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Accès des PME aux marchés publics
PME, démarquez-vous grâce aux marchés publics
           et à la dématérialisation
I NTR O D U CTI O N
Du constat de terrain au guide pratique


La CGPME Ile-de-France a mené des actions de sensibilisation sur tous les départe-
ments franciliens, et de formation auprès de 70 petites et moyennes entreprises. Au
cours de ces sessions interactives, fut mesuré l'intérêt des entrepreneurs pour la
commande publique d'une part, et pour les nouvelles modalités de souscription
électronique d'autre part.
Inquiétudes et idées reçues se sont alors révélées : « procédures administratives trop
lourdes », « délais de paiement trop longs », « marchés réservés aux grandes structures »,
« marchés joués d’avance », « manque de temps »…
Pourtant la part des PME dans la commande publique représente 30 % soit pas moins
de 39 milliards d’euros en 2009. Et la gouvernance européenne, comme l'Etat français,
affiche la volonté d'ouvrir davantage la commande publique à ces entreprises. Une
chance pour ces dernières car ces marchés constituent un secteur clé de l’économie
aussi bien en France qu’en Europe :
        - une part de 10% du PIB de la France et d’environ 16% du PIB de l’Union
          Européenne ;
        - 30 % de la commande totale des entreprises françaises en valeur en 2009
          soit 125 milliards d’euros. (source DAJ/OEAP)

La modernisation et l’ouverture transfrontalière des marchés publics, grâce au
développement de la passation électronique des marchés, sont vitales pour la
compétitivité française et la création de nouvelles opportunités pour les PME.

L’objectif de cet opuscule est d'offrir un éclairage sur l'ensemble de cette problématique
- marchés publics et dématérialisation - tout en apportant des réponses concrètes aux
questions que se posent les professionnels qu’ils soient novices ou expérimentés en la
matière.
                                                                                             INTRODUCTION




                                                                                               5
SOMMAIRE




I NTRODUCTION                                                   .............................................. 5


MARCHÉS PU BLICS,
U N E ÉVI DE NCE POU R LES PM E
       1 - Un contexte porteur                                  .............................................. 11
       2 - Parler « marchés publics »                           .............................................. 16
       3 - Les PME à l’assaut de la commande publique :
          une réalité                                           .............................................. 23
       4 - Pas un défi, une opportunité                         .............................................. 29
       5 - Se préparer, se poser les bonnes questions :
          se lancer                                             .............................................. 32


U N TE M PS D’AVANCE :
PM E, VISEZ LES APPE LS D’OFFRES PU BLICS DÉMATÉRIALISÉS
       1 - Réformer les marchés publics :
          du papier au numérique                                .............................................. 41
       2 - La dématérialisation des appels d'offres publics :
          comment ça marche ?                                   .............................................. 48
       3 - Passer un appel d’offres public électronique :
          par où commencer ?                                    .............................................. 54


G LOSSAI RE                                                     .............................................. 62
Marchés publics,
une évidence pour les PME
1 . U N C O N T E XT E P O RT E U R
Globalement, la politique menée tant au niveau national qu’au niveau européen, vise au
renforcement de la croissance et de l'emploi à travers une série de mesures orientées
vers les PME.



COMPRENDRE
PME : on entend par "petites et moyennes entreprises", les structures dont l'effectif
ne dépasse pas 250 employés et dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas en moyenne
sur les trois dernières années 40 000 000 d'euros. Ne sont pas considérées comme PME
les entreprises dont le capital social est détenu à hauteur de plus de 33 % par une en-
treprise n'ayant pas le caractère d'une PME.



>> REPENSER LA COMMANDE PUBLIQUE

Impulsion européenne et premiers pas à la française
Le Conseil européen de Lisbonne définit en mars 2000 la politique de l’Union europénne
suivant quatre objectifs : moderniser les services publics et la professionnalisation de




                                                                                            Marchés Publics, une évidence pour les PME
l’achat public, simplifier les démarches administratives et ouvrir la commande publique
aux PME, harmoniser des réglementations nationales (au titre de la convergence
européenne) et établir et pérenniser des règles garantissant l’exercice de la libre
concurrence. La promotion de l’administration publique en ligne, dans un souci
d’amélioration des performances est soutenue par deux plans successifs : le « plan
d’action i2004 » puis le « plan d’action i2010 » qui a trait plus particulièrement aux
technologies de l’information et de la communication en Europe.
Dès les années 1998, une réflexion s’engage également au Parlement français en vue
de moderniser les règles budgétaires et comptables régies par l’ordonnance organique
de 1959. Une nouvelle loi organique est d’abord promulguée en 2001, en remplacement
de l’ancienne loi de 1959. Puis une loi de finances est votée en 2006, la LOLF. Désor-
mais, la procédure budgétaire s’organise autour d’une logique de performance de gestion
publique et d’une transparence de l’information budgétaire propre à instituer un contrôle
étroit.




                                                                                            11
À ÉVITER !
     « Faire tourner les camions » : tout un concept… de l’absurde. Pour préserver son budget,
     il était essentiel de consommer l'enveloppe allouée pour le budget d'essence militaire. Ce principe
     conduisait, en fin d'année, à faire tourner les camions pour assurer la consommation d'essence
     prévue et ainsi préserver le budget d'essence des années ultérieures.



     Aller plus loin : réformer le Code des Marchés Publics (CMP)
     2001. Le gouvernement refond le CMP autour de trois principes directeurs : simplifier et
     clarifier les procédures, les harmoniser avec le droit communautaire et moderniser le droit de la
     commande publique. Innovation en prime : la possibilité pour les entreprises candidates de
     recourir aux transactions par voie électronique.
     2004. Le dossier de candidature est simplifié et la candidature peut être régularisée a posteriori.
     Il est prévu le versement mensuel des acomptes et l’augmentation du montant de l’avance fa-
     cultative, pour faciliter l’accès à la commande publique des entreprises ne disposant pas d’une
     trésorerie suffisante.
     2006. Plusieurs nouveautés apparaissent : la réduction des délais de paiement, l’avance
     minimale pour le titulaire d’un marché public ou encore le fait que l’absence de références ne
     puisse plus être un critère d’exclusion pour un marché public.
     2009. Des pas décisifs sont faits en direction de la dématérialisation, dont la possibilité pour
     l’acheteur de contraindre les candidats à une réponse électronique dès le 1er janvier 2010. Dès
     lors, la performance administrative est davantage corrélée à la maîtrise des technologies de
     l'information qu'à la taille de l'entreprise.



     >> « SMALL IS BEAUTIFUL » OU COMMENT DÉFENDRE LES PME

     Un « SBA à l'européenne »
     Il s’agit d’une initiative du Comité Richelieu (Association française des PME de haute technolo-
     gie), relayée par la CGPME dès 2003. Tout part du constat que les petites structures ne disposent
     pas de moyens suffisants pour atteindre la taille critique qui leur permettrait de pérenniser leur
     existence sur un marché concurrentiel mondialisé. Dès lors, elles ne peuvent venir grossir le
     nombre de grandes entreprises européennes pour faire face au marché américain. Les pouvoirs
     publics sont donc invités à mettre en œuvre une politique de développement des PME existantes,
     afin d’encourager l’apparition des « champions » nationaux et européens de demain.




12
LA PAROLE À ...
Elie Cohen et Jean-Hervé Lorenzi, Politiques industrielles pour
l’Europe, Conseil d’Analyse Economique, 2000.

« L’absence de PME à forte croissance susceptibles de concurrencer les grandes
explique pour partie la fragilité de l’industrie européenne : en cas de défaillances des
entreprises dominantes, il n’y a pas vraiment de prétendants dynamiques capables de
les supplanter. »



COMPRENDRE
SBA : en 1953, le Congrès américain votait une loi cadre, le Small Business Act pour
compenser le handicap que constitue la petite taille de l'entreprise afin que puisse réel-
lement s'exercer une « concurrence libre et non faussée ». Le SBA s’attache à quatre
priorités : la défense des PME ; la formation, le conseil et l’assistance technique ; les
aides au financement et l’accès des PME aux marchés publics. Est mise en place la
Small Business Administration. Cette agence fédérale accompagne les PME pour favo-
riser leur croissance et contraint l'administration américaine à réserver une partie de
leurs marchés aux petites entreprises (ex : 23 % des marchés doivent être directement
attribués aux PME).




                                                                                                 Marchés Publics, une évidence pour les PME
En savoir plus...
http://www.comite-richelieu.org/docs/comite/livre-blanc-2003.pdf
http://www.comite-richelieu.org/docs/comite/livre-blanc-2007.pdf



Lutter contre la discrimination : le Pacte PME
Ce mouvement de fond aboutit, en 2005, à la création d'un dispositif de mobilisation
positive : le « Pacte PME ». La finalité : corriger une situation de « discrimination » péna-
lisant les PME. Son objet : faciliter l'émergence de nouvelles entreprises de stature
mondiale en renforçant le lien entre les PME et leurs grands comptes.
En 2007, le Comité Richelieu persiste et signe avec un Livre Blanc. Cette publication alerte
une nouvelle fois les décideurs politiques : « il ne suffit pas d’être le meilleur, parce que,
pour être choisi, il faut aussi être gros et ancien : les PME subissent une discrimination
négative qui les empêche de se développer et d’apporter leurs talents à la société». Afin
de rompre avec cette logique, le Comité Richelieu dévoile les étapes pour transformer le
Pacte PME en un dispositif favorisant l'émergence de nouveaux leaders mondiaux.                  13
À ÉVITER !
     Les acteurs du marché, qu'ils soient publics ou privés, sont naturellement incités à privilégier les
     acteurs occupant déjà une position dominante sur le marché afin de limiter leurs propres risques.
     S'instaure ainsi un cercle vicieux par nature défavorable à l'innovation.



     La discrimination positive ajustée : le rapport Stoléru
     Le rapport de l’ancien ministre Lionel Stoléru sur « L’accès des PME aux marchés publics », remis
     en 2007 au Président de la République, fait le point sur la question d'un SBA à l'européenne.
     Sous cet intitulé « SBA » est donc rassemblé l'ensemble des mesures favorables aux PME dont
     un « accompagnement très structuré » des PME et des « actions sur leur environnement ». Le
     principe d'une discrimination positive demeure sous la forme d'une « dérogation de procédures
     ». Pour être efficace, une telle politique doit être relayée par un réseau maillé sur le territoire afin
     d'apporter les services d'information et d'accompagnement nécessaires pour les PME.



     En savoir plus
     http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/074000743/



     Dernière brique : la Loi de modernisation de l’Economie
     Communément désigné sous le sigle « LME », ce texte de 2008 a pour objet de « lever les
     contraintes qui empêchent certains secteurs de se développer, de créer des emplois et de faire
     baisser les prix ». Il définit quatre grands chantiers : encourager les entrepreneurs tout au long de
     leur parcours, relancer la concurrence, renforcer l’attractivité du territoire, améliorer le finance-
     ment de l’économie. Une des mesures phares : la réduction des délais de paiement. A compter
     du 1er janvier 2009, les délais de paiement sont plafonnés à 45 jours fin de mois ou 60 jours à
     compter de la date d’émission de la facture, sauf accord dérogatoire. Est aussi créé un réseau
     France-PME qui accompagne les PME vers les marchés publics nationaux et internationaux.



     LE SAVIEZ-VOUS ?
     L’article 7 de la LME
     « Les acheteurs publics pourront réserver jusqu'à 15 % de leurs marchés technologiques aux
     PME innovantes » : une mesure de discrimination positive reprise du rapport Stoléru,
     actuellement à l’état d’expérimentation.
     http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000019283050


14
Et demain
L'élargissement de la discrimination positive à l'ensemble des PME n'est envisageable
que progressivement. Un double but : corriger les désavantages constatés des petites
structures dans un environnement concurrentiel ouvert, mais aussi certains effets de
bord de l'économie (comme le phénomène de massification des achats observé dans le
secteur des fournitures). Un processus dynamique d'observation et d'analyse sectorielle,
qui requiert des statistiques fiables et précises, devrait alors étayer ces prochaines
étapes.



LA PAROLE À ...
Julien Cauet, cogérant de Pro IT Conseil (société de services
informatiques).

De 7 à 77 ans
 « Je doutais qu’une jeune entreprise puisse répondre à des appels d’offres publics. Je
préjugeais qu’il fallait trois ans d’actifs et l’obligation de présenter trois bilans. Mais lors
de la formation, j’ai su qu’une entreprise vieille d’un an, comme la nôtre, pouvait éga-
lement postuler. Je sais désormais décortiquer un appel d’offres, déceler ceux auxquels
nous pouvons prétendre. »




                                                                                                   Marchés Publics, une évidence pour les PME
Visez juste
« Les décideurs publics peuvent souvent être tentés d’opter pour une grosse structure.
Mais nous avons des avantages comme la réactivité. Nous optons plutôt pour des appels
d’offres dans notre département, ainsi en cas de problème informatique, la souplesse
de notre structure nous permettra d’être rapides et efficaces. »
Tout à y gagner
« Répondre à des consultations du secteur public représente une augmentation poten-
tielle de l’activité et du chiffre d’affaires. C’est un autre axe de développement que nous
souhaitons aborder. Nous espérons qu’il représentera 10% de notre activité. »
Simplifiez-vous la vie
« La dématérialisation, nous maîtrisions déjà, mais pas dans le cadre des appels d’offres
publics. Jusque là je ne savais pas comment m’y prendre pour y répondre. J’avais télé-
chargé des demandes, des dossiers de consultations sur une plateforme collaborative.
Et déjà cela me paraissait compliqué. La formation m’a fait changer d’avis. Tout me parait
plus accessible désormais. Nous avons vu le DC1, DC2, DC3, comment formaliser sa
réponse, etc. Je récupère mon certificat électronique dans dix jours. Je suis prêt !»



                                                                                                   15
2 . PA R L E R « M A R C H É S P U B L I C S »
     Parce que les marchés publics restent complexes - surtout pour ceux qui répondent et en
     assurent ensuite la bonne réalisation – il est primordial de parler « commande publique ». Une
     manière pour les soumissionnaires d’acquérir le vocabulaire, le minimum de connaissances
     concernant les procédures et l’exécution du contrat. Ce passage obligé vous permettra, au final,
     de décrypter de suite un appel d’offres mais aussi de mieux connaître les droits et devoirs de
     chacune des parties.



     >> LES ACHETEURS : QUI SONT-ILS AU JUSTE ?

     En France, on considère qu’il existe 90 000 acheteurs publics, appelés aussi pouvoir adjudica-
     teur et/ou entité adjudicatrice.

     L’Etat
     Il s’agit des ministères et de leurs services déconcentrés. L’administration centrale est consti-
     tuée d’un ensemble de services aux compétences nationales, dont les principales adresses se
     situent à Paris, et qui ont pour missions d’animer, de coordonner et d’évaluer d’autres entités.
     Les services déconcentrés agissent eux au sein des départements et représentent l’Etat au
     niveau local. Ils sont chargés d’appliquer les politiques nationales.

     Les collectivités territoriales
     La France se compose des 36 000 communes françaises, 96 départements, 22 régions. S’ajou-
     tent les regroupements et établissements intercommunaux ou locaux constitués autour d’une
     mission ou d’un projet. On compte parmi eux les communautés de communes, les communau-
     tés d’agglomération, les communautés urbaines et différents syndicats intercommunaux. Ils
     assurent certaines missions pour le compte de leurs concitoyens (transports urbains, collectes
     des ordures, assainissement, gestion des espaces verts…). Cette délégation de pouvoir porte sur
     différents domaines encadrés par la loi.

     Les organismes publics
     Ceux-ci sont des établissements, qui ont parfois une activité publique et privée, et qui peuvent
     être difficiles à identifier. Ils ne sont pas forcément rattachés à des entités publiques, comme les
     Chambres de Commerces et d’Industrie, Pôle Emploi, l’Ugap…




16
COMPRENDRE
Maître d'ouvrage - MOA : c’est la personne pour le compte de laquelle les pres-
tations d’un contrat sont exécutées.
Maître d’œuvre - MOE : prestataire intellectuel, qui peut comprendre les rôles de
conception d’un projet et de surveillance de sa mise en œuvre. Cette notion est très
présente pour les marchés de travaux et concerne principalement les architectes.
Mandataire : personne titulaire d’un contrat de représentation juridique par lequel
l’une des parties, appelée mandataire, s’engage à agir au nom et pour le compte de
l’autre, appelée mandant.



>> LES ACHATS : À QUELS BESOINS RÉPONDENT-ILS ?

Les besoins opérationnels
Les besoins opérationnels correspondent, pour la plupart, aux programmes décidés par
les élus lors de différentes assemblées (ex : construction d’une base urbaine de loisirs).
Généralement, ces achats sont directement pilotés par les élus-référents des directions
concernées.

Les besoins fonctionnels




                                                                                                    Marchés Publics, une évidence pour les PME
Les besoins fonctionnels permettent, eux, aux différents services de l’acheteur public
de fonctionner au quotidien. Ils sont générés par les directions elles-mêmes avec peu
d’interventionnisme des élus (ex : acquisition de véhicules).



>> LES MARCHÉS : QUEL DOMAINE D’ACTIVITÉ
   RECOUVRENT-ILS ?

Les trois types de marchés publics sont régis par l’article.1.III du CMP : les fournitures,
les services et les travaux. La passation d’un marché peut porter sur l’un de ces trois
domaines ou être mixte : cela dépend de la dévolution du marché décidée par l’ache-
teur public.

Marchés de fournitures
Ils ont pour objet l‘achat, la prise en crédit-bail, la location ou la location-vente de produits
et matériels.



                                                                                                    17
Marchés de services
     Ils ont trait à la réalisation de prestations de services matériels (ex : nettoyage de locaux) et im-
     matériels (ex : expert comptable). Certains de ces marchés bénéficient de procédures allégées.

     Marchés de travaux
     Ils consistent soit à l'exécution, soit conjointement à la conception et à l'exécution d'un ouvrage,
     de travaux de bâtiment ou de génie civil répondant à des besoins précisés par l’acheteur qui en
     exerce la maîtrise d'ouvrage. Un ouvrage est le résultat d'un ensemble de travaux de bâtiment
     ou de génie civil, destiné à remplir par lui-même une fonction économique ou technique.

     Marchés mixtes
     Ils sont le résultat de l’association des trois précédents types de marchés : c’est le poids finan-
     cier le plus important du marché qui détermine sa nature. Par exemple, un marché Mixte services
     et fournitures est considéré comme un marché de services si la valeur des services dépasse la
     valeur des fournitures achetées.



     COMPRENDRE
     Dévolution : elle consiste pour l’acheteur à définir le type de marché, son mode de passa-
     tion, le choix de l’offre… ainsi que le fractionnement du marché.
     Concours : procédure de passation des marchés publics qui permet à l’acheteur public d’ac-
     quérir, principalement dans le domaine de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de
     l’architecture et de l’ingénierie ou des traitements de données, un plan ou un projet qui est choisi
     par un jury après mise en concurrence.



     >> LA DURÉE : COMMENT EST-ELLE DÉFINIE CONTRACTUELLEMENT?

     La durée d'un marché est fixée en tenant compte de la nature des prestations à réaliser et d'une
     remise en concurrence périodique nécessaire. Un marché peut prévoir une ou plusieurs recon-
     ductions. Les conditions : que ses caractéristiques restent inchangées, que la mise en concurrence
     ait tenue compte de la durée totale du marché, périodes de reconduction comprises.
     Cependant, il est communément admis qu’un marché de fournitures ou de services n’excède pas
     quatre ans, sauf dans des cas se justifiant par des investissements amortissables sur une durée
     supérieure à quatre ans (ex. chauffage central). Les accords-cadres et marchés à bon de com-
     mandes ne peuvent excéder quatre ans (hors exception). Concernant les marchés de travaux, le
     temps de dévolution du marché est déterminé en fonction de la complexité de réalisation et
     jusqu’au parfait achèvement : il n’y a donc aucune recommandation possible de durée.
18
>> LES PRINCIPES FONDAMENTAUX :
   CONTRAINTES OU AVANTAGES ?
L’acheteur public a l’obligation de respecter cinq principes qui régissent la passation
d’un marché, et ce, quel que soit le type de procédure (adaptée ou formalisée) : trois sont
fondamentaux et deux sous-jacents. Ces règles du jeu imposées aux adjudicateurs
garantissent finalement aux PME l’ouverture des marchés publics.

Libre accès                                     Proportionnalité de la demande
Il peut être défini ainsi : une personne        L’acheteur public se doit de définir le juste
morale qui remplit les conditions requises      nécessaire aussi bien pour la candidature
peut se porter candidate. L’acheteur public     que pour l’offre, en termes de pièces et de
est dans l’impossibilité d’écarter des can-     caractéristiques à obtenir pour l’analyse et
didats en se fondant sur d’autres               l’exécution du marché. Par conséquent, les
conditions que celles définies par le CMP.      capacités demandées (financières, pro-
                                                fessionnelles et techniques) ne peuvent
Egalité de traitement                           être excessives ou disproportionnées par
Elle se traduit par plusieurs éléments : ne     rapport au marché recherché. La durée du
pas traiter de façon différente des situa-      marché doit être fixée de manière à ne pas
tions analogues, communiquer les mêmes          restreindre ou limiter la libre concurrence.
informations à chaque candidat, évaluer         Cela correspond au juste besoin et aux




                                                                                                Marchés Publics, une évidence pour les PME
de la même manière des postulants d’im-         justes moyens de la réalisation du marché.
portance économique différente, et enfin
définir des critères de sélection identiques    Reconnaissance mutuelle
en nature et en nombre pour tous les sou-       C’est le principe de libre échange des
missionnaires.                                  biens, des personnes et des services au
                                                sein de la Communauté européenne. Toute
Transparence de la procédure                    société membre de l’UE peut, dès l’instant
Cela consiste à : mettre en place une pu-       où ses documents sont rédigés en français
blicité organisée pour tous les contrats        (ou qu’une traduction les accompagne) et
(sauf ceux inférieurs à 4 000€ HT), rendre      que les normes demandées sont équiva-
visible le déroulement de la procédure, et      lentes, se porter candidate à un marché
permettre le contrôle du respect de l’éga-      public.
lité de traitement. Une fois le marché signé,
cela implique également de : rendre
possible la communication des documents
du contrat (exception faite du secret in-
dustriel/commercial) si les documents ne
sont pas frappés d’interdiction par la loi.
                                                                                                19
COMPRENDRE
     Accord-cadre : faisant suite à une procédure de marchés publics, l’acheteur référence de
     futurs attributaires. Ce dispositif permet de sélectionner un certain nombre de fournisseurs qui
     seront ultérieurement remis en concurrence lors de la survenance du besoin de l’acheteur.
     Avis d’appel public à la concurrence : publication par le pouvoir adjudicateur en vue
     d’assurer une publicité conforme aux principes fondamentaux de la commande publique. Cette
     publicité est normée dans sa forme.
     Bulletin Officiel d’Annonces des Marchés Publics - BOAMP : organe de pu-
     blication habilité à recevoir des annonces légales, qui ne répertorie pas que des annonces de
     marchés publics.
     Journal d’Annonces Légales - JAL : c’est une publication d’information générale, ju-
     diciaire ou technique, ne consacrant pas à la publicité plus de deux tiers de leur surface, justifiant
     d’une couverture territoriale suffisante. La liste de ces journaux doit être publiée par arrêté pré-
     fectoral.
     Journal Officiel de l’Union Européenne - JOUE : dès que les seuils fixés par les
     directives européennes sont atteints, le JOUE devient obligatoire pour la publicité du pouvoir ad-
     judicateur. Cette édition est multilingue. La recherche d’avis peut être réalisée sur le site et en
     est facilitée par un moteur de recherche avec des menus déroulants (géographiques, secteurs
     d’activités…). Des profils de recherche peuvent être mémorisés et utilisés de manière récurrente.




20
I Les niveaux de publicité des AOP selon le type de marché
          MARCHÉS DE TRAVAUX                                             MARCHÉS DE FOURNITURES ET SERVICES

             ETAT & COLLECTIVITÉS                                                                                          COLLECTIVITÉS
                TERRITORIALES                                                      ETATS                                   TERRITORIALES
            JAL (normé)                                                 JAL (normé)                                   JAL (normé)
              BOAMP                                                       BOAMP                                         BOAMP
              + JOUE (format européen)       Appels                       + JOUE (format européen)                      + JOUE (format européen)       Appels
              + Publicité complémentaire     d’offres                     + Publicité complémentaire                    + Publicité complémentaire     d’offres
            + Profil d’acheteur :          (AO, marchés                 + Profil d’acheteur :                         + Profil d’acheteur :          (AO, marchés
              # AAPC téléchargeables        formalisés)                   # AAPC téléchargeables                        # AAPC téléchargeables        formalisés)
4 845 K€      # DCE téléchargeables                         125 000 €     # DCE téléchargeables           193 000 €     # DCE téléchargeables
            JAL (normé)                                                 JAL (normé)                                   JAL (normé)
              BOAMP                                                       BOAMP                                         BOAMP
              et/ou PQR                                                   et/ou PQR                                     et/ou PQR
              et/ou Presse spécialisée                                    et/ou Presse spécialisée                      et/ou Presse spécialisée
              et/ou Internet                                              et/ou Internet                                et/ou Internet
            + Profil d’acheteur :            Marchés                    + Profil d’acheteur :                         + Profil d’acheteur :            Marchés
              # AAPC téléchargeables       à Procédure                    # AAPC téléchargeables                        # AAPC téléchargeables       à Procédure
90 000 €      # DCE téléchargeables                         90 000 €      # DCE téléchargeables                         # DCE téléchargeables
                                             Adaptée                                                                                                   Adaptée
            JAL (normé, format structuré) : (MPA ou MAPA)               JAL (normé, format structuré) :               JAL (normé, format structuré) : (MPA ou MAPA)
              ou BOAMP                                                    ou BOAMP                                      ou BOAMP
              ou PQR                                                      ou PQR                                        ou PQR
              ou Presse spécialisée                                       ou Presse spécialisée                         ou Presse spécialisée
              ou Internet                                                 ou Internet                                   ou Internet
4 000 €                                                      4 000 €
                 Article 40-II du CMP       Achat sans                       Article 40-II du CMP                             Article 40-II du CMP    Achat sans
            Publicité non obligatoire        formalité                  Publicité non obligatoire                     Publicité non obligatoire        formalité
            Gré à gré (3 devis)                                         Gré à gré (3 devis)                           Gré à gré (3 devis)




           >> PROCÉDURES : COMMENT SE DÉROULE L’ATTRIBUTION
              D’UN APPEL D’OFFRES PUBLIC ?




                                                                                                                                                                      Marchés Publics, une évidence pour les PME
           Il existe deux types de procédures, plus ou moins contraignantes pour l’acheteur comme
           pour le soumissionnaire. Cependant ce dernier n’a en fait qu’à suivre les indications de
           l’adjudicateur :
                     G La procédure adaptée. Elle se caractérise par une liberté (contrôlée) de

                       mettre en place une concurrence, tout en respectant les principes fonda-
                       mentaux de la commande publique. On les appelle des marchés à procédures
                       adaptées ou MAPA.
                     G La procédure formalisée. Sa mise en œuvre est déterminée en fonction de

                       seuils, encadrée par des délais et des acteurs ou organes qui peuvent ou non
                       intervenir. L’acheteur doit scrupuleusement se référer aux articles du Code des
                       marchés publics (CMP) qui régissent la procédure de passation. Les quatre
                       principales procédures formalisées sont : l’appel d’offres ouvert et l’appel
                       d’offres restreint, le dialogue compétitif et le concours. La négociation est gé-
                       néralement prohibée.




                                                                                                                                                                      21
Quoi qu’il en soit, toute procédure d’achat public se passe en trois phases.
     1. Dépouillement. L’acheteur analyse les candidatures des entreprises et procède ou non à leur
        élimination.
     2. Vérification. Dès lors que certaines candidatures sont retenues, il faut contrôler que toutes
        les pièces de réponse à l’offre sont bien présentes et conformes. Dans le cas contraire, la
        candidature est rejetée. Ensuite, les réponses sont classées par « ordre d’attribution » selon
        l’application de la hiérarchisation ou de la pondération prévue des critères définis.
     3. Attribution. L’acheteur a fait son choix et attribue le marché à l’un des soumissionnaires.
        Toutefois, ce dernier devra, de nouveau, produire certains documents qui prouveront que le
        titulaire du marché est en situation régulière avec les administrations fiscales et sociales.



     COMPRENDRE
     Appel d’offres ouvert ou restreint : la procédure formalisée de passation des marchés
     publics est dite ouverte lorsque tout candidat peut remettre une offre en même temps que sa
     candidature. La concurrence n’est alors pas limitée par un numerus clausus. En revanche, il
     existe aussi des procédures dites restreintes. Alors les candidats soumettent dans un premier
     temps leur candidature et seuls ceux qui sont retenus à ce stade, peuvent par la suite présen-
     ter une offre.
     Dialogue compétitif : procédure dans laquelle l’acheteur conduit un dialogue avec les
     candidats admis, en vue de définir ou de développer une ou plusieurs solutions pouvant répondre
     à ses besoins.




22
3 . L E S P M E À L’AS S A U T D E S M A R C H É S
    P U B L I CS : U N E R ÉAL I TÉ
Les marchés publics sont-ils favorables aux PME ? Une interrogation qui revient souvent
dans la bouche des dirigeants. Globalement en 2009, au regard des statistiques de l’Ob-
servatoire économique des achats publics (OEAP) la réponse est clairement…oui !
Y répondre c’est en fait répondre à plusieurs questions : les PME ont-elles une réelle
place dans les marchés publics ? Quelle part de marché représentent les PME dans les
marchés publics (en montant et nombre) ? Quels sont les domaines d’achat les plus
ouverts aux PME ? Et enfin quelles sont les durées des contrats publics attribués aux
PME ?

>> COMMENT SE RÉPARTIT LA COMMANDE PUBLIQUE
   PAR ACHETEUR ?

L’Etat et les collectivités territoriales émettent respectivement à 52,9% et 47,1% des
marchés publics en terme de montant. A savoir également : entre les années 2007 et
2008, le nombre d’appels d’offres publics inférieurs à 90 K € oscille entre 49% et 47%.
Enfin, les collectivités sont les principaux émetteurs des marchés publics en nombre
avec 80% des appels d’offres en 2008. En clair, les marchés d’Etat sont moins




                                                                                          Marchés Publics, une évidence pour les PME
nombreux mais plus importants en chiffre d’affaires. Une explication ? Cela résulte
des prérogatives de chacun des acteurs publics (ex : l’Etat supporte la Défense).


I Tableau des marchés publics en montant, tous types de sociétés


 Montant des Marchés
 Année            2004             2005          2006           2007         2008
 Total           31 970           45 742        57 427         48 939       66 930
 Etat             8 230           16 442        26 294         21 260       35 404
 % Etat          25,7%            35,9%         45,8%          43,4%        52,9%
 Collectivités   23 740           29 300        31 133         27 679       31 526
 % Collectivités 74,3%            64,1%         54,2%          56,6%        47,1%




                                                                                          23
I Tableau des marchés publics en nombre, tous types de sociétés


      Montant des Marchés
      Année            2004               2005          2006              2007         2008
      Total           152 794            172 977       167 571          106 811      110 209
      %<90K€           72 %               72 %          68 %              49 %         47 %
      Etat            17 981             20 408        19 379           20 845       22 054
      % Etat          11,8 %             11,8 %        11,6 %           19,5 %       20,0 %
      Collectivités   134 813            152 569       148 192           85 966       88 155
      % Collectivités 88,2 %             88,2 %        88,4 %           80,5 %       80,0 %



     >> ADJUDICATEURS DE MARCHÉS PUBLICS :
        QUI EST FAVORABLE AUX PME ?

     D’une part, les PME représentent 30 % du volume d’affaires des marchés publics (d’une valeur
     totale de 130 Mds €) soit environ 39 Mds €. Cependant, la part des PME est minoritaire en terme
     de montant, et cela aussi bien pour les marchés publics d’Etat que pour ceux des collectivités
     territoriales. Néanmoins, dans ce cadre, les PME restent plus favorisées par les collectivités
     territoriales (40 % en 2008) que par l’Etat (21% en 2008). Deux explications à privilégier:
               - les collectivités territoriales sont attachées à leur tissu économique et à la compétiti-
               vité locale ;
               - la proximité des acteurs économiques induit de facto un coût moindre de réalisation.
               Y a-t-il une évolution entre 2004 et 2008 de cette part des PME en matière de montant
               des appels d’offres ? On observe une « volatilité » (c’est-à-dire une variation) beaucoup
               plus importante pour les marchés d’Etat (133 %) que pour les marchés émis par les col-
               lectivités (5 %).

     D’autre part, si les PME représentent 60 % des marchés publics en nombre, ce taux est de
     63 % pour les collectivités territoriales et de 49 % pour l’Etat sur l’année 2008. Quant à la
     volatilité entre 2004 et 2008, elle n’est pas importante pour le nombre de marchés d’Etat (20 %)
     et reste très faible pour les collectivités (5 %).

     Un bémol à tous ces chiffres : les parts sous-traitées par les entreprises à d’autres sociétés ne
     sont pas prises en compte dans les études.




24
LE SAVIEZ-VOUS ?
Sous-traitance et obligations : lorsqu’un entrepreneur confie à une tierce en-
treprise, et sous sa responsabilité, tout ou partie de l’éxécution d’un marché, cela est
considéré comme de la sous-traitance. Elle est acceptée pour les marchés de travaux
ou de services mais en aucun cas pour les marchés de fournitures. Mais l’acheteur doit
être obligatoirement mis au courant par l’acheteur, soit à priori lors de la candidature
ou à posteriori lors de l’éxécution du contrat. La déclaration de sous-traitants (DC4)
permet à l’entreprise candidate ou attributaire de fournir les différents éléments né-
cessaires à la personne publique pour vérifier l’éligibilité au marché du sous-traitant.



I Graphique portant sur le montant de marchés exprimé en % des PME




                                                                                                                                        %
                                                                                                                                        %
                                                                                                                                        %




                                                                                           Marchés Publics, une évidence pour les PME
          % Total
          % Etat
          % Collectivité

I Graphique portant sur le nombre des marchés en % des PME
70
60
50                                                                                                                                      To
                                                                                                                                        %
40                                                                                                                                      Eta
                                                                                                                                        %
30                                                                                                                                      Co
                                                                                                                                        %
20
10
 0
         2004               2005           2006            2007             2008

           % Total
           % Etat
           % Collectivité


                                                                                           25
>> TYPE DE MARCHÉ : QUELS DOMAINES D’ACTIVITÉS
        PEUVENT VISER LES PME ?

     Que l’on considère le nombre ou le montant des appels d’offres par type d’acheteur, l’Etat attribue
     moins de marchés aux PME pour les domaines des services et travaux que les collectivités en
     2008. Entrons dans le détail. Les marchés de travaux représentent 2/5ème des appels d’offres
     publics affectés aux PME. Cette part s’avère stable pour les données observées entre 2004 et
     2008. Les marchés de fournitures fluctuent entre 14 % et 29 % des achats publics selon les
     années, ce qui induit une volatilité très importante (107 %). Enfin, les marchés de services
     apparaissent comme stables, entre 27 % et 34 % des achats publics, soit une volatilité raison-
     nable de 26 %.


     I Tableau des attributions aux PME en % du montant par types de marchés

      Année                2004           2005           2006           2007         2008
      Fourniture            29             21             14             26           23
      Services              31             30             27             34           28
      Travaux               43             45             43             44           44
      Total                 36             32             27             35           30


     I Tableau des attributions aux PME en % du montant et nombre par types de marchés
       sur l’année 2008

                         Montant                         Nbre
      Domaine             Etat           Collectivités          Etat        Collectivités
      Fourniture           49                 48                 19              25
      Services             44                 62                 22              47
      Travaux              58                 74                 28              49
      Total                49                 63                 21              40




26
>> DURÉE DES MARCHÉS : S’ENGAGER
   À COURT, MOYEN OU LONG TERME ?

Plus la durée des marchés est longue moins la part attribuée aux PME est impor-
tante tant en nombre qu’en montant. Affinons l’analyse. Ce sont sur les marchés d’une
durée inférieure à un an que les PME ont la plus forte attribution (aussi bien en nombre
qu’en montant). Les collectivités territoriales attribuent 65 % du nombre de leurs appels
d’offres pour 50 % en montant à des PME, contre plus de 50 % en nombre et environ
30 % en montant pour l’Etat. Les marchés compris entre un et deux ans restent encore
favorables aux PME. Les collectivités territoriales attribuent 60 % en nombre et 35 % en
montant, contre moins de 50 % en nombre et presque 20 % en montant pour l’Etat. Pour
les marchés compris entre deux et quatre ans, les chiffres s’étiolent : 50 % du nombre
des marchés et 35 % en montant pour les collectivités, 50 % en nombre et environ 20 %
en montant pour l’Etat. Enfin, pour des marchés supérieurs à quatre ans, les collectivi-
tés territoriales attribuent à peine 45 % du nombre des marchés et 35 % en montant,
contre moins de 35 % en nombre et quasiment 15 % en montant pour l’Etat.



COMPRENDRE
Offre : c’est la proposition technique chiffrée du candidat. Elle doit répondre au besoin




                                                                                            Marchés Publics, une évidence pour les PME
exprimé dans le cahier des charges, et définir le coût des opérations. L'offre remise est
contractuelle et doit être signée par le représentant légal de l'entreprise soumission-
naire. L'offre contient donc des éléments techniques, financiers et contractuels.



>> PME : CIBLEZ LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES !

Quelle leçon tirer de ces données ? Les collectivités territoriales sont plus enclines
à attribuer des marchés publics aux PME que l’Etat. Certainement du fait que ce
dernier gère des marchés plus conséquents, plus spécifiques et d’ordre national. Pour
rappel : les collectivités regroupent la plus grande partie des adjudicateurs publics !
PME, si vous souhaitez pénétrer les marchés publics, alors répondez aux appels d’offres
émis par des collectivités territoriales. Dans un premier temps, cela vous permettra
d’appréhender les marchés publics sur un type d’acheteurs ouverts aux PME, mais aussi
de privilégier des marchés de courtes durées. Une manière de se « faire la main » !




                                                                                            27
LA PAROLE À ...
     Adrien Saric est courtier en assurances, notamment dans le domaine de
     la protection sociale.

     Qui ne tente rien n’a rien
     Ce professionnel exerce cette profession depuis 20 ans, dans la région de l’Ile-de-France.
     Si vous lui parlez d’appels d’offres publics, il se montre d’abord dubitatif. « Je n’y connaissais
     rien, c’est vrai. Après un premier essai infructueux, j’ai renoncé. La montagne de papiers que
     cela impliquait, la démarche administrative qui ne me parlait pas du tout : ce formalisme m’a dé-
     couragé. De plus, je ne comprenais pas l’utilité de consultations très réglementées…sur un
     marché de l’assurance déjà très réglementé ! Cette double contrainte est-elle bien nécessaire ?
     Ne devient pas assureur qui veut : il faut montrer patte blanche ! »
     Et la simplification administrative qui a également pour but de rendre plus transparente les
     marchés publics, qu’en dit-il ? Là aussi, notre courtier se pose beaucoup de questions: est-ce
     que les acheteurs publics veulent vraiment changer de fournisseurs ? Quels sont les critères
     objectifs de sélection des candidats ? Les nouveaux entrants ont-ils leur chance ? Que cherche-
     t-on ? Une mise en concurrence économique ? Du coup, quel rapport entre le prix et la crédibilité
     des prestations attendues ? « Dans notre métier, nous apportons des réponses budgétaires tout
     en conciliant la pérennité des intérêts du client et de la compagnie d’assurances. Dans le
     domaine de l’assurance sociale, il existe des statistiques pour calculer les coûts des risques de
     façon précise. Nos prix varient peu d’un courtier à un autre. Notre valeur ajoutée se situe ailleurs,
     dans le relationnel, le service… quelque chose de difficile à estimer voire à valoriser dans un
     appel d’offres public me semble-t-il. Car j’ai l’impression que ce type de consultation, par son
     caractère très normé, devient impersonnelle… »
     Puis, il y a eu la formation de la CGPME sur les marchés publics. Non pas une révélation, mais
     un bon moyen d’établir une stratégie réaliste. « Maintenant je comprends mieux le pourquoi du
     comment des appels d’offres publics : comment cela marche, ce qu’on me demande exacte-
     ment… même si l’approche administrative reste encore quelque peu opaque pour moi. Ce
     stage m’a permis de « dégrossir » le sujet, de connaître les documents nécessaires, d’aller sur
     des plates-formes, de mettre en place des veilles. C’est vrai qu’il paraît difficile de se mesurer
     aux grands assureurs et courtiers très outillés dans ce domaine, non seulement en ressources
     humaines mais aussi en moyens techniques et logistiques. Mais maintenant, j’ai quelques armes
     et surtout je sais ce que je dois faire. Eviter de tomber dans une démarche chronophage. Gagner
     du temps avec des papiers pré-remplis, disposer d’une base de documents types en somme.
     Et comme les études prennent du temps sans l’assurance de retour sur investissement, je m’ac-
     corde une demi-journée pour répondre dans le fond. J’ai fait le choix d’essayer… mais surtout
     d’optimiser ma réponse. »


28
4 . PAS U N D É F I ,
    M A I S U N E O P P O RT U N I T É
La commande publique a évolué positivement pour les PME : non seulement l’accès leur
a été facilité, mais ces marchés leur permettent aussi une trésorerie satisfaisante lors
de l’exécution du contrat. Deux avantages à exploiter !



>> TOUS LES CHEMINS MÈNENT AUX MARCHÉS PUBLICS

La juste mesure. L’acheteur public se doit de définir son besoin en amont de la procé-
dure. Ceci l’oblige également à demander « le juste nécessaire » pour concrétiser ce
besoin, que ce soit sur le plan technique, financier ou humain. On appelle cela la propor-
tionnalité des demandes. Une manière d’encadrer l’approche de l’adjudicateur quant au
choix des prestataires.

Elargissement des critères. L'absence de références relatives à l'exécution de marchés
de même nature ne peut justifier l'élimination d'un candidat. Elle ne dispense pas le
pouvoir adjudicateur d'examiner les capacités professionnelles, techniques et
financières des candidats.




                                                                                               Marchés Publics, une évidence pour les PME
Au choix, spécialiste ou généraliste. La PME n’a plus l’obligation de répondre de
manière globale et par conséquent de détenir toutes les compétences nécessaires du
marché qu’elle vise. L’allotissement est en effet désormais l’unique règle, et ce quelque
soit le type d’appels d’offres. Une condition néanmoins : que cela ne représente pas un
inconvénient pour l’acheteur, tant pour le pilotage que la coordination du projet.

L’union fait la force. Afin de s’adjoindre toutes les capacités qu’elle ne posséderait pas
seule pour soumissionner, l’entreprise a la possibilité de se présenter en groupement
(conjoint ou solidaire) ou de recourir à la sous-traitance du moment qu’elle la déclare.

La dématérialisation, nouvelle voie. Les échanges d’informations numériques avec
l’acheteur public vous permettent des économies de frais généraux mais aussi d’être
rassuré quant à la confidentialité des informations transmises. Vous gagnez en sécurité :
votre offre est cryptée et ne pourra être connue que le jour de l’ouverture du pli par l’ad-
judicateur.


                                                                                               29
COMPRENDRE
     Groupement d’entreprises : sa composition est généralement l’association momenta-
     née de plusieurs entreprises ayant des domaines d’interventions différents, mais il se peut aussi
     qu’elles aient les mêmes spécialités. Cet ensemble d’opérateurs économiques soumissionnant
     en commun à un marché public, dépourvu de personnalité morale, incarne la cotraitance. Il en
     existe deux formes : conjointe, chaque opérateur s’engage à réaliser conjointement ses presta-
     tions mais n’est responsable que de la partie qui lui incombe ; solidaire, chaque opérateur est
     engagé solidairement sur la totalité du marché, et donc responsable de toutes les parties du
     marché.
     Allotissement : technique qui permet au pouvoir adjudicateur de diviser un projet en plu-
     sieurs lots, prestations distinctes, pour une opération globale. L’allotissement est obligatoire.



     >> PROFITER DES ROUAGES COMPTABLES DES MARCHÉS PUBLICS

     L’acompte. C’est un mode de financement du marché qui correspond au paiement d’une partie
     des prestations effectuées. Normalement, la périodicité de versement est fixée au maximum à
     trois mois. Cependant, pour les PME, le délai a été ramené à un mois aussi bien pour les marchés
     de fournitures, de services que de travaux.

     L’avance. Versée au titulaire d’un marché ou à un sous-traitant, elle a pour objectif de faciliter
     le commencement de l’exécution des prestations. Elle est accordée lorsque le montant initial du
     marché ou de la tranche affermie est supérieur à 50 000 euros HT et dans la mesure où le délai
     d'exécution est supérieur à deux mois. Attention : cette avance n'est due au titulaire du marché
     que sur la part du marché qui ne fait pas l'objet de sous-traitance.

     Créance publique et confiance. La solvabilité financière d’une créance publique est plus forte
     que celle d’une créance privée : finalement on sait que l’achat public sera acquitté quoi qu’il
     advienne. L’ordonnateur n’est pas le payeur : c’est le Trésor public qui règle les factures. Aussi,
     les banques seront plus enclines à prendre en compte cette nuance et à vous accorder des
     crédits. On dit ainsi qu’il existe une sûreté du paiement de la créance.

     Cession ou nantissement de créance. Appelé aussi loi dite « Dailly », cela permet au titulaire
     (cédant), après réception de l’exemplaire unique du pouvoir adjudicateur (cédé) dûment signé par
     lui, de céder à un organisme bénéficiaire (cessionnaire) sa créance. Ce mécanisme permet au
     titulaire de récupérer, dès la cession, la trésorerie nécessaire en vue de faciliter sa gestion



30
financière, pour toutes raisons propres à sa société. Il est bien entendu que le cédant
continue à exécuter le marché. Le cessionnaire, quant à lui, recevra dès lors le paiement
des prestations réalisées par le titulaire de marché directement par l’acheteur.

Payé en temps et en heure. Les délais de paiement des marchés publics n’ont cessé
de se réduire depuis 2006 :
         G à 30 jours pour l’Etat et ses établissements publics (sauf ceux à caractère in-

           dustriel et commercial ; pour les collectivités territoriales et les établissements
           publics). Il faut savoir que les précédents délais étaient de 45, puis 40, 35 jours,
           soit une diminution de 33 % du temps !
         G à 50 jours pour les établissements publics de santé et les établissements du

           service de santé des armées.
Si l’acheteur ne respectait pas le délai légal, le créancier a le droit de facto à l’applica-
tion d’intérêts moratoires à compter du jour suivant l’expiration dudit délai. Ces intérêts
moratoires sont publiés par décret et consultables sur www.legifrance.gouv.fr .



>> UNE STRATÉGIE ÉCONOMIQUE À SAISIR

La commande publique, de par la diversité de ses acteurs et de leurs besoins, couvre tous
les secteurs d’activités et concourt au maintien économique de certains d’entre eux (ex




                                                                                                  Marchés Publics, une évidence pour les PME
: plans de relance). Côté entreprise, le fait d’être attributaire d’un contrat public peut
maintenir votre chiffre d’affaires voire le développer, d’autant plus que ce type d’achats,
notamment pour la partie fonctionnelle, sont récurrents. Par ailleurs, de plus en plus
d’adjudicateurs publics, n’ayant pas les compétences en interne, ont recours à des pres-
tataires privés. Alors, intéressé ?




                                                                                                  31
5 . S E P R É PA R E R , S E P O S E R
         L E S B O N N E S Q U E ST I O N S : S E L A N C E R
     Inutile de se lancer à l’aveuglette ou coûte que coûte. Maintenant que vous parlez commande
     publique, il vous reste à identifier les conditions d’accès de la commande publique, puis enfin de
     juger de l’opportunité de répondre ou non à un marché. Dernières étapes avant de préparer votre
     offre en toute connaissance de cause, avec de solides atouts en main.



     >> MONTRER PATTE BLANCHE

     Il convient de se poser un certain nombre de questions pour soumissionner : Puis-je être
     candidat ? Suis-je en situation régulière à l’égard de l’administration ? Est-ce que je détiens les
     capacités nécessaires à cette réponse ?

     L’interdiction de soumissionner
     Tout d’abord, l’entreprise doit avoir la capacité juridique pour être candidate. Est frappée d’in-
     terdiction de soumissionner toute entreprise en état de liquidation judiciaire ou qui serait en
     situation irrégulière auprès des administrations fiscales et sociales. Par ailleurs, une entreprise
     condamnée par un juge pénal ou pour une infraction relevant du Code général des impôts ne peut
     répondre à un appel d’offres public. Dans le cas où un dirigeant ou un actionnaire a fait l’objet
     d’une condamnation pénale, la société n’est plus éligible aux marchés publics.



     Le saviez-vous ?
     Exemples d’attestations fiscales : certificats de paiement de l’Impôt sur les sociétés
     (IS), de l’impôt sur les revenus (IR), de la TVA…
     Exemples d’attestations sociales : certificats de versement des cotisations à l’URSSAF,
     d’assurance maladie, au régime obligatoire d’assurance vieillesse…
     Et pour l’entreprise nouvellement créée : l’entreprise devra fournir, si elle les détient,
     toute attestation, ou à défaut une copie du récépissé du centre de formalités des entreprises
     (CFE), en bref tout document prouvant sa création. Elle sera donc réputée comme étant en règle
     avec les différentes administrations.




32
Démontrer votre potentiel
Poser sa candidature consiste à établir ses capacités humaine, financière et tech-
nique à exécuter le marché. Il convient à l’entreprise candidate de prouver qu’elle
dispose des garanties nécessaires à la réalisation du marché s’il lui est attribué.

Les justifications à caractère financier (reportées dans le DC2) permettent à l’ache-
teur d’apprécier l’évolution du chiffre d’affaires sur les trois derniers exercices ainsi que
le pourcentage du CA portant sur le même objet que le marché en cours de consulta-
tion. Certains acheteurs en déduiront des ratios qui détermineront si la société a la
capacité financière d’assumer ce marché. Une société avec un chiffres d’affaires de
100 K€ répondant à un marché de 50 K€ pourrait se voir refuser sa candidature
justement pour des raisons financières.

Les justifications à caractère professionnel et technique à apporter sont de trois ca-
tégories :
        G les certifications de l’entreprise

           Certificats de qualification ou attestations équivalentes qui prouvent les dites
           qualifications peuvent être demandés aux entreprises (ex : Qualibat). Pour
           certaines professions, des agréments doivent être présentés lors de la can-
           didature afin que l’acheteur puisse en contrôler la détention.
        G les références dont elle peut faire état




                                                                                                Marchés Publics, une évidence pour les PME
           Sans avoir un caractère discriminatoire, les références peuvent permettre à
           l’acheteur d’apprécier la capacité de l’entreprise à exécuter le marché, tout
           en préservant les entreprises nouvelles qui souffriraient d’une absence de
           références.
        G les moyens matériels et humains dont elle dispose

           Au titre des moyens humains, notamment lorsqu’il s’agit de prestations de
           services, cela consiste à produire les qualifications professionnelles et les
           réalisations personnelles des ressources affectées à la mission. L’entreprise
           doit aussi donner à l’acheteur public la liste des personnes physiques ayant été
           habilitées à l’engager contractuellement : ce sont les délégations de signature
           ou de pouvoirs internes à la société. Il faut enfin prouver être en possession du
           matériel nécessaire et conforme aux normes en vigueur, ou pouvoir en béné-
           ficier (par location par exemple) lors de l’exécution du marché.




                                                                                                33
COMPRENDRE
     Lettre de Candidature ou DC1 : ce formulaire permet aux candidats de décliner leur
     identité à l’acheteur en tant que personne morale désignée s’il se présente seul ou en groupe-
     ment. A noter que la déclaration de cotraitance passe par la DC alors que celle de sous-traitance
     correspond à la DC4.
     Déclaration du Candidat ou DC2 : ce formulaire permet aux candidats de démontrer
     pour partie leurs capacités financières, professionnelles et techniques.
     Acte d'Engagement (AE) ou DC3 : c’est la pièce maîtresse d’un marché public, par
     laquelle le candidat à un marché public ratifie son offre dans le respect des clauses du cahier
     des charges qui déterminent les conditions dans lesquelles le marché est exécuté. Les stipula-
     tions de l’AE prévalent sur celles des autres documents contractuels.



     >> RÉPONDRE OU NON : LÀ EST LA QUESTION !

     L’Avis d’Appel Public à la Concurrence (AAPC) informe les sociétés de l’existence d’un besoin à
     couvrir pour un acheteur public. La seule lecture de cette publicité n’est pas suffisante pour vous
     décider. Impossible de trancher sans prendre conscience que tous les documents compris
     dans le dossier de consultation sont importants. C’est la réponse apportée à chaque
     document qui fera pencher la balance. Aussi, voici une méthodologie pour aborder les différents
     documents et vous permettre de décider du « to go or not to go ».
     Il convient d’abord de lire attentivement :
              - le règlement de consultation,
              - les différents cahiers des charges administratifs ou techniques (CCAG/CCAP,
                CCTG/CCTP voire le CCP),
              - les documents de chiffrage de l’offre (BPU, DQE, DPGF…) où parfois l’acheteur annonce
                les budgets pour chaque part du marché (dit lot). Une manière de connaître le prix que
                vous pourriez escompter par lot, et par conséquent de définir ou non une marge
                possible en fonction de vos coûts internes.




34
COMPRENDRE
Cahier des Clauses Administratives Générales - CCAG : il fixe les dis-
positions applicables à chaque catégorie de marché (fournitures courantes et services,
marché industriel, prestation intellectuelle, technique de l’information et de la commu-
nication, travaux). Il définit entre autres des clauses portant sur les paiements, les délais,
la résiliation. Il ne s’applique qu’aux marchés qui s’y réfèrent. Retrouvez ces cahiers sur
le site du Ministère de l’Economie et de l’Industrie.
Cahier des Clauses Administratives Particulières - CCAP : il déroge
à certains articles du CCAG selon une décision du pouvoir adjudicateur.
Bordereau de Prix Unitaire - BPU : contractuellement relatif au prix du
marché, il détermine les prix unitaires applicables à chacune des prestations prévues, il
est rempli par les candidats.
Détail Quantitatif Estimatif - DQE : ce document (non contractuel) se base sur
le BPU et intègre des quantités de consommation estimées par l’acheteur pour chaque
prestation souhaitée. Il permet d’évaluer le montant global d’une offre établie par le
candidat. C’est un prix unitaire multiplié par une quantité.



Au fur et à mesure de cette prise de connaissance, listez les points convergents avec vos
prestations, mais aussi les zones d’ombre laissées par l’acheteur à qui vous pourrez




                                                                                                 Marchés Publics, une évidence pour les PME
demander de les préciser. Il faut analyser la demande en corrélation avec vos savoir-faire,
voire aller au-delà de ce que vous pouvez percevoir. En amont, n’oubliez pas de déter-
miner votre zone commerciale, identifier les clients potentiels (type, taille..) en fonction
de votre marché et définir votre stratégie d’approche.
Voici quelques questions à vous poser. Vous pourrez ainsi créer votre propre grille d’ana-
lyse d’un marché pour vous positionner de manière rationnelle face à un appel d’offres.
         G Quelle est la demande du client ? Puis-je y répondre ?

         G Le besoin est-il bien défini ? Quelles sont les points à clarifier ?

         G Quelles pourraient être les difficultés de la mission ?

         G Le client nous connaît-il ?

         G Qui peuvent-être nos concurrents ?

         G Est-ce la première fois que le client lance ce type de marché ? A-t-il été

           lancé précédemment ou est-ce un renouvellement de marché ?
         G Est-ce un besoin fonctionnel ou opérationnel ? En fonction de la réponse,

           qui seraient les décideurs ?
         G Quels sont les critères d’évaluation de l’offre : pondération ou

           hiérarchisation ? N’est-ce pas que le prix ?


                                                                                                 35
G Existe-t-il la possibilité de présenter sa solution à l’oral
               ou est-ce purement une procédure distante ?
             G Quelle marge escomptée ?

             G Quels sont vos forces et faiblesses ?



     Finalement, la meilleure méthode d’analyse sera celle que vous aurez mûrie et mise en place
     dans votre structure en fonction de vos propres critères de sélection et de réponses. Il ne
     sert à rien de répondre à tous les marchés publics au risque d’en remporter très peu face à toute
     l’énergie dépensée pour déposer votre candidature. Donnez-vous toutes vos chances, soyez
     sélectifs !




36
L E S M A R C HÉ S P U B L I C S C ’ E ST B I E N …
L E S M AR C HÉ S P U B L I C S
D É M AT É R I A L I S É S , C ’ E S T D E M A I N !
L’opportunité et l’intérêt stratégique des PME d’investir le secteur public n’est plus à
démontrer : les possibilités de croissance ou de maintien d’un chiffre d’affaires, ainsi
que les avantages liés aux règles des marchés publics devraient convaincre les PME de
s’engager dans cette voie économique.

Il paraît nécessaire pour ceux qui souhaitent aborder ce secteur de s’approprier les règles
qui s’appliquent à la réponse des appels d’offres (les procédures) et celles qui concer-
nent l’exécution des contrats (les clauses administratives générales). Cette
compréhension permet de démystifier les marchés publics, qui paraissent encore parfois
opaques. Par la connaissance du fonctionnement et des contraintes qui s’appliquent aux
acheteurs publics, c’est aussi se donner toutes les chances de remporter de nouveaux
« clients/partenaires ».

Aujourd’hui, deux modes de réponse (soumissionnement) coexistent : l’antique sur
support physique (réponse papier) et le nouveau par voie dématérialisée (réponse
électronique). Pourquoi ne pas sauter le pas de la modernité ?




                                                                                              Marchés Publics, une évidence pour les PME




                                                                                              37
38
Un temps d’avance :
PME, visez les appels d’offres
  publics dématérialisés
40
La dématérialisation des procédures d’appels d’offres pour les marchés publics s'ins-
crit dans le cadre général de la transposition du droit communautaire européen au droit
national. Il s'agit de l'une des 140 mesures du « Plan de Réforme de l'Etat » engagé en
1998, qui organise et accompagne le passage d’une administration de papier à une ad-
ministration électronique (« e-administration »).
La modernisation et l’ouverture transfrontalière des marchés publics grâce au dévelop-
pement de la passation électronique sont perçues comme vitales pour la compétitivité de
l’Europe et la création de nouvelles opportunités pour les entreprises communautaires.
Cette réforme concerne donc en France l’ensemble des organismes soumis au code des
marchés publics (cf. qui sont les acheteurs publics). Parce qu’elle est à la fois un facteur
de simplification des procédures et d'efficience pour les organisations, la « dématéria-
lisation des appels d'offres » est en cohérence et prolonge même la politique d'ouverture
de la commande publique aux PME.




                                                                                               Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés
1. R ÉF O R M E R L E S MA RC HÉS P U B L I CS :
   D U PA P I E R A U N U M É R I Q U E
>> DEMAIN, CE SERA OBLIGATOIRE !

L’objectif de l’Union Européenne - qui découle du traité de Lisbonne, des directives
2004/17 et 2004/18, du plan d’action de la Commission du 13 décembre 2004, et qui a
été relayé par les déclarations interministérielles de Manchester du 24 novembre 2005
et Riga du 11 juin 2006 - est qu’en 2010 :
         G 100 % des marchés publics soient accessibles en ligne,

         G 50 % au moins des marchés publics formalisés passent

           par voie électronique.
L’application de cette réforme a eu lieu sur trois grandes périodes.
1999-2004 : les fondations sont posées avec la mise en place des socles juridiques et
techniques utiles à l'intégration des TIC et au développement des échanges dématéria-
lisés. Premières pierres à l’édifice : l'acceptation de la preuve électronique et la
consécration de la signature électronique par le droit en 1999. Dès 2001, il est juridi-
quement possible de dématérialiser la procédure de passation des marchés publics.
2005-2009 : la consolidation s’initie avec l'introduction de l’article 56 dans le CMP
(réforme du CMP 2004), qui contraint la personne publique à « être en capacité » de
recevoir les offres des candidats par voie électronique dès le 1er janvier 2005, en AO for-
malisé. Le 17 décembre 2008, la construction se poursuit avec le Décret n°2008-1334
qui introduit les critères environnementaux dans les critères de choix des marchés ou
                                                                                               41
accords cadres, et fixe l'échéancier de la dématérialisation des marchés publics. En effet, les
     technologies sur lesquelles doivent s'appuyer les acteurs économiques pour leurs échanges dé-
     matérialisés ont désormais atteint le seuil de maturité nécessaire pour que leur usage soit
     généralisé à l’ensemble des marchés publics.
     2010-2012 : l’expansion. En 2010, l'initiative bascule du niveau européen et national au niveau
     régional, voire local. Le socle législatif et le socle technologique sont posés, stables et fonction-
     nels. Si le travail normatif doit encore se poursuivre, les états disposent déjà de l'arsenal juridique
     pour lever (si besoin par la contrainte) la résistance des acteurs économiques. En France, la
     publication des Avis de publicité et des Dossiers de Consultation des Entreprises (DCE) sur Internet
     sont obligatoires depuis le 1er janvier 2010. Les donneurs d’ordres peuvent de surcroît imposer
     aux entreprises une réponse électronique (décret n°2008-1334 du 17/12/2008). Enfin, la réponse
     papier n'est plus autorisée pour les marchés de plus de 90 000 € HT relatifs à des produits et
     services informatiques (décret n°2008-1334 du 17/12/2008). L’enjeu actuel consiste donc à at-
     teindre une masse critique de marchés autorisant une réponse par voie électronique. Celle-ci sera
     atteinte de fait au 1er janvier 2012, date à compter de laquelle les donneurs d’ordres publics ne
     pourront plus refuser les offres transmises par voie électronique, et ce dès 90 000€ (décret
     n°2008-1334 du 17/12/2008). Les entreprises disposent donc d’une année pour intégrer les
     nouvelles pratiques de la dématérialisation.



     COMPRENDRE
     Dématérialisation : c’est la transformation de supports d'informations matériels (souvent
     des documents papier) en des fichiers informatiques. Elle peut entraîner la mise en œuvre du
     fameux « bureau sans papier » dans une entreprise. Dématérialiser en informatique, signifie
     transférer sur un support numérique des informations qui existent sous forme analogique (papier,
     film, microfilm). Dans ce cas précis, on parle de la numérisation d’un document. Dans un autre
     cas, le document est directement créé sous forme numérique et traité comme tel. La dématé-
     rialisation peut servir à gérer de façon totalement électronique des données ou des documents
     qui transitent au sein des entreprises et/ou dans le cadre d'échanges avec des partenaires (ad-
     ministrations, clients, fournisseurs,…). Elle concerne en définitive un ensemble cohérent de
     fonctions constituant une chaîne complète de gestion de contenus et de traitement de l'infor-
     mation. Elle n’a pas d'effet sur le contenu des documents manipulés, lequel est indépendant du
     support ou média utilisé.




42
>> QUELS AVANTAGES POUR LES PME ?

Plus de visibilité des AOP
L'existence de données statistiques fiables et précises est un préalable indispensable à
la mise en place de politiques ciblées. Ces dernières permettent de compenser les dif-
ficultés que peuvent rencontrer certains acteurs économiques pour accéder à la
commande publique en raison de leur petite taille ou de leurs faibles moyens financiers.
Par exemple, la politique en faveur des PME intègre la notion de discrimination positive
appliquée à des catégories fines d'entreprises et à des segments de marchés. Autre
exemple : l'observation du phénomène de massification des commandes de fournitures
par l'Etat permet de faire apparaître certains « effets de bord » liés à la dématérialisa-
tion sur ce segment de marché.
La visibilité est donc un aspect essentiel pour la mise en œuvre d'une gouvernance




                                                                                                Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés
adaptée à la réalité économique. Elle détermine directement la qualité de notre percep-
tion de cette réalité, et ainsi notre capacité à y répondre de manière pertinente. C'est donc
un formidable outil d'intelligence au service des gouvernances nationales.



Faire circuler l’information
Renforcer les échanges intercommunautaires est un impératif économique pour l'Europe,
comme pour chaque état membre, placés sur la scène internationale. Leur développe-
ment passe notamment par la normalisation progressive des formats d'échange, et par
le développement d'outils de mise en correspondance des documents nationaux.
L’élaboration d'un vocabulaire commun au niveau européen par la codification CPV (co-
dification des secteurs d'activités) constitue une première avancée significative au regard
de l'objectif d'interopérabilité porté au niveau européen.
L'établissement de standards nationaux pour les avis de publicité comme pour les for-
mulaires administratifs, et la mise en correspondance de ces standards sur la base de
la Commission e-CERTIS constituent une seconde avancée significative.




                                                                                                43
Optimisation des coûts et des délais de traitement
     Pour l'entrepreneur, la dématérialisation permet de réaliser immédiatement des économies sur
     les impressions papier, les frais de déplacements, d'expédition, et d'archivage. Autre avantage
     considérable: l'information numérique, surtout lorsqu'elle est normée, rend possible un traitement
     automatisé. Celui-ci induit un gain de temps et une amélioration de la qualité des services (uti-
     lisation de modèles pré-renseignés, moins d'erreurs de saisie, d'interprétation, possibilité de
     refaire son dépôt tant que la date limite n'est pas atteinte). Une meilleure efficacité, en somme !
     Troisième point, les technologies informatiques apportent de la souplesse dans l'exécution des
     tâches de traitement de l'information et de constitution des documents (traitement délocalisé, di-
     minution des déplacements, relâchement des contraintes horaires). L'acquisition de ces
     technologies (et des savoir-faire pendants) revêt donc aujourd'hui un caractère stratégique de
     premier plan pour l'entreprise.

     Une confiance renforcée
     La dématérialisation doit permettre d'améliorer la transparence des procédures de passation. La
     traçabilité assurée par le dispositif technique de dématérialisation rend toute falsification im-
     possible, que celle-ci porte sur les registres des retraits, dépôts, ou sur le contenu des offres
     elles-mêmes. Le chiffrage asymétrique des plis électroniques garantit la confidentialité des offres
     jusqu'à leur retrait (téléchargement) par l'acheteur public. De plus, le téléchargement des can-
     didatures et offres par l'acheteur n'est possible qu'après la date limite de réception des plis.
     Enfin, seule la personne responsable du marché (désignée en amont dès le lancement de la pro-
     cédure) est en mesure de déchiffrer et de dépouiller les offres des entreprises, en utilisant son
     propre certificat électronique. La dématérialisation est donc une réforme propice à l'instauration
     d'une relation fondée sur la confiance mutuelle des acteurs économiques.

     Une démarche éco-responsable
     Les contraintes de responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise s'accroissent et incluent les
     problématiques environnementales. La dématérialisation des échanges entre donneurs d'ordres
     et soumissionnaires est une démarche conforme à une politique éco-responsable. Ainsi, il n'est
     plus rare aujourd'hui de voir prise en compte dans l'évaluation d'une offre à un marché public
     le format de réponse, papier ou électronique. Le plus « éco » y gagne ! Exemple : réponse
     électronique = 5 points / réponse papier + impression recto-verso = 2,5 points / réponse papier
     + impression recto = 0 points.




44
LA PAROLE À ...
Discussion à bâtons rompus avec Grégoire Boutrolle
de la société Sallis

Quelle est votre vision des AOP ?
« Les marchés publics, selon les sujets abordés, sont souvent en alignement sur les
tendances de management opérationnel et de stratégies d’optimisation des acteurs
économiques privés. Au-delà des achats de biens d’équipement et de prestations
diverses, des évolutions sont constatées non plus sur l’achat mais bien sur la consom-
mation de ces biens et services. Si la règle « mieux acheter » s’applique toujours, celle
qui consiste à s’inscrire dans les directives de l’Agenda 21 (ensemble de propositions
sur le développement durable) est plus récente et amène la personne publique sur l’axe
du développement durable. D’où la dématérialisation des procédures d’appel d’offre, la




                                                                                                   Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés
rationalisation des opérations, des moyens matériels et humains s’y rapportant. Inscrit
dans une démarche de performance, le secteur public en vient à traiter des sujets éco-
nomiques majeurs. L’étendue de ce marché pousse le secteur public à favoriser des
modes de fonctionnements impliquant tous les segments économiques, grandes en-
treprises, entreprises de taille intermédiaire et PME/PMI. Le recours aux contrats de
partenariat public privé (dits aussi PPP) est également une opportunité à saisir. Le secteur
public représente un enjeu commercial stratégique, surtout en temps de crise comme
aujourd’hui. Il est primordial de détenir des références dans le secteur public. A ce titre,
les petites entités telles que la mienne agissent d’abord en sous-traitance pour se faire
connaître avant d’œuvrer en direct. Aujourd’hui, les critères de sélection évoluant, elles
peuvent proposer leurs services directement lors des appels d’offres publics. »
Existe-t-il des avantages et des obstacles pour que les PME répondent aux AOP ?
« Les PME nourrissent un complexe d’infériorité dans le cadre des marchés publics en
raison de leur moindre taille et de leur modestes garanties financières. De quoi vous
rappeler le combat de David contre Goliath. Il faut se décomplexer ! Une PME, petit or-
ganisme par essence, possède plusieurs avantages : l’agilité, la capacité d’adaptation,
la réactivité et un coût de structure plus léger. Ainsi, en terme de prix, elle peut arriver
à un niveau de performance égal à celui des grandes entreprises, en mettant en œuvre
moins de ressources au final. A noter : la PME va rechercher plus que des contrats em-
blématiques, plus que la rentabilité. Son objectif vital : la fidélisation et donc instituer une
certaine récurrence dans son modèle économique, permettant de se projeter au-delà du
marché initial. »
                                                                                            ...



                                                                                                   45
Depuis quand vous intéressez-vous aux appels d’offres publics ? Est-ce un choix stra-
     tégique ?
     « Cela fait très longtemps. Dès 2003, je me suis rapproché du secteur public et fus donc direc-
     tement concerné par la veille informatique et commerciale des marchés publics. J’ai fait le choix
     de répondre à des marchés publics dans l’optique du développement commercial d’un de mes
     clients qui souhaitait se positionner sur ce secteur d’activité. Aussi, nous nous devions d’être au
     point sur ce sujet. »
     Est-ce que cela a nécessité la mise en place d’une organisation particulière (personnel,
     études…) ?
     « Disposer d’un personnel dédié à cette tâche est indispensable. Il est important de connaître
     les appels d’offres existants, les différents canaux et les outils de démarches commerciales.
     L’équipe est composée à minima d’un expert commercial et d’un expert (technique ou fonc-
     tionnel) du sujet concerné par l’appel d’offres. »
     Si l’on aborde le sujet de la dématérialisation, quels freins et avantages y voyez-vous ?
     « Concernant les freins, il n’y en a pas car, pour notre part, nous traitons tous les jours de l’in-
     formation dématérialisée. Côté avantages, la dématérialisation donne la capacité, quelle que
     soit la taille de l’appel d’offres, d’industrialiser la réponse. Ce qui veut dire ? Mettre en place des
     processus qui automatisent certains pans de la réponse pour réduire à minima toute interven-
     tion humaine, cette dernière s’appliquant ainsi seulement à la création de valeur ajoutée. »
     Et la dématérialisation des AOP, qu’en pensez-vous ?
     « Les retours sur investissement sont principalement centrés sur les ressources humaines
     consacrées à cette tâche. La dématérialisation permet une implication dans une moindre mesure
     de chacune des parties (financière, commerciale, technique). On optimise alors le temps
     consacré à répondre à un marché. De la maîtrise de ce processus peut naître l’externalisation.»
     Du point de vue technique, votre entreprise dispose-t-elle des moyens pour répondre à
     un appel d’offres public dématérialisé (logiciels à jour, personnel, personnes compé-
     tentes dans ce domaine…) ?
     « Je suis en train d’y travailler et la formation m’a apporté des éléments pour structurer tout
     cela. Nous avons déjà dématérialisé les formulaires type «DC », la signature, le tampon… il ne
     manque plus que le certificat de signature numérique à acheter auprès du Tribunal de
     Commerce. Cependant, pour l’instant, les AOP numériques représentent une faible part de notre
     activité car nous ne nous y sommes penchés que depuis mi-2010. Il faut, en effet, être référencé
     dans la base de données des acheteurs publics, disposer de solides bases financières et de ré-
     férences dans les domaines abordés. »
     Pour conclure, avez-vous des attentes ou besoins en matière d’AOP électronique ?
     Quelles améliorations verriez-vous ?
     «Lorsque l’on parle de la dématérialisation des AOP, on parle du flux sortant des documents de
     réponse à cet AO. Les buts recherchés seraient : normalisation des documents de réponse,
46
respect des délais de réponse, acheminement sécurisé et vitesse de traitement. Or
beaucoup de dirigeants de PME se demandent : pourquoi des délais de réponse si longs?
Pourquoi ce refus ? Les délais varient-ils selon la taille de l’émetteur de l’AO ? Quels sont
les éléments pris en compte (techniques, financiers, savoir-faire)? Il nous est demandé
aujourd’hui de nous conformer aux procédures de dématérialisation. Si le temps de trai-
tement en est raccourci, le temps de dépouillement ne semble pas l’être. De là découle
ma suggestion : préconiser un nombre restreint de standards de plateforme de déma-
térialisation (trois par exemple). Ceci permettrait aux membres du secteur public
d’uniformiser leurs appels d’offres et la réception de nos réponses. Par ailleurs et en
matière de formation, il serait pertinent de présenter des cas concrets de conduite
d’appels d’offres (lancement de consultation, dépouillement des offres et sélection du
candidat) sur les trois volets principaux que sont les biens de consommation, les services
(comme le gardiennage par exemple) et les prestations intellectuelles (comme le conseil,




                                                                                                Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés
l’optimisation des moyens d’impression). Pour chacun, on pourrait détailler les appels
d’offres ouverts, les appels d’offres européens, le seuil financier, le temps de consulta-
tion, etc. Une autre formation en ! »




                                                                                                 47
2 . L A D É M AT É R I A L I S AT I O N
         D E S A P P E LS D ' O F F R E S :
         C O M M E NT Ç A MA RC H E ?
     Comprendre comment fonctionne la dématérialisation des appels d’offres et les changements
     de pratiques qu’elle occasionne permet non seulement de ne pas en avoir peur mais au contraire
     d’en percevoir tous les avantages. Se tenir au courant de changements aussi imminents que la
     réponse électronique aux marchés publics vous placera dans le peloton de tête.

     >> QUELS DOCUMENTS SONT DÉMATÉRIALISÉS ?

     En fait, il s’agit d’une dématérialisation de procédure métier. L'objectif poursuivi : transposer
     cette procédure dans le monde numérique, tout en satisfaisant aux mêmes exigences en termes
     de probité, de sécurité et de confidentialité que pour une procédure traditionnelle, utilisant des
     supports papiers.

     La dématérialisation s'applique dans le cas présent à la procédure d'achat publique depuis la pu-
     blication des Avis d’appel publics à concurrence (AAPC) jusqu'à la constitution d'une archive à
     valeur probatoire. Elle inclut toutes les étapes intermédiaires : retrait du Dossier de consultation
     des entreprises (DCE), signature des pièces du marché (DC1, acte d'engagement, BPU), remise
     des candidatures et offres, notification du marché, contrôle de légalité le cas échéant, paiement
     par le comptable public, etc.


               Procédure de passation de marché dématérialisée




     Schéma - Procédure dématérialisée de réponse aux AOP




48
          ©©©©©
       Préparation
       des dossiers
                             Signature
                             des pièces
                           contractuelles
                                                   Revue de
                                                l’offre et mise
                                                    sous pli
                                                                   Télétransmission
                                                                        des plis
                                                                    électroniques
                                                                                             Accusé
                                                                                           de réception
>> QUELLES GARANTIES DE SÉCURITÉ
   OFFRENT LA DÉMATÉRIALISATION ?

Le dispositif de dématérialisation doit garantir la sécurité des échanges et la transparence
de la procédure. Il est composé de deux éléments principaux : d’une part, les certificats
électroniques détenus par les personnes opérantes et d’autre part, la plateforme sur
Internet permettant la transaction et la consignation sécurisée des candidatures élec-
troniques.


 Schéma – Plateforme de dématérialisation des AOP


 Autorité de                             Serveur
 Certification                           de Temps                                       Fiabilité




                                                                                                        Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés
 PSCe                                    Universel
                                                                              Probité

Contrôle et
certifie                                                                            Transparence
les identités                            Horodate



                                    Plateforme de                     Consignation des
                                    dématérialisation                 documents (séquestre),
                                    des AOP                           traçabilité (registres des
                                                                      retraits et dépôts), délivrance
                                                                      exclusive aux destinataires.


                                                                            Dépôt des pièces
                                                                            de marché
                 Retrait AAPC,                                              (AAPC, RC, DCE)
                 RC, DCE

                                 Envoi de la
                                 candidature             Téléchargement
                                 et de l'offre           des offres
                                                         des candidats




Certificat électronique référencé PRIS v1
Utilisé avec un logiciel de signature, le certificat électronique permet de signer les pièces
du marché, comme l'acte d'engagement (DC3). Pour que la signature ainsi produite soit
investie d'une valeur juridique, le certificat devra cependant avoir été délivré par une
Autorité de Certification agréée par le MINEFI.
                                                                                                        49
La signature électronique produite avec un certificat agréé par le MINEFI garantit :
               • L’identité du signataire
               • Le consentement du signataire
               • L’intégrité du fichier signé et donc de l’acte
     La détention d’un certificat électronique professionnel conforme à la Politique Intersectorielle de
     Sécurité et référencé par le MINEFI (certificat référencé PRIS v1) est donc un pré-requis
     inconditionnel pour soumissionner électroniquement à un marché public. La liste des certificats
     référencés PRIS v1 est disponible sur le site du ministère (dont l’adresse url est reportée dans
     l’article 6 de l’arrêté du 28 août 2006)
     Le certificat électronique classe 3+ est une authentique pièce d'identité, délivré par une Autorité
     consulaire appelée « Autorité de certification » (AC).
     Ce certificat ne doit pas être prêté à un tiers : seul son détenteur légal est habilité à l'utiliser.
     Attention ! Le principe de non répudiation s'applique à toute signature produite avec un certifi-
     cat de classe 3. Une telle signature a la même valeur qu’une signature devant notaire.




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  • 1. Accès des PME aux marchés publics PME, démarquez-vous grâce aux marchés publics et à la dématérialisation
  • 2.
  • 3. I NTR O D U CTI O N Du constat de terrain au guide pratique La CGPME Ile-de-France a mené des actions de sensibilisation sur tous les départe- ments franciliens, et de formation auprès de 70 petites et moyennes entreprises. Au cours de ces sessions interactives, fut mesuré l'intérêt des entrepreneurs pour la commande publique d'une part, et pour les nouvelles modalités de souscription électronique d'autre part. Inquiétudes et idées reçues se sont alors révélées : « procédures administratives trop lourdes », « délais de paiement trop longs », « marchés réservés aux grandes structures », « marchés joués d’avance », « manque de temps »… Pourtant la part des PME dans la commande publique représente 30 % soit pas moins de 39 milliards d’euros en 2009. Et la gouvernance européenne, comme l'Etat français, affiche la volonté d'ouvrir davantage la commande publique à ces entreprises. Une chance pour ces dernières car ces marchés constituent un secteur clé de l’économie aussi bien en France qu’en Europe : - une part de 10% du PIB de la France et d’environ 16% du PIB de l’Union Européenne ; - 30 % de la commande totale des entreprises françaises en valeur en 2009 soit 125 milliards d’euros. (source DAJ/OEAP) La modernisation et l’ouverture transfrontalière des marchés publics, grâce au développement de la passation électronique des marchés, sont vitales pour la compétitivité française et la création de nouvelles opportunités pour les PME. L’objectif de cet opuscule est d'offrir un éclairage sur l'ensemble de cette problématique - marchés publics et dématérialisation - tout en apportant des réponses concrètes aux questions que se posent les professionnels qu’ils soient novices ou expérimentés en la matière. INTRODUCTION 5
  • 4.
  • 5. SOMMAIRE I NTRODUCTION .............................................. 5 MARCHÉS PU BLICS, U N E ÉVI DE NCE POU R LES PM E 1 - Un contexte porteur .............................................. 11 2 - Parler « marchés publics » .............................................. 16 3 - Les PME à l’assaut de la commande publique : une réalité .............................................. 23 4 - Pas un défi, une opportunité .............................................. 29 5 - Se préparer, se poser les bonnes questions : se lancer .............................................. 32 U N TE M PS D’AVANCE : PM E, VISEZ LES APPE LS D’OFFRES PU BLICS DÉMATÉRIALISÉS 1 - Réformer les marchés publics : du papier au numérique .............................................. 41 2 - La dématérialisation des appels d'offres publics : comment ça marche ? .............................................. 48 3 - Passer un appel d’offres public électronique : par où commencer ? .............................................. 54 G LOSSAI RE .............................................. 62
  • 6.
  • 8.
  • 9. 1 . U N C O N T E XT E P O RT E U R Globalement, la politique menée tant au niveau national qu’au niveau européen, vise au renforcement de la croissance et de l'emploi à travers une série de mesures orientées vers les PME. COMPRENDRE PME : on entend par "petites et moyennes entreprises", les structures dont l'effectif ne dépasse pas 250 employés et dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas en moyenne sur les trois dernières années 40 000 000 d'euros. Ne sont pas considérées comme PME les entreprises dont le capital social est détenu à hauteur de plus de 33 % par une en- treprise n'ayant pas le caractère d'une PME. >> REPENSER LA COMMANDE PUBLIQUE Impulsion européenne et premiers pas à la française Le Conseil européen de Lisbonne définit en mars 2000 la politique de l’Union europénne suivant quatre objectifs : moderniser les services publics et la professionnalisation de Marchés Publics, une évidence pour les PME l’achat public, simplifier les démarches administratives et ouvrir la commande publique aux PME, harmoniser des réglementations nationales (au titre de la convergence européenne) et établir et pérenniser des règles garantissant l’exercice de la libre concurrence. La promotion de l’administration publique en ligne, dans un souci d’amélioration des performances est soutenue par deux plans successifs : le « plan d’action i2004 » puis le « plan d’action i2010 » qui a trait plus particulièrement aux technologies de l’information et de la communication en Europe. Dès les années 1998, une réflexion s’engage également au Parlement français en vue de moderniser les règles budgétaires et comptables régies par l’ordonnance organique de 1959. Une nouvelle loi organique est d’abord promulguée en 2001, en remplacement de l’ancienne loi de 1959. Puis une loi de finances est votée en 2006, la LOLF. Désor- mais, la procédure budgétaire s’organise autour d’une logique de performance de gestion publique et d’une transparence de l’information budgétaire propre à instituer un contrôle étroit. 11
  • 10. À ÉVITER ! « Faire tourner les camions » : tout un concept… de l’absurde. Pour préserver son budget, il était essentiel de consommer l'enveloppe allouée pour le budget d'essence militaire. Ce principe conduisait, en fin d'année, à faire tourner les camions pour assurer la consommation d'essence prévue et ainsi préserver le budget d'essence des années ultérieures. Aller plus loin : réformer le Code des Marchés Publics (CMP) 2001. Le gouvernement refond le CMP autour de trois principes directeurs : simplifier et clarifier les procédures, les harmoniser avec le droit communautaire et moderniser le droit de la commande publique. Innovation en prime : la possibilité pour les entreprises candidates de recourir aux transactions par voie électronique. 2004. Le dossier de candidature est simplifié et la candidature peut être régularisée a posteriori. Il est prévu le versement mensuel des acomptes et l’augmentation du montant de l’avance fa- cultative, pour faciliter l’accès à la commande publique des entreprises ne disposant pas d’une trésorerie suffisante. 2006. Plusieurs nouveautés apparaissent : la réduction des délais de paiement, l’avance minimale pour le titulaire d’un marché public ou encore le fait que l’absence de références ne puisse plus être un critère d’exclusion pour un marché public. 2009. Des pas décisifs sont faits en direction de la dématérialisation, dont la possibilité pour l’acheteur de contraindre les candidats à une réponse électronique dès le 1er janvier 2010. Dès lors, la performance administrative est davantage corrélée à la maîtrise des technologies de l'information qu'à la taille de l'entreprise. >> « SMALL IS BEAUTIFUL » OU COMMENT DÉFENDRE LES PME Un « SBA à l'européenne » Il s’agit d’une initiative du Comité Richelieu (Association française des PME de haute technolo- gie), relayée par la CGPME dès 2003. Tout part du constat que les petites structures ne disposent pas de moyens suffisants pour atteindre la taille critique qui leur permettrait de pérenniser leur existence sur un marché concurrentiel mondialisé. Dès lors, elles ne peuvent venir grossir le nombre de grandes entreprises européennes pour faire face au marché américain. Les pouvoirs publics sont donc invités à mettre en œuvre une politique de développement des PME existantes, afin d’encourager l’apparition des « champions » nationaux et européens de demain. 12
  • 11. LA PAROLE À ... Elie Cohen et Jean-Hervé Lorenzi, Politiques industrielles pour l’Europe, Conseil d’Analyse Economique, 2000. « L’absence de PME à forte croissance susceptibles de concurrencer les grandes explique pour partie la fragilité de l’industrie européenne : en cas de défaillances des entreprises dominantes, il n’y a pas vraiment de prétendants dynamiques capables de les supplanter. » COMPRENDRE SBA : en 1953, le Congrès américain votait une loi cadre, le Small Business Act pour compenser le handicap que constitue la petite taille de l'entreprise afin que puisse réel- lement s'exercer une « concurrence libre et non faussée ». Le SBA s’attache à quatre priorités : la défense des PME ; la formation, le conseil et l’assistance technique ; les aides au financement et l’accès des PME aux marchés publics. Est mise en place la Small Business Administration. Cette agence fédérale accompagne les PME pour favo- riser leur croissance et contraint l'administration américaine à réserver une partie de leurs marchés aux petites entreprises (ex : 23 % des marchés doivent être directement attribués aux PME). Marchés Publics, une évidence pour les PME En savoir plus... http://www.comite-richelieu.org/docs/comite/livre-blanc-2003.pdf http://www.comite-richelieu.org/docs/comite/livre-blanc-2007.pdf Lutter contre la discrimination : le Pacte PME Ce mouvement de fond aboutit, en 2005, à la création d'un dispositif de mobilisation positive : le « Pacte PME ». La finalité : corriger une situation de « discrimination » péna- lisant les PME. Son objet : faciliter l'émergence de nouvelles entreprises de stature mondiale en renforçant le lien entre les PME et leurs grands comptes. En 2007, le Comité Richelieu persiste et signe avec un Livre Blanc. Cette publication alerte une nouvelle fois les décideurs politiques : « il ne suffit pas d’être le meilleur, parce que, pour être choisi, il faut aussi être gros et ancien : les PME subissent une discrimination négative qui les empêche de se développer et d’apporter leurs talents à la société». Afin de rompre avec cette logique, le Comité Richelieu dévoile les étapes pour transformer le Pacte PME en un dispositif favorisant l'émergence de nouveaux leaders mondiaux. 13
  • 12. À ÉVITER ! Les acteurs du marché, qu'ils soient publics ou privés, sont naturellement incités à privilégier les acteurs occupant déjà une position dominante sur le marché afin de limiter leurs propres risques. S'instaure ainsi un cercle vicieux par nature défavorable à l'innovation. La discrimination positive ajustée : le rapport Stoléru Le rapport de l’ancien ministre Lionel Stoléru sur « L’accès des PME aux marchés publics », remis en 2007 au Président de la République, fait le point sur la question d'un SBA à l'européenne. Sous cet intitulé « SBA » est donc rassemblé l'ensemble des mesures favorables aux PME dont un « accompagnement très structuré » des PME et des « actions sur leur environnement ». Le principe d'une discrimination positive demeure sous la forme d'une « dérogation de procédures ». Pour être efficace, une telle politique doit être relayée par un réseau maillé sur le territoire afin d'apporter les services d'information et d'accompagnement nécessaires pour les PME. En savoir plus http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/074000743/ Dernière brique : la Loi de modernisation de l’Economie Communément désigné sous le sigle « LME », ce texte de 2008 a pour objet de « lever les contraintes qui empêchent certains secteurs de se développer, de créer des emplois et de faire baisser les prix ». Il définit quatre grands chantiers : encourager les entrepreneurs tout au long de leur parcours, relancer la concurrence, renforcer l’attractivité du territoire, améliorer le finance- ment de l’économie. Une des mesures phares : la réduction des délais de paiement. A compter du 1er janvier 2009, les délais de paiement sont plafonnés à 45 jours fin de mois ou 60 jours à compter de la date d’émission de la facture, sauf accord dérogatoire. Est aussi créé un réseau France-PME qui accompagne les PME vers les marchés publics nationaux et internationaux. LE SAVIEZ-VOUS ? L’article 7 de la LME « Les acheteurs publics pourront réserver jusqu'à 15 % de leurs marchés technologiques aux PME innovantes » : une mesure de discrimination positive reprise du rapport Stoléru, actuellement à l’état d’expérimentation. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000019283050 14
  • 13. Et demain L'élargissement de la discrimination positive à l'ensemble des PME n'est envisageable que progressivement. Un double but : corriger les désavantages constatés des petites structures dans un environnement concurrentiel ouvert, mais aussi certains effets de bord de l'économie (comme le phénomène de massification des achats observé dans le secteur des fournitures). Un processus dynamique d'observation et d'analyse sectorielle, qui requiert des statistiques fiables et précises, devrait alors étayer ces prochaines étapes. LA PAROLE À ... Julien Cauet, cogérant de Pro IT Conseil (société de services informatiques). De 7 à 77 ans « Je doutais qu’une jeune entreprise puisse répondre à des appels d’offres publics. Je préjugeais qu’il fallait trois ans d’actifs et l’obligation de présenter trois bilans. Mais lors de la formation, j’ai su qu’une entreprise vieille d’un an, comme la nôtre, pouvait éga- lement postuler. Je sais désormais décortiquer un appel d’offres, déceler ceux auxquels nous pouvons prétendre. » Marchés Publics, une évidence pour les PME Visez juste « Les décideurs publics peuvent souvent être tentés d’opter pour une grosse structure. Mais nous avons des avantages comme la réactivité. Nous optons plutôt pour des appels d’offres dans notre département, ainsi en cas de problème informatique, la souplesse de notre structure nous permettra d’être rapides et efficaces. » Tout à y gagner « Répondre à des consultations du secteur public représente une augmentation poten- tielle de l’activité et du chiffre d’affaires. C’est un autre axe de développement que nous souhaitons aborder. Nous espérons qu’il représentera 10% de notre activité. » Simplifiez-vous la vie « La dématérialisation, nous maîtrisions déjà, mais pas dans le cadre des appels d’offres publics. Jusque là je ne savais pas comment m’y prendre pour y répondre. J’avais télé- chargé des demandes, des dossiers de consultations sur une plateforme collaborative. Et déjà cela me paraissait compliqué. La formation m’a fait changer d’avis. Tout me parait plus accessible désormais. Nous avons vu le DC1, DC2, DC3, comment formaliser sa réponse, etc. Je récupère mon certificat électronique dans dix jours. Je suis prêt !» 15
  • 14. 2 . PA R L E R « M A R C H É S P U B L I C S » Parce que les marchés publics restent complexes - surtout pour ceux qui répondent et en assurent ensuite la bonne réalisation – il est primordial de parler « commande publique ». Une manière pour les soumissionnaires d’acquérir le vocabulaire, le minimum de connaissances concernant les procédures et l’exécution du contrat. Ce passage obligé vous permettra, au final, de décrypter de suite un appel d’offres mais aussi de mieux connaître les droits et devoirs de chacune des parties. >> LES ACHETEURS : QUI SONT-ILS AU JUSTE ? En France, on considère qu’il existe 90 000 acheteurs publics, appelés aussi pouvoir adjudica- teur et/ou entité adjudicatrice. L’Etat Il s’agit des ministères et de leurs services déconcentrés. L’administration centrale est consti- tuée d’un ensemble de services aux compétences nationales, dont les principales adresses se situent à Paris, et qui ont pour missions d’animer, de coordonner et d’évaluer d’autres entités. Les services déconcentrés agissent eux au sein des départements et représentent l’Etat au niveau local. Ils sont chargés d’appliquer les politiques nationales. Les collectivités territoriales La France se compose des 36 000 communes françaises, 96 départements, 22 régions. S’ajou- tent les regroupements et établissements intercommunaux ou locaux constitués autour d’une mission ou d’un projet. On compte parmi eux les communautés de communes, les communau- tés d’agglomération, les communautés urbaines et différents syndicats intercommunaux. Ils assurent certaines missions pour le compte de leurs concitoyens (transports urbains, collectes des ordures, assainissement, gestion des espaces verts…). Cette délégation de pouvoir porte sur différents domaines encadrés par la loi. Les organismes publics Ceux-ci sont des établissements, qui ont parfois une activité publique et privée, et qui peuvent être difficiles à identifier. Ils ne sont pas forcément rattachés à des entités publiques, comme les Chambres de Commerces et d’Industrie, Pôle Emploi, l’Ugap… 16
  • 15. COMPRENDRE Maître d'ouvrage - MOA : c’est la personne pour le compte de laquelle les pres- tations d’un contrat sont exécutées. Maître d’œuvre - MOE : prestataire intellectuel, qui peut comprendre les rôles de conception d’un projet et de surveillance de sa mise en œuvre. Cette notion est très présente pour les marchés de travaux et concerne principalement les architectes. Mandataire : personne titulaire d’un contrat de représentation juridique par lequel l’une des parties, appelée mandataire, s’engage à agir au nom et pour le compte de l’autre, appelée mandant. >> LES ACHATS : À QUELS BESOINS RÉPONDENT-ILS ? Les besoins opérationnels Les besoins opérationnels correspondent, pour la plupart, aux programmes décidés par les élus lors de différentes assemblées (ex : construction d’une base urbaine de loisirs). Généralement, ces achats sont directement pilotés par les élus-référents des directions concernées. Les besoins fonctionnels Marchés Publics, une évidence pour les PME Les besoins fonctionnels permettent, eux, aux différents services de l’acheteur public de fonctionner au quotidien. Ils sont générés par les directions elles-mêmes avec peu d’interventionnisme des élus (ex : acquisition de véhicules). >> LES MARCHÉS : QUEL DOMAINE D’ACTIVITÉ RECOUVRENT-ILS ? Les trois types de marchés publics sont régis par l’article.1.III du CMP : les fournitures, les services et les travaux. La passation d’un marché peut porter sur l’un de ces trois domaines ou être mixte : cela dépend de la dévolution du marché décidée par l’ache- teur public. Marchés de fournitures Ils ont pour objet l‘achat, la prise en crédit-bail, la location ou la location-vente de produits et matériels. 17
  • 16. Marchés de services Ils ont trait à la réalisation de prestations de services matériels (ex : nettoyage de locaux) et im- matériels (ex : expert comptable). Certains de ces marchés bénéficient de procédures allégées. Marchés de travaux Ils consistent soit à l'exécution, soit conjointement à la conception et à l'exécution d'un ouvrage, de travaux de bâtiment ou de génie civil répondant à des besoins précisés par l’acheteur qui en exerce la maîtrise d'ouvrage. Un ouvrage est le résultat d'un ensemble de travaux de bâtiment ou de génie civil, destiné à remplir par lui-même une fonction économique ou technique. Marchés mixtes Ils sont le résultat de l’association des trois précédents types de marchés : c’est le poids finan- cier le plus important du marché qui détermine sa nature. Par exemple, un marché Mixte services et fournitures est considéré comme un marché de services si la valeur des services dépasse la valeur des fournitures achetées. COMPRENDRE Dévolution : elle consiste pour l’acheteur à définir le type de marché, son mode de passa- tion, le choix de l’offre… ainsi que le fractionnement du marché. Concours : procédure de passation des marchés publics qui permet à l’acheteur public d’ac- quérir, principalement dans le domaine de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’architecture et de l’ingénierie ou des traitements de données, un plan ou un projet qui est choisi par un jury après mise en concurrence. >> LA DURÉE : COMMENT EST-ELLE DÉFINIE CONTRACTUELLEMENT? La durée d'un marché est fixée en tenant compte de la nature des prestations à réaliser et d'une remise en concurrence périodique nécessaire. Un marché peut prévoir une ou plusieurs recon- ductions. Les conditions : que ses caractéristiques restent inchangées, que la mise en concurrence ait tenue compte de la durée totale du marché, périodes de reconduction comprises. Cependant, il est communément admis qu’un marché de fournitures ou de services n’excède pas quatre ans, sauf dans des cas se justifiant par des investissements amortissables sur une durée supérieure à quatre ans (ex. chauffage central). Les accords-cadres et marchés à bon de com- mandes ne peuvent excéder quatre ans (hors exception). Concernant les marchés de travaux, le temps de dévolution du marché est déterminé en fonction de la complexité de réalisation et jusqu’au parfait achèvement : il n’y a donc aucune recommandation possible de durée. 18
  • 17. >> LES PRINCIPES FONDAMENTAUX : CONTRAINTES OU AVANTAGES ? L’acheteur public a l’obligation de respecter cinq principes qui régissent la passation d’un marché, et ce, quel que soit le type de procédure (adaptée ou formalisée) : trois sont fondamentaux et deux sous-jacents. Ces règles du jeu imposées aux adjudicateurs garantissent finalement aux PME l’ouverture des marchés publics. Libre accès Proportionnalité de la demande Il peut être défini ainsi : une personne L’acheteur public se doit de définir le juste morale qui remplit les conditions requises nécessaire aussi bien pour la candidature peut se porter candidate. L’acheteur public que pour l’offre, en termes de pièces et de est dans l’impossibilité d’écarter des can- caractéristiques à obtenir pour l’analyse et didats en se fondant sur d’autres l’exécution du marché. Par conséquent, les conditions que celles définies par le CMP. capacités demandées (financières, pro- fessionnelles et techniques) ne peuvent Egalité de traitement être excessives ou disproportionnées par Elle se traduit par plusieurs éléments : ne rapport au marché recherché. La durée du pas traiter de façon différente des situa- marché doit être fixée de manière à ne pas tions analogues, communiquer les mêmes restreindre ou limiter la libre concurrence. informations à chaque candidat, évaluer Cela correspond au juste besoin et aux Marchés Publics, une évidence pour les PME de la même manière des postulants d’im- justes moyens de la réalisation du marché. portance économique différente, et enfin définir des critères de sélection identiques Reconnaissance mutuelle en nature et en nombre pour tous les sou- C’est le principe de libre échange des missionnaires. biens, des personnes et des services au sein de la Communauté européenne. Toute Transparence de la procédure société membre de l’UE peut, dès l’instant Cela consiste à : mettre en place une pu- où ses documents sont rédigés en français blicité organisée pour tous les contrats (ou qu’une traduction les accompagne) et (sauf ceux inférieurs à 4 000€ HT), rendre que les normes demandées sont équiva- visible le déroulement de la procédure, et lentes, se porter candidate à un marché permettre le contrôle du respect de l’éga- public. lité de traitement. Une fois le marché signé, cela implique également de : rendre possible la communication des documents du contrat (exception faite du secret in- dustriel/commercial) si les documents ne sont pas frappés d’interdiction par la loi. 19
  • 18. COMPRENDRE Accord-cadre : faisant suite à une procédure de marchés publics, l’acheteur référence de futurs attributaires. Ce dispositif permet de sélectionner un certain nombre de fournisseurs qui seront ultérieurement remis en concurrence lors de la survenance du besoin de l’acheteur. Avis d’appel public à la concurrence : publication par le pouvoir adjudicateur en vue d’assurer une publicité conforme aux principes fondamentaux de la commande publique. Cette publicité est normée dans sa forme. Bulletin Officiel d’Annonces des Marchés Publics - BOAMP : organe de pu- blication habilité à recevoir des annonces légales, qui ne répertorie pas que des annonces de marchés publics. Journal d’Annonces Légales - JAL : c’est une publication d’information générale, ju- diciaire ou technique, ne consacrant pas à la publicité plus de deux tiers de leur surface, justifiant d’une couverture territoriale suffisante. La liste de ces journaux doit être publiée par arrêté pré- fectoral. Journal Officiel de l’Union Européenne - JOUE : dès que les seuils fixés par les directives européennes sont atteints, le JOUE devient obligatoire pour la publicité du pouvoir ad- judicateur. Cette édition est multilingue. La recherche d’avis peut être réalisée sur le site et en est facilitée par un moteur de recherche avec des menus déroulants (géographiques, secteurs d’activités…). Des profils de recherche peuvent être mémorisés et utilisés de manière récurrente. 20
  • 19. I Les niveaux de publicité des AOP selon le type de marché MARCHÉS DE TRAVAUX MARCHÉS DE FOURNITURES ET SERVICES ETAT & COLLECTIVITÉS COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ETATS TERRITORIALES JAL (normé) JAL (normé) JAL (normé) BOAMP BOAMP BOAMP + JOUE (format européen) Appels + JOUE (format européen) + JOUE (format européen) Appels + Publicité complémentaire d’offres + Publicité complémentaire + Publicité complémentaire d’offres + Profil d’acheteur : (AO, marchés + Profil d’acheteur : + Profil d’acheteur : (AO, marchés # AAPC téléchargeables formalisés) # AAPC téléchargeables # AAPC téléchargeables formalisés) 4 845 K€ # DCE téléchargeables 125 000 € # DCE téléchargeables 193 000 € # DCE téléchargeables JAL (normé) JAL (normé) JAL (normé) BOAMP BOAMP BOAMP et/ou PQR et/ou PQR et/ou PQR et/ou Presse spécialisée et/ou Presse spécialisée et/ou Presse spécialisée et/ou Internet et/ou Internet et/ou Internet + Profil d’acheteur : Marchés + Profil d’acheteur : + Profil d’acheteur : Marchés # AAPC téléchargeables à Procédure # AAPC téléchargeables # AAPC téléchargeables à Procédure 90 000 € # DCE téléchargeables 90 000 € # DCE téléchargeables # DCE téléchargeables Adaptée Adaptée JAL (normé, format structuré) : (MPA ou MAPA) JAL (normé, format structuré) : JAL (normé, format structuré) : (MPA ou MAPA) ou BOAMP ou BOAMP ou BOAMP ou PQR ou PQR ou PQR ou Presse spécialisée ou Presse spécialisée ou Presse spécialisée ou Internet ou Internet ou Internet 4 000 € 4 000 € Article 40-II du CMP Achat sans Article 40-II du CMP Article 40-II du CMP Achat sans Publicité non obligatoire formalité Publicité non obligatoire Publicité non obligatoire formalité Gré à gré (3 devis) Gré à gré (3 devis) Gré à gré (3 devis) >> PROCÉDURES : COMMENT SE DÉROULE L’ATTRIBUTION D’UN APPEL D’OFFRES PUBLIC ? Marchés Publics, une évidence pour les PME Il existe deux types de procédures, plus ou moins contraignantes pour l’acheteur comme pour le soumissionnaire. Cependant ce dernier n’a en fait qu’à suivre les indications de l’adjudicateur : G La procédure adaptée. Elle se caractérise par une liberté (contrôlée) de mettre en place une concurrence, tout en respectant les principes fonda- mentaux de la commande publique. On les appelle des marchés à procédures adaptées ou MAPA. G La procédure formalisée. Sa mise en œuvre est déterminée en fonction de seuils, encadrée par des délais et des acteurs ou organes qui peuvent ou non intervenir. L’acheteur doit scrupuleusement se référer aux articles du Code des marchés publics (CMP) qui régissent la procédure de passation. Les quatre principales procédures formalisées sont : l’appel d’offres ouvert et l’appel d’offres restreint, le dialogue compétitif et le concours. La négociation est gé- néralement prohibée. 21
  • 20. Quoi qu’il en soit, toute procédure d’achat public se passe en trois phases. 1. Dépouillement. L’acheteur analyse les candidatures des entreprises et procède ou non à leur élimination. 2. Vérification. Dès lors que certaines candidatures sont retenues, il faut contrôler que toutes les pièces de réponse à l’offre sont bien présentes et conformes. Dans le cas contraire, la candidature est rejetée. Ensuite, les réponses sont classées par « ordre d’attribution » selon l’application de la hiérarchisation ou de la pondération prévue des critères définis. 3. Attribution. L’acheteur a fait son choix et attribue le marché à l’un des soumissionnaires. Toutefois, ce dernier devra, de nouveau, produire certains documents qui prouveront que le titulaire du marché est en situation régulière avec les administrations fiscales et sociales. COMPRENDRE Appel d’offres ouvert ou restreint : la procédure formalisée de passation des marchés publics est dite ouverte lorsque tout candidat peut remettre une offre en même temps que sa candidature. La concurrence n’est alors pas limitée par un numerus clausus. En revanche, il existe aussi des procédures dites restreintes. Alors les candidats soumettent dans un premier temps leur candidature et seuls ceux qui sont retenus à ce stade, peuvent par la suite présen- ter une offre. Dialogue compétitif : procédure dans laquelle l’acheteur conduit un dialogue avec les candidats admis, en vue de définir ou de développer une ou plusieurs solutions pouvant répondre à ses besoins. 22
  • 21. 3 . L E S P M E À L’AS S A U T D E S M A R C H É S P U B L I CS : U N E R ÉAL I TÉ Les marchés publics sont-ils favorables aux PME ? Une interrogation qui revient souvent dans la bouche des dirigeants. Globalement en 2009, au regard des statistiques de l’Ob- servatoire économique des achats publics (OEAP) la réponse est clairement…oui ! Y répondre c’est en fait répondre à plusieurs questions : les PME ont-elles une réelle place dans les marchés publics ? Quelle part de marché représentent les PME dans les marchés publics (en montant et nombre) ? Quels sont les domaines d’achat les plus ouverts aux PME ? Et enfin quelles sont les durées des contrats publics attribués aux PME ? >> COMMENT SE RÉPARTIT LA COMMANDE PUBLIQUE PAR ACHETEUR ? L’Etat et les collectivités territoriales émettent respectivement à 52,9% et 47,1% des marchés publics en terme de montant. A savoir également : entre les années 2007 et 2008, le nombre d’appels d’offres publics inférieurs à 90 K € oscille entre 49% et 47%. Enfin, les collectivités sont les principaux émetteurs des marchés publics en nombre avec 80% des appels d’offres en 2008. En clair, les marchés d’Etat sont moins Marchés Publics, une évidence pour les PME nombreux mais plus importants en chiffre d’affaires. Une explication ? Cela résulte des prérogatives de chacun des acteurs publics (ex : l’Etat supporte la Défense). I Tableau des marchés publics en montant, tous types de sociétés Montant des Marchés Année 2004 2005 2006 2007 2008 Total 31 970 45 742 57 427 48 939 66 930 Etat 8 230 16 442 26 294 21 260 35 404 % Etat 25,7% 35,9% 45,8% 43,4% 52,9% Collectivités 23 740 29 300 31 133 27 679 31 526 % Collectivités 74,3% 64,1% 54,2% 56,6% 47,1% 23
  • 22. I Tableau des marchés publics en nombre, tous types de sociétés Montant des Marchés Année 2004 2005 2006 2007 2008 Total 152 794 172 977 167 571 106 811 110 209 %<90K€ 72 % 72 % 68 % 49 % 47 % Etat 17 981 20 408 19 379 20 845 22 054 % Etat 11,8 % 11,8 % 11,6 % 19,5 % 20,0 % Collectivités 134 813 152 569 148 192 85 966 88 155 % Collectivités 88,2 % 88,2 % 88,4 % 80,5 % 80,0 % >> ADJUDICATEURS DE MARCHÉS PUBLICS : QUI EST FAVORABLE AUX PME ? D’une part, les PME représentent 30 % du volume d’affaires des marchés publics (d’une valeur totale de 130 Mds €) soit environ 39 Mds €. Cependant, la part des PME est minoritaire en terme de montant, et cela aussi bien pour les marchés publics d’Etat que pour ceux des collectivités territoriales. Néanmoins, dans ce cadre, les PME restent plus favorisées par les collectivités territoriales (40 % en 2008) que par l’Etat (21% en 2008). Deux explications à privilégier: - les collectivités territoriales sont attachées à leur tissu économique et à la compétiti- vité locale ; - la proximité des acteurs économiques induit de facto un coût moindre de réalisation. Y a-t-il une évolution entre 2004 et 2008 de cette part des PME en matière de montant des appels d’offres ? On observe une « volatilité » (c’est-à-dire une variation) beaucoup plus importante pour les marchés d’Etat (133 %) que pour les marchés émis par les col- lectivités (5 %). D’autre part, si les PME représentent 60 % des marchés publics en nombre, ce taux est de 63 % pour les collectivités territoriales et de 49 % pour l’Etat sur l’année 2008. Quant à la volatilité entre 2004 et 2008, elle n’est pas importante pour le nombre de marchés d’Etat (20 %) et reste très faible pour les collectivités (5 %). Un bémol à tous ces chiffres : les parts sous-traitées par les entreprises à d’autres sociétés ne sont pas prises en compte dans les études. 24
  • 23. LE SAVIEZ-VOUS ? Sous-traitance et obligations : lorsqu’un entrepreneur confie à une tierce en- treprise, et sous sa responsabilité, tout ou partie de l’éxécution d’un marché, cela est considéré comme de la sous-traitance. Elle est acceptée pour les marchés de travaux ou de services mais en aucun cas pour les marchés de fournitures. Mais l’acheteur doit être obligatoirement mis au courant par l’acheteur, soit à priori lors de la candidature ou à posteriori lors de l’éxécution du contrat. La déclaration de sous-traitants (DC4) permet à l’entreprise candidate ou attributaire de fournir les différents éléments né- cessaires à la personne publique pour vérifier l’éligibilité au marché du sous-traitant. I Graphique portant sur le montant de marchés exprimé en % des PME % % % Marchés Publics, une évidence pour les PME % Total % Etat % Collectivité I Graphique portant sur le nombre des marchés en % des PME 70 60 50 To % 40 Eta % 30 Co % 20 10 0 2004 2005 2006 2007 2008 % Total % Etat % Collectivité 25
  • 24. >> TYPE DE MARCHÉ : QUELS DOMAINES D’ACTIVITÉS PEUVENT VISER LES PME ? Que l’on considère le nombre ou le montant des appels d’offres par type d’acheteur, l’Etat attribue moins de marchés aux PME pour les domaines des services et travaux que les collectivités en 2008. Entrons dans le détail. Les marchés de travaux représentent 2/5ème des appels d’offres publics affectés aux PME. Cette part s’avère stable pour les données observées entre 2004 et 2008. Les marchés de fournitures fluctuent entre 14 % et 29 % des achats publics selon les années, ce qui induit une volatilité très importante (107 %). Enfin, les marchés de services apparaissent comme stables, entre 27 % et 34 % des achats publics, soit une volatilité raison- nable de 26 %. I Tableau des attributions aux PME en % du montant par types de marchés Année 2004 2005 2006 2007 2008 Fourniture 29 21 14 26 23 Services 31 30 27 34 28 Travaux 43 45 43 44 44 Total 36 32 27 35 30 I Tableau des attributions aux PME en % du montant et nombre par types de marchés sur l’année 2008 Montant Nbre Domaine Etat Collectivités Etat Collectivités Fourniture 49 48 19 25 Services 44 62 22 47 Travaux 58 74 28 49 Total 49 63 21 40 26
  • 25. >> DURÉE DES MARCHÉS : S’ENGAGER À COURT, MOYEN OU LONG TERME ? Plus la durée des marchés est longue moins la part attribuée aux PME est impor- tante tant en nombre qu’en montant. Affinons l’analyse. Ce sont sur les marchés d’une durée inférieure à un an que les PME ont la plus forte attribution (aussi bien en nombre qu’en montant). Les collectivités territoriales attribuent 65 % du nombre de leurs appels d’offres pour 50 % en montant à des PME, contre plus de 50 % en nombre et environ 30 % en montant pour l’Etat. Les marchés compris entre un et deux ans restent encore favorables aux PME. Les collectivités territoriales attribuent 60 % en nombre et 35 % en montant, contre moins de 50 % en nombre et presque 20 % en montant pour l’Etat. Pour les marchés compris entre deux et quatre ans, les chiffres s’étiolent : 50 % du nombre des marchés et 35 % en montant pour les collectivités, 50 % en nombre et environ 20 % en montant pour l’Etat. Enfin, pour des marchés supérieurs à quatre ans, les collectivi- tés territoriales attribuent à peine 45 % du nombre des marchés et 35 % en montant, contre moins de 35 % en nombre et quasiment 15 % en montant pour l’Etat. COMPRENDRE Offre : c’est la proposition technique chiffrée du candidat. Elle doit répondre au besoin Marchés Publics, une évidence pour les PME exprimé dans le cahier des charges, et définir le coût des opérations. L'offre remise est contractuelle et doit être signée par le représentant légal de l'entreprise soumission- naire. L'offre contient donc des éléments techniques, financiers et contractuels. >> PME : CIBLEZ LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ! Quelle leçon tirer de ces données ? Les collectivités territoriales sont plus enclines à attribuer des marchés publics aux PME que l’Etat. Certainement du fait que ce dernier gère des marchés plus conséquents, plus spécifiques et d’ordre national. Pour rappel : les collectivités regroupent la plus grande partie des adjudicateurs publics ! PME, si vous souhaitez pénétrer les marchés publics, alors répondez aux appels d’offres émis par des collectivités territoriales. Dans un premier temps, cela vous permettra d’appréhender les marchés publics sur un type d’acheteurs ouverts aux PME, mais aussi de privilégier des marchés de courtes durées. Une manière de se « faire la main » ! 27
  • 26. LA PAROLE À ... Adrien Saric est courtier en assurances, notamment dans le domaine de la protection sociale. Qui ne tente rien n’a rien Ce professionnel exerce cette profession depuis 20 ans, dans la région de l’Ile-de-France. Si vous lui parlez d’appels d’offres publics, il se montre d’abord dubitatif. « Je n’y connaissais rien, c’est vrai. Après un premier essai infructueux, j’ai renoncé. La montagne de papiers que cela impliquait, la démarche administrative qui ne me parlait pas du tout : ce formalisme m’a dé- couragé. De plus, je ne comprenais pas l’utilité de consultations très réglementées…sur un marché de l’assurance déjà très réglementé ! Cette double contrainte est-elle bien nécessaire ? Ne devient pas assureur qui veut : il faut montrer patte blanche ! » Et la simplification administrative qui a également pour but de rendre plus transparente les marchés publics, qu’en dit-il ? Là aussi, notre courtier se pose beaucoup de questions: est-ce que les acheteurs publics veulent vraiment changer de fournisseurs ? Quels sont les critères objectifs de sélection des candidats ? Les nouveaux entrants ont-ils leur chance ? Que cherche- t-on ? Une mise en concurrence économique ? Du coup, quel rapport entre le prix et la crédibilité des prestations attendues ? « Dans notre métier, nous apportons des réponses budgétaires tout en conciliant la pérennité des intérêts du client et de la compagnie d’assurances. Dans le domaine de l’assurance sociale, il existe des statistiques pour calculer les coûts des risques de façon précise. Nos prix varient peu d’un courtier à un autre. Notre valeur ajoutée se situe ailleurs, dans le relationnel, le service… quelque chose de difficile à estimer voire à valoriser dans un appel d’offres public me semble-t-il. Car j’ai l’impression que ce type de consultation, par son caractère très normé, devient impersonnelle… » Puis, il y a eu la formation de la CGPME sur les marchés publics. Non pas une révélation, mais un bon moyen d’établir une stratégie réaliste. « Maintenant je comprends mieux le pourquoi du comment des appels d’offres publics : comment cela marche, ce qu’on me demande exacte- ment… même si l’approche administrative reste encore quelque peu opaque pour moi. Ce stage m’a permis de « dégrossir » le sujet, de connaître les documents nécessaires, d’aller sur des plates-formes, de mettre en place des veilles. C’est vrai qu’il paraît difficile de se mesurer aux grands assureurs et courtiers très outillés dans ce domaine, non seulement en ressources humaines mais aussi en moyens techniques et logistiques. Mais maintenant, j’ai quelques armes et surtout je sais ce que je dois faire. Eviter de tomber dans une démarche chronophage. Gagner du temps avec des papiers pré-remplis, disposer d’une base de documents types en somme. Et comme les études prennent du temps sans l’assurance de retour sur investissement, je m’ac- corde une demi-journée pour répondre dans le fond. J’ai fait le choix d’essayer… mais surtout d’optimiser ma réponse. » 28
  • 27. 4 . PAS U N D É F I , M A I S U N E O P P O RT U N I T É La commande publique a évolué positivement pour les PME : non seulement l’accès leur a été facilité, mais ces marchés leur permettent aussi une trésorerie satisfaisante lors de l’exécution du contrat. Deux avantages à exploiter ! >> TOUS LES CHEMINS MÈNENT AUX MARCHÉS PUBLICS La juste mesure. L’acheteur public se doit de définir son besoin en amont de la procé- dure. Ceci l’oblige également à demander « le juste nécessaire » pour concrétiser ce besoin, que ce soit sur le plan technique, financier ou humain. On appelle cela la propor- tionnalité des demandes. Une manière d’encadrer l’approche de l’adjudicateur quant au choix des prestataires. Elargissement des critères. L'absence de références relatives à l'exécution de marchés de même nature ne peut justifier l'élimination d'un candidat. Elle ne dispense pas le pouvoir adjudicateur d'examiner les capacités professionnelles, techniques et financières des candidats. Marchés Publics, une évidence pour les PME Au choix, spécialiste ou généraliste. La PME n’a plus l’obligation de répondre de manière globale et par conséquent de détenir toutes les compétences nécessaires du marché qu’elle vise. L’allotissement est en effet désormais l’unique règle, et ce quelque soit le type d’appels d’offres. Une condition néanmoins : que cela ne représente pas un inconvénient pour l’acheteur, tant pour le pilotage que la coordination du projet. L’union fait la force. Afin de s’adjoindre toutes les capacités qu’elle ne posséderait pas seule pour soumissionner, l’entreprise a la possibilité de se présenter en groupement (conjoint ou solidaire) ou de recourir à la sous-traitance du moment qu’elle la déclare. La dématérialisation, nouvelle voie. Les échanges d’informations numériques avec l’acheteur public vous permettent des économies de frais généraux mais aussi d’être rassuré quant à la confidentialité des informations transmises. Vous gagnez en sécurité : votre offre est cryptée et ne pourra être connue que le jour de l’ouverture du pli par l’ad- judicateur. 29
  • 28. COMPRENDRE Groupement d’entreprises : sa composition est généralement l’association momenta- née de plusieurs entreprises ayant des domaines d’interventions différents, mais il se peut aussi qu’elles aient les mêmes spécialités. Cet ensemble d’opérateurs économiques soumissionnant en commun à un marché public, dépourvu de personnalité morale, incarne la cotraitance. Il en existe deux formes : conjointe, chaque opérateur s’engage à réaliser conjointement ses presta- tions mais n’est responsable que de la partie qui lui incombe ; solidaire, chaque opérateur est engagé solidairement sur la totalité du marché, et donc responsable de toutes les parties du marché. Allotissement : technique qui permet au pouvoir adjudicateur de diviser un projet en plu- sieurs lots, prestations distinctes, pour une opération globale. L’allotissement est obligatoire. >> PROFITER DES ROUAGES COMPTABLES DES MARCHÉS PUBLICS L’acompte. C’est un mode de financement du marché qui correspond au paiement d’une partie des prestations effectuées. Normalement, la périodicité de versement est fixée au maximum à trois mois. Cependant, pour les PME, le délai a été ramené à un mois aussi bien pour les marchés de fournitures, de services que de travaux. L’avance. Versée au titulaire d’un marché ou à un sous-traitant, elle a pour objectif de faciliter le commencement de l’exécution des prestations. Elle est accordée lorsque le montant initial du marché ou de la tranche affermie est supérieur à 50 000 euros HT et dans la mesure où le délai d'exécution est supérieur à deux mois. Attention : cette avance n'est due au titulaire du marché que sur la part du marché qui ne fait pas l'objet de sous-traitance. Créance publique et confiance. La solvabilité financière d’une créance publique est plus forte que celle d’une créance privée : finalement on sait que l’achat public sera acquitté quoi qu’il advienne. L’ordonnateur n’est pas le payeur : c’est le Trésor public qui règle les factures. Aussi, les banques seront plus enclines à prendre en compte cette nuance et à vous accorder des crédits. On dit ainsi qu’il existe une sûreté du paiement de la créance. Cession ou nantissement de créance. Appelé aussi loi dite « Dailly », cela permet au titulaire (cédant), après réception de l’exemplaire unique du pouvoir adjudicateur (cédé) dûment signé par lui, de céder à un organisme bénéficiaire (cessionnaire) sa créance. Ce mécanisme permet au titulaire de récupérer, dès la cession, la trésorerie nécessaire en vue de faciliter sa gestion 30
  • 29. financière, pour toutes raisons propres à sa société. Il est bien entendu que le cédant continue à exécuter le marché. Le cessionnaire, quant à lui, recevra dès lors le paiement des prestations réalisées par le titulaire de marché directement par l’acheteur. Payé en temps et en heure. Les délais de paiement des marchés publics n’ont cessé de se réduire depuis 2006 : G à 30 jours pour l’Etat et ses établissements publics (sauf ceux à caractère in- dustriel et commercial ; pour les collectivités territoriales et les établissements publics). Il faut savoir que les précédents délais étaient de 45, puis 40, 35 jours, soit une diminution de 33 % du temps ! G à 50 jours pour les établissements publics de santé et les établissements du service de santé des armées. Si l’acheteur ne respectait pas le délai légal, le créancier a le droit de facto à l’applica- tion d’intérêts moratoires à compter du jour suivant l’expiration dudit délai. Ces intérêts moratoires sont publiés par décret et consultables sur www.legifrance.gouv.fr . >> UNE STRATÉGIE ÉCONOMIQUE À SAISIR La commande publique, de par la diversité de ses acteurs et de leurs besoins, couvre tous les secteurs d’activités et concourt au maintien économique de certains d’entre eux (ex Marchés Publics, une évidence pour les PME : plans de relance). Côté entreprise, le fait d’être attributaire d’un contrat public peut maintenir votre chiffre d’affaires voire le développer, d’autant plus que ce type d’achats, notamment pour la partie fonctionnelle, sont récurrents. Par ailleurs, de plus en plus d’adjudicateurs publics, n’ayant pas les compétences en interne, ont recours à des pres- tataires privés. Alors, intéressé ? 31
  • 30. 5 . S E P R É PA R E R , S E P O S E R L E S B O N N E S Q U E ST I O N S : S E L A N C E R Inutile de se lancer à l’aveuglette ou coûte que coûte. Maintenant que vous parlez commande publique, il vous reste à identifier les conditions d’accès de la commande publique, puis enfin de juger de l’opportunité de répondre ou non à un marché. Dernières étapes avant de préparer votre offre en toute connaissance de cause, avec de solides atouts en main. >> MONTRER PATTE BLANCHE Il convient de se poser un certain nombre de questions pour soumissionner : Puis-je être candidat ? Suis-je en situation régulière à l’égard de l’administration ? Est-ce que je détiens les capacités nécessaires à cette réponse ? L’interdiction de soumissionner Tout d’abord, l’entreprise doit avoir la capacité juridique pour être candidate. Est frappée d’in- terdiction de soumissionner toute entreprise en état de liquidation judiciaire ou qui serait en situation irrégulière auprès des administrations fiscales et sociales. Par ailleurs, une entreprise condamnée par un juge pénal ou pour une infraction relevant du Code général des impôts ne peut répondre à un appel d’offres public. Dans le cas où un dirigeant ou un actionnaire a fait l’objet d’une condamnation pénale, la société n’est plus éligible aux marchés publics. Le saviez-vous ? Exemples d’attestations fiscales : certificats de paiement de l’Impôt sur les sociétés (IS), de l’impôt sur les revenus (IR), de la TVA… Exemples d’attestations sociales : certificats de versement des cotisations à l’URSSAF, d’assurance maladie, au régime obligatoire d’assurance vieillesse… Et pour l’entreprise nouvellement créée : l’entreprise devra fournir, si elle les détient, toute attestation, ou à défaut une copie du récépissé du centre de formalités des entreprises (CFE), en bref tout document prouvant sa création. Elle sera donc réputée comme étant en règle avec les différentes administrations. 32
  • 31. Démontrer votre potentiel Poser sa candidature consiste à établir ses capacités humaine, financière et tech- nique à exécuter le marché. Il convient à l’entreprise candidate de prouver qu’elle dispose des garanties nécessaires à la réalisation du marché s’il lui est attribué. Les justifications à caractère financier (reportées dans le DC2) permettent à l’ache- teur d’apprécier l’évolution du chiffre d’affaires sur les trois derniers exercices ainsi que le pourcentage du CA portant sur le même objet que le marché en cours de consulta- tion. Certains acheteurs en déduiront des ratios qui détermineront si la société a la capacité financière d’assumer ce marché. Une société avec un chiffres d’affaires de 100 K€ répondant à un marché de 50 K€ pourrait se voir refuser sa candidature justement pour des raisons financières. Les justifications à caractère professionnel et technique à apporter sont de trois ca- tégories : G les certifications de l’entreprise Certificats de qualification ou attestations équivalentes qui prouvent les dites qualifications peuvent être demandés aux entreprises (ex : Qualibat). Pour certaines professions, des agréments doivent être présentés lors de la can- didature afin que l’acheteur puisse en contrôler la détention. G les références dont elle peut faire état Marchés Publics, une évidence pour les PME Sans avoir un caractère discriminatoire, les références peuvent permettre à l’acheteur d’apprécier la capacité de l’entreprise à exécuter le marché, tout en préservant les entreprises nouvelles qui souffriraient d’une absence de références. G les moyens matériels et humains dont elle dispose Au titre des moyens humains, notamment lorsqu’il s’agit de prestations de services, cela consiste à produire les qualifications professionnelles et les réalisations personnelles des ressources affectées à la mission. L’entreprise doit aussi donner à l’acheteur public la liste des personnes physiques ayant été habilitées à l’engager contractuellement : ce sont les délégations de signature ou de pouvoirs internes à la société. Il faut enfin prouver être en possession du matériel nécessaire et conforme aux normes en vigueur, ou pouvoir en béné- ficier (par location par exemple) lors de l’exécution du marché. 33
  • 32. COMPRENDRE Lettre de Candidature ou DC1 : ce formulaire permet aux candidats de décliner leur identité à l’acheteur en tant que personne morale désignée s’il se présente seul ou en groupe- ment. A noter que la déclaration de cotraitance passe par la DC alors que celle de sous-traitance correspond à la DC4. Déclaration du Candidat ou DC2 : ce formulaire permet aux candidats de démontrer pour partie leurs capacités financières, professionnelles et techniques. Acte d'Engagement (AE) ou DC3 : c’est la pièce maîtresse d’un marché public, par laquelle le candidat à un marché public ratifie son offre dans le respect des clauses du cahier des charges qui déterminent les conditions dans lesquelles le marché est exécuté. Les stipula- tions de l’AE prévalent sur celles des autres documents contractuels. >> RÉPONDRE OU NON : LÀ EST LA QUESTION ! L’Avis d’Appel Public à la Concurrence (AAPC) informe les sociétés de l’existence d’un besoin à couvrir pour un acheteur public. La seule lecture de cette publicité n’est pas suffisante pour vous décider. Impossible de trancher sans prendre conscience que tous les documents compris dans le dossier de consultation sont importants. C’est la réponse apportée à chaque document qui fera pencher la balance. Aussi, voici une méthodologie pour aborder les différents documents et vous permettre de décider du « to go or not to go ». Il convient d’abord de lire attentivement : - le règlement de consultation, - les différents cahiers des charges administratifs ou techniques (CCAG/CCAP, CCTG/CCTP voire le CCP), - les documents de chiffrage de l’offre (BPU, DQE, DPGF…) où parfois l’acheteur annonce les budgets pour chaque part du marché (dit lot). Une manière de connaître le prix que vous pourriez escompter par lot, et par conséquent de définir ou non une marge possible en fonction de vos coûts internes. 34
  • 33. COMPRENDRE Cahier des Clauses Administratives Générales - CCAG : il fixe les dis- positions applicables à chaque catégorie de marché (fournitures courantes et services, marché industriel, prestation intellectuelle, technique de l’information et de la commu- nication, travaux). Il définit entre autres des clauses portant sur les paiements, les délais, la résiliation. Il ne s’applique qu’aux marchés qui s’y réfèrent. Retrouvez ces cahiers sur le site du Ministère de l’Economie et de l’Industrie. Cahier des Clauses Administratives Particulières - CCAP : il déroge à certains articles du CCAG selon une décision du pouvoir adjudicateur. Bordereau de Prix Unitaire - BPU : contractuellement relatif au prix du marché, il détermine les prix unitaires applicables à chacune des prestations prévues, il est rempli par les candidats. Détail Quantitatif Estimatif - DQE : ce document (non contractuel) se base sur le BPU et intègre des quantités de consommation estimées par l’acheteur pour chaque prestation souhaitée. Il permet d’évaluer le montant global d’une offre établie par le candidat. C’est un prix unitaire multiplié par une quantité. Au fur et à mesure de cette prise de connaissance, listez les points convergents avec vos prestations, mais aussi les zones d’ombre laissées par l’acheteur à qui vous pourrez Marchés Publics, une évidence pour les PME demander de les préciser. Il faut analyser la demande en corrélation avec vos savoir-faire, voire aller au-delà de ce que vous pouvez percevoir. En amont, n’oubliez pas de déter- miner votre zone commerciale, identifier les clients potentiels (type, taille..) en fonction de votre marché et définir votre stratégie d’approche. Voici quelques questions à vous poser. Vous pourrez ainsi créer votre propre grille d’ana- lyse d’un marché pour vous positionner de manière rationnelle face à un appel d’offres. G Quelle est la demande du client ? Puis-je y répondre ? G Le besoin est-il bien défini ? Quelles sont les points à clarifier ? G Quelles pourraient être les difficultés de la mission ? G Le client nous connaît-il ? G Qui peuvent-être nos concurrents ? G Est-ce la première fois que le client lance ce type de marché ? A-t-il été lancé précédemment ou est-ce un renouvellement de marché ? G Est-ce un besoin fonctionnel ou opérationnel ? En fonction de la réponse, qui seraient les décideurs ? G Quels sont les critères d’évaluation de l’offre : pondération ou hiérarchisation ? N’est-ce pas que le prix ? 35
  • 34. G Existe-t-il la possibilité de présenter sa solution à l’oral ou est-ce purement une procédure distante ? G Quelle marge escomptée ? G Quels sont vos forces et faiblesses ? Finalement, la meilleure méthode d’analyse sera celle que vous aurez mûrie et mise en place dans votre structure en fonction de vos propres critères de sélection et de réponses. Il ne sert à rien de répondre à tous les marchés publics au risque d’en remporter très peu face à toute l’énergie dépensée pour déposer votre candidature. Donnez-vous toutes vos chances, soyez sélectifs ! 36
  • 35. L E S M A R C HÉ S P U B L I C S C ’ E ST B I E N … L E S M AR C HÉ S P U B L I C S D É M AT É R I A L I S É S , C ’ E S T D E M A I N ! L’opportunité et l’intérêt stratégique des PME d’investir le secteur public n’est plus à démontrer : les possibilités de croissance ou de maintien d’un chiffre d’affaires, ainsi que les avantages liés aux règles des marchés publics devraient convaincre les PME de s’engager dans cette voie économique. Il paraît nécessaire pour ceux qui souhaitent aborder ce secteur de s’approprier les règles qui s’appliquent à la réponse des appels d’offres (les procédures) et celles qui concer- nent l’exécution des contrats (les clauses administratives générales). Cette compréhension permet de démystifier les marchés publics, qui paraissent encore parfois opaques. Par la connaissance du fonctionnement et des contraintes qui s’appliquent aux acheteurs publics, c’est aussi se donner toutes les chances de remporter de nouveaux « clients/partenaires ». Aujourd’hui, deux modes de réponse (soumissionnement) coexistent : l’antique sur support physique (réponse papier) et le nouveau par voie dématérialisée (réponse électronique). Pourquoi ne pas sauter le pas de la modernité ? Marchés Publics, une évidence pour les PME 37
  • 36. 38
  • 37. Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés
  • 38. 40
  • 39. La dématérialisation des procédures d’appels d’offres pour les marchés publics s'ins- crit dans le cadre général de la transposition du droit communautaire européen au droit national. Il s'agit de l'une des 140 mesures du « Plan de Réforme de l'Etat » engagé en 1998, qui organise et accompagne le passage d’une administration de papier à une ad- ministration électronique (« e-administration »). La modernisation et l’ouverture transfrontalière des marchés publics grâce au dévelop- pement de la passation électronique sont perçues comme vitales pour la compétitivité de l’Europe et la création de nouvelles opportunités pour les entreprises communautaires. Cette réforme concerne donc en France l’ensemble des organismes soumis au code des marchés publics (cf. qui sont les acheteurs publics). Parce qu’elle est à la fois un facteur de simplification des procédures et d'efficience pour les organisations, la « dématéria- lisation des appels d'offres » est en cohérence et prolonge même la politique d'ouverture de la commande publique aux PME. Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés 1. R ÉF O R M E R L E S MA RC HÉS P U B L I CS : D U PA P I E R A U N U M É R I Q U E >> DEMAIN, CE SERA OBLIGATOIRE ! L’objectif de l’Union Européenne - qui découle du traité de Lisbonne, des directives 2004/17 et 2004/18, du plan d’action de la Commission du 13 décembre 2004, et qui a été relayé par les déclarations interministérielles de Manchester du 24 novembre 2005 et Riga du 11 juin 2006 - est qu’en 2010 : G 100 % des marchés publics soient accessibles en ligne, G 50 % au moins des marchés publics formalisés passent par voie électronique. L’application de cette réforme a eu lieu sur trois grandes périodes. 1999-2004 : les fondations sont posées avec la mise en place des socles juridiques et techniques utiles à l'intégration des TIC et au développement des échanges dématéria- lisés. Premières pierres à l’édifice : l'acceptation de la preuve électronique et la consécration de la signature électronique par le droit en 1999. Dès 2001, il est juridi- quement possible de dématérialiser la procédure de passation des marchés publics. 2005-2009 : la consolidation s’initie avec l'introduction de l’article 56 dans le CMP (réforme du CMP 2004), qui contraint la personne publique à « être en capacité » de recevoir les offres des candidats par voie électronique dès le 1er janvier 2005, en AO for- malisé. Le 17 décembre 2008, la construction se poursuit avec le Décret n°2008-1334 qui introduit les critères environnementaux dans les critères de choix des marchés ou 41
  • 40. accords cadres, et fixe l'échéancier de la dématérialisation des marchés publics. En effet, les technologies sur lesquelles doivent s'appuyer les acteurs économiques pour leurs échanges dé- matérialisés ont désormais atteint le seuil de maturité nécessaire pour que leur usage soit généralisé à l’ensemble des marchés publics. 2010-2012 : l’expansion. En 2010, l'initiative bascule du niveau européen et national au niveau régional, voire local. Le socle législatif et le socle technologique sont posés, stables et fonction- nels. Si le travail normatif doit encore se poursuivre, les états disposent déjà de l'arsenal juridique pour lever (si besoin par la contrainte) la résistance des acteurs économiques. En France, la publication des Avis de publicité et des Dossiers de Consultation des Entreprises (DCE) sur Internet sont obligatoires depuis le 1er janvier 2010. Les donneurs d’ordres peuvent de surcroît imposer aux entreprises une réponse électronique (décret n°2008-1334 du 17/12/2008). Enfin, la réponse papier n'est plus autorisée pour les marchés de plus de 90 000 € HT relatifs à des produits et services informatiques (décret n°2008-1334 du 17/12/2008). L’enjeu actuel consiste donc à at- teindre une masse critique de marchés autorisant une réponse par voie électronique. Celle-ci sera atteinte de fait au 1er janvier 2012, date à compter de laquelle les donneurs d’ordres publics ne pourront plus refuser les offres transmises par voie électronique, et ce dès 90 000€ (décret n°2008-1334 du 17/12/2008). Les entreprises disposent donc d’une année pour intégrer les nouvelles pratiques de la dématérialisation. COMPRENDRE Dématérialisation : c’est la transformation de supports d'informations matériels (souvent des documents papier) en des fichiers informatiques. Elle peut entraîner la mise en œuvre du fameux « bureau sans papier » dans une entreprise. Dématérialiser en informatique, signifie transférer sur un support numérique des informations qui existent sous forme analogique (papier, film, microfilm). Dans ce cas précis, on parle de la numérisation d’un document. Dans un autre cas, le document est directement créé sous forme numérique et traité comme tel. La dématé- rialisation peut servir à gérer de façon totalement électronique des données ou des documents qui transitent au sein des entreprises et/ou dans le cadre d'échanges avec des partenaires (ad- ministrations, clients, fournisseurs,…). Elle concerne en définitive un ensemble cohérent de fonctions constituant une chaîne complète de gestion de contenus et de traitement de l'infor- mation. Elle n’a pas d'effet sur le contenu des documents manipulés, lequel est indépendant du support ou média utilisé. 42
  • 41. >> QUELS AVANTAGES POUR LES PME ? Plus de visibilité des AOP L'existence de données statistiques fiables et précises est un préalable indispensable à la mise en place de politiques ciblées. Ces dernières permettent de compenser les dif- ficultés que peuvent rencontrer certains acteurs économiques pour accéder à la commande publique en raison de leur petite taille ou de leurs faibles moyens financiers. Par exemple, la politique en faveur des PME intègre la notion de discrimination positive appliquée à des catégories fines d'entreprises et à des segments de marchés. Autre exemple : l'observation du phénomène de massification des commandes de fournitures par l'Etat permet de faire apparaître certains « effets de bord » liés à la dématérialisa- tion sur ce segment de marché. La visibilité est donc un aspect essentiel pour la mise en œuvre d'une gouvernance Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés adaptée à la réalité économique. Elle détermine directement la qualité de notre percep- tion de cette réalité, et ainsi notre capacité à y répondre de manière pertinente. C'est donc un formidable outil d'intelligence au service des gouvernances nationales. Faire circuler l’information Renforcer les échanges intercommunautaires est un impératif économique pour l'Europe, comme pour chaque état membre, placés sur la scène internationale. Leur développe- ment passe notamment par la normalisation progressive des formats d'échange, et par le développement d'outils de mise en correspondance des documents nationaux. L’élaboration d'un vocabulaire commun au niveau européen par la codification CPV (co- dification des secteurs d'activités) constitue une première avancée significative au regard de l'objectif d'interopérabilité porté au niveau européen. L'établissement de standards nationaux pour les avis de publicité comme pour les for- mulaires administratifs, et la mise en correspondance de ces standards sur la base de la Commission e-CERTIS constituent une seconde avancée significative. 43
  • 42. Optimisation des coûts et des délais de traitement Pour l'entrepreneur, la dématérialisation permet de réaliser immédiatement des économies sur les impressions papier, les frais de déplacements, d'expédition, et d'archivage. Autre avantage considérable: l'information numérique, surtout lorsqu'elle est normée, rend possible un traitement automatisé. Celui-ci induit un gain de temps et une amélioration de la qualité des services (uti- lisation de modèles pré-renseignés, moins d'erreurs de saisie, d'interprétation, possibilité de refaire son dépôt tant que la date limite n'est pas atteinte). Une meilleure efficacité, en somme ! Troisième point, les technologies informatiques apportent de la souplesse dans l'exécution des tâches de traitement de l'information et de constitution des documents (traitement délocalisé, di- minution des déplacements, relâchement des contraintes horaires). L'acquisition de ces technologies (et des savoir-faire pendants) revêt donc aujourd'hui un caractère stratégique de premier plan pour l'entreprise. Une confiance renforcée La dématérialisation doit permettre d'améliorer la transparence des procédures de passation. La traçabilité assurée par le dispositif technique de dématérialisation rend toute falsification im- possible, que celle-ci porte sur les registres des retraits, dépôts, ou sur le contenu des offres elles-mêmes. Le chiffrage asymétrique des plis électroniques garantit la confidentialité des offres jusqu'à leur retrait (téléchargement) par l'acheteur public. De plus, le téléchargement des can- didatures et offres par l'acheteur n'est possible qu'après la date limite de réception des plis. Enfin, seule la personne responsable du marché (désignée en amont dès le lancement de la pro- cédure) est en mesure de déchiffrer et de dépouiller les offres des entreprises, en utilisant son propre certificat électronique. La dématérialisation est donc une réforme propice à l'instauration d'une relation fondée sur la confiance mutuelle des acteurs économiques. Une démarche éco-responsable Les contraintes de responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise s'accroissent et incluent les problématiques environnementales. La dématérialisation des échanges entre donneurs d'ordres et soumissionnaires est une démarche conforme à une politique éco-responsable. Ainsi, il n'est plus rare aujourd'hui de voir prise en compte dans l'évaluation d'une offre à un marché public le format de réponse, papier ou électronique. Le plus « éco » y gagne ! Exemple : réponse électronique = 5 points / réponse papier + impression recto-verso = 2,5 points / réponse papier + impression recto = 0 points. 44
  • 43. LA PAROLE À ... Discussion à bâtons rompus avec Grégoire Boutrolle de la société Sallis Quelle est votre vision des AOP ? « Les marchés publics, selon les sujets abordés, sont souvent en alignement sur les tendances de management opérationnel et de stratégies d’optimisation des acteurs économiques privés. Au-delà des achats de biens d’équipement et de prestations diverses, des évolutions sont constatées non plus sur l’achat mais bien sur la consom- mation de ces biens et services. Si la règle « mieux acheter » s’applique toujours, celle qui consiste à s’inscrire dans les directives de l’Agenda 21 (ensemble de propositions sur le développement durable) est plus récente et amène la personne publique sur l’axe du développement durable. D’où la dématérialisation des procédures d’appel d’offre, la Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés rationalisation des opérations, des moyens matériels et humains s’y rapportant. Inscrit dans une démarche de performance, le secteur public en vient à traiter des sujets éco- nomiques majeurs. L’étendue de ce marché pousse le secteur public à favoriser des modes de fonctionnements impliquant tous les segments économiques, grandes en- treprises, entreprises de taille intermédiaire et PME/PMI. Le recours aux contrats de partenariat public privé (dits aussi PPP) est également une opportunité à saisir. Le secteur public représente un enjeu commercial stratégique, surtout en temps de crise comme aujourd’hui. Il est primordial de détenir des références dans le secteur public. A ce titre, les petites entités telles que la mienne agissent d’abord en sous-traitance pour se faire connaître avant d’œuvrer en direct. Aujourd’hui, les critères de sélection évoluant, elles peuvent proposer leurs services directement lors des appels d’offres publics. » Existe-t-il des avantages et des obstacles pour que les PME répondent aux AOP ? « Les PME nourrissent un complexe d’infériorité dans le cadre des marchés publics en raison de leur moindre taille et de leur modestes garanties financières. De quoi vous rappeler le combat de David contre Goliath. Il faut se décomplexer ! Une PME, petit or- ganisme par essence, possède plusieurs avantages : l’agilité, la capacité d’adaptation, la réactivité et un coût de structure plus léger. Ainsi, en terme de prix, elle peut arriver à un niveau de performance égal à celui des grandes entreprises, en mettant en œuvre moins de ressources au final. A noter : la PME va rechercher plus que des contrats em- blématiques, plus que la rentabilité. Son objectif vital : la fidélisation et donc instituer une certaine récurrence dans son modèle économique, permettant de se projeter au-delà du marché initial. » ... 45
  • 44. Depuis quand vous intéressez-vous aux appels d’offres publics ? Est-ce un choix stra- tégique ? « Cela fait très longtemps. Dès 2003, je me suis rapproché du secteur public et fus donc direc- tement concerné par la veille informatique et commerciale des marchés publics. J’ai fait le choix de répondre à des marchés publics dans l’optique du développement commercial d’un de mes clients qui souhaitait se positionner sur ce secteur d’activité. Aussi, nous nous devions d’être au point sur ce sujet. » Est-ce que cela a nécessité la mise en place d’une organisation particulière (personnel, études…) ? « Disposer d’un personnel dédié à cette tâche est indispensable. Il est important de connaître les appels d’offres existants, les différents canaux et les outils de démarches commerciales. L’équipe est composée à minima d’un expert commercial et d’un expert (technique ou fonc- tionnel) du sujet concerné par l’appel d’offres. » Si l’on aborde le sujet de la dématérialisation, quels freins et avantages y voyez-vous ? « Concernant les freins, il n’y en a pas car, pour notre part, nous traitons tous les jours de l’in- formation dématérialisée. Côté avantages, la dématérialisation donne la capacité, quelle que soit la taille de l’appel d’offres, d’industrialiser la réponse. Ce qui veut dire ? Mettre en place des processus qui automatisent certains pans de la réponse pour réduire à minima toute interven- tion humaine, cette dernière s’appliquant ainsi seulement à la création de valeur ajoutée. » Et la dématérialisation des AOP, qu’en pensez-vous ? « Les retours sur investissement sont principalement centrés sur les ressources humaines consacrées à cette tâche. La dématérialisation permet une implication dans une moindre mesure de chacune des parties (financière, commerciale, technique). On optimise alors le temps consacré à répondre à un marché. De la maîtrise de ce processus peut naître l’externalisation.» Du point de vue technique, votre entreprise dispose-t-elle des moyens pour répondre à un appel d’offres public dématérialisé (logiciels à jour, personnel, personnes compé- tentes dans ce domaine…) ? « Je suis en train d’y travailler et la formation m’a apporté des éléments pour structurer tout cela. Nous avons déjà dématérialisé les formulaires type «DC », la signature, le tampon… il ne manque plus que le certificat de signature numérique à acheter auprès du Tribunal de Commerce. Cependant, pour l’instant, les AOP numériques représentent une faible part de notre activité car nous ne nous y sommes penchés que depuis mi-2010. Il faut, en effet, être référencé dans la base de données des acheteurs publics, disposer de solides bases financières et de ré- férences dans les domaines abordés. » Pour conclure, avez-vous des attentes ou besoins en matière d’AOP électronique ? Quelles améliorations verriez-vous ? «Lorsque l’on parle de la dématérialisation des AOP, on parle du flux sortant des documents de réponse à cet AO. Les buts recherchés seraient : normalisation des documents de réponse, 46
  • 45. respect des délais de réponse, acheminement sécurisé et vitesse de traitement. Or beaucoup de dirigeants de PME se demandent : pourquoi des délais de réponse si longs? Pourquoi ce refus ? Les délais varient-ils selon la taille de l’émetteur de l’AO ? Quels sont les éléments pris en compte (techniques, financiers, savoir-faire)? Il nous est demandé aujourd’hui de nous conformer aux procédures de dématérialisation. Si le temps de trai- tement en est raccourci, le temps de dépouillement ne semble pas l’être. De là découle ma suggestion : préconiser un nombre restreint de standards de plateforme de déma- térialisation (trois par exemple). Ceci permettrait aux membres du secteur public d’uniformiser leurs appels d’offres et la réception de nos réponses. Par ailleurs et en matière de formation, il serait pertinent de présenter des cas concrets de conduite d’appels d’offres (lancement de consultation, dépouillement des offres et sélection du candidat) sur les trois volets principaux que sont les biens de consommation, les services (comme le gardiennage par exemple) et les prestations intellectuelles (comme le conseil, Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés l’optimisation des moyens d’impression). Pour chacun, on pourrait détailler les appels d’offres ouverts, les appels d’offres européens, le seuil financier, le temps de consulta- tion, etc. Une autre formation en ! » 47
  • 46. 2 . L A D É M AT É R I A L I S AT I O N D E S A P P E LS D ' O F F R E S : C O M M E NT Ç A MA RC H E ? Comprendre comment fonctionne la dématérialisation des appels d’offres et les changements de pratiques qu’elle occasionne permet non seulement de ne pas en avoir peur mais au contraire d’en percevoir tous les avantages. Se tenir au courant de changements aussi imminents que la réponse électronique aux marchés publics vous placera dans le peloton de tête. >> QUELS DOCUMENTS SONT DÉMATÉRIALISÉS ? En fait, il s’agit d’une dématérialisation de procédure métier. L'objectif poursuivi : transposer cette procédure dans le monde numérique, tout en satisfaisant aux mêmes exigences en termes de probité, de sécurité et de confidentialité que pour une procédure traditionnelle, utilisant des supports papiers. La dématérialisation s'applique dans le cas présent à la procédure d'achat publique depuis la pu- blication des Avis d’appel publics à concurrence (AAPC) jusqu'à la constitution d'une archive à valeur probatoire. Elle inclut toutes les étapes intermédiaires : retrait du Dossier de consultation des entreprises (DCE), signature des pièces du marché (DC1, acte d'engagement, BPU), remise des candidatures et offres, notification du marché, contrôle de légalité le cas échéant, paiement par le comptable public, etc. Procédure de passation de marché dématérialisée Schéma - Procédure dématérialisée de réponse aux AOP 48 ©©©©© Préparation des dossiers Signature des pièces contractuelles Revue de l’offre et mise sous pli Télétransmission des plis électroniques Accusé de réception
  • 47. >> QUELLES GARANTIES DE SÉCURITÉ OFFRENT LA DÉMATÉRIALISATION ? Le dispositif de dématérialisation doit garantir la sécurité des échanges et la transparence de la procédure. Il est composé de deux éléments principaux : d’une part, les certificats électroniques détenus par les personnes opérantes et d’autre part, la plateforme sur Internet permettant la transaction et la consignation sécurisée des candidatures élec- troniques. Schéma – Plateforme de dématérialisation des AOP Autorité de Serveur Certification de Temps Fiabilité Un temps d’avance : PME, visez les appels d’offres publics dématérialisés PSCe Universel Probité Contrôle et certifie Transparence les identités Horodate Plateforme de Consignation des dématérialisation documents (séquestre), des AOP traçabilité (registres des retraits et dépôts), délivrance exclusive aux destinataires. Dépôt des pièces de marché Retrait AAPC, (AAPC, RC, DCE) RC, DCE Envoi de la candidature Téléchargement et de l'offre des offres des candidats Certificat électronique référencé PRIS v1 Utilisé avec un logiciel de signature, le certificat électronique permet de signer les pièces du marché, comme l'acte d'engagement (DC3). Pour que la signature ainsi produite soit investie d'une valeur juridique, le certificat devra cependant avoir été délivré par une Autorité de Certification agréée par le MINEFI. 49
  • 48. La signature électronique produite avec un certificat agréé par le MINEFI garantit : • L’identité du signataire • Le consentement du signataire • L’intégrité du fichier signé et donc de l’acte La détention d’un certificat électronique professionnel conforme à la Politique Intersectorielle de Sécurité et référencé par le MINEFI (certificat référencé PRIS v1) est donc un pré-requis inconditionnel pour soumissionner électroniquement à un marché public. La liste des certificats référencés PRIS v1 est disponible sur le site du ministère (dont l’adresse url est reportée dans l’article 6 de l’arrêté du 28 août 2006) Le certificat électronique classe 3+ est une authentique pièce d'identité, délivré par une Autorité consulaire appelée « Autorité de certification » (AC). Ce certificat ne doit pas être prêté à un tiers : seul son détenteur légal est habilité à l'utiliser. Attention ! Le principe de non répudiation s'applique à toute signature produite avec un certifi- cat de classe 3. Une telle signature a la même valeur qu’une signature devant notaire. 50