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Chapitre 8 : Les enjeux et les déterminants
               de la mobilité sociale
Introduction

Sociétés rigides et Sociétés dites ouvertes ou mobiles.
Sociétés de caste (société indienne) ou d’ordre (France de l’ancien régime) .
Sociétés de classe, sociétés démocratiques.
Egalité des chances, idéal méritocratique et démocratie
I) Qu’est ce que la mobilité sociale ?
A) Définition et formes de la mobilité
sociale

 
Mobilité intragénérationnelle / Mobilité intergénérationnelle

Mobilité sociale verticale ascendante ou descendante.
Mobilité horizontale
 
Mobilité nette = Mobilité brute (Totale)– Mobilité
structurelle.
B) Les tables de mobilité (Voir TD n°8)
1) Présentation
Enquêtes « Formation, Qualification Professionnelle » de l’INSEE. Elles
   sont réalisées sur des échantillons importants et représentatifs, la
   dernière enquête a eu lieu en 2003. Position sociale est définie à
   partir de la profession exercée entre 40 et 59 ans

Tableau à double entrée croisant deux séries de données :
-   la position sociale de l’individu à un moment donné
-   la position sociale de son père, c’est-à-dire le milieu d’origine
2) Les tables de destinée et de recrutement
(manuel p167)

 Le croisement des origines et des positions peut être présenté
   de trois façons différentes :

- une table des effectifs : ne permet pas de mesurer directement 
   l’effet de l’origine sociale sur la trajectoire des individus.

-  une  table  de  destinée  mesure  la  répartition  des  positions 
    acquises par les « fils » d’une même origine sociale.

- une  table  de  recrutement  qui  donne  la  répartition  des 
  origines  sociales  des  membres  d’une  catégorie 
  socioprofessionnelle.
Exercice de lecture: tableaux p 167
Sur 100 employé, combien ont-ils un père cadre?
Sur 100 fils d’employé, combien deviennent cadres en 
  moyenne?
Sur 100 agriculteurs, combien ont-ils un père agriculteur?
Sur 100 agriculteurs, combien ont-ils pour origine sociale 
  la PCS agriculteur?
Sur 100 fils d’agriculteurs, combien sont-ils devenus 
  agriculteurs?
Question 1 du manuel et question 2 
3) Quels enseignements en tirer?
Table de destinée :
Il y a des PCS « plus mobiles » que d’autres :
- Agriculteurs, artisans, commerçants, prof 
   intermédiaires, employés
- Les PCS les moins mobiles = cadres et ouvriers
Table de recrutement
Il y a des PCS « plus ouvertes » que d’autres :
- artisans, cadres, prof intermédiaires, employé.
PCS fermés = Agriculteurs, ouvriers
Q5p167 du manuel :
- la mobilité est donc plus importante parmi les 
  couches moyennes
- Elle est le plus souvent ascendante 
  (promotions sociales)
- Le plus souvent la mobilité est une mobilité de 
  proximité
- L’autorecrutement est élevé dans les 
  catégories en déclin
- Le recrutement est ouvert dans les catégories 
  en expansion
4) Observe-t-on une égalité des chances en
  fonction selon l’origine sociale?
Limitons l’analyse aux salariés issus de milieux 
  d’origine salariés (destinée) :
Il faut comparer la ligne ensemble (proportion
   de la population interrogée dans chaque
   profession) et les données par origine
   sociale.
Exemple : alors  qu’il  y  a  en  moyenne  19%  de 
   cadres  et  PIS  dans  la  population  interrogée 
   (toute  origine  confondue),  52%  des  fils  de 
   cadre  sont  devenus  cadres,  soit  2,5  fois  plus. 
   En  revanche,  seuls  10%  des  ouvriers  sont 
   devenus cadres et PIS. Les fils de cadres et PIS 
   ont  donc  5  fois  plus  de  chance  de  devenir 
   cadres et PIS que les fils d’ouvriers.
Exemple inverse : les ouvriers
Alors qu’il y a ……… d’ouvriers………….…………… ;
………………des fils d’ouvriers …………………………..
................ des fils de cadres …………………………..
Les fils d’ouvriers ont donc ……………………………..
de devenir ouvriers par rapport aux fils de cadres.
 

C) Les limites de tables de mobilité.
-  Une classification plus détaillée ferait  apparaître  plus  de  mouvements  et  de 
mobilité qu’une table moins détaillée. Les GSP ne sont pas totalement homogènes.
-  Toutes les professions ne sont pas valorisées de la même façon à 25 ou 30 ans de
distance. Ex : instit, petits patrons…
-La  profession  n’est  pas  le  seul  indicateur  de  la  position sociale d’un individu
(revenu, niveau culturel, capital social, prestige).
-Les tables ne prennent pas en compte la situation des autres membres de la famille
(fratrie, mères, grands-parents).
- La mobilité des femmes est différente de celle des hommes :
⇒ Une grande proportion de mère inactive
⇒  Une  forte  mobilité  descendante  par  rapport  au  père.  (Presque  la  moitié  des 
femmes sont employées)
⇒ Mesurer la position sociale des femmes par celle de leur mari ?
D. L’évolution de la mobilité sociale en France



 1) La mobilité sociale a progressé. La société française est relativement
    « ouverte ». Doc7p170

 2) Mais cette évolution semble ralentir aujourd’hui.
 Article du Figaro
 Doc9p170
II. LES DETERMINANTS DE LA MOBILITE SOCIALE
 A. Les facteurs structurels
 
1) Les mutations de l’appareil productif (voir doc précédents)
Durant les décennies 50 , 60 et 70 : 
mutations  rapides  de  l’appareil  productif  =>  modification  importante  de  la  structure 
socioprofessionnelle de la population active (doc10p18)


Professions en déclin : Agriculteurs, artisans, commerçants / ouvriers à partir des années 70
Professions en expansion rapide : Cadres, prof. int. et employés


Doc 7 p 170 :
Mobilité structurelle = 20% en 1977 et 25% en 2003
Mobilité sociale nette = 37 % en 1977 et  40%  en 2003
Répartition de l’emploi par catégorie socio-professionnelle en France de 1962 à 2007
                     (données INSEE) Disponible p18 du manuel
2) Les différences de fécondité
3) L’immigration


           L’immigration  d’ouvriers  non  qualifiés,  pendant  les  années  d’après  guerre,  a 
favorisé  l’ascension  sociale  d’une  partie  de  la  classe  défavorisée  et  laborieuse  puisque 
les postes les plus dévalorisés ont été occupés par les immigrés.
 
4) La féminisation de la population active
         Féminisation de la population active depuis la fin des années 60
         Confinement relatif des femmes actives dans les postes subalternes 
         => Davantage d’hommes occupent des emplois moyens ou supérieurs : les 
tables de mobilité masculine surévaluent la proportion de mobilité ascendante. 


                             Taux d’activité des femmes et part des 
                             femmes dans la population active
B. Le rôle de l’école en question
1) Les progrès de la scolarisation (Doc 12p172)
A long terme, le système scolaire a fait des progrès en terme d’accès aux diplômes et 
   aux savoirs scolaires. 

Hausse du niveau d’éducation de la population française depuis un siècle

L’âge moyen de fin des études était à 11,5 ans au début du siècle et il est de 21 ans en 
   2008.
Espérance de scolarisation en France à 15 ans dans le secondaire et le supérieur
Proportion de bacheliers dans une génération en France en %
Les explications des progrès de la scolarisation :

- La croissance économique qui permet la hausse des dépenses d’éducation ; 
-  la  hausse  des  niveaux  de  vie  et  le  système  des  bourses  qui  rendent  le  coût 
absolu et relatif des études moins élevé ; 
- l’évolution des mentalités en faveur des études ; 
- le progrès technique qui implique une hausse du niveau de qualification ; 
-  le  développement  du  chômage  et  la  peur  que  celui-ci  engendre  quand  le 
diplôme protège du chômage ; 
-  Une  volonté  politique  de  massification  :  la  diversification  des  filières  et  le 
développement de la discrimination positive (ZEP).
Quelques dates importantes :

Réforme Berthouin (1956) : obligation scolaire jusqu’à 16 ans.
Loi Haby (1975) : le collège unique
ZEP (1981)
Bac pro (1986)
Loi d’orientation (1989) : conduire 80% des élèves au bac dans les 10 ans
1880 : 1% ; 1980 : 34% ; 1995 : 63% ; 2002 : 69 %
2) Massification ou démocratisation? Doc13p172
Déplacement des inégalités ou montée de l’égalité des chances?
Egalité formelle = de droit/ inégalités scolaires réelles
3) L’inflation scolaire
 
L’acquisition  d’un  diplôme  scolaire  supérieur  à  celui  du  père  ne  garantit  pas  au  fils  une  position 
sociale plus élevée, de plus en plus de jeunes mieux diplômé que leurs parents trouvent des emplois 
moins qualifiés que ceux de leurs parents.
Aujourd’hui  près  de  70 %  des  jeunes  d’une  classe  d’âge  accèdent  au  niveau  du  bac,  contre  5 %  en 
1950. 40 % des élèves sortent avec un diplôme Bac +2 contre 15 % il y a vingt ans.
La massification engendre la dévalorisation des diplômes. Décalage important entre la qualification 
des diplômes (la formation des jeunes) et la qualification des emplois (les compétences requises pour 
l’occuper). 
Malgré  l’évolution  des  technologies,  les  emplois  n’ont  pas  vu  les  qualifications  requises  pour  les 
occuper augmenter dans les mêmes proportions que les diplômes des personnes qui postulent. Ainsi, 
le  métier  de  facteur  n’a pas  vu ses  compétences  requises  augmenter  mais  aujourd’hui on  trouvera 
des facteurs avec le niveau Bac ou Bac +2…
-La multiplication du nombre de diplômes scolaires distribués a accru l’emprise de la 
qualification scolaire sur la qualification sociale au moment de l’entrée dans l’emploi. 


-Ainsi,  toute  une  série  d’activités  auxquelles  on  pouvait  accéder  hier  sans 
qualification sont aujourd’hui fermées aux jeunes sans diplômes, ce qui signifie que 
l’absence de qualification scolaire aboutit aujourd’hui à une déqualification sociale et 
en période de chômage à une quasi-exclusion sociale.


-  Effet  pervers  =>  course  des  jeunes  aux  plus  hauts  diplômes  possibles  => 
Renforcement de l’inflation scolaire.
C) L’école au cœur de la reproduction des inégalités,
l’analyse de Pierre Bourdieu (Doc14p173)
 
Idéologie du « don naturel »  ou de la « méritocratie » / Effort, aptitudes intellectuelles. 


Théorie de la reproduction : La  famille  et  l’école  au  cœur  de  la  reproduction  de  la 
stratification sociale de génération et génération => Mobilité sociale limitée


Héritage de trois types de capitaux :
-économique
-culturel (incorporé, certifié, objectivé)
-social
Héritage du capital économique => inégalités de patrimoine
Héritage du capital culturel => inégalités sociales à l’école
Héritage de capital social => Rendement des diplôme inégal
Pour  Pierre  Bourdieu,  au  cours  de  leur socialisation les  individus  intériorisent  des 
normes, des valeurs et un ensemble de façons de penser et de se comporter propres à 
sa  famille  et  à  son  milieu  social  (Habitus).  La  socialisation  conditionne  de  façon 
inconsciente les comportements des individu et leur transmet le capital culturel


Les élèves ne sont pas égaux face au discours professoral et aux savoirs scolaires. 
⇒ Codes linguistiques (niveau de langage, vocabulaire, …) adoptés par les enseignants. 
Pratiques linguistiques familiales intégrées au capital culturel 
⇒ habitudes comme la lecture ou la fréquentation des musées
⇒ Pour certains milieux sociaux l'acquisition de la culture scolaire devient acculturation 
(fils de paysans, d'ouvriers, d'employés ou de petits commerçants, ...) 
Ex  :  œuvres  littéraires  classiques,  culture  scientifique,  savoirs  sans  utilité  immédiate, 
façons de penser (pensée abstraite) …
De  plus,  les familles favorisées offrent un capital social qui  permet  par  exemple  de 
valoriser  plus  facilement  leur  diplômes  et  d’entrer  plus  facilement  dans  le  monde  du 
travail  à  une  place  correspondant  à  leur  qualification.  Le  capital  social  permet  aux 
enfants issus de milieux favorisés de ne pas connaître de déclassement.
           Enfin, elles peuvent mettre en œuvre des stratégies de conversion de capital
économique  en  capital  culturel  par  le  biais  de  cours  particuliers  et  le  financement  de 
longues études. 
D) L’incidence des stratégies familiales sur la mobilité
sociale selon Raymond BOUDON (Doc 16p174)


Même constat : il y a une inégalité des chances devant l’école et la mobilité sociale. 

Boudon => individualisme méthodologique

Bourdieu => Déterminisme social



R.  BOUDON  démontre  que  les  sorties  précoces  du  système  scolaire  tout  comme  la 

poursuite  d’études  supérieures  longues  peuvent  s’expliquer  par  les  stratégies  des 

familles.
Famille  =>  ambitions scolaires ou universitaires => scolarisation  de  l'enfant  =>  position 
sociales


Scolarisation = Investissement (qui a un coût et un risque)
Les  coûts,    les  avantages  et  les  risques  de  l'investissement scolaire sont  appréciés  de 
façon variable selon les milieux sociaux.
 
Le rendement = avantages sociaux et économiques
=> rendement inférieur pour les familles modestes
Les coûts = d’ordre financier
⇒ce qui pénalise les familles modestes
Les risques tiennent à l'échec scolaire
=> les familles populaires surestiment les risques d’échec
 
Quelques chiffres ….

Pourcentage d’élèves demandant à entrer en second cycle long en fonction des notes 
de 3ème et de l’origine sociale
                        Notes           - de 9                   De 9 à 10,2                   De 10,3 à 12                          + de 12
PCS
Agriculteur                               28,1                         63,6                            81,3                           100
Ouvrier                                   36,7                         64,8                            94,2                           97,6
Cadre supérieur                           60,9                         95,5                            97,1                           100

Ensemble                                  41,7                         75,0                            94,8                           98,9

               M. DURU-BELLAT et alii, « Les scolarités de la maternelle au lycée », Revue française de sociologie, janv-mars 1993




 On observe qu’à résultat équivalent par exemple moins de 9 de moyenne à l’issue de 
 la  troisième  60,9%  des  cadres  demandent  le  passage  de  leurs  enfants  en  seconde 
 contre  seulement  36,7%  des  enfants  d’ouvriers.  On  observe  même  que  pour  2,4 
 enfants d’ouvriers ayant plus de 12 de moyenne à l’issue de la troisième le passage en 
 seconde n’est pas demandé par les parents.
Origine socioprofessionnelle des étudiants par filières         Unité : %
                      Droit Economie Lettres et  Sciences    Santé    IUT    Université  CPGE   BTS Ensemble
                                      sciences                                avec IUT
                                     humaines
   Agriculteurs        1,6     2,1       1,7        2,2       1,6     3,0       1,9      2,0    4,2    2,4
    Artisans, 
  commerçants,        8,0      7,8       6,0         6,2      5,7     8,2       6,7      7,8    8,1    7,4
chefs d’entreprise
    Professions 
 libérales, cadres    36,1    26,2       27,1       32,0      43,4    27,0     31,4      50,8   14,6   30,1
    supérieurs
Professions 
                      11,7    12,0       15,6       16,6      14,3    18,4     15,0      13,9   15,8   14,5
intermédiaires
Employés              13,6    14,0       14,6       13,4      8,1     16,2     13,4      9,7    17,4   13,4
Ouvriers              8,7     12,5       11,0       11,1      5,3     15,0     10,5      5,0    20,6   11,2

Retraités, inactifs   12,8    14,8       14,3       10,3      6,9     8,2      11,7      7,2    14,3   10,5

Indéterminé           7,7     10,6       9,7         8,2      14,8    4,0       9,4      3,6    5,0    10,5

Source : Ministère de l'éducation nationale, années 2006-2007 France métropolitaine et DOM

 Les  enfants  d’ouvriers  qui  représentent  environ  33%    d’une  génération  représentent  seulement 
 11,2% des étudiants. De plus ils sont sur-représentés dans les BTS et les IUT et sous représentés dans 
 les CPGE par rapport à leur part dans les étudiants.
  Les  enfants  de  cadres  qui  représentent  environ  13%  d’une  génération  représentent  cependant 
  30,1% des étudiants. De plus ils sont sur-représentés dans les CPGE, les études de Santé, Sciences et 
  Droit et sous-représentés parmi les BTS par rapport à leur part dans les étudiants.
3) Une incidence d’autant plus forte que l’on constate en France une véritable
homogamie sociale
                       Répartition de la catégorie sociale de l’épouse par rapport à celle du mari en %, en 2000
 Document 6
                                                           Profession
                                       Artisans, 
Femmes                Agriculteurs
                                     commerçants    Cadres      s     Employés Ouvriers   Autres    Ensemble
Hommes                                                     interméd.

Agriculteurs             70,7            3,1         0,9      3,8       9,6       8,0      3,9         100
Artisans,                                                                                  5,4
                          2,1           36,3         6,3      11,6      25,9     12,4                  100
commerçants
Cadres                    0,4            4,3         33,9     27,1      23,4      5,0      5,9         100
Professions                                                                                3,0
                          1,2            5,4         18,6     28,1      27,8     15,9                  100
interméd.
Employés                  1,7            6,8         9,1      15,8      21,8     42,8      2,0         100
Ouvriers                  1,3            1,9         0,7       9        58,3     29,4      8,6         100
En  France  on  observe  une  véritable  homogamie  dans  la  formation  des  couples  qui 
renforce les effets mis en évidence par P. BOURDIEU et R. BOUDON en ce qui concerne 
les  stratégies  familiales  vis-à-vis  de  la  mobilité  sociale.  En  effet,  dans  le  cas  d’une 
homogamie  faible,  la  dissolution  des  milieux  participeraient  sans  doute  aux  brouillages 
des stratégies.
           En effet, sur 100 hommes cadres en France en 2000 ………………. ont épousé une 
                                                                         33,9
                                   5,0
femmes cadres et seulement ………….. une femme ouvrière. Tandis que sur 100 hommes 
                                         29,4
ouvriers  en  France  en  2000  …………………  ont  épousé  une  femme  ouvrière  et 
   0,7
…………………….. ont épousé une femme cadre.
E) Les inégalités de genre. (Hors programme)

a) Une socialisation différentielle qui apparaît dès la naissance
2) et qui perdure avec le temps
Les sports et les jeux masculinisés sont souvent à forte
tendance compétitive voire violente (football, courses…)




Les sports et les jeux féminisés sont souvent des jeux où
l'espace occupé est beaucoup plus restreint (corde à sauter,
élastique…) et dans lequel le collectif peut céder le pas à
l’individualité.
Valeurs privilégiées chez les garçons :

 Autonomie, dynamisme, argent, force, l’audace, l’action, le leadership. Ce
 sont au final des valeurs dites d’action.




Valeurs privilégiées chez les filles:


 Soin de sa personne, politesse, écoute, patience, tolérance, la compassion,
 la douceur . Ce sont au final des valeurs d’émotions et de compréhension.
Conséquences :




Pour les métiers liés à l’artisanat, au commerce et à l’agriculture :

les filles ne sont pas éveillées, sensibilisées à ce type de métier jugés comme masculins.

les pères préfèrent transmettre leur patrimoine économique à leur fils ;
Pour la moindre mobilité ascendante des filles :


          Tout  d’abord,  force  est  de  constater  que  jusqu’au  début  du  processus  de 
massification de l’enseignement, observable en France à partir du début des années 60, les 
inégalités des chances entre les garçons et les filles sont incontestables.


          Puis,  avec  la  massification  de  l’enseignement  on  peut  noter  que  les  filles  ont 
rattrapé les garçons en termes quantitatifs. Ainsi, désormais, on compte plus de bachelières 
globalement  chaque  année  que  de  bacheliers ;  plus  de  bachelières  dans  les  filières 
générales ;  et plus d'étudiantes. En termes qualitatifs on observe : plus de mentions au bac 
pour les filles et, globalement, une scolarité générale plus longue et mieux réussie. Toutefois, 
en dépit de ce constat, les inégalités scolaires n’ont pas pour autant disparu puisque les filles 
restent absentes ou en tout cas fort peu nombreuses dans les filières de formation les plus 
prestigieuses : filière scientifique au lycée et dans le supérieur ainsi que dans l'enseignement 
pré-sélectif préparant aux grandes écoles, notamment d'ingénieur. 
Part des diplômes décernés à des femmes                       Proportion de filles dans les classes préparatoires et
                               Nb total de     % femmes       dans les grandes écoles
                                diplômés                                                       Effectif total  Part de 
                                                                                                               filles
                                                                                                               en %
    Baccalauréat général         281 733          58,5
                                                              Classes prépa (CPGE)            78 072           43


 Baccalauréat technologique      137 605          50,5        - scientifiques                 48 361           30

                                                              - économiques                   18 323           55

 Baccalauréat professionnel      104 975          43,2        - littéraires                   11 388           75


     Tous baccalauréats          524 313          53,3        Ecoles d'ingénieurs             104 218          27

           Licence                168 045          60,4       Ecoles de commerce              87 666           48
           Master                  93 278          55,6
                                                              Normale sup (ENS)               3 680            39
          Doctorat                 10 045          41,6
Les femmes représentent plus de 55% des 93 000 diplômés       ENA (promotion 2008)            81               40
                    de master en 2006.
  Source : Ministère de l'Education nationale - Repères et    Polytechnique (2008)            399              14
           références statistiques - édition 2008

                                                                Source : Ministère de l'Education nationale, Ena, Ecole 
                                                                     polytechnique - Année scolaire 2007-2008
Pour  rendre  compte  de  cette  différenciation  sexuelle  des  filières 
éducatives, certains sociologues avancent plusieurs arguments dont la socialisation 
différentielle  des  filles  et  des  garçons.  En  effet,  celle-ci  développerait  des  qualités 
plus  relationnelles  et  conformes  chez  les  filles,  expliquant  leur  meilleure  réussite 
scolaire par une meilleure adaptation au système : elles exerceraient mieux que les 
garçons leur "métier d'élève". A l'inverse, la socialisation des garçons développerait 
une  culture  différente  avec  notamment  des  dispositions  à  la  compétition  qui 
constitueraient  un  avantage  notable  dès lors  qu'il  s'agit  de  se  faire  une  place  dans 
les filières les plus sélectives. Ici le conformisme des filles serait un handicap là où
la distance des garçons par rapport aux verdicts scolaires leur ouvrirait des portes
alors même que leurs résultats ne sont pas meilleurs - voire sont moins bons que
ceux des filles. Cette inégalité des chances est renforcée par les différences de choix 
d'orientation, dans la mesure où les filles sont moins ambitieuses et que l'impact de 
leur réussite scolaire sur leur projet est plus important que chez les garçons : ce sont 
réellement les meilleures qui intègrent les classes préparatoires aux grandes écoles.
La socialisation différentielle en fonction des sexes est également à l’origine
de parcours professionnels fortement sexués
 
 
En  plus  de  l'argument  de  la  socialisation  différentielle,  les  sociologues  avancent  un 
autre  argument  qui  relève  de  la  même  logique  de  la  domination  masculine  : 
l'adéquation formation-emploi. Les filles adapteraient leur formation aux anticipations
de leur situation sur le marché de l'emploi et dans la sphère familiale : ainsi s'explique 
l'auto-exclusion  des  filles  des  filières  les  plus  prestigieuses  par  leurs  anticipations  des 
difficultés  qui  les  attendent  dans  les  métiers  "masculins",  difficultés  dans  la  sphère 
professionnelle  mais  aussi  dans  la  sphère  familiale.  La  sociologue  M. DURU-BELLAT
parle  du  "complexe de Cendrillon" pour  résumer  la  situation  des  filles  et  plus 
généralement  des  femmes  :  le  destin  social  des  femmes,  c'est  le  bonheur  dans 
l'exaltation  amoureuse  ;  s'en  éloigner  expose  les  femmes  au  risque  de  la 
marginalisation.
En finalité, nous retrouvons ici la perspective de P. BOURDIEU : 
les différences constatées de réussite scolaire sont naturalisées  (à 
défaut  d'être  expliquées)  et  servent  de  prétexte  à  la  justification  de  la 
situation  différentielle  des  femmes  et  des  hommes  sur  le  marché  de 
l'emploi par un subtil renversement de la relation de causalité. Puisqu'en 
effet,  c'est bien la position spécifique des femmes dans la famille et
dans le monde professionnel qui est cause par anticipation de
l'investissement différentiel des filles dans le domaine éducatif.  P. 
BOURDIEU  parlait  de  "l'efficacité symbolique du préjugé défavorable
socialement institué", par le fait même que "les victimes se vouent à leur
destin".
 « Les victimes se vouent à
 leur destin »


                                                                  Pierre Bourdieu (1930 – 2002)
III) Les conséquences de la mobilité 
               sociale
A) Les conséquence sur les 
                individus
Doc 20 et 21 p177

1) Réussite ou échec social?
Mobilité ascendante = vécu comme une promotion sociale => 
   fierté individuelle
Mobilité descendante = déclassement => honte/injustice

2) Une mobilité ascendante toujours bien vécue?
Mobilité => Eloignement avec ses origines sociales
B) Les conséquences sur la société
Doc22 et 25 p179


 1) Une société moins conflictuelle?
 2) Une société plus « efficace »?
 3) Une société moins inégale?

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Chapitre 8 mobilite_sociale_term

  • 1. Chapitre 8 : Les enjeux et les déterminants de la mobilité sociale Introduction Sociétés rigides et Sociétés dites ouvertes ou mobiles. Sociétés de caste (société indienne) ou d’ordre (France de l’ancien régime) . Sociétés de classe, sociétés démocratiques. Egalité des chances, idéal méritocratique et démocratie
  • 2. I) Qu’est ce que la mobilité sociale ?
  • 3. A) Définition et formes de la mobilité sociale   Mobilité intragénérationnelle / Mobilité intergénérationnelle Mobilité sociale verticale ascendante ou descendante. Mobilité horizontale   Mobilité nette = Mobilité brute (Totale)– Mobilité structurelle.
  • 4. B) Les tables de mobilité (Voir TD n°8) 1) Présentation Enquêtes « Formation, Qualification Professionnelle » de l’INSEE. Elles sont réalisées sur des échantillons importants et représentatifs, la dernière enquête a eu lieu en 2003. Position sociale est définie à partir de la profession exercée entre 40 et 59 ans Tableau à double entrée croisant deux séries de données : - la position sociale de l’individu à un moment donné - la position sociale de son père, c’est-à-dire le milieu d’origine
  • 5. 2) Les tables de destinée et de recrutement (manuel p167)  Le croisement des origines et des positions peut être présenté de trois façons différentes : - une table des effectifs : ne permet pas de mesurer directement  l’effet de l’origine sociale sur la trajectoire des individus. -  une  table  de  destinée  mesure  la  répartition  des  positions  acquises par les « fils » d’une même origine sociale. - une  table  de  recrutement  qui  donne  la  répartition  des  origines  sociales  des  membres  d’une  catégorie  socioprofessionnelle.
  • 6. Exercice de lecture: tableaux p 167 Sur 100 employé, combien ont-ils un père cadre? Sur 100 fils d’employé, combien deviennent cadres en  moyenne? Sur 100 agriculteurs, combien ont-ils un père agriculteur? Sur 100 agriculteurs, combien ont-ils pour origine sociale  la PCS agriculteur? Sur 100 fils d’agriculteurs, combien sont-ils devenus  agriculteurs? Question 1 du manuel et question 2 
  • 7.
  • 8.
  • 9.
  • 10. 3) Quels enseignements en tirer? Table de destinée : Il y a des PCS « plus mobiles » que d’autres : - Agriculteurs, artisans, commerçants, prof  intermédiaires, employés - Les PCS les moins mobiles = cadres et ouvriers Table de recrutement Il y a des PCS « plus ouvertes » que d’autres : - artisans, cadres, prof intermédiaires, employé. PCS fermés = Agriculteurs, ouvriers
  • 11. Q5p167 du manuel : - la mobilité est donc plus importante parmi les  couches moyennes - Elle est le plus souvent ascendante  (promotions sociales) - Le plus souvent la mobilité est une mobilité de  proximité - L’autorecrutement est élevé dans les  catégories en déclin - Le recrutement est ouvert dans les catégories  en expansion
  • 12. 4) Observe-t-on une égalité des chances en fonction selon l’origine sociale? Limitons l’analyse aux salariés issus de milieux  d’origine salariés (destinée) :
  • 13. Il faut comparer la ligne ensemble (proportion de la population interrogée dans chaque profession) et les données par origine sociale. Exemple : alors  qu’il  y  a  en  moyenne  19%  de  cadres  et  PIS  dans  la  population  interrogée  (toute  origine  confondue),  52%  des  fils  de  cadre  sont  devenus  cadres,  soit  2,5  fois  plus.  En  revanche,  seuls  10%  des  ouvriers  sont  devenus cadres et PIS. Les fils de cadres et PIS  ont  donc  5  fois  plus  de  chance  de  devenir  cadres et PIS que les fils d’ouvriers.
  • 14. Exemple inverse : les ouvriers Alors qu’il y a ……… d’ouvriers………….…………… ; ………………des fils d’ouvriers ………………………….. ................ des fils de cadres ………………………….. Les fils d’ouvriers ont donc …………………………….. de devenir ouvriers par rapport aux fils de cadres.
  • 15.   C) Les limites de tables de mobilité. -  Une classification plus détaillée ferait  apparaître  plus  de  mouvements  et  de  mobilité qu’une table moins détaillée. Les GSP ne sont pas totalement homogènes. -  Toutes les professions ne sont pas valorisées de la même façon à 25 ou 30 ans de distance. Ex : instit, petits patrons… -La  profession  n’est  pas  le  seul  indicateur  de  la  position sociale d’un individu (revenu, niveau culturel, capital social, prestige). -Les tables ne prennent pas en compte la situation des autres membres de la famille (fratrie, mères, grands-parents). - La mobilité des femmes est différente de celle des hommes : ⇒ Une grande proportion de mère inactive ⇒  Une  forte  mobilité  descendante  par  rapport  au  père.  (Presque  la  moitié  des  femmes sont employées) ⇒ Mesurer la position sociale des femmes par celle de leur mari ?
  • 16. D. L’évolution de la mobilité sociale en France 1) La mobilité sociale a progressé. La société française est relativement « ouverte ». Doc7p170 2) Mais cette évolution semble ralentir aujourd’hui. Article du Figaro Doc9p170
  • 17. II. LES DETERMINANTS DE LA MOBILITE SOCIALE A. Les facteurs structurels   1) Les mutations de l’appareil productif (voir doc précédents) Durant les décennies 50 , 60 et 70 :  mutations  rapides  de  l’appareil  productif  =>  modification  importante  de  la  structure  socioprofessionnelle de la population active (doc10p18) Professions en déclin : Agriculteurs, artisans, commerçants / ouvriers à partir des années 70 Professions en expansion rapide : Cadres, prof. int. et employés Doc 7 p 170 : Mobilité structurelle = 20% en 1977 et 25% en 2003 Mobilité sociale nette = 37 % en 1977 et  40%  en 2003
  • 19. 2) Les différences de fécondité
  • 20. 3) L’immigration L’immigration  d’ouvriers  non  qualifiés,  pendant  les  années  d’après  guerre,  a  favorisé  l’ascension  sociale  d’une  partie  de  la  classe  défavorisée  et  laborieuse  puisque  les postes les plus dévalorisés ont été occupés par les immigrés.  
  • 21. 4) La féminisation de la population active Féminisation de la population active depuis la fin des années 60 Confinement relatif des femmes actives dans les postes subalternes  => Davantage d’hommes occupent des emplois moyens ou supérieurs : les  tables de mobilité masculine surévaluent la proportion de mobilité ascendante.  Taux d’activité des femmes et part des  femmes dans la population active
  • 22. B. Le rôle de l’école en question
  • 23. 1) Les progrès de la scolarisation (Doc 12p172) A long terme, le système scolaire a fait des progrès en terme d’accès aux diplômes et  aux savoirs scolaires.  Hausse du niveau d’éducation de la population française depuis un siècle L’âge moyen de fin des études était à 11,5 ans au début du siècle et il est de 21 ans en  2008.
  • 26. Les explications des progrès de la scolarisation : - La croissance économique qui permet la hausse des dépenses d’éducation ;  -  la  hausse  des  niveaux  de  vie  et  le  système  des  bourses  qui  rendent  le  coût  absolu et relatif des études moins élevé ;  - l’évolution des mentalités en faveur des études ;  - le progrès technique qui implique une hausse du niveau de qualification ;  -  le  développement  du  chômage  et  la  peur  que  celui-ci  engendre  quand  le  diplôme protège du chômage ;  -  Une  volonté  politique  de  massification  :  la  diversification  des  filières  et  le  développement de la discrimination positive (ZEP).
  • 27. Quelques dates importantes : Réforme Berthouin (1956) : obligation scolaire jusqu’à 16 ans. Loi Haby (1975) : le collège unique ZEP (1981) Bac pro (1986) Loi d’orientation (1989) : conduire 80% des élèves au bac dans les 10 ans 1880 : 1% ; 1980 : 34% ; 1995 : 63% ; 2002 : 69 %
  • 28. 2) Massification ou démocratisation? Doc13p172 Déplacement des inégalités ou montée de l’égalité des chances? Egalité formelle = de droit/ inégalités scolaires réelles
  • 29. 3) L’inflation scolaire   L’acquisition  d’un  diplôme  scolaire  supérieur  à  celui  du  père  ne  garantit  pas  au  fils  une  position  sociale plus élevée, de plus en plus de jeunes mieux diplômé que leurs parents trouvent des emplois  moins qualifiés que ceux de leurs parents. Aujourd’hui  près  de  70 %  des  jeunes  d’une  classe  d’âge  accèdent  au  niveau  du  bac,  contre  5 %  en  1950. 40 % des élèves sortent avec un diplôme Bac +2 contre 15 % il y a vingt ans. La massification engendre la dévalorisation des diplômes. Décalage important entre la qualification  des diplômes (la formation des jeunes) et la qualification des emplois (les compétences requises pour  l’occuper).  Malgré  l’évolution  des  technologies,  les  emplois  n’ont  pas  vu  les  qualifications  requises  pour  les  occuper augmenter dans les mêmes proportions que les diplômes des personnes qui postulent. Ainsi,  le  métier  de  facteur  n’a pas  vu ses  compétences  requises  augmenter  mais  aujourd’hui on  trouvera  des facteurs avec le niveau Bac ou Bac +2…
  • 30. -La multiplication du nombre de diplômes scolaires distribués a accru l’emprise de la  qualification scolaire sur la qualification sociale au moment de l’entrée dans l’emploi.  -Ainsi,  toute  une  série  d’activités  auxquelles  on  pouvait  accéder  hier  sans  qualification sont aujourd’hui fermées aux jeunes sans diplômes, ce qui signifie que  l’absence de qualification scolaire aboutit aujourd’hui à une déqualification sociale et  en période de chômage à une quasi-exclusion sociale. -  Effet  pervers  =>  course  des  jeunes  aux  plus  hauts  diplômes  possibles  =>  Renforcement de l’inflation scolaire.
  • 31. C) L’école au cœur de la reproduction des inégalités, l’analyse de Pierre Bourdieu (Doc14p173)   Idéologie du « don naturel »  ou de la « méritocratie » / Effort, aptitudes intellectuelles.  Théorie de la reproduction : La  famille  et  l’école  au  cœur  de  la  reproduction  de  la  stratification sociale de génération et génération => Mobilité sociale limitée Héritage de trois types de capitaux : -économique -culturel (incorporé, certifié, objectivé) -social Héritage du capital économique => inégalités de patrimoine Héritage du capital culturel => inégalités sociales à l’école Héritage de capital social => Rendement des diplôme inégal
  • 32. Pour  Pierre  Bourdieu,  au  cours  de  leur socialisation les  individus  intériorisent  des  normes, des valeurs et un ensemble de façons de penser et de se comporter propres à  sa  famille  et  à  son  milieu  social  (Habitus).  La  socialisation  conditionne  de  façon  inconsciente les comportements des individu et leur transmet le capital culturel Les élèves ne sont pas égaux face au discours professoral et aux savoirs scolaires.  ⇒ Codes linguistiques (niveau de langage, vocabulaire, …) adoptés par les enseignants.  Pratiques linguistiques familiales intégrées au capital culturel  ⇒ habitudes comme la lecture ou la fréquentation des musées ⇒ Pour certains milieux sociaux l'acquisition de la culture scolaire devient acculturation  (fils de paysans, d'ouvriers, d'employés ou de petits commerçants, ...)  Ex  :  œuvres  littéraires  classiques,  culture  scientifique,  savoirs  sans  utilité  immédiate,  façons de penser (pensée abstraite) …
  • 33. De  plus,  les familles favorisées offrent un capital social qui  permet  par  exemple  de  valoriser  plus  facilement  leur  diplômes  et  d’entrer  plus  facilement  dans  le  monde  du  travail  à  une  place  correspondant  à  leur  qualification.  Le  capital  social  permet  aux  enfants issus de milieux favorisés de ne pas connaître de déclassement. Enfin, elles peuvent mettre en œuvre des stratégies de conversion de capital économique  en  capital  culturel  par  le  biais  de  cours  particuliers  et  le  financement  de  longues études. 
  • 34. D) L’incidence des stratégies familiales sur la mobilité sociale selon Raymond BOUDON (Doc 16p174) Même constat : il y a une inégalité des chances devant l’école et la mobilité sociale.  Boudon => individualisme méthodologique Bourdieu => Déterminisme social R.  BOUDON  démontre  que  les  sorties  précoces  du  système  scolaire  tout  comme  la  poursuite  d’études  supérieures  longues  peuvent  s’expliquer  par  les  stratégies  des  familles.
  • 35. Famille  =>  ambitions scolaires ou universitaires => scolarisation  de  l'enfant  =>  position  sociales Scolarisation = Investissement (qui a un coût et un risque) Les  coûts,    les  avantages  et  les  risques  de  l'investissement scolaire sont  appréciés  de  façon variable selon les milieux sociaux.   Le rendement = avantages sociaux et économiques => rendement inférieur pour les familles modestes Les coûts = d’ordre financier ⇒ce qui pénalise les familles modestes Les risques tiennent à l'échec scolaire => les familles populaires surestiment les risques d’échec  
  • 36. Quelques chiffres …. Pourcentage d’élèves demandant à entrer en second cycle long en fonction des notes  de 3ème et de l’origine sociale                         Notes - de 9 De 9 à 10,2 De 10,3 à 12 + de 12 PCS Agriculteur 28,1 63,6 81,3 100 Ouvrier 36,7 64,8 94,2 97,6 Cadre supérieur 60,9 95,5 97,1 100 Ensemble 41,7 75,0 94,8 98,9 M. DURU-BELLAT et alii, « Les scolarités de la maternelle au lycée », Revue française de sociologie, janv-mars 1993 On observe qu’à résultat équivalent par exemple moins de 9 de moyenne à l’issue de  la  troisième  60,9%  des  cadres  demandent  le  passage  de  leurs  enfants  en  seconde  contre  seulement  36,7%  des  enfants  d’ouvriers.  On  observe  même  que  pour  2,4  enfants d’ouvriers ayant plus de 12 de moyenne à l’issue de la troisième le passage en  seconde n’est pas demandé par les parents.
  • 37. Origine socioprofessionnelle des étudiants par filières         Unité : % Droit Economie Lettres et  Sciences Santé IUT Université  CPGE BTS Ensemble sciences  avec IUT humaines Agriculteurs 1,6 2,1 1,7 2,2 1,6 3,0 1,9 2,0 4,2 2,4 Artisans,  commerçants,  8,0 7,8 6,0 6,2 5,7 8,2 6,7 7,8 8,1 7,4 chefs d’entreprise Professions  libérales, cadres  36,1 26,2 27,1 32,0 43,4 27,0 31,4 50,8 14,6 30,1 supérieurs Professions  11,7 12,0 15,6 16,6 14,3 18,4 15,0 13,9 15,8 14,5 intermédiaires Employés 13,6 14,0 14,6 13,4 8,1 16,2 13,4 9,7 17,4 13,4 Ouvriers 8,7 12,5 11,0 11,1 5,3 15,0 10,5 5,0 20,6 11,2 Retraités, inactifs 12,8 14,8 14,3 10,3 6,9 8,2 11,7 7,2 14,3 10,5 Indéterminé 7,7 10,6 9,7 8,2 14,8 4,0 9,4 3,6 5,0 10,5 Source : Ministère de l'éducation nationale, années 2006-2007 France métropolitaine et DOM Les  enfants  d’ouvriers  qui  représentent  environ  33%    d’une  génération  représentent  seulement  11,2% des étudiants. De plus ils sont sur-représentés dans les BTS et les IUT et sous représentés dans  les CPGE par rapport à leur part dans les étudiants. Les  enfants  de  cadres  qui  représentent  environ  13%  d’une  génération  représentent  cependant  30,1% des étudiants. De plus ils sont sur-représentés dans les CPGE, les études de Santé, Sciences et  Droit et sous-représentés parmi les BTS par rapport à leur part dans les étudiants.
  • 38. 3) Une incidence d’autant plus forte que l’on constate en France une véritable homogamie sociale Répartition de la catégorie sociale de l’épouse par rapport à celle du mari en %, en 2000  Document 6                       Profession Artisans,  Femmes  Agriculteurs commerçants Cadres s  Employés Ouvriers Autres Ensemble Hommes interméd. Agriculteurs 70,7 3,1 0,9 3,8 9,6 8,0 3,9 100 Artisans,  5,4 2,1 36,3 6,3 11,6 25,9 12,4 100 commerçants Cadres 0,4 4,3 33,9 27,1 23,4 5,0 5,9 100 Professions  3,0 1,2 5,4 18,6 28,1 27,8 15,9 100 interméd. Employés 1,7 6,8 9,1 15,8 21,8 42,8 2,0 100 Ouvriers 1,3 1,9 0,7 9 58,3 29,4 8,6 100 En  France  on  observe  une  véritable  homogamie  dans  la  formation  des  couples  qui  renforce les effets mis en évidence par P. BOURDIEU et R. BOUDON en ce qui concerne  les  stratégies  familiales  vis-à-vis  de  la  mobilité  sociale.  En  effet,  dans  le  cas  d’une  homogamie  faible,  la  dissolution  des  milieux  participeraient  sans  doute  aux  brouillages  des stratégies. En effet, sur 100 hommes cadres en France en 2000 ………………. ont épousé une  33,9 5,0 femmes cadres et seulement ………….. une femme ouvrière. Tandis que sur 100 hommes  29,4 ouvriers  en  France  en  2000  …………………  ont  épousé  une  femme  ouvrière  et  0,7 …………………….. ont épousé une femme cadre.
  • 39. E) Les inégalités de genre. (Hors programme) a) Une socialisation différentielle qui apparaît dès la naissance
  • 40. 2) et qui perdure avec le temps
  • 41. Les sports et les jeux masculinisés sont souvent à forte tendance compétitive voire violente (football, courses…) Les sports et les jeux féminisés sont souvent des jeux où l'espace occupé est beaucoup plus restreint (corde à sauter, élastique…) et dans lequel le collectif peut céder le pas à l’individualité.
  • 42. Valeurs privilégiées chez les garçons : Autonomie, dynamisme, argent, force, l’audace, l’action, le leadership. Ce sont au final des valeurs dites d’action. Valeurs privilégiées chez les filles: Soin de sa personne, politesse, écoute, patience, tolérance, la compassion, la douceur . Ce sont au final des valeurs d’émotions et de compréhension.
  • 43. Conséquences : Pour les métiers liés à l’artisanat, au commerce et à l’agriculture : les filles ne sont pas éveillées, sensibilisées à ce type de métier jugés comme masculins. les pères préfèrent transmettre leur patrimoine économique à leur fils ;
  • 44. Pour la moindre mobilité ascendante des filles : Tout  d’abord,  force  est  de  constater  que  jusqu’au  début  du  processus  de  massification de l’enseignement, observable en France à partir du début des années 60, les  inégalités des chances entre les garçons et les filles sont incontestables. Puis,  avec  la  massification  de  l’enseignement  on  peut  noter  que  les  filles  ont  rattrapé les garçons en termes quantitatifs. Ainsi, désormais, on compte plus de bachelières  globalement  chaque  année  que  de  bacheliers ;  plus  de  bachelières  dans  les  filières  générales ;  et plus d'étudiantes. En termes qualitatifs on observe : plus de mentions au bac  pour les filles et, globalement, une scolarité générale plus longue et mieux réussie. Toutefois,  en dépit de ce constat, les inégalités scolaires n’ont pas pour autant disparu puisque les filles  restent absentes ou en tout cas fort peu nombreuses dans les filières de formation les plus  prestigieuses : filière scientifique au lycée et dans le supérieur ainsi que dans l'enseignement  pré-sélectif préparant aux grandes écoles, notamment d'ingénieur. 
  • 45. Part des diplômes décernés à des femmes Proportion de filles dans les classes préparatoires et Nb total de  % femmes dans les grandes écoles diplômés Effectif total Part de  filles en % Baccalauréat général 281 733 58,5 Classes prépa (CPGE) 78 072 43 Baccalauréat technologique 137 605 50,5 - scientifiques 48 361 30 - économiques 18 323 55 Baccalauréat professionnel 104 975 43,2 - littéraires 11 388 75 Tous baccalauréats 524 313 53,3 Ecoles d'ingénieurs 104 218 27 Licence 168 045 60,4 Ecoles de commerce 87 666 48 Master 93 278 55,6 Normale sup (ENS) 3 680 39 Doctorat 10 045 41,6 Les femmes représentent plus de 55% des 93 000 diplômés  ENA (promotion 2008) 81 40 de master en 2006. Source : Ministère de l'Education nationale - Repères et  Polytechnique (2008) 399 14 références statistiques - édition 2008 Source : Ministère de l'Education nationale, Ena, Ecole  polytechnique - Année scolaire 2007-2008
  • 46. Pour  rendre  compte  de  cette  différenciation  sexuelle  des  filières  éducatives, certains sociologues avancent plusieurs arguments dont la socialisation  différentielle  des  filles  et  des  garçons.  En  effet,  celle-ci  développerait  des  qualités  plus  relationnelles  et  conformes  chez  les  filles,  expliquant  leur  meilleure  réussite  scolaire par une meilleure adaptation au système : elles exerceraient mieux que les  garçons leur "métier d'élève". A l'inverse, la socialisation des garçons développerait  une  culture  différente  avec  notamment  des  dispositions  à  la  compétition  qui  constitueraient  un  avantage  notable  dès lors  qu'il  s'agit  de  se  faire  une  place  dans  les filières les plus sélectives. Ici le conformisme des filles serait un handicap là où la distance des garçons par rapport aux verdicts scolaires leur ouvrirait des portes alors même que leurs résultats ne sont pas meilleurs - voire sont moins bons que ceux des filles. Cette inégalité des chances est renforcée par les différences de choix  d'orientation, dans la mesure où les filles sont moins ambitieuses et que l'impact de  leur réussite scolaire sur leur projet est plus important que chez les garçons : ce sont  réellement les meilleures qui intègrent les classes préparatoires aux grandes écoles.
  • 47. La socialisation différentielle en fonction des sexes est également à l’origine de parcours professionnels fortement sexués     En  plus  de  l'argument  de  la  socialisation  différentielle,  les  sociologues  avancent  un  autre  argument  qui  relève  de  la  même  logique  de  la  domination  masculine  :  l'adéquation formation-emploi. Les filles adapteraient leur formation aux anticipations de leur situation sur le marché de l'emploi et dans la sphère familiale : ainsi s'explique  l'auto-exclusion  des  filles  des  filières  les  plus  prestigieuses  par  leurs  anticipations  des  difficultés  qui  les  attendent  dans  les  métiers  "masculins",  difficultés  dans  la  sphère  professionnelle  mais  aussi  dans  la  sphère  familiale.  La  sociologue  M. DURU-BELLAT parle  du  "complexe de Cendrillon" pour  résumer  la  situation  des  filles  et  plus  généralement  des  femmes  :  le  destin  social  des  femmes,  c'est  le  bonheur  dans  l'exaltation  amoureuse  ;  s'en  éloigner  expose  les  femmes  au  risque  de  la  marginalisation.
  • 48. En finalité, nous retrouvons ici la perspective de P. BOURDIEU :  les différences constatées de réussite scolaire sont naturalisées  (à  défaut  d'être  expliquées)  et  servent  de  prétexte  à  la  justification  de  la  situation  différentielle  des  femmes  et  des  hommes  sur  le  marché  de  l'emploi par un subtil renversement de la relation de causalité. Puisqu'en  effet,  c'est bien la position spécifique des femmes dans la famille et dans le monde professionnel qui est cause par anticipation de l'investissement différentiel des filles dans le domaine éducatif.  P.  BOURDIEU  parlait  de  "l'efficacité symbolique du préjugé défavorable socialement institué", par le fait même que "les victimes se vouent à leur destin". « Les victimes se vouent à leur destin » Pierre Bourdieu (1930 – 2002)
  • 50. A) Les conséquence sur les  individus Doc 20 et 21 p177 1) Réussite ou échec social? Mobilité ascendante = vécu comme une promotion sociale =>  fierté individuelle Mobilité descendante = déclassement => honte/injustice 2) Une mobilité ascendante toujours bien vécue? Mobilité => Eloignement avec ses origines sociales
  • 51. B) Les conséquences sur la société Doc22 et 25 p179 1) Une société moins conflictuelle? 2) Une société plus « efficace »? 3) Une société moins inégale?