1. Communiqué du collectif des personnels du CREPS Sud-Est - 10 février 2012
Désintégration progressive d’un grand établissement…
... ou retour d’expérience après moins d’un an de gestion par la nouvelle direction.
Le volet social de la gestion du CREPS Sud-Est : mépris et démobilisation des personnels
Le mois de décembre 2011 a vu les personnels de l’établissement se mobiliser pour refuser des contrats qui
institutionnalisent la précarité pour de nombreux agents qui se sont vus proposer de passer de 100 % de quotité à 70
% de quotité de travail.
Perte de revenu immédiate : 30 %.
Les personnels, malgré deux jours de grève et une mobilisation continue, ont perdu !
Ils ont perdu car l’ensemble des décideurs (ministère des Sports, direction du CREPS, DRFIP Marseille) ont joué le
pourrissement de la situation à la veille de la trêve de fin d’année.
Ils ont perdu car les personnels ont dans leur grande majorité dû signer leur nouveau contrat dégradant pour ne pas
gonfler les effectifs des chômeurs.
Ils ont perdu car une mécanique d’autodestruction est à l’œuvre dans l’administration française, mécanique portée
par de hauts fonctionnaires qui interprètent toujours les textes en défaveur des ressources humaines, avec un zèle
qui nous a surpris.
Le mois de janvier a bien démarré avec l’annonce de la suppression de l’indemnité de résidence pour une grande
majorité des personnels au motif qu’ils l’avaient injustement perçue auparavant et qu’on appliquait mal les règles…
Moins 30 % et moins 3 % = moins 33 %
Le directeur a proposé d’étudier dans une commission préalable au comité technique d’établissement, lui-même
préalable au conseil d’administration des mesures de revalorisation salariale… hypothétiquement applicable donc
d’ici 6 mois ou un an…
Quel contraste entre une mesure applicable au 1er janvier et une revalorisation hasardeuse des salaires prévues on
ne sait quand !
Dernière actualité : la seule personne ayant refusé une réduction de sa quotité de travail au 1er janvier, se voit
annoncer que son indemnisation au titre de l’assurance chômage n’est vraiment pas la priorité du siège du CREPS !
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2. Le volet administratif et financier : installation d’une bureaucratie contreproductive
- Multiplication de boucles administratives, méfiance et suspicion généralisées.
- Carence de paiement des vacataires sur plusieurs mois au motif de changement des règles.
- Réduction de la délégation de signature des directeurs adjoints : plus de possibilité de signer des
conventions pour les intervenants extérieurs, qu’ils soient vacataires (salariés quelques heures, ou quelques
jours) ou prestataires facturant à la journée ou à la semaine (chasse aux sorcières des grévistes du mois de
décembre !).
- Volonté d’externaliser encore et toujours.
- Estimation aléatoire du volant des ETP, ayant conduit le ministère à diminuer celui-ci de 5 postes, et
autorisant toutes les manœuvres d’affaiblissement des sites toujours au profit d’un siège qui génère de
manière permanente sa propre justification.
Le volet stratégique
- Mise en pièces progressive du CREPS Sud-Est, 1er établissement de formation du ministère des Sports avec
l’ENSM à la manœuvre, et le silence de la tutelle…
- Absence du directeur sur le temps fort que constitue le séminaire général des formateurs.
Conclusion
Bref, une gestion brouillonne et non anticipée sous prétexte de rentrer dans les règles de droits.
Une soumission inconditionnelle à la DRFIP, dont la représentante s’est occasionnellement vantée d’avoir déjà fermé
des établissements publics.
Un fonctionnement du siège qui verse dans un centralisme autoritaire déconnecté de l’exercice concret des missions
principales de l’établissement.
Les agents du CREPS s’évertuent à produire, à remplir leur missions, à anticiper sur les évolutions ; la direction, elle,
s’évertue à déconstruire les processus et à complexifier le fonctionnement de chaque service.
Ce faisant la direction compromet clairement l’avenir du CREPS.
La direction invoque régulièrement des règles imposées de l’extérieur, nous le savons déjà, elles seront de plus en
plus nombreuses…
Cela suffit !
Nous demandons au ministère des Sports et au directeur qu’il a nommé au CREPS Sud-Est de passer d’une gestion
bureaucratique, technocratique et déconnectée des réalités à une gestion de sens, de projet, et de missions !
Au regard de ce bilan et de la gravité de la situation, nous adressons au directeur du CREPS Sud-Est le courrier ci-
dessous :
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3. CREPS Sud-Est, le 10 février 2012
Monsieur le Directeur,
Dans votre courrier électronique du 11 mai 2011 suite à votre prise de fonction, ainsi que lors du discours que vous
avez prononcé à l’occasion des vœux 2012, vous avez rappelé que ce qui fait la richesse du CREPS sud-est, ce sont ses
agents (leur diversité, leur complémentarité, leurs compétences) et bien, sachez-le, ces mêmes agents dont vous
louez l’investissement sont au mieux las et souvent très en colère face à ce qu’ils constatent. Nos questions sont
nombreuses et afin que leur fasse écho autre chose qu’un silence distant, nous les formulons une fois encore.
Nous nous questionnons sur la précarisation des agents non titulaires, précarisation en marche et ce en dépit du
mouvement du mois de décembre traité avec mépris par nos interlocuteurs. Précarisation par ailleurs aggravée par la
suppression sans concertation des indemnités de résidence pour un nombre important de personnels, dont les plus
fragilisés.
Nous nous questionnons sur la façon dont nous allons pouvoir mobiliser des moyens humains en déclin dès lors que
les règles en vigueur vont compromettre la rémunération des vacataires qui constituent également une des richesses
humaines de l’établissement et une condition impérative du fonctionnement du service public.
Nous nous questionnons sur votre absence lors du séminaire des formateurs au mois de janvier, absence qui dans le
climat actuel a le triste goût du manque de considération ou du moins d’un sens des priorités qui ne nous rend pas
sereins : l’orthodoxie administrative et budgétaire mérite-t-elle davantage d’énergie que les travaux sur le sens du
projet de l’établissement ?
Nous nous questionnons sur les lourdeurs nombreuses générées par un zèle administratif inopérant. Est-il possible à
un seul homme de parapher les milliers de conventions dont la délégation de signature est désormais retirée aux
directeurs de sites et responsables de département ? Cette activité ne manque-t-elle pas de sens au regard des
ambitions qui sont les nôtres (les vôtres ?). On frôle ici l’absurde kafkaïen, la caricature. Hélas !
Nous nous questionnons plus généralement sur la mise en œuvre intelligente et efficace de notre mission de service
public dans les conditions actuelles de fonctionnement de notre établissement.
Et en conséquence, nous nous questionnons sur les façons de faire entendre nos positions : faut-il que nos usagers se
trouvent privés de nos services et prestations pour que cela change ?! Faut-il que les athlètes accueillis sur les pôles
ne puissent plus bénéficier d’un accompagnement scolaire ou d’un tutorat universitaire parce que les enseignants
vacataires qui les accompagnent attendent depuis des semaines leur rémunération ?! Faut-il que des stagiaires se
trouvent dans l’incapacité de suivre la formation à laquelle ils sont inscrits, parce que les ETP ne sont pas suffisants
pour le suivi administratif, parce que les intervenants gratuits n’existent pas et parce que les conventions naviguent
d’un site à l’autre ? !
Ce sur quoi, en revanche, nous ne nous questionnons pas c’est bien sur le fait qu’un projet d’établissement ne se
construit pas sans ou contre les femmes et les hommes qui y travaillent mais bel et bien avec eux.
À bon entendeur.
Les personnels de l’établissement (tous sites, toutes catégories)
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