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RECTIFICATION 
La rectification et la distillation sont deux techniques de séparation basées sur 
les différences de volatilité entre les constituants d'un mélange liquide. 
I/ DISTILLATION SIMPLE 
L'appareillage de distillation simple se compose des éléments suivants: 
‱ un bouilleur: c'est un rĂ©servoir chargĂ© au dĂ©part du mĂ©lange Ă  distiller 
‱ un dispositif de chauffage du bouilleur 
‱ un condenseur pour condenser les vapeurs Ă©mises; le condensat est 
ensuite dirigé vers une recette. Le condensat constitue intégralement le 
distillat. 
Les vapeurs émises sont aussitÎt séparées du mélange: elles sont 
condensées et éliminées de l'appareil sans retour au bouilleur. Il n'y a en fait qu'un 
seul contact entre le liquide et la vapeur, Ă  la surface du bouilleur. 
On va considĂ©rer le cas le plus simple du mĂ©lange zĂ©otropique A-B oĂč B est 
le composé le plus volatil. 
A l'instant oĂč les premiĂšres vapeurs sont dĂ©gagĂ©es leur composition est plus 
riche en B que le mélange initial. Au cours du temps xB (fraction molaire en B du 
liquide dans le bouilleur) diminue car il s'Ă©vapore une proportion plus grande de B 
que de A . Les vapeurs seront toujours plus riches en B que le mélange liquide dans 
le bouilleur mais leur composition montrera une teneur en B plus faible 
qu'initialement. On obtient donc un distillat de moins en moins concentré en B. Au 
cours de la distillation la température va augmenter dans le bouilleur car le liquide 
s'appauvrit en composé le plus volatil. 
A la fin il ne reste pratiquement que du composé A dans le bouilleur et les 
vapeurs sont donc pratiquement uniquement composées de A (au dernier instant 
théorique de la distillation, il ne reste donc plus qu'une goutte de A dans le bouilleur). 
L'inconvénient de la distillation simple apparaßt ici: on aboutit à une mauvaise 
sĂ©paration et ce dĂšs le dĂ©but de la distillation oĂč la forme du fuseau limite 
obligatoirement la teneur en B des premiĂšres vapeurs. 
On peut imaginer de récupérer les premiÚres vapeurs (les plus riches en B) 
condensées et de réchauffer ce mélange; les vapeurs émises sont encore plus 
riches en B. Si on rĂ©pĂšte plusieurs fois les mĂȘmes opĂ©rations, on comprend qu'on 
finira par obtenir le produit B pur... mais avec un rendement pratiquement nul ! Il est 
évident que ce type d'appareillage n'est pas adapté à une séparation. Par contre ce 
principe est à l'origine du procédé de rectification.
2 
II/ RECTIFICATION DISCONTINUE 
1/ Principe 
L'appareillage de rectification discontinue se compose des éléments suivants: 
‱ un bouilleur: c'est un rĂ©servoir chargĂ© au dĂ©part du mĂ©lange Ă  distiller 
‱ un dispositif de chauffage du bouilleur 
‱ une colonne de rectification 
‱ un condenseur 
Dans une premiÚre approche on considÚre une colonne à plateaux perforés. Un plateau 
perforé est un disque percé de petits trous pour le passage des vapeurs montantes et muni d'un 
déversoir (un trop plein) pour permettre l'écoulement par gravité de la phase liquide. Le déversoir est 
un tube vertical dont l'extrémité supérieure dépasse légÚrement le niveau du liquide du plateau et dont 
l'extrémité inférieure se trouve à un niveau entre le plateau inférieur et le haut du déversoir de ce 
plateau. Le liquide est retenu sur le plateau par la pression de la vapeur ascendante. 
La colonne Ă  rectifier permet la mise en contact des phases liquide et vapeur 
circulant Ă  contre-courant tout au long de la colonne. La vapeur qui parvient en tĂȘte 
de colonne est entiÚrement condensée: une partie des condensats est éliminée de la 
colonne et constitue le distillat. L'autre partie retourne dans la colonne par gravité et 
constitue le reflux. 
Sur chaque plateau un Ă©quilibre s'Ă©tablit entre le liquide qui reflue et la vapeur 
qui monte. Le liquide s'appauvrit en composé le plus volatil qui se vaporise et la 
vapeur s'appauvrit en composé le moins volatil qui se condense. On explique ainsi la
3 
séparation qui s'effectue tout au long de la colonne. La qualité de la séparation sera 
donc directement fonction du nombre de plateaux de la colonne. 
Le bouilleur est le seul apport énergétique dans la colonne (aux pertes 
thermiques prĂšs) : sur chaque plateau la chaleur issue de la condensation des 
vapeurs est exactement égale à la chaleur nécessaire à la vaporisation du liquide. 
On observe donc les Ă©volutions suivantes: 
‱ le titre en plus volatil augmente dans la phase vapeur quand on monte 
dans la colonne 
‱ le titre en plus volatil diminue dans la phase liquide quand on descend dans 
la colonne 
‱ la tempĂ©rature diminue quand on monte dans la colonne 
⇒ Si on rectifie un mĂ©lange zĂ©otropique A-B ( B le plus volatil) avec une colonne 
comportant suffisamment de plateaux, on obtient d'abord en tĂȘte le composĂ© B pur. 
Puis la teneur en B diminuant dans le bouilleur, la colonne n'est ensuite plus capable 
de séparer A et B aussi parfaitement car le nombre de plateaux devient insuffisant. 
On doit alors se contenter en tĂȘte d'un mĂ©lange de vapeurs de A et de B. Dans la 
pratique industrielle la rectification est arrĂȘtĂ©e quand la qualitĂ© de distillat en B 
devient inférieure à une pureté souhaitée. Si on poursuivait l'opération, il arriverait un 
moment oĂč il ne resterait plus que le composĂ© A dans le bouilleur. 
⇒ On considĂšre maintenant un mĂ©lange azĂ©otropique. Deux cas se prĂ©sentent 
suivant s'il s'agit d'azéotropes à points d'ébullition minimum ou maximum. 
‱ azĂ©otropes Ă  points d'Ă©bullition minimum: 
Si la composition en B (le plus volatil) du mélange initial est inférieure à celle 
de l'azéotrope, on obtient au départ avec une colonne assez efficace l'azéotrope en 
tĂȘte. Il n'est pas possible d'obtenir une meilleure teneur en B. L'azĂ©otrope constitue 
une "barriÚre infranchissable". Ensuite la composition en B décroissant dans le 
bouilleur il arrive un moment oĂč la colonne n'est plus assez efficace pour obtenir 
l'azĂ©otrope: les vapeurs en tĂȘte ont alors une composition en B moins Ă©levĂ©e que 
l'azéotrope. En cours de rectification, il reste de moins en moins de B dans le 
bouilleur car on produit un distillat plus riche en B que le mélange initial. 
Si la composition en B du mélange initial est supérieure à celle de l'azéotrope, 
on obtient au dĂ©part avec une colonne efficace l'azĂ©otrope en tĂȘte. En cours de 
rectification, il reste de moins en moins de A dans le bouilleur car on produit un 
distillat plus riche en A que le mélange initial. 
‱ azĂ©otropes Ă  points d'Ă©bullition maximum: 
Si la composition en B du mélange initial est supérieure à celle de l'azéotrope, 
on obtient au départ avec une colonne efficace le composé B pur. Au contraire si la 
composition en B du mélange initial est supérieure à celle de l'azéotrope, on 
obtiendra le composé A pur. Dans les deux cas le bouilleur va tendre en fin de 
rectification vers la composition de l'azéotrope.
4 
2/ Détermination du nombre d'étages théoriques (NET) d'une colonne 
a/ Principe de la méthode 
On a admis que l'Ă©quilibre s'Ă©tablit sur un plateau: on assimile ainsi un plateau 
à un étage théorique. 
On va se proposer de déterminer le nombre de plateaux nécessaire pour 
parvenir à séparer un mélange A-B à un instant donné de la rectification (au début 
par exemple oĂč on a les conditions d'obtention de B le plus pur possible). Ce calcul a 
un trĂšs grand intĂ©rĂȘt car il est utilisĂ© en premiĂšre approche pour la construction ou 
l'utilisation des colonnes industrielles. 
Connaissant la fraction molaire en B du mélange liquide initial dans le 
bouilleur xB (l'indice B réfÚre au bouilleur) , on va rechercher le nombre d'étages 
théoriques nécessaire (nombre de plateaux théoriques) pour obtenir à cet instant en 
tĂȘte des vapeurs donc un condensat puis un distillat de fraction molaire en B xD 
(l'indice D réfÚre au distillat). 
Pour la démonstration on doit indicer les étages de 1 (le premier étage est le 
bouilleur) à n (dernier plateau au sommet de la colonne). Sur un plateau i donné, on 
a les significations suivantes des variables: 
xi+1 : fraction molaire en B du reflux descendant du plateau supérieur i+1 
xi : fraction molaire en B du reflux descendant vers le plateau inférieur i-1 
yi : fraction molaire en B des vapeurs montant au plateau supérieur i+1 
yi-1 : fraction molaire en B des vapeurs montant du plateau inférieur i-1 
On en déduit donc que x1 = xB et yn = xn+1 = xD 
L'indice n+1 est utilisé pour le liquide descendant du condenseur. 
On cherche donc à déterminer n; on sait que si l'équilibre est atteint sur 
chaque plateau, on peut relier yi et xi par la fonction f représentative de la courbe 
d'Ă©quilibre isobare qui peut ĂȘtre tracĂ©e yi = f(xi). Par contre il manque une relation 
pour "passer d'un étage à un étage supérieur" c'est à dire une relation entre xi et yi-1. 
Nous allons maintenant chercher Ă  la trouver. 
b/ HypothĂšses 
‱ la condensation des vapeurs en tĂȘte de colonne est totale. 
‱ les chaleurs latentes molaires de vaporisation de A et B sont identiques. 
‱ la colonne est adiabatique (pas de pertes thermiques). 
‱ les Ă©changes de chaleurs entre les Ă©tages sont nuls: les seuls transferts de 
chaleur sont les changements d'Ă©tat.
5
6 
On utilise les notations suivantes: 
R: débit molaire total de reflux dans la colonne 
V: débit molaire total de vapeur dans la colonne 
D: débit molaire total de distillat 
On admet que les débits R et V sont constants à chaque étage de la colonne. 
On définit également le taux de reflux r: r 
R 
D 
= 
c/ recherche de la droite opératoire 
On Ă©crit le bilan matiĂšre global sur le condenseur puis les bilans matiĂšre en B 
sur l'étage i et les étages supérieurs: 
V = R + D 
V ⋅ y + R ⋅ x = ⋅ y + R ⋅ 
x 
V ⋅ y + R ⋅ x = ⋅ y + R ⋅ 
x 
i i i i 
i i i i 
! ! 
V ⋅ y + R ⋅ x = ⋅ y + R ⋅ 
x 
V ⋅ y + R ⋅ x = ⋅ y + R ⋅ 
x 
n n n n 
n n n n 
ïŁź 
ïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻ 
ïŁ° 
ïŁč 
ïŁșïŁșïŁșïŁșïŁșïŁș 
ïŁ» 
− + 
+ + + 
− − − 
− + 
V 
V 
V 
V 
1 1 
1 1 2 
1 1 2 
1 1 
On somme les bilans et on obtient: 
V x R x V y R x x 
car x 
⋅ + ⋅ = ⋅ + ⋅ = 
D I i D D 
R 
V 
x 
V R 
V 
x 
r 
r 
x 
r 
x 
= ⋅ + 
− 
⋅ 
i i D 
= 
i i D 
+ 
⋅ + 
+ 
⋅ 
− 
− 
− 
1 
1 
1 1 
1 
1 
donc y 
soit finalement: y 
n+1 
d/ Construction graphique de Mac Cabe et Thiele 
On dispose maintenant de deux relations: entre xi et yi (courbe d'Ă©quilibre) 
mais aussi entre xi et yi-1 (courbe opératoire). 
La détermination graphique s'effectue avec une méthode dite de Mac Cabe et 
Thiele en réalisant les opérations suivantes: 
‱ tracĂ© de la courbe d'Ă©quilibre isobare 
‱ tracĂ© de la courbe opĂ©ratoire qui est une droite: elle passe par les points de 
coordonnées (xD , xD ) et 0 
1 
, 
x 
r 
D 
+ 
ïŁ« 
ïŁ­ ïŁŹ 
ïŁ¶ 
ïŁž ïŁ· 
. Le premier point est élément de la bissectrice. 
Il n'est donc pas utile de retenir l'expression de l'Ă©quation de droite.
7 
‱ on trace un segment vertical Ă  l'abscisse xB = x1 qui s'arrĂȘte sur la courbe 
d'équilibre au point de coordonnée (x1 , y1). Il s'agit des coordonnées 
représentatives de l'équilibre au bouilleur. 
‱ de ce dernier point on trace un segment horizontal qui s'arrĂȘte sur la droite 
opératoire au point (x2 , y1). 
‱ on trace un segment vertical Ă  l'abscisse x2 qui s'arrĂȘte sur la courbe d'Ă©quilibre 
au point de coordonnée (x2 , y2). Il s'agit des coordonnées représentatives de 
l'Ă©quilibre sur le premier vrai plateau. 
‱ on continue ainsi de suite ... et on arrive finalement sur la droite opĂ©ratoire Ă  un 
point dont les coordonnées sont égales ou légÚrement supérieures à (xD , xD). 
‱ on compte alors le nombre d'Ă©tages thĂ©oriques qui correspond graphiquement au 
nombre de "triangles" dont 2 points appartiennent à la droite opératoire. 
On doit retrancher 1 à ce nombre pour déduire le bouilleur afin de déterminer 
le nombre de plateaux Ă  utiliser pour la colonne. 
remarque: il est possible de compter des fractions d'Ă©tages mais cela n'apporte qu'une 
précision illusoire car on verra que les hypothÚses d'équilibres n'étant pas réalisées, on 
déterminera en fait un nombre de plateaux réels. 
Les segments verticaux traduisent l'accroissement du titre en vapeur du 
composé le plus volatil. 
3/ Applications de la construction 
a/ courbe d'équilibre, droite opératoire et taux de reflux 
La courbe d'équilibre ne dépend que de la nature des composés et de la 
pression utilisée pour la rectification. La droite opératoire dépend par contre 
totalement de l'opérateur par l'intermédiaire de la qualité de distillat souhaitée xD et 
du taux de reflux appliquée r. Le taux de reflux fixe la proportion de condensat 
liquide qui va retourner dans la colonne. 
Il est impossible de réaliser une construction de Mac Cabe et Thiele en 
utilisant un point de la droite opératoire placé au-dessus de la courbe d'équilibre. 
Ceci n'a aucune signification physique car la vapeur ne peut jamais avoir un titre en 
composé le plus volatil supérieur à celui des conditions d'équilibre. 
b/ Reflux total et reflux minimum 
On se place dans le cas oĂč on souhaite obtenir une qualitĂ© de distillat donnĂ©e 
à partir d'un composition de bouilleur fixée. La composition du bouilleur évoluant au 
cours du temps dans une rectification discontinue, les raisonnements ne peuvent 
s'appliquer qu'à un instant donné. 
On parle de reflux total quand le débit de distillat est nul: tout le condensat 
retourne dans la colonne. Dans ces conditions on observe que la droite opératoire 
est la bissectrice. On montre dans ce cas que le nombre de plateaux théoriques est 
minimum: nĂ©anmoins ceci n'a qu'un intĂ©rĂȘt thĂ©orique car il n'y a aucune production
8 
de distillat. L'enseignement qu'on peut en tirer est de connaĂźtre le nombre minimum 
de plateaux qui sera nécessaire.
9 
On parle de reflux minimum quand on trace une droite opératoire issue du 
point (xD , xD) et coupant la courbe d'Ă©quilibre pour l'abscisse xB . La droite ne peut 
pas passer au-dessus de la courbe d'Ă©quilibre. Une telle droite a une pente 
r 
r + 1 
minimale donc r est le reflux minimum rmin . L'utilisation de ce reflux permet bien sûr 
d'avoir une production maximale de distillat. L'inconvénient est alors que le nombre 
de plateaux Ă  construire devient alors infini. 
Ces deux Ă©tudes (reflux total et reflux minimum) permettent de comprendre 
que conduire une rectification va toujours nécessiter de rechercher un compromis. 
Dans le cas indiqué, il faudra trouver un compromis entre le débit de production de 
distillat (frais de fonctionnement) et le nombre de plateaux de la colonne (frais 
d'investissement). On se placera donc entre ces deux valeurs extrĂȘmes de reflux. 
On peut résumer l'influence du taux de reflux dans le tableau suivant (xB et xD 
fixés): 
NET D 
r↑ ↓ ↓ 
r↓ ↑ ↑ 
c/ Rectification Ă  taux de reflux constant 
On a vu au cours du temps que la composition du bouilleur s'appauvrissait en 
composé le plus volatil donc xB diminue. Par conséquent si le NET est constant (on 
dispose de la mĂȘme colonne), la construction graphique montre que xD va diminuer: 
la qualitĂ© du distillat diminue donc quand on conserve le mĂȘme taux de reflux. Au 
bout d'un certain temps, la qualité devient trop faible pour continuer la rectification. 
d/ Rectification à qualité de distillat constante 
Avec le mĂȘme taux de reflux, on vient de voir que la qualitĂ© du distillat 
diminuait dans le temps; par consĂ©quent en utilisant la mĂȘme colonne (NET 
constant), il reste Ă  augmenter le taux de reflux pour conserver la mĂȘme qualitĂ©. 
NĂ©anmoins au bout d'un certain temps l'augmentation devient trop importante pour 
l'obtention d'un débit de distillat compatible avec une exigence industrielle. 
4/ Étage thĂ©orique et Ă©tage rĂ©el 
Un étage théorique ne constitue pas un plateau réel car en réalité les phases 
qui quittent un plateau ne sont pas en équilibre; les durées de contact au niveau du 
plateau pour la surface de contact disponible sont insuffisantes pour que l'Ă©quilibre 
soit atteint.
10 
On définit donc une grandeur pour connaßtre le nombre de plateaux réels à 
utiliser connaissant le nombre de plateaux théoriques (NET): c'est l'efficacité. 
L'efficacité exprimée en % vérifie la relation: 
nombre de plateaux théoriques 
nombre de plateaux réels 
efficacitĂ©= ⋅ 
100 
Cette grandeur n'a de sens en théorie que pour une séparation de deux 
constituants donnés sous des conditions de pression et de débits de vapeur 
déterminés. 
Dans le cas de colonnes Ă  garnissage, il n'y a pas de zones de mĂ©lange oĂč 
les phases sont à l'équilibre. Il n'y a pas non plus de zones de séparation dans les 
parties constituées du garnissage. Les phases sont en permanence en contact sans 
jamais ĂȘtre Ă  l'Ă©quilibre. Leurs compositions Ă©voluent donc de maniĂšre continue. 
remarque: une colonne à garnissage est remplie d'éléments étudiés pour laisser à la fois le 
maximum de volume libre et le maximum de surface de contact. Le liquide constitue une 
phase dispersée qui descend lentement sous forme de gouttelettes ou de film du fait d'un 
chicanage important. 
On se ramÚne à l'exploitation graphique de Mac Cabe et Thiele en définissant 
la HEPT qui est la hauteur d'un garnissage donnée équivalente à un plateau 
théorique. On détermine par la construction graphique le NET et connaissant la 
hauteur du garnissage, on déduit la HEPT: 
HEPT 
hauteur de 
= 
garnissage 
NET 
La HEPT est valable dans les mĂȘmes conditions restrictives que l'efficacitĂ©. 
En résumé on peut construire une colonne (nombre de plateaux réels ou 
hauteur de garnissage) en utilisant la construction de Mac Cabe et Thiele pour le 
NET et soit l'efficacité (colonne à plateaux) soit la HEPT (colonne à garnissage). 
5/ Détermination théorique du nombre d'étages théoriques minimum 
La relation de Fenske permet de déterminer le NET d'une colonne 
connaissant la volatilité relative α supposée constante. La seconde hypothÚse est de 
considérer un reflux total ce qui conduit à un NET minimum. 
On considĂšre une colonne Ă  plateaux avec les mĂȘmes notations d'indice 
qu'au 4/. xB = x1 est la composition du bouilleur en B et xD = xn+1 est la composition 
en B des vapeurs en tĂȘte de colonne. 
L'hypothĂšse de reflux total permet d'Ă©crire les bilans matiĂšres global et sur B 
suivants: 
V= R + D donc V = R
11 
V ⋅ y n + R ⋅ x n = V ⋅ y n − 1 + R ⋅ 
x 
n 
+ 
1 
doĂč V ⋅ x + R ⋅ x = V ⋅ y + R ⋅ 
x 
soit R ⋅ x = V ⋅ y x = 
y 
D n n − 
1 
D 
n n n n 
1 1 
− − 
' 
donc 
Si on poursuit l'Ă©criture du bilan sur B pour les autres Ă©tages, on Ă©crit: xi = yi-1 
α 
⋅ 
x 
A l'Ă©quilibre sur chaque plateau i, on peut Ă©crire: y i = i 
1 + x 
i 
⋅ ( α − 
1 
) soit 
y 
y 
x 
x 
i 
i 
i 
= ⋅ 
1− 1 − 
i 
α 
On peut ensuite écrire le raisonnement par récurrence suivant: 
y 
1 
y 
1 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
y 
y 
soit 
α α 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
! ! 
y 
y 
soit 
α α α 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
i 
i 
y 
y 
i 
i 
i 
i 
i 
i 
i 
n 
1 
1 
2 
2 
1 
1 
2 
2 
2 
2 
3 
3 
2 
2 
2 1 
1 
1 
1 
1 
1 
1 1 1 1 
1 1 1 1 1 
soit 
1 1 1 1 1 
1 
− 
= ⋅ 
− − 
= ⋅ 
− 
− 
= ⋅ 
− − 
= ⋅ 
− 
= ⋅ 
− 
− 
= ⋅ 
− − 
= ⋅ 
− 
= ⋅ 
− 
− 
+ 
+ 
α α α 
! ! 
ïŁ» ïŁșïŁș + 
α α α 
1 1 1 1 
( ) 
( ) 
n 
n 
n 
n 
n 
n 
n 
n 
D 
D 
n B 
B 
B 
D 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
donc 
x 
x 
x 
x 
x 
x 
= ⋅ 
− − 
= ⋅ 
− 
= ⋅ 
− 
− 
= ⋅ 
− 
⋅ − 
⋅ − 
ïŁź 
ïŁ° ïŁŻïŁŻ 
ïŁč 
+ 
α 
α 
1 1 
1 
1 
1 
1 
1 
1 
soit 
soit n = 
Ln 
x 
D 
x 
B 
Ln 
Pour trouver le NET de la colonne, il faut retrancher 1 Ă  n. Il s'agit ici du 
nombre minimal car on se trouve dans les conditions les plus favorables. Pour 
produire un distillat, le nombre sera forcĂ©ment supĂ©rieur. L'intĂ©rĂȘt de la mĂ©thode est 
de fournir un moyen rapide d'aborder un problĂšme. 
6/ Bilan matiĂšre 
Les calculs peuvent s'effectuer avec des grandeurs massiques ou molaires. 
NĂ©anmoins on rappelle que les constructions de Mac Cabe et Thiele sont possibles 
uniquement avec des fractions molaires. On définit les grandeurs suivantes 
(respectivement masse ou nombre de moles et fractions massiques ou molaires):
12 
A , xA bouilleur Ă  t = 0 
B , xB bouilleur Ă  t 
D , xD distillat recueilli Ă  t 
En supposant que xD soit constant durant la rectification, on peut Ă©crire: 
bilan global: A = B + D 
bilan sur le composé le plus volatil: A . xA = B . xB + D . xD 
III/ RECTIFICATION CONTINUE 
1/ Principe 
En rectification discontinue on ne rectifie que le produit le plus volatil; en 
rectification continue les mĂȘmes principes physiques s'appliquent dans la colonne 
mais on rectifie Ă  la fois les deux produits 
La rectification continue est un procédé de séparation en continu d'un 
mélange de deux liquides par distillation. Un mélange alimente la colonne à un 
niveau de la colonne que l'on choisit. On soutire un résidu en pied de colonne dont la 
composition doit ĂȘtre la plus proche possible du produit pur le moins volatil. On 
rĂ©cupĂšre en tĂȘte de colonne aprĂšs condensation un condensat dont une partie 
constitue le distillat et l'autre le reflux. Il faut que la composition du distillat soit la plus 
proche possible du constituant pur le plus volatil. 
L'élimination du distillat et du résidu s'effectuent en continu et l'ensemble des 
paramÚtres reste constant (compositions du distillat et du résidu, températures, 
débits de résidu et de distillat). 
Le tronçon de colonne au-dessus du niveau d'alimentation est le tronçon de 
concentration (la vapeur s'enrichit en constituant le plus volatil) et le tronçon en 
dessous du niveau d'alimentation est le tronçon d'épuisement (le liquide s'appauvrit 
en constituant le plus volatil). 
remarque: si on rectifie en continu une alimentation constituée d'un mélange azéotropique à 
point d'ébullition minimum (teneur en plus volatil inférieure à celle de l'azéotrope), on obtient 
avec une colonne efficace l'azéotrope comme distillat et le produit le moins volatil en résidu. 
2/ DĂ©termination du NET 
Les mĂȘmes principes et les mĂȘmes hypothĂšses qu'en rectification discontinue 
s'appliquent ici. On ajoute deux hypothÚses supplémentaires: 
‱ tous les paramĂštres sont constants au cours du temps (procĂ©dĂ© continu) 
‱ le liquide alimentant la colonne est introduit Ă  sa tempĂ©rature d'Ă©bullition 
(cette hypothÚse, comme on le verra plus loin n'est pas obligatoire pour le procédé
13 
mais ce cas de figure simplifie la construction de Mac Cabe et Thiele; en BTS on se 
place toujours dans ce cas). 
On ajoute quelques notations: 
R: débit molaire total de reflux dans le tronçon de concentration de la colonne 
R': débit molaire total de reflux dans le tronçon d'épuisement de la colonne 
V: débit molaire total de vapeur dans la colonne 
D: débit molaire total de distillat (titre en plus volatil: xD) 
B: débit molaire total de résidu (titre en plus volatil: xB) 
A: débit molaire total de l'alimentation (titre en plus volatil: xA) 
Sur chaque Ă©tage, R, R' et V sont constants. Il est important de noter que les 
débits de reflux ne sont pas identiques dans les deux tronçons. Le débit de vapeur 
est identique grĂące Ă  l'hypothĂšse d'introduction de l'alimentation sous forme de 
liquide. 
On cherche donc à tracer les droites opératoires des deux tronçons. 
La démonstration pour le tronçon de concentration est identique à celle de la 
rectification discontinue. On obtient la mĂȘme droite opĂ©ratoire.
14
15 
On doit donc seulement traiter le cas de la droite opératoire du tronçon 
d'Ă©puisement. On Ă©crit successivement les bilans globaux sur la colonne, sur le 
condenseur et sur l'Ă©tage p d'introduction avant d'Ă©crire le bilan sur B pour les Ă©tages 
en dessous de l'Ă©tage j. 
A = B + D 
V = R + D donc V = (r+1) . D 
R' = R + A donc R' = r.D + A 
V ⋅ y + R ⋅ x = V ⋅ y + R ⋅ 
x 
j j j j 
! ! 
V ⋅ y + R ⋅ x = V ⋅ y + R ⋅ 
x 
V ⋅ y + B ⋅ x = R ⋅ x = 
x 
B 
ïŁź 
ïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻ 
ïŁ° 
ïŁč 
ïŁșïŁșïŁșïŁșïŁș 
ïŁ» 
' − ' + 
' ' 
' 
1 1 
2 2 1 3 
1 2 car xB 
1 
On somme les termes et on obtient: 
V y B X R'x 
1 
( ) 
( ) ( ) 
r D A 
r D 
x 
B x 
r D 
j B j 
j 
B 
⋅ + ⋅ = ⋅ 
⇒ = 
⋅ + 
+ ⋅ 
⋅ − 
⋅ 
+ ⋅ 
+ 
1 + 
1 1 
yj 
C'est l'équation de la droite opératoire d'épuisement. Cette équation n'est pas 
Ă  connaĂźtre car on va chercher deux points particuliers de cette droite: 
‱ on vĂ©rifie que le point (xB , xB) appartient Ă  cette droite en remplaçant dans 
l'équation les coordonnées 
‱ on vĂ©rifie en Ă©galant les deux Ă©quations que l'intersection des deux droites 
opératoires s'effectue au point d'abscisse xA. 
En conclusion on détermine le NET avec la procédure suivante: 
‱ tracĂ© de la courbe d'Ă©quilibre isobare 
‱ tracĂ© de la droite opĂ©ratoire du tronçon de concentration: elle passe par les points 
de coordonnées (xD , xD ) et 0 
1 
, 
x 
r 
D 
+ 
ïŁ« 
ïŁ¶ 
ïŁ· 
ïŁž ïŁŹïŁ­ . 
‱ tracĂ© de la droite opĂ©ratoire du tronçon d'Ă©puisement 
‱ on suit ensuite la mĂ©thode utilisĂ©e pour la rectification discontinue: les segments 
horizontaux sont tracés vers la droite opératoire d'épuisement tant que le titre en 
vapeur sur la courbe d'équilibre n'est pas supérieur à l'ordonnée de l'intersection 
des droites opératoires. 
‱ Ă  partir de lĂ  on trace les segments horizontaux vers la droite opĂ©ratoire de 
concentration 
‱ le dĂ©nombrement de tous les triangles moins un fournit le NET.
16 
méthode simplifiée de tracé des droites opératoires: cette méthode fournit les bonnes équations mais 
elle utilise des bilans sans tenir compte des phénomÚnes physiques. 
‱ droite opĂ©ratoire de concentration: on effectue le bilan matiĂšre de B sur un systĂšme englobant le 
condenseur et la colonne Ă  partir d'un plateau quelconque au-dessus du plateau d'alimentation. x et 
y sont respectivement les titres en B du liquide descendant de ce plateau et de la vapeur arrivant Ă  
ce plateau. 
On peut écrire immédiatement la relation y.V = x.R + xD.D ce qui conduit rapidement à la 
relation cherchée. 
‱ droite opĂ©ratoire d'Ă©puisement: : on effectue le bilan matiĂšre de B sur un systĂšme englobant la 
colonne du pied jusqu'à un plateau situé sous le plateau d'alimentation. x et y sont respectivement 
les titres en B du liquide descendant de ce plateau et de la vapeur quittant ce plateau.
17 
On peut écrire immédiatement la relation y.V + xB.B = x.R' ce qui conduit aussi rapidement à 
la relation cherchée. 
3/ Exploitation des calculs 
Toutes les remarques qualitatives déjà faites pour la rectification discontinue 
sur l'influence du taux de reflux s'appliquent également. Généralement on se trouve 
proche des deux conditions: 
rmin < r < 2 . rmin 
NETmin < NET < 2. NETmin 
(on rappelle que le NETmin s'obtient avec le reflux total)
18 
Industriellement l'objectif est d'obtenir une bonne séparation avec un débit 
important. On cherche un optimum économique entre les coûts d'investissement et 
d'exploitation. Si on augmente le taux de reflux, les coûts d'investissement diminuent 
au début (car le nombre de plateaux diminue) puis réaugmentent car le diamÚtre de 
la colonne doit ĂȘtre plus important pour des raisons hydrodynamiques. D'autre part 
l'augmentation du taux de reflux va conduire à augmenter le débit de vapeur (pour 
conserver un débit de distillat suffisant) ce qui consomme alors plus de puissance de 
chauffage. 
Il n'est pas du tout obligatoire d'alimenter la colonne avec un liquide Ă  sa 
température d'ébullition; dans ce cas les calculs sont plus compliqués. 
Par contre on montre qu'une alimentation Ă  une teneur correspondant Ă  
l'intersection des droites opératoires permet d'obtenir le plus faible NET. 
4/ Bilans 
Les bilans matiÚre ont déjà été vus. On rappellera simplement qu'ils peuvent 
s'effectuer avec des quantités molaires ou massiques (fractions, débits). Il ne faut 
par contre pas oublier que les constructions de Mac Cabe et Thiele peuvent 
uniquement se traiter avec des fractions molaires. 
Le bilan thermique de la rectification continue a deux intĂ©rĂȘts: 
‱ connaĂźtre la puissance thermique ΊC Ă  Ă©vacuer au condenseur ce qui 
permet le calcul du débit de fluide froid et le dimensionnement du condenseur. 
‱ connaütre la puissance de chauffe à fournir au bouilleur ΩB. 
Ce bilan se traite en bilan enthalpique. On suppose qu'il n'y a pas de pertes 
thermiques. On donne les enthalpies suivants fournis à partir d'une référence 
arbitraire: 
hA : enthalpie massique ou molaire de l'alimentation 
hB : enthalpie massique ou molaire du résidu 
hD : enthalpie massique ou molaire du distillat 
hR : enthalpie massique ou molaire du reflux 
hV : enthalpie massique ou molaire de la vapeur entrant dans le condenseur 
Lv: chaleur latente de vaporisation massique ou molaire du distillat 
A, B, D, R et V sont respectivement les débits massiques ou molaires de 
l'alimentation, du résidu, du distillat, du reflux et de la vapeur entrant dans le 
condenseur . 
bilan global sur la colonne: A. hA + ΊB = B.hB + D. hD + ΊC 
bilan sur le condenseur: V. hV = R. hR + D. hD + ΊC 
soit ΊC = (r+1).D. hV - (r+1).D.hD
19 
car hR = hD (le reflux et le distillat ont la mĂȘme composition) et V = (r+1).D 
donc ΊC = (r+1).D.Lv 
car hV - hD = LV
20 
IV/ ASPECTS INDUSTRIELS DU PROCÉDÉ DE RECTIFICATION 
1/ Les différents types de colonne 
a/ Colonne Ă  plateaux 
On a déjà parlé au II/1/ des plateaux perforés. Deux autres grands types de 
plateaux existent: les plateaux Ă  cloches et les plateaux Ă  clapets. Dans les plateaux 
Ă  cloches la calotte force la vapeur Ă  barboter dans le liquide et un trop plein assure 
l’écoulement du liquide. Le principe des plateaux Ă  clapets est identique mais au lieu 
d'ĂȘtre fixĂ©s les organes permettant le barbotage (les clapets) sont mobiles. Ces 
plateaux sont plus lĂ©gers que ceux Ă  cloches. Les plateaux peuvent ĂȘtre en verre, en 
métal ... 
b/ Colonne Ă  garnissage 
Comme il a Ă©tĂ© signalĂ© au II/4/ la colonne est remplie d’objets de forme 
déterminée disposés en vrac (selles de Berl, anneaux Raschig ...). ou empilés 
réguliÚrement selon une structure (treillis métallique par exemple). Les matériaux 
utilisés sont divers: grÚs, métal, verre, graphite, plastique ... Le graphite permet 
notamment la rectification de produits chimiques agressifs. 
Les éléments de garnissage sont posés sur des grilles étudiées pour laisser le 
maximum de passage libre. La colonne est souvent composée de plusieurs tronçons 
de garnissage entre lesquels on intercale des recentreurs chargés de ramener le 
liquide vers le centre de la colonne (il a naturellement tendance Ă  se rassembler sur 
les parois). Des grilles de calage sont Ă©galement utilisĂ©es pour empĂȘcher les 
Ă©lĂ©ments de garnissage d'ĂȘtre soulevĂ©s et dĂ©placĂ©s sous l'effet d'une brusque 
poussée de vapeur de bas en haut. 
2/ Autres éléments de l'appareillage 
a/ Procédé discontinu 
On donne quelques indications: 
‱ bouilleur: sa dimension doit ĂȘtre suffisante pour traiter toute la charge Ă  rectifier. 
Le chauffage à la vapeur s'effectue par l'intermédiaire d'une double enveloppe 
d'un serpentin ou d'une Ă©pingle. 
‱ condenseur : il est souvent en position pratiquement horizontale. On distingue le 
condenseur total et le condenseur partiel. Dans un condenseur total (Ă©changeur 
tubulaire le plus fréquemment) toutes les vapeurs sont condensées en un liquide 
se séparant ensuite entre reflux et distillat (refroidi dans un échangeur avant 
stockage). Dans un condenseur partiel (serpentin le plus souvent) seule une
21 
fraction des vapeurs condensĂ©es constitue le reflux, l’autre partie passe dans un 
condenseur réfrigérant (échangeur tubulaire en position verticale) et constitue le 
distillat. Ce condenseur est placé dans la partie supérieure de la colonne. Le 
condenseur partiel est intéressant dans le cas de liquides corrosifs ou dangereux, 
le reflux Ă©tant alors rĂ©glĂ© par le dĂ©bit d’eau froide et non pas par des vannes. 
b/ Procédé continu 
On donne quelques indications: 
‱ bouilleur: il est assez petit mais de taille suffisante pour vaporiser le «lourd». 
Souvent un échangeur tubulaire vertical est relié au bouilleur (systÚme de 
thermosiphon). Le niveau de liquide est maintenu constant dans le bouilleur: le 
résidu est soutiré par trop-plein ou par une vanne de régulation. 
‱ condenseurs: voir procĂ©dĂ© discontinu 
3/ Choix du procédé de rectification 
Le procédé discontinu est réservé plutÎt à de faibles productions, à des 
productions différentes ou lorsque le nombre de constituants à séparer est 
important. Il nécessite un investissement moindre car il est plus simple à mettre en 
oeuvre. 
Le procédé continu a un coût d'investissement beaucoup plus important. Il est 
par contre d'un coût de fonctionnement beaucoup plus faible quand les productions 
sont importantes. Il est par contre assez sophistiqué ce qui le rend peu adapté à des 
productions différentes. 
On choisit le type de colonne en fonction des avantages et inconvénients des 
plateaux et des garnissages: 
‱ garnissage: 
- coût moindre 
- perte de charge plus faible 
- rétention plus faible 
- plus petit nombre d’étages qu’une colonne Ă  plateaux pour une 
mĂȘme hauteur. 
Les colonnes à garnissage sont donc intéressantes en discontinu, sous 
pression réduite et en cas de besoin d'un nombre d'étages assez faible. 
‱ plateaux: 
- coût élevé 
- perte de charge importante Ă  cause de la couche de liquide sur 
le plateau 
- rétention forte (le liquide reste souvent en fin d'opération sur les 
plateaux) 
- grand nombre d’étages disponible
22 
Les colonnes à plateaux sont donc plus intéressantes en continu, sous la 
pression atmosphérique ou sous une pression élevée et en cas de besoin d'un 
nombre d'Ă©tages important. 
Parmi les plateaux possibles, les plateaux perforés sont les moins chers et ont 
la plus faible rétention. Ils ont l'inconvénient de poser des problÚmes au démarrage 
des colonnes en raison d'un débit minimum de vapeurs à atteindre pour éviter le 
reflux du liquide à travers les trous. Les plateaux à clapets sont moins coûteux que 
les plateaux Ă  cloches (ils peuvent ĂȘtre resserrĂ©s davantage) et provoquent 
également une perte de charge plus faible. On réserve donc généralement les 
plateaux Ă  cloches Ă  des usages particuliers. 
remarques: la rétention est le volume de liquide et de vapeur condensée retenu dans la colonne et le 
condenseur; ce volume doit ĂȘtre le plus faible possible. 
4/ Perte de charge, engorgement 
La perte de charge entre le haut et le bas de colonne est surtout due Ă  la 
pression exercée par le liquide de reflux. Elle dépend des vitesses du liquide et de la 
vapeur. Pour un reflux donné, au delà d'un certain débit de vapeur, la perte de 
charge augmente extrĂȘmement vite; le liquide n'arrive plus Ă  descendre dans la 
colonne et la vapeur barbote dans ce liquide. Les conséquences sont une 
rectification défectueuse 
mais également la possibilité de destruction de plateaux ou d'éléments du 
garnissage si on ne diminue pas rapidement le débit de vapeur. L'engorgement se 
produit notamment en cas de chauffage trop violent au niveau du bouilleur. 
Dans un souci de compromis entre l'aspect économique (produire un débit de 
distillat important) et l'aspect sécurité (éviter l'engorgement) on travaille 
généralement avec un débit de vapeurs entre 60 et 80 % du débit de vapeurs 
provoquant l'engorgement. 
5/ Exemples de cas difficiles de rectification 
a/ Géneralités 
Les cas suivants sont frĂ©quents et ne peuvent ĂȘtre rĂ©solus par une colonne de 
rectification classique: 
‱ mĂ©lange de nombreux constituants. 
‱ produits ne supportant pas une tempĂ©rature trop Ă©levĂ©e et se dĂ©composant en 
cas d’ébullition prolongĂ©e ou de dĂ©composition d’une impuretĂ© (on assiste parfois 
à des polymérisations avec encrassement ou empoisonnement des fractions de 
tĂȘte). 
‱ mĂ©lange binaire Ă  ΞEb proches (volatilitĂ© relative voisine de 1) ce qui entraĂźnerait 
un nombre d’étages nĂ©cessaires trop important.
23 
‱ mĂ©lange binaire formant un azĂ©otrope: on obtient alors l’azĂ©otrope et non le 
produit pur s’il s’agit d’un mĂ©lange azĂ©otropique Ă  point d’ébullition minimum. 
‱ produit thermosensible Ă  faible volatilitĂ© comportant des impuretĂ©s non volatiles. 
b/ Rectification de n constituants 
Ce cas trÚs classique peut se régler en discontinu par la séparation en 
fractions successives du distillat et en continu par l'utilisation de n-1 colonnes en 
série. Dans les procédés de raffinage des colonnes beaucoup plus sophistiquées 
existent avec des sorties de produits à différents niveaux de la colonne. 
c/ Rectification sous pression réduite 
Sous une pression réduite la température d'ébullition diminue (ΞEb diminue 
d’environ 100 °C si on abaisse la pression de la pression atmosphĂ©rique Ă  0.04 bar). 
Ce mode de rectification présente plusieurs avantages: 
- protection des produits thermosensibles 
- possibilité de ne pas avoir à à utiliser de la vapeur au bouilleur à de 
trop hautes pressions car la température d'ébullition des produits s'abaisse. 
- possibilité de «casser» un azéotrope (exemple: eau-éthanol à 0.1 bar) 
Néanmoins certaines difficultés apparaissent: 
- réglage précis du vide délicat (une variation de pression peut 
provoquer un engorgement si la pression diminue ou un arrĂȘt de la 
distillation si la pression augmente) 
- pertes thermiques Ă  diminuer encore plus fortement sous peine d’arrĂȘt 
de la distillation. 
- diamÚtre de la colonne plus important pour permettre un débit 
suffisant 
- condensation plus difficile à réaliser: l'utilisation d'une saumure est 
rendue souvent nécessaire. 
d/ Rectification extractive 
C'est un procédé toujours continu utilisé dans le cas d'une volatilité relative 
voisine de 1. On introduit dans la colonne un troisiÚme composé (le solvant) qui 
diminue la pression de vapeur saturante d’un des constituants ce qui entraüne une 
augmentation de la différence de volatilité entre A et B. L'introduction du solvant se 
réalise au dessus du niveau d'alimentation du mélange à rectifier. 
Les critĂšres de choix du solvant sont: 
- grande miscibilité avec un des constituants et trÚs faible avec l'autre. 
- modification importante de l’équilibre A-B mĂȘme en faible quantitĂ©.
24 
- facilement séparable par rectification du constituant avec lequel il est 
fortement miscible (pas de formation d’homoazĂ©otrope). 
- trĂšs peu volatil. 
- peu coûteux, stable chimiquement, ni toxique, ni corrosif, ininflammable. 
Le procédé fonctionne grùce à deux colonnes en série: la premiÚre réalise 
réellement la séparation, la seconde permet de régénérer le solvant. On distingue 
dans la premiÚre colonne trois tronçons du haut vers le bas: 
‱ tronçon de concentration: le constituant le plus volatil est dĂ©barrassĂ© des traces 
de solvant. 
‱ tronçon de lavage (entre les niveaux d'alimentation et d'introduction du solvant): le 
constituant le moins volatil est absorbé par le solvant. 
‱ tronçon d’épuisement en composĂ© le plus volatil. 
Le procédé a inévitablement des pertes en solvant; aussi on introduit une 
quantité de solvant constituant l'appoint. 
e/ Rectification azéotropique 
Le procédé est continu ou discontinu. Il est utilisé dans le cas d'un mélange 
binaire azéotropique (son rÎle est de détruire un azéotrope) ou dans le cas d'une 
volatilité relative voisine de 1. On introduit un troisiÚme composé (le solvant) dont les 
critĂšres de choix sont les suivants: 
- formation d'un homoazéotrope avec un des constituants du binaire ou d'un 
hétéroazéotrope avec un (hétéroazéotrope binaire) ou deux (hétéroazéotrope 
ternaire) constituants du binaire. 
- régénération facile: pour un homoazéotrope séparation ultérieure par 
extraction liquide-liquide avec l’aide d’un solvant et pour un hĂ©tĂ©roazĂ©otrope 
séparation dans un décanteur des deux couches formées et rectification d'une 
des deux couches dans une autre colonne. 
- peu coûteux, stable chimiquement, ni toxique, ni corrosif, ininflammable. 
f/ EntraĂźnement Ă  la vapeur 
C'est un procédé discontinu utilisé pour réaliser la séparation entre un produit 
Ă  faible volatilitĂ© avec des produits de volatilitĂ© encore plus faibles. Son intĂ©rĂȘt 
apparaĂźt Ă©galement pour des produits thermosensibles qui peuvent ĂȘtre distillĂ©s Ă  
des températures beaucoup plus basses. 
On introduit dans un mélange un «entraßneur» non miscible au produit 
recherché (donc formant avec lui un hétéroazéotrope) et bouillant à une température 
pas trop élevée telle que: 
ΞEb hétéroazéotrope < ΞEb constituant le plus volatil
25 
La séparation «entraßneur» - produit recherché s'effectue par décantation du 
distillat; la composition de la vapeur Ă©mise reste constante jusqu’à Ă©puisement du 
produit recherché. 
L’eau constitue souvent un excellent entraüneur (facilement disponible, peu 
coûteuse); elle est introduite sous forme de vapeur. 
Il est intéressant de rechercher la masse d'entraßneur à introduire dans le 
mélange pour entraßner une masse donnée du constituant recherché. 
L'indice e réfÚre à l'entraßneur et l'indice p au produit. M est une masse 
molaire, n un nombre de moles, m une masse et y une fraction molaire en phase 
vapeur. 
L’entraĂźnement a lieu Ă  une tempĂ©rature Ξ telle que Pdistillation = P°e(Ξ) + P°p(Ξ) 
y 
P 
P 
n 
n n 
P 
P 
n 
e 
e n n 
distillation 
e 
e p 
p 
p 
distillation 
p 
e p 
= = 
+ 
= = 
+ 
et y 
or pour un hétéroazéotrope Pe = P°e(Ξ) et Pp = P°p(Ξ) 
⇒ 
° 
° 
= = ⇒ = ° 
° 
⋅ ⋅ 
P 
P 
n 
n 
m 
M 
m 
M 
P 
P 
M 
M 
p 
e 
p 
e 
p 
P 
e 
e 
e 
p 
e 
p 
( ) 
( ) 
( ) 
( ) 
Ξ 
Ξ 
Ξ 
Ξ 
me mp 
Pour diminuer la quantitĂ© d’entraĂźneur nĂ©cessaire, il faut que Mp >> Me. 
V/ BIBLIOGRAPHIE 
On pourra consulter utilement sur la rectification les ouvrages suivants: 
! Technologie GĂ©nie Chimique (ANGLARET - KAZMIERCZAK) Tomes 2 et 3 
! Techniques de l'ingénieur: articles relatifs à la rectification (la généralisation à 
l'absorption et à l'extraction liquide-liquide est aussi abordée) 
! Chemical Engineer's Handbook, PERRY (Mc Graw-Hill) 
! Equilibrium-Stage Separation Operations in Chemical Engineering, 
E.J. HENLEY et J.D. SEADER (WILEY)

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  • 1. 1 RECTIFICATION La rectification et la distillation sont deux techniques de sĂ©paration basĂ©es sur les diffĂ©rences de volatilitĂ© entre les constituants d'un mĂ©lange liquide. I/ DISTILLATION SIMPLE L'appareillage de distillation simple se compose des Ă©lĂ©ments suivants: ‱ un bouilleur: c'est un rĂ©servoir chargĂ© au dĂ©part du mĂ©lange Ă  distiller ‱ un dispositif de chauffage du bouilleur ‱ un condenseur pour condenser les vapeurs Ă©mises; le condensat est ensuite dirigĂ© vers une recette. Le condensat constitue intĂ©gralement le distillat. Les vapeurs Ă©mises sont aussitĂŽt sĂ©parĂ©es du mĂ©lange: elles sont condensĂ©es et Ă©liminĂ©es de l'appareil sans retour au bouilleur. Il n'y a en fait qu'un seul contact entre le liquide et la vapeur, Ă  la surface du bouilleur. On va considĂ©rer le cas le plus simple du mĂ©lange zĂ©otropique A-B oĂč B est le composĂ© le plus volatil. A l'instant oĂč les premiĂšres vapeurs sont dĂ©gagĂ©es leur composition est plus riche en B que le mĂ©lange initial. Au cours du temps xB (fraction molaire en B du liquide dans le bouilleur) diminue car il s'Ă©vapore une proportion plus grande de B que de A . Les vapeurs seront toujours plus riches en B que le mĂ©lange liquide dans le bouilleur mais leur composition montrera une teneur en B plus faible qu'initialement. On obtient donc un distillat de moins en moins concentrĂ© en B. Au cours de la distillation la tempĂ©rature va augmenter dans le bouilleur car le liquide s'appauvrit en composĂ© le plus volatil. A la fin il ne reste pratiquement que du composĂ© A dans le bouilleur et les vapeurs sont donc pratiquement uniquement composĂ©es de A (au dernier instant thĂ©orique de la distillation, il ne reste donc plus qu'une goutte de A dans le bouilleur). L'inconvĂ©nient de la distillation simple apparaĂźt ici: on aboutit Ă  une mauvaise sĂ©paration et ce dĂšs le dĂ©but de la distillation oĂč la forme du fuseau limite obligatoirement la teneur en B des premiĂšres vapeurs. On peut imaginer de rĂ©cupĂ©rer les premiĂšres vapeurs (les plus riches en B) condensĂ©es et de rĂ©chauffer ce mĂ©lange; les vapeurs Ă©mises sont encore plus riches en B. Si on rĂ©pĂšte plusieurs fois les mĂȘmes opĂ©rations, on comprend qu'on finira par obtenir le produit B pur... mais avec un rendement pratiquement nul ! Il est Ă©vident que ce type d'appareillage n'est pas adaptĂ© Ă  une sĂ©paration. Par contre ce principe est Ă  l'origine du procĂ©dĂ© de rectification.
  • 2. 2 II/ RECTIFICATION DISCONTINUE 1/ Principe L'appareillage de rectification discontinue se compose des Ă©lĂ©ments suivants: ‱ un bouilleur: c'est un rĂ©servoir chargĂ© au dĂ©part du mĂ©lange Ă  distiller ‱ un dispositif de chauffage du bouilleur ‱ une colonne de rectification ‱ un condenseur Dans une premiĂšre approche on considĂšre une colonne Ă  plateaux perforĂ©s. Un plateau perforĂ© est un disque percĂ© de petits trous pour le passage des vapeurs montantes et muni d'un dĂ©versoir (un trop plein) pour permettre l'Ă©coulement par gravitĂ© de la phase liquide. Le dĂ©versoir est un tube vertical dont l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure dĂ©passe lĂ©gĂšrement le niveau du liquide du plateau et dont l'extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure se trouve Ă  un niveau entre le plateau infĂ©rieur et le haut du dĂ©versoir de ce plateau. Le liquide est retenu sur le plateau par la pression de la vapeur ascendante. La colonne Ă  rectifier permet la mise en contact des phases liquide et vapeur circulant Ă  contre-courant tout au long de la colonne. La vapeur qui parvient en tĂȘte de colonne est entiĂšrement condensĂ©e: une partie des condensats est Ă©liminĂ©e de la colonne et constitue le distillat. L'autre partie retourne dans la colonne par gravitĂ© et constitue le reflux. Sur chaque plateau un Ă©quilibre s'Ă©tablit entre le liquide qui reflue et la vapeur qui monte. Le liquide s'appauvrit en composĂ© le plus volatil qui se vaporise et la vapeur s'appauvrit en composĂ© le moins volatil qui se condense. On explique ainsi la
  • 3. 3 sĂ©paration qui s'effectue tout au long de la colonne. La qualitĂ© de la sĂ©paration sera donc directement fonction du nombre de plateaux de la colonne. Le bouilleur est le seul apport Ă©nergĂ©tique dans la colonne (aux pertes thermiques prĂšs) : sur chaque plateau la chaleur issue de la condensation des vapeurs est exactement Ă©gale Ă  la chaleur nĂ©cessaire Ă  la vaporisation du liquide. On observe donc les Ă©volutions suivantes: ‱ le titre en plus volatil augmente dans la phase vapeur quand on monte dans la colonne ‱ le titre en plus volatil diminue dans la phase liquide quand on descend dans la colonne ‱ la tempĂ©rature diminue quand on monte dans la colonne ⇒ Si on rectifie un mĂ©lange zĂ©otropique A-B ( B le plus volatil) avec une colonne comportant suffisamment de plateaux, on obtient d'abord en tĂȘte le composĂ© B pur. Puis la teneur en B diminuant dans le bouilleur, la colonne n'est ensuite plus capable de sĂ©parer A et B aussi parfaitement car le nombre de plateaux devient insuffisant. On doit alors se contenter en tĂȘte d'un mĂ©lange de vapeurs de A et de B. Dans la pratique industrielle la rectification est arrĂȘtĂ©e quand la qualitĂ© de distillat en B devient infĂ©rieure Ă  une puretĂ© souhaitĂ©e. Si on poursuivait l'opĂ©ration, il arriverait un moment oĂč il ne resterait plus que le composĂ© A dans le bouilleur. ⇒ On considĂšre maintenant un mĂ©lange azĂ©otropique. Deux cas se prĂ©sentent suivant s'il s'agit d'azĂ©otropes Ă  points d'Ă©bullition minimum ou maximum. ‱ azĂ©otropes Ă  points d'Ă©bullition minimum: Si la composition en B (le plus volatil) du mĂ©lange initial est infĂ©rieure Ă  celle de l'azĂ©otrope, on obtient au dĂ©part avec une colonne assez efficace l'azĂ©otrope en tĂȘte. Il n'est pas possible d'obtenir une meilleure teneur en B. L'azĂ©otrope constitue une "barriĂšre infranchissable". Ensuite la composition en B dĂ©croissant dans le bouilleur il arrive un moment oĂč la colonne n'est plus assez efficace pour obtenir l'azĂ©otrope: les vapeurs en tĂȘte ont alors une composition en B moins Ă©levĂ©e que l'azĂ©otrope. En cours de rectification, il reste de moins en moins de B dans le bouilleur car on produit un distillat plus riche en B que le mĂ©lange initial. Si la composition en B du mĂ©lange initial est supĂ©rieure Ă  celle de l'azĂ©otrope, on obtient au dĂ©part avec une colonne efficace l'azĂ©otrope en tĂȘte. En cours de rectification, il reste de moins en moins de A dans le bouilleur car on produit un distillat plus riche en A que le mĂ©lange initial. ‱ azĂ©otropes Ă  points d'Ă©bullition maximum: Si la composition en B du mĂ©lange initial est supĂ©rieure Ă  celle de l'azĂ©otrope, on obtient au dĂ©part avec une colonne efficace le composĂ© B pur. Au contraire si la composition en B du mĂ©lange initial est supĂ©rieure Ă  celle de l'azĂ©otrope, on obtiendra le composĂ© A pur. Dans les deux cas le bouilleur va tendre en fin de rectification vers la composition de l'azĂ©otrope.
  • 4. 4 2/ DĂ©termination du nombre d'Ă©tages thĂ©oriques (NET) d'une colonne a/ Principe de la mĂ©thode On a admis que l'Ă©quilibre s'Ă©tablit sur un plateau: on assimile ainsi un plateau Ă  un Ă©tage thĂ©orique. On va se proposer de dĂ©terminer le nombre de plateaux nĂ©cessaire pour parvenir Ă  sĂ©parer un mĂ©lange A-B Ă  un instant donnĂ© de la rectification (au dĂ©but par exemple oĂč on a les conditions d'obtention de B le plus pur possible). Ce calcul a un trĂšs grand intĂ©rĂȘt car il est utilisĂ© en premiĂšre approche pour la construction ou l'utilisation des colonnes industrielles. Connaissant la fraction molaire en B du mĂ©lange liquide initial dans le bouilleur xB (l'indice B rĂ©fĂšre au bouilleur) , on va rechercher le nombre d'Ă©tages thĂ©oriques nĂ©cessaire (nombre de plateaux thĂ©oriques) pour obtenir Ă  cet instant en tĂȘte des vapeurs donc un condensat puis un distillat de fraction molaire en B xD (l'indice D rĂ©fĂšre au distillat). Pour la dĂ©monstration on doit indicer les Ă©tages de 1 (le premier Ă©tage est le bouilleur) Ă  n (dernier plateau au sommet de la colonne). Sur un plateau i donnĂ©, on a les significations suivantes des variables: xi+1 : fraction molaire en B du reflux descendant du plateau supĂ©rieur i+1 xi : fraction molaire en B du reflux descendant vers le plateau infĂ©rieur i-1 yi : fraction molaire en B des vapeurs montant au plateau supĂ©rieur i+1 yi-1 : fraction molaire en B des vapeurs montant du plateau infĂ©rieur i-1 On en dĂ©duit donc que x1 = xB et yn = xn+1 = xD L'indice n+1 est utilisĂ© pour le liquide descendant du condenseur. On cherche donc Ă  dĂ©terminer n; on sait que si l'Ă©quilibre est atteint sur chaque plateau, on peut relier yi et xi par la fonction f reprĂ©sentative de la courbe d'Ă©quilibre isobare qui peut ĂȘtre tracĂ©e yi = f(xi). Par contre il manque une relation pour "passer d'un Ă©tage Ă  un Ă©tage supĂ©rieur" c'est Ă  dire une relation entre xi et yi-1. Nous allons maintenant chercher Ă  la trouver. b/ HypothĂšses ‱ la condensation des vapeurs en tĂȘte de colonne est totale. ‱ les chaleurs latentes molaires de vaporisation de A et B sont identiques. ‱ la colonne est adiabatique (pas de pertes thermiques). ‱ les Ă©changes de chaleurs entre les Ă©tages sont nuls: les seuls transferts de chaleur sont les changements d'Ă©tat.
  • 5. 5
  • 6. 6 On utilise les notations suivantes: R: dĂ©bit molaire total de reflux dans la colonne V: dĂ©bit molaire total de vapeur dans la colonne D: dĂ©bit molaire total de distillat On admet que les dĂ©bits R et V sont constants Ă  chaque Ă©tage de la colonne. On dĂ©finit Ă©galement le taux de reflux r: r R D = c/ recherche de la droite opĂ©ratoire On Ă©crit le bilan matiĂšre global sur le condenseur puis les bilans matiĂšre en B sur l'Ă©tage i et les Ă©tages supĂ©rieurs: V = R + D V ⋅ y + R ⋅ x = ⋅ y + R ⋅ x V ⋅ y + R ⋅ x = ⋅ y + R ⋅ x i i i i i i i i ! ! V ⋅ y + R ⋅ x = ⋅ y + R ⋅ x V ⋅ y + R ⋅ x = ⋅ y + R ⋅ x n n n n n n n n ïŁź ïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻ ïŁ° ïŁč ïŁșïŁșïŁșïŁșïŁșïŁș ïŁ» − + + + + − − − − + V V V V 1 1 1 1 2 1 1 2 1 1 On somme les bilans et on obtient: V x R x V y R x x car x ⋅ + ⋅ = ⋅ + ⋅ = D I i D D R V x V R V x r r x r x = ⋅ + − ⋅ i i D = i i D + ⋅ + + ⋅ − − − 1 1 1 1 1 1 donc y soit finalement: y n+1 d/ Construction graphique de Mac Cabe et Thiele On dispose maintenant de deux relations: entre xi et yi (courbe d'Ă©quilibre) mais aussi entre xi et yi-1 (courbe opĂ©ratoire). La dĂ©termination graphique s'effectue avec une mĂ©thode dite de Mac Cabe et Thiele en rĂ©alisant les opĂ©rations suivantes: ‱ tracĂ© de la courbe d'Ă©quilibre isobare ‱ tracĂ© de la courbe opĂ©ratoire qui est une droite: elle passe par les points de coordonnĂ©es (xD , xD ) et 0 1 , x r D + ïŁ« ïŁ­ ïŁŹ ïŁ¶ ïŁž ïŁ· . Le premier point est Ă©lĂ©ment de la bissectrice. Il n'est donc pas utile de retenir l'expression de l'Ă©quation de droite.
  • 7. 7 ‱ on trace un segment vertical Ă  l'abscisse xB = x1 qui s'arrĂȘte sur la courbe d'Ă©quilibre au point de coordonnĂ©e (x1 , y1). Il s'agit des coordonnĂ©es reprĂ©sentatives de l'Ă©quilibre au bouilleur. ‱ de ce dernier point on trace un segment horizontal qui s'arrĂȘte sur la droite opĂ©ratoire au point (x2 , y1). ‱ on trace un segment vertical Ă  l'abscisse x2 qui s'arrĂȘte sur la courbe d'Ă©quilibre au point de coordonnĂ©e (x2 , y2). Il s'agit des coordonnĂ©es reprĂ©sentatives de l'Ă©quilibre sur le premier vrai plateau. ‱ on continue ainsi de suite ... et on arrive finalement sur la droite opĂ©ratoire Ă  un point dont les coordonnĂ©es sont Ă©gales ou lĂ©gĂšrement supĂ©rieures Ă  (xD , xD). ‱ on compte alors le nombre d'Ă©tages thĂ©oriques qui correspond graphiquement au nombre de "triangles" dont 2 points appartiennent Ă  la droite opĂ©ratoire. On doit retrancher 1 Ă  ce nombre pour dĂ©duire le bouilleur afin de dĂ©terminer le nombre de plateaux Ă  utiliser pour la colonne. remarque: il est possible de compter des fractions d'Ă©tages mais cela n'apporte qu'une prĂ©cision illusoire car on verra que les hypothĂšses d'Ă©quilibres n'Ă©tant pas rĂ©alisĂ©es, on dĂ©terminera en fait un nombre de plateaux rĂ©els. Les segments verticaux traduisent l'accroissement du titre en vapeur du composĂ© le plus volatil. 3/ Applications de la construction a/ courbe d'Ă©quilibre, droite opĂ©ratoire et taux de reflux La courbe d'Ă©quilibre ne dĂ©pend que de la nature des composĂ©s et de la pression utilisĂ©e pour la rectification. La droite opĂ©ratoire dĂ©pend par contre totalement de l'opĂ©rateur par l'intermĂ©diaire de la qualitĂ© de distillat souhaitĂ©e xD et du taux de reflux appliquĂ©e r. Le taux de reflux fixe la proportion de condensat liquide qui va retourner dans la colonne. Il est impossible de rĂ©aliser une construction de Mac Cabe et Thiele en utilisant un point de la droite opĂ©ratoire placĂ© au-dessus de la courbe d'Ă©quilibre. Ceci n'a aucune signification physique car la vapeur ne peut jamais avoir un titre en composĂ© le plus volatil supĂ©rieur Ă  celui des conditions d'Ă©quilibre. b/ Reflux total et reflux minimum On se place dans le cas oĂč on souhaite obtenir une qualitĂ© de distillat donnĂ©e Ă  partir d'un composition de bouilleur fixĂ©e. La composition du bouilleur Ă©voluant au cours du temps dans une rectification discontinue, les raisonnements ne peuvent s'appliquer qu'Ă  un instant donnĂ©. On parle de reflux total quand le dĂ©bit de distillat est nul: tout le condensat retourne dans la colonne. Dans ces conditions on observe que la droite opĂ©ratoire est la bissectrice. On montre dans ce cas que le nombre de plateaux thĂ©oriques est minimum: nĂ©anmoins ceci n'a qu'un intĂ©rĂȘt thĂ©orique car il n'y a aucune production
  • 8. 8 de distillat. L'enseignement qu'on peut en tirer est de connaĂźtre le nombre minimum de plateaux qui sera nĂ©cessaire.
  • 9. 9 On parle de reflux minimum quand on trace une droite opĂ©ratoire issue du point (xD , xD) et coupant la courbe d'Ă©quilibre pour l'abscisse xB . La droite ne peut pas passer au-dessus de la courbe d'Ă©quilibre. Une telle droite a une pente r r + 1 minimale donc r est le reflux minimum rmin . L'utilisation de ce reflux permet bien sĂ»r d'avoir une production maximale de distillat. L'inconvĂ©nient est alors que le nombre de plateaux Ă  construire devient alors infini. Ces deux Ă©tudes (reflux total et reflux minimum) permettent de comprendre que conduire une rectification va toujours nĂ©cessiter de rechercher un compromis. Dans le cas indiquĂ©, il faudra trouver un compromis entre le dĂ©bit de production de distillat (frais de fonctionnement) et le nombre de plateaux de la colonne (frais d'investissement). On se placera donc entre ces deux valeurs extrĂȘmes de reflux. On peut rĂ©sumer l'influence du taux de reflux dans le tableau suivant (xB et xD fixĂ©s): NET D r↑ ↓ ↓ r↓ ↑ ↑ c/ Rectification Ă  taux de reflux constant On a vu au cours du temps que la composition du bouilleur s'appauvrissait en composĂ© le plus volatil donc xB diminue. Par consĂ©quent si le NET est constant (on dispose de la mĂȘme colonne), la construction graphique montre que xD va diminuer: la qualitĂ© du distillat diminue donc quand on conserve le mĂȘme taux de reflux. Au bout d'un certain temps, la qualitĂ© devient trop faible pour continuer la rectification. d/ Rectification Ă  qualitĂ© de distillat constante Avec le mĂȘme taux de reflux, on vient de voir que la qualitĂ© du distillat diminuait dans le temps; par consĂ©quent en utilisant la mĂȘme colonne (NET constant), il reste Ă  augmenter le taux de reflux pour conserver la mĂȘme qualitĂ©. NĂ©anmoins au bout d'un certain temps l'augmentation devient trop importante pour l'obtention d'un dĂ©bit de distillat compatible avec une exigence industrielle. 4/ Étage thĂ©orique et Ă©tage rĂ©el Un Ă©tage thĂ©orique ne constitue pas un plateau rĂ©el car en rĂ©alitĂ© les phases qui quittent un plateau ne sont pas en Ă©quilibre; les durĂ©es de contact au niveau du plateau pour la surface de contact disponible sont insuffisantes pour que l'Ă©quilibre soit atteint.
  • 10. 10 On dĂ©finit donc une grandeur pour connaĂźtre le nombre de plateaux rĂ©els Ă  utiliser connaissant le nombre de plateaux thĂ©oriques (NET): c'est l'efficacitĂ©. L'efficacitĂ© exprimĂ©e en % vĂ©rifie la relation: nombre de plateaux thĂ©oriques nombre de plateaux rĂ©els efficacitĂ©= ⋅ 100 Cette grandeur n'a de sens en thĂ©orie que pour une sĂ©paration de deux constituants donnĂ©s sous des conditions de pression et de dĂ©bits de vapeur dĂ©terminĂ©s. Dans le cas de colonnes Ă  garnissage, il n'y a pas de zones de mĂ©lange oĂč les phases sont Ă  l'Ă©quilibre. Il n'y a pas non plus de zones de sĂ©paration dans les parties constituĂ©es du garnissage. Les phases sont en permanence en contact sans jamais ĂȘtre Ă  l'Ă©quilibre. Leurs compositions Ă©voluent donc de maniĂšre continue. remarque: une colonne Ă  garnissage est remplie d'Ă©lĂ©ments Ă©tudiĂ©s pour laisser Ă  la fois le maximum de volume libre et le maximum de surface de contact. Le liquide constitue une phase dispersĂ©e qui descend lentement sous forme de gouttelettes ou de film du fait d'un chicanage important. On se ramĂšne Ă  l'exploitation graphique de Mac Cabe et Thiele en dĂ©finissant la HEPT qui est la hauteur d'un garnissage donnĂ©e Ă©quivalente Ă  un plateau thĂ©orique. On dĂ©termine par la construction graphique le NET et connaissant la hauteur du garnissage, on dĂ©duit la HEPT: HEPT hauteur de = garnissage NET La HEPT est valable dans les mĂȘmes conditions restrictives que l'efficacitĂ©. En rĂ©sumĂ© on peut construire une colonne (nombre de plateaux rĂ©els ou hauteur de garnissage) en utilisant la construction de Mac Cabe et Thiele pour le NET et soit l'efficacitĂ© (colonne Ă  plateaux) soit la HEPT (colonne Ă  garnissage). 5/ DĂ©termination thĂ©orique du nombre d'Ă©tages thĂ©oriques minimum La relation de Fenske permet de dĂ©terminer le NET d'une colonne connaissant la volatilitĂ© relative α supposĂ©e constante. La seconde hypothĂšse est de considĂ©rer un reflux total ce qui conduit Ă  un NET minimum. On considĂšre une colonne Ă  plateaux avec les mĂȘmes notations d'indice qu'au 4/. xB = x1 est la composition du bouilleur en B et xD = xn+1 est la composition en B des vapeurs en tĂȘte de colonne. L'hypothĂšse de reflux total permet d'Ă©crire les bilans matiĂšres global et sur B suivants: V= R + D donc V = R
  • 11. 11 V ⋅ y n + R ⋅ x n = V ⋅ y n − 1 + R ⋅ x n + 1 doĂč V ⋅ x + R ⋅ x = V ⋅ y + R ⋅ x soit R ⋅ x = V ⋅ y x = y D n n − 1 D n n n n 1 1 − − ' donc Si on poursuit l'Ă©criture du bilan sur B pour les autres Ă©tages, on Ă©crit: xi = yi-1 α ⋅ x A l'Ă©quilibre sur chaque plateau i, on peut Ă©crire: y i = i 1 + x i ⋅ ( α − 1 ) soit y y x x i i i = ⋅ 1− 1 − i α On peut ensuite Ă©crire le raisonnement par rĂ©currence suivant: y 1 y 1 x x x x x x y y soit α α x x x x x x x x ! ! y y soit α α α x x x x x x x x i i y y i i i i i i i n 1 1 2 2 1 1 2 2 2 2 3 3 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 soit 1 1 1 1 1 1 − = ⋅ − − = ⋅ − − = ⋅ − − = ⋅ − = ⋅ − − = ⋅ − − = ⋅ − = ⋅ − − + + α α α ! ! ïŁ» ïŁșïŁș + α α α 1 1 1 1 ( ) ( ) n n n n n n n n D D n B B B D x x x x x x x x donc x x x x x x = ⋅ − − = ⋅ − = ⋅ − − = ⋅ − ⋅ − ⋅ − ïŁź ïŁ° ïŁŻïŁŻ ïŁč + α α 1 1 1 1 1 1 1 1 soit soit n = Ln x D x B Ln Pour trouver le NET de la colonne, il faut retrancher 1 Ă  n. Il s'agit ici du nombre minimal car on se trouve dans les conditions les plus favorables. Pour produire un distillat, le nombre sera forcĂ©ment supĂ©rieur. L'intĂ©rĂȘt de la mĂ©thode est de fournir un moyen rapide d'aborder un problĂšme. 6/ Bilan matiĂšre Les calculs peuvent s'effectuer avec des grandeurs massiques ou molaires. NĂ©anmoins on rappelle que les constructions de Mac Cabe et Thiele sont possibles uniquement avec des fractions molaires. On dĂ©finit les grandeurs suivantes (respectivement masse ou nombre de moles et fractions massiques ou molaires):
  • 12. 12 A , xA bouilleur Ă  t = 0 B , xB bouilleur Ă  t D , xD distillat recueilli Ă  t En supposant que xD soit constant durant la rectification, on peut Ă©crire: bilan global: A = B + D bilan sur le composĂ© le plus volatil: A . xA = B . xB + D . xD III/ RECTIFICATION CONTINUE 1/ Principe En rectification discontinue on ne rectifie que le produit le plus volatil; en rectification continue les mĂȘmes principes physiques s'appliquent dans la colonne mais on rectifie Ă  la fois les deux produits La rectification continue est un procĂ©dĂ© de sĂ©paration en continu d'un mĂ©lange de deux liquides par distillation. Un mĂ©lange alimente la colonne Ă  un niveau de la colonne que l'on choisit. On soutire un rĂ©sidu en pied de colonne dont la composition doit ĂȘtre la plus proche possible du produit pur le moins volatil. On rĂ©cupĂšre en tĂȘte de colonne aprĂšs condensation un condensat dont une partie constitue le distillat et l'autre le reflux. Il faut que la composition du distillat soit la plus proche possible du constituant pur le plus volatil. L'Ă©limination du distillat et du rĂ©sidu s'effectuent en continu et l'ensemble des paramĂštres reste constant (compositions du distillat et du rĂ©sidu, tempĂ©ratures, dĂ©bits de rĂ©sidu et de distillat). Le tronçon de colonne au-dessus du niveau d'alimentation est le tronçon de concentration (la vapeur s'enrichit en constituant le plus volatil) et le tronçon en dessous du niveau d'alimentation est le tronçon d'Ă©puisement (le liquide s'appauvrit en constituant le plus volatil). remarque: si on rectifie en continu une alimentation constituĂ©e d'un mĂ©lange azĂ©otropique Ă  point d'Ă©bullition minimum (teneur en plus volatil infĂ©rieure Ă  celle de l'azĂ©otrope), on obtient avec une colonne efficace l'azĂ©otrope comme distillat et le produit le moins volatil en rĂ©sidu. 2/ DĂ©termination du NET Les mĂȘmes principes et les mĂȘmes hypothĂšses qu'en rectification discontinue s'appliquent ici. On ajoute deux hypothĂšses supplĂ©mentaires: ‱ tous les paramĂštres sont constants au cours du temps (procĂ©dĂ© continu) ‱ le liquide alimentant la colonne est introduit Ă  sa tempĂ©rature d'Ă©bullition (cette hypothĂšse, comme on le verra plus loin n'est pas obligatoire pour le procĂ©dĂ©
  • 13. 13 mais ce cas de figure simplifie la construction de Mac Cabe et Thiele; en BTS on se place toujours dans ce cas). On ajoute quelques notations: R: dĂ©bit molaire total de reflux dans le tronçon de concentration de la colonne R': dĂ©bit molaire total de reflux dans le tronçon d'Ă©puisement de la colonne V: dĂ©bit molaire total de vapeur dans la colonne D: dĂ©bit molaire total de distillat (titre en plus volatil: xD) B: dĂ©bit molaire total de rĂ©sidu (titre en plus volatil: xB) A: dĂ©bit molaire total de l'alimentation (titre en plus volatil: xA) Sur chaque Ă©tage, R, R' et V sont constants. Il est important de noter que les dĂ©bits de reflux ne sont pas identiques dans les deux tronçons. Le dĂ©bit de vapeur est identique grĂące Ă  l'hypothĂšse d'introduction de l'alimentation sous forme de liquide. On cherche donc Ă  tracer les droites opĂ©ratoires des deux tronçons. La dĂ©monstration pour le tronçon de concentration est identique Ă  celle de la rectification discontinue. On obtient la mĂȘme droite opĂ©ratoire.
  • 14. 14
  • 15. 15 On doit donc seulement traiter le cas de la droite opĂ©ratoire du tronçon d'Ă©puisement. On Ă©crit successivement les bilans globaux sur la colonne, sur le condenseur et sur l'Ă©tage p d'introduction avant d'Ă©crire le bilan sur B pour les Ă©tages en dessous de l'Ă©tage j. A = B + D V = R + D donc V = (r+1) . D R' = R + A donc R' = r.D + A V ⋅ y + R ⋅ x = V ⋅ y + R ⋅ x j j j j ! ! V ⋅ y + R ⋅ x = V ⋅ y + R ⋅ x V ⋅ y + B ⋅ x = R ⋅ x = x B ïŁź ïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻïŁŻ ïŁ° ïŁč ïŁșïŁșïŁșïŁșïŁș ïŁ» ' − ' + ' ' ' 1 1 2 2 1 3 1 2 car xB 1 On somme les termes et on obtient: V y B X R'x 1 ( ) ( ) ( ) r D A r D x B x r D j B j j B ⋅ + ⋅ = ⋅ ⇒ = ⋅ + + ⋅ ⋅ − ⋅ + ⋅ + 1 + 1 1 yj C'est l'Ă©quation de la droite opĂ©ratoire d'Ă©puisement. Cette Ă©quation n'est pas Ă  connaĂźtre car on va chercher deux points particuliers de cette droite: ‱ on vĂ©rifie que le point (xB , xB) appartient Ă  cette droite en remplaçant dans l'Ă©quation les coordonnĂ©es ‱ on vĂ©rifie en Ă©galant les deux Ă©quations que l'intersection des deux droites opĂ©ratoires s'effectue au point d'abscisse xA. En conclusion on dĂ©termine le NET avec la procĂ©dure suivante: ‱ tracĂ© de la courbe d'Ă©quilibre isobare ‱ tracĂ© de la droite opĂ©ratoire du tronçon de concentration: elle passe par les points de coordonnĂ©es (xD , xD ) et 0 1 , x r D + ïŁ« ïŁ¶ ïŁ· ïŁž ïŁŹïŁ­ . ‱ tracĂ© de la droite opĂ©ratoire du tronçon d'Ă©puisement ‱ on suit ensuite la mĂ©thode utilisĂ©e pour la rectification discontinue: les segments horizontaux sont tracĂ©s vers la droite opĂ©ratoire d'Ă©puisement tant que le titre en vapeur sur la courbe d'Ă©quilibre n'est pas supĂ©rieur Ă  l'ordonnĂ©e de l'intersection des droites opĂ©ratoires. ‱ Ă  partir de lĂ  on trace les segments horizontaux vers la droite opĂ©ratoire de concentration ‱ le dĂ©nombrement de tous les triangles moins un fournit le NET.
  • 16. 16 mĂ©thode simplifiĂ©e de tracĂ© des droites opĂ©ratoires: cette mĂ©thode fournit les bonnes Ă©quations mais elle utilise des bilans sans tenir compte des phĂ©nomĂšnes physiques. ‱ droite opĂ©ratoire de concentration: on effectue le bilan matiĂšre de B sur un systĂšme englobant le condenseur et la colonne Ă  partir d'un plateau quelconque au-dessus du plateau d'alimentation. x et y sont respectivement les titres en B du liquide descendant de ce plateau et de la vapeur arrivant Ă  ce plateau. On peut Ă©crire immĂ©diatement la relation y.V = x.R + xD.D ce qui conduit rapidement Ă  la relation cherchĂ©e. ‱ droite opĂ©ratoire d'Ă©puisement: : on effectue le bilan matiĂšre de B sur un systĂšme englobant la colonne du pied jusqu'Ă  un plateau situĂ© sous le plateau d'alimentation. x et y sont respectivement les titres en B du liquide descendant de ce plateau et de la vapeur quittant ce plateau.
  • 17. 17 On peut Ă©crire immĂ©diatement la relation y.V + xB.B = x.R' ce qui conduit aussi rapidement Ă  la relation cherchĂ©e. 3/ Exploitation des calculs Toutes les remarques qualitatives dĂ©jĂ  faites pour la rectification discontinue sur l'influence du taux de reflux s'appliquent Ă©galement. GĂ©nĂ©ralement on se trouve proche des deux conditions: rmin < r < 2 . rmin NETmin < NET < 2. NETmin (on rappelle que le NETmin s'obtient avec le reflux total)
  • 18. 18 Industriellement l'objectif est d'obtenir une bonne sĂ©paration avec un dĂ©bit important. On cherche un optimum Ă©conomique entre les coĂ»ts d'investissement et d'exploitation. Si on augmente le taux de reflux, les coĂ»ts d'investissement diminuent au dĂ©but (car le nombre de plateaux diminue) puis rĂ©augmentent car le diamĂštre de la colonne doit ĂȘtre plus important pour des raisons hydrodynamiques. D'autre part l'augmentation du taux de reflux va conduire Ă  augmenter le dĂ©bit de vapeur (pour conserver un dĂ©bit de distillat suffisant) ce qui consomme alors plus de puissance de chauffage. Il n'est pas du tout obligatoire d'alimenter la colonne avec un liquide Ă  sa tempĂ©rature d'Ă©bullition; dans ce cas les calculs sont plus compliquĂ©s. Par contre on montre qu'une alimentation Ă  une teneur correspondant Ă  l'intersection des droites opĂ©ratoires permet d'obtenir le plus faible NET. 4/ Bilans Les bilans matiĂšre ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© vus. On rappellera simplement qu'ils peuvent s'effectuer avec des quantitĂ©s molaires ou massiques (fractions, dĂ©bits). Il ne faut par contre pas oublier que les constructions de Mac Cabe et Thiele peuvent uniquement se traiter avec des fractions molaires. Le bilan thermique de la rectification continue a deux intĂ©rĂȘts: ‱ connaĂźtre la puissance thermique ΊC Ă  Ă©vacuer au condenseur ce qui permet le calcul du dĂ©bit de fluide froid et le dimensionnement du condenseur. ‱ connaĂźtre la puissance de chauffe Ă  fournir au bouilleur ΊB. Ce bilan se traite en bilan enthalpique. On suppose qu'il n'y a pas de pertes thermiques. On donne les enthalpies suivants fournis Ă  partir d'une rĂ©fĂ©rence arbitraire: hA : enthalpie massique ou molaire de l'alimentation hB : enthalpie massique ou molaire du rĂ©sidu hD : enthalpie massique ou molaire du distillat hR : enthalpie massique ou molaire du reflux hV : enthalpie massique ou molaire de la vapeur entrant dans le condenseur Lv: chaleur latente de vaporisation massique ou molaire du distillat A, B, D, R et V sont respectivement les dĂ©bits massiques ou molaires de l'alimentation, du rĂ©sidu, du distillat, du reflux et de la vapeur entrant dans le condenseur . bilan global sur la colonne: A. hA + ΊB = B.hB + D. hD + ΊC bilan sur le condenseur: V. hV = R. hR + D. hD + ΊC soit ΊC = (r+1).D. hV - (r+1).D.hD
  • 19. 19 car hR = hD (le reflux et le distillat ont la mĂȘme composition) et V = (r+1).D donc ΊC = (r+1).D.Lv car hV - hD = LV
  • 20. 20 IV/ ASPECTS INDUSTRIELS DU PROCÉDÉ DE RECTIFICATION 1/ Les diffĂ©rents types de colonne a/ Colonne Ă  plateaux On a dĂ©jĂ  parlĂ© au II/1/ des plateaux perforĂ©s. Deux autres grands types de plateaux existent: les plateaux Ă  cloches et les plateaux Ă  clapets. Dans les plateaux Ă  cloches la calotte force la vapeur Ă  barboter dans le liquide et un trop plein assure l’écoulement du liquide. Le principe des plateaux Ă  clapets est identique mais au lieu d'ĂȘtre fixĂ©s les organes permettant le barbotage (les clapets) sont mobiles. Ces plateaux sont plus lĂ©gers que ceux Ă  cloches. Les plateaux peuvent ĂȘtre en verre, en mĂ©tal ... b/ Colonne Ă  garnissage Comme il a Ă©tĂ© signalĂ© au II/4/ la colonne est remplie d’objets de forme dĂ©terminĂ©e disposĂ©s en vrac (selles de Berl, anneaux Raschig ...). ou empilĂ©s rĂ©guliĂšrement selon une structure (treillis mĂ©tallique par exemple). Les matĂ©riaux utilisĂ©s sont divers: grĂšs, mĂ©tal, verre, graphite, plastique ... Le graphite permet notamment la rectification de produits chimiques agressifs. Les Ă©lĂ©ments de garnissage sont posĂ©s sur des grilles Ă©tudiĂ©es pour laisser le maximum de passage libre. La colonne est souvent composĂ©e de plusieurs tronçons de garnissage entre lesquels on intercale des recentreurs chargĂ©s de ramener le liquide vers le centre de la colonne (il a naturellement tendance Ă  se rassembler sur les parois). Des grilles de calage sont Ă©galement utilisĂ©es pour empĂȘcher les Ă©lĂ©ments de garnissage d'ĂȘtre soulevĂ©s et dĂ©placĂ©s sous l'effet d'une brusque poussĂ©e de vapeur de bas en haut. 2/ Autres Ă©lĂ©ments de l'appareillage a/ ProcĂ©dĂ© discontinu On donne quelques indications: ‱ bouilleur: sa dimension doit ĂȘtre suffisante pour traiter toute la charge Ă  rectifier. Le chauffage Ă  la vapeur s'effectue par l'intermĂ©diaire d'une double enveloppe d'un serpentin ou d'une Ă©pingle. ‱ condenseur : il est souvent en position pratiquement horizontale. On distingue le condenseur total et le condenseur partiel. Dans un condenseur total (Ă©changeur tubulaire le plus frĂ©quemment) toutes les vapeurs sont condensĂ©es en un liquide se sĂ©parant ensuite entre reflux et distillat (refroidi dans un Ă©changeur avant stockage). Dans un condenseur partiel (serpentin le plus souvent) seule une
  • 21. 21 fraction des vapeurs condensĂ©es constitue le reflux, l’autre partie passe dans un condenseur rĂ©frigĂ©rant (Ă©changeur tubulaire en position verticale) et constitue le distillat. Ce condenseur est placĂ© dans la partie supĂ©rieure de la colonne. Le condenseur partiel est intĂ©ressant dans le cas de liquides corrosifs ou dangereux, le reflux Ă©tant alors rĂ©glĂ© par le dĂ©bit d’eau froide et non pas par des vannes. b/ ProcĂ©dĂ© continu On donne quelques indications: ‱ bouilleur: il est assez petit mais de taille suffisante pour vaporiser le «lourd». Souvent un Ă©changeur tubulaire vertical est reliĂ© au bouilleur (systĂšme de thermosiphon). Le niveau de liquide est maintenu constant dans le bouilleur: le rĂ©sidu est soutirĂ© par trop-plein ou par une vanne de rĂ©gulation. ‱ condenseurs: voir procĂ©dĂ© discontinu 3/ Choix du procĂ©dĂ© de rectification Le procĂ©dĂ© discontinu est rĂ©servĂ© plutĂŽt Ă  de faibles productions, Ă  des productions diffĂ©rentes ou lorsque le nombre de constituants Ă  sĂ©parer est important. Il nĂ©cessite un investissement moindre car il est plus simple Ă  mettre en oeuvre. Le procĂ©dĂ© continu a un coĂ»t d'investissement beaucoup plus important. Il est par contre d'un coĂ»t de fonctionnement beaucoup plus faible quand les productions sont importantes. Il est par contre assez sophistiquĂ© ce qui le rend peu adaptĂ© Ă  des productions diffĂ©rentes. On choisit le type de colonne en fonction des avantages et inconvĂ©nients des plateaux et des garnissages: ‱ garnissage: - coĂ»t moindre - perte de charge plus faible - rĂ©tention plus faible - plus petit nombre d’étages qu’une colonne Ă  plateaux pour une mĂȘme hauteur. Les colonnes Ă  garnissage sont donc intĂ©ressantes en discontinu, sous pression rĂ©duite et en cas de besoin d'un nombre d'Ă©tages assez faible. ‱ plateaux: - coĂ»t Ă©levĂ© - perte de charge importante Ă  cause de la couche de liquide sur le plateau - rĂ©tention forte (le liquide reste souvent en fin d'opĂ©ration sur les plateaux) - grand nombre d’étages disponible
  • 22. 22 Les colonnes Ă  plateaux sont donc plus intĂ©ressantes en continu, sous la pression atmosphĂ©rique ou sous une pression Ă©levĂ©e et en cas de besoin d'un nombre d'Ă©tages important. Parmi les plateaux possibles, les plateaux perforĂ©s sont les moins chers et ont la plus faible rĂ©tention. Ils ont l'inconvĂ©nient de poser des problĂšmes au dĂ©marrage des colonnes en raison d'un dĂ©bit minimum de vapeurs Ă  atteindre pour Ă©viter le reflux du liquide Ă  travers les trous. Les plateaux Ă  clapets sont moins coĂ»teux que les plateaux Ă  cloches (ils peuvent ĂȘtre resserrĂ©s davantage) et provoquent Ă©galement une perte de charge plus faible. On rĂ©serve donc gĂ©nĂ©ralement les plateaux Ă  cloches Ă  des usages particuliers. remarques: la rĂ©tention est le volume de liquide et de vapeur condensĂ©e retenu dans la colonne et le condenseur; ce volume doit ĂȘtre le plus faible possible. 4/ Perte de charge, engorgement La perte de charge entre le haut et le bas de colonne est surtout due Ă  la pression exercĂ©e par le liquide de reflux. Elle dĂ©pend des vitesses du liquide et de la vapeur. Pour un reflux donnĂ©, au delĂ  d'un certain dĂ©bit de vapeur, la perte de charge augmente extrĂȘmement vite; le liquide n'arrive plus Ă  descendre dans la colonne et la vapeur barbote dans ce liquide. Les consĂ©quences sont une rectification dĂ©fectueuse mais Ă©galement la possibilitĂ© de destruction de plateaux ou d'Ă©lĂ©ments du garnissage si on ne diminue pas rapidement le dĂ©bit de vapeur. L'engorgement se produit notamment en cas de chauffage trop violent au niveau du bouilleur. Dans un souci de compromis entre l'aspect Ă©conomique (produire un dĂ©bit de distillat important) et l'aspect sĂ©curitĂ© (Ă©viter l'engorgement) on travaille gĂ©nĂ©ralement avec un dĂ©bit de vapeurs entre 60 et 80 % du dĂ©bit de vapeurs provoquant l'engorgement. 5/ Exemples de cas difficiles de rectification a/ GĂ©neralitĂ©s Les cas suivants sont frĂ©quents et ne peuvent ĂȘtre rĂ©solus par une colonne de rectification classique: ‱ mĂ©lange de nombreux constituants. ‱ produits ne supportant pas une tempĂ©rature trop Ă©levĂ©e et se dĂ©composant en cas d’ébullition prolongĂ©e ou de dĂ©composition d’une impuretĂ© (on assiste parfois Ă  des polymĂ©risations avec encrassement ou empoisonnement des fractions de tĂȘte). ‱ mĂ©lange binaire Ă  ΞEb proches (volatilitĂ© relative voisine de 1) ce qui entraĂźnerait un nombre d’étages nĂ©cessaires trop important.
  • 23. 23 ‱ mĂ©lange binaire formant un azĂ©otrope: on obtient alors l’azĂ©otrope et non le produit pur s’il s’agit d’un mĂ©lange azĂ©otropique Ă  point d’ébullition minimum. ‱ produit thermosensible Ă  faible volatilitĂ© comportant des impuretĂ©s non volatiles. b/ Rectification de n constituants Ce cas trĂšs classique peut se rĂ©gler en discontinu par la sĂ©paration en fractions successives du distillat et en continu par l'utilisation de n-1 colonnes en sĂ©rie. Dans les procĂ©dĂ©s de raffinage des colonnes beaucoup plus sophistiquĂ©es existent avec des sorties de produits Ă  diffĂ©rents niveaux de la colonne. c/ Rectification sous pression rĂ©duite Sous une pression rĂ©duite la tempĂ©rature d'Ă©bullition diminue (ΞEb diminue d’environ 100 °C si on abaisse la pression de la pression atmosphĂ©rique Ă  0.04 bar). Ce mode de rectification prĂ©sente plusieurs avantages: - protection des produits thermosensibles - possibilitĂ© de ne pas avoir Ă  Ă  utiliser de la vapeur au bouilleur Ă  de trop hautes pressions car la tempĂ©rature d'Ă©bullition des produits s'abaisse. - possibilitĂ© de «casser» un azĂ©otrope (exemple: eau-Ă©thanol Ă  0.1 bar) NĂ©anmoins certaines difficultĂ©s apparaissent: - rĂ©glage prĂ©cis du vide dĂ©licat (une variation de pression peut provoquer un engorgement si la pression diminue ou un arrĂȘt de la distillation si la pression augmente) - pertes thermiques Ă  diminuer encore plus fortement sous peine d’arrĂȘt de la distillation. - diamĂštre de la colonne plus important pour permettre un dĂ©bit suffisant - condensation plus difficile Ă  rĂ©aliser: l'utilisation d'une saumure est rendue souvent nĂ©cessaire. d/ Rectification extractive C'est un procĂ©dĂ© toujours continu utilisĂ© dans le cas d'une volatilitĂ© relative voisine de 1. On introduit dans la colonne un troisiĂšme composĂ© (le solvant) qui diminue la pression de vapeur saturante d’un des constituants ce qui entraĂźne une augmentation de la diffĂ©rence de volatilitĂ© entre A et B. L'introduction du solvant se rĂ©alise au dessus du niveau d'alimentation du mĂ©lange Ă  rectifier. Les critĂšres de choix du solvant sont: - grande miscibilitĂ© avec un des constituants et trĂšs faible avec l'autre. - modification importante de l’équilibre A-B mĂȘme en faible quantitĂ©.
  • 24. 24 - facilement sĂ©parable par rectification du constituant avec lequel il est fortement miscible (pas de formation d’homoazĂ©otrope). - trĂšs peu volatil. - peu coĂ»teux, stable chimiquement, ni toxique, ni corrosif, ininflammable. Le procĂ©dĂ© fonctionne grĂące Ă  deux colonnes en sĂ©rie: la premiĂšre rĂ©alise rĂ©ellement la sĂ©paration, la seconde permet de rĂ©gĂ©nĂ©rer le solvant. On distingue dans la premiĂšre colonne trois tronçons du haut vers le bas: ‱ tronçon de concentration: le constituant le plus volatil est dĂ©barrassĂ© des traces de solvant. ‱ tronçon de lavage (entre les niveaux d'alimentation et d'introduction du solvant): le constituant le moins volatil est absorbĂ© par le solvant. ‱ tronçon d’épuisement en composĂ© le plus volatil. Le procĂ©dĂ© a inĂ©vitablement des pertes en solvant; aussi on introduit une quantitĂ© de solvant constituant l'appoint. e/ Rectification azĂ©otropique Le procĂ©dĂ© est continu ou discontinu. Il est utilisĂ© dans le cas d'un mĂ©lange binaire azĂ©otropique (son rĂŽle est de dĂ©truire un azĂ©otrope) ou dans le cas d'une volatilitĂ© relative voisine de 1. On introduit un troisiĂšme composĂ© (le solvant) dont les critĂšres de choix sont les suivants: - formation d'un homoazĂ©otrope avec un des constituants du binaire ou d'un hĂ©tĂ©roazĂ©otrope avec un (hĂ©tĂ©roazĂ©otrope binaire) ou deux (hĂ©tĂ©roazĂ©otrope ternaire) constituants du binaire. - rĂ©gĂ©nĂ©ration facile: pour un homoazĂ©otrope sĂ©paration ultĂ©rieure par extraction liquide-liquide avec l’aide d’un solvant et pour un hĂ©tĂ©roazĂ©otrope sĂ©paration dans un dĂ©canteur des deux couches formĂ©es et rectification d'une des deux couches dans une autre colonne. - peu coĂ»teux, stable chimiquement, ni toxique, ni corrosif, ininflammable. f/ EntraĂźnement Ă  la vapeur C'est un procĂ©dĂ© discontinu utilisĂ© pour rĂ©aliser la sĂ©paration entre un produit Ă  faible volatilitĂ© avec des produits de volatilitĂ© encore plus faibles. Son intĂ©rĂȘt apparaĂźt Ă©galement pour des produits thermosensibles qui peuvent ĂȘtre distillĂ©s Ă  des tempĂ©ratures beaucoup plus basses. On introduit dans un mĂ©lange un «entraĂźneur» non miscible au produit recherchĂ© (donc formant avec lui un hĂ©tĂ©roazĂ©otrope) et bouillant Ă  une tempĂ©rature pas trop Ă©levĂ©e telle que: ΞEb hĂ©tĂ©roazĂ©otrope < ΞEb constituant le plus volatil
  • 25. 25 La sĂ©paration «entraĂźneur» - produit recherchĂ© s'effectue par dĂ©cantation du distillat; la composition de la vapeur Ă©mise reste constante jusqu’à Ă©puisement du produit recherchĂ©. L’eau constitue souvent un excellent entraĂźneur (facilement disponible, peu coĂ»teuse); elle est introduite sous forme de vapeur. Il est intĂ©ressant de rechercher la masse d'entraĂźneur Ă  introduire dans le mĂ©lange pour entraĂźner une masse donnĂ©e du constituant recherchĂ©. L'indice e rĂ©fĂšre Ă  l'entraĂźneur et l'indice p au produit. M est une masse molaire, n un nombre de moles, m une masse et y une fraction molaire en phase vapeur. L’entraĂźnement a lieu Ă  une tempĂ©rature Ξ telle que Pdistillation = P°e(Ξ) + P°p(Ξ) y P P n n n P P n e e n n distillation e e p p p distillation p e p = = + = = + et y or pour un hĂ©tĂ©roazĂ©otrope Pe = P°e(Ξ) et Pp = P°p(Ξ) ⇒ ° ° = = ⇒ = ° ° ⋅ ⋅ P P n n m M m M P P M M p e p e p P e e e p e p ( ) ( ) ( ) ( ) Ξ Ξ Ξ Ξ me mp Pour diminuer la quantitĂ© d’entraĂźneur nĂ©cessaire, il faut que Mp >> Me. V/ BIBLIOGRAPHIE On pourra consulter utilement sur la rectification les ouvrages suivants: ! Technologie GĂ©nie Chimique (ANGLARET - KAZMIERCZAK) Tomes 2 et 3 ! Techniques de l'ingĂ©nieur: articles relatifs Ă  la rectification (la gĂ©nĂ©ralisation Ă  l'absorption et Ă  l'extraction liquide-liquide est aussi abordĂ©e) ! Chemical Engineer's Handbook, PERRY (Mc Graw-Hill) ! Equilibrium-Stage Separation Operations in Chemical Engineering, E.J. HENLEY et J.D. SEADER (WILEY)