2. Je me souviens, je n'étais qu'une enfant à cette époque. Il faisait
froid ce jour là, il faisait froid tous les matins là-bas. Je venais de me
lever, je suis toujours la première levée chez ma tante. Je descendais
comme chaque matin, les escaliers grinçants de cette maison plutôt
immense à mon goût.
3. Puis, en arrivant à la porte d'entrée un bruit ou plutôt un ultra-son me
tapa dans la tête. Je me mis à terre, la peur montait en moi. Je retins ma
respiration. Peu à peu, mon angoisse faisait son apparition. Quelqu'un
m'appelait dans le salon. Une voix profonde et crissante à la fois, que
personne ne pouvait définir.
4. En me relevant, je vis soudain une sorte de créature étrange qui
apparut assise dans le canapé près de la cheminée. On pouvait voir sa tête,
elle était noire. Au dessus de celle-ci, des ombres tournoyaient et
définissaient sûrement les pensées de cette chose. Ses cheveux volaient
mêlés à la fumée de la cheminée. J'avais peur et froid. Je vis alors plusieurs
ombres qui m'encerclaient.
5. Tout à coup cette être malfaisant se déplaça très vite vers moi. Elle
avait les yeux aussi rouges que le sang. Son apparence avait l'air humaine,
mais je pouvais voir à travers son torse. La créature se mit à flotter dans
toute la pièce, tel un nuage de poussière. Je me cachai derrière la porte de la
cuisine, pensant qu'elle ne me voyait pas. Mes mains étaient devenues
moites et mon front commençait à devenir bouillant. Mon angoisse était à son
apogée.
6. La créature était pour moi une sorte de cauchemar ambulant, qui
vacillait dans tout le salon. En regardant cet être se déhancher, je vis un
liquide lumineux qu'elle laissait sur son passage. En me demandant ce que
c'était, je m'avançai vers elle avec prudence. Elle disparut alors dans la
pénombre.
7. Je ne pouvais ni la voir, ni l'entendre mais je sentais sa présence
autour de moi. Je sentais qu'elle m'écoutait, qu'elle m'observait, mais je ne
pouvais rien faire. Seule dans cette immense pièce je me voyais déjà a mon
propre enterrement. J'avais peur, mais je restais dans l'idée que cette chose
ne pouvait existé.
8. Le soleil commençait à faire son apparition parmi les collines du jardin.
Je m'étais endormie. Pensant avoir rêver, je me réveillais avec des
courbatures aux bras comme si quelqu'un m'avait forcée à faire un millions
de pompes. J'ouvris les yeux doucement et vis les rideaux noirs de ma
chambre. À ce moment là, j'étais sûre que tout cela n'était qu'un rêve : je
pouvais descendre paisiblement les escaliers comme chaque matin.
9. Mais en arrivant dans le salon, la pagaille était telle, qu'il ne pouvait y
avoir qu'une seule explication… Malheureusement il était déjà trop tard, ma
mère s'était levée. Je ne saurai jamais ce qu'il s'était passé cette nuit là. Et
pourtant, aujourd'hui, j'en rêve encore.