1. OBSERVATORY ON MIGRATION
OBSERVATOIRE ACP SUR LES MIGRATIONS
O
OBSERVATÓRIO ACP DAS MIGRAÇÕES
Aperçu national sur
les migrations sud-sud
et le développement
en Haïti
TENDANCES ET
BESOINS EN
RECHERCHE
Aperçu
national
Une initiative du Secrétariat ACP,
financée par l’Union européenne,
mise en œuvre par l’OIM et avec le soutien financier de la Suisse,
de l’OIM, du Fonds de l’OIM pour le développement et du UNFPA
International Organization for Migration (IOM)
Organisation internationale pour les migrations (OIM)
Organização Internacional para as Migrações (OIM)
ACPOBS/2010/PUB09
2010
3. OBSERVATORY ON MIGRATION
OBSERVATOIRE ACP SUR LES MIGRATIONS
O
OBSERVATÓRIO ACP DAS MIGRAÇÕES
Aperçu national sur les
migrations sud-sud et le
développement en Haïti
Tendances et besoins
en recherche
4.
5. Aperçu national: Haïti
Introduction
La République d’Haïti est un pays qui connaît des flux migratoires sud-sud
et sud-nord. La littérature existante a mis l’accent sur ces derniers, étant
donné l’abondance de données à ce sujet. Cependant, l’importance des flux
migratoires vers d’autres pays du sud est un domaine de recherche à explorer
qui pourrait apporter des informations capitales pour le développement du
pays ainsi que pour les politiques de gestion migratoire. Caractérisée par un
fort départ de main d’œuvre qualifiée, l’émigration haïtienne est plus de vingt
fois plus importante que l’immigration.
Désormais, la question de la migration en Haïti ne peut pas être abordée sans
prendre en compte les événements de janvier 2010. Trois enjeux migratoires
principaux sont à relever dans l’élaboration d’une stratégie de recherche pour
le pays. Tout d’abord, le bouleversement des flux migratoires internes. D’après
les premières estimations émises par l’Organisation internationale pour les
migrations (OIM), on compte environ 1,5 millions de déplacés internes. Dès
le lendemain du tremblement de terre, un phénomène d’exode urbain a été
observé dans le pays, exposant les zones rurales de l’intérieur à une surcharge
de population qui pose des problèmes en termes de logement, de besoins
alimentaires, de ressources naturelles, infrastructures et emploi (Gouvernement
de la République d’Haïti, 2010b). Deuxièmement, l’intégration de la diaspora
haïtienne dans la reconstruction du pays. Avec des estimations qui varient
entre 1,5 millions (Paul, 2008) et 4 millions (S.E. M. Edwin Paraison, Ministre
des Haïtiens vivant à l’Etranger, entretien pour le magazine « Migration », IOM
2010) d’haïtiens résidant à l’étranger, l’intégration de la diaspora haïtienne
dans les stratégies de développement doit faire partie des priorités, tant en
termes de recherche que de politique migratoire. Troisièmement, la gestion
et l’analyse des flux migratoires haïtiens intra-régionaux. Une estimation
de la Banque Interaméricaine de Développement en 2005 situe le nombre
d’immigrants haïtiens en République Dominicaine entre 500.000 et 800.000
personnes. Malgré le manque de données concernant la migration haïtienne
dans la région de la Caraïbe, la question de la présence d’un nombre important
d’haïtiens dans les pays voisins constitue un enjeu central en termes de
recherche et de politiques migratoires.
Le présent document a pour but de fournir un aperçu général de la situation
migratoire en Haïti en se focalisant plus particulièrement sur les liens existant
entre la migration et le développement. De manière plus spécifique, le document
se focalise sur l’indentification des lacunes statistiques qui existent dans les
différents domaines d’études sur les migrations dans le pays en apportant
5
6. Observatoire ACP sur les migrations
une attention particulière sur la migration vers et en provenance des États
d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Pour conclure, quelques pistes
de réflexion sont suggérées. Celles-ci pourront faire l’objet des discussions au
niveau national entre les acteurs de développement en vue de capitaliser les
potentiels positifs de la migration, de développer des politiques efficaces et de
minimiser les impacts négatifs de ce phénomène.
1. Contexte : Statistiques et principales tendances
migratoires liées développement
Les données sur les flux migratoires en Haïti présentées ci-dessous proviennent
des sources suivantes : la Division de Population du Département des Affaires
Economiques et Sociales des Nations Unies, le Programme des Nations Unies
pour le Développement, l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés, la Banque
Mondiale, la Banque Interaméricaine de Développement, le Département de
Sécurité Intérieure des Etats-Unis et l’Organisation Internationale pour les
Migrations. Il faut noter que plusieurs de ces données sont des estimations.
Par ailleurs, certaines informations ne sont pas disponibles ou remontent à
la première moitié de la décennie, et des données provenant des autorités
haïtiennes ne sont pas accessibles. En prenant note de ces précautions et en
se basant sur les données présentées plus bas, un bilan des principaux enjeux
migratoires et des besoins en termes de recherche et de politique migratoire
dans le pays pourra être dressé. Lorsque les données disponibles le permettent,
un accent particulier est mis sur les flux migratoires entre Haïti et d’autres pays
ou régions du Groupe des Etats ACP.
1.1 Population et immigration
D’après les estimations de la Division de Population du Département des
Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies, Haïti compte actuellement
35.000 immigrants, soit 0,3% de la population totale du pays, qui s’élève à 10,2
millions de personnes en 2010. Le stock total d’immigrants en Haïti est en
progression constante depuis 1990, en passant de 19.000 en 1990 à 25.800 en
2000, et 30.000 en 2005, soit un taux de croissance annuelle de 3% du stock
d’immigrants. La part des femmes parmi les immigrants résidant en Haïti est
constante depuis 1995, estimée à 43,2%, malgré une croissance de l’immigration
féminine en termes absolus en passant de 9.600 immigrées en 1995 à 15.000
immigrées en 2010. De façon générale, l’immigration internationale vers Haïti
n’est pas un phénomène d’une très grande ampleur, mais il faut noter que
6
7. Aperçu national: Haïti
presque la moitié du stock d’immigrants en Haïti est constitué de personnes en
provenance d’autres pays caribéens.
Les flux de population à l’intérieur du pays sont aujourd’hui d’une importance
primordiale en termes de gestion politique et de développement humain. Pour
la période 1990-2010, les estimations de la Division de Population suggèrent
une tendance importante à l’accroissement de la population urbaine dans le
pays. En 1990, la population urbaine en Haïti s’élevait à environ 2 millions de
personnes, soit 28,5% de la population totale ; en 2000 les villes haïtiennes
réunissaient 3 millions de personnes ou 35,6% de la population et en 2010
la population urbaine représente 52,1% ou 5,3 millions de personnes. Cette
tendance semble s’affaiblir pour les années à venir, comme le montrent
les estimations de la Division de Population. Malgré une augmentation
de la population urbaine en termes absolus, on prévoit une baisse du taux
d’urbanisation annuel, qui était globalement à la hausse depuis 1990. Ainsi,
bien qu’on estime que la population urbaine haïtienne passera de 6,5 millions
en 2015 (soit 58,9%) à 7,5 millions en 2020 (soit 64,4%), le taux d’urbanisation
annuel pour la période 2015-2020 est estimé à 3,13%. Ces chiffres n’incluent
pas les flux urbains-ruraux de déplacements internes liés au séisme.
Les migrations internes en Haïti sont un phénomène historiquement étudié
par les spécialistes en Haïti, principalement concernant les flux de population
liés à l’exode rural (Paul, 2008). Des études ont montré que depuis le milieu des
années 1970 plus de 70% des habitants de Port-au-Prince sont des immigrants
internes (PNUD, 2004), ce qui témoigne de l’importance des migrations
internes dans le pays en termes de gestion de ces flux ainsi que par rapport aux
problématiques de développement humain, notamment concernant l’accès
aux services basiques dans la capitale.
1.2 Emigration
L’émigration est un phénomène qui présente des enjeux majeurs en termes
de politiques migratoires pour le pays. Historiquement, l’émigration a conduit
les Haïtiens à être présents dans de nombreux pays partout dans le monde,
attirant plus particulièrement l’attention des experts sur les flux de population
vers le Nord, car les informations relatives à ce phénomène font l’objet de plus
d’études, notamment grâce au fait qu’il s’agit d’une émigration hautement
qualifiée (Paul, 2008 ; Jadotte, 2009). Ainsi, pour la période 2000-2002, les
Etats-Unis et le Canada étaient la principale destination des émigrants haïtiens,
avec 64,3% d’entre eux résidant en Amérique du Nord. L’Amérique Latine et les
7
8. Observatoire ACP sur les migrations
Caraïbes étaient en deuxième position, accueillant 25,7% du stock d’émigrants
haïtiens (Migration DRC, 2007).
En 2005, Haïti était le troisième pays de la région en termes de stock total
d’émigrants (derrière la République Dominicaine et Cuba) qui était estimé à
un peu plus de 834,000 personnes ou presque 10% de la population haïtienne,
parmi lesquelles environ 131,500, soit 16% du stock d’émigrants, résidaient
dans d’autres pays des Caraïbes. Dans la région, le principal pays d’accueil
était la République Dominicaine avec 100,600 émigrants haïtiens, soit 12% du
stock total d’émigrants. Le principal pays d’accueil pour les flux de population
au départ du pays reste les Etats-Unis d’Amérique, avec un peu moins d’un
demi-million d’Haïtiens qui résidaient sur leur territoire, soit 57% du stock total
d’émigrants (Ratha and Shaw, 2007). Il convient aussi de noter que parmi les
principales destinations des émigrants haïtiens se trouvent aussi la Guadeloupe,
la Guyane Française et la Martinique, des départements d’outre mer de la
France. Bien que ces territoires soient situés dans la région des Caraïbes, les
quelque 33.800, 22.500 et 11.200 émigrants haïtiens respectivement qui y
résident sont considérés parmi les flux migratoires Sud-Nord.
Cependant, il convient de noter que l’émigration au départ d’Haïti vers
d’autres pays des Caraïbes reste un phénomène largement sous-estimé, ce
qui s’explique en grande partie par le manque de données concernant ces
mouvements de population. Tout d’abord, les flux migratoires entre Haïti et la
République Dominicaine sont difficilement quantifiables du fait de la porosité
de la frontière entre les deux pays mais aussi car les descendants d’émigrants
irréguliers en provenance d’Haïti ne sont pas reconnus ni par le pays d’accueil,
ni par leur pays d’origine (Wooding, 2008). Ainsi, si l’étude de Ratha et Shaw
(2007) estime le nombre d’Haïtiens en République Dominicaine à 100.600 en
2005, Paul (2008) ne manque pas de rappeler que ce chiffre pourrait bien être
jusqu’à dix fois plus important. Il est important de noter que, compte tenu des
déplacements générés par le tremblement de terre, ces estimations pourraient
bien rester inférieures à la réalité de ces flux de population.
Par ailleurs, les émigrants haïtiens constituent une force de travail qui est très
présente dans d’autres pays de la région tels que les Bahamas ou Cuba, mais
des données fiables à cet égard ne sont pas accessibles (Duval, 2005). Des
études sur la taille de la diaspora haïtienne dans les Caraïbes ainsi que sur
son impact en termes de développement pour les pays d’accueil et d’origine
pourraient apporter des éléments importants pour le perfectionnement des
politiques migratoires en Haïti.
8
9. Aperçu national: Haïti
1.3 Migration du travail
Haïti est un des plus grands exportateurs de travailleurs qualifiés au monde.
En 2000, les cinq pays avec les taux les plus élevés d’émigration de travailleurs
hautement qualifiés vers des pays OCDE étaient tous caribéens. Haïti était en
cinquième position avec un taux d’émigration de 83,6%, derrière St. Vincent
& Grenadines (84,5%), la Jamaïque (85,1%), Grenade (85,1%) et la Guyane
(89%) (Docquier et Marfouk, 2006). En termes absolus, Haïti était le premier
exportateur de travailleurs qualifiés au monde (Ratha et Shaw, 2007).
Une étude récente sur l’émigration des étudiants en provenance des pays
du CARIFORUM1 vers les pays de l’Union européenne (UE) montre que pour
la période 2004-2007, Haïti est le deuxième pays de la région en termes de
nombre d’étudiants émigrés effectuant des études à un niveau universitaire,
seulement derrière la Jamaïque. Une augmentation importante de ces effectifs
est constatée, avec 1008 étudiants haïtiens de niveau universitaire dans les
pays de l’UE en 2004, 1.118 en 2005, 1.354 en 2006 et 1.530 en 2007 (Nurse
et Jones, 2009).
Concernant le personnel de santé haïtien, on constate qu’il y a une augmentation
de ce type d’émigration au cours de la décennie. Pour l’an 2000, environ 560
ou 22% des physiciens haïtiens ont émigré vers un pays OCDE (Docqiuer et
Bhargava, 2006). Pour l’an 2004, 1.067 physiciens haïtiens ont émigré vers
les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, l’Australie ou le Royaume-Uni, ce qui
représente 35,4% de nombre total de physiciens haïtiens (pratiquant en Haïti
et les quatre pays d’accueil cités précédemment) estimé pour cette même
année (Mullan, 2005), laissant donc supposer que le taux d’émigration de cette
catégorie de population est plus élevé si l’on prend en compte l’ensemble des
pays OCDE.
Les données présentées ci-dessus offrent donc des pistes d’analyse sur les
caractéristiques de l’émigration qualifiée au départ d’Haïti. Ce phénomène
constitue une tendance migratoire forte sur laquelle plus de renseignement
sont nécessaires, dans le but de dresser un profil plus complet des travailleurs
migrants haïtiens. Plus de recherche sur ce point pourrait apporter des
informations déterminantes pour évaluer et intégrer dans les agendas
politiques l’impact potentiel de la diaspora haïtienne sur le développement
de leur pays d’origine, ainsi que les défis qu’ils doivent affronter en termes
1 Les pays du CARIFORUM sont les suivants : Antigua et Barbuda, les Bahamas, le Belize, la
Dominique, Grenade, la Guyane, Haïti, la Jamaïque, Montserrat, St. Kitts et Nevis, Saint Lucia, St.
Vincent et les Grenadines, Suriname et Trinidad & Tobago.
9
10. Observatoire ACP sur les migrations
d’accès et droits du travail. Il peut s’avérer intéressant aussi de conduire des
recherches sur la portée de l’émigration des Haïtiens qualifiés vers d’autres
pays de la région et du Sud, pour en saisir l’impact et le potentiel en termes
de développement humain et économique pour les pays d’accueil et le pays
d’origine.
1.4 Migration irrégulière
L’émigration irrégulière haïtienne est un phénomène à dimension régionale
et extrarégionale. Les Etats-Unis d’Amérique étant l’un des principaux pays
d’accueil, un très grand nombre d’émigrants irréguliers d’origine haïtienne
résident sur le sol américain, mais il existe très peu de données sur ces flux
migratoires, et on ne peut que faire des estimations à partir des informations
sur les flux réguliers de population.
D’après le recensement de la population conduit aux Etats-Unis d’Amérique
en 2000, le nombre d’émigrants irréguliers haïtiens dans le pays était estimé
à 76.000, alors que les estimations suggéraient 67.000 en 1990. Les Haïtiens
représentaient ainsi 1,1% des émigrants irréguliers sur le sol américain en 2000
(Terrazas, 2010). Haïti constitue la source principale d’émigrants irréguliers
en provenance des Caraïbes, avec la République Dominicaine, Cuba et la
Jamaïque (Thomas-Hope, 2003). Malgré les événements de janvier 2010, les
flux de migrants irréguliers au départ d’Haïti vers les Etats-Unis sont inférieurs
à ceux de l’année dernière2, selon les statistiques des gardes-côtes américains :
jusqu’en septembre 2010, 1.477 Haïtiens ont été interceptés (U.S. Department
of Homeland Security, 2010), contre 1.782 à la même période en 2009.
Au niveau régional, Haïti est la source principale d’émigrants irréguliers vers
d’autres pays des Caraïbes. Les Bahamas sont l’un des rares pays à garder des
données sur la migration irrégulière. Ainsi, en 2000, 4.879 Haïtiens qui tentaient
de gagner le pays ont été interceptés par les autorités bahamiennes, 6.253 en
2001 et 4.077 dans les premiers mois de 2002, selon des données non publiées
émanant du Ministère des Affaires Etrangères des Bahamas (Thomas-Hope,
2003).
2 Au lendemain du séisme, le Département de Sécurité Intérieure des Etats-Unis d’Amérique a
mis en place le “Temporary Protected Status”, qui consiste en l’octroi d’un statut protégé à tous les
ressortissants Haïtiens présents sur le sol américain depuis le 12 janvier 2010 au plus tard, leur
permettant ainsi d’obtenir un permis de travail valable pour 18 mois (initialement prévu pour un an,
une extension de 6 mois a été annoncée en juillet 2010) à compter de cette date, quelque soit leur
situation légale.
10
11. Aperçu national: Haïti
Le principal flux d’émigrants irréguliers haïtiens se dirige vers la République
Dominicaine. En effet, il s’agit d’une migration très difficilement quantifiable
car souvent temporaire et circulaire, étant donné la porosité de la frontière
entre les deux pays. Cependant, au cours de la décennie les secteurs d’activité
des émigrants haïtiens République Dominicaine se sont progressivement
diversifiés au-delà du travail agricole dans les plantations de canne à sucre.
Au début de la décennie, les trois quarts de la population haïtienne résidant
dans le pays étaient « apatrides » (sans papiers dominicains ni haïtiens), ce qui
stimule la demande de travailleurs haïtiens en République Dominicaine, car
moins chers et pas réglementés. Ainsi, les émigrants haïtiens dans le pays sont
exposés à des conditions de travail extrêmes ainsi qu’à des violations de leurs
droits humains (BID, 2005).
La portée et les enjeux en termes de développement humain des flux
migratoires irréguliers au départ d’Haïti nécessitent d’une approche régionale
dans leur étude et leur gestion, comme en témoignent les initiatives conjointes
des gouvernements Haïtien et Bahamien pour établir des quotas de travailleurs
dans le but de réduire la migration irrégulière, ou encore la collaboration opérée
par l’OIM entre les Etats-Unis d’Amérique et Cuba dans le but d’assurer une
gestion humaine des émigrants irréguliers au départ d’Haïti qui se retrouvent
accidentellement sur le sol cubain (CEPAL, 2006).
1.5 Transferts de fonds3
Selon une étude de la Banque mondiale basée sur les statistiques du Fonds
Monétaire International sur les balances de paiement en 2008, le montant des
transferts de fonds vers Haïti en 2008 s’élevait à EUR 1 milliard4, soit 20.3% du
PIB ; alors que les transferts de fonds au départ d’Haïti s’élevaient à EUR 84
millions5.
Pour l’année précédente, la Banque Mondiale (2010) estime les transferts
de fonds vers Haïti à EUR 816 millions6, alors que les transferts de fonds vers
l’extérieur s’élèvent à EUR 65.3 millions7. Cette même année, Haïti a reçu EUR
3 Montants en euros calculés sur la base du taux de change de la Banque Centrale Européenne
pour le 31 décembre de l’année correspondante
4
USD 1.4 milliards
5
USD 117 millions
6
USD 1.2 milliards
7
USD 96 millions
11
12. Observatoire ACP sur les migrations
477 millions8 d’aide officielle au développement. Les transferts de fonds entrant
dans le pays constituent donc 174,3% de l’aide officielle au développement,
ou encore 20% du PIB. Il convient de rappeler que les chiffres réels sont sans
doute plus élevés étant donné la difficulté d’évaluer le montant des transferts
de fonds par voies informelles.
Il faut noter qu’Haïti fut un des pays de la région les plus touchés par la crise
économique en termes du volume des transferts de fonds. Les estimations de
la Banque Mondiale pour 2009 établissent le montant total des transferts de
fonds vers le pays à EUR 929 millions9. En effet, comme on l’a vu, Haïti est un
pays caractérisé par une forte émigration de main d’œuvre qualifiée, ce qui
suppose une importante dépendance de plusieurs ménages dans le pays par
rapport aux transferts de fonds. De ce fait, la diminution de l’argent envoyé par
les travailleurs haïtiens a des répercussions plus importantes dans des pays
comme Haïti, fortement dépendants de cet argent (Orozco, 2009).
Des études ont souligné l’importance d’une bonne gestion des transferts
de fonds pour la réduction des risques dans les pays exposés à des risques
environnementaux. En effet, l’utilisation de ces flux financiers pour améliorer
les constructions des ménages vivant dans des logements plus fragiles peut
constituer un moyen de réduction des risques liés aux cyclones ou tempêtes
(Ratha, 2009 ; Mohapatra et al., 2009). En outre, dans le cas haïtien,
l’économiste Dilip Ratha (2010) souligne que suite aux événements de janvier
2010 les estimations prévoient un flux supplémentaire de EUR 261 millions10
pour l’année 2010 en termes de transferts de fonds, si le « Temporary Protected
Status » mis en place par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique résulte
en une augmentation moyenne de 20% du montant envoyé par chaque migrant
haïtien sur le sol américain.
Par ailleurs, il faut noter qu’étant donné les difficultés que l’on rencontre
à quantifier l’émigration haïtienne vers la République Dominicaine, et la
prédominance de canaux informels pour l’envoi de transferts de fonds vers le
pays d’origine (Weiss Fagen et Bump, 2005), pour saisir la véritable portée et
l’impact en termes de développement humain des transferts en provenance
du pays voisin des études qui offriraient plus de pistes d’analyse à cet égard
peuvent apporter des données importantes pour l’évaluation de l’impact et du
potentiel de la diaspora haïtienne résidant en République Dominicaine.
8 USD 701 millions
9 USD 1.3 milliards
10 USD 360 millions
12
13. Aperçu national: Haïti
Enfin, il est aussi important de relativiser l’impact positif des flux financiers
initiés par la diaspora haïtienne, notamment en termes d’impact social. En
effet, une étude récente suggère que les ménages fortement dépendants des
transferts de fonds peuvent expérimenter un accroissement de la situation de
précarité de la femme liée à une diminution de son salaire lorsque celle-ci est
active et a un membre de sa famille qui envoie de l’argent (Jadotte, 2009). Il est
donc important de conduire des études qui permettraient de saisir les transferts
de connaissances et de biens non-financiers pour une meilleure gestion et une
meilleure intégration de la diaspora haïtienne dans le développement humain
du pays.
1.6 Migration forcée
Suite au tremblement de terre de janvier 2010, les migrations internes ont
été totalement bouleversées. En effet plus des 230.000 victimes et 300.000
blessés, le tremblement de terre, dont l’épicentre se situait à environ 25 km
de Port-au-Prince, causa la destruction des principales infrastructures de la
capitale et fut à l’origine d’environ 1,5 millions de déplaces internes, dont
720.000 officiellement enregistrés par l’OIM jusqu’en juillet 2010 (OIM, 2010).
La gestion des déplacés internes pose donc aujourd’hui des problèmes à
différents niveaux.
Des rapports de différentes agences et institutions nationales et internationales
indiquent que le nombre de déplacés internes a atteint 2,3 millions de personnes
au moment pic des déplacements, et signalent que jusqu’en septembre 2010
il y avait encore 1,3 millions d’Haïtiens n’ayant toujours pas regagné leur lieu
de résidence, installés dans 1.300 camps de déplacés (IASC 2010 ; OCHA
Haïti 2010b ; Lamp for Haiti Foundation et al., 2010 ; USAID 2010a). De façon
générale, il s’agit d’un phénomène migratoire qui, au lendemain du séisme, a
pris la forme d’un exode urbain.
Bien que les acteurs de l’aide humanitaire ont subvenu aux besoins immédiats
des populations concernées par les déplacements internes, notamment à
travers la réaction du « Camp Coordination and Camp Management Cluster »
(CCCM) coordonné par l’OIM en Haïti11 sur la base du mandat établit par le
Comité permanent inter-organisations (IASC), la durée de la situation des
déplacés soulève aujourd’hui des enjeux relatifs non seulement à la survie
11 Les organisations partenaires du CCCM sont: CARE International, Danish Refugee Council
(DRC), International Rescue Committe (IRC), Lutheran World Federation (LWF), Norwegian
Refugee Council (NRC), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies
(OCHA), Shelter Centre, et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)
13
14. Observatoire ACP sur les migrations
mais aussi au développement humain qui doivent être intégrés dans la gestion
de ces flux de population. En effet, si du soutien humanitaire essentiel a touché
1,2 millions de personnes et la distribution de matériels de refuge a atteint
1,3 millions de personnes (IASC, 2010a), la gestion des camps de déplacés
pourrait être améliorée par la prise en compte de facteurs de développement
humain tels que le droit à un niveau de vie décent (protection, accès à l’eau, la
nourriture, la santé, le travail et l’éducation) ou encore la non-discrimination
liée au genre ou au statut de déplacé interne (Lamp for Haiti Foundation et al.,
2010). Ce rapport basé sur une enquête conduite en juillet 2010 auprès de 52
familles vivant dans des camps montre qu’il existe des camps de déplacés en
Haïti dans lesquels les familles sont exposées à des conditions de vie qui ne sont
pas en accord avec les Droits de l’Homme et le cadre légal lié à la situation de
déplacé interne. Par ailleurs, un rapport de l’IASC met en exergue l’importance
d’intégrer la dimension du genre dans la gestion des déplacés internes dès
le 21 janvier 2010 (IASC 2010b). En effet, cette situation particulière peut
accentuer les défis liés à la question du genre pour les politiques migratoires,
notamment par rapport à la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles,
comme le montre l’enquête auprès des familles vivant dans les camps de
déplacés (Lamp for Haiti Foundation et al., 2010). Enfin, des programmes
visant le retour des populations déplacés doivent être envisagés pour alléger la
pression supplémentaire en termes d’accès aux services et aux ressources que
les déplacés internes représentent pour les régions d’accueil dans lesquelles ils
sont installés (IASC, 2010a).
Les événements de janvier 2010 montrent comment les catastrophes
naturelles peuvent mettre à l’épreuve les populations ainsi que les acteurs liés
à la gestion des mouvements de population. La gestion des déplacés internes
générés par le tremblement de terre reste la question centrale du lien entre
migration et environnement par rapport à la durée de ces déplacements et
les défis qu’ils posent en termes de développement humain, de respects des
Droits de l’Homme et d’accès aux ressources, autant pour les déplacés que
pour les régions dans lesquelles ils sont accueillis.
1.7 Migration liée à l’environnement
En effet, Haïti est un pays qui se trouve dans une zone exposée à la saison
des ouragans et des tempêtes, ce qui aujourd’hui rajoute des difficultés pour
la protection et la gestion des déplacés internes (OCHA Haïti, 2010a). Sur le
long terme, la productivité agricole est fortement affectée par la vulnérabilité
des terres aux cyclones et aux pluies, ce qui constitue un facteur d’émigration
14
15. Aperçu national: Haïti
interne, et souvent de surcharge démographique des régions d’accueil. Ainsi,
de façon générale, la situation géographique du pays oblige les acteurs ainsi
que les experts de la gestion des flux migratoires à intégrer l’environnement
en tant que facteur à prendre en compte dans l’élaboration des stratégies de
développement et de gestion de la migration.
2. L’impact de la migration sur le développement humain
Au cours du travail préparatoire pour ce document, un état des lieux a été dressé
concernant les études existantes sur la migration en Haïti. Trois critères ont été
utilisés pour inclure les études dans la bibliographie : l’exploration du lien entre
migration et développement, l’analyse des phénomènes migratoires Sud-Sud,
et une approche de la migration tournée vers les politiques publiques. L’analyse
de la relation entre migration et développement reste centrée sur l’importance
des transferts de fonds, mais une approche plus locale de l’utilisation de ces
fonds est constatée (Banque Interaméricaine de Développement, 2009). Les
auteurs s’intéressent aussi aux effets négatifs potentiels des transferts de
fonds tels que l’accroissement des inégalités sociales au sein des communautés
(Paul, 2008 ; Jadotte, 2009). Il est très important pour le développement du
pays et de la région de s’intéresser aux flux migratoires intra-Caraïbe, d’autant
qu’Haïti constitue un des principaux pays d’origine de migrants intra-régionaux
(Ferguson, 2003). Le manque de données sur les migrations intra-régionales au
départ d’Haïti ainsi qu’une meilleure gestion des relations avec la diaspora sont
des questions cruciales pour explorer le lien entre migration et développement
en Haïti, d’autant qu’une meilleure gestion des fonds et autres contributions
envoyés par la diaspora est déterminante pour la reconstruction du pays.
3. Recommandations: Priorités possibles en termes de
recherche et renforcement des capacités
A la lumière des tendances et données migratoires présentées ci-dessus, les
recommandations suivantes en termes de recherche et de renforcement des
capacités peuvent être formulées pour être soumises à discussion par les
partenaires nationaux de l’Observatoire ACP sur les migrations :
• Concernant la gestion des déplacés internes, des études de grande ampleur
seraient souhaitables dans le but de déterminer les besoins des populations
déplacées en termes de développement humain, non seulement par rapport
à l’accès à la nourriture, l’eau potable et la santé, mais aussi concernant
l’éducation pour les enfants, le travail et les discriminations liées au genre.
15
16. Observatoire ACP sur les migrations
• Au niveau des flux migratoires régionaux, il est très important d’évaluer
le potentiel et l’impact des diasporas haïtiennes résidant dans d’autres
pays des Caraïbes, dans la mesure où leur intégration dans les agendas de
reconstruction et de développement humain constitue un facteur de grande
importance pour le pays. Par conséquent, des études concernant le profil
sociodémographique ainsi que le nombre d’émigrants haïtiens résidant
dans d’autres pays des Caraïbes peuvent apporter des données essentielles
pour inclure les contributions de la diaspora haïtienne dans les agendas de
développement du pays.
• Historiquement, les migrants haïtiens ont été fortement stigmatisés dans la
région, notamment dans leur pays voisin, ce qui les expose à des conditions
de vie très difficile en termes de développement humain, et réduit leur
impact potentiel sur le développement du pays d’origine et d’accueil. Ainsi,
des études portant sur l’impact positif des travailleurs haïtiens dans les
pays d’accueil pourraient conduire à un changement des mentalités au
niveau régional, permettant donc à la diaspora haïtienne de bénéficier de
meilleurs conditions de vie et d’avoir un impact positif plus important sur le
développement des pays d’accueil et d’origine.
• Des études sur les retours de migrants au pays d’origine ainsi que leur
potentiel en termes de développement pourraient apporter des pistes
d’analyse importantes pour le soutien de politiques publiques dans ce sens.
En termes de renforcement des capacités, il est nécessaire de soutenir des activités
visant l’amélioration des capacités de collecte d’information et d’interprétation des
données, tant au niveau des institutions de gouvernementales que des acteurs du
milieu académique. Ceci permettrait d’avoir une meilleure vue d’ensemble ainsi que
d’appréhender la portée et l’importance des flux migratoires haïtiens tant au niveau
interne que régional et extrarégional, dans le but d’exploiter le lien entre migration
et développement dans le cadre de la reconstruction du pays, comme il a été établit
dans le Plan d’Action National pour le Développement et la Reconstruction d’Haïti.
Le renforcement des capacités des personnes migrantes peut aussi être un point à
explorer, dans la mesure où cela aurait un impact direct sur le potentiel des migrants
en termes de développement humain, et des pays d’accueil et d’origine. Enfin, plus
de visibilité et de diffusion de la recherche locale pourrait apporter des informations
précieuses pour la formulation de politiques publiques tant que niveau régional que
national.
16
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20, rue Belliardstraat (7ème étage)
1040 Bruxelles - Belgique
Tél.: +32 (0)2 894 92 30 - Fax: +32 (0)2 894 92 49
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Une initiative du Secrétariat ACP, financée par l’Union européenne,
mise en œuvre par l’OIM et avec le soutien financier de la Suisse, de l’OIM, du Fonds de l’OIM pour le développement et du UNFPA
International Organization for Migration (IOM)
Organisation internationale pour les migrations (OIM)
Organização Internacional para as Migrações (OIM)