Traumatisé, stressé, résistant?: Lumière sur le stress post-traumatique
Plus de trois canadiens sur quatre ont vécu au moins un événement potentiellement traumatisant au cours de leur vie et certains d’entre eux ont développé un État de stress post-traumatique (ÉSPT) suite à celui-ci. Cette conférence distinguera ce qu’est un événement « stressant » versus « traumatique", présentera les plus récents critères diagnostiques selon le DSM-5 et expliquera les facteurs pouvant contribuer à protéger ou à mettre à risque les individus exposés à des événements « traumatiques ». Enfin, les comportements de soutien à favoriser et à éviter pour les proches seront exposés et discutés avec l’auditoire.
1. Traumatisé, stressé,
résistant?: Lumière sur le
stress post-traumatique
Stéphane Guay, Ph.D. , psychologue.
Directeur du Centre d’étude sur le trauma
Professeur, École de criminologie, Université de Montréal
4. Événements de vie stressants: /100
Décès du conjoint 100
Divorce 73
Mariage 50
Mise à la retraite 45
Difficultés sexuelles 39
Départ du foyer d’un enfant 29
5. Événements stressants vs traumatisants
Événements traumatiques (ET) Événements stressants normaux (ESN)
1. La victime d’un ET n’a généralement pas eu de
temps pour s’y préparer ou l’anticiper comme
dans le cas d’un vol ou d’un accident de voiture.
1. L’ET n’a généralement pas été vécu
précédemment, à tout le moins pas à cette
intensité.
1. Les victimes d’un ET n’ont souvent pas de
contrôle par rapport à ce qui provoque les
symptômes ou à la possibilité de les retarder ou
de les arrêter.
Il est généralement possible de se préparer ou
d’anticiper les ESN tels que la naissance d’un bébé, un
changement d’emploi ou le décès d’un proche qui
était déjà hospitalisé.
La répétition d’un même ESN ou d’un événement
similaire contribuent à diminuer l’amplitude des
symptômes puisqu’il devient possible d’apprendre des
expériences antérieures et de mieux y réagir comme
dans le cas de plusieurs pertes d’emploi
subséquentes.
Les ESN ne provoquent pas autant de symptômes
d’anxiété ou s’ils en provoquent, ils peuvent être
contrôlés beaucoup plus facilement puisqu’ils sont
généralement de moindre intensité.
6. Événements stressants vs traumatisants
Événements traumatiques (ET) Événements stressants normaux (ESN)
La victime d’un ET n’a généralement pas
eu de temps pour s’y préparer ou
l’anticiper comme dans le cas d’un vol ou
d’un accident de voiture.
L’ET n’a généralement pas été vécu
précédemment, à tout le moins pas à
cette intensité.
Les victimes d’un ET n’ont souvent pas de
contrôle par rapport à ce qui provoque les
symptômes ou à la possibilité de les
retarder ou de les arrêter.
Il est généralement possible de se
préparer ou d’anticiper les ESN tels que la
naissance d’un bébé, un changement
d’emploi ou le décès d’un proche qui était
déjà hospitalisé.
La répétition d’un même ESN ou d’un
événement similaire contribuent à
diminuer l’amplitude des symptômes
puisqu’il devient possible d’apprendre des
expériences antérieures et de mieux y
réagir comme dans le cas de plusieurs
pertes d’emploi subséquentes.
Les ESN ne provoquent pas autant de
symptômes d’anxiété ou s’ils en
provoquent, ils peuvent être contrôlés
beaucoup plus facilement puisqu’ils sont
généralement de moindre intensité.
7. Événements stressants vs traumatisants
Événements traumatiques (ET) Événements stressants normaux (ESN)
Les ET exposent la victime (et souvent ses
proches) à des menaces de danger
physiques très élevées et laissent souvent
une empreinte pour la vie, et ce même si
les symptômes disparaissent.
Les ET créent un impact émotif aigu (p. ex.
insomnie, dépression) et chronique (ex.
retrait social, conflits interpersonnels, per-
ceptions erronées de soi ou des autres,
pho-bies, paranoïa, difficultés sexuelles,
etc.)
Suite à un ET la victime peut prendre de
quelques semaines à quelques années
avant d’être rétablie.
En comparaison, les ESN sont vécus par
beaucoup de gens et constituent souvent
un sujet de discussion entre les personnes
qui ont vécu les mêmes expériences (par
ex. une perte d’emploi).
En comparaison, les ESN produisent
généralement des expériences négatives
moins beaucoup moins perturbantes.
Les ESN posent peu de menace de danger
aux proches et l’impact tend à se dissiper
plus rapidement au fur et à mesure que
d’autres expériences quotidiennes
surviennent.
8. Qu’est-ce que l’état de stress post-
traumatique?
Tout d’abord, la personne a été exposée à un ou plusieurs des
événements suivants:
Mort ou menace de mort
Blessure grave ou menace de blessure grave
Délit sexuel ou menace de délit sexuel
9. Qu’est-ce que l’état de stress post-
traumatique?
De l’une ou l’autre des façons suivantes:
Vivre l’événement soi-même
Être témoin d’un tel événement
Apprendre que l’événement s’est produit à un ami proche ou un
parent
Vivre une exposition répétée ou extrême aux détails de
l’événement
10. De quels types d’événements s’agit-il?
Accidents graves (voiture, incendie…)
Catastrophes naturelles (tremblements de terre, inondation,
tornade…)
Agressions violentes (physiques, sexuelles, vol à main
armée…)
Guerre, expérience militaire, incident terroriste…
11. 3/4
Des canadiens vont vivre entre 1 et 3 événements
potentiellement traumatisants au cours de leur vie
13. Quelles réactions puis-je observer chez
une personne qui a un ESPT?
Évitements persistants associés au traumatisme
14. Quelles réactions puis-je observer chez
une personne qui a un ESPT?
Perturbations sur le plan des pensées et des émotions
15. Quelles réactions puis-je observer chez
une personne qui a un EPST?
Hyperactivation du système nerveux
16. Est-ce que l’exposition à un événement
horrible ou catastrophique entraîne toujours
un ESPT?
Population générale (Van Ameringen et al., 2008):
9,2% au Canada
76% des Canadiens seront exposés à au moins un
événement au cours de leur vie (2,3 en moyenne)
17. 2) Résistant
Quels sont les facteurs déterminants qui
facilitent ou non le retour à une vie normale?
18.
19. Qui sont les individus à risque?
Gravité de l’événement
Dissociation
Détresse durant l’événement
Faible soutien social
21. Défis pour les proches
Nature des symptômes
Fluctuations et évolution de la maladie
Stigmatisation de la maladie
Gestion de sa propre détresse
Besoins de soutien et de répit
Difficultés au niveau de la communication et … du soutien
22. La communication et le soutien
Intention
Émetteur
Impact
Récepteur
Filtres
Filtres
Pensées Émotions PenséesÉmotions
23. Acteurs du soutien (Barker & Pistrang,2002)
Soutien Soutien
Informel Formel
Conjoint Infirmières Psychologue
Parent MD famille Psychiatre
Ami
24. Soutien Des Proches À Favoriser … De
Façon Générale
Encouragements à avoir recours aux services en cas de
besoin
Encouragements au recours à des comportements de santé
préventifs
Facilitation l’adhérence aux traitements
Séances de thérapie et prise de médications
Renforcements des efforts et des progrès
25. Soutien Des Proches À Éviter … De Façon
Générale
Critiques négatives sur les manières de gérer les difficultés
Minimisation des symptômes
Blâmes pour l’apparition et le maintien du trouble
Évitement de la personne, distanciation
26. Soutien professionnel
Les traitements généralement recommandés dans le cas de
l'état de stress post-traumatique sont la thérapie cognitivo-
comportementale (TCC) et la pharmacothérapie. LaTCC
obtient en général un taux de réussite de 60 à 70 % auprès de
victimes de divers types d’événements traumatiques.
La thérapie cognitivo-comportementale permet aux
personnes aux prises d'un état de stress post-traumatique
d'apprendre à gérer les réactions qui surviennent.
27. Buts de la TCC (Marchand, Brillon,1999)
(1) Favoriser le retour vers les situations évitées
( l’évitement).
(2) Favoriser une perception plus réaliste
( pensées dysfonctionnelles).
(3) Améliorer la gestion de l’anxiété
( l’anxiété face aux situations évitées).
(4) Favoriser la personnalisation des émotions
associées à l’événement traumatique.