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Au Clic
Au cœur de la Grande Champagne
Balade Charentaise
Direction la campagne charentaise.
Assis solidement sur la colline,
Bouteville et son imposante
forteresse ont assisté vers 850
aux assauts des pillards
normands repoussés par le Comte
Guillaume d’Angoulême.
Son célèbre coup d’épée
pourfendra son ennemi cuirassé
de fer jusqu’à la taille, cet acte
de bravoure lui fera endosser le
surnom de « Taillefer ».
« Ici les routes capricieuses
flânent d’un village à l’autre,
enlaçant d’un coude brusque un
coteau arrondi qui porte d’un côté
comme un pan de velours, son
champ de vignes touffues ».
Toute la fin du 12é s. sera une
lutte permanente entre les
Comtes d’Angoulême et leur
ambitieux voisin Duc d’Aquitaine,
« Richard Cœur de Lion ».
Le Comte Taillefer, défait par les
soldats de Richard, devra livrer
aux Anglais, en Juillet 1176, le
Château de Bouteville.
On ne peut parler du château
sans évoquer la vie
mouvementée d’Isabelle qui
reviendra dans sa contrée
natale en 1217 pour faire une
entrée solennelle à Angoulême.
Cette « Comtesse-Reine »
fera de la forteresse
construite par ses ancêtres
sa résidence favorite.
Après la chevauchée fantastique
du « Prince Noir », Edouard
Plantagenêt, fils du Roi
d’Angleterre, et sa victoire à la
Bataille de Poitiers en 1356,
le jeune prince séjourne
fréquemment à Bouteville
en faisant consolider
les murs d’enceinte.
Vers 1429 il se dit dans le royaume qu’une
pucelle venant de Lorraine, envoyée par
Dieu, a reconnu miraculeusement le vrai
roi de France, Charles VII à Chinon,
celui-ci acceptant de l’envoyer à Orléans.
Du 29 avril au 8 mai 1429, Jeanne d’Arc
prendra les bastilles anglaises qui
lèveront le siège de la ville.
Mais ce n’est qu’après la Bataille de
Castillon, le 17 Juillet 1453 que
les Anglais quitteront la Guyenne,
Bouteville devenant le siège
d’une Prévôté royale sous Jean le Bon.
La paroisse compte alors 170 feux.
Après que François 1er
ait cédé le château à son
Lieutenant Général de la Marine, Claude de
Montmorency en 1540, la région vivra la
« Révolte des Pitaux »
à propos de l’impôt mis sur le sel.
Nous sommes en 1548. L’arrivée des
chevaucheurs de sel, les « gabeleurs » ou
gabelous, qui traquent les contrebandiers et
obligent les villageois à se plier à l’ordonnance
royale est fort mal perçue.
Les habitants de Bouteville se joignent à la
révolte, 2 percepteurs sont jetés à l’eau « 
Allez, méchants gabelous, saler les poissons
de la Charente » !
Le Roi Henri II charge le connétable Anne
de Montmorency de la répression. Elle sera
terrible, les meneurs vaincus du soulèvement
subirent le supplice de la roue.
De plus les paroisses ayant participé à
l’insurrection sont frappées sans pitié.
Toutes les cloches qui ont sonné pour
appeler à la révolte,dont celle de Bouteville,
sont brisées et jetées à la rivière.
Les « fermiers » seront rétablis dans leurs
fonctions. En 1554, les provinces du
Sud-Ouest devinrent « rédimées »,
et désormais exemptées de la gabelle.
La « Pyramide de Condé » a été érigée
sur le lieu où Louis 1er
de Bourbon, Prince de
Condé, trouva la mort pendant la Bataille de
Jarnac qui vit, le 13 Mars 1569, la victoire
du duc d'Anjou, futur roi Henri III, sur
les troupes protestantes.
La traduction de la plaque écrite en latin est :
« En ce lieu, succomba d'une mort déplorable, l'an
1569, Louis de Bourbon, Prince de Condé, qui, ne le
cédant à personne dans tout ce qui regarde la paix
et la guerre, égala par son courage, son génie,
son habileté, l'éclat de la naissance,
prince digne d'une meilleure fin. »
En cette moitié du 16é s. les thèses de Calvin irriguent
la terre charentaise où misère et famine règnent.
En Aunis et en Saintonge, la propagation de la foi
réformée est extrêmement rapide.
La ville de Saintes a une riche communauté huguenote,
dont la personnalité la plus célèbre est
Bernard Palissy qui s’y installe dès 1546
et s’y consacre au travail de la céramique.
Alors que Bouteville vient de passer dans le domaine
seigneurial du Comte de la Mirandole, Catherine de
Médicis, la catholique, fera une visite royale au
château, le 20 Avril 1565.
Pendant cette période troublée par les Guerres de Religion,
Protestants et Catholiques composent des chansons moqueuses,
couplets toujours chantés dans le savoureux charentais actuel.
En marchant sur les chemins blancs de
Charente, les soldats huguenots lancèrent des
couplets ironiques sur le voyage royal de
Catherine de Médicis et son fils Charles IX.
La Pibole
Au printemps la mère Ageasse
A niché dans un buisson la Pibole
A niché dans un buisson Pibolon
Dret au bout de 3 semaines
Mit au monde un ageasson la Pibole
Mit au monde un ageasson Pibolon
Quand le p'tit eut pris ses ailes
Il volait sur les maisons...
Il tomba sur une église
Dret au mitan du sermon...
Quand le prêtre dit Dominus
Vobiscum dit l'ageasson...
Et le prêtre dit aux autres
Qui c'est donc qui me répond...
M'sieur l'curé c'est une ageasse
Ou ben un p'tit ageasson...
Nous lui f'rons faire des guêtres
Et des petits canessons...
Lorsque Jeanne d’Albret, « reine des
huguenots » vint présenter son fils au
bourgeois charentais les catholiques
répliquèrent par une chanson ironique.
Y – a - t’un Nic
Y-a-t’un nic dans tieu prenier
J’entends la mère qui chante
Y-a-t’un nic dans tieu prenier
J’entends la mèr’ chanter.
Elle apporte aux oselets
De la trop grousse garole
Et rien n’entre dans le bet
De ses petits chardonnets.
Il faut aller la déniger
Chieu nic ma mie Jeanette
Faut aller la déniger
Chieu nic dans tieu prenier….
La Châtellenie de Bouteville est acquise par
Bernard Béon du Massès, ami du Roi Henri IV,
Lieutenant Général des gouvernements du
Limousin, de l’Angoumois,de l’Aunis et de
Saintonge le 6 Avril 1593.
Le nouveau château, un des plus beaux spécimens
de la Renaissance, est flanqué de 2 tours rondes
dont une renferme sa chapelle au 1er
étage.
De larges et hautes fenêtres lui apportent
à flots, air et lumière.
Le crénellement continu du toit, fait de corbeilles
de fruits et de tresse de fleurs,
ajoute un ornement gracieux à ce grandiose
édifice à l’opposé du sombre
et triste château qu’il remplace.
Quant à cette fin de 16é s. et ce début du 17é elle verra les Bourbons régner sur
la France avec le huguenot Henri IV qui à 16 ans assistera à la Bataille de Jarnac.
Reconvertit à sa religion catholique d’origine il deviendra Roi de France en 1589.
Assassiné en 1610, son fils « Louis le Juste », Louis XIII règnera jusqu’en 1643
avec comme principal ministre, le Cardinal de Richelieu.
C’est durant cette période qu’un
descendant des Montmorency deviendra
un des plus enragés duellistes de
l’époque où en 22 duels, chaque fois
il tua ou désarma son adversaire.
François Montmorency Bouteville fut
un redoutable bretteur, jusqu’à 28 ans.
Les édits d’interdiction se multiplièrent mais
c’est Richelieu qui fit paraître un nouvel
édit le 2 juin 1626, prévoyant la peine de
mort pour les contrevenants.
Le jeune prince belliqueux passant outre, le Parlement le
condamnera à mort. Le 22 Juin 1627 il est conduit au supplice,
place de Grève à Paris, refusant de se laisser bander les yeux
il posera lui-même la tête sur le billot pour être décapité.
C’est ainsi que le nom Montmorency Bouteville symbolise
gloire et courage auréolant le vieux Château.
Après le décès du châtelain en 1608,
sa femme Louise de Luxembourg
y vivra encore 40 ans, son fils aîné
Charles devenant Marquis de Bouteville.
Le jeune Seigneur, épousera Marie
Amelot de Chaillou, qui le 16 Mai 1658
prendra de louables mesures
en affectant une rente
de 250 livres transcrites dans
les registres paroissiaux.
La Châtelaine du domaine « menée à
ce par pitié et zèle, connaissant la
misère, pauvreté et négligence des
habitants du lieu à faire instruire les
enfants, veut qu’un maître et une
maîtresse soient chargés d’instruire la
jeunesse de Bouteville en la crainte
de Dieu, montrer et enseigner le
latin, la coutume française, l’art
d’écrire et d’autres bons et louables
préceptes et encore aux filles, outre
ce, à coudre pour gagner leur vie » .
Sous le « Marquisat » des Béon – Luxembourg,
la seigneurie de Bouteville connaît une grande
prospérité tout au long du 17é s.
Les paysans y sont les plus riches de la province
grâce à leur commerce d’eau de vie.
En 1726 les héritiers du marquis vendront le domaine à
Henry de Bruzac-Hautefort qui le cèdera à son neveu
Jean-Louis, riche par ses nombreux héritages, il laissera
le château dans un état lamentable jusqu’en 1787.
Le blason de Bouteville divisé en 4 parties nous renseigne
sur les faits marquants de la cité :
Au 1, les vaches représentent la famille de Béon du Massès.
Au 2, la croix pattée alaisée d’or, accompagnée de 4 amandes d’argent,
est la marque de Louise de Luxembourg.
Au 3, le losangé jaune et
rouge est la marque des Taillefer, dynastie des Comtes d’Angoulême. Au 4, les 3
Outre son château, le village
possède un autre trésor en son
Église St Paul,
érigée en l’An Mil à la demande
de Ildegarde, épouse du Seigneur
de Bouteville, Mainar le riche
Seigneur d’Archiac,
et consacrée en 1029 par
les Évêques de Bordeaux,
Limoges et Saintes.
Lors de la mise en lumière de ce bel édifice
roman au cœur du vignoble cognaçais, le 20
Novembre 2014 à 18 h 30, Jacques Deslias,
maire de la commune rappela que la fille de
la fondatrice, Pétronille, épouse du Comte
d'Angoulême, avait fait ajouter à cet édifice
un transept dont le croisillon subsiste encore.
Ce monument faisait partie de l'ancien prieuré
de Saintes, il fut donné à l'abbaye de Savigny
du diocèse de Lyon. Il a été détruit par les
Anglais à la fin du XIVe siècle et par les
huguenots en 1569 ».
Le chêne-vert,
« Arbre de la Liberté »
a été planté à côté de
l’église en 1793 pour
célébrer la mort de
Marie-Antoinette.
Trônant dans cette région appelée de nos
jours, « la petite Toscane charentaise »,
l’église St Paul bénéficia de réparations
au 15é s., jusqu’en 1624,
par Louise de Luxembourg,
veuve de Bernard III de Béon du Massès.
Pétronille, épouse de Geoffroy Taillefer fut
enterrée devant l’église en 1043, une plaque
commémorative y a été installée.
Depuis une trentaine d’années
des travaux importants ont été
entrepris par l’équipe municipale
pour lutter contre les infiltrations
et les moisissures, sauvegardant
ainsi ce vaisseau de pierre millénaire.
Bien que peu visibles les fresques de
l’église du Prieuré de Bouteville
représentent une œuvre picturale
originale, protégée par la DRAC depuis
plus de 20 ans.
Ce travail du Moyen Âge aux
personnages d’assez grandes proportions
représente des passages de la Bible.
On y trouve St Christophe avec l’enfant
Jésus sur les épaules, une procession
de femmes au tombeau du Christ,
Fresque de l’apparition du Christ à
Marie-Madeleine datant du 13é s.
Quant au château il changera encore de
main en Octobre 1773 lorsque le roi
Louis XV donne l’Angoumois au Comte
d’Artois, son petit-fils, futur Charles X.
La Révolution éclatant les « païsans »
de Bouteville n’ont pas eu la joie de
connaître leur « prince tant chérit ».
La Régie Nationale vendra les biens
délabrés par adjudication
le 5 Vendémiaire de l’An XIII,
27 Septembre 1804.
C’est Antoine Marcombe, marchand de
Bouteville, qui acquiert le domaine
pour 13 500 livres et fait du château
sa résidence. Son fils épouse en 1822
Marie Giraud, fille du maire de la
commune, ancêtre de ceux qui résident
encore dans le village.
La famille Marcombe tiendra la Mairie
de 1843 à 1892.
« Le châtelain n’est plus seigneur,
mais chef de la commune et sa
demeure n’est guère somptueuse ! »
« Les monuments, comme des amis
fidèles, sont tour à tour les
confidents de la prospérité mais
aussi des grandes infortunes » .
Les descendants des Marcombe vendront
le domaine en 1913 à Mme veuve Coutée
pour la somme de 22 000 F.
En 1928 le château est revendu à René
Richard de Segonzac pour 100 000 F.
Saisi en 1934 suite aux mauvaises
affaires du propriétaire, le château est
acheté 16 000 F aux enchères le
10 Décembre 1935 par François-Henri
de Joyet, ingénieur des Ponts et
Chaussées qui ne fera aucun frais
pour l’entretenir.
Le vieux manoir abritera des résistants
dans ces ruines en 1939/1945 qui,
faute de bois, feront brûler ses
derniers planchers et boiseries.
En Mars 1964, Mr et Mme Marret, instituteurs à Bouteville de 1946 à 1976, dans
leur mémoire « Bouteville, Un Château, Une Histoire » concluait prosaïquement :
« Et notre vieux château, dressé fièrement sur son socle, retombe dans un silence
désabusé. Il s’écroule dignement, pierre par pierre, disparaît jour après jour,
mais son glorieux passé reste indestructible.
Penser à Bouteville c’est évoquer à chaque fois le puissant bastion médiéval, puis la
somptueuse résidence Renaissance, berceau des Taillefer, des Montmorency,
des Béon Massès Luxembourg, dont les noms sont liés pour toujours à l’histoire de
notre bourgade, de notre région, de notre pays ».
Le Château sera classé Monument Historique, le 28 Février 1984 :
une nouvelle histoire commence !
Invités par Jacques Deslias, élu de
Bouteville depuis 1983 et Maire depuis
1989, c’est en sa compagnie que nous
découvrirons les richesses de sa commune.
Occupant une des plus belles positions de
l’Angoumois, depuis tous les points de
son mamelon on jouit d’un magnifique
panorama vers Angoulême et Cognac.
Mon diaporama devrait vous permettre de
découvrir ce petit coin de la Grande
Champagne d’où provient le nec plus ultra
des eaux de vie du cognac.
C’est à Auguste, Empereur Romain
du début de notre ère, que l’on
doit cette voie de communication
reliant Saintes à Rome, via Périgueux.
Le Chemin Boisné ou « chemin borné »
traverse Bouteville d’est en ouest.
Aujourd’hui à travers crêtes
et vallons, les rangs de
vignes soulignent les effets
du relief où les combes
sont couronnées de massifs
forestiers de chênes
et de châtaigniers.
Ce monument érigé en 1946 au carrefour des Couronnes rend hommage aux
combattants du « Maquis d’Armelle », constitué en Mai 1944 par Barreau et
Valentin, qui avec une cinquantaine de résistants, renforcés d’effectifs locaux,
livreront le 29 Août 1944 un combat acharné à l’occupant nazi.
Malgré la cinquantaine d’ennemis tués, le combat de Douvesse,
tournera à l’avantage des troupes allemandes.
Les maquisards perdront Mrs Hays, Boutin et Buisson enterrés à Bouteville.
Mrs Pauliac et Nivet, blessés subirent un martyre atroce, mutilés et traînés de
Bouteville à Lartige, proche de Jarnac, où ils seront découverts morts le 31 Août 1944.
Après le classement du château comme
« monument historique » en 1984,
Jacques Deslias, annoncera le 26 Avril
1994 « Monsieur de Joyet fait don à la
commune de Bouteville de son château ».
L’espérance revient mais une lourde tâche
repose sur les amoureux
des vieilles pierres.
De nettoyages en restaurations, 30 ans
après son classement, la forteresse
retrouve vie mais beaucoup reste à faire….
Une balade dans la rue principale, nous
permettra de faire une halte rafraîchissante
au « Lavoir du Bourg » restauré.
Un grand escalier de dix marches permet
d’accéder à son bassin rectangulaire
alimenté par une fontaine possédant
2 margelles inclinées et 2 égouttoirs
à l’extrémité.
En descendant vers le « Riou Foucard »,
le petit « Lavoir du Prat » possède
2 grands égouttoirs surplombant
les 2 margelles inclinées.
A l’entrée du bourg nous
rendrons visite à Paul Giraud,
vigneron récoltant, bouilleur de
cru, la soixantaine bien trempée
sur ses terres de Grande
Champagne.
Il occupe cette maison familiale
érigée par ses ancêtres en
1889, où trône majestueusement
un cèdre du Liban.
Alphonse de Lamartine, émerveillé en 1832 par les cèdres du Liban
lors de son voyage en Orient eut ces paroles :
« Les cèdres du Liban sont les reliques des siècles et de la nature,
les monuments naturels les plus célèbres de l'univers.
Ils savent l'histoire de la terre, mieux que l'histoire elle-même ».
Aujourd’hui spécialisée dans la mise en bouteille de vieux cognacs exportés dans 25
pays du globe, la « Maison Giraud » est connue dans le monde entier.
Homme de générosité, Paul Giraud aime l’idée de transmission d’un savoir-faire :
“Le métier de viticulteur, c’est un peu comme le 4 x 100 mètres en athlétisme.
Chez nous, on donne le relais sur le long terme. Prenez l’exemple de ce que j’ai
distillé cette année: ce n’est pas moi qui le vendrai, mais probablement mes
Après une heure passionnante passée en compagnie de Paul Giraud, lui qui s’exprime
« Au nom du Père », nous a conté avec talent les 400 ans d’histoire de
la terre de sa famille pour leur « passion cognac ».
Le Cognac, eau-de-vie à base de
raisins de cépage blanc, s’obtient par
distillation « double chauffe » dans un
alambic charentais en cuivre où avec
10 l de vin on produit 1 l de cognac.
Selon la légende, la double distillation fut
inventée par le chevalier Jacques de la
Croix Maron de Segonzac, homme fort
pieux qui fit le rêve que Satan tentait de
damner son âme.
Il se vit en songe dans le chaudron du
Malin, mais sa foi était si profondément
ancrée en lui que son âme résista à une
première « cuisson ».
Le Malin, pour arriver à ses fins, fut obligé
de le soumettre à une deuxième« cuisson ».
À son réveil, le chevalier eut l'idée
d'appliquer son rêve au vin de Charente.
C’est dans la petite Mairie de Bouteville
que Jacques Deslias, responsable de la
gestion communale depuis près de 30 ans,
nous contera son action auprès de la DRAC,
des partenaires financiers du
Département, et de la Communauté des
Communes de Chateauneuf, Maître
d’Ouvrage, pour minorer la part communale.
Son « rêve » serait d’ici 2020 de réhabiliter la
grande salle du château pour y organiser des
réceptions sous un plafond à la française
caractéristique de cette demeure de caractère.
Dans cette pièce trônerait, à son emplacement
initial, la copie de la cheminée originelle,
démontée, restaurée et réinstallée en 1878
au château de Bourg Charente,
propriété de la famille Marnier-Lapostolle
connus par leur liqueur Grand Marnier
à base de cognac et d’oranges.
Et si toutes les âmes de
bonne volonté voulaient bien
se donner le main,
alors ce rêve merveilleux
pourrait devenir réalité,
permettant à Bouteville,
au centre du pays du cognac,
de rayonner en France et
dans le monde !!!
Selon Confucius
«  la plus grande gloire n’est pas
de ne jamais tomber,
mais de se relever à chaque chute ».
La « Confrérie du Cognac » ayant pour
but la « promotion du cognac, le
développement culturel et la connaissance de
la région » a établi son siège au Château
de Bouteville et participera à la recherche
OH QU'ELLE EST BELLE MA CHARENTE
De Roland Mézières
On a bien chanté les bruyères corréziennes, les landes bretonnes, le soleil de Provence,
Moi je veux chanter pour ma verte campagne, pour ce beau pays, pour ce beau pays de France...
 Oh! qu'elle est belle ma Charente, c'est un coin de paradis,
Souvenirs de mon enfance, des amours et des amis,
Joli temps de l'insouciance, et avec elle j'ai grandit,
Oh ! qu'elle est belle ma Charente, je l'aimerais jusqu'au bout de ma vie.
 Qu'elle soit Limousine ou même Saintongeaise, et de Confolens, d'Angoulême ou Salles d'Angles,
Comme on dit chez nous, on est tous bien benaise, un peu différents, mais tous si bien ensemble.
Oh qu'elle est belle ma Charente,
Elle sait bien nous retenir,
Quand y vient en vacances,
On ne veut plus repartir,
On dit mais c'est une légende,
Qu'elle est bien lente à s'offrir,
Oh ! qu'elle est belle ma Charente,
Et si tu l'aimes elle te fera plaisir.
Quand vient le printemps,
Les prairies sont plus vertes,
On entend dans le bois, chanter le coucou,
Le petit ruisseau de sa fraîcheur fait naître,
Des milliers de fleurs,
Et ça sent bon partout...
 Oh ! qu'elle est belle ma Charente,
Quand je reviens au pays,
C'est sa douceur qui m'enchante,
Loin des grandes villes et du bruit,
Comme une amie qui s'absente,
Et pour trop longtemps partie.
Oh ! tu me manques ma Charente,
Je pense à toi quand je suis loin d'ici.
 La fin de l'été, c'est le temps des vendanges,
Les raisins se dorent sur le flanc des coteaux,
On y fait la fête, on y chante, on y danse,
Avec un cognac, un p'tit verre de pineau...
Oh ! qu'elle est belle ma Charente,
Elle coule paisiblement,
Avec tous ses beaux méandres,
On dit qu'elle prend bien son temps,
Le ciel aux couleurs si tendres,
Lui fait des reflets changeant.
Oh ! qu'elle est belle ma Charente,
Quand elle se donne au grand océan.
Conception de l’ ARIÉ…..JOIE Photos
personnelles et du Net
Merci à Jacques DESLIAS pour ses splendides photos aériennes,
et à Jean-Paul Gaillard pour ses précieuses notes sur « Quatre siècles d’histoire »
guypujol@orange.fr
Musique : Edvard Grieg
Au Matin
Réalisation Août 2015
Au Revoir
Merci de respecter cette création sans y apporter de modifications

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Bouteville diaporama-guy-pujol

  • 2. Au cœur de la Grande Champagne Balade Charentaise
  • 3. Direction la campagne charentaise. Assis solidement sur la colline, Bouteville et son imposante forteresse ont assisté vers 850 aux assauts des pillards normands repoussés par le Comte Guillaume d’Angoulême. Son célèbre coup d’épée pourfendra son ennemi cuirassé de fer jusqu’à la taille, cet acte de bravoure lui fera endosser le surnom de « Taillefer ». « Ici les routes capricieuses flânent d’un village à l’autre, enlaçant d’un coude brusque un coteau arrondi qui porte d’un côté comme un pan de velours, son champ de vignes touffues ».
  • 4. Toute la fin du 12é s. sera une lutte permanente entre les Comtes d’Angoulême et leur ambitieux voisin Duc d’Aquitaine, « Richard Cœur de Lion ». Le Comte Taillefer, défait par les soldats de Richard, devra livrer aux Anglais, en Juillet 1176, le Château de Bouteville. On ne peut parler du château sans évoquer la vie mouvementée d’Isabelle qui reviendra dans sa contrée natale en 1217 pour faire une entrée solennelle à Angoulême. Cette « Comtesse-Reine » fera de la forteresse construite par ses ancêtres sa résidence favorite.
  • 5. Après la chevauchée fantastique du « Prince Noir », Edouard Plantagenêt, fils du Roi d’Angleterre, et sa victoire à la Bataille de Poitiers en 1356, le jeune prince séjourne fréquemment à Bouteville en faisant consolider les murs d’enceinte. Vers 1429 il se dit dans le royaume qu’une pucelle venant de Lorraine, envoyée par Dieu, a reconnu miraculeusement le vrai roi de France, Charles VII à Chinon, celui-ci acceptant de l’envoyer à Orléans. Du 29 avril au 8 mai 1429, Jeanne d’Arc prendra les bastilles anglaises qui lèveront le siège de la ville. Mais ce n’est qu’après la Bataille de Castillon, le 17 Juillet 1453 que les Anglais quitteront la Guyenne, Bouteville devenant le siège d’une Prévôté royale sous Jean le Bon. La paroisse compte alors 170 feux.
  • 6. Après que François 1er ait cédé le château à son Lieutenant Général de la Marine, Claude de Montmorency en 1540, la région vivra la « Révolte des Pitaux » à propos de l’impôt mis sur le sel. Nous sommes en 1548. L’arrivée des chevaucheurs de sel, les « gabeleurs » ou gabelous, qui traquent les contrebandiers et obligent les villageois à se plier à l’ordonnance royale est fort mal perçue. Les habitants de Bouteville se joignent à la révolte, 2 percepteurs sont jetés à l’eau «  Allez, méchants gabelous, saler les poissons de la Charente » ! Le Roi Henri II charge le connétable Anne de Montmorency de la répression. Elle sera terrible, les meneurs vaincus du soulèvement subirent le supplice de la roue. De plus les paroisses ayant participé à l’insurrection sont frappées sans pitié. Toutes les cloches qui ont sonné pour appeler à la révolte,dont celle de Bouteville, sont brisées et jetées à la rivière. Les « fermiers » seront rétablis dans leurs fonctions. En 1554, les provinces du Sud-Ouest devinrent « rédimées », et désormais exemptées de la gabelle.
  • 7. La « Pyramide de Condé » a été érigée sur le lieu où Louis 1er de Bourbon, Prince de Condé, trouva la mort pendant la Bataille de Jarnac qui vit, le 13 Mars 1569, la victoire du duc d'Anjou, futur roi Henri III, sur les troupes protestantes. La traduction de la plaque écrite en latin est : « En ce lieu, succomba d'une mort déplorable, l'an 1569, Louis de Bourbon, Prince de Condé, qui, ne le cédant à personne dans tout ce qui regarde la paix et la guerre, égala par son courage, son génie, son habileté, l'éclat de la naissance, prince digne d'une meilleure fin. » En cette moitié du 16é s. les thèses de Calvin irriguent la terre charentaise où misère et famine règnent. En Aunis et en Saintonge, la propagation de la foi réformée est extrêmement rapide. La ville de Saintes a une riche communauté huguenote, dont la personnalité la plus célèbre est Bernard Palissy qui s’y installe dès 1546 et s’y consacre au travail de la céramique. Alors que Bouteville vient de passer dans le domaine seigneurial du Comte de la Mirandole, Catherine de Médicis, la catholique, fera une visite royale au château, le 20 Avril 1565.
  • 8. Pendant cette période troublée par les Guerres de Religion, Protestants et Catholiques composent des chansons moqueuses, couplets toujours chantés dans le savoureux charentais actuel. En marchant sur les chemins blancs de Charente, les soldats huguenots lancèrent des couplets ironiques sur le voyage royal de Catherine de Médicis et son fils Charles IX. La Pibole Au printemps la mère Ageasse A niché dans un buisson la Pibole A niché dans un buisson Pibolon Dret au bout de 3 semaines Mit au monde un ageasson la Pibole Mit au monde un ageasson Pibolon Quand le p'tit eut pris ses ailes Il volait sur les maisons... Il tomba sur une église Dret au mitan du sermon... Quand le prêtre dit Dominus Vobiscum dit l'ageasson... Et le prêtre dit aux autres Qui c'est donc qui me répond... M'sieur l'curé c'est une ageasse Ou ben un p'tit ageasson... Nous lui f'rons faire des guêtres Et des petits canessons... Lorsque Jeanne d’Albret, « reine des huguenots » vint présenter son fils au bourgeois charentais les catholiques répliquèrent par une chanson ironique. Y – a - t’un Nic Y-a-t’un nic dans tieu prenier J’entends la mère qui chante Y-a-t’un nic dans tieu prenier J’entends la mèr’ chanter. Elle apporte aux oselets De la trop grousse garole Et rien n’entre dans le bet De ses petits chardonnets. Il faut aller la déniger Chieu nic ma mie Jeanette Faut aller la déniger Chieu nic dans tieu prenier….
  • 9. La Châtellenie de Bouteville est acquise par Bernard Béon du Massès, ami du Roi Henri IV, Lieutenant Général des gouvernements du Limousin, de l’Angoumois,de l’Aunis et de Saintonge le 6 Avril 1593. Le nouveau château, un des plus beaux spécimens de la Renaissance, est flanqué de 2 tours rondes dont une renferme sa chapelle au 1er étage. De larges et hautes fenêtres lui apportent à flots, air et lumière. Le crénellement continu du toit, fait de corbeilles de fruits et de tresse de fleurs, ajoute un ornement gracieux à ce grandiose édifice à l’opposé du sombre et triste château qu’il remplace.
  • 10. Quant à cette fin de 16é s. et ce début du 17é elle verra les Bourbons régner sur la France avec le huguenot Henri IV qui à 16 ans assistera à la Bataille de Jarnac. Reconvertit à sa religion catholique d’origine il deviendra Roi de France en 1589. Assassiné en 1610, son fils « Louis le Juste », Louis XIII règnera jusqu’en 1643 avec comme principal ministre, le Cardinal de Richelieu. C’est durant cette période qu’un descendant des Montmorency deviendra un des plus enragés duellistes de l’époque où en 22 duels, chaque fois il tua ou désarma son adversaire. François Montmorency Bouteville fut un redoutable bretteur, jusqu’à 28 ans. Les édits d’interdiction se multiplièrent mais c’est Richelieu qui fit paraître un nouvel édit le 2 juin 1626, prévoyant la peine de mort pour les contrevenants. Le jeune prince belliqueux passant outre, le Parlement le condamnera à mort. Le 22 Juin 1627 il est conduit au supplice, place de Grève à Paris, refusant de se laisser bander les yeux il posera lui-même la tête sur le billot pour être décapité. C’est ainsi que le nom Montmorency Bouteville symbolise gloire et courage auréolant le vieux Château.
  • 11. Après le décès du châtelain en 1608, sa femme Louise de Luxembourg y vivra encore 40 ans, son fils aîné Charles devenant Marquis de Bouteville. Le jeune Seigneur, épousera Marie Amelot de Chaillou, qui le 16 Mai 1658 prendra de louables mesures en affectant une rente de 250 livres transcrites dans les registres paroissiaux. La Châtelaine du domaine « menée à ce par pitié et zèle, connaissant la misère, pauvreté et négligence des habitants du lieu à faire instruire les enfants, veut qu’un maître et une maîtresse soient chargés d’instruire la jeunesse de Bouteville en la crainte de Dieu, montrer et enseigner le latin, la coutume française, l’art d’écrire et d’autres bons et louables préceptes et encore aux filles, outre ce, à coudre pour gagner leur vie » .
  • 12. Sous le « Marquisat » des Béon – Luxembourg, la seigneurie de Bouteville connaît une grande prospérité tout au long du 17é s. Les paysans y sont les plus riches de la province grâce à leur commerce d’eau de vie. En 1726 les héritiers du marquis vendront le domaine à Henry de Bruzac-Hautefort qui le cèdera à son neveu Jean-Louis, riche par ses nombreux héritages, il laissera le château dans un état lamentable jusqu’en 1787. Le blason de Bouteville divisé en 4 parties nous renseigne sur les faits marquants de la cité : Au 1, les vaches représentent la famille de Béon du Massès. Au 2, la croix pattée alaisée d’or, accompagnée de 4 amandes d’argent, est la marque de Louise de Luxembourg. Au 3, le losangé jaune et rouge est la marque des Taillefer, dynastie des Comtes d’Angoulême. Au 4, les 3
  • 13. Outre son château, le village possède un autre trésor en son Église St Paul, érigée en l’An Mil à la demande de Ildegarde, épouse du Seigneur de Bouteville, Mainar le riche Seigneur d’Archiac, et consacrée en 1029 par les Évêques de Bordeaux, Limoges et Saintes. Lors de la mise en lumière de ce bel édifice roman au cœur du vignoble cognaçais, le 20 Novembre 2014 à 18 h 30, Jacques Deslias, maire de la commune rappela que la fille de la fondatrice, Pétronille, épouse du Comte d'Angoulême, avait fait ajouter à cet édifice un transept dont le croisillon subsiste encore. Ce monument faisait partie de l'ancien prieuré de Saintes, il fut donné à l'abbaye de Savigny du diocèse de Lyon. Il a été détruit par les Anglais à la fin du XIVe siècle et par les huguenots en 1569 ».
  • 14. Le chêne-vert, « Arbre de la Liberté » a été planté à côté de l’église en 1793 pour célébrer la mort de Marie-Antoinette. Trônant dans cette région appelée de nos jours, « la petite Toscane charentaise », l’église St Paul bénéficia de réparations au 15é s., jusqu’en 1624, par Louise de Luxembourg, veuve de Bernard III de Béon du Massès. Pétronille, épouse de Geoffroy Taillefer fut enterrée devant l’église en 1043, une plaque commémorative y a été installée.
  • 15. Depuis une trentaine d’années des travaux importants ont été entrepris par l’équipe municipale pour lutter contre les infiltrations et les moisissures, sauvegardant ainsi ce vaisseau de pierre millénaire.
  • 16. Bien que peu visibles les fresques de l’église du Prieuré de Bouteville représentent une œuvre picturale originale, protégée par la DRAC depuis plus de 20 ans. Ce travail du Moyen Âge aux personnages d’assez grandes proportions représente des passages de la Bible. On y trouve St Christophe avec l’enfant Jésus sur les épaules, une procession de femmes au tombeau du Christ, Fresque de l’apparition du Christ à Marie-Madeleine datant du 13é s.
  • 17. Quant au château il changera encore de main en Octobre 1773 lorsque le roi Louis XV donne l’Angoumois au Comte d’Artois, son petit-fils, futur Charles X. La Révolution éclatant les « païsans » de Bouteville n’ont pas eu la joie de connaître leur « prince tant chérit ». La Régie Nationale vendra les biens délabrés par adjudication le 5 Vendémiaire de l’An XIII, 27 Septembre 1804. C’est Antoine Marcombe, marchand de Bouteville, qui acquiert le domaine pour 13 500 livres et fait du château sa résidence. Son fils épouse en 1822 Marie Giraud, fille du maire de la commune, ancêtre de ceux qui résident encore dans le village. La famille Marcombe tiendra la Mairie de 1843 à 1892. « Le châtelain n’est plus seigneur, mais chef de la commune et sa demeure n’est guère somptueuse ! »
  • 18. « Les monuments, comme des amis fidèles, sont tour à tour les confidents de la prospérité mais aussi des grandes infortunes » . Les descendants des Marcombe vendront le domaine en 1913 à Mme veuve Coutée pour la somme de 22 000 F. En 1928 le château est revendu à René Richard de Segonzac pour 100 000 F. Saisi en 1934 suite aux mauvaises affaires du propriétaire, le château est acheté 16 000 F aux enchères le 10 Décembre 1935 par François-Henri de Joyet, ingénieur des Ponts et Chaussées qui ne fera aucun frais pour l’entretenir. Le vieux manoir abritera des résistants dans ces ruines en 1939/1945 qui, faute de bois, feront brûler ses derniers planchers et boiseries.
  • 19. En Mars 1964, Mr et Mme Marret, instituteurs à Bouteville de 1946 à 1976, dans leur mémoire « Bouteville, Un Château, Une Histoire » concluait prosaïquement : « Et notre vieux château, dressé fièrement sur son socle, retombe dans un silence désabusé. Il s’écroule dignement, pierre par pierre, disparaît jour après jour, mais son glorieux passé reste indestructible. Penser à Bouteville c’est évoquer à chaque fois le puissant bastion médiéval, puis la somptueuse résidence Renaissance, berceau des Taillefer, des Montmorency, des Béon Massès Luxembourg, dont les noms sont liés pour toujours à l’histoire de notre bourgade, de notre région, de notre pays ». Le Château sera classé Monument Historique, le 28 Février 1984 : une nouvelle histoire commence !
  • 20. Invités par Jacques Deslias, élu de Bouteville depuis 1983 et Maire depuis 1989, c’est en sa compagnie que nous découvrirons les richesses de sa commune. Occupant une des plus belles positions de l’Angoumois, depuis tous les points de son mamelon on jouit d’un magnifique panorama vers Angoulême et Cognac. Mon diaporama devrait vous permettre de découvrir ce petit coin de la Grande Champagne d’où provient le nec plus ultra des eaux de vie du cognac.
  • 21. C’est à Auguste, Empereur Romain du début de notre ère, que l’on doit cette voie de communication reliant Saintes à Rome, via Périgueux. Le Chemin Boisné ou « chemin borné » traverse Bouteville d’est en ouest. Aujourd’hui à travers crêtes et vallons, les rangs de vignes soulignent les effets du relief où les combes sont couronnées de massifs forestiers de chênes et de châtaigniers.
  • 22. Ce monument érigé en 1946 au carrefour des Couronnes rend hommage aux combattants du « Maquis d’Armelle », constitué en Mai 1944 par Barreau et Valentin, qui avec une cinquantaine de résistants, renforcés d’effectifs locaux, livreront le 29 Août 1944 un combat acharné à l’occupant nazi. Malgré la cinquantaine d’ennemis tués, le combat de Douvesse, tournera à l’avantage des troupes allemandes. Les maquisards perdront Mrs Hays, Boutin et Buisson enterrés à Bouteville. Mrs Pauliac et Nivet, blessés subirent un martyre atroce, mutilés et traînés de Bouteville à Lartige, proche de Jarnac, où ils seront découverts morts le 31 Août 1944.
  • 23. Après le classement du château comme « monument historique » en 1984, Jacques Deslias, annoncera le 26 Avril 1994 « Monsieur de Joyet fait don à la commune de Bouteville de son château ». L’espérance revient mais une lourde tâche repose sur les amoureux des vieilles pierres. De nettoyages en restaurations, 30 ans après son classement, la forteresse retrouve vie mais beaucoup reste à faire….
  • 24. Une balade dans la rue principale, nous permettra de faire une halte rafraîchissante au « Lavoir du Bourg » restauré. Un grand escalier de dix marches permet d’accéder à son bassin rectangulaire alimenté par une fontaine possédant 2 margelles inclinées et 2 égouttoirs à l’extrémité. En descendant vers le « Riou Foucard », le petit « Lavoir du Prat » possède 2 grands égouttoirs surplombant les 2 margelles inclinées.
  • 25. A l’entrée du bourg nous rendrons visite à Paul Giraud, vigneron récoltant, bouilleur de cru, la soixantaine bien trempée sur ses terres de Grande Champagne. Il occupe cette maison familiale érigée par ses ancêtres en 1889, où trône majestueusement un cèdre du Liban.
  • 26. Alphonse de Lamartine, émerveillé en 1832 par les cèdres du Liban lors de son voyage en Orient eut ces paroles : « Les cèdres du Liban sont les reliques des siècles et de la nature, les monuments naturels les plus célèbres de l'univers. Ils savent l'histoire de la terre, mieux que l'histoire elle-même ». Aujourd’hui spécialisée dans la mise en bouteille de vieux cognacs exportés dans 25 pays du globe, la « Maison Giraud » est connue dans le monde entier. Homme de générosité, Paul Giraud aime l’idée de transmission d’un savoir-faire : “Le métier de viticulteur, c’est un peu comme le 4 x 100 mètres en athlétisme. Chez nous, on donne le relais sur le long terme. Prenez l’exemple de ce que j’ai distillé cette année: ce n’est pas moi qui le vendrai, mais probablement mes Après une heure passionnante passée en compagnie de Paul Giraud, lui qui s’exprime « Au nom du Père », nous a conté avec talent les 400 ans d’histoire de la terre de sa famille pour leur « passion cognac ».
  • 27. Le Cognac, eau-de-vie à base de raisins de cépage blanc, s’obtient par distillation « double chauffe » dans un alambic charentais en cuivre où avec 10 l de vin on produit 1 l de cognac. Selon la légende, la double distillation fut inventée par le chevalier Jacques de la Croix Maron de Segonzac, homme fort pieux qui fit le rêve que Satan tentait de damner son âme. Il se vit en songe dans le chaudron du Malin, mais sa foi était si profondément ancrée en lui que son âme résista à une première « cuisson ». Le Malin, pour arriver à ses fins, fut obligé de le soumettre à une deuxième« cuisson ». À son réveil, le chevalier eut l'idée d'appliquer son rêve au vin de Charente.
  • 28. C’est dans la petite Mairie de Bouteville que Jacques Deslias, responsable de la gestion communale depuis près de 30 ans, nous contera son action auprès de la DRAC, des partenaires financiers du Département, et de la Communauté des Communes de Chateauneuf, Maître d’Ouvrage, pour minorer la part communale. Son « rêve » serait d’ici 2020 de réhabiliter la grande salle du château pour y organiser des réceptions sous un plafond à la française caractéristique de cette demeure de caractère. Dans cette pièce trônerait, à son emplacement initial, la copie de la cheminée originelle, démontée, restaurée et réinstallée en 1878 au château de Bourg Charente, propriété de la famille Marnier-Lapostolle connus par leur liqueur Grand Marnier à base de cognac et d’oranges.
  • 29. Et si toutes les âmes de bonne volonté voulaient bien se donner le main, alors ce rêve merveilleux pourrait devenir réalité, permettant à Bouteville, au centre du pays du cognac, de rayonner en France et dans le monde !!! Selon Confucius «  la plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute ». La « Confrérie du Cognac » ayant pour but la « promotion du cognac, le développement culturel et la connaissance de la région » a établi son siège au Château de Bouteville et participera à la recherche
  • 30. OH QU'ELLE EST BELLE MA CHARENTE De Roland Mézières On a bien chanté les bruyères corréziennes, les landes bretonnes, le soleil de Provence, Moi je veux chanter pour ma verte campagne, pour ce beau pays, pour ce beau pays de France...  Oh! qu'elle est belle ma Charente, c'est un coin de paradis, Souvenirs de mon enfance, des amours et des amis, Joli temps de l'insouciance, et avec elle j'ai grandit, Oh ! qu'elle est belle ma Charente, je l'aimerais jusqu'au bout de ma vie.  Qu'elle soit Limousine ou même Saintongeaise, et de Confolens, d'Angoulême ou Salles d'Angles, Comme on dit chez nous, on est tous bien benaise, un peu différents, mais tous si bien ensemble. Oh qu'elle est belle ma Charente, Elle sait bien nous retenir, Quand y vient en vacances, On ne veut plus repartir, On dit mais c'est une légende, Qu'elle est bien lente à s'offrir, Oh ! qu'elle est belle ma Charente, Et si tu l'aimes elle te fera plaisir. Quand vient le printemps, Les prairies sont plus vertes, On entend dans le bois, chanter le coucou, Le petit ruisseau de sa fraîcheur fait naître, Des milliers de fleurs, Et ça sent bon partout...  Oh ! qu'elle est belle ma Charente, Quand je reviens au pays, C'est sa douceur qui m'enchante, Loin des grandes villes et du bruit, Comme une amie qui s'absente, Et pour trop longtemps partie. Oh ! tu me manques ma Charente, Je pense à toi quand je suis loin d'ici.  La fin de l'été, c'est le temps des vendanges, Les raisins se dorent sur le flanc des coteaux, On y fait la fête, on y chante, on y danse, Avec un cognac, un p'tit verre de pineau... Oh ! qu'elle est belle ma Charente, Elle coule paisiblement, Avec tous ses beaux méandres, On dit qu'elle prend bien son temps, Le ciel aux couleurs si tendres, Lui fait des reflets changeant. Oh ! qu'elle est belle ma Charente, Quand elle se donne au grand océan.
  • 31. Conception de l’ ARIÉ…..JOIE Photos personnelles et du Net Merci à Jacques DESLIAS pour ses splendides photos aériennes, et à Jean-Paul Gaillard pour ses précieuses notes sur « Quatre siècles d’histoire » guypujol@orange.fr Musique : Edvard Grieg Au Matin Réalisation Août 2015 Au Revoir Merci de respecter cette création sans y apporter de modifications