Pres mouvements littéraires du romantisme au surréalisme.
Pres intro théâtre
1. Qu’est-ce que le théâtre ?
Comment le théâtre a-t-il évolué ?
Quelles émotions particulières procure-t-il ?
2. Qu’est-ce que le théâtre ?
Le théâtre est un genre littéraire. C’est une manière particulière d’écrire une histoire,
non pas en la racontant (par l’intermédiaire d’un narrateur) mais en la montrant, en
faisant « vivre » et parler les personnages qui en sont les protagonistes
Parce que le texte théâtral cherche à « imiter » le déroulement de la vie, il a vocation
à être mis en scène pour devenir un spectacle. Le théâtre relève alors de deux arts : la
littérature et les arts de la scène. Un spectacle théâtral est d’ailleurs l’œuvre de
plusieurs artistes : l’écrivain bien sûr, mais aussi le metteur en scène, les acteurs, les
costumiers.... Pour bien lire une pièce, il faut donc toujours un peu se demander
comment telle ou telle parole doit pouvoir être prononcée, à quel geste elle pourrait
être associée.
3. Une des premières éditions de Dom Juan
(1682)
Dom Juan et Sganarelle dans une mise en scène de Daniel
Mesguich
Dom Juan et Sganarelle dans une mise en scène de J.P. Vincent
Dom Juan et Sganarelle dans une mise en
scène de Julie Brochen
4. Comment le théâtre a-t-il évolué ?
Des formes de spectacles ont émergés dans toutes les civilisations. Mais le théâtre tel que
nous le connaissons dans notre littérature européenne et méditerranéenne prend racine
dans l’antiquité grecque. Au cours de fêtes organisées en l’honneur des dieux, et en
particulier de Dionysos, dieu de la vie et de la renaissance, des chanteurs, rassemblées dans
un chœur racontaient les histoires des dieux ou les légendes. Petit à petit des acteurs ont
pris l’habitude de venir sur scène, revêtus de masques, pour mimer les actions chantées par
le chœur, puis pour prononcer les paroles des personnages qu’ils imitaient. Le théâtre était
né. Très vite, deux genres de spectacles se dessinent : ceux au cours desquels on pleure le
destin terrible de certains dieux ou de certains héros, ceux au cours desquels on se moque au
contraire de certains hauts personnages ou de certains dieux : ainsi se dessinent deux grands
genres : la tragédie et la comédie. De grands écrivains écrivent alors les premières tragédies
(Eschyle, Euripide, Sophocle en Grèce vers le 5ème siècle avant J.C., Sénèque à Rome vers le
1er siècle ap J.C) ou les premières comédies (Aristophane en Grèce vers le 5ème siècle avant
J.C, Plaute à Rome vers le 2ème siècle av J.C)
5. La naissance du théâtre
Le théâtre en Grèce
Le théâtre à Rome
(dessins extraits de l'histoire du théâtre d'André Dégaine)
Le théâtre d'Epidaure en Grèce
Le théâtre romain d’Orange
6. Au moyen-âge, le théâtre continuera d’exister : on met en scène l’histoire
religieuse pour l’enseigner au peuple. Par ailleurs subsiste un théâtre de foire
pour distraire la population mais les textes sont improvisés et peu nous sont
parvenus.
Représentation d'une pièce
religieuse au Moyen Age
Représentation d'une farce à l'occasion
d'une foire (tableau de Pieter Balten)
7. C’est au 16ème et au 17ème siècle, dans la foulée de la Renaissance et de la
redécouverte des anciens, que le théâtre va retrouver ses lettres de noblesse.
Shakespeare en Angleterre, Calderon et Lope de Vega en Espagne, les troupes
de commedia dell’arte en Italie, et Racine, Corneille, Molière en France vont
donner à la littérature de grandes pièces et de grands spectacles.
Représentation théâtrale devant le roi de
France au 17ème siècle
Le théâtre du Globe à Londres où Shakespeare
créa de nombreuses pièces
9. Par la suite, de nouvelles formes de théâtre, novatrices, mêlant la comédie et
la tragédie se développeront. C’est le cas notamment avec des auteurs du
19ème siècle comme Hugo ou Musset qui écriront des drames romantiques, et
avec des auteurs du 20ème siècle comme Beckett ou Ionesco qui donneront
naissance à ce que l’on appellera le « théâtre de l’absurde »
Victor Hugo
Alfred de
Musset
Samuel Beckett
Eugène Ionesco
10. Quelles émotions particulières procure-t-il ?
Le théâtre mis en scène reconstitue un univers avec tous les « ingrédients » de la
réalité (un espace, une durée, des acteurs vivants, des objets véritables). Il donne
donc presque l’illusion que ce qui se passe sur scène, se passe « pour de vrai ».
C’est un art de l’imitation et de l’illusion. Il nous procure ainsi des émotions
fortes, spontanées. C’est pour cette raison que, dès l’antiquité, on a considéré
que le théâtre favorisait une « catharsis » : le théâtre nous ferait vivre par
procuration, mais avec beaucoup d’intensité, des conflits terribles qui sont la
projection de ceux que nous pouvons connaître dans la vie réelle. Il aurait donc la
faculté de nous libérer, de nous soulager de nos angoisses, de nos pulsions
interdites.
11. Dans le même temps, dans la mesure où il y a toujours une forme de
distance (on ne confond pas tout à fait la réalité et la scène) cette
projection de nos difficultés ou de nos vices peut nous aider à en prendre
conscience, à y réfléchir, à corriger certains de nos défauts, voire à mener
une réflexion morale ou politique. La comédie, en particulier, qui raille les
travers des hommes en les exagérant, permet sans doute aux spectateurs
de les éviter. « Castigat ridendo mores » disait-on en latin à la
Renaissance : On corrige les mœurs par le rire.
12. Quelques termes utiles pour l’étude du théâtre
Un texte de théâtre est constitué de didascalies et de répliques. Les didascalies
sont les indications que l’auteur donne au metteur en scène ou à l’acteur ou au
lecteur au sujet de l’espace, de la gestuelle : les didascalies préparent la
représentation, elles l’amorcent. Les répliques sont les paroles échangées par les
personnages. On utilise des termes particuliers pour désigner certains types de
répliques : une stichomythie est une réplique très brève dans un échange très vif
et rapide ; une tirade est au contraire une réplique assez longue dans laquelle un
personnage s’explique, raconte, argumente ; un monologue est une réplique
prononcée par un personnage seul en scène ; un aparté est une réplique adressée
au spectateur. Ces deux derniers types de réplique nous rappellent que le
spectateur (ou le lecteur) est toujours le deuxième destinataire (après le
personnage-interlocuteur) d’une réplique : c’est ce qu’on appelle la double
énonciation.
13. On distingue souvent dans la structure générale de la pièce quelques grands
moments : l’exposition qui permet au spectateur de prendre connaissances
des personnages et de la situation dans laquelle ils sont pris ; le nœud de
l’action et les péripéties, c’est à dire le moment où le conflit est établi et où
les personnages réagissent ; le dénouement, c’est à dire le moment ou le
conflit se résout (de manière heureuse ou malheureuse).
Les pièces peuvent être divisés en actes et en scènes, les actes
correspondant généralement à des changements de décor et les scènes à
des entrées ou sorties de personnages