1. Association LIR
112, avenue Kléber, 75784 PARIS cedex 16 - 01 47 55 74 08
www.lir.asso.fr
LES FEMMES
ET L’AVENIR DE LA SANTÉ
DOSSIER DE PRESSE
mars 2015
2. 2/14
SOMMAIRE
INTRODUCTION ............................................................................................ 3
LES FEMMES AUX COMMANDES DE LA SANTE ................................................ 4
LES FEMMES ACTRICES DE LA PREVENTION.................................................... 5
Une part importante de la population féminine accorde encore une
importance « modérée» aux examens de dépistage et de prévention ............ 5
Il existe un déficit d'information fortement ressenti, qui explique la réticence
des femmes à se saisir elles-mêmes d’avantage de la gestion de leur santé et
de celle de leurs proches. ............................................................................. 6
LES FEMMES ET LA LIBERTE DE CHOIX DANS LE PARCOURS DE SOIN............... 8
Les Françaises avouent un attachement très fort à une liberté de choix qui
limite leur capacité à évoluer. ....................................................................... 8
Les Françaises sont prêtes à faire des efforts pour préserver le système de
santé mais ils sont plutôt limités ! ................................................................ 9
LES FEMMES ET LA SANTE A 10 ANS : .......................................................... 10
Les Françaises ont un rapport encore très distancié à la médecine 2.0........ 10
Les Françaises ne sont pas opposées à l’émergence de nouveaux services
mais ont clairement besoin d’être sensibilisées à leur utilité....................... 11
Un angle peut être essentiel pour les sensibiliser à l’intérêt de la médecine
2.0 : le grand âge et la fin de vie ................................................................ 12
LE REGARD DE BRICE TEINTURIER, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ D’IPSOS
FRANCE ...................................................................................................... 13
POUR EN SAVOIR PLUS : .............................................................................. 14
3. 3/14
INTRODUCTION
Face aux enjeux auxquels notre système de santé doit faire face au cours des
prochaines années, l’innovation organisationnelle est une condition de progrès
médical. La difficulté tient au contexte financier de plus en plus contraint. La
préservation, et si possible l’amélioration de l’efficience du système de santés passe
par la capacité des patients à devenir des acteurs à part entière de la médecine de
demain, notamment en faisant évoluer leur comportement au sein de la future
chaîne de santé. Etant donné les interrogations voire les craintes que suscitent les
innovations en santé, il est essentiel de déterminer la capacité des français à faire
évoluer leurs comportements, notamment en terme de prévention et de dépistage.
Ipsos et le LIR ont analysé la perception des françaises en matière de santé, à traver:
! Une enquête auprès 1015 femmes représentatives de la population
féminine française âgée de 18 ans et plus, réalisée en octobre 2014.
! Quatre débats thématiques réalisés en mars 2015, avec l’éclairage
d’experts :
o Claude Martin, sociologue, Directeur de recherche au CNRS et titulaire de la
chaire EHESP – CNSA « Social Care-lien social et santé », sur le thème « Femmes
aux commandes de la santé familliale».
o Agnès DUCROS, médecin de santé publique, docteure en sociologie,
Responsable de formation à l’EHESP sur le thème « Femmes face à la
prévention ».
o Etienne Minvielle, Directeur de la Qualité des soins, Gestion des Risques,
Relation aux patients de l’Institut de Cancérologie Gustave Roussy sur le thème
« Femmes et liberté de choix dans le parcours de soin ».
o Nicolas Bouzou, économiste et essayiste sur le thème « Quel avenir pour la
santé des Femmes dans 10 ans ».
4. 4/14
LES FEMMES AUX COMMANDES DE LA SANTE
Le LIR en tant que « think tank » a demandé à Ipsos de réaliser une enquête auprès
des Françaises pour voir comment elles perçoivent l’avenir du système de santé.
Pourquoi interroger les femmes ?
Parce que, comme le montre l’enquête, ce sont elles qui, au sein de la structure
familiale prennent en charge la santé des enfants (85%). En cela, elles apparaissent
comme des acteurs essentiels, d’autant que leur action en matière de santé ne se
limite plus à leur seul foyer. L’allongement de la durée de la vie, avec pour corollaire
la question de la gestion de la dépendance des plus âgés, a aussi pour
conséquence de les amener à gérer la santé de leurs parents (53%), et voire de leurs
beaux-parents ou grands-parents de leurs conjoints (27%), et de leurs propres
grands-parents (19%).
QUI S’OCCUPE DE LA SANTÉ
DE VOTRE FAMILLE ?
parents, grands-parents, grands-parents du conjoint…
Mes parents Mes grands parents Parents et grands
parents du conjoint
73
81
47
27
19
53
Je m'en occupe
Je m'en occupe pas
QUI S’OCCUPE DE LA SANTÉ
DES ENFANTS ?
Prise de rendez-vous, papiers, médicaments…
Ensemble 18-24 ans 35-44 ans
11114
23
21
88
75
85
Moi-même
Mon conjoint
L'un ou l'autre
5. 5/14
LES FEMMES ACTRICES DE LA PREVENTION
1 - Une part importante de la population féminine accorde encore une
importance « modérée» aux examens de dépistage et de prévention.
IMPORTANCE ACCORDÉE AUX EXAMENS DE
DÉPISTAGE
6
13
5
29
53
36
65
35
59
Grande importance, je les effectue toujours
Importance moyenne, je les effectue en partie
Faible importance, je ne les effectue jamais
18-24 ansEnsemble 35-44 ans
Beaucoup de progrès restent à faire auprès de la population féminine en
matière de prévention. L’importance accordée aux examens de dépistage est
certes majoritaire (59% effectuent systématiquement les examens de dépistage
recommandés par les professionnels de santé) mais beaucoup ne les font qu’en
partie (36%), voire pas du tout (5%).
Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que le manque de suivi est plus
fort encore chez les jeunes (65% des 18-24 ans n’effectuent qu’en partie ou
jamais ces tests, 46% des 25-35 ans) et au sein des catégories les plus fragiles
(47% des employées, 44% des chômeuses, 47% des salariées à temps partiel, 48%
des femmes dont les revenus sont les plus faibles). A l’évidence, le pouvoir d’achat
a un impact très direct sur les comportements en matière de prévention et montre à
quel point l’inégalité d’accès aux soins est aujourd’hui importante, même dans
le domaine préventif.
Parallèlement, il subsiste aujourd’hui dans la population française un très fort
manque de sensibilisation à tout ce qui relève de la politique de la prévention.
Certes, la grande majorité des Françaises se dit prête à participer à des programmes
de prévention, mais alors même qu’on parle de leur santé, leur souhait de s’investir
est mesuré. Si 74% des femmes salariées concernées disent qu’elles pourraient
s’engager à participer à des programmes de prévention sur le tabac, les maux de
dos ou le burnout dans leur entreprise, seulement 32% d’entre elles sont « tout à
fait » prêtes à s’engager. De même, 70% des femmes pourraient participer à des
programmes de prévention avec des nutritionnistes, des psychologues et des
6. 6/14
kinésithérapeutes sur recommandation d’un médecin, mais 26% seulement sont
"tout à fait" prêtes à y participer.
2- Il existe un déficit d'information fortement ressenti, qui explique la
réticence des femmes à se saisir elles-mêmes d’avantage de la gestion de leur
santé et de celle de leurs proches.
Les françaises sont mal informées au sujet des problèmes de santé, et elles
l'expriment clairement Ainsi seul un quart des femmes se considère "très bien
informées" sur leurs maladies et sur le traitement qui leur est prescrit. L'étude
montre que les seuls relais d'information qu'elles jugent fiables à part leur médecin
est le pharmacien (pour 56%) et leurs proches (40%). Internet n'est consulté pour
répondre à leurs questions que par 5% des répondantes, et les brochures, les
articles de presse réunissent très peu de réponses positives (entre 7% et 11%). Les
relais classiques d'information restent par conséquent prédominants, or comme
ces interlocuteurs traditionnels sont rares, surchargés, et pas toujours pédagogues,
les femmes en France manquent à la fois de l'information, de la compétence et des
interlocuteurs adéquats pour leur expliquer comment changer de comportement,
notamment renforcer l'automédication et réduire les fréquences de leurs
consultations, surtout celles dont l'objectif est plus la recherche d'information que
la demande de soins.
LES SOUHAITS EN MATIÈRE DE SANTÉ (1/2)
10101 75724
4950
42
21
49
4444
51
76
46
Très important
Plutôt important
Plutôt pas important
Pas du tout important
Pouvoir avoir
accès à des
professionnels
disponibles
24 h sur 24
Réduire les délais
d’attente
chez les spécialistes
Être mieux informée
sur la prévention d’une
maladie chronique
Être mieux informée
sur les
comportements
à risque
Disposer de notices
d’information sur les
maladies
7. 7/14
Cette faiblesse s'exprime dans l'enquête Ipsos par des souhaits massifs
en matière de demande d'information.
Ainsi, les Françaises sont avant tout intéressées par tout ce qui relève des soins et
notamment sur les risques opératoires lors d’une intervention médicale (59%
considèrent qu’il est « très » important d’être informée sur ce sujet), sur les effets
secondaires des médicaments (55%), et près d’une femme sur deux considère qu’il
est « très » important d’être mieux informée sur la manière de prévenir les maladies
chroniques (46%) ou sur les comportements qui présentent un risque pour la santé
(44%).
Les femmes mieux renseignées seront plus confiantes pour pratiquer une
automédication compétente, elles consulteront moins leurs médecins, et
apprendront à faire davantage confiance à d'autres auxiliaires de santé, ainsi qu'aux
outils modernes d'autodiagnostic et de soins.
LES SOUHAITS EN MATIÈRE DE SANTÉ (2/2)
12
001
10
23
44
7
53
51
36
40
49
35
25
59
55
44
Très important
Plutôt important
Plutôt pas important
Pas du tout important
Être mieux informée
sur les risques
opératoires
Améliorer l’information
sur les risques liés à
certains
médicaments
et gestes
Être mieux informée
sur les
comportements
à risque
Être mieux informée
sur les compétences
des professionnels
de santé
Être mieux accompagnée
dans la gestion quotidienne
des maladies chroniques
8. 8/14
LES FEMMES ET LA LIBERTE DE CHOIX
DANS LE PARCOURS DE SOIN
1- Les Françaises avouent un attachement très fort à une liberté de choix qui
limite leur capacité à évoluer.
Depuis un certain nombre d’années déjà, les Français ont pris conscience que leur
système de santé devait être réformé, même si dans le même temps, ils expriment
aussi de réelles craintes face à ce que sera « l’après ». Mais ce que montre l’enquête
réalisée par Ipsos pour le LIR, c’est qu’au-delà de leur prise de conscience, les
Françaises ont aujourd’hui beaucoup de mal à accepter de modifier leurs
comportements et à renoncer au moins en partie à leur liberté de choix. Ainsi,
la très grande majorité d’entre elles estiment qu’il est « essentiel » qu’elles puissent
rester libres de choisir librement parmi les professionnels de santé celui qui
sera leur référent vis-à-vis de la sécurité sociale (76%). Elles ne transigent pas non
plus sur leur liberté de pouvoir choisir d’aller se faire soigner dans un
établissement public ou privé (72% considèrent que c’est une liberté essentielle).
Une majorité de femmes ne se montre pas prête à renoncer à la liberté d’aller
consulter « autant de médecins qu’elles le souhaitent » (86%). Près d’une femme
sur deux considère même que c’est une liberté essentielle (41%). L’enquête montre
d’ailleurs que la quasi-totalité des Françaises dit avoir consulté au moins une fois
un médecin généraliste ou spécialiste au cours des 3 derniers mois. Plus d'une
femme sur trois (40%) a même consulté trois fois ou plus pendant cette période.
Enfin, elles affirment aussi un attachement très fort à leur liberté de refuser que
l’on remplace le médicament prescrit par le médecin par un générique (82%
QUELLES SONT LES LIBERTÉS
ESSENTIELLES ?
18
2
14
2
38
27
45
22
44
72
41
76
Essentiel Important
Pas important
Choisir entre l'hôpital
public et une clinique
Refuser le remplacement
du médicament
prescrit par un générique
Consulter autant
de médecins qu’on désire
Choisir le médecin
référent de la sécurité sociale
9. 9/14
dont 44% estiment même que c’est une liberté essentielle)3. Dans ce contexte, la
amplification de la consommation de génériques pour mieux maitriser les dépenses
de santé ne sont pas assurées. Ces résultats montrent surtout à quel point les
Françaises risquent d’avoir du mal à modifier profondément leurs comportements
face aux progrès que connaîtra le système de santé.
2 - Les Françaises sont prêtes à faire des efforts pour préserver le système de
santé mais ils sont plutôt limités !
Nous avons pu identifier
les efforts auxquels les
Françaises étaient prêtes
à consentir pour
maintenir en l’état le
système de santé et là
encore, le moins que l’on
puisse dire est qu’ils sont
relativement modérés.
Pour mesurer le mieux
possible la réelle capacité
des individus à modifier
leurs comportements, il
convient de s’attacher de
déterminer quelle
proportion d’individus
est « tout à fait » prête à
consentir au
changement.
Le seul effort qui recueille un assentiment fort et majoritaire est de « mieux gérer
leurs stocks de médicaments » (97% sont prêtes à le faire dont 66% disent même
« tout à fait »). En revanche, les autres changements de comportements
envisageables recueillent un assentiment beaucoup plus modéré. Seule une
minorité déclare qu’elles accepteraient « tout à fait » de se soigner elles-mêmes
pour des maladies bénignes sans passer par un médecin (41%), les autres disent
qu’elles seraient seulement « plutôt » prêtes à le faire (41%). Ces deux types
d’efforts sont aussi ceux qui demandent le moins d’implication de leur part.
Dès lors que l’effort demandé implique un réel changement de comportement ayant
des répercutions fortes sur la chaîne de santé telle qu’elles la connaissent
aujourd’hui, la capacité à réellement modifier leur façon d’agir fléchit, même si
beaucoup se disent toutefois « plutôt » prêtes à changer. Ainsi seule une minorité
d’entre elles se dit « tout à fait » prête à aller moins souvent consulter leur
médecin (31%), à payer un peu plus de leur poche pour les petits bobos (15%) ou
encore à remplacer une visite chez un médecin par un appel ou par un échange
par Internet (18%).
Par ailleurs, dès lors que les efforts consistent à accepter la réorganisation de
la carte territoriale hospitalière ou une augmentation des cotisations, le refus
est majoritaire. Ainsi, 65% des Françaises n’accepteraient pas la fermeture de
certains hôpitaux de proximité pour qu’ils soient regroupés en centres hospitaliers
PRÉOCCUPATIONS EN MATIÈRE DE SANTÉ
(1/2)
2
15
2
13
9
15
383737
47
40
46
Préoccupation très importante
Préoccupation importante
Préoccupation secondaire
Préoccupation inexistante
Maladies graves
(cancer, Alzeimer…)
Perte d’autonomie
des proches âgés
Le vieillissement
(perte des facultés)
10. 10/14
d’excellence et 84% n’accepteraient pas une augmentation des cotisations pour leur
sécurité sociale ou leur mutuelle.
LES FEMMES ET LA SANTE A 10 ANS :
1- Les Françaises ont un rapport encore très distancié à la médecine 2.0.
Les résultats de l’enquête
ne font pas apparaître de
réelle résistance de la
part de la population
française mais plutôt un
assentiment modéré face
aux évolutions futures
que pourrait connaître la
médecine de demain.
Certes, sur les questions
de santé, le recours à
internet s’est diffusé
dans toutes les
catégories de la
population féminine
française (12% l’utilisent
"systématiquement" et
49% l'utilisent "parfois",
soit un total de 61%, pour obtenir des réponses à des questions de santé).
Toutefois, elles se montrent dans le même temps plutôt circonspectes face aux
innovations technologiques qui pourraient transformer en profondeur le
rapport à la médecine et les parcours de soins des patients. Parmi les différents
dispositifs testés dans l’enquête, les outils de la médecine 2.0 sont souvent ceux
que les femmes ont le moins l’intention d’utiliser même si là encore il n’y a pas de
refus
Si 59% des femmes se disent prêtes à utiliser des objets connectés avec leur
téléphone mobile ou
leur ordinateur pour
mesurer leur degré
d’activité physique,
leur tension ou
l’équilibre de leur
alimentation, seulement
22% se disent « tout à
fait prêtes » à le faire
tandis que 42% avouent
qu’elles n’utiliseraient
pas ce genre d’objets.
Les moins de 35 ans, les
cadres et les hauts
revenus montrent un
7816
2318
30
4743
36
24
31
18
Tout à fait prête à le faire
Plutôt prête à le faire
Pas prête à le faire
Pas du tout prête à le faire
Acceptation d’être soignés
par des auxiliaires médicaux
pour maladies bénignes
Informations
permettant
l’automédication
Diagnostic à distance
E-SANTÉ : QUELS SERVICES ACCEPTERIEZ-VOUS
D’UTILISER ? (1/2)
E-SANTÉ : QUELS SERVICES ACCEPTERIEZ-
VOUS D’UTILISER ? (2/2)
816
18
30
43
36
31
18
Tout à fait prête à le faire
Plutôt prête à le faire
Pas prête à le faire
Pas du tout prête à le faire
Participer à des consultations
et entrer dans un programme
de surveillance médicale
Porter des capteurs
pour mesurer différents
paramètres
11. 11/14
intérêt un peu plus marqué (respectivement 70%, 63% et 67% sont intéressées). Ces
chiffres permettent surtout de relativiser le niveau d’appétence pour les objets
connectés qui certes se diffusent de plus en plus (balances intelligentes dans les
salles de bains, bracelets «trackers» d'activité, montres intelligentes au poignet,
etc.) mais qui restent encore très éloignés des préoccupations de très nombreuses
Françaises qui n’en voient pas aujourd’hui encore l’intérêt.
De même, si 54% des femmes pourraient avoir recours à un diagnostic à distance
en vidéo conférence avec un médecin, seulement 18% seraient « tout à fait »
prêtes à le faire. Pire, près d’une femme sur deux refuserait de s’engager dans un
tel dispositif (46%). A noter là encore que l’intérêt pour le diagnostic à distance est
plus fort chez les cadres (60%), les femmes aux revenus les plus élevés (64%) et les
ruraux (57%).
2 - Les Françaises ne sont pas opposées à l’émergence de nouveaux services
mais ont clairement besoin d’être sensibilisées à leur utilité.
Il existe chez les femmes une réelle appétence à l’égard de certains nouveaux
services. C’est le cas des services associés à la médecine génétique. 79% des
femmes interrogées pourraient participer à des consultations pour évaluer leur
risque génétique à certaines maladies et entrer dans un programme de surveillance
médicale en prévention même si seulement un tiers d’entre elles sont « tout à fait »
prêtes à le faire.
De même, 82% des femmes interrogées seraient prêtes à effectuer un test ADN qui
leur permettrait de prévoir quels types de maladie elles risquent d’avoir dans les
années qui viennent (dont près d’une sur deux - 46% qui seraient tout à fait prêtes à
faire le test) De fait, sémantiquement parlant, à partir du moment où les
changements de comportements possibles sont intégrés au sein d’un parcours
médical (en l’occurrence le dépistage génétique), la capacité des Françaises à
évoluer est bien plus forte. A l’opposé, à partir du moment où la prévention n’est
pas reliée à un parcours médical d’une façon ou d’une autre, elle suscite un intérêt
bien plus modéré.
Il n’en demeure pas moins qu’un important travail de pédagogie reste à faire
pour convaincre les Françaises de l’intérêt des services de la médecine de
demain. Les attentes qu’elles expriment en termes d’innovation dans le domaine de
la santé l’illustrent là encore parfaitement bien. Elles espèrent d’abord et avant tout
la découverte de nouveaux médicaments permettant de traiter les maladies mal
soignées (71%). Les innovations qui renvoient aux services de la médecine 2.0 :
l’amélioration de la gestion par les patients eux-mêmes de leur maladie,
l’optimisation de l’échange d’informations entre patients et professionnels de santé
ou les dispositifs facilitant la remontée des effets secondaires des médicaments
sont moins citées (en dernière position avec respectivement 48%, 37% et 32% de
citations).
12. 12/14
3- Un angle peut être essentiel pour les sensibiliser à l’intérêt de la médecine
2.0 : le grand âge et la fin de vie.
Les résultats de
l’enquête mettent en
évidence l’irruption de
la problématique de la
fin de vie parmi les
questions de santé qui
préoccupent le plus les
Françaises. De fait, le
vieillissement est
aujourd’hui une
inquiétude majeure pour
les Françaises, sans
doute parce qu’elles sont
de plus en plus souvent
appelées à gérer la santé
de leurs seniors. Pour
62% des femmes, le souci
de vivre sa fin de vie
dans la dignité et sans détresse est quelque chose de très préoccupant. Cette
crainte est aussi forte que celle de voir leurs propres enfants ou petits-enfants un
jour victimes d’un problème de santé (sujet très préoccupant pour 64% des femmes
interrogées) et nettement plus élevée que la peur de développer une maladie grave
comme un cancer ou un Alzheimer (47%).
Dans ce contexte, les Françaises soutiennent la recherche et les innovations
médicales visant à améliorer les conditions de vie des séniors et des personnes
en fin de vie. Pour 48% des femmes, la priorité en matière d’investissements
médicaux doit être donnée à la recherche de nouveaux traitements ou services pour
une fin de vie sans souffrance. Les femmes soulignent aussi l’importance des
recherches de nouveaux traitements pour vivre le plus longtemps possible en bonne
santé, à 35%, c'est-à-dire presque autant que les recherches pour de nouveaux
traitements contre les maladies rares et délaissées.
PRÉOCCUPATIONS EN MATIÈRE DE SANTÉ
(2/2)
142 4
21
6
31
44
30
64
31
62
Préoccupation très importante
Préoccupation importante
Préoccupation secondaire
Préoccupation inexistante
Risque que mes descendants
aient un problème de
santé
Avoir une maladie
chronique obligeant
à se soigner en
permanence
Vivre une fin de vie
dans la dignité
13. 13/14
LE REGARD DE BRICE TEINTURIER, DIRECTEUR GÉNÉRAL
DÉLÉGUÉ D’IPSOS FRANCE
Nous avons là une enquête très riche. Premier
enseignement : la place prépondé- rante des femmes en
matière de santé. Les femmes sont au centre du système
de santé familial. Ce sont elles qui, mas- sivement,
s’occupent des enjeux de santé, non seulement pour elles-
même mais encore plus
pour leurs enfants, leur mari, leurs parents ou même les
parents de leur conjoint. On constate aussi
qu’elles se mobilisent plus activement et plus
efficacement que les hommes.
Il ressort également de cette enquête, deux points
saillants. Le premier fait apparaître une préoccupation
forte au regard de la problématique de la fin de vie. On
sent une angoisse diffuse importante chez les
femmes interrogées. Elles se révèlent aussi très lar-
gement soucieuses de vivre une fin de vie
dignement et sans souffrance.
Ensuite, pour ces femmes interrogées, la deuxième
grande attente réside dans l’espoir de pouvoir trouver des
traitements qui soient efficaces dans la guérison d’un
certain nombre de maladies qui ne le sont pas aujourd’hui.
Enfin, on peut aussi parler d’un autre volet tout aussi important, qui est celui de voir à quel point
lorsque l’on parle de prévention ou de dépistage, les femmes ne sont pas différentes de l’ensemble de
la population française. On se rend compte égale- ment à quel point il est difficile de les faire évoluer
dans leurs comportements sur ces questions-là. Elles sont ainsi seulement entre 20 et 25% à se déclarer
tout à fait prêtes à modifier substantiellement leurs comportements pour obtenir des gains en terme de
prévention et donc de santé. Cela montre la fai- blesse qui existe encore dans le lien entre la pré-
vention et le bénéfice que l’on pense pouvoir en reti- rer à court ou moyen termes.
14. 14/14
POUR EN SAVOIR PLUS :
! Consultez notre site : www.lir.asso.fr ou posez une question à Agnès Soubrier,
Directrice générale du LIR : agnes.soubrier@lir.asso.fr
! Suivez nos infos sur twitter : @LIR_Sante
! Contactez :
! les experts
Claude Martin : claude.martin@ehesp.fr
Agnès Ducros : agnes.ducros@ehesp.fr
Etienne Minvielle : etienne.minvielle@igr.fr
Nicolas Bouzou : nbouzou@asteres.fr
! les femmes référentes sur cette enquête et membres du think-tank
imaginons la santé :
o Sophie Dubois, Directrice de la staratégie et des affaires publiques, Takeda
France- sophie.dubois@takeda.com
o Véronique France-Tarif, Directrice des affaires institutionnelles, Roche France –
veronique.france_tarif@roche.com
o Emmanuelle Kuhnmunch, Directrice de la communication, GlaxoSmith Pharma
France – emmanuelle.m.kuhnmunch@gsk.com
o Valérie Perruchot Garcia, Directrice des affaires publiques et de la
communication, Janssen laboratoire du groupe Jonson and Johnson –
vperruch@its.jnj.com
o Catherine Raynaud, Directrice des relations institutionnelles, Pfizer France –
catherine.raynaud@pfizer.com
o Rima de Sahb Berkovitch, Directrice market access chez MSD France, membre du
groupe Merck – rima.berkovitch@merck.com
o Anne Tisseau, Directrice Affaires publiques et market access, Merck Serono
France – anne.tisseau@merckgroupe.com