1. Nathalie, est partie...
Elle est arrivée en Espagne il y a déjà dix ans en provenance d’un pays d’Europe
de l’est, elle venait par regroupement familial avec trois fils.
Nathalie venait avec sa valise pleine de souvenirs, peut-être quelques illusions et
surtout très peur de l’inconnu.
Le temps s’est déroulé entre des larmes et des contacts téléphoniques avec ceux
qui sont restés là-bas: la famille et les amis qui ont été le cordon ombilical avec sa terre.
La santé de Nathalie était fragile à cause des séquelles de Tchernobyl parce
qu’elle avait subi les conséquences des travaux précaires (les champs, le nettoyage
etc...)
Elle a attendu son permis de résidence avec angoisse pendant beaucoup de
temps, pour pouvoir visiter son pays, c’est pour cela qu’elle vivait en rêvant et en
planifiant sa visite pendant son séjour.
Ses fils grandissaient sans trouver leur identité et sans enracinement, ce qui
provoquait des problèmes de cohabitation, c’est pour cela qu’elle a passé beaucoup de
nuits blanches en attendant son retour.
Nathalie laissait passer le temps pendant que sa famille se décourageait, elle
n’avait pas trouvé le soutien de son mari non plus puisque son mariage avait été pendant
des années “ un va et vient”.
C’est vrai que plusieurs fois elle a pu toucher la lune de ses mains, elle a pu
compter les euros par centaines, faire ses courses dans un grand supermarché et déguster
de succulents mets, elle a pu acheter un manteau de fourrure ou une caméra mais ça ne
remplissait pas son cœur et Natalie pleurai… rêvait... et éprouvait de la nostalgie pour
sa terre, son pain noir, sa soupe en choupe et oignons, ses collants recousus plusieurs
fois.
Elle se demande : « Quel est le prix pour être heureux quand nous sommes loin
de notre terre?
Elle répétait souvent : - Un jour je partirais pour toujours!
Ce jour là est enfin arrivé, la crise a favorisé son retour et Vendredi Saint,
Nathalie a pris l’avion avec sa valise remplie d’espoirs et d´illusions en laissant derrière
elle les souffrances pour retrouver sa famille qui l’attendait pour fêter Pâques.
Nathalie meurt d’envie de fêter Pâques.
Bonne chance Nathalie!
Mª del Carmen Gómez Martínez
1º Nivel Intermedio