Footballeur, tennisman, rugbyman et business angels
Financement de l'innovation : quelques pistes et propositions
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FINANCEMENT DE L’INNOVATION : QUELQUES PISTES ET PROPOSITIONS
http://www.strategyofinnovation.com/articlefinancementdelinnovationquelquespistesetpropositions120556219.h
tml
A) Le crédit et prêt bancaire
Le problème de crédit et prêt bancaire concerne particulièrement des entreprises des secteurs
traditionnels (artisanat, commerce et négoce, services de proximité, construction BTP, PMI
manufacturières …) qui souhaitent se développer cad renouveler leurs machines, étendre leur surface,
embaucher (surtout du personnel sans qualification ou à qualification technique).
Le crédit fait aussi défaut aux Gazelles cad les PME innovantes à forte croissance, qui doivent faire face
à des commandes en forte augmentation (et parfois de façon soudaine) mais qui n’ont pas la trésorerie
suffisante pour financer la production du produit.
Ces problèmes de crédit aux entreprises ne sont toujours pas réglés, certes en grande partie dus aux
règles prudentielles des banques qui ont été renforcées suite au krash de 2008 et la crise qui s’en est
suivie (enfin, c’est ce que disent les banquiers). Dans la situation actuelle du refus d’octroi de prêt/crédit
aux PME par les banques commerciales, la banque publique Bpifrance (http://www.bpifrance.fr/) assure
certainement un rôle salutaire. Néanmoins, je rappellerais qu’il y a pléthore de banques commerciales
privées, et surtout qu'elles ont grassement bénéficié des généreux prêts de la BCE à taux quasinul ! Si
ces banques privées font du refus de ventes de services à l'économie réelle ... alors oui, l'Etat devrait
intervenir en imposant son autorité, et il n'y aurait pas eu besoin de créer une banque publique !
En lieu et place de cette banque étatique, il faut favoriser l'engagement direct de l'épargne des français
dans l'économie entrepreneuriale, et favoriser la création et le développement de sociétés de
capitalrisque en France !
Car la vraie question est de savoir quel modèle de société nous voulons, et surtout quelle finance nous
voulons pour cette société :
Une société basée sur le crédit et le surendettement pour avoir un peuple qui surconsomme plus que
de raison des produits importés ?
Ou une société créative et inventive qui exporte et vend aux autres, et dont les financiers, pour espérer
partager les fruits de la création de richesses, acceptent de partager épaule contre épaule avec les
entrepreneurs, les risques inhérents au processus de création de richesses ?
Donc, hormis les cas précis exposés cihaut, le défaut de crédit/prêt n’est pas le problème des
entreprises innovantes. Article complémentaire : http://0z.fr/4hzeh
B) Financement en fonds propres
A l’exception des Gazelles, le problème n°1 des jeunes entreprises
innovantes (startups/TPE de moins 5 ans) est la faiblesse du financement
privé cad les investissements en fonds propres.
La surréglementation française est aussi un problème pour nos entreprises
innovantes, problème qui détruit la dynamique permettant à une startup de
devenir une PME puis de conquérir le monde en devenant une entreprise
internationale, multinationale à transnationale ! Nos entreprises innovantes,
mais aussi celles des secteurs traditionnels, sont atteintes de nanisme
(http://0z.fr/fXO1d) et leurs innovations finissent par être racheter par les
géants de leur secteur, certes l’entrepreneur (les cofondateurs et les
quelques investisseurs au capital) est souvent ravi de faire une plusvalue,
mais quel gâchis pour la Nation France !
Ari MASSOUDI / http://www.strategyofinnovation.com/ / http://www.linkedin.com/in/arimassoudi 22/10/2013
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FINANCEMENT DE L’INNOVATION : QUELQUES PISTES ET PROPOSITIONS
Pourquoi, nous français on ne serait pas capable de fonder des Microsoft, des Amazon, des Facebook,
des Twitter, des Apple, des Google, des Samsung … ? Vous ne pouvez pas imaginer la frustration que
cela génère chez les entrepreneurs français, dont certains partent aux ÉtatsUnis ou ailleurs, la mort dans
l’âme pour créer et développer leur projet dans de meilleures conditions ; et une fois sur place, pris par
l’émulation et la dynamique entrepreneuriale locale, ils ne veulent plus entendre parler de la France, leur
terre natale !
Définir l'entrepreneur http://www.youtube.com/watch?v=yJHFZRMDgI
PEAPME
Le gouvernement socialiste « ennemi juré de la finance sans visage », pour répondre aux besoins en
fonds propres des PME, va proposer un PEAPME (avec des conditions de défiscalisation très
intéressantes pour les particuliers). Certes, c’est mieux que rien. Néanmoins, posons la bonne question,
estce que le PEAPME permettra de financer les PME ? La réponse est non car le PEAPME
concernera principalement les entreprises déjà cotées en bourse. Donc, le PEAPME aura comme
conséquence d'augmenter la capitalisation boursière de nos PME cotées et de diminuer la volatilité du
cours de leurs actions (et donc in fine de les rendre plus visible pour des investisseurs plus « gros »). Un
particulier qui investirait à travers un PEAPME (tout comme un PEA classique) ne transfère pas son
argent vers l’entreprise en contrepartie d’actions, mais achète des actions à un autre actionnaire sur la
bourse ; la transaction est donc neutre pour l’entreprise. Mais plus les actions de l’entreprise seront
demandées (grâce au PEAPME), plus le cours de l’action (sa valeur) augmentera avec comme
incidence d’augmenter la valeur de l’entreprise (capitalisation boursière). Certains diront que plus la
capitalisation est élevée et plus la capacité d’emprunt de l’entreprise le sera aussi, ce qui contribue à son
financement. En somme, la PME sera prise en tenaille entre les banques et les spéculateurs des marchés
financiers. On est ravi.
Le problème du financement privé des PME ne sera pas donc résolu par le PEAPME. Le
gouvernement socialiste livre donc nos PMEETI cotées aux spéculateurs de la finance sans visage
(hedge funds et autres investisseurs institutionnels), le tout sur le dos de l’épargne des français !
Il aurait mieux fallu inventer un PEA spécifiquement pour les PME non cotées qui s’apprêtent à une
augmentation de capital par une introduction en bourse (IPO) ou pour des PME déjà cotées qui
souhaitent effectuer une augmentation de capital secondaire (secondary offering), ainsi les particuliers
auraient eu accès à ces entreprises ce moment bien précis ; moment qui est en général jusqu’à présent le
privilège des banques d’investissement !
[Au moment de la rédaction de cet article (11/10/2013), j’apprends que le gouvernement Hollande va
augmenter de façon rétroactive la fiscalité sur le PEA classique (qui permet aux particuliers d’investir
dans des actions d’entreprises européennes cotées). Encore une belle preuve d’incompétence ou d’une
politique idéologique antientreprise et antiéconomie réelle ! On peut faire le pari que les avantages
octroyés au PEAPME suivront le même sort que ceux de PEA classique.
http://www.bfmtv.com/video/bfmbusiness/goodmorningbusiness/scandalepeajeromededeyangmb
1110151678/
et http://www.youtube.com/watch?v=kZriov1I2HY&feature=emuploademail
et http://www.youtube.com/watch?v=g4q8d4NpjH0&feature=emuploademail ]
Les PME françaises sont souscapitalisées en fonds propres comparées aux entreprises de l’UE et US.
Plus les fonds propres d’une PMEETI sont élevés plus sa capacité d’endettement bancaire sera
Ari MASSOUDI / http://www.strategyofinnovation.com/ / http://www.linkedin.com/in/arimassoudi 22/10/2013
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FINANCEMENT DE L’INNOVATION : QUELQUES PISTES ET PROPOSITIONS
également élevée. Plus une startup a des fonds propres importants au moment de sa création (de 0 à 3
ans), et plus ses chances de survie (audelà des 5 ans) seront élevées. Tout est lié aux fonds propres, de
la startup à l’ETI.
Une entreprise non cotée qui a été chroniquement souscapitalisée en fonds propres, est comme un
adulte qui a été élevé en condition de sousnutrition durant son enfance. Les dégâts sur sa croissance et
son développement seront irréparables, et ceci, malgré tout le génie (invention, création unique, équipe
expérimentée et ambitieuse …) sur lequel elle a été fondé. Ainsi une telle entreprise qui s’apprêtera à
entrer en bourse le sera avec une valorisation de gringalet (donc ne pourra pas lever autant d’argent que
ses concurrents) et sera encore plus à la merci des spéculateurs ! Rappelezvous la valorisation record
de Facebook qui a été de 104 Mrds de $ au moment de son IPO (et a levé 16 Mrds de $ dont 10 sont
directement allés dans les caisses de Facebook pour son développement) ! Facebook a été richement
nourri dès les premières années de son existence et tout au long de son développement avant l’IPO
(business angels et capitalrisque http://www.crunchbase.com/company/facebook ) !
Or les seuls investisseurs qui justement abondent les fonds propres des entreprises non cotées sont les
business angels et les sociétés d’investissement dit capitalrisque.
Business Angels
Le problème du financement privé des PME doit être résolu à la racine de l’entrepreneuriat, dès la
création de l’entreprise (et même en amont) et de façon patriotique. Car encore une fois, une moyenne
entreprise (ME) ou une ETI ne sont pas des structures horssol qui seraient apparus comme des
champignons du jour au lendemain. Une ETI a été une ME, une ME a été une petite entreprise (PE),
une PE a été une TPE qui ellemême a été une startup issue d’un projet ou d’une idée germée au coin
de la machine à café (ou sur plusieurs années de R&D public ou privé) !
Imaginez l’effet positif (« buzz ! ») que cela aurait sur la communauté des entrepreneurs, si un
gouvernement proposait de défiscaliser à 100% et sans plafond, l’avantage Madelin IRPME. Cet
avantage permet à des particuliers de défiscaliser sur leur Impôt sur le Revenue une partie des montants
investis dans les fonds propres d’une entreprise non cotée (donc de startup à ETI). De même pour
l’avantage ISFPME ! L’avantage Madelin (et l’ISFPME également) n’est pas destiné du point de vue
de la loi uniquement qu’aux entreprises innovantes. Elle concerne toutes les entreprises puisque bien sure
la loi ne sait pas faire la distinction entre secteur innovant et traditionnel, et c’est très bien comme ça car
après tout il faut laisser la liberté aux personnes de choisir là où ils veulent investir leur épargne. Pour
continuer dans le rêve, imaginez si ce même gouvernement proposait également de défiscaliser à 100%
et sans plafond les plusvalues de cessions d’actions d’entreprises non cotées (sans condition sur la
durée de détention des titres et autres arnaques intellectuelles pondues par le cerveau pervers d’un
énarque). Ainsi, en proposant de défiscaliser à 100% le risque à l’entrée et à la sortie, la France
deviendrait vraisemblablement le pays le plus avantageux au monde pour entreprendre (même les anglais
n’ont pas encore osé le faire) ! Une telle annonce aurait, croyezmoi, l’effet d’une bombe ! Car quoi de
plus honteux que de permettre aux français de disposer de leur propre épargne et pour qu’ils
investissent, directement sans intermédiaire bancaire, dans les entreprises françaises de leur choix. Le
lobby bancaire ne veut absolument pas perdre la mainmise sur l’épargne des français car l’épargne à
travers le livret A et surtout l’assurance vie finance les obligations de l’Etat en faisant le bonheur des
banquiers qui au passage facturent aux français des commissions et frais à tout va pour gérer leur livret
et assurance vie. Un bel exemple de capitalisme de connivence totalement antilibéral !
[ Le lobby bancaire ne supportant pas de perdre la mainmise sur l’épargne de la plèbe, par
l’intermédiaire de son représentant qui est l’Etat, vient de sabrer le financement participatif (ou
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FINANCEMENT DE L’INNOVATION : QUELQUES PISTES ET PROPOSITIONS
« Crowdfunding » http://0z.fr/Rxz28) en proposant de le mettre sous le très lourd cadre réglementaire
de « l’appel public à l’épargne » qui concerne les entreprises cotées et les transactions de titres
financiers sur les marchés boursiers ! Alors que le domaine du droit commercial et des affaires – du gré
à gré était amplement suffisant pour intervenir et éventuellement punir en cas de fraude avérée, une part
de la responsabilité incombe aussi aux acteurs du Crowdfunding français (cad les sociétés qui proposent
ces plateformes de levée de fonds). En effet, souhaitant mettre une barrière à l’entrée pour se protéger
d’éventuels nouveaux entrants (en prétextant vouloir protéger les investisseurs), ils se sont tirés
euxmêmes une balle dans le pied en demandant à l’Etat de réglementer leur activité (masochisme ?) ;
alors que dans le même temps, partout dans le monde, on assiste à la libéralisation du Crowdfunding.
Tellement français ! ]
CapitalRisque (Venture Capital)
Les Business Angels ne sont qu’un bout du problème du financement de l’innovation, les EtatsUnis ou
Israël (champion du monde de l’innovation, la « Startup Nation ») ont un système totalement intégré et
collaboratif sur ce sujet (Universités/incubateurs/pépinières/business angels/sociétés de capital
risque/bourse et dynamique de fusionacquisition) et malgré tout le brassage de vent des gouvernements
du Président Sarkozy, nous n’avons toujours pas cet écosystème vital pour l’innovation (il y aurait
beaucoup à dire sur le bilan mitigé du Grand Emprunt effectué pour les Investissements d’Avenir IA, et
je fais également le pari que le recyclage fait des IA par le nouveau gouvernement sous la marque « 34
plans de reconquête » sera aussi une belle gabegie !). La création de valeur et le progrès ne se décrète
pas et ne se planifie pas, en tout cas, certainement pas par les pouvoirs publics. Au mieux, l’Etat doit
limiter au maximum sont pouvoir de nuisance.
Les investissements en capitalrisque sont encore et toujours atrophiés en France, et il est impératif et
vital pour notre économie de développer ce secteur en France. Que la France (et l'Europe en général)
soit moins bien équipée, en nombre et en volume, en fonds de capitalinvestissement, que les
gestionnaires de ces fonds aient une appréciation du risque (http://goo.gl/7s6gtu) différente de celle de
leurs homologues anglosaxons (surtout US), oui, là est le véritable problème. Et c'est sur ce point que
l'on devrait se battre ! La création et le développement d’entreprise innovante (à dominante
technologique ou non) n’ont pas besoin des banques et ne doivent pas avoir recours aux banques
(sousentendu n’ont pas besoin d’être financés par le « prêt usuraire »). Pour l’innovation, seul le
financement par capitalinvestissement et le "partage des risques" doit être envisagé. Similairement à nos
états surendettés à cause de l'usure, le coût du capital via l’emprunt serait tout simplement intenable si on
finançait les 500600k euros de l’amorçage, et les 1,52M d'euros et plus pour le développement d’une
entreprise innovante par de l’emprunt (je rappelle qu'une jeune entreprise innovante peut ne pas avoir de
chiffre d'affaires pendant plusieurs années). Donc, aujourd’hui c’est bien le Private Equity (capital
investissement en français http://goo.gl/3L8MSk) pour l’amorçage (ou comme le nomme les
anglosaxons : SeedCapital et SerieA Venture Capital) qui fait cruellement défaut en France.
Par conséquent, il faut que les pouvoirs publics démocratisent, popularisent et libéralisent le Business
Angelisme (http://goo.gl/EM1xoW) et le Venture Capitalisme (http://goo.gl/R3Y0Xx). Si il y a bien une
finance à débrider, c'est bien cette "bassefinance" qui par essence est patriotique et longtermiste.
Quelques chiffres sur le capitalrisque :
Les EtatsUnis continuent d’être les acteurs les plus importants du capitalrisque au niveau mondial : en
2010, les sociétés de capitalrisque US ont investi 15 milliards de $ versus 3,7 milliards de $ pour leurs
homologues européens !
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FINANCEMENT DE L’INNOVATION : QUELQUES PISTES ET PROPOSITIONS
Un fond capitalrisque géré par une société d’investissement européenne contient en moyenne 60
millions d’euro versus 130 millions en moyenne pour une société US !
L’investissement moyen dans une jeune entreprise innovante par une société de capitalrisque US est
de l’ordre de 2,2 millions de $ versus 400 000 $ en Europe (à produit égal, la jeune entreprise US a en
moyenne 5,5 fois plus de ressources financières pour se développer. La messe est dite !)
En France, nous avons 274 sociétés de capitalinvestissement (adhérentes à l'AFIC) dont 99% ont
leur siège en région parisienne, et la très grande majorité de ces sociétés ne font pas du vrai
capitalrisque (elles interviennent sur des opérations de capital développement, transmission et
retournement) !
Certes, certains diront que le dollar quasigratuit qui coule dans le système financier américain (planche à
billets), permet par ruissellement d’abonder dans les fonds d’investissement des sociétés de
capitalrisque, et que dans ces conditions, il leur est facile de rouler des mécaniques et de jouer aux «
aventuriers du capitalisme » pour financer leurs entreprises innovantes. Cette analyse est juste, et nous
européens manquons de pognon, notre monnaie et nos ressources naturelles sont limitées, ce n’est pas
une nouveauté.
Un palliatif est bien sure de fortement défiscaliser l’investissement dans les entreprises non cotées
(défiscalisation à l’entrée mais aussi à la sortie sur les plusvalues de cessions des actions d’entreprises
non cotées en référence au soulèvement des « pigeons » http://goo.gl/OSgWmf + http://goo.gl/PQIGfW)
pour inciter les investisseurs à prendre des risques vertueux.
Il faut donc très largement défiscaliser, à l’entrée et à la sortie, les OPCVM (Organisme de Placement
Collectif en Valeurs Mobilières) de type FCPR, FCPI et FIP destinés aux financements des entreprises
non cotées. Ces véhicules sont utilisés par les sociétés de capitalinvestissement pour lever des fonds
auprès des particuliers par l’intermédiaire des banques, fonds qui doivent ensuite être investis dans les
fonds propres de sociétés non cotées. Les différences entre FCPR, FCPI et FIP concernent les
modalités d’investissements dans les entreprises, mais aussi les conditions fiscales offertes aux
souscripteurs. Pour rendre compréhensible et donc attractif ces OPCVM auprès des particuliers, il
faudrait aussi les réformer pour en faire un seul et unique véhicule (le plus défiscalisé possible pour les
particuliers et avec le minimum de contrainte pour les sociétés de capitalrisque). Les sociétés de
capitalinvestissement françaises (capitalrisque, capitaldéveloppement et capitaltransmission ou
retournement) lèvent leurs fonds principalement via ces OPCVM alors que dans le même temps leurs
homologues anglosaxons ont des Limited Partners à leur capital cad des « associés limités en droit » qui
sont des gros investisseurs passifs en attente d’un retour sur investissement (fonds souverains, fonds de
pension, fonds de fonds, banques d’investissement, fonds d’entreprises multitransnationales banques,
assurances ou industries , fonds de family office, personnes millionnaires/milliardaires souvent des
entrepreneurs ayant réussi dans les affaires …).
Mais les OPCVM ne suffiront pas, il faut également que la France n’ait pas peur d’attirer les capitaux
étrangers. Je sais que le sujet est sensible et légitimement on peut craindre que des capitaux étrangers
puissent servir à déstabiliser le pays. Néanmoins, il existe de solides cadres juridiques pour flécher et
encadrer ces capitaux entrants (les capitaux étrangers seraient investis dans le fond souverain français et
des fonds de fonds français qui investiraient ensuite dans les fonds d’investissement de sociétés de
capitalrisque gérées par des équipes françaises pour investir dans les entreprises innovantes françaises ;
le tout sous le regard des autorités de régulation des marchés financiers comme l’AMF en France). Les
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FINANCEMENT DE L’INNOVATION : QUELQUES PISTES ET PROPOSITIONS
capitaux entrants ne seraient ainsi, au final que des capitaux d’investisseurs passifs en attente d’un retour
sur investissement. Les fonds souverains russe, chinois et ceux des émirats et de l’Arabie Saoudite
investissent directement et massivement dans les fonds d’investissement des sociétés de capitalrisque
américaines. Ces fonds souverains n’attendent de ces investissements que des plusvalues et ils n’ont
pas accès directement aux entreprises et aux technologies au portefeuille des sociétés de capitalrisque
(donc pas de risque de fuite technologique). Les russes, chinois et arabes croient tout simplement en
l’intelligence créative et inventive des américains pour créer des richesses. Pourquoi pas nous ?
Pourquoi sommesnous incapables d’attirer ces capitauxlà pour financer notre économie de demain ?
CapitalRisque Industriel (Corporate Venture Capital)
Il n’y a pas que les fonds souverains et capitaux des investisseurs institutionnels étrangers que nous
devons attirer en France, mais également les capitaux des grandes entreprises multi et transnationales qui
font une bonne partie de leur profit en Europe et qui par optimisation ou évasion fiscale ne paient pas ou
peu d’impôt en relation à leur activité aux pays sur lesquels ils opèrent.
Estimation de l’évasion fiscale : 60 à 80 milliards par an
http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20130122trib000744020/enfrancelafraudefiscale
couterait60a80milliardsdeurosparan.html
Concernant ces grandes entreprises, il y a deux philosophies communément admises :
La première consiste à se scandaliser et à revendiquer qu’on les taxe massivement pour ensuite
renflouer les caisses de l’Etat pour continuer le puits sans fond des dépenses publiques (politiquement,
c’est les demandes d’harmonisation fiscale à l’échelle européenne, harmonisation par le haut bien sure) –
c’est la philosophie socialiste
La seconde consiste à vouloir faire de son pays un paradis fiscal pour attirer les entreprises et les
capitaux en pensant que les capitalistes seront vertueux pour créer de la richesse sur son territoire
(concurrence fiscale entre Etats au sein de l’UE, comme l’Ireland ou le Luxembourg par exemple) –
c’est la philosophie libérale .
Pour ma part, me considérant comme un nationallibéral, cad libéralisme oui à condition que cela serve
les intérêts de la Nation, la seconde option ne me satisfait pas car cela ferait de la France, un pays de
« boite aux lettres » pour des sièges sociaux d’entreprises étrangères (qu’on me prouve que Google,
Amazon, Facebook… ont massivement crée des emplois en Ireland ou au Luxembourg et qu’ils ont
contribué au PIB marchand de ces pays !).
Ce que je propose est d’utiliser l’autorité de l’Etat pour établir et adresser une facture fiscale à ces
grands groupes, et s’ils ne souhaitent pas payer, ils se risqueraient à la violence légitime de l’Etat (avec
des menaces de type : interdiction d’opérer en France, amendes et pénalités, jusqu’à l’emprisonnement
des dirigeants). Et s’ils souhaitent coopérer, l’Etat leur offrirait cet arrangement là : en contrepartie du
montant de la facture fiscale, la grande entreprise investit le montant, directement ou indirectement à
travers un fond de fonds dédié, dans des sociétés de capitalrisque françaises et indépendantes (cad
nonfiliale ou département de groupe financier ou industriel) investissant dans les entreprises innovantes
françaises ! Donc avec cette option, la grande entreprise peut espérer un retour sur investissement en
plus d’éviter un choc frontal avec l’Etat français !
Cette idée d’un prélèvement obligatoire qui serait investi dans les entreprises innovantes et dont les
plusvalues reviendraient in fine dans les poches du capitaliste « taxé », pourrait aussi s’appliquer aux
riches individus « évadés fiscaux », mais aussi à la fameuse (ou fumeuse) idée de « taxe Tobin »
concernant les transactions sur les marchés réglementés boursiers.
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FINANCEMENT DE L’INNOVATION : QUELQUES PISTES ET PROPOSITIONS
Donc forcer le grand capital à financer la microéconomie, l’économie réelle, en investissant dans
l’économie de demain cad les TPEPME innovantes, est ma conception de ce que doit être un axe du
nationallibéralisme. Dans le même état d’esprit, le Brésil a obligé Apple à fabriquer ses produits au
Brésil pour que cette firme ait le droit de vendre au peuple brésilien.
A ce lien, j’indique une idée complémentaire à ce qui a été proposé cihaut pour amorcer le
développement d’un véritable capitalrisque privé en France : http://0z.fr/768Yk
Bien sûr, tout ceci n’est possible que si la France retrouve sa souveraineté.
En me lisant, vous pourriez penser que je ne suis pas au fait des activités de la Bpifrance, banque
publique de garanties, de crédits et d’investissements, destinée aux PME, et dont l’idée de création a été
lancée par l’ancien Président Sarkozy et recyclée par le Président Hollande (en incluant l’idée d’y
fusionner OSEO, CDC et FSI). Dans la situation actuelle de refus d’octroi de crédit aux PME par les
banques commerciales, la Bpifrance assure certainement un rôle salutaire. Mais encore une fois, je
maintiens qu’il n’y a rien de pire qu’un capitalrisque étatisé. De plus, l’activité capitalinvestissement de
Bpifrance est surtout de type capitaldéveloppement. Donc le défaut chronique d’un véritable
capitalrisque (incluant les business angels) en France demeure toujours !
Conclusion
Comment durant des décennies, aton pu administrer à la France une politique économique en faveur
de la demande faisant des français des oies que l’on a gavé, pour qu’ils consomment toujours plus de
produits importés ? Comment aton pu autant mépriser la créativité et l’inventivité du peuple français ?
C'est bien beau de parler de croissance, de réindustrialisation et de redressement productif, encore
fautil qu'on s'accorde sur la manière. Le logiciel de l'énarchie (de gauche comme de droite) est fait
d'économie administrée avec comme levier de croissance, une politique économique axée sur la
demande (en subventionnant à tout va en espérant stimuler la consommation ... mais au final cela
entraîne une distorsion du marché, puisque les acteurs "vendeurs" intègrent très vite les subventions dans
leurs prix, à la hausse bien sure !). Leur second levier croissance est de lancer des plans de relance par
des investissements d'infrastructure (des ponts et des rondspoints en somme) financés par l'emprunt sur
les marchés et les impôts, et qui au final ne profitent qu'au secteur du BTP (enfin les gros du BTP).
Par contre, ce que font les allemands que l'on admire tant, une politique économique basée sur l'offre à
haute valeur ajoutée, avec comme moteur la sacralisation du statut social de l'entrepreneur et la
sanctuarisation (notamment fiscale) de l'écosystème de l'entrepreneuriat, de la création à
l'internationalisation des entreprises, notre énarchie ne connait pas .... ils n'ont pas eu de cours sur le
sujet à l'ENA .... c'est du chinois pour eux ! Et quand bien même, ils réalisent l’importance de
l’innovation, ils édictent encore et toujours des plans de relance par des investissements (financés par de
la dette et les impôts), mais cette fois, disentils ça sera pour « l’innovation » (« Investissements
d’Avenir » renommés en « 34 plans de reconquête »). Ces plans finiront aussi par être une gabegie
comme tant d’autres.
Personne à droite ou gauche de ceux qui nous ont gouverné, ne se soucie de l’entrepreneuriat, de la
créativité, de l’inventivité et de l’innovation française, et hormis les enfumages et les grands brassages de
vent, personne ne s’engage réellement pour une vraie politique économique de l’offre, une offre à haute
valeur ajoutée « Made In France » et surtout « Sold by France ».
Si on veut du « Made in & Sold by France », il faudra faire des business angels et du capitalrisque,
l'alpha et l'oméga de toute politique économique tournée vers les TPEPME car le pognon est le nerf de
la guerre ; tout ce que l’on vous dira d’autre, c’est du « bullshit » !
Ari MASSOUDI / http://www.strategyofinnovation.com/ / http://www.linkedin.com/in/arimassoudi 22/10/2013
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FINANCEMENT DE L’INNOVATION : QUELQUES PISTES ET PROPOSITIONS
La seule issue pour la France d'échapper à l'effondrement de son économie, à la
tiersmondisation, et donc de rejoindre le destin de la Grèce, est de devenir un Paradis (fiscal) de
l'entrepreneuriat et de l'innovation par la sacralisation du statut et du rôle sociétal de
l'entrepreneur et la sanctuarisation (notamment fiscale) de l'écosystème de l'entrepreneuriat,
de la création à l'internationalisation des entreprises !
Seule l'innovation par l'entrepreneuriat permettra la croissance et un espoir d'avenir!
[ L'investissement dans les entreprises non cotées peut sembler à priori très risqué (par rapport aux
entreprises cotées et notamment celles du CAC40, aux obligations d’Etat, à l’immobilier …), mais les
rendements des sociétés de gestion de fonds de type Private Equity/Venture Capital démontrent
clairement le contraire. Le Private Equity (incluant les activités de Venture Capital), bien que risqué
comme tout placement (depuis 2008, nous avons appris qu'il n'existera plus jamais aucun
placement "sans risque" !), rémunère très bien ses investisseurs, bien mieux que les actions cotées et
les titres obligataires du marché boursier. Mais pour bénéficier de son retour sur investissement,
l'investisseur doit accepter d'une part d'être patient (510 ans avant retour, et oui le temps de l'économie
réelle !), et d'autre part accepter d'enregistrer des pertes à court terme dues aux frais de gestion … sauf
si bien sure, on encourage les gens à devenir des Business Angels et donc d’investir directement sans
intermédiaire gestionnaire… sauf si bien sure, on encourage les gens à devenir des Business Angels et
donc à investir directement sans intermédiaire gestionnaire ]
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