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74 | AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16
A F R I C A N
SECTORAL
JOURNAL
Les Massive Open Online Course plus connus sous l’acronyme «MOOC» ont com-
plètement révolutionné l’enseignement supérieur en Afrique et dans le monde. Ces
cours en ligne sont très suivis par des étudiants et travailleurs africains grâce aux
multiples avantages et opportunités qu’ils offrent.
MOOC. Ces quatre lettres sont en
train de bouleverser carrément les
méthodes d’apprentissage habi-
tuelles. Avec elles, la connaissance
se démocratise, le savoir se généra-
lise. Mais au fond, de quoi s’agit-il ?
Les MOOC qui signifient en an-
glais Massive Open Online Course
ou formations en ligne ouvertes à
tous (Flot), cours en ligne ouverts
et massifs (Clom) sont des cours
gratuits dispensés par des profes-
seurs de grandes universités dans le
monde. Ce modèle a été développé
pour la première fois en 2008 par
des universités américaines telles
que Stantford et Harvard. Par la
suite, ce nouveau mode opératoire
s’est largement répandu en Europe
et sur d’autres continents. Certains
sites à l’instar de Coursera et Khan
Academy surfent sur cette vague
ascendante en proposant des pro-
grammes similaires pour les appre-
nants.
L’engouement des étudiants et des
travailleurs africains pour ces cours
est un secret de Polichinelle. Pour
eux, c’est une véritable aubaine, car
ils offrent plusieurs avantages : la
possibilité de suivre des formations
qui les intéressent et qui ne sont
pas proposées par leurs universités,
suivre gratuitement des cours en vi-
déos sans bouger de son fauteuil, et
enfin et surtout, ne plus fréquenter
les amphithéâtres surpeuplés ou
toutes les conditions pour un ap-
prentissage de qualité ne sont pas
réunies. L’autre avantage, c’est la
possibilité de décrocher une certi-
fication payante après avoir validé
les modules. D’ailleurs, plusieurs
d’entre eux sautent sur cette op-
portunité pour booster leurs CV et
séduire les recruteurs.
L’École polytechnique fédérale de
Lausanne (EPFL), considérée com-
me le leader des MOOC en fran-
çais, accueille bon nombre d’inscrits
africains. On dénombrait plus de
40.000 inscrits pour une trentaine
de MOOC, dont 13.073 étudiants
africains. En 2014, plus de 20% des
11.300 inscrits au MOOC «Gestion
deprojet»del’ÉcoleCentraledeLille
provenaient de l’Afrique. Conscient
de cet engouement, l’EPFL propose
dans son offre académique un cours
sur la «Ville africaine». Elle envisage
de signer des partenariats avec des
universités africaines pour accroitre
le nombre d’étudiants avec comme
objectif : 100.000 inscrits. ¢
LESÉTUDIANTSAFRICAINS
SECONNECTENTAUXMOOC
INNOVATION
Des étudiants connectés à CFI, l’agence française de coopération médias, ayant conçu et réalisé un MOOC pour journalistes et développeurs web en Afrique.
©D.R.
AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16 | 75
AFRICAN SECTORAL JOURNAL
Conscientes de l’énorme impact des MOOC sur le système éducatif, certaines uni-
versités africaines développent des programmes pour ne pas rester en marge, mais
le manque d’électricité et l’insuffisance d’infrastructures freinent leurs ambitions.
LESMOOC,UNEAUBAINE
POURLESUNIVERSITÉSAFRICAINES
ENSEIGNEMENT
Les universités africaines veulent sur-
fersurlavaguedesMOOC,sûrement
inspiréesparlesétablissementsamé-
ricains et européens. Mais si chez ces
dernières la révolution est déjà en
marche, ce n’est pas encore le cas en
Afrique. Les programmes de MOOC
sont absents des cursus de forma-
tions des universités. Seule une poi-
gnée essaie de briser la glace. Parmi
elles, l’Institut de management et
des technologies d’Abidjan en Côte
d’Ivoire, une institution privée qui
a lancé en 2014 un MOOC sur la fi-
nance. Mais, pour l’heure, l’exemple
le plus abouti au niveau continental,
c’est sans nul doute celui de l’Univer-
sité Cadi Ayyad de Marrakech (UCA)
qui a lancé depuis 2013 son projet de
cours gratuits en ligne «UC@Mooc».
La réussite de cette formation a
poussé le ministère de l’Enseigne-
ment supérieur du Maroc à solliciter
l’UCA pour la duplication de projets
similaires dans d’autres universités
du Royaume.
Une réelle alternative pour
améliorer l’enseignement
supérieur
Un diagnostic de l’enseignement su-
périeur africain permet de constater
aisément que les Moocs sont d’une
grande utilité pour le continent, une
réelle alternative pour éviter le sur-
peuplement de nos universités. À
titre illustratif, le nombre d’étudiants
au niveau continental est passé de
200.000 en 1970 à 5 millions en 2014,
avec une progression de 9% par an
des effectifs, soit deux fois plus vite
que dans le reste du monde. L’Uni-
versité Cheikh Anta Diop de Dakar
(UCAD), qui dispose d’une capacité
de 50.000 places, reçoit 80.000 étu-
diants.AuCameroun, chaque année,
50.000 nouveaux bacheliers frappent
aux portes des huit universités publi-
quesetdeuxuniversitésvirtuelles.
À cela, il faut ajouter les problèmes
d’infrastructures et l’insuffisance du
corps professoral et de chercheurs
qui préfèrent souvent rejoindre les
universités européennes ou améri-
caines pour mieux mener leurs tra-
vaux. Autant de facteurs qui confir-
ment la nécessité de ces cours 2.0.
«L’Afrique va devoir faire face au
doublement de sa population. Le
rythme auquel elle pourra construi-
re des infrastructures et former des
enseignants sera toujours en retard
sur l’afflux croissant de nouveaux
étudiants. Les MOOC sont une in-
novation technologique dont elle
doit se préparer à tirer profit pour
répondre au double défi de l’explo-
sion de la demande et de l’inégalité
d’accès à l’enseignement», a indiqué
le professeur et philosophe sénéga-
laisSouleymane Bachir Diagne dans
sondiscoursinauguralprononcélors
de la Conférence sur les enjeux du
numérique pour l’enseignement su-
périeurenAfrique,organiséles6et7
mai dernier par l’Unesco à Paris.
Pr. Khalid Berrada assure des cours en Optique Géométrique sur la plate-forme UC@Mooc de l'Université Cadi Ayyad de Marrakech
©UCAM
76 | AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16
AFRICAN SECTORAL JOURNAL
Electricité et Internet,
deux équations à résoudre
Les enjeux sont donc immenses et
les acteurs de l’écosystème éducatif
l’ont bien compris. L’on constate de
plus en plus la création d’universités
virtuelles dans certains pays africains
comme le Cameroun et le Sénégal.
Leur aînée, l’Université virtuelle afri-
caine a vu le jour en 1997. La création
decesstructurespeutservirdetrem-
plin pour instaurer des MOOC made
inAfrique,àconditiondelesdoterde
moyens adéquats pour leur permet-
tre de releverce challenge.
Le développement des MOOC re-
quiert des préalables : un ordinateur
et une bonne connexion Internet.
Deux choses qui manquent dans de
nombreuses localités du continent, y
compris dans les universités. EnCôte
d'Ivoire et au Mali par exemple, les
universités parviennent à satisfaire
uniquement 10% de leurs besoins
en accès à Internet. Toutefois, il est
heureux de constater que certaines
d’entre elles commencent à déve-
lopper des projets de connexion sans
fil (WiFi) dans leur campus. Pour se
connecter à Internet, faudrait-il en-
core avoir de l’électricité, un jus qui
manque terriblement dans plusieurs
paysafricainsplongésdansdesdéles-
tages intempestifs. L’autre entrave,
c’estlemanquedeculturenumérique
chez certains enseignants. Beaucoup
d’entre eux semblent être allergiques
aux technologies de l’information
(TIC) et de la communication, pré-
férant se cantonner dans leurs mé-
thodes traditionnelles. L’ordinateur
portable constitue aussi un luxe pour
beaucoup d’étudiants qui n’ont pas
souventlesmoyenspourl’acheter.
Pour résoudre ces équations, l’Union
économique et monétaire ouest-
africaine (UEMOA) a lancé un pro-
jet de développement des TIC dans
certains pays africains avec comme
objectifl’installationde2.000ordina-
teurs dans chaque campus et 16 km
de fibre optique pour élargir la bande
passante. ¢
MEJDIAYARI
ENTRETIEN
Spécialiste des MOOC à l’Agence universitaire de la francophonie
Les «MOOC» prennent de plus en plus
une place importante dans les program-
mes académiques en Afrique. L’Agence
universitaire de la francophonie (AUF) a
d’ailleurs lancé un programme de forma-
tion sur le numérique pour des universi-
tés de l’Afrique francophone. Quels sont
les grands axes de ce projet ?
Tout d'abord, il faut rappeler que l'Agence
universitaire de la francophonie a commen-
cé à œuvrer dans le domaine du numérique
éducatif depuis plus d'une vingtaine d'an-
nées. Notre engagement se concrétise via la
création d'un ensemble de campus numéri-
ques francophones se trouvant dans tous les
pays africains francophones. Ces structures
offrent des actions de sensibilisation et de
formation à l'usage du numérique éducatif.
L'AUF soutient aussi un ensemble de Forma-
tions ouvertes et à distance (FOAD) : plus
que 80 formations diplômantes (Licence et
Master) totalement à distance et dont une
grande partie sont issues des pays du Sud.
À côté de ces FOAD, l'Agence est tout à fait
consciente que les MOOC ou CLOM (Cours en
ligne ouverts et massifs) présentent une op-
portunité pour nos pays du Sud afin d'avoir
plus de visibilité à l'échelle internationale et
assurer une solution au problème de la mas-
sification. L'Agence, depuis l'année dernière,
a soutenu 6 projets de MOOC/CLOM et sou-
tient aussi 5 autres projets pour cette année.
Nous sommes tout à fait conscients qu'il
faut doter nos universités de compétences
humaines les rendant autonomes dans le
domaine du numérique éducatif. Plusieurs
thématiquessontabordéesdanscesateliers,
dont comment scénariser un MOOC/CLOM,
comment animer et piloter un MOOC/CLOM,
l'usage d'une plateforme pour l'intégration
du contenu d'un MOOC/CLOM... Ces diffé-
rents chantiers sont menés en étroite colla-
boration avec un ensemble de partenaires
du Nord tels que France Université Numéri-
que (FUN), l'École polytechnique fédérale de
Lausanne (EPFL) et Centrale Lille.
Combien d’universités bénéficient de ce
programme ?
Toutes nos universités membres (qui dé-
passent les 800 dans le monde et dont une
centaine se trouvent au Maghreb) peuvent
bénéficier de nos actions dans le domaine
du numérique. Des appels à candidatures
sont lancés : il suffit de postuler et, une fois
le dossier évalué positivement, l'Université
bénéficiera du soutien de l'Agence. À titre
indicatif, l'appel à projets lancé cette année
pour soutenir des MOOC développés par des
Universités du Sud a permis de sélectionner
5 projets dont 2 sont issus d'un consortium
d'Universités maghrébines et soutenus par
le Bureau Maghreb de l'AUF. Ces 5 nouveaux
projets viennent rejoindre une première va-
gue de 6 projets de MOOC/CLOM soutenus
l'année dernière. Ces MOOC/CLOM une fois
accessibles en ligne permettent facilement
de toucher pas moins de 3.000 apprenants
par MOOC/CLOM, et par session.
Nous avons un MOOC/CLOM sur l'écotou-
risme de l'Université de Jendouba (Tunisie)
qui a permis à plus que 3.000 apprenants,
dont plus de la moitié sont issus d'Afrique
francophone,deseformeràl'écotourismeet
dont presque une centaine se présenteront
à un examen de certification pour avoir une
reconnaissance de leurs compétences dans
ce domaine.
Par ailleurs, l'Agence a lancé, depuis cette
année, un programme de formation de for-
mateurenconceptionetdéveloppementdes
MOOC/CLOM : 3 premiers ateliers, organisés
au Maghreb, ont permis de former 25 for-
mateurs par atelier de formation. Ce même
programme sera déployé dans les autres
régions (Afrique centrale, Afrique de l'Ouest,
Moyen-Orient...) dans les jours à venir.
Et pour compléter notre offre, nous venons
de lancer en partenariat avec l’Unesco et
le Réseau international francophone des
établissements de formation de formateurs
(RIFEFF) le MOOC CERTICE SCOL (certifica-
tion des compétences TIC des enseignants).
AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16 | 77
AFRICAN SECTORIAL JOURNAL
CERTICE SCOL vise à former puis à certifier les
enseignantsduprimaire,dusecondaireetleurs
encadrants aux usages des technologies de
l’information et de la communication en édu-
cation.
Quels sont les avantages de ces cours mas-
sifs et gratuits pour l’enseignement supé-
rieur africain ?
D'abordetcommesonnoml'indiqueils'agitde
cours massifs qui répondent très bien au pro-
blème de massification auquel l'enseignement
supérieur africain est confronté. Deuxième
avantagec'estquecettemodalitédeformation
fait appel à de nouvelles approches pédago-
giques telles que la pédagogie par les pairs et
par les projets ainsi que le recours aux réseaux
sociaux pour un apprentissage collaboratif.
Toutescesapprochespédagogiquesinnovantes
incitent les apprenants à s'engager davantage
dans la formation.
Par ailleurs, il ne faut pas négliger l'apport des
MOOC/CLOM dans la visibilité internationale de
nos universités africaines ; les premiers MOOC/
CLOM développés en Afrique ont bien montré
l'engouement autour des connaissances et des
savoirs africains et cela ne peut être que bé-
néfique pour la visibilité de nos universités et
surtout de nos enseignants africains.
Selon vous, quelles sont les principales en-
traves qui freinent le développement des
«MOOC» en Afrique ?
Toutd'abord,ilfautbiensensibilisernosprofes-
seurs aux apports des MOOC/CLOM. Il est tout
à fait normal qu'il y ait une résistance de leur
part à ce nouvel «intrus», mais ils doivent bien
comprendre qu'avec le numérique on ne va pas
les déposséder de leur pouvoir ni réduire leurs
heures de cours, mais ils seront plutôt amenés
à innover dans leurs méthodes pédagogiques.
Pour pallier ce problème, les décideurs ont un
rôle important à jouer : ils doivent encourager
toute initiative d'enseignant désirant utiliser le
numérique et valoriser les expériences pilotes.
Deuxième élément à prendre en considération,
et qui est relatif à toutes les activités qui se
font en ligne, est la qualité de la bande pas-
sante. Il existe une disparité flagrante entre
les différents pays africains par rapport à la
bande passante utilisée. Cela présente un vrai
handicap d'autant que le contenu des MOOC se
base essentiellement sur des capsules vidéo.
Pour essayer d'atténuer les conséquences de
ce problème d'ordre technique, il faut que les
concepteurs des MOOC/CLOM orientés vers un
public africain prennent en considération cet
aspect et proposent du contenu adapté à leur
public cible.
Le modèle économique des MOOC/CLOM pré-
sente aussi un éventuel frein pour leur déve-
loppement : Comment arriver à financer le dé-
veloppement et l'animation d'un MOOC/CLOM
alors que la formation est gratuite ? Pouvons-
nous nous limiter aux recettes engendrées par
les certifications pour faire vivre un MOOC/
CLOM ? Et est-ce que nos apprenants africains
sont prêts à payer des certifications alors qu'ils
sont habitués à payer des frais de scolarité
dérisoires ? Tous ces questionnements doivent
être pris en considération afin de garantir la
pérennitéd'unMOOC/CLOMetcréerunmodèle
adaptéàl'Afrique.Malgrécesdifférentesentra-
ves, nous pensons qu'il faut bien avancer dans
cettevoieetcelapourl'intérêtdel'Afriqueetde
sa jeunesse rattachée à l'usage desTIC.
«Sensibiliser nos professeurs aux apports des MOOC»
©D.R
78 | AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16
AFRICAN SECTORAL JOURNAL
ABDELATIFMIRAOUI
ENTRETIEN
Président de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech
L’Université Cadi Ayyad a lancé en
2013 son projet de cours gratuits
en ligne «UC@Mooc». Quels sont
les principaux objectifs de ce pro-
gramme ?
Le dispositif Mooc lancé par l'Uni-
versité Cadi Ayyad (UCA) était la
première initiative de ce genre en
Afrique.Commevouslesavez,notre
établissement, à l’instar des autres
universités marocaines, doit com-
poser avec un taux d’encadrement
pédagogique et administratif très
faible tout en continuant à accueillir
un flux d’étudiants en constante
progression. Cette situation a des
conséquences multiples sur les
conditions et l’environnement de
travail, la qualité de l’enseignement
et de l’encadrement ainsi que sur la
gestion administrative et financière
au sein de l’établissement. À l’Uni-
versité Cadi Ayaad, nous sommes
conscients de la complexité de la
situation et de l’ampleur des défis
à relever. Nous sommes néanmoins
convaincus qu’il est possible d’af-
fronter et de dompter ces contrain-
tes pour améliorer l’enseignement
dans nos structures. Nous sommes
également persuadés que l’inno-
vation est la voie à suivre. Nous
devons repenser notre modèle pé-
dagogique et de gestion afin de
mieux l’adapter aux conditions ac-
tuelles. Au niveau pédagogique, le
projet Mooc est l’un des piliers de
cette «politique de l’innovation»
que nous poursuivons. Les Mooc
permettent aux étudiants d’avoir
accès aux cours dans de meilleures
conditions et avec plus de flexibilité.
LesTravaux dirigés ainsi enregistrés
touchent un plus grand nombre
d’étudiants qui auraient été incapa-
blesdelessuivredanslesconditions
physiques des salles de cours et des
amphithéâtres surpeuplés.
Par ailleurs, la contrainte du vo-
lume horaire étant un handicap au
bon encadrement des étudiants, les
Mooc permettent aux enseignants
de mieux mettre à profit le temps
en présentiel pour interagir avec
les étudiants et approfondir leurs
connaissances.Endonnantunaccès
gratuitetillimitéauxcours,TDetTP,
lesMoocpeuventégalementcontri-
buer à résoudre la problématique
de l’abandon et de l’échec universi-
taire. Le Mooc tel que nous l’avons
développé répond au contexte spé-
cifique de notre université et de no-
tre pays. C’est un dispositif hybride
dont l’objectif n’est pas de rempla-
cer les cours en présentiel, mais de
les compléter.
Ces cours sont destinés exclusive-
ment aux étudiants de l’Univer-
sité ou sont-ils ouverts à d’autres,
notamment des chercheurs ?
Nous visons bien entendu en prio-
rité nos propres étudiants, mais les
cours enregistrés dans le cadre des
Moocsontdisponiblesgratuitement
en ligne pour tous les étudiants,
chercheurs ou toute personne dé-
sirant en tirer profit. Nous sommes
une université publique et notre vo-
cation première est l’enseignement
et la diffusion du savoir.
La mise en place de projet numé-
rique a sûrement nécessité d’im-
portantes dépenses en matériels
audiovisuels. Qu’en est-il de ces
coûts ?
Nous avons effectivement investi, et
continuons à investir, dans du ma-
tériel audiovisuel pour le lancement
et pour le développement du projet
Mooc. Néanmoins, le véritable in-
vestissement a été humain. Ledit
projet a nécessité l’engagement et
l’implicationderessourceshumaines
importantes, d’abord dans l’ingénie-
rie et la conception du dispositif. En-
suitepourlamiseenœuvreduprojet
à travers la formation à la scénarisa-
tion et l’enregistrement des cours.
Et enfin pour la mobilisation des
enseignants autour de ce projet et la
sensibilisation à l’intérêt de cette ap-
proche pédagogique innovante.Afin
d’évaluer l’investissement consenti
pour ce projet, il est important d’in-
ternaliser les coûts en termes de ma-
tériel et d’équipement ainsi qu’en ce
qui a trait aux ressources humaines
impliquées.À titre indicatif, le lance-
ment du projet a coûté un peu plus
de 1.000.000,00 DH hors coût des
enseignants chercheurs. La contri-
bution de ces derniers s’est faite sur
la base du volontariat et leur mobi-
lisation massive autour de ce projet
est un gage de réussite pour notre
Université.
Votre Mooc a réalisé 112 heures de
contenu disponibles en ligne dont
10conférences.Unbilansatisfaisant
pourcettephasedelancement?
«Innover pour construire
l’université africaine de demain »
AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16 | 79
Ces chiffres forts prometteurs (voir
encadré) traduisent l’intérêt des
étudiants et des enseignants pour
le produit Mooc et donc sa per-
tinence. Il s’agissait dans un pre-
mier temps d’introduire le Mooc
dans les mœurs et les pratiques
des professeurs et des étudiants.
Nous nous sommes appuyés pour
cette première phase sur des pro-
fesseurs volontaires convaincus
par ce concept et qui, par leur en-
gagement, lui ont donné vie. Notre
objectif pour cette année serait
l’enregistrement de tous les cours
de S1 et S2 et leur mise en ligne.
Aujourd’hui, le défi est d’atteindre
la vitesse de croisière et de géné-
raliser l’enregistrement des cours,
desTD et desTP.
Aujourd’hui, certaines grandes
écoles européennes effectuent des
examens et proposent même des
certifications aux internautes à
travers leurs Mooc. Comptez-vous
adopter ultérieurement cette ap-
proche ?
Notre université a lancé un projet
pilote au niveau du Maroc.Ce projet
consiste en la conception et la réa-
lisation d’une formation payante en
temps aménagé et qui serait sanc-
tionnée par un diplôme. Nous som-
mes en phase d’enregistrement et
les résultats sont pour l’instant ex-
trêmement prometteurs. Comme
précisé, ceci est un projet pilote, si
les résultats sont concluants, et je
pensequ’ilsleseront,nouspourrons
envisager de dupliquer l’expérience
à d’autres formations continues. La
flexibilité que permet l’utilisation
des cours en ligne étend les champs
d’application et nous permet, entre
autres, de proposer des réponses
plus adaptées aux besoins des étu-
diants et des entreprises.
Selon vous, quelles sont les princi-
pales entraves qui freinent le déve-
loppement des Mooc enAfrique ?
Jepensequelaplusgrandecontrain-
te est d’ordre humain. Il ne s’agit
pas d’introduire les nouvelles tech-
nologies, mais d’abord de changer
de paradigme. Une fois cette étape
franchie, le reste est plus facile. Le
vrai défi à mon sens est d’opérer un
changement dans les mentalités
et d’amener les enseignants et les
décideurs à accepter de repenser
leurs approches et leurs méthodes.
Souvent,leplusdurestd’entamerle
changement. Il est vrai, par ailleurs,
que le stress constant que subissent
nos institutions universitaires ne
permet pas d'avoir le temps et le
reculnécessairesàlaréflexionetàla
prise de décision stratégique, mais
paradoxalement c’est aussi à cause
de ce stress qu’il est aujourd’hui ur-
gent de réfléchir à la pertinence de
nos systèmes et de nos approches
et d’innover pour construire l’uni-
versité africaine de demain. ¢
Statistiques de juin 2015
• Lancement : décembre 2013.
• 220 unités de cours mises en ligne.
• 112 heures de contenu disponibles en ligne
dont 10 conférences (+2 en montage), 3TD, 3TP.
• 38 cours et 32 enseignants impliqués (+ conférenciers).
• 1.610.000 vues, plus de 6.500.000 minutes visionnées.
• Plus de 8.600 abonnés, plus de 2.300 partages.
• Plus de 800 commentaires, et plus de 3.600 «J'aime».
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  • 1. 74 | AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16 A F R I C A N SECTORAL JOURNAL Les Massive Open Online Course plus connus sous l’acronyme «MOOC» ont com- plètement révolutionné l’enseignement supérieur en Afrique et dans le monde. Ces cours en ligne sont très suivis par des étudiants et travailleurs africains grâce aux multiples avantages et opportunités qu’ils offrent. MOOC. Ces quatre lettres sont en train de bouleverser carrément les méthodes d’apprentissage habi- tuelles. Avec elles, la connaissance se démocratise, le savoir se généra- lise. Mais au fond, de quoi s’agit-il ? Les MOOC qui signifient en an- glais Massive Open Online Course ou formations en ligne ouvertes à tous (Flot), cours en ligne ouverts et massifs (Clom) sont des cours gratuits dispensés par des profes- seurs de grandes universités dans le monde. Ce modèle a été développé pour la première fois en 2008 par des universités américaines telles que Stantford et Harvard. Par la suite, ce nouveau mode opératoire s’est largement répandu en Europe et sur d’autres continents. Certains sites à l’instar de Coursera et Khan Academy surfent sur cette vague ascendante en proposant des pro- grammes similaires pour les appre- nants. L’engouement des étudiants et des travailleurs africains pour ces cours est un secret de Polichinelle. Pour eux, c’est une véritable aubaine, car ils offrent plusieurs avantages : la possibilité de suivre des formations qui les intéressent et qui ne sont pas proposées par leurs universités, suivre gratuitement des cours en vi- déos sans bouger de son fauteuil, et enfin et surtout, ne plus fréquenter les amphithéâtres surpeuplés ou toutes les conditions pour un ap- prentissage de qualité ne sont pas réunies. L’autre avantage, c’est la possibilité de décrocher une certi- fication payante après avoir validé les modules. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux sautent sur cette op- portunité pour booster leurs CV et séduire les recruteurs. L’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), considérée com- me le leader des MOOC en fran- çais, accueille bon nombre d’inscrits africains. On dénombrait plus de 40.000 inscrits pour une trentaine de MOOC, dont 13.073 étudiants africains. En 2014, plus de 20% des 11.300 inscrits au MOOC «Gestion deprojet»del’ÉcoleCentraledeLille provenaient de l’Afrique. Conscient de cet engouement, l’EPFL propose dans son offre académique un cours sur la «Ville africaine». Elle envisage de signer des partenariats avec des universités africaines pour accroitre le nombre d’étudiants avec comme objectif : 100.000 inscrits. ¢ LESÉTUDIANTSAFRICAINS SECONNECTENTAUXMOOC INNOVATION Des étudiants connectés à CFI, l’agence française de coopération médias, ayant conçu et réalisé un MOOC pour journalistes et développeurs web en Afrique. ©D.R.
  • 2. AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16 | 75 AFRICAN SECTORAL JOURNAL Conscientes de l’énorme impact des MOOC sur le système éducatif, certaines uni- versités africaines développent des programmes pour ne pas rester en marge, mais le manque d’électricité et l’insuffisance d’infrastructures freinent leurs ambitions. LESMOOC,UNEAUBAINE POURLESUNIVERSITÉSAFRICAINES ENSEIGNEMENT Les universités africaines veulent sur- fersurlavaguedesMOOC,sûrement inspiréesparlesétablissementsamé- ricains et européens. Mais si chez ces dernières la révolution est déjà en marche, ce n’est pas encore le cas en Afrique. Les programmes de MOOC sont absents des cursus de forma- tions des universités. Seule une poi- gnée essaie de briser la glace. Parmi elles, l’Institut de management et des technologies d’Abidjan en Côte d’Ivoire, une institution privée qui a lancé en 2014 un MOOC sur la fi- nance. Mais, pour l’heure, l’exemple le plus abouti au niveau continental, c’est sans nul doute celui de l’Univer- sité Cadi Ayyad de Marrakech (UCA) qui a lancé depuis 2013 son projet de cours gratuits en ligne «UC@Mooc». La réussite de cette formation a poussé le ministère de l’Enseigne- ment supérieur du Maroc à solliciter l’UCA pour la duplication de projets similaires dans d’autres universités du Royaume. Une réelle alternative pour améliorer l’enseignement supérieur Un diagnostic de l’enseignement su- périeur africain permet de constater aisément que les Moocs sont d’une grande utilité pour le continent, une réelle alternative pour éviter le sur- peuplement de nos universités. À titre illustratif, le nombre d’étudiants au niveau continental est passé de 200.000 en 1970 à 5 millions en 2014, avec une progression de 9% par an des effectifs, soit deux fois plus vite que dans le reste du monde. L’Uni- versité Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), qui dispose d’une capacité de 50.000 places, reçoit 80.000 étu- diants.AuCameroun, chaque année, 50.000 nouveaux bacheliers frappent aux portes des huit universités publi- quesetdeuxuniversitésvirtuelles. À cela, il faut ajouter les problèmes d’infrastructures et l’insuffisance du corps professoral et de chercheurs qui préfèrent souvent rejoindre les universités européennes ou améri- caines pour mieux mener leurs tra- vaux. Autant de facteurs qui confir- ment la nécessité de ces cours 2.0. «L’Afrique va devoir faire face au doublement de sa population. Le rythme auquel elle pourra construi- re des infrastructures et former des enseignants sera toujours en retard sur l’afflux croissant de nouveaux étudiants. Les MOOC sont une in- novation technologique dont elle doit se préparer à tirer profit pour répondre au double défi de l’explo- sion de la demande et de l’inégalité d’accès à l’enseignement», a indiqué le professeur et philosophe sénéga- laisSouleymane Bachir Diagne dans sondiscoursinauguralprononcélors de la Conférence sur les enjeux du numérique pour l’enseignement su- périeurenAfrique,organiséles6et7 mai dernier par l’Unesco à Paris. Pr. Khalid Berrada assure des cours en Optique Géométrique sur la plate-forme UC@Mooc de l'Université Cadi Ayyad de Marrakech ©UCAM
  • 3. 76 | AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16 AFRICAN SECTORAL JOURNAL Electricité et Internet, deux équations à résoudre Les enjeux sont donc immenses et les acteurs de l’écosystème éducatif l’ont bien compris. L’on constate de plus en plus la création d’universités virtuelles dans certains pays africains comme le Cameroun et le Sénégal. Leur aînée, l’Université virtuelle afri- caine a vu le jour en 1997. La création decesstructurespeutservirdetrem- plin pour instaurer des MOOC made inAfrique,àconditiondelesdoterde moyens adéquats pour leur permet- tre de releverce challenge. Le développement des MOOC re- quiert des préalables : un ordinateur et une bonne connexion Internet. Deux choses qui manquent dans de nombreuses localités du continent, y compris dans les universités. EnCôte d'Ivoire et au Mali par exemple, les universités parviennent à satisfaire uniquement 10% de leurs besoins en accès à Internet. Toutefois, il est heureux de constater que certaines d’entre elles commencent à déve- lopper des projets de connexion sans fil (WiFi) dans leur campus. Pour se connecter à Internet, faudrait-il en- core avoir de l’électricité, un jus qui manque terriblement dans plusieurs paysafricainsplongésdansdesdéles- tages intempestifs. L’autre entrave, c’estlemanquedeculturenumérique chez certains enseignants. Beaucoup d’entre eux semblent être allergiques aux technologies de l’information (TIC) et de la communication, pré- férant se cantonner dans leurs mé- thodes traditionnelles. L’ordinateur portable constitue aussi un luxe pour beaucoup d’étudiants qui n’ont pas souventlesmoyenspourl’acheter. Pour résoudre ces équations, l’Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA) a lancé un pro- jet de développement des TIC dans certains pays africains avec comme objectifl’installationde2.000ordina- teurs dans chaque campus et 16 km de fibre optique pour élargir la bande passante. ¢ MEJDIAYARI ENTRETIEN Spécialiste des MOOC à l’Agence universitaire de la francophonie Les «MOOC» prennent de plus en plus une place importante dans les program- mes académiques en Afrique. L’Agence universitaire de la francophonie (AUF) a d’ailleurs lancé un programme de forma- tion sur le numérique pour des universi- tés de l’Afrique francophone. Quels sont les grands axes de ce projet ? Tout d'abord, il faut rappeler que l'Agence universitaire de la francophonie a commen- cé à œuvrer dans le domaine du numérique éducatif depuis plus d'une vingtaine d'an- nées. Notre engagement se concrétise via la création d'un ensemble de campus numéri- ques francophones se trouvant dans tous les pays africains francophones. Ces structures offrent des actions de sensibilisation et de formation à l'usage du numérique éducatif. L'AUF soutient aussi un ensemble de Forma- tions ouvertes et à distance (FOAD) : plus que 80 formations diplômantes (Licence et Master) totalement à distance et dont une grande partie sont issues des pays du Sud. À côté de ces FOAD, l'Agence est tout à fait consciente que les MOOC ou CLOM (Cours en ligne ouverts et massifs) présentent une op- portunité pour nos pays du Sud afin d'avoir plus de visibilité à l'échelle internationale et assurer une solution au problème de la mas- sification. L'Agence, depuis l'année dernière, a soutenu 6 projets de MOOC/CLOM et sou- tient aussi 5 autres projets pour cette année. Nous sommes tout à fait conscients qu'il faut doter nos universités de compétences humaines les rendant autonomes dans le domaine du numérique éducatif. Plusieurs thématiquessontabordéesdanscesateliers, dont comment scénariser un MOOC/CLOM, comment animer et piloter un MOOC/CLOM, l'usage d'une plateforme pour l'intégration du contenu d'un MOOC/CLOM... Ces diffé- rents chantiers sont menés en étroite colla- boration avec un ensemble de partenaires du Nord tels que France Université Numéri- que (FUN), l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et Centrale Lille. Combien d’universités bénéficient de ce programme ? Toutes nos universités membres (qui dé- passent les 800 dans le monde et dont une centaine se trouvent au Maghreb) peuvent bénéficier de nos actions dans le domaine du numérique. Des appels à candidatures sont lancés : il suffit de postuler et, une fois le dossier évalué positivement, l'Université bénéficiera du soutien de l'Agence. À titre indicatif, l'appel à projets lancé cette année pour soutenir des MOOC développés par des Universités du Sud a permis de sélectionner 5 projets dont 2 sont issus d'un consortium d'Universités maghrébines et soutenus par le Bureau Maghreb de l'AUF. Ces 5 nouveaux projets viennent rejoindre une première va- gue de 6 projets de MOOC/CLOM soutenus l'année dernière. Ces MOOC/CLOM une fois accessibles en ligne permettent facilement de toucher pas moins de 3.000 apprenants par MOOC/CLOM, et par session. Nous avons un MOOC/CLOM sur l'écotou- risme de l'Université de Jendouba (Tunisie) qui a permis à plus que 3.000 apprenants, dont plus de la moitié sont issus d'Afrique francophone,deseformeràl'écotourismeet dont presque une centaine se présenteront à un examen de certification pour avoir une reconnaissance de leurs compétences dans ce domaine. Par ailleurs, l'Agence a lancé, depuis cette année, un programme de formation de for- mateurenconceptionetdéveloppementdes MOOC/CLOM : 3 premiers ateliers, organisés au Maghreb, ont permis de former 25 for- mateurs par atelier de formation. Ce même programme sera déployé dans les autres régions (Afrique centrale, Afrique de l'Ouest, Moyen-Orient...) dans les jours à venir. Et pour compléter notre offre, nous venons de lancer en partenariat avec l’Unesco et le Réseau international francophone des établissements de formation de formateurs (RIFEFF) le MOOC CERTICE SCOL (certifica- tion des compétences TIC des enseignants).
  • 4. AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16 | 77 AFRICAN SECTORIAL JOURNAL CERTICE SCOL vise à former puis à certifier les enseignantsduprimaire,dusecondaireetleurs encadrants aux usages des technologies de l’information et de la communication en édu- cation. Quels sont les avantages de ces cours mas- sifs et gratuits pour l’enseignement supé- rieur africain ? D'abordetcommesonnoml'indiqueils'agitde cours massifs qui répondent très bien au pro- blème de massification auquel l'enseignement supérieur africain est confronté. Deuxième avantagec'estquecettemodalitédeformation fait appel à de nouvelles approches pédago- giques telles que la pédagogie par les pairs et par les projets ainsi que le recours aux réseaux sociaux pour un apprentissage collaboratif. Toutescesapprochespédagogiquesinnovantes incitent les apprenants à s'engager davantage dans la formation. Par ailleurs, il ne faut pas négliger l'apport des MOOC/CLOM dans la visibilité internationale de nos universités africaines ; les premiers MOOC/ CLOM développés en Afrique ont bien montré l'engouement autour des connaissances et des savoirs africains et cela ne peut être que bé- néfique pour la visibilité de nos universités et surtout de nos enseignants africains. Selon vous, quelles sont les principales en- traves qui freinent le développement des «MOOC» en Afrique ? Toutd'abord,ilfautbiensensibilisernosprofes- seurs aux apports des MOOC/CLOM. Il est tout à fait normal qu'il y ait une résistance de leur part à ce nouvel «intrus», mais ils doivent bien comprendre qu'avec le numérique on ne va pas les déposséder de leur pouvoir ni réduire leurs heures de cours, mais ils seront plutôt amenés à innover dans leurs méthodes pédagogiques. Pour pallier ce problème, les décideurs ont un rôle important à jouer : ils doivent encourager toute initiative d'enseignant désirant utiliser le numérique et valoriser les expériences pilotes. Deuxième élément à prendre en considération, et qui est relatif à toutes les activités qui se font en ligne, est la qualité de la bande pas- sante. Il existe une disparité flagrante entre les différents pays africains par rapport à la bande passante utilisée. Cela présente un vrai handicap d'autant que le contenu des MOOC se base essentiellement sur des capsules vidéo. Pour essayer d'atténuer les conséquences de ce problème d'ordre technique, il faut que les concepteurs des MOOC/CLOM orientés vers un public africain prennent en considération cet aspect et proposent du contenu adapté à leur public cible. Le modèle économique des MOOC/CLOM pré- sente aussi un éventuel frein pour leur déve- loppement : Comment arriver à financer le dé- veloppement et l'animation d'un MOOC/CLOM alors que la formation est gratuite ? Pouvons- nous nous limiter aux recettes engendrées par les certifications pour faire vivre un MOOC/ CLOM ? Et est-ce que nos apprenants africains sont prêts à payer des certifications alors qu'ils sont habitués à payer des frais de scolarité dérisoires ? Tous ces questionnements doivent être pris en considération afin de garantir la pérennitéd'unMOOC/CLOMetcréerunmodèle adaptéàl'Afrique.Malgrécesdifférentesentra- ves, nous pensons qu'il faut bien avancer dans cettevoieetcelapourl'intérêtdel'Afriqueetde sa jeunesse rattachée à l'usage desTIC. «Sensibiliser nos professeurs aux apports des MOOC» ©D.R
  • 5. 78 | AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16 AFRICAN SECTORAL JOURNAL ABDELATIFMIRAOUI ENTRETIEN Président de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech L’Université Cadi Ayyad a lancé en 2013 son projet de cours gratuits en ligne «UC@Mooc». Quels sont les principaux objectifs de ce pro- gramme ? Le dispositif Mooc lancé par l'Uni- versité Cadi Ayyad (UCA) était la première initiative de ce genre en Afrique.Commevouslesavez,notre établissement, à l’instar des autres universités marocaines, doit com- poser avec un taux d’encadrement pédagogique et administratif très faible tout en continuant à accueillir un flux d’étudiants en constante progression. Cette situation a des conséquences multiples sur les conditions et l’environnement de travail, la qualité de l’enseignement et de l’encadrement ainsi que sur la gestion administrative et financière au sein de l’établissement. À l’Uni- versité Cadi Ayaad, nous sommes conscients de la complexité de la situation et de l’ampleur des défis à relever. Nous sommes néanmoins convaincus qu’il est possible d’af- fronter et de dompter ces contrain- tes pour améliorer l’enseignement dans nos structures. Nous sommes également persuadés que l’inno- vation est la voie à suivre. Nous devons repenser notre modèle pé- dagogique et de gestion afin de mieux l’adapter aux conditions ac- tuelles. Au niveau pédagogique, le projet Mooc est l’un des piliers de cette «politique de l’innovation» que nous poursuivons. Les Mooc permettent aux étudiants d’avoir accès aux cours dans de meilleures conditions et avec plus de flexibilité. LesTravaux dirigés ainsi enregistrés touchent un plus grand nombre d’étudiants qui auraient été incapa- blesdelessuivredanslesconditions physiques des salles de cours et des amphithéâtres surpeuplés. Par ailleurs, la contrainte du vo- lume horaire étant un handicap au bon encadrement des étudiants, les Mooc permettent aux enseignants de mieux mettre à profit le temps en présentiel pour interagir avec les étudiants et approfondir leurs connaissances.Endonnantunaccès gratuitetillimitéauxcours,TDetTP, lesMoocpeuventégalementcontri- buer à résoudre la problématique de l’abandon et de l’échec universi- taire. Le Mooc tel que nous l’avons développé répond au contexte spé- cifique de notre université et de no- tre pays. C’est un dispositif hybride dont l’objectif n’est pas de rempla- cer les cours en présentiel, mais de les compléter. Ces cours sont destinés exclusive- ment aux étudiants de l’Univer- sité ou sont-ils ouverts à d’autres, notamment des chercheurs ? Nous visons bien entendu en prio- rité nos propres étudiants, mais les cours enregistrés dans le cadre des Moocsontdisponiblesgratuitement en ligne pour tous les étudiants, chercheurs ou toute personne dé- sirant en tirer profit. Nous sommes une université publique et notre vo- cation première est l’enseignement et la diffusion du savoir. La mise en place de projet numé- rique a sûrement nécessité d’im- portantes dépenses en matériels audiovisuels. Qu’en est-il de ces coûts ? Nous avons effectivement investi, et continuons à investir, dans du ma- tériel audiovisuel pour le lancement et pour le développement du projet Mooc. Néanmoins, le véritable in- vestissement a été humain. Ledit projet a nécessité l’engagement et l’implicationderessourceshumaines importantes, d’abord dans l’ingénie- rie et la conception du dispositif. En- suitepourlamiseenœuvreduprojet à travers la formation à la scénarisa- tion et l’enregistrement des cours. Et enfin pour la mobilisation des enseignants autour de ce projet et la sensibilisation à l’intérêt de cette ap- proche pédagogique innovante.Afin d’évaluer l’investissement consenti pour ce projet, il est important d’in- ternaliser les coûts en termes de ma- tériel et d’équipement ainsi qu’en ce qui a trait aux ressources humaines impliquées.À titre indicatif, le lance- ment du projet a coûté un peu plus de 1.000.000,00 DH hors coût des enseignants chercheurs. La contri- bution de ces derniers s’est faite sur la base du volontariat et leur mobi- lisation massive autour de ce projet est un gage de réussite pour notre Université. Votre Mooc a réalisé 112 heures de contenu disponibles en ligne dont 10conférences.Unbilansatisfaisant pourcettephasedelancement? «Innover pour construire l’université africaine de demain »
  • 6. AFRICAN BUSINESS JOURNAL | N°16 | 79 Ces chiffres forts prometteurs (voir encadré) traduisent l’intérêt des étudiants et des enseignants pour le produit Mooc et donc sa per- tinence. Il s’agissait dans un pre- mier temps d’introduire le Mooc dans les mœurs et les pratiques des professeurs et des étudiants. Nous nous sommes appuyés pour cette première phase sur des pro- fesseurs volontaires convaincus par ce concept et qui, par leur en- gagement, lui ont donné vie. Notre objectif pour cette année serait l’enregistrement de tous les cours de S1 et S2 et leur mise en ligne. Aujourd’hui, le défi est d’atteindre la vitesse de croisière et de géné- raliser l’enregistrement des cours, desTD et desTP. Aujourd’hui, certaines grandes écoles européennes effectuent des examens et proposent même des certifications aux internautes à travers leurs Mooc. Comptez-vous adopter ultérieurement cette ap- proche ? Notre université a lancé un projet pilote au niveau du Maroc.Ce projet consiste en la conception et la réa- lisation d’une formation payante en temps aménagé et qui serait sanc- tionnée par un diplôme. Nous som- mes en phase d’enregistrement et les résultats sont pour l’instant ex- trêmement prometteurs. Comme précisé, ceci est un projet pilote, si les résultats sont concluants, et je pensequ’ilsleseront,nouspourrons envisager de dupliquer l’expérience à d’autres formations continues. La flexibilité que permet l’utilisation des cours en ligne étend les champs d’application et nous permet, entre autres, de proposer des réponses plus adaptées aux besoins des étu- diants et des entreprises. Selon vous, quelles sont les princi- pales entraves qui freinent le déve- loppement des Mooc enAfrique ? Jepensequelaplusgrandecontrain- te est d’ordre humain. Il ne s’agit pas d’introduire les nouvelles tech- nologies, mais d’abord de changer de paradigme. Une fois cette étape franchie, le reste est plus facile. Le vrai défi à mon sens est d’opérer un changement dans les mentalités et d’amener les enseignants et les décideurs à accepter de repenser leurs approches et leurs méthodes. Souvent,leplusdurestd’entamerle changement. Il est vrai, par ailleurs, que le stress constant que subissent nos institutions universitaires ne permet pas d'avoir le temps et le reculnécessairesàlaréflexionetàla prise de décision stratégique, mais paradoxalement c’est aussi à cause de ce stress qu’il est aujourd’hui ur- gent de réfléchir à la pertinence de nos systèmes et de nos approches et d’innover pour construire l’uni- versité africaine de demain. ¢ Statistiques de juin 2015 • Lancement : décembre 2013. • 220 unités de cours mises en ligne. • 112 heures de contenu disponibles en ligne dont 10 conférences (+2 en montage), 3TD, 3TP. • 38 cours et 32 enseignants impliqués (+ conférenciers). • 1.610.000 vues, plus de 6.500.000 minutes visionnées. • Plus de 8.600 abonnés, plus de 2.300 partages. • Plus de 800 commentaires, et plus de 3.600 «J'aime». ©UCAM