1. Formation de formateurs àFormation de formateurs à
l’analyse de pratiquesl’analyse de pratiques
professionnellesprofessionnelles
Inspection PédagogiqueInspection Pédagogique
RégionaleRégionale
2. Propos liminaires.Propos liminaires.
Coexistent plusieurs formes d’analyses deCoexistent plusieurs formes d’analyses de
pratiques professionnellespratiques professionnelles
(APP):approche psychanalytique,(APP):approche psychanalytique,
psychologique, systémique,psychologique, systémique,
phénoménologique, cliniques… Aphénoménologique, cliniques… A
chacune correspond un protocolechacune correspond un protocole
spécifique.spécifique.
L’APP n’est pas une stricte affaire deL’APP n’est pas une stricte affaire de
professionnel.professionnel.
L’APP n’est pas de la supervision.L’APP n’est pas de la supervision.
3. Pourquoi l’APP?Pourquoi l’APP?
Se forger une culture professionnelle.Se forger une culture professionnelle.
Travailler sur l’évolution de saTravailler sur l’évolution de sa
professionnalité (long life proceed).professionnalité (long life proceed).
Entrer dans une dimension réflexive pourEntrer dans une dimension réflexive pour
penser en avançant.penser en avançant.
Construire sa professionnalité lors d’unConstruire sa professionnalité lors d’un
temps de mobilisation de l’intelligencetemps de mobilisation de l’intelligence
collective.collective.
4. Appréhender la complexité d’uneAppréhender la complexité d’une
situationsituation
Faire émerger:Faire émerger:
les composantes objectives/subjectivesles composantes objectives/subjectives
la dynamique émotionnelle et affectivela dynamique émotionnelle et affective
les représentationsles représentations
l’imaginairel’imaginaire
les valeurs en présence dans le conflitles valeurs en présence dans le conflit
l’idéologiel’idéologie
Les identificationsLes identifications
5. Ce qu’est l’APPCe qu’est l’APP
Un temps partagé dédié à l’analyse. IlUn temps partagé dédié à l’analyse. Il
s’agit de construire du sens autour dess’agit de construire du sens autour des
pratiques.pratiques.
Un processus qui permet de dépasserUn processus qui permet de dépasser
l’événementiel, l’émotionnel, lel’événementiel, l’émotionnel, le
contextualisé, pour identifier unecontextualisé, pour identifier une
problématique.problématique.
6. Les principesLes principes
Différencier le « je suis responsable de mesDifférencier le « je suis responsable de mes
actes » et le « je suis coupable de mes actes ».actes » et le « je suis coupable de mes actes ».
Accepter d’être confronté à soi et aux autres.Accepter d’être confronté à soi et aux autres.
Admettre l’incertitude.Admettre l’incertitude.
Savoir écouter (les causeux et les taiseux).Savoir écouter (les causeux et les taiseux).
Émettre des hypothèsesÉmettre des hypothèses
S’interdire le jugementS’interdire le jugement
Éviter de donner des conseilsÉviter de donner des conseils
Renoncer à vouloir modifier l’autreRenoncer à vouloir modifier l’autre
Faire le deuil de sa toute puissanceFaire le deuil de sa toute puissance
7. Déroulement de l’APPDéroulement de l’APP
L’animateur de séance énonce les principes quiL’animateur de séance énonce les principes qui
régissent le fonctionnement de l’APP. Il demande à cerégissent le fonctionnement de l’APP. Il demande à ce
que deux participants assurent l’étape de reformulationque deux participants assurent l’étape de reformulation
(10 à 15 minutes)(10 à 15 minutes)
Temps consacré à l’exposé d’une situation vécue, liée àTemps consacré à l’exposé d’une situation vécue, liée à
la professionnalité du CPE (15 à 20 minutes)la professionnalité du CPE (15 à 20 minutes)
La reformulation (5 à 10 minutes): deux participantsLa reformulation (5 à 10 minutes): deux participants
reviennent sur le cas exposé dans un style journalistiquereviennent sur le cas exposé dans un style journalistique
(qui? Quoi? Quand? Où?…)(qui? Quoi? Quand? Où?…)
L’ensemble du groupe réagit (30 à 45 minutes)L’ensemble du groupe réagit (30 à 45 minutes)
L’animateur propose une grille de lecture (20 à 30L’animateur propose une grille de lecture (20 à 30
minutes)minutes)
8. La professionnalisation: un parcoursLa professionnalisation: un parcours
complexecomplexe
La professionnalisation ne se construitLa professionnalisation ne se construit
pas de façon linéaire: il existe des détours,pas de façon linéaire: il existe des détours,
des inflexions, des heurts parfois.des inflexions, des heurts parfois.
CPE, des compétences variées: gestion,CPE, des compétences variées: gestion,
administration, ressources humaines,administration, ressources humaines,
projets, innovations, changements,projets, innovations, changements,
communication…communication…
9. Le triptyque de Jacques BONNETLe triptyque de Jacques BONNET
Le triptyque, novice, professionnel, expert,Le triptyque, novice, professionnel, expert,
illustre le cheminement qui nous conduitillustre le cheminement qui nous conduit
vers la capacité à donner et trouver duvers la capacité à donner et trouver du
sens à des situations complexes.sens à des situations complexes.
Le positionnement au sein du triptyque estLe positionnement au sein du triptyque est
fonction des situations.fonction des situations.
Le positionnement au sein du triptyqueLe positionnement au sein du triptyque
n’est jamais définitifn’est jamais définitif
10. Le noviceLe novice
Un déficit généralisé d’informations sur lesUn déficit généralisé d’informations sur les
tâches à réaliser et sur les modestâches à réaliser et sur les modes
opératoires=> absence de sensopératoires=> absence de sens
Méconnaissance du cadre institutionnelMéconnaissance du cadre institutionnel
Il procède par essai/erreurIl procède par essai/erreur
Il procède par attributions externesIl procède par attributions externes
La stabilisation des gestes professionnelsLa stabilisation des gestes professionnels
est progressiveest progressive
11. Le professionnelLe professionnel
Il lit la réalité à l’aune de gestes professionnelsIl lit la réalité à l’aune de gestes professionnels
peu nombreux mais stabilisés et maîtriséspeu nombreux mais stabilisés et maîtrisés
Bon nombre de situations sont anticipées, maisBon nombre de situations sont anticipées, mais
il est dans la répétition.il est dans la répétition.
Il ne fonctionne bien qu’avec ce qu’il connaîtIl ne fonctionne bien qu’avec ce qu’il connaît
bienbien
La nouveauté, le caractère polymorphe d’uneLa nouveauté, le caractère polymorphe d’une
situation, le stress, peuvent le déstabilisersituation, le stress, peuvent le déstabiliser
Ce qui se joue est en prise directe avec sonCe qui se joue est en prise directe avec son
ego=un échec remet tout en causeego=un échec remet tout en cause
12. L’expertL’expert
Il construit du sens en amont (il est informé, il maîtriseIl construit du sens en amont (il est informé, il maîtrise
les savoirs, il connaît l’institution, il évalue et élabore desles savoirs, il connaît l’institution, il évalue et élabore des
stratégies)stratégies)
L’action (le dispositif) est adaptée en cours deL’action (le dispositif) est adaptée en cours de
déroulement (contraintes externes non prévisibles)déroulement (contraintes externes non prévisibles)
L’expert accepte d’être déstabilisé, il ne compte pas surL’expert accepte d’être déstabilisé, il ne compte pas sur
sa toute puissance, il s’interroge sur SA pratique (passa toute puissance, il s’interroge sur SA pratique (pas
d’attribution externe)d’attribution externe)
L’expert recherche la déstabilisation (elle pousse àL’expert recherche la déstabilisation (elle pousse à
l’innovation et l’expérimentation), il s’inscrit dans le cadrel’innovation et l’expérimentation), il s’inscrit dans le cadre
d’une démarche partagée (si je suis le seul à le faire…)d’une démarche partagée (si je suis le seul à le faire…)
13. L’identité professionnelleL’identité professionnelle
Ce parcours de professionnalisation forge uneCe parcours de professionnalisation forge une
identité professionnelleidentité professionnelle
Identité professionnelle= l’image que nousIdentité professionnelle= l’image que nous
avons de nous (estime de soi)+l’image envoyéeavons de nous (estime de soi)+l’image envoyée
à autrui (exemplarité)+l’image de nous queà autrui (exemplarité)+l’image de nous que
l’autre nous renvoie.l’autre nous renvoie.
Trois éléments qui ne sont pas figés, il existeTrois éléments qui ne sont pas figés, il existe
une dynamique de l’identité professionnelleune dynamique de l’identité professionnelle
Cette dynamique fonde la postureCette dynamique fonde la posture
professionnelleprofessionnelle
Place de la critique (vraie, fausse, vague)Place de la critique (vraie, fausse, vague)
14. Les effets de l’APPLes effets de l’APP
Développer la capacité d’écouteDévelopper la capacité d’écoute
Penser dans un laps de temps déterminé pour aller àPenser dans un laps de temps déterminé pour aller à
l’essentiell’essentiel
Prendre de la distance par rapport aux situationsPrendre de la distance par rapport aux situations
conflictuellesconflictuelles
Aider autrui à analyser une situation et non l’analyserAider autrui à analyser une situation et non l’analyser
pour luipour lui
Tenir conseil plus que donner des conseilsTenir conseil plus que donner des conseils
Connaître et accepter ses limites professionnellesConnaître et accepter ses limites professionnelles
Goût du travail en équipeGoût du travail en équipe
Transposer la méthode de l’APP dans sa pratiqueTransposer la méthode de l’APP dans sa pratique
quotidiennequotidienne
Analyser avant de décider…Analyser avant de décider…
15. Autoformation/élémentsAutoformation/éléments
bibliographiquesbibliographiques
Blanchard-Laville et Nadot, S. (2000) Malaise dans la formation des enseignants. Paris.Blanchard-Laville et Nadot, S. (2000) Malaise dans la formation des enseignants. Paris.
L’Harmattan.L’Harmattan.
Bonnet Jacques (2006) Du manager novice au manager expert – quête de sens et parcours deBonnet Jacques (2006) Du manager novice au manager expert – quête de sens et parcours de
professionnalisation. Paris, Hermès scienceprofessionnalisation. Paris, Hermès science
DESCO (2002) Actes du séminaire : Analyse de pratiques professionnelles et entrée dans leDESCO (2002) Actes du séminaire : Analyse de pratiques professionnelles et entrée dans le
métier, SCEREN/CRDP/Académie de Versailles.métier, SCEREN/CRDP/Académie de Versailles.
Donnay, J. & Charlier, E. (2000) Identité et développement professionnel in A.Abou etDonnay, J. & Charlier, E. (2000) Identité et développement professionnel in A.Abou et
Giletti M.-J., (coord.) Enseignants d’Europe et d’Amérique. Questions d’identité et de formation.Giletti M.-J., (coord.) Enseignants d’Europe et d’Amérique. Questions d’identité et de formation.
Lyon. INRP. 9Lyon. INRP. 9
Pfander-Meny, L. (2003) Construire son autorité par l’analyse de pratiques. Doc. IUFM dePfander-Meny, L. (2003) Construire son autorité par l’analyse de pratiques. Doc. IUFM de
Bourgogne.Bourgogne.
Principes et modalités d'organisation de la deuxième année de formation des enseignants et desPrincipes et modalités d'organisation de la deuxième année de formation des enseignants et des
conseillers principaux d'éducation stagiaires (2002) Encart au BO n° 15 du 11/0/2002conseillers principaux d'éducation stagiaires (2002) Encart au BO n° 15 du 11/0/2002
Recherche et formation n° 36 (2001) Le praticien réflexif. La diffusion d’un modèle de formation.Recherche et formation n° 36 (2001) Le praticien réflexif. La diffusion d’un modèle de formation.
Paris. INRP.Paris. INRP.
Recherche et formation n° 39 (2002) Analyse de pratiques. Approches psychosociologique etRecherche et formation n° 39 (2002) Analyse de pratiques. Approches psychosociologique et
clinique. Paris. INRP.clinique. Paris. INRP.
Schön, D.A. (1994) Le praticien réflexif. Montréal. Ed. LogiquesSchön, D.A. (1994) Le praticien réflexif. Montréal. Ed. Logiques
Hinweis der Redaktion
Tendance à considérer l’APP comme une affaire de professionnel, hors institution, seulement à la main de démarches mercantiles réservées à une « élite », des « initiés ». C’est un leurre! Chaque acteur est dépositaire d’un savoir important (formation expérientielle) qu’il s’agit de partager.
La supervision, c’est se raconter, vider son sac. Le stress accumulé fait que l’on peut avoir besoin de supervision, mais ce n’est pas l’exercice auquel nous nous livrons ici. Il ne s’agit pas d’aider un collègue à trouver sa réponse. Il n’est pas question de réaliser un catalogue des « bons » gestes professionnels.
L’APP n’a pas une caractère psychologisant, ce n’est pas une théorie générale, c’est penser ne continu.
Il s’agit d’identifier ce qui se joue au-delà du cas exposé. Petit à petit, on décortique (enlever l’écorce) on débarrasse le cas de tout ce qui est superflu pour faire apparaître la problématique de fond. C’est une procédure qui conduit à revenir en permanence sur la problématique métier. Dés que l’on s’interroge, c’est professionnalisant.
Les principes s’appliquent à tous les participants. L’animateur est garant de ce mode de fonctionnement.
L’animateur pose le cadre: il doit être sécurisant de façon à libérer la parole. Il veille au respect de l’identité professionnelle de chacun.
La reformulation: les faits! Rien que les faits! Il s’agit de dépouiller le cas de tout le pathos qui peut l’accompagner.
Lors de la phase 4, l’animateur peut solliciter le groupe: « Quelles sont vos réactions professionnelles? », « qu’est-ce qui vous fait réagir? »
L’animateur rattache l’ensemble des débats à un champs théorique de référence, ici les travaux de Jacques BONNET, professeur en sciences de la communication et en management à DIJON, où il dirige l’équipe de recherche COSMOS (Communications, savoirs, médiations, organisations)
Le métier de CPE est protéiforme. Il embrasse plusieurs champs et se complexifie. Plusieurs compétences doivent être maîtrisées et activées au quotidien. Tout l’art du métier de CPE consiste à passer, avec la plus grande fluidité d’un domaine de compétence à l’autre, ou d’associer les compétences nécessaires face à des situations diverses.
Le professionnel va avoir tendance à rendre ses réponses « rigides ». Plus d’une cause le poussera à donner davantage de la même réponse. L’échec peut le conduire à un sentiment d’impuissance totale (burn out).
Le RETEX, pour éviter d’être condamné à vivre indéfiniment une expérience à l’identique.