu es
désireux d’échanger le monde du péché
pour ce que voit le Saint-Esprit, puisque
c’est cela que nie le monde du péché. Par
conséquent, ceux qui voient le péché
voient le déni du monde réel. Or la
dernière question ajoute le souhait de
constance à ton désir de voir le monde
réel, de telle sorte que ce désir devienne le
seul que tu aies. En répondant «oui» à la
dernière question, tu ajoutes la sincérité
aux décisions que tu as déjà prises sur
toutes les autres. Car alors seulement tu as
renoncé à la possibilité de changer à
nouveau d’esprit. Quand c’est cela que tu
ne veux pas, les autres ont pleinement
trouvé réponse.
13. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (13)
Pourquoi penses-tu que tu n’es pas sûr
que les autres aient trouvé réponse?
Si elles avaient leur réponse, serait-il
nécessaire de les poser aussi souvent?
Jusqu’à ce que la dernière décision ait
été prise, la réponse est à la fois « oui
» et « non ». Car tu as répondu «oui»
sans percevoir que «oui» doit vouloir
dire «pas non». Nul ne décide d’aller
contre son bonheur, mais il peut le
faire s’il ne voit pas qu’il le fait. Et s’il
voit son bonheur comme une chose
toujours changeante, tantôt ceci et
tantôt cela, et tantôt une ombre
fugitive qui n’est attachée à rien, alors
il décide d’aller contre lui.
14. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
VII. La dernière
question laissée sans
réponse (14)
Un bonheur qui t’échappe, ou un bonheur
aux formes changeantes qui varie selon le
temps et le lieu, cela est une illusion qui
n’a pas de signification. Le bonheur doit
être constant, parce qu’il est atteint en
renonçant au souhait de l’inconstant. La
joie ne peut être perçue que par une vision
constante. Et la vision constante ne peut
être donnée qu’à ceux qui souhaitent la
constance. La puissance du désir du Fils de
Dieu reste la preuve qu’il est dans l’erreur,
celui qui se voit lui-même impuissant.
Désire ce que tu veux, et tu le verras et tu
penseras que cela est réel. Il n’est pas une
pensée qui n’ait le pouvoir de délivrer ou
de tuer. Et pas une qui puisse quitter
l’esprit du penseur ou le laisser inaffecté.