3. D E L A P R E S S E
3
LES GRANDES TENDANCES DE LA DIFFUSION DE LA PRESSE
FRANÇAISE MONTRENT UNE NOUVELLE ENVOLÉE DE LA
FRÉQUENTATION DES SUPPORTS NUMÉRIQUES, EN PARTICULIER
SUR LES SUPPORTS MOBILES QUI SYMBOLISENT LA MUTATION
DES USAGES TANDIS QUE LE PAPIER PARVIENT
À FREINER LÉGÈREMENT SA BAISSE DE DIFFUSION.
-4,0%-2,2% -2,3% -3,5% -4,0%
+8,5%
+20,7% +32,9%
+22,6% +7,7%
+57,6%
+634,2%
+123,4%
+104,6%
M
MISE EN PERSPECTIVE SUR 5 ANS :
STABILISATION DE LA BAISSE
DU PAPIER ET POURSUITE
DE L’EXPLOSION DU DIGITAL
Comparaison en base 100 de
la DFP et de la fréquentation
totale en visites de sites
et applis de presse.
LA NOUVELLE ENVOLÉE DES
SUPPORTS NUMÉRIQUES
L
es 793 titres payants (661 pour la presse grand public et 132 pour la
presse professionnelle) contrôlés par l’OJD en 2014 ont représenté une
Diffusion France Payée de 3,7 milliards d’exemplaires papier. Cette
diffusion continue de baisser (-4%), mais moins qu’en 2013 (-4,9%), ce qui
laisse envisager que le plus dur est derrière nous. Le digital confirme sa mon-
tée en puissance avec 9,2 milliards de visites sur les sites de presse (+8,5% en
un an). C’est toutefois du côté des sites hybrides et des applications mobiles
que la croissance est la plus forte : +57,6% à 5,3 milliards de visites.
Toutes les grandes familles de presse voient leur diffusion baisser en 2014,
mais avec des reculs souvent moins élevés que l’année précédente : l’érosion
atteint 4,1% pour la presse quotidienne nationale (PQN), 3% pour la presse
quotidienne régionale et départementale (PQRD), 2,4% pour la presse quo-
tidienne du 7e
jour. La presse hebdomadaire régionale (PHR) résiste plutôt
mieux que le marché et circonscrit la baisse à 1,6%. La situation continue en
revanche de se dégrader pour deux familles : la presse magazine, en retrait
de 5,1%, et la presse professionnelle, dont la diffusion perd 7,5%.
Deux segments pèsent particulièrement lourd dans la diffusion totale : la presse
quotidienne (49,1%) et la presse magazine (42,5%). Dans cette famille, seuls
les masculins sont en progression (+6,8%), boostés notamment par deux lan-
cements réussis : Lui (87922 ex.) et The Good Life (50265 ex.). Toutefois, un
nouveau segment porteur émerge, celui de la presse magazine de bien-être,
qui compte de nombreux succès de diffusion autour de Vital (55503 ex.),
Happinez (35489 ex.), + de Pep’s (110795 ex.) ou Esprit d’ici (59575 ex.).
Papier
Sites
Mobilité
2009 2010 2011 2012 2013 2014
-4%POUR LA DIFFUSION PRESSE PAYANTE
+22,3%POUR LA FRÉQUENTATION DES SUPPORTS
NUMÉRIQUES DE PRESSE
+59,8%POUR LES VERSIONS NUMÉRIQUES
DE LA PRESSE PAYANTE
149TITRES DE PRESSE PAYANTE PROGRESSENT
169SITES ET APPLIS DE PRESSE PROGRESSENT
Les
chiffresclés
à retenir
4. 2 5 E O B S E R V A T O I R E
4
Fidélisation des acheteurs
par le portage et nouvel essor
des versions numériques
En 2014, les ventes au numéro individuelles ont
représenté 40,4% de la DFP à comparer aux
42% de 2013. «Les points de vente ferment et
les acheteurs ont de plus en plus de mal à ache-
ter la presse», a commenté Stéphane Bodier,
sse Heer
uQsseer
uQsseer
oigre Réiadamodbsse He
oJè7udenntidieou
enntidieou
leano
ruo
orsse Per
agMsseer
lelennossiefo
enizaag
LA PRESSE PAYANTE FRANÇAISE EN 2014
Diffusion France Payée
Évolution par famille de Presse vs 2013 Part de diffusion / famille
Evolution de la presse payante 2014/2013
PRESSE PAYANTE
PRESSE QUOTIDIENNE
PRESSE HEBDO RÉGIONALE
PRESSE MAGAZINE
dont Presse d’Actualité
dont Presse Féminine
dont Presse Télévision
NOMBRES
D’EXEMPLAIRES
3,7 Mds (-4%)
2,5 Mds (-3%)
70,7 M (-1,6%)
1,6 Md (-5,1%)
342 M (-4,5%)
343 M (-4,4%)
622 M (-4,8%)
NOMBRE DE VISITES
SITES HYBRIDES ET APPLIS
5,3 Mds (+57,6%)
3,3 Mds (+64,2%)
1,9 Md (+47,3%)
772 M (+66,5%)
85 M (+56,1%)
966 M (+33,5%)
NOMBRE DE VISITES
SITES DE PRESSE
9,2 Mds (+8,5%)
5 Mds (+8,8%)
3 M (+8,4%)
4,1 Mds (+8,4%)
1,6 Md (+16,4%)
513 M (+32,8%)
794 M (+14,5%)
Presse Quotidienne
Presse Quotidienne du 7e
Jour
Presse Hebdomadaire Régionale
Presse Magazine
Presse Professionnelle
Si les versions numériques individuelles ne repré-
sentent encore que 1,9% de la DFP, elles ont,
quant à elles, progressé de 59,8% en un an à
71,3 millions d’exemplaires, soit une progres-
sion équivalente à celle de 2013. «Au début,
le phénomène concernait essentiellement la
PQN, qui est toujours la première famille sur ce
canal de diffusion. Il confirme désormais son
succès auprès de toutes les familles de presse»,
a commenté Stéphane Bodier. Ainsi, en 2014,
la PQN a distribué 35,7 millions d’exemplaires
de versions numériques (+43,9%). Avec 18,4
millions d’exemplaires (+99,2%), la PQRD et la
PQ 7e
Jour se placent sur la deuxième place du
podium, devant la presse magazine (16,7 mil-
lions, en hausse de 61,6% sur un an). Malgré
de fortes progressions, les volumes sont beau-
coup plus modestes pour la presse profession-
nelle (+118,4% à 0,4 million) et pour la PHR
(+35,2% à 0,1 million). Les ventes numériques
par tiers ont aussi fait une belle percée, passant
en un an de 3,2% à 7,5% du total.
Les sites web de presse progressent, quant à
eux, de 8,5% à 9,2 milliards de visites.
Président de l’OJD. Ainsi en décembre 2014, on
comptait, selon Presstalis, 25866 points de
vente de presse, ce qui représente 950 nou-
velles disparitions en un an et 3880 sur cinq ans,
cette tendance baissière devant se poursuivre
en 2015. Pour autant, certains titres réalisent de
belles progressions dans la vente au numéro:
+51% pour Massif Central, +45,4% pour Votre
Beauté, +39,8% pour L’Essor Rhône, +19,3%
pour Picoti, +17,6% pour Cuisine Actuelle…
La montée en puis-
sance d’autres canaux
de diffusion explique
aussi pour partie le repli
du poids des ventes au
numéro. Ainsi, le por-
tage à domicile a
encore gagné un point
en 2014 pour atteindre
30% de la DFP (+6%
en 5 ans), illustrant ainsi
«le gros travail de fidé-
lisation mené par les
éditeurs».
LES POINTS DE VENTES EN 5 ANS
Évolution du nombre de points de ventes de presse -
Évolution des ventes en kiosque en base 100 en 2009
déc. 2009 déc. 2010 déc. 2011 déc. 2012 déc. 2013 déc. 2014
Ventes au N°
70
5. D E L A P R E S S E
5
de la presse, connait elle aussi un essor extra-
ordinaire sur le mobile, atteignant 966 mil-
lions de visites. «Tous médias confondus, c’est
un des univers les plus puissants dans sa
consommation sur le mobile», fait-il valoir.
C’est d’ailleurs l’application de Télé Loisirs qui
a remporté l’Etoile 2015 dans la catégorie
application mobile (voir palmarès P. 13).
À tous ces chiffres 2014, il convient d’ajouter
que l’OJD contrôle chaque mois la diffusion
de plusieurs milliers de Radios diffusées sur
Internet. Il vient ainsi de certifier, au mois de
mars 2015, plus de 33 millions d’Ecoutes
actives pour la marque NRJ qui compte 166
Web Radios dont la Premium, simultanément
diffusée sur les ondes classiques qui, à elle
seule, en comptabilise presque 12 millions.
Elle est talonnée par la Premium de Skyrock.
• En un an, les sites hybrides sont passés
de 475 millions de visites à 1,278 Milliard
• Les applis mobiles de 2,527 milliards
à 3,357 milliards de visites, les applis
tablettes de 335 à 625 millions.
• Le tout représentant une augmentation
de 57,6% vs 2013.
LA PRESSE PAYANTE FRANÇAISE EN 2014 :
LES ÉDITEURS FIDÉLISENT DE PLUS EN PLUS LEURS ACHETEURS
AU 1ER
JANVIER 2016, L’OJD FAIT
ÉVOLUER SES MÉTHODES DE
CONTRÔLE DE LA PRESSE (HORS
PGID). FINIS, LES CONTRÔLES DE
LA DIFFUSION IN SITU, TOUT SE
FERA À PARTIR D’UNE CONTROL
ROOM À PARIS, DE MANIÈRE PLUS
RAPIDE ET PLUS FIABLE. LES GAINS
DE PRODUCTIVITÉ PERMETTRONT
DE BAISSER LE COÛT FINANCIER
POUR LES ÉDITEURS.
Depuis près de 90 ans, le contrôle de
l’OJD s’effectue chez l’éditeur via un
auditeur OJD et un expert-comptable
qui déterminent les quantités
réellement diffusées. Au 1er
janvier
2016, le contrôle de la presse (hors
quotidiens et hebdomadaires gratuits
d’information qui ont déjà leur propre
système de contrôle en partie
dématérialisé) change, avec un
basculement des 1000 contrôles in
situ en 1000 contrôles dématérialisés.
PLATEFORME DIGITALE ET
DOUBLE CONTRÔLE
Tout passera désormais par la
plateforme digitale, installée à Paris
sur laquelle les éditeurs déposeront
eux-mêmes les différents éléments
pour le contrôle de leur diffusion.
L’OJD sera par ailleurs relié, quasi
en temps réel, avec l’ensemble
des prestataires : messageries,
gestionnaires d’abonnement, de
portage, intermédiaires de ventes
par tiers… Et si les résultats ne
concordent pas, il y aura des contrôles
physiques inopinés. L’objectif est
d’avoir «un contrôle plus rapide,
plus fiable et procurant des gains
de productivité», a expliqué
Stéphane Bodier, lors de l’ouverture
du 25e
Observatoire de l’OJD.
«Jusqu’ici, certains contrôleurs de
l’OJD faisaient jusqu’à 75000 km
par an et passaient au moins
20 semaines en extérieur», dévoile
Philippe Rincé, Directeur Général
de l’OJD. En année 1, ce gain
de productivité devrait permettre
de remiser aux éditeurs 15%
de leurs droits proportionnels et
des frais de contrôle.
L’OJD PASSE À LA
dématérialisation
DU CONTRÔLE
La mobilité fait
exploser les compteurs
L’augmentation la plus spectaculaire concerne
les supports mobiles qui progressent de
57,6% sur un an, cette explosion touchant
toutes les familles de presse, les journaux bien
sûr mais aussi les magazines. Ainsi, avec près
d’1 milliard de visites (966 millions) la presse
TV s’avère être l’un des univers les plus puis-
sants dans sa consommation sur le mobile. La
Presse quotidienne gratuite d’information n’est
pas en reste, signant le plus gros succès en
matière de consommation mobile à travers
son leader, 20 minutes.
«Les applications font le grand succès de la
presse dans sa partie mobile», a poursuivi le
Président de l’OJD. Elles progressent de 2,5 à
3,3 millions de visites en un an, tandis que les
sites hybrides atteignent 1,2 million visites
(contre 475000). La fréquentation des applis
tablettes reste plus modeste, mais double en
un an, passant de 335 à 625 millions.
La presse télé, qui représente 40% de la DFP
La mobilité progresse dans toutes les familles de presse
PRESSE QUOTIDIENNE NATIONALE 63,8
PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE ET DÉPARTEMENTALE 54,8
PRESSE QUOTIDIENNE GRATUITE D'INFORMATION 89,9
NEWS 174,9
PRESSE TÉLÉVISION 33,5
FÉMININS 56,1
PRESSE PEOPLE 21
FAMILLE PROGRESSION (EN %) 2014/2013
Ventes N° individuelles
Abonnements individuels
Portage à domicile
Diffusion par tiers et différée
Versions numériques individuelles
+6%
sur
5 ans
Diffusion France Payée
7. D E L A P R E S S E
PHILIPPE RINCÉ : Le PV de marque
préfigurait déjà cela. On sentait qu’il y avait
une forte demande, or, la meilleure façon
de lui répondre était sans doute de
concrétiser le rapprochement des structures.
S. B. : La Presse et l’OJD ont depuis une
dizaine d’années totalement bouleversé leur
offre, un titre de presse n’est plus seulement
producteur de print, mais aussi de digital, de
vidéo, d’applis, voire, pour certains de radio
ou de télévision. Or, qui aurait pu imaginer, il
y a encore cinq ou six ans, qu’un groupe de
presse puisse devenir un énorme fournisseur
de contenus vidéo ou que les applis de
presse seraient parmi les plus puissantes ? Il y
a eu une modification totale de l’offre de
nombreux magazines et quotidiens
régionaux ou nationaux !
P. R. : Il n’y a pas si longtemps, le contenu et
le contenant formaient un tout indissociable.
Aujourd’hui, le contenant a complètement
explosé, c’est le contenu qui mène l’affaire et
peu importe le support utilisé. C’est pourquoi
demain il sera vidéo, audio ou autre chose
que l’on n’imagine même pas! On voit la
multiplicité des nouveaux supports. Quand Le
Monde annonce un quotidien du matin, ce
n’est évidemment pas un quotidien papier,
c’est autre chose, un contenu digital sur un
autre support…
S. B. : On note aussi une modification totale
des lieux de consommation, puisque Air
France, la SNCF, de grandes chaines d’hôtels,
mettent à la disposition de leurs clients des
contenus de presse sur des supports digitaux.
Il s’est passé au niveau du contenant, du lieu
de distribution et des usages de
consommation une révolution totale depuis
cinq ans. Par rapport à ce phénomène, il
était nécessaire de faire évoluer nos
organisations pour continuer à faire ce que
l’OJD et AudiPresse font très bien, à savoir :
accompagner les innovations des éditeurs en
leur en donnant les moyens à travers la
rigueur et la transparence de leurs chiffres.
Quand on examine les chiffres de diffusion et
d’audience sur un titre, on s’aperçoit parfois que
l’un descend quand l’autre monte, comment
allez-vous arriver à une meilleure cohérence ?
S. B. : Pour moi, il y a une explication et un
grand travail à mener. L’explication : il me
semble qu’aujourd’hui la puissance des
marques digitales est plus forte que le pur
résultat de l’audience print. Quand on
interroge quelqu’un pour savoir s’il est lecteur
de L’Équipe ou de Femme Actuelle, il y a
une telle puissance maintenant de la
consommation digitale que lorsque la
personne répond, elle ne sait plus trop si elle
a lu son journal ou son magazine sur une
tablette ou sur un le papier. Cela explique les
différences de résultats entre le pur print et
l’audience.
Voilà pour l’explication, quid du travail
à mener ?
S. B. : C’est un sujet sur lequel le Comité
S. B. : Pendant des années, la presse s’est
laissé piller par Google. Tout ce que la presse
a perdu – 80% dans le marché français – a
été transféré chez Google. Depuis quatre ou
cinq ans, les éditeurs ont repris la main, en
particulier dans une politique de
développement du mobile. Il y a sur tous les
segments de presse une explosion de la
consommation du mobile, de l’ordre de 100,
200 ou 300%, alors qu’il était déjà très
fortement en augmentation, l’an dernier.
P. R. : Ce 25e
Observatoire montre une
explosion de la mobilité sous toutes ses
formes : tablette, smartphone…
S. B. : Dans sa volonté d’accompagner les
innovations, l’OJD a développé sa culture et
ses techniques hors print, puisqu’aujourd’hui il
contrôle près de 12000 web radios, la quasi
intégralité de toutes les applis de presse et
qu’il y a de grands projets pour contrôler la
vidéo, car elle est aujourd’hui de plus en plus
importante dans les consommations et pour
les annonceurs, lesquels ne disposent pas de
chiffres 100% fiables.
Au contraire d’AudiPresse, l’OJD ne se borne
pas à l’étude des sociétés issues de la presse,
qu’allez-vous faire de toutes les autres ?
S. B. : La future Maison sera celle des Chiffres
de la Presse ET des Médias. Pour être crédible
aujourd’hui, on ne peut pas vérifier les seuls
chiffres d’une famille. Le médiaplanning est
holistique et, de plus en plus, les agences et
les annonceurs cherchent une certification
globale. Ils ne veulent pas d’un institut qui
certifie d’un côté le papier, de l’autre le
digital car tout est impacté par le digital. La
télévision est en train de devenir digitale
comme elle l’est déjà dans d’autres pays, la
radio suit le même chemin et c’est déjà
acquis pour l’affichage. C’est tout le travail
actuel de l’OJD : être à même d’apporter
une méthode, une rigueur et la valeur d’une
marque pour contrôler. Les éditeurs l’ont très
bien compris, il n’y en a plus un seul
aujourd’hui qui ne soit pas d’accord avec
l’idée de contrôler les chiffres de la presse
ET des médias.
P. R. : Il y avait autour de la table plus de
20 représentants de structures professionnelles,
lorsque Stéphane a raconté «la presse ET les
médias». Tous, y compris ceux qu’on aurait
pu imaginer les plus conservateurs ont
acquiescé. Et aujourd’hui, tous reconnaissent
qu’avoir rajouté «ET des médias» a un vrai
sens.
S. B. : Je serai bien heureux de rencontrer un
éditeur qui puisse me donner une définition
de ce qu’est la presse aujourd’hui. C’est
évidemment une histoire, un savoir-faire, une
exigence…, on peut aussi parler de la qualité
du contenu mais plus du contenant.
7
Recherche et Développement du nouvel
ensemble travaillera pour apporter des
réponses fiables au marché.
Vous citez des titres très digitalisés
mais la lecture digitale n’est pas toujours
aussi développée !
S. B. : Dans chaque famille, il y a des
exemples réussis et d’autres qui le sont moins,
mais certaines marques de presse reposent
véritablement sur deux piliers, notamment
dans la presse quotidienne, en PQR et dans
la presse gratuite. Par exemple, la puissance
de la marque 20 minutes est presque aussi
forte en digital qu’en papier.
P. R. : En PQR aujourd’hui, des marques de
presse comme La Voix du Nord, Ouest
France, Sud-Ouest, La Dépêche du Midi…
ont une stratégie clairement définie de
développement sur l’ensemble de leurs
supports et médias.
S. B. : Certains vendent maintenant des
abonnements où certains jours, en particulier
les jours de la semaine, ils servent le
quotidien en digital, et en fin de semaine
l’édition papier parce que cela correspond à
des moments de consommation et des lieux
différents.
P. R. : En fonction des lieux de consommation
et des usages, comme le dit Stéphane, on
peut avoir des combinaisons d’un même
contenu sur des supports différents, y compris
si l’on reboucle tout cela avec du train, de
l’hôtel…
S. B. : C’est le projet du Monde. Il y a toujours
un énorme plaisir à lire Le Monde papier le
soir en rentrant du bureau, car on dispose
d’un peu de temps. Par contre, on aurait
besoin de la crédibilité de l’information du
Monde le matin mais on n’aurait pas le
temps et le lieu pour le consommer en
papier. De plus, l’usage du smartphone fait
que l’on a envie de l’avoir avec soi et de le
consommer simplement et rapidement.
Une étude de l’IAB US* vient de dévoiler que
la presse serait le média le plus impacté par
le transfert des investissements publicitaires sur
le mobile, d’où l’importance d’y être présent…
*Réalisée par Ovum pour l’IAB, l’étude «2015
Marketer Perceptions of Mobile Advertising»
montre qu’un tiers des budgets pub mobile
serait prise sur d’autres supports et, tout
d’abord la presse (pour 58% des répondants).
“
STÉPHANE BODIER
«Il s’est passé au
niveau du contenant,
du lieu de distribution
et des usages de
consommation une
révolution totale
depuis cinq ans.»
11. 11
D E L A P R E S S E
•LE DIGITAL avec trois types de développe-
ment: le redéploiement de marques exis-
tantes sur le mobile (prochaine étape, le 11
mai, avec une édition matinale sur les smart-
phones et tablettes réalisée par la rédaction du
Monde), les créations avec Les Décodeurs et
Pixels (des chaînes créées par des équipes du
monde.fr qui ont créé leurs start-up au sein du
groupe), et des alliances plutôt sur le plan
international comme celle avec Le Huffington
Post. Aujourd’hui le site (qui emploie 20 per-
sonnes) est bénéficiaire et près de 22% de son
audience vient des réseaux sociaux.
•LA TRANSFORMATION DES MODÈLES ÉCONO-
MIQUES SUR LE DIGITAL avec la construction
d’un modèle vertueux inspiré de l’ambition
internationale du Guardian (d’où le lance-
ment, il y a trois mois du Monde Afrique) et du
paywall du New York Times, Le Monde se
développant sur un modèle freemium. Sur
les 190000 abonnés numériques du Monde,
plus de 80000 sont des abonnés purs numé-
riques payants. «Au total, les activités numé-
riques pour le Monde ont atteint une rentabilité
de 25% et on continue à avoir une croissance
à deux chiffres de notre CA, a déclaré Louis
Dreyfus. On est en train de voir le début d’un
modèle, ce qui nous rassure pour l’avenir au
moment où l’ensemble du réseau des
kiosquiers poursuit son délitement et où les
messageries sont confrontées à des vraies
difficultés économiques.»
Il a ensuite évoqué le changement de périmè-
tre de la presse et la multiplication des écrans.
«Aujourd’hui, en fonction des semaines, 40 à
55% de notre audience se fait en mobilité,
c’est dire la progression que l’on vit et l’évolu-
tion de notre métier. Dans ces horizons qui se
multiplient devant nous il y a évidemment des
formats de narration qu’il nous faut inventer. Le
site Les Décodeurs, les grands formats, les
vidéos sur des formats innovants… sont des
exemples de ces nouveaux formats.»
De l’innovation
Pour parler des innovations au sein du groupe,
Louis Dreyfus a retenu six thématiques :
•LA RÉINITIALISATION DES MARQUES : «Nous
considérons qu’il n’y a pas de fatalité, quand
les marques sont fortes et très clairement défi-
nies, nous sommes capables de relancer»,
a-t-il expliqué, donnant les trois exemples
du Monde (qui a su faire entrer l’entreprise
et les sagas positives dans le journal pour plus
d’un tiers de son contenu) du M, (réel succès
qui «a permis au Monde de gagner en fémi-
nité et d’intégrer une dimension de plaisir qui
ne faisait pas forcément partie de son ADN
au départ.») et de L’Obs (dont la nouvelle
formule «nous a donné en ventes au numéro
sur les 12 premiers numéros une avance
de l’ordre de 15 à 20 points sur l’évolution
du marché»).
•LA DIVERSIFICATION DES REVENUS Elle passe
par le développement d’une activité événe-
mentielle «avec une ambition que Le Monde,
Télérama, L’Obs plus tard, incarnent le débat
citoyen, le débat public et que l’on puisse
donner l’occasion aux lecteurs et aux inter-
nautes de venir à la rencontre de la rédaction
et des grands invités» (cf. la manifestation du
Monde Festival en septembre, Télérama
Dialogue, et la prochaine tenue du 1er
Forum
avec Le Monde Afrique).
•LES RÉSEAUX SOCIAUX «qui assureront une
partie de la réussite auprès des nouvelles
générations. C’est une très bonne nouvelle
pour toutes les marques médias que nos
marques aient pu s’approprier aussi vite ces
nouveaux médias» (14 M de socionautes, plus
de 190 comptes de journalistes particulière-
ment actifs sur Twitter…), a affirmé Louis Drey-
fus. Il a montré comment avait été construit,
avec la rédaction du Monde la stratégie de
diffusion de l’information Swissleaks et expli-
qué: «Progressivement, nos rédactions sont en
train de s’approprier ces modèles de diffusion.
La bonne nouvelle au-delà de leur efficacité,
c’est que cela force nos rédactions à être au
plus près des nouveaux usages et des centres
d’intérêt des lecteurs et des internautes et c’est
l’un des challenges que nous avons devant
nous : rapprocher nos rédactions des consom-
mateurs finaux.»
•UN NOUVEAU LIEU qui incarnera le groupe,
lequel avait perdu la maîtrise de son siège
social en 1989. «Le fait qu’en 2017 on soit en
mesure d’acheter des terrains et de faire
construire un lieu où plus de 1500 salariés vont
se retrouver sur 23000 m2
c’est un signe de
vitalité économique et, plus largement et de
façon plus enthousiasmante, la chance de pou-
voir inventer un lieu de vie ouvert.» Il a rap-
pelé, à cette occasion, que «la prochaine nou-
velle frontière, c’est l’image. Il faut réussir le
passage du papier à l’image, à charge pour
nous de conserver notre identité en inventant
des nouveaux formats et s’appropriant cette
culture de l’image qui est pour Le Monde rela-
tivement nouvelle, puisqu’il y a 25 ans il n’y
avait quasiment pas de photo dans le journal.»
Louis Dreyfus a conclu en affirmant que les trois
facteurs de la dynamique du groupe sont le
rythme d’innovation («Pour chacune de nos
marques, on demande à nos équipes d’inven-
ter des formats, des innovations à peu près
tous les trois mois»), l’association du collectif
(«accords d’entreprise innovants, relations
sociales apaisées permettant d’inventer la
suite») et le fait de s’inscrire aujourd’hui dans
une logique structurellement bénéficiaire, ce
qui est loin d’avoir été le cas (entre 2001 et
2011, le Monde a perdu en moyenne 10 M€
par an), et donc porteur d’espoir pour tous .
Voir la présentation de Louis Dreyfus
sur le site OJD.com
13. Le palmarès(chiffres 2014 - en valeur absolue)
D E L ’ O J D
2015
CATEGORIE TITRE GAIN
GRAND PUBLIC
(Diffusion Individuelle France Payée)
Presse quotidienne et 7e
Jour La Nouvelle République Dimanche 2 347 ex.
Presse Magazine
• Hebdomadaires Valeurs Actuelles 14 266 ex.
• Mensuels Cuisine Actuelle 20 233 ex.
Constance dans le succès (Évolution 2014 vs 2011)
• Presse Quotidienne Les Échos 8 167 ex.
• Presse Hebdomadaire Régionale La Semaine de l’Allier 1 019 ex.
• Presse Magazine Santé Magazine 60 833 ex.
PRESSE PROFESSIONNELLE
(Diffusion Totale Payée)
Constance dans le succès (Évolution 2014 vs 2011) Le Journal du Pâtissier 1 839 ex.
SITES GRAND PUBLIC ET SITES PROFESSIONNELS (Total des visites annuelles)
Sites Grand Public et Sites Professionnels
• Sites Actualités/Infos lemonde.fr 88 873 395 visites
• Sites Autres Familles leboncoin.fr 61 277 230 visites
Applis Grand Public et Applis Professionnelles Appli Tele-Loisirs.fr 113 829 616 visites
Constance dans le succès (Évolution 2014 vs 2011)
• Sites Grand Public Actualités/Infos lefigaro.fr 235 280 354 visites
• Sites Professionnels Actualités/Infos lequotidiendumedecin.fr 4 322 867 visites
Les Étoiles 2015 récompensent les meilleures progressions
de diffusion réalisées en 2014 (France Individuelle payée pour la Presse
Grand Public et Diffusion Totale Payée pour la Presse Professionnelle.
Pour les sites et applis, c’est le cumul des visites annuelles qui est pris en compte.
14. 14
L E S É T O I L E S
ex.). L’hebdomadaire de droite a été
récompensé chaque année depuis la mise en
place, en janvier 2013, de la nouvelle
stratégie éditoriale «autour du traitement
approfondi des grands sujets sociétaux qui
préoccupent les Français», précise son
Directeur Général, Yves De Kerdrel. «C’est
aussi le fruit d’une stratégie commerciale
basée sur la prise en main de ce news
désormais comme les autres, poursuit-il. Et
cela à travers une politique de mise en place
pragmatique auprès de la moitié des
dépositaires français. C’est encore le résultat
de liens étroits tissés avec nos abonnés qui se
traduisent par un taux de réabonnement de
82%. C’est enfin le succès d’une stratégie
digitale menée étape par étape qui a permis
de rajeunir l’image de cet hebdomadaire qui
fêtera ses 50 ans l’année prochaine et qui n’a
jamais été aussi jeune et fringant », conclut-il.
LES ENJEUX DE DEMAIN:
2015 se présente sous les meilleures auspices
avec une poursuite de la très forte hausse
des ventes et des abonnements, le lancement
réussi de la collection de hors-série
trimestriels et la montée en puissance
du «halo digital» avec une newsletter
quotidienne (lancée avant fin avril) qui
fera le lien entre le papier et le mobile.
>> Avec une augmentation de sa Diffusion
Individuelle France Payée de +20164
exemplaires en 2014, Cuisine Actuelle
(Presse magazine/ mensuels) déjà primée en
1992 et en 2009 reçoit sa troisième Étoile,
devançant Top Santé (+18341 ex.) et
Marmiton Magazine (+14168 ex.).
«Début 2014, la rédaction a travaillé sur la
refonte éditoriale du magazine pour mieux
répondre aux attentes des lectrices, explique
Claire Bernard Directrice marketing et
développement Prisma média pole femmes.
Cette réflexion a abouti à la création de
cahiers régionaux dont le contenu valorise les
richesses de nos régions : les spécialités
culinaires et les producteurs locaux sont mis à
l’honneur dans un cahier dédié très qualitatif.
Ces coups de cœur de la rédaction vont
jusqu’à la personnalisation des couvertures qui
deviennent “régionales” le temps de chaque
parution. Et pour amplifier ces temps forts
mensuels, Cuisine Actuelle est soutenu par de
l’affichage régional. Dans le même temps, et
pour que le magazine renforce son côté
écrin, la qualité du papier a été améliorée
donnant ainsi plus d’éclat aux photos de
recettes, pour plus de gourmandise !» Au
final, Cuisine actuelle affiche une DIFP 2014
en en progression de 15,44% versus 2013 et
«une DFP à +17% quand l’univers de
concurrence est à moins 5% », poursuit Claire
Bernard. Six fois par an, le hors-série poursuit
son installation (+2% à 138000 ex.), tandis
que le trimestriel Pâtisserie de Cuisine
Actuelle, lancé en mars 2013, affiche 53000
exemplaires de DFP. Cuisine Actuelle est aussi
une marque forte sur le digital avec un site
qui dépasse les 700K VU chaque mois et une
communauté Facebook qui ne cesse de
progresser, avec 120000 fans début avril.
LES ENJEUX DE DEMAIN:
En 2015, d’autres nouveautés cuisine
actuelle sont prévues...
>> Déjà récompensés en 2000, 2001,
2010, et chaque année depuis 2013, Les
Échos semblent avoir pris un abonnement
aux Étoiles de l’OJD. Étoilés cette année pour
La Constance dans le succès dans la famille
de la Presse Quotidienne, le quotidien
économique a vu sa Diffusion France Payée
augmenter de 1,24% en 2014 versus 2013.
Presse Grand Public
>> La Nouvelle République Dimanche
remporte sa troisième Étoile (après 2010 et
2014) pour la progression de sa Diffusion
Individuelle France Payée de 2346
exemplaires sur un an. Elle devance La Voix
du Nord Lundi (+1819 ex.) et Les Échos
(+1453 ex.). Cette nouvelle Étoile
récompense un travail méthodique et
collectif, rédaction, ventes et marketing.
Fort de la restitution d’études panels, il a été
validé de consacrer d’avantage de
pagination à l’actualité locale sur des villes
ou des communes jugées à potentiel et de
réorienter le contenu des pages magazines
de fin de journal vers des développements
plus régionaux sous forme de séries ou de
feuilletons (historiques, grands faits divers,
collectionneurs, communes remarquables…).
En parallèle, un plan d’action commercial a
été mis en œuvre pour renforcer les positions
du quotidien du 7e
jour sur le territoire, par la
création de nouveaux points de vente et de
nouvelles tournées de portage. Ce plan a
été accompagné d’un programme de
communication et d’animation soutenu.
LES ENJEUX DE DEMAIN:
Accentuer le développement en densifiant
les tournées de portage existantes via des
opérations de télémarketing et en upgradant
l’offre grâce aux versions numériques.
>> Valeurs Actuelles a vu sa Diffusion
Individuelle France Payée progresser de
15,8% en 2014 et reçoit de ce fait sa
troisième Étoile dans la catégorie Presse
Magazine/Hebdomadaires. Etaient
également nominés dans la catégorie :
Closer (+12251ex.) et Paris Match (+3 071
La Nouvelle
République Dimanche
Valeurs Actuelles
Cuisine Actuelle
Les Échos
15. >> Quatrième étoile pour Santé Magazine
(Presse magazine/Constance dans le succès)
déjà récompensée en 2004, 2013 et 2014.
Etaient aussi nominés : Valeurs Actuelles
(+28416 ex. en 2014 versus 2010) et
Disney Princesse (+11857 ex.). «Nous
sommes passés d’un marché ciblé santé au
grand marché des féminins : la santé est
désormais au cœur de tous les sujets (psycho,
alimentation, forme, sport…) et cet
élargissement du cadre nous donne
l’occasion d’étendre nos contenus et donc
notre lectorat», expose Véronique Faujour,
Directrice Générale d’Uni-Editions. Autre
ingrédient structurant : la volonté de ne plus
faire de « nouvelles formules ». «Il suffit de
prendre conscience que tous les jours il y a un
sujet d’actu autour de la santé pour
comprendre que les évolutions éditoriales sur
ce marché sont constantes, à chaque
numéro», explique-t-elle. Les recettes du
succès de Santé Magazine tiennent donc à
«une adaptation numéro par numéro et à
une agilité de la rédaction en chef à
modifier les angles et les sujets rapidement».
La diffusion est aussi boostée par la
promotion. «Nous tablons depuis cinq ans sur
celle sur le lieu de vente et sur la TV : une
combinaison qui allie trafic et conversion en
ventes effectives dans les points de vente»,
déclare-t-elle
LES ENJEUX DE DEMAIN:
Si en 2014, Santé Magazine a rénové
son site internet, il sera de nouveau
modernisé en 2015 en intégrant, cet été,
un volet communautaire pour mettre
en avant l’expertise de la marque et
l’expérience des internautes.
>> Sixième Étoile pour Le Journal du
Pâtissier, déjà récompensé en 2000, puis
chaque année depuis 2011. Avec un gain
de 1839 exemplaires en 2014/2010 de sa
Diffusion Totale Payée, «la Bible du pâtissier»
devance dans la catégorie Constance dans
le succès PLM-Production Laitière Moderne
(+774ex.) et Marketing Magazine
(+1293ex.). Ces dernières années, la
progression du Journal du Pâtissier avait
plutôt été portée par les abonnements en
France. En 2014, la diffusion France payée
continue de progresser (+3,04%) mais bien
moins rapidement que la diffusion à
l’étranger (+8,75%).
Ainsi, Le Journal du Pâtissier s’est développé
en Amérique du Nord, en Asie et en Europe
(notamment en Suisse et Belgique). Le
magazine professionnel reste porté par
l’engouement autour la pâtisserie française.
15
Dans le même temps, la DFP de la Presse
Quotidienne a baissé de 3,3% (-4,1% pour
la PQN). Cette progression du quotidien
s’accompagne d’une augmentation des
visites mensuelles (+13,74% pour lesechos.fr,
+19,97% pour le site mobile, +18,42%
pour l’appli). Cerise sur le gâteau, le groupe
a annoncé que pour la première fois depuis
7 ans, il était bénéficiaire en 2014. Autant
de bonnes nouvelles méritaient bien un
entretien avec Francis Morel, PDG du groupe
depuis septembre 2011 qui a été l’artisan du
changement de business model (voir
interview Page 21).
>> Une troisième Étoile pour La Semaine de
l’Allier, déjà primée en 2012 et 2014. Elle
devance dans la catégorie Presse
Hebdomadaire Régionale/Constance dans
le succès, Le Démocrate Indépendant de
Bergerac (+863 ex.) et L’Abeille de la
Ternoise (+832 ex.). L’hebdomadaire
départemental qui vient de fêter son 10e
anniversaire, travaille «son côté fédérateur et
sa proximité avec les lecteurs, d’autant plus
en période d’élections municipales», expose
son fondateur, Jean de Charon. Le prix est
resté inchangé à 1,20 € et le journal a
poursuivi sa mise en place en GMS. Comme
prévu, le site a été renforcé, ce qui a
augmenté sa fréquentation : 40000 visiteurs
uniques chaque mois.’
LES ENJEUX DE DEMAIN:
Une valorisation de la lecture du journal
en ligne (via davantage de renvois
du print vers le numérique qui proposera
des articles originaux) et la mise en
place d’un nouveau site dès le mois de mai,
en favorisant le développement de
l’aspect communautaire en lien étroit
avec Facebook. Fin 2015, La Semaine
de L’Allier fera évoluer sa maquette,
à l’occasion du changement de mode
d’impression.
D E L ’ O J D
Presse Professionnelle
Le Journal du Pâtissier LES ENJEUX DE DEMAIN:
Continuer à porter et à transmettre
cet artisanat made in France.
La Semaine de l’Allier
Santé Magazine
2015
19. D E L ’ O J D
2015
leboncoin.fr
Appli Télé Loisirs
UNE ÉTOILES DE L’OJD, C’EST
UN SUCCÈS MÉRITÉ PAR
L’ENSEMBLE DES ÉQUIPES :
RÉDACTION, MARKETING,
DISTRIBUTION…, ONT SOULIGNÉ
LES DIRIGEANTS VENUS
CHERCHER LEUR TROPHÉE.
20. >> Avec près de 89 M de visites
supplémentaires en un an, lemonde.fr, primé
dans la catégorie site d’informations reçoit sa
troisième Étoile, ayant déjà été récompensé
en 2009 et 2010. Il récolte les fruits des
innovations menées en 2014 sur le fond et la
forme. Des «chaînes» thématiques ont été
créées avec Campus, Pixel, Le Monde Afrique
ou encore M le Mag. De nouveaux formats
éditoriaux ont été lancés : le «hors format» qui
permet de réaliser des mises en scènes ad-hoc
de l’information en plein écran, notamment
pour Pixels et sa chronique des (r)évolutions
numériques, ou encore les Décodeurs, le blog
qui a accédé au rang de rubrique dédiée à la
vérification, à la contextualisation et à
l’exploitation des données. Beaucoup de ces
nouveaux formats ont été testés lors des
municipales, de même que les fils info entre la
rédaction et les internautes, ou entre les
internautes.
Ce travail s’est poursuivi lors des
départementales.
LES ENJEUX DE DEMAIN:
Mener à bien un projet sur la data autour des
36000 communes de France et donner accès
au public à des bases structurées. Continuer à
mettre l’accent sur la vidéo, notamment à
travers de nouveaux formats. Lancer une
nouvelle appli en mai.
>> Récompensé chaque année depuis 2012,
leboncoin.fr, remporte sa quatrième Étoile
(dans la catégorie des sites Grand Public et
professionnels/autres familles). Ce site est
devenu le réflexe d’un Français sur trois pour
résoudre les questions de la vie quotidienne,
faire des achats ou des ventes à la fois
pratiques et utiles. Le site permet aussi de
rechercher un logement ou un emploi… L’offre
de services s’est progressivement développée
pour atteindre quelque 220000 propositions.
L’accès gratuit, la simplicité d’usage, l’ancrage
local, le nombre et la diversité
des annonces contribuent à la progression
de l’audience du Bon Coin, multipliée par
4 en 5 ans. Près de 2 millions d’utilisateurs
se rencontrent chaque jour en toute confiance
pour effectuer une transaction.
LES ENJEUX DE DEMAIN:
Mettre encore plus efficacement en relation les
vendeurs et les acheteurs en renforçant les
possibilités offertes par les supports mobiles et
les tablettes. Recruter plus de 100 personnes,
dont près de la moitié d’ingénieurs et de
développeurs, des commerciaux, des chefs de
produits web et mobile, ainsi que des analystes.
>> Récompensée dans la catégorie Applis
Grand Public et Applis Professionnelles pour une
augmentation de près de 114M de visites en
un an, l’application Télé-Loisirs est un guide télé
complet, accessible en un clic ! Plusieurs
innovations lui ont permis de conforter, en
2014, sa position d’application leader dans le
domaine du divertissement : l’intégration de la
télécommande et de la sélection VOD
d’Orange, un guide du replay toutes
plateformes confondues, une rubrique Vidéos
intégrée à la section News, sans oublier
l’espace spécial Coupe du Monde qui
permettait de consulter directement toutes les
infos et vidéos de la rédaction de Télé-Loisirs sur
le mondial. Un widget «Programme du soir»
et «News» est proposé sur iPhone.
LES ENJEUX DE DEMAIN:
Aller plus loin dans la personnalisation,
comme avec la fonctionnalité Watchlist,
intégrée en mars dernier qui permet de suivre
ses programmes, séries et stars préférées pour
ne rater aucun de leur passage à la télévision.
>> Étoilé chaque année depuis 2012,
lefigaro.fr est récompensé une nouvelle fois
pour sa constance dans le succès pour un gain
de plus de 235 M de visites en 2014 versus
2010. En novembre 2013, le site avait été
refondu dans une version qui misait
davantage sur l’information, la vidéo et la
photo, pour tenir compte des attentes et
modes de consommation de l’information sur
internet. L’année 2014 a vu la refonte ou le
lancement de nouvelles verticales (Madame
Figaro, Immobilier, Jardin…) et de plusieurs
plateformes : le site de débats Figaro Vox,
puis les Scans politique (mars), sport (mai) et
télévision (septembre).
LES ENJEUX DE DEMAIN:
Continuer à recruter des abonnés et
proposer des contenus encore plus exclusifs
à travers l’offre numérique payante,
Le Figaro Premium, lancée le 13 avril.
Le nouveau site donne accès en illimité
à tous les articles du figaro.fr, aux articles
du quotidien et des magazines, à une version
PDF du quotidien dès la veille à 22h,
ainsi qu’à des reportages, enquêtes et
analyses en exclusivité.
>> Avec plus de 4, 3 M de visites gagnées
entre 2014 et 2010, lequotidienduMédecin.fr
est Étoilé dans la catégorie Sites Professionnels
Actualités/Info. Le passage de l’abonnement
quotidien papier à l’abonnement
quotidien numérique avec deux suppléments
papier bihebdomadaires, en janvier 2013,
a rencontré un vrai succès auprès de ses
abonnés. A la même époque, le quotidien
a mis en place une rédaction unique papier
et numérique, renforcé les équipes éditoriales
et celles dédiées au site.
La fréquentation du site, refondu début
2012, a bénéficié de la prise en considération
des attentes de tous les lecteurs du site
(abonnés mais aussi inscrits) et du travail
réalisé pour fédérer autour de lui une
communauté active de médecins.
LES ENJEUX DE DEMAIN:
Faire passer l’ensemble des sites du groupe à
l’OJD et conforter la place du portail BtoB.
20
Sites Grand Public et sites Professionnels
lemonde.fr
leboncoin.fr
Télé-Loisirs
lefigaro.fr
lequotidienduMédecin.fr
21. 18H» qui est placée sous la responsabilité des
grandes plumes des Échos, lesquelles font res-
sortir l’actualité importante de la journée.’
Cette Étoile récompense aussi un changement
de business model qui a eu des implications sur
l’organisation du groupe, sur tous ses services,
sur les contenus et qui semble porter ses fruits, le
groupe ayant renoué avec les profits en 2014.
Non seulement, le groupe est bénéficiaire en
2014 mais l’ensemble des activités du groupe a
amélioré ses résultats par rapport à 2013. Le
paywall que nous avons instauré fin 2012 est clai-
rement couronné de succès et a contribué forte-
ment au développement de nos abonnements.
Aujourd’hui, les abonnements purement digitaux
représentent environ 20% de notre diffusion.
LA VÉRITÉ DES CHIFFRES : Que s’est-il passé
d’important en 2014 pouvant expliquer ces
évolutions très positives ?
FRANCIS MOREL : Nous sommes Étoilés pour
notre constance dans le succès, sur une
période couvrant cinq années. 2014 n’a
donc été que la continuation des années
précédentes. L’augmentation de la diffusion
sur l’année est quasiment de même
importance qu’en 2013 et 2012. La
nouvelle formule des Échos lancée fin 2012
a été un très grand succès et quand nous
interrogeons nos lecteurs, ils nous disent qu’ils
considèrent à la fois que le journal est très
sérieux et pas austère.
Il y a tout de même eu quelques changements
en 2014…
L’initiative la plus importante a été le lance-
ment d’une nouvelle appli mobile Les Échos
Live*, un produit très addictif et une bonne
porte d’entrée pour le journal. Nous avons
également complètement repensé nos news-
letters et créé deux rendez-vous forts : «La
Matinale» qui reprend des articles de nos cor-
respondants à l’étranger et les trois informations
de la nuit qu’il faut connaître et «La news de
Dans ce nouveau business model, qu’est-ce qui a
été le plus difficile à mettre sur pied et a
contrario le plus facile ?
La plus grande difficulté a été au niveau éco-
nomique. Il a fallu faire passer à la fois le mes-
sage des économies nécessaires qui se sont tra-
duites par un plan de départ et parallèlement
communiquer sur un plan de développement
et d’innovation. Mener les deux à la fois a été
compliqué, mais c’est sans doute ce qui a fait
le succès, à la fois une gestion très rigoureuse et
de l’innovation pour booster l’activité, car sans
innovation, on est toujours rattrapé.
Quels sont vos projets de développement pour
2015 et les enjeux de demain ?
Poursuivre le développement numérique avec,
FRANCIS
MOREL
(LES ÉCHOS)
«Lepaywall
acontribué
fortementau
développement
denos
abonnements.»
DÉJÀ MULTI-ETOILÉS, LES ÉCHOS SONT, UNE NOUVELLE FOIS, RÉCOMPENSÉS DANS LE PALMARÈS 2015 DE L’OJD
POUR LA CONSTANCE DANS LE SUCCÈS (VOIR P. 14). UN SUCCÈS QUI NE FAIBLIT PAS DEPUIS LE LANCEMENT RÉUSSI
DE LA NOUVELLE FORMULE DU QUOTIDIEN ÉCONOMIQUE EN NOVEMBRE 2012, UN MOIS APRÈS AVOIR REPENSÉ
SON SITE PORTAIL. 2014 A ÉTÉ UNE BONNE ANNÉE AUSSI BIEN POUR LE QUOTIDIEN PAPIER (+1,24% D’AUGMENTATION
DE LA DIFFUSION FRANCE PAYÉE) QUE POUR L’ACTIVITÉ NUMÉRIQUE : (+13,74% POUR LES VISITES MENSUELLES DU
SITE LESECHOS.FR, +19,97% POUR LE SITE MOBILE, +18,42% POUR L’APPLI) PERMETTANT AU GROUPE, DE RENOUER
AVEC LES BÉNÉFICES. SON PDG, FRANCIS MOREL, EXPOSE LES PROJETS 2015 DONT LES ECHOS START QUI A POUR
OBJECTIF D’AIDER LES JEUNES SORTANT DE L’UNIVERSITÉ À ENTRER DANS LA VIE ACTIVE. SORTIE : À LA RENTRÉE.
Année
2014
2013
2012
Moyenne
annuelle
(en nombre d’ex.)
21 842
14 990
9 816
VERSIONS NUMÉRIQUES INDIVIDUELLES VENTES AU NUMÉRO INDIVIDUELLES
Pourcentage
d’évolution vs
année précédente
45,71
52,66
Moyenne annuelle
(en nombre
d’exemplaires)
16 999
19 560
22 897
21
22. 22
en particulier, le développement du mobile et
sa rentabilisation. Nous avons des projets qui
verront le jour à l’automne car le mobile est la
deuxième révolution numérique. Elle sera
encore plus importante que la première car on
vit avec son mobile et tout passe par lui. À court
terme, nous allons aussi développer un projet
en direction des jeunes, Les Echos Start, qui sera
lancé en septembre-octobre prochains. Il n’est
pas destiné à ceux qui entrent à l’université
comme c’est le cas dans d’autres journaux mais
à aider les jeunes à passer de la vie étudiante
à la vie active. Le but est de leur donner l’habi-
tude de lire un site (ou un journal) qui sera,
demain, le compagnon de leur vie profession-
nelle. Ce sera une activité essentiellement
numérique pour laquelle nous allons engager
une équipe éditoriale, le langage et l’écriture
étant différent. Nous signerons aussi de nom-
breux partenariats avec des sites intéressant
cette population. Enfin, en ce qui concerne les
services, ils seront regroupés en juin sur lese-
chos.fr, au sein d’une nouvelle plateforme Les
Échos Solutions qui permettra de développer
ses affaires, de simplifier ses formalités, d’opti-
miser son marketing, d’avoir accès à des for-
mations ou des événements… Nous regrou-
pons ainsi une quinzaine de services btob sur
lesquels nous sommes les seuls à être légitimes
et compétents et qui sont complémentaires à
l’ensemble des activités du groupe qui repose
sur deux jambes : l’info et les services.
* Les Échos Live sont une appli d’infos en
temps réel, avec une rédaction très
condensée (600 signes par article) donnant
l’actualité chaude avec possibilité de la
partager sur les réseaux sociaux.
MERCI LES VENTES NUMÉRIQUES !
En 2014, le quotidien a enregistré sa meilleure
diffusion (Print+Digital) des dix dernières
années. Le mérite en revient principalement
aux ventes d’exemplaires numériques qui,
depuis novembre 2013, ont dépassé les
ventes en kiosque. En 2014, les versions numé-
riques individuelles représentent 23,72% de la
diffusion individuelle pour 18,46 % pour les
ventes au numéro (33,87% pour les abonne-
ments individuels, 23,94% pour le portage).
L’étude sur les nouveaux usages des «Decisions Makers*» a notamment permis aux
Échos de «se forger un certain nombre de convictions et nous a amené à des choix
structurants sur les contenus, les produits et l’organisation», a expliqué Christophe
Victor. Ainsi, le scope éditorial a été élargi au-delà du spectre initial qui était celui de
l’information économique pour traiter toute l’info. Au niveau du print, Les Échos ont
lancé depuis un peu plus d’un an, une extension par des cahiers : Les Échos business
(le lundi), l’entreprenariat (le mardi et le jeudi), les collectivités locales et le business
avec la sphère publique (le mercredi) et les loisirs et les sorties (le vendredi avec Les
Échos week-end). «On a fait le choix d’amener plus de contenu sur le site, par
exemple les faits de société, le sport, renforcé le contenu culturel et le contenu loisirs»,
a ajouté Christophe Victor. «Cela se traduit par un trafic sur le site (en octobre 2014)
qui est à hauteur de 53% sur l’actu éco, à 37% sur l’actu générale et 10% sur la
sphère personnelle.» De nouvelles applications, de nouvelles newsletters, des Intranet
pour les entreprises ont aussi été développés sur les médias digitaux. Le Directeur
Général des Échos avait aussi annoncé la création de la nouvelle plateforme «les
Échos Solutions», devant réunir à partir de juin les 15 services btob.
L’IMPACT DU PAYWALL : 30% DE CONTRIBUTION AUX ABONNEMENTS DIGITAUX
«L’impact du paywall, c’est 50000 nouveaux inscrits en 2014 et 30% de contribution
aux abonnements digitaux», a précisé le DG des Échos, dévoilant qu’«entre 2011 et
2014, les abonnements purement digitaux étaient passés d’un peu plus de 6000 à
23000».
Autre information, la transformation du site web, repensée en juin 2014 en fonction
du mobile (menu, navigation, design) a fait exploser les compteurs. «Alors que la
consultation du site par l’intermédiaire du mobile était de 12% en octobre 2013, elle
était déjà à 24% en octobre 2014. Nous serons à 30% d’ici à la fin de l’année et
envisageons 50% à fin 2015», a-t-il déclaré.
Les Échos ont également repensé intégralement leurs applications et leurs newsletters
(17 au total). Ces évolutions ont impliqué des changements très importants au niveau
de l’organisation avec côté rédaction, la création d’un hub sous la responsabilité du
rédacteur en chef, avec des structures unifiées print +numérique, mais un desk mobile
spécifique.
«En 2015, 23% de notre CA se fera en numérique contre 10% en 2011», avait
conclu Christophe Victor (24% en 2015 pour les services versus 17% en 2011.
«L’objectif est d’être à 1/3 en 2017, à la fois au niveau du numérique et des services.»
*Ceux qui entreprennent, managent, créent, innovent,
prennent des décisions et sont tournés vers l’action.
23,94%
Portage
23,72%
Versions
numériques
individuelles
33,87%
Abonnements
individuels
18,46 %
Ventes au
numéro
La Diffusion France
Individuelle des Échos
L’élargissement du
scope éditorial
INTERVENANT À L’IREP LORS DU
SÉMINAIRE MÉDIAS DE DÉCEMBRE,
CHRISTOPHE VICTOR, DIRECTEUR
GÉNÉRAL DES ÉCHOS ET FABRICE
FÉVRIER, DIRECTEUR STRATÉGIE
ET MARKETING, ONT EXPLIQUÉ
COMMENT LES ÉTUDES QUANTI
ET QUALI MENÉES DEPUIS TROIS
ANS SOUS FORME DE TRACKING
PERMANENT POUR SUIVRE
LA CIBLE DES ÉCHOS – LES
« DECISIONS MAKERS » – AVAIENT
PERMIS DE NOURRIR LA MISE EN PLACE D’UNE NOUVELLE
PLATEFORME DE MARQUE ET IMPACTÉ LE CONTENU.
24. D O S S I E R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
L
e numérique fait désormais pleinement partie
de l’univers de la consommation de la presse.
Les lecteurs ont pris l’habitude de consulter leurs
titres de presse sur ordinateur, sur tablette et, de plus en
plus, sur téléphone mobile. En 2014, 71,3 millions de
versions numériques ont ainsi été consultées (+59,8%
par rapport à 2013). Les kiosques numériques repré-
sentent un peu plus de 4% des versions numériques
contrôlées par l’OJD. Ils ont permis de développer de
nouveaux usages. Le maintien en vente des anciens
numéros crée un effet bibliothèque qui favorise la
consommation de longue traine. Sur les quotidiens du
matin, ePresse constate par exemple une importante
consommation à partir de leur mise en ligne à 23
heures. «Le numérique doit rendre des services que la
distribution traditionnelle ne rend pas, par exemple
pour trouver France Antilles Guadeloupe, Le Journal du
Médoc… ou la presse spécialisée qui n’est pas distri-
buée dans de nombreux points de vente», souligne
Philippe Jannet, Directeur Général d’ePresse.fr.
Le développement du parc de tablettes a contribué à
développer les usages, mais pas seulement. «La crois-
sance des kiosques numériques est dé-corrélée de la
croissance des usages sur tablette. Il y a encore une part
de marché à évangéliser», affirme Aymeric Bauguin,
Directeur Général de Relay.com. Même si le dévelop-
pement des usages est bien réel, il ne se traduit pas
directement sur les perspectives économiques : «On
est sur un marché compliqué, qui stagne et peine à
trouver son champion national», observe pourtant Phi-
lippe Jannet.
La concurrence reste donc forte et l’arrivée de nou-
veaux acteurs internationaux ou nationaux n’est pas
de nature à faire tomber la pression. D’autant que les
tentatives de rapprochement entre acteurs français
ont jusqu’ici échoué… Après Apple et son Newss-
tand, Google a lancé en mai 2014 son Google Play
Kiosque. Le canadien Press Reader veut renforcer ses
positions en France. Il a déjà signé plusieurs accords
avec la presse nationale et régionale, et mise aussi
sur les ventes par tiers. L’américain Zinio, encore peu
présent en France, a conclu en mars dernier un
accord stratégique avec Relay.com. Certains
kiosques sont très spécialisés, comme Scopalto, spé-
cialisé dans les revues d’art et les magazines cultu-
rels francophones. D’autres acteurs se positionnent
sur l’achat à l’article, comme Jol Store ou bientôt le
néerlandais Blendle.
Leskiosquesnumériques
LES KIOSQUES NUMÉRIQUES BÉNÉFICIENT DU DÉVELOPPEMENT
DES USAGES DU NUMÉRIQUE. SI LE SECTEUR A GAGNÉ
EN MATURITÉ, IL RESTE TRÈS DISPUTÉ, NOTAMMENT FACE
AU RENFORCEMENT DE LA CONCURRENCE INTERNATIONALE. LA MONTÉE EN PUISSANCE
DU MOBILE DANS LA CONSOMMATION DE LA PRESSE POURRAIT CHANGER LA DONNE.
Toujours
en attente d’un champion
national…
25. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La distribution est aussi un enjeu de taille. Depuis
octobre 2014, Relay.com propose des cartes
prépayées en plus de ses offres à l’acte et de ses
forfaits. Le kiosque s’est aussi lancé dans la vente
de supports numériques. «Nous rematérialisons
dans le point de vente une offre au service d’un
écosystème complet sur la lecture numérique.
Nos offres de tablettes et liseuses disponibles
dans le réseau Relay et sur relay.com contri-
buent de manière importante à l’acquisition de
clients», précise Aymeric Bauguin.
L’enjeu des ventes par tiers
L’une des évolutions récentes du marché des
kiosques numériques se situe du côté des ventes
numériques par tiers, que les voyagistes et cer-
tains éditeurs ont aussi commencé à s’appro-
prier, notamment Mondadori France autour de
ses titres auto. PressReader a beaucoup déve-
loppé cette activité avec des sociétés de jets pri-
vés et de yatchs et avec les hôtels. Après deux
accords avec les chaînes Shangri-La et Intercon-
tinental, le kiosque canadien a noué en novem-
bre 2014 un partenariat avec Accor, qui va
monter en puissance jusqu’à la mi-2015. «Les
hôtels offrent gratuitement ce service à leurs
clients. L’usage dépend de la qualité de la
connexion internet et de la manière dont
chaque hôtel en fait la promotion auprès de
leurs clients, constate Nikolay Malyariv, responsa-
ble des contenus de PressReader. Certains le
proposent sur la page d’accueil de la connexion
wifi. Les clients peuvent télécharger l’application,
ce qui aussi est un moyen de recruter des utilisa-
teurs individuels». Ce que le client a lu reste dans
l’application quand le client quitte l’hôtel.
Dans cet univers encore en consolidation, chacun
fourbit ses armes pour proposer la bonne offre ou
nouer les bonnes alliances. Si un acteur comme
Google reste encore assez marginal, nul doute
qu’il faille le prendre très au sérieux. De même
que les nouvelles start-up qui sauront se position-
ner en challenger. Pour tous, la prochaine étape
consistera sans nul doute à faciliter la consomma-
tion de la presse sur le mobile. Les derniers résul-
tats de One Global l’on encore montré : c’est sur
ce support que la consommation de la presse
enregistre les plus fortes progressions.
Un élargissement de l’offre
Les éditeurs ayant compris l’intérêt de multiplier
les canaux de distribution, les principaux
kiosques ont pu élargir progressivement leur
catalogue : plus de 1500 titres pour Lekiosk,
dont certains magazines étrangers en exclusivité
comme Time ou The Economist, grâce à des
accords négociés par les équipes du groupe à
l’international ; environ 500 pour ePresse.fr, ini-
tialement spécialisé sur la presse quotidienne (à
l’exception du Monde) et qui a progressivement
intégré des magazines grand public et profes-
sionnels. Et même 6000 titres en 33 langues sur
Relay.com depuis l’accord stratégique conclu en
mars avec Zinio.
Les offres commerciales ont été affinées, notam-
ment en ce qui concerne les forfaits. Exit les offres
illimitées ! Les deux offres principales sont propo-
sées autour de 10€ pour 10 magazines par
mois, et entre 15 et 19,99€ mensuels pour 20
à 25 magazines par mois. «Nous avons lancé,
au début de l’été 2014, des offres à 5 titres pour
5€ par mois qui marchent bien. Nous nous bat-
tons aussi sur le volet BtoB avec des offres multi-
titres très personnalisées. Par exemple, 10 abon-
nements avec Les Échos, Challenges et Capital.
On peut aussi avoir un abonné à 10 journaux et
un abonné avec des crédits», détaille Philippe
Jannet. Lekiosk a noué un accord avec SFR pour
offrir 5 crédits aux clients de l’opérateur télé-
coms. Des négociations sont en cours avec des
opérateurs internationaux.
L’expérience utilisateur
pour fidéliser
Quand les différences entre catalogues s’ame-
nuisent, c’est l’expérience lecteur qui permet de
recréer de la différence. «Il faut désormais moins
de 30 secondes pour télécharger un magazine,
même avec une connexion de mauvaise qua-
lité. Nous cherchons toujours à faire évoluer le
produit pour améliorer la relation avec l’utilisa-
teur. Sinon, on développe la curiosité mais on ne
fidélise pas. Un possesseur de smartphone utilise
en moyenne 6 applications. Il faut tout faire
pour devenir la ‘killer app’ qui créera son enga-
gement», affirme Ari Assuied. Relay.com pro-
25
posait déjà une «surcouche XML» pour ses 100
best-sellers, qui permet de lire les articles séparé-
ment. Au printemps, il a adopté la technologie
Zinio qui permet d’optimiser les formats, d’avoir
une lecture plus immersive et un mode de lec-
ture individuelle qui pourra être élargi à l’ensem-
ble de ses titres de presse français.
Il devient aussi essentiel de pousser le bon
contenu à l’utilisateur. Dès juin 2014, Lekiosk a
lancé un système de recommandation. La nou-
velle application qui sera mise en place mi-2015
par Viapresse proposera aux éditeurs d’utiliser le
numérique et la data pour faire découvrir leurs
titres au plus grand nombre et recruter de nou-
veaux abonnés. «Chaque semaine, nous offri-
rons à nos clients la possibilité de découvrir un
magazine en fonction de leur profil de lecteur. Ils
se verront ensuite proposer des offres d’abonne-
ment. Il y aura une fonction de partage pour
transformer les clients en ambassadeurs auprès
de leurs amis. Un système de capping évitera les
abus sur la circulation gratuite des titres», explique
Sophie Thouvenin, directrice des opérations.
AYMERIC BAUGUIN
«Nos offres de tablettes
et liseuses en points
de vente contribuent
de manière importante
à l’acquisition de clients.»
PHILIPPE JANNET
«En BtoB, nous avons
lancé des offres multi-titres
très personnalisées
associant plusieurs titres
ou des crédits.»
SOPHIE THOUVENIN
«Dans la nouvelle appli,
une fonction de partage
transformera les clients
en ambassadeurs auprès
de leurs amis.»
«Il faut tout faire pour
devenir la ‘killer app’
qui créera l’engagement
de l'utilisateur
de smartphone.»
ARI ASSUIED
26. n e w s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
26
Publication
15/17 rue des Mathurins 75009 Paris
Site internet : www.ojd.com
Directeur de la publication :
Philippe Rincé (pr@ojd.com)
Rédactrice en chef : Françoise Vidal
(francoise.vidal@ojd.com)
Co-rédaction : Christine Monfort
Réalisation : FIVE
Directeur Artistique : Sylvain Bailly
Versionsnumériques
Ce qui va changer...
TRVN, OFFRES CONTIGÜES ET BUNDLE :
PLUSIEURS MODIFICATIONS RÉGLEMENTAIRES
ONT ÉTÉ VOTÉES EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
mixant le print et le numérique, non juxtapo-
sés. Par exemple, les cinq premiers jours de
la semaine, vous êtes livrés de votre quoti-
dien en numérique (avec l’avantage de
l’avoir dès 22H30 le soir pour un journal du
matin) et le week-end vous le recevez dans
sa forme papier traditionnelle, avec son sup-
plément magazine. Si dans cette offre
contigüe, on appliquait à la lettre le règle-
ment actuel, seuls les deux exemplaires de
fin de semaine entreraient dans la diffusion,
ce qui ne correspondrait ni à l’usage, ni à la
réalité. Dans l’exemple cité ci-dessus, la nou-
velle réglementation permettra la prise en
compte de 7 exemplaires, 5 numériques et
2 papiers. Pour ce faire, l’éditeur devra res-
pecter une nouvelle norme tarifaire. Son
offre contiguë devra obligatoirement propo-
ser un tarif 10% plus cher que l’élément
constitutif de l’offre la plus chère isolément.
Pour faire simple, si l’abonnement fin de
semaine est à 100€, il faut que l’offre
contigüe soit vendue au minimum à 110€.
Les offres bundle qui concernent davantage
la presse magazine offrent la possibilité aux
éditeurs de mixer les produits dans des duos
print + numérique. Par exemple, un titre
féminin en papier et un titre people ou santé
en numérique. Le prix payé pour l’offre
bundle doit être supérieur de 10% au moins
du prix de l’abonnement print ou numérique
(le plus cher).
L
e premier changement concerne le
TRVN (le tarif de référence des ver-
sions numériques). Jusqu’à présent,
pour être prises en compte dans la diffusion
payante, les VN ne devaient pas être ven-
dues à un prix inférieur à 25% de la valeur
faciale du titre Print. Pour tenir compte des
nouvelles pratiques de diffusion – les quoti-
diens étant commercialisés en grande partie
sous forme d’abonnements – il a été décidé
que le taux de 25 %, en ce qui concerne ces
souscriptions numériques s’appuierait désor-
mais sur le tarif de référence des abonne-
ments Print, tel qu’il est défini dans le règle-
ment d’application. Pour les ventes
numériques à l’acte, la base actuelle du
TRVN reste inchangée.
Cette nouvelle assiette du TRVN va permet-
tre à un grand nombre de titres et notam-
ment de quotidiens de se confronter aux
grands services de type Netflix, Spotify, Dee-
zer… qui sont commercialisés entre 7 et 9€
et qui deviennent de plus en plus concurrents
directs de la Presse dans les arbitrages
domestiques.
La seconde nouveauté concerne les offres
contigües et bundle. Quand on vend un
abonnement print + numérique, seul l’exem-
plaire print était jusqu’ici pris en compte dans
la diffusion. Or, dans le courant de l’année
dernière, ont émergé de nouvelles offres
Cette première certification est
l’aboutissement d’un travail commencé
en septembre 2012.
Elle a été rendue possible grâce
au soutien de Mr Maher Ben Salem
Président de l’Association Tunisienne
de l’Audimétrie (ATA). L’objectif,
à terme est d’aboutir à la création
d’un OJD Tunisie comme il existe
un OJD Maroc (depuis juin 2004).
LES 7 TITRES CONTRÔLÉS SONT :
• Quatre titres édités par la maison
d’édition Méditerranée (MESB de Mme
Senda Baccar) à savoir :
deux mensuels payants - Livret Santé
(Le magazine du mieux vivre) et
Sanafa - Sanafa Cuisines du sud
(magazine culinaire) – et deux
mensuels professionnels gratuits -
Medic’Info et Pharm’Info destinés
l’un aux professionnels de la médecine,
l’autre à ceux de la pharmacie.
• Le bimestriel gratuit Tendance,
fondé par Mr Jalel Belkhodja et dirigé
par Mme Valérie Belkhodja,
• Le mensuel payant Entreprises,
entièrement consacré au monde
de l’entreprise et des affaires dirigé
par Mr Nabil Allani.
• Le magazine mensuel gratuit
d’offres d’emploi Keejob dirigé par
Mr Maher Ben Salem.
Première
CERTIFICATION
en
TUNISIE
LE 20 JANVIER DERNIER, POUR
LA PREMIÈRE FOIS DANS L’HISTOIRE
DE LA TUNISIE, L’OJD A CERTIFIÉ
LA DIFFUSION DE SEPT TITRES.
LES VERSIONS NUMÉRIQUES CONFIRMENT LEUR SUCCÈS
En millions d’exemplaires
En un an, selon le 25e
Observatoire de l’OJD, les Versions numériques ont progressé de 59,8%.
Elles sont ainsi passées de 44,6 millions d’exemplaires (dont 3,2% de ventes par tiers) en 2013 à
71,3 M d’ex. (dont 7,5% de ventes par tiers) en 2014. Cette progression a impacté l’ensemble des
familles comme le montre le graphique ci-dessus.
PQN PQRD
+PQ 7e
Presse
Magazine
Presse
Professionnelle
PHR