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Union des Forces Démocratiques de Guinée
PROJET DE SOCIÉTÉ
POUR UNE GUINEE
UNIE, DEMOCRATIQUE ET PROSPERE
Mai 2010
Siège social : Carrefour Chinois à Belle-Vue Ecole BP 3036 Conakry site : www.ufdg.org
Agrément N° 92/1449/MIS/CAB modifié par l’arrêté N°A/98/0742/MID _Tel : 224.65.21.00.24
UFDG
1
TABLE DES MATIERES
Préambule.........................................................................................................2
Chapitre I : Gouvernance politique, démocratique et Etat de droit .................8
1.1. Démocratie et respect des droits fondamentaux ....................................................... 8
1.2. Séparation et équilibre des pouvoirs .......................................................................... 9
1.3. Promotion de l’égalité des sexes............................................................................... 10
1.4. Protection sociale..................................................................................................... 11
1.5. Réforme de la Justice................................................................................................ 12
1.6- Réforme des forces de défense et de sécurité .......................................................... 14
1.7- Décentralisation et gouvernance locale.................................................................... 15
1.8. Gouvernance administrative..................................................................................... 16
1.9. Lutte contre la corruption et l’impunité.................................................................... 17
1.10. Société civile et médias........................................................................................... 18
Chapitre II : Services sociaux de qualité et infrastructures de base................21
2.1. Services sociaux de qualité ....................................................................................... 21
2.1.1. Secteur de l’éducation ..................................................................................... 221
2.1.2. Secteur de la santé ............................................................................................ 25
2.1.3. Secteur de l’électricité ....................................................................................... 26
2.1.4. Secteur de l’eau................................................................................................. 28
2.1.5. Secteur de l’Urbanisme – Habitat - Assainissement ........................................... 29
2.2. Infrastructures de Bases ........................................................................................... 30
2.2.1. Secteur des Transport et travaux publics ........................................................... 30
2.2.2. Secteur des Télécommunications....................................................................... 32
Chapitre III : Gouvernance économique et réformes structurelles.................33
3.1. Rétablissement de la stabilité macroéconomique..................................................... 34
3.2. Relance et accélération de la croissance .................................................................. 35
3.2.1. Secteurs porteurs de croissance ........................................................................ 36
3.2.1.1. Agriculture .................................................................................................. 36
3.2.1.2. Elevage ....................................................................................................... 37
3.2.1.3. Pêche.......................................................................................................... 38
3.2.1.4. Mines.......................................................................................................... 40
3.2.1.5. Commerce-Industrie-PME/PMI ................................................................... 42
3.2.1.6. Tourisme et Artisanat.................................................................................. 43
3.2. 2. Protection de l’environnement et développement durable............................... 44
3.3. Promotion du secteur privé ...................................................................................... 45
Chapitre IV : Jeunesse, Sports, Arts et Culture..............................................47
4.1. Promotion de l’emploi des jeunes ............................................................................ 47
4.2. Culture ..................................................................................................................... 48
4.3. Arts........................................................................................................................... 49
4.4. Sports....................................................................................................................... 50
Chapitre V : Politique étrangère, coopération et Guinéens de l’étranger ......51
5.1. Politique étrangère et coopération........................................................................... 51
5.2. Guinéens de l’étranger ..……………………………………………………………………………………………52
2
PRÉAMBULE
Guinéennes et Guinéens !
Chers Compatriotes !
1. Une fois de plus, notre pays, la Guinée, qui fut le fer de lance de la lutte contre la domination
coloniale et pour l’émancipation de l’Afrique, se trouve, comme en Septembre 1958, à un
tournant décisif de son histoire.
2. Depuis décembre 2008, nous évoluons sous un régime militaire qui a dissout l’Assemblée
nationale et suspendu la Constitution et dont le règne est marqué par des abus de toutes
sortes, des répressions sanglantes et des atteintes graves à la dignité humaine qui ont culminé
avec les viols et l’effroyable tuerie du 28 septembre 2009.
3. Ces tragiques événements, précédés de ceux de juin 2006 et de janvier-février 2007
traduisent tous le désir et la volonté de notre peuple de rompre définitivement avec
l’irresponsabilité, la mauvaise gouvernance et l’arbitraire.
4. La mobilisation massive des populations lors de ces différents évènements traduit, aussi et
surtout, un profond cri de colère de la jeunesse qui vit dans la précarité, connaît le chômage et
fait face à un avenir incertain qui contraste singulièrement avec celui suscité durant les
premières années de notre indépendance.
5. Notre accession à l’indépendance a eu pour toute l’Afrique valeur de courage, de
détermination et d’exemple, et a suscité pour le peuple de Guinée, un immense espoir. Mais,
ruinée par l’omnipotence de l’Etat et les violations répétées des droits humains, la restriction
des libertés individuelles, la Première République n’a pas pu combler cet espoir.
6. C’est ce même sentiment d’espoir que nous avons tous éprouvé en décembre 1985 avec le
discours programme du 22 décembre 1985 du Général-Président Lansana CONTE, un discours
de rupture et refondateur, puisqu’il reconnaissait au citoyen la plénitude de ses droits et
définissait les conditions d’une articulation possible entre l’intérêt individuel et le bonheur de
tous. Toutefois, malgré les réformes entreprises, les conditions de vie des populations ne se
sont pas améliorées de manière significative en raison de la corruption, de l’impunité et de la
résistance aux changements.
7. A travers ses déclarations et ses promesses d’organiser rapidement des élections libres et
transparentes auxquelles elle ne participerait pas, la junte arrivée au pouvoir le 23 décembre
2008 avait également suscité beaucoup d’espoir. Cependant, cet espoir s’est vite évanoui. En
effet, la gestion de cette junte s’est caractérisée par de nombreuses entorses aux droits
fondamentaux des citoyens et par une gestion désastreuse des ressources économiques. Cette
confiscation du pouvoir n’a fait qu’aggraver la situation.
8. Force est donc de reconnaître, que l’engagement pris par les nouvelles autorités de la
transition, sous la présidence du Général de Brigade Sékouba KONATE, en faveur d’un retour
rapide à l’ordre constitutionnel a fait naître un nouvel espoir au sein du peuple de Guinée. Avec
cet engagement, le vent de la liberté, de la justice et de la réconciliation vient à nouveau de
souffler sur les Guinéens aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
3
9. Tous réclament aujourd’hui plus de démocratie, plus de justice et plus d’efficacité et de
transparence dans la conduite de l’action publique. Ils exigent des gouvernants plus de clarté,
plus d’intégrité et plus de loyauté envers la Nation, et cela, aussi bien dans les intentions, dans
les actes que dans les décisions. Ils ne peuvent plus se satisfaire de promesses, ils exigent des
résultats.
.10. L’UFDG, fidèle à son serment de servir la Guinée et son peuple, s’inscrit dans cet élan de
renouveau et ambitionne d’œuvrer inlassablement pour sortir notre pays de la misère, de la
pauvreté, de l’insécurité et de la léthargie dans lesquelles il se trouve.
11. Depuis une décennie, notre économie va particulièrement mal. La croissance a marqué un
net ralentissement, son taux étant inférieur à celui de la population. L’inflation à deux chiffres a
fortement entamé le pouvoir d’achat des populations et nos réserves en devises sont au plus
bas niveau. Le chômage, surtout celui des jeunes, a pris des proportions inquiétantes et
explique en grande partie la crise morale, sociale et politique dans laquelle nous nous trouvons.
Le taux de pauvreté est passé de 49,2% en 2002 à près de 55% en 2009.
12. Paralysé par son dysfonctionnement, les rivalités et les luttes intestines entre membres de
l’oligarchie au pouvoir, l’Etat n’arrive plus à faire face aux responsabilités qu’exige une bonne
administration de l’armée, de la police, de la justice et des services collectifs d’intérêt public
comme l’éducation, la santé, l’eau, l’électricité et les infrastructures de base, routes et pistes
rurales notamment.
13. La persistance des déséquilibres des finances publiques et des comptes extérieurs qui
constituent, également, une entrave sérieuse à la lutte contre la pauvreté, s’explique par les
tares et carences de notre administration qui ont nom : absentéisme, corruption généralisée,
clientélisme politique et ethnique, lenteur et lourdeur dans le traitement des dossiers, manque
de motivation, laxisme, gabegie et incompétence.
14. En dépit des importants investissements réalisés dans le secteur de l’éducation, l’Etat n'a
pas réussi à doter le pays d’un capital humain compétent et compétitif à l’échelle
internationale. C’est pourquoi, l’amélioration de l’accessibilité à une éducation de qualité,
depuis l’élémentaire jusqu’à l’Université, en passant par les formations techniques et
professionnelles sera une des actions prioritaires dans le projet de l’UFDG.
15. Les faiblesses de notre économie s’expliquent également par les distorsions et les rigidités
structurelles qui persistent dans les secteurs ayant le plus grand potentiel: agriculture, élevage,
pêche, mines, tourisme, artisanat, et industrie. Tous ces secteurs connaissent une faible
croissance de la productivité due essentiellement à la faiblesse de l’épargne intérieure et des
incitations en faveur du secteur privé. Sur ce dernier point, le taux d’inflation élevé constitue
un obstacle à la stabilité macroéconomique et une entrave à la croissance.
16. Certaines mesures de l’Etat concernant le secteur privé telles que les exonérations fiscales
et diverses autorisations sont souvent une source d’arbitraire pour les uns et de privilèges pour
les autres.
17. Un tel environnement ne peut que favoriser l’affairisme et la collusion entre milieux
d’affaires et fonctionnaires. D’où, l’âpreté de la lutte pour changer les attitudes et les
mentalités aussi bien dans l’administration que dans le secteur privé. Ainsi, depuis une
décennie, nous sommes restés dans l’immobilisme, enfermés dans une démarche réduite à de
simples retouches, sans rien changer de fondamental à des règles qui ne sont jamais
appliquées.
4
18. N’ayant pas pu faire les choix stratégiques en matière de démocratie et de bonne
gouvernance, nous n’avons toujours pas atteint le point d’achèvement de l’Initiative Pays
pauvres Très Endettés (IPPTE) soutenue par le Fonds Monétaire International, la Banque
Mondiale et les autres partenaires au développement. Ce qui a entraîné une forte et brutale
baisse de l’aide extérieure et aggravé lourdement nos difficultés depuis 2002 suite à la
suspension du programme soutenu par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la
croissance.
19. Notre pays a été déclaré éligible à l’Initiative PPTE depuis 2000. Si nous avions rempli nos
engagements, nous aurions pu bénéficier depuis fin 2002 d’une annulation du stock de la dette
pour plus de 2 milliards de dollars US et réduire substantiellement le service de la dette
extérieure en la faisant passer de 150 millions de dollars par an à 70 millions de dollars.
Malheureusement, l’oligarchie au pouvoir, hostile aux réformes, a maintenu notre pays dans
une démarche qui a ignoré la réalité, l’urgence et la nécessité du changement.
20. La suspension du programme financier, la détérioration de la gouvernance économique, la
modification de la Constitution qui traduisait le recul du processus démocratique ont entraîné,
pratiquement, l’arrêt des concours financiers du FMI, de la Banque Mondiale, de la BAD, de
l’Union Européenne, de la France, de l’Allemagne, des Etats Unis et du Japon. Tous ces
partenaires subordonnent leur aide à des progrès en matière de démocratie et de bonne
gouvernance et au respect des droits humains.
21. Entre décembre 2004 et avril 2006, j’ai occupé le poste de Premier Ministre chargé de la
coordination de l’action gouvernementale, le Premier Ministre n’étant pas à cette époque,
chef du Gouvernement.
22. Bien que confrontés à une baisse des revenus miniers et à une flambée du prix du pétrole
nous avons réussi à inverser ces tendances avec une croissance du PIB en termes réels de 3% et
une réduction du déficit budgétaire à 0,8% du PIB. Les réserves de change ont été confortées
grâce à une politique monétaire restrictive et responsable. Satisfaits, nos partenaires étaient
prêts à lever la suspension du programme PPTE début mai 2006. Je fus limogé, deux semaines
avant cette échéance, sous la pression des forces hostiles aux réformes et à la bonne
gouvernance.
23. Suite au coup d’Etat militaire de décembre 2008, l’adoption de structures parallèles à la
chaîne de dépenses des finances publiques a provoqué l’effondrement de tout le système de
contrôle. La situation économique et financière s’est alors très rapidement détériorée. Le
financement du déficit budgétaire par la BCRG a fait accroitre la masse monétaire de plus de
40%. Sous la poussée de l’excès de liquidités dans l’économie, les réserves de change ont
atteint leur plus bas niveau. Pour la première fois, la Guinée a enregistré une croissance
négative de son PIB en termes réels.
24. Avec les effets de cette détérioration qui continueront, sans aucun doute, à se faire sentir
durant les années à venir, redresser la barre ne sera pas facile en raison de l’ampleur des
dérapages, de la sévérité des contraintes, de la ténacité des forces opposées au changement,
du coût social à supporter et des sacrifices à consentir.
25. Le présent document intitulé «Pour une Guinée unie, démocratique, et prospère» décline
les principes, les valeurs, les stratégies et les actions sur lesquels l’UFDG fonde son projet de
société pour sortir la Guinée de la profonde crise qu’elle traverse.
5
Guinéennes et Guinéens !
Chers compatriotes !
26. Pourquoi faut-il un profond changement de gestion de notre société ? En réponse à cette
question, trois raisons principales me paraissent évidentes.
27. La première, c’est la nécessité de mettre rapidement fin à la souffrance du Guinéen, victime
du dysfonctionnement chronique de l’Etat, en démontrant ainsi que la misère matérielle et
morale qui imprègne sa vie n’est pas une fatalité dans un pays comme la Guinée.
28. La deuxième, c’est la nécessité d’instaurer la démocratie et de bâtir un Etat de droit solide,
capable de redonner confiance au citoyen en lui garantissant la justice, l’équité et la sécurité
dont il a besoin pour se passer de l’ethnie et de la région comme refuge et recours souvent
mythiques. En effet, plus l’Etat est faible et défaillant, plus les sentiments ethniques et
régionalistes sont forts et risquent d’avoir un effet dissolvent sur le ciment de la Nation.
29. La troisième, c’est le besoin de réconcilier les Guinéens avec eux-mêmes et d’affirmer leur
capacité à mettre en valeur leur riche potentiel au profit de tous.
30. Le projet de société de l’UFDG se veut réaliste, novateur et rassembleur. Il n’impose rien de
dogmatique, mais propose, oriente et demande l’appui et l’implication de tous les Guinéens
dans sa mise en œuvre.
31. L’UFDG y réaffirme sa conviction que toute société démocratique repose d’abord et avant
tout sur le principe de l’égalité des droits, de l’égalité des chances et sur le respect des droits
humains fondamentaux. Parti de la loi et de l’ordre, l’UFDG soutient que la vocation de l’Etat
est de juguler crimes et délits, et de garantir aux individus, paix , tranquillité et protection de
leur personne et de leurs biens contre toute forme de violence et d’arbitraire.
32. C’est pourquoi, l’UFDG s’attache à définir les bases nécessaires pour renforcer et
développer les Institutions républicaines ainsi que leurs structures de gouvernance politique et
économique. Le rôle de l’Etat dans ses fonctions régaliennes doit être rétabli et renforcé,
surtout pour rendre plus efficaces les institutions administratives et judiciaires dans un
environnement serein de démocratie citoyenne.
33. Le Parti proclame son adhésion à la Déclaration du Millénaire adoptée par l’Assemblée
générale des Nations Unies, en septembre 2000 et, de ce fait, s’engage à tout mettre en œuvre
pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
34. Toutes les stratégies et politiques décrites dans ce projet font du secteur privé le moteur
du développement. En effet, son potentiel est indéniable dans des domaines comme les mines,
le commerce, l’agriculture, l’élevage, la pêche, le tourisme et l’artisanat.
35. La réussite des réformes dépend donc entièrement de l’implication et de la réaction des
acteurs de ce secteur. Mais, l’essor et l’épanouissement de ce secteur se heurtent à des
contraintes liées à un cadre juridique et institutionnel peu incitatif ; à la faiblesse des
infrastructures de base entraînant un coût élevé des facteurs ; au faible niveau de formation et
de qualification des ressources humaines et à l’absence de coordination entre les intervenants :
Etat, ONG, bailleurs de fonds…
36. Pour lever ces contraintes, l’UFDG propose l’organisation d’une table ronde sur la
problématique de développement du secteur privé en Guinée, la conception d’un nouveau
6
projet de promotion du secteur et de renforcement de ses capacités et la mise en place d’un
cadre permanent de concertation et de coordination de tous les acteurs.
37. C’est par la mise en œuvre de ces réformes que nous pourrons fonder les bases d’une
démocratie véritable, réconcilier les Guinéens avec eux-mêmes, développer une culture de la
paix, rétablir les équilibres macroéconomiques, relancer durablement l’activité économique et,
conséquemment, atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE afin d’accéder à des
volumes importants d’aide et accroître nos chances de faire reculer la pauvreté.
38. Ce projet de société comporte cinq chapitres :
39. Le premier porte sur la gouvernance politique et l’Etat de droit. Il rappelle les principes et
valeurs auxquels croit l’UFDG. Il traite de l’égalité des sexes et de la protection sociale, propose
des réformes pour améliorer l’efficacité du système judiciaire, de la décentralisation, de forces
de défense et de sécurité, de l’administration ainsi que des mesures pour renforcer les
capacités de la société civile et des médias.
40. Le deuxième traite des stratégies, mesures et actions à entreprendre pour éliminer les
sévères contraintes liées à l’accès à des services sociaux de qualité et au développement des
infrastructures de base : éducation, santé, eau, habitat et assainissement, électricité,
télécommunications, transports et travaux publics, routes et pistes rurales. Ce chapitre s’étend
largement sur la réforme du secteur éducatif qui est au cœur de la stratégie de l’UFDG pour
assurer une meilleure adéquation entre la formation et les besoins du marché de l’emploi afin
de résorber le chômage, tout en créant les conditions d’une croissance accélérée et durable.
41. Le troisième traite de la gouvernance économique et des reformes structurelles et met
l’accent sur les mesures à entreprendre pour rétablir la stabilité macroéconomique et accélérer
la croissance. Les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des mines, de l’industrie,
du tourisme et de l’artisanat et de l’environnement entrent tous dans ce schéma.
42. Le quatrième traite de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture. Un accent
particulier est mis sur l’emploi des jeunes et le développement des arts et des sports. La
culture est traitée sous sa double dimension sociale et économique en tant que fondement de
l’identité nationale et activité créatrice de revenus à travers les métiers de la culture. Les
Ballets Africains, les Ballets Djoliba et l’Ensemble instrumental national qui ont atteint la
célébrité grâce à un talent reconnu ont porté loin nos valeurs culturelles et apporté à notre
pays reconnaissance et considération. Il en est de même pour le Hafia Football Club dans le
domaine du sport.
43. Le cinquième traite, enfin, de la politique étrangère, de la coopération, de l’intégration
africaine et des Guinéens de l’étranger. Le projet redéfinit les missions assignées à notre
diplomatie et souligne le rôle et les attentes de nos compatriotes résidant à l’étranger dans le
processus démocratique et le développement du pays.
44. Je reste convaincu que pour qualifier, rationaliser et accroître l’efficacité des réformes,
l’UFDG doit forcément, s’appuyer sur une démarche qui privilégie la démocratie participative.
Dans un système pluraliste, cette démarche présente l’avantage d’obtenir l’adhésion du plus
grand nombre de citoyens, et de contrer les forces hostiles au changement qui s’attaquent
souvent à des réformes, indispensables par des méthodes populistes.
45. Toutes les composantes de notre société doivent se convaincre que c’est seulement, en
mettant en œuvre des réformes, telles que celles préconisées par l’UFDG, que notre pays
7
pourra assainir ses finances publiques en bâtissant un système à la fois transparent, plus juste
socialement et plus efficace économiquement.
Guinéennes et Guinéens !
Chers compatriotes !
46. Tel est le projet de société que je vous soumets au nom de l’UFDG. Pour sa mise en œuvre
et sa réussite, je sollicite vos suffrages lors de l’élection présidentielle du 27 juin 2010.
47. Avec l’implication de tous, nous bâtirons une Guinée unie, démocratique et prospère.
Le Président de l’UFDG
El Hadj Céllou Dalein DIALLO
8
CHAPITRE I : GOUVERNANCE POLITIQUE, DÉMOCRATIQUE ET ETAT DE
DROIT
1.1. Démocratie et respect des droits fondamentaux
48. L’UFDG réaffirme sa conviction que, toute société véritablement démocratique, repose sur
le principe de l’égalité des droits, de l’égalité des chances et le respect des droits
fondamentaux de l’individu. Pour le Parti, l’individu occupe une place centrale dans la
configuration éthique, politique et sociale d’une telle société.
49. C’est pourquoi, l’UFDG combattra sans merci l’arbitraire, propre aux régimes despotiques,
et mènera la lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel, condition sine qua non, pour bâtir
un Etat de droit et une société démocratique dans laquelle la loi s’appliquera à tous, et où
aucun citoyen ne pourra se prévaloir d’un quelconque statut pour se soustraire à l’exigence du
respect de la loi.
50. Sur ce point, la relecture de notre histoire montre que le respect des droits fondamentaux
et des principes démocratiques n’a jamais été une réelle préoccupation des pouvoirs publics.
Les violations qui n’ont épargné personne, ni même aucune catégorie sociale, ont été
fréquentes, nombreuses et diverses: arrestations arbitraires, tortures et humiliations ; attaques
à mains armées, brigandage, expropriations, démolitions de bâtiments privés et viols par des
hommes en tenue ; pillage de boutiques et d’installations d’opérateurs économiques ; violation
de domiciles et bien d’autres crimes et délits qui sont restés impunis. Tous les moyens ont été
utilisés pour faire régner la peur afin de conserver le pouvoir.
51. Pendant plus d’un quart de siècle, sous la bannière du Parti unique, les droits les plus
élémentaires des citoyens ont été systématiquement violés avec la complicité d’une justice
populaire, puissante et expéditive. Aucune opposition au pouvoir en place n’était tolérée. Le
Parlement et le système judiciaire, censés être des contre-pouvoirs à l’Exécutif, étaient vidés de
leur substance et mis au pas, tout comme les médias, entièrement contrôlés par l’Etat.
52. Le contrôle de l’Etat sur la vie, les choix et préférences du citoyen, était tel, que ce dernier
n’était plus en mesure de jouir librement et pleinement de ses droits civiques et politiques.
Pour éviter la prison qui conduisait presqu’inévitablement à la mort, de nombreux Guinéens
furent contraints à l’exil.
53. Puis, pendant un autre quart de siècle, la Guinée a vécu sous deux régimes militaires.
54. Le premier, de 1984 à fin 2008 a promu une justice inefficace, incompétente, de surcroit
réputée être l’appendice et la caisse de résonnance de l’Exécutif. Cette justice a manqué,
cruellement, de moyens et de motivations. Elle ne disposait pas de budget adéquat et les
magistrats n’avaient pas les moyens suffisants pour se perfectionner. Leurs conditions
matérielles ont été des plus difficiles ; ce qui les a exposés à toute forme de corruption. Dès
lors, il était fréquent de voir les décisions de justice contrariées par l’Administration, par les
auxiliaires de justice et par le juge, lui-même.
55. Quant au second régime militaire, il a dissout l’Assemblée, suspendu la Constitution et
marqué son règne par des abus de toutes sortes, des répressions sanglantes et des atteintes
graves à la dignité humaine qui ont culminé avec les viols et l’effroyable tuerie du 28
septembre 2009.
9
56. L’UFDG condamne ces tristes et inacceptables pratiques et marque son inébranlable
conviction que la promotion effective et la défense intransigeante des droits humains est un
devoir pour tout pouvoir public. Le respect des libertés individuelles et collectives est
indispensable pour le développement.
57. Attaché au principe de l’égalité des droits, le Gouvernement de l’UFDG ne permettra pas
que s’installent en Guinée, les réseaux fondés sur les liens de la parenté, de l’ethnie, du clan ou
encore sur le népotisme, le favoritisme, le clientélisme, tares qui ont sérieusement miné la
cohésion sociale, la gouvernance et freiné le développement économique du pays.
58. Convaincue que la vie, la liberté, l’égalité et la recherche du bonheur sont des droits
inaliénables de l’homme, l’UFDG place au cœur de sa politique la lutte contre les excès et les
errements de l’Etat paternaliste qui cherche à réguler tous les aspects de la vie des citoyens et
à leur imposer ses choix et préférences. L’Etat protègera donc l’individu et lui créera toutes les
conditions lui permettant de cultiver ses talents et de libérer ses énergies afin d’assurer son
épanouissement.
59. Pour l’UFDG la vocation de l’Etat est de juguler crimes et délits et de garantir aux individus
la protection de leur personne et de leurs biens contre toute forme de violence. Paix,
tranquillité et protection, voilà ce qu’exigent les citoyens dans leur désir de mener une
existence confortable et l’espoir de l’obtenir à la sueur de leur front.
60. Dans cette logique, l’UFDG engage toute la Guinée sur la voie du pardon et de la
réconciliation car, sous la première République comme sous la deuxième et sous le règne de la
junte militaire, des Guinéens ont causé des torts à des Guinéens, sans qu’on ne puisse
exactement situer les responsabilités, la lumière n’ayant pas été faite sur ces évènements.
61. C’est pourquoi, l’UFDG salue la création d’un Haut Conseil national des droits de l’homme.
Elle propose sa décentralisation dans les Régions, les Préfectures et les CRD. Ce Conseil doit
être à même de recevoir toute plainte concernant les violations des droits de l’homme, les
questions de corruption et d’abus de pouvoir. Il ne doit pas remplacer les Organisations de
défense des droits de l’homme existantes et qui font un remarquable travail ; bien au contraire,
il doit développer avec ces dernières, des synergies nouvelles de lutte pour une meilleure
protection des droits de la personne.
1.2. Séparation et équilibre des pouvoirs
62. Dans le domaine institutionnel, l’UFDG opte pour un véritable régime présidentiel
comportant donc un contrôle très efficace du Parlement sur l’Exécutif dont l’autorité et la
stabilité sont toutefois assurées. Un tel système convient au cas guinéen où l’unité nationale
est mise à rude épreuve par les tensions sociales et ethniques et où toutes les énergies
doivent être mobilisées pour réhabiliter et restaurer l’autorité de l’Etat.
63. Un point central des réformes institutionnelles est celui d’assurer l’équilibre des pouvoirs
exécutif, législatif et judiciaire en les rendant effectivement indépendants, l’un de l’autre, pour
éviter toute dérive vers l’autoritarisme qui confisque les libertés et accumule fatalement des
erreurs de gestion faute d’être éclairé par une critique juste et objective.
64. L’UFDG fait observer que la loi organique établissant le Conseil Supérieur de la
Magistrature ne garantit pas l’indépendance et l’équilibre des pouvoirs. En effet, il est présidé
10
par le Président de la République, qui a pour Vice-président, le Ministre en charge de la Justice,
et ses membres sont, tous, nommés par le Président de la République. Ce dispositif doit être
abrogé et remplacé par un dispositif adapté aux exigences d’une administration judiciaire
fonctionnelle, indépendante et performante. A cet effet, le mode de désignation des membres
de cette institution sera revu de façon à la rendre plus autonome afin qu’elle puisse jouer
pleinement le rôle et les fonctions qui lui sont attribués.
1.3. Promotion de l’égalité des sexes
65. En dépit des progrès réalisés depuis l’indépendance en faveur de l’émancipation des
femmes, les inégalités persistent encore en raison du poids des normes et coutumes
profondément ancrées, et des faiblesses dans l’application des textes.
66. Si en Guinée, les femmes dominent dans le secteur informel, par contre, dans le secteur
moderne et structuré, elles sont faiblement représentées. Les activités dans lesquelles elles
exercent comme le tissage, le tricotage, la coiffure, le maraichage, le fumage de poissons, la
vente de fruits et de légumes indiquent le plus souvent leur niveau social. En outre, le bas
niveau d’instruction, l’accès limité à la propriété, la difficulté de concilier vie professionnelle et
vie familiale constituent des contraintes qui pèsent lourdement sur l’émancipation de la
femme.
67. L’égalité des sexes est pour l’UFDG, un principe sacré qui nourrira ses réflexions et guidera
son action pour la construction d’une société démocratique, juste et prospère. C’est fort de
cette conviction, que l’UFDG adhère à l’esprit et à la lettre de la Conférence de Beijing de
septembre 1995 qui recommande la prise en compte du genre dans toutes les politiques de
développement. L’UFDG prendra toutes les dispositions nécessaires pour garantir aux femmes
une participation d’au moins 30% dans toutes les instances de prise de décision du Parti et de
l’Etat.
68. Profondément persuadée de l’existence d’un lien indéniable entre égalité, croissance et
réduction de la pauvreté, l’UFDG fera de l’égalité des sexes dans les droits, l’accès aux
ressources et la participation à la gestion politique, une de ses principales priorités. La stratégie
de l’UFDG pour éliminer les discriminations dont les femmes sont victimes et promouvoir leur
émancipation s’articule autour de cinq axes d’intervention :
69. Premièrement, réformer les lois pour établir des droits égaux et des opportunités
économiques égales pour les hommes et les femmes. Cette étape est cruciale car, il existe
encore, dans notre pays, plusieurs pratiques et Lois qui briment les femmes avec des
conséquences déplorables sur leur autonomie, leur sécurité et leur bien-être.
70. Les textes réglementant le mariage, le divorce, la lutte contre l’excision, la garde des
enfants, la propriété conjugale et l’héritage ont été simplifiées, mais, dans la pratique, on
continue de s’appuyer sur les coutumes et les lois religieuses souvent en conflit avec celles-ci.
A ce sujet, il est utile d’accélérer la procédure de promulgation d’un nouveau code civile qui
prendra en compte, dans une certaine mesure nos us et coutumes.
71. Pour permettre à la femme d’accéder à la propriété, une réforme de la loi s’impose de
même que des nouvelles politiques d’emploi et de rémunérations fondées sur l’égalité des
chances.
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72. Deuxièmement, promouvoir un accès égal à l’éducation, aux ressources et aux emplois.
En matière d’éducation, accroitre la scolarisation des filles en accordant des bourses d’études
et ou des subventions aux établissements scolaires proportionnellement au nombre de filles
inscrites. Plus spécialement, l’UFDG propose la création d’écoles d’excellence pour les jeunes
filles dans toutes les capitales administratives du pays.
73. En matière de crédit, reformer les Institutions financières pour les amener à accorder plus
de crédits aux femmes en simplifiant les procédures et en allégeant les conditionnalités par un
soutien du Trésor public ou de Fonds financés par les Organismes d’aide, comme les ONG. En
matière d’emploi, concevoir des programmes de recrutement exclusivement en faveur des
femmes.
74. Troisièmement, réduire le fardeau familial des femmes et les coûts qui y sont associés. A
cet effet, il s’agira d’accroitre l’accès des femmes aux services de santé et de planification
familiale ; de leur offrir des services de garderies d’enfants subventionnés ; et d’investir dans
des projets d’approvisionnement en eau, en énergie et en moyens de transports, surtout, en
zones rurales, pour alléger le fardeau des travaux domestiques qui pèsent sur les femmes.
75. Quatrièmement, offrir aux femmes une protection sociale appropriée. Les mesures
entrant dans cette catégorie visent un accompagnement des femmes dans leurs activités,
comme par exemple, les mareyeuses, les fumeuses de poissons, les maraichères etc. Il s’agit
de créer des systèmes de pension propres aux femmes ; d’offrir aux femmes un soutien
économique pour réduire les risques liés aux activités dans lesquelles elles opèrent ou en cas
de crise économique sévère ; de former les femmes dans la création et la gestion d’entreprises
privées ; et enfin, faire appliquer la loi interdisant les mutilations sexuelles féminines.
76. Cinquièmement, accroitre la participation et l’influence des femmes dans la gestion des
affaires politiques : il s’agit d’augmenter la participation des femmes dans les structures
administratives, à tous les niveaux et de soutenir et maintenir un dialogue permanent avec les
Organismes de promotion des femmes.
1.4. Protection sociale
77. En raison de son caractère délicat et de sa transversalité, l’UFDG inscrit la protection
sociale comme une forte priorité avec pour objectif de l’étendre progressivement à tous et
d’orienter les interventions de l’Etat vers le renforcement des structures d’encadrement, de
prise en charge des groupes vulnérables et des mécanismes d’assistance humanitaire.
78. Au demeurant, les questions liées à la protection sociale, à la correction des iniquités, aux
risques d’appauvrissement des populations en cas de maladie, de catastrophes naturelles, de
crises économiques ou sociales sont généralement omises du débat politique en Guinée.
79. Notre pays connait, pourtant, un important déficit de couverture sociale qui exclut la
grande majorité de la population du système. Seulement, 6% de la population composée,
essentiellement, de travailleurs du secteur privé moderne, bénéficient d’une couverture à
travers la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
80. Bien sûr, il existe un dispositif légal de couverture maladie qui s’applique à toute la
population en combinant paiements et subventions de l’Etat pour couvrir les soins publics
offerts dans les centres hospitaliers publics. Grâce à ce dispositif, les personnes atteintes de
maladies graves ou chroniques à caractère social peuvent recevoir des soins gratuits. Et, en cas
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d’urgence, les services hospitaliers sont tenus d’apporter des soins gratuits, sans exiger de
paiement préalable.
81. Il existe également, un autre dispositif réservé à des catégories particulières comme les
enfants et les élèves qui sont vaccinés gratuitement contre les maladies épidémiques. C’est
aussi le cas des soldats et de leurs dépendants qui reçoivent des soins gratuits dans les centres
hospitaliers publics ou dans les casernes.
82. A côté de ces exemptions catégorielles, il y a enfin, la couverture privée, comme les régimes
d’assurance volontaire organisés par des mutuelles et certaines entreprises privées qui
interviennent, souvent, à travers des fonds sociaux qu’elles alimentent.
83. Mais, de l’observation du fonctionnement de tous ces dispositifs, l’UFDG fait un constat
accablant. En effet, ceux-ci sont d’une grande iniquité, d’une inefficacité notoire et engendrent
des exclusions et de nombreuses inefficiences. La prise en charge des frais d’hospitalisation des
fonctionnaires est insignifiante.
84. Relevant de nombreux textes, le fonctionnement de ces dispositifs n’est pas cohérent
notamment parce que l’Etat n’apporte pas de financements suffisants aux soins de santé.
Quant aux solutions privées, elles ne constituent véritablement pas un système assurantiel
accessible au Guinéen moyen. D’où, l’absence d’un système viable de protection sociale des
salariés du secteur privé et des fonctionnaires.
85. C’est pourquoi, l’UFDG s’emploiera à mettre en place des dispositifs d’envergure suffisante,
cohérents et qui assurent à tous, salariés actifs, retraités et indigents, une protection sociale à
un coût raisonnable.
86. L’assurance maladie obligatoire (AMO), par la modalité de son financement et de sa
couverture sociale, apparaît à l’UFDG, comme étant la mieux adaptée au secteur de l’économie
formelle, privée ou publique. Elle suppose le versement d’une contribution régulière ouvrant
des droits aux assurés. Elle ne peut donc s’appliquer aux personnes sans ressources ou à faibles
revenus que l’on retrouve surtout dans le secteur informel.
87. Pour cette catégorie de personnes, l’UFDG propose un Fonds d’assistance médicale (FAM),
relativement autonome du budget national. Ce qui permettra d’identifier clairement ses
sources de financement et de mettre en place une procédure rigoureuse d’éligibilité.
88. Ce double projet AMO et FAM qui assurera progressivement la protection sociale à tous,
sera une des toutes premières priorités de l’UFDG.
89. Un troisième projet, quant à lui sera consacré à la construction, rénovation et équipement
des centres de formation des enfants sourds, muets et aveugles. De tels centres seront
démultipliés dans toutes les capitales régionales et grandes villes du pays. Enfin, la lutte contre
la délinquance, la prostitution, la toxicomanie, le travail des enfants et le phénomène des
enfants de la rue est une priorité pour l’UFDG.
1.5. Réforme de la Justice
90. La justice guinéenne est caractérisée, aujourd’hui, par son inefficacité, son manque
d’indépendance et d’intégrité. Il n’est pas exagéré de dire qu’il existe une profonde crise de
confiance entre la justice et les justiciables. Jamais la justice n’a été si éloignée des populations.
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91. Plusieurs facteurs expliquent ce constat qui s’apparente à une situation inconfortable. C’est
d’abord, le sort réservé à des organes comme le Conseil Supérieur de la Magistrature, la
Commission d’avancement et de discipline, la Chambre des Comptes de la Cour Suprême
supposés veiller sur la moralité du secteur de la justice qui n’ont fonctionné que très
imparfaitement. Quant au statut des magistrats qui devrait leur assurer un minimum de
conditions garantissant leur indépendance, il reste aujourd’hui encore inappliqué.
92. En outre, les interférences intempestives de l’administration, du politique et même souvent
des chefs religieux dans le cours normal de la justice ont accentué son inefficacité, affecté
considérablement son indépendance et terni son image, la faisant passer pour un corps
corrompu.
93. Il est, par ailleurs, difficile de passer sous silence les coûts particulièrement élevés de la
justice et l’ignorance, par les usagers, des textes usuels, le tout contribuant à les exclure du
champ de la justice.
94. Il convient donc de noter que la conjonction de tous ces facteurs nuit à la sérénité des
magistrats dans l’exercice de leur fonction, entrave et compromet l’intégrité des décisions de
justice.
95. A regarder de plus près, on se rend également compte que les principes qui fondent une
bonne justice, notamment l’égalité d’accès, la gratuité des frais pour les démunis, le principe de
l’aide juridique, ne sont pas observés.
96. Mais, il y a plus préoccupant : bon nombre d’auxiliaires et collaborateurs de la justice,
avocats, huissiers, greffiers, commissaires-priseurs n’ont pas une connaissance approfondie
des textes qui encadrent l’exercice de leur profession. Ce qui diminue la qualité de leur
prestation.
97. Tous ces facteurs précités soulignent l’urgence d’une réforme profonde de la justice afin
qu’elle puisse remplir dans la sérénité, de façon indépendante et impartiale sa mission de
service public au profit exclusif des populations et du développement.
98. Cette réforme portera prioritairement sur l’amélioration de l’accessibilité et de l’efficacité
du service public de la justice, le renforcement des capacités du personnel, la révision des frais
de justice, le renforcement de l’équipement et de la logistique du secteur, la révision à la
hausse des ressources allouées au secteur dans le budget national et l’application effective du
statut des magistrats. Il sera procédé également à l’amélioration des conditions de détention
notamment des femmes et des malades par la rénovation et la modernisation des
infrastructures, le renforcement des moyens et des effectifs de l’administration pénitentiaire.
L’UFDG veillera par ailleurs à la réinsertion des ex-détenus dans la vie active.
99. Les mécanismes alternatifs de règlement des litiges, notamment la médiation, la
conciliation et l’arbitrage, doivent être renforcés et promus car, ils peuvent contribuer à
désengorger les juridictions, grâce à des solutions consensuelles.
100. L’UFDG œuvrera également au renforcement, à l’harmonisation et à la vulgarisation du
droit des affaires (OHADA) dans l’optique d’une meilleure sécurisation de l’investissement et
des investisseurs.
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101. La réforme de la justice, telle que la conçoit l’UFDG, impliquera la nécessaire
simplification et l’harmonisation des textes de loi et des procédures, afin de faciliter l’accès à
l’information juridique et judiciaire propre à conférer efficacité et crédit au secteur.
102. En définitive, la réforme est indispensable pour renforcer l’autorité et le fonctionnement
de la justice, en vue de la rendre effectivement indépendante, professionnelle, proche des
populations, protectrice des investissements et des investisseurs et garante de l’Etat de droit.
1.6- Réforme des forces de défense et de sécurité
103. L’UFDG soutient le programme de réforme des forces de défense en cours. L’objectif visé
est de les restructurer afin qu’elles soient des corps professionnels au service de la population
et de la sauvegarde des valeurs républicaines.
104. Il faut, en effet, rétablir la confiance rompue entre le corps en uniforme et les citoyens qui
ont subi sous le pouvoir militaire, abus, violences et souffrances indicibles. Les problèmes qui
minent notre Armée sont connus de tous :
manque de discipline et non-respect de la hiérarchie dus à la méconnaissance de la
mission assignée à une armée républicaine ;
conflit de compétence entre l’Armée et la police dont plusieurs attributions ont été
confisquées par des soldats ;
insuffisance des moyens matériels et vétusté des équipements limitant sérieusement
ses capacités opérationnelles ;
recrutement entaché d’irrégularités, de corruption, de népotisme et d’ethnocentrisme ;
octroi de grades, notamment par des avancements collectifs, aux cadres supérieurs par
complaisance et non fondé sur le mérite et sans formation préalable ;
atmosphère délétère, rivalités intestines et querelles d’écoles en son sein.
105. L’UDFG reconnait le rôle des forces dans le processus d’édification et de consolidation
d’un véritable état de droit. Elle est persuadée qu’elles méritent un bien-être et un
épanouissement complet dans l’exercice de leurs fonctions. A cet effet, les actions suivantes
seront mises en œuvre :
redéfinir les rôles respectifs des forces de défense et de sécurité et redimensionner leur
taille ;
redéfinir les procédures de recrutement, de formation et d’évolution de carrière des
militaires et policiers ;
assurer la professionnalisation et l’éducation de ces forces afin d’accroître leur civisme
et leur sens de la discipline ;
trouver les voies et moyens pour les doter d’équipements et de matériels adéquats et
modernes ;
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améliorer leurs conditions de vie, notamment, à travers la poursuite du programme de
réhabilitation des garnisons.
106. L’Armée, incontournable dans le processus d’instauration de la démocratie et d’un Etat de
droit ne peut jouer pleinement son rôle que si elle est bien équipée, formée, bien entretenue
et disciplinée.
1.7- Décentralisation et gouvernance locale
107. De nos jours, le développement économique et social passe nécessairement par la
conception et la mise en œuvre d’une politique de décentralisation adaptée aux exigences de la
gestion moderne des collectivités locales. Elle permet aux populations à la base, de participer
volontairement à la conception et à la mise en œuvre des politiques de développement de
leurs collectivités, à travers des organes élus et représentatifs.
108. Le processus de décentralisation initié en décembre 1985, malgré quelques acquis, s’est
heurté dans sa première phase à un certain nombre de contraintes liées à la perte de légitimité
des Présidents de CRD, des maires et chefs de quartiers qui ont continué à exercer sans que
leurs mandats ne soient renouvelés. Il faut noter également l’interférence de l’administration
dans le choix des élus notamment la destitution de certains responsables taxés être de
l’opposition.
109. Cette dégradation a atteint son point culminant avec la révision de la Loi Fondamentale
qui a consacré la nomination par l’Etat des responsables des collectivités, conduisant à un
conflit de compétence entre l’administration territoriale et les collectivités locales. A cela
s’ajoutent la faiblesse des transferts financiers du budget central et des compétences au profit
des collectivités, l’insuffisance des ressources humaines en nombre et en qualité et le
fonctionnement irrégulier des organes délibérants. Ce qui affaiblit davantage les collectivités
dans leur rapport avec l’administration territoriale.
110. Nonobstant ces lacunes et insuffisances, la mise en œuvre de certains projets et
programmes a permis de maintenir une certaine dynamique de développement à la base, grâce
au rôle joué par la société civile, en particulier les ONG dont l’engagement en matière de
développement et de protection des droits humains est très important. Le seul grand acquis a
été l’adoption du code des collectivités qui leur redonne une large autonomie.
111. Le principe de décentralisation est l’un des fondements essentiels du projet de société de
l’UFDG. C’est pourquoi, l’UFDG veut aller plus loin, en concevant une nouvelle politique de
décentralisation dont l’objectif est de favoriser l’éclosion de dynamiques locales plus
performantes grâce à l’implication du secteur privé.
112. Cette nouvelle politique repose sur les axes stratégiques suivants :
a).Transfert des compétences. Conformément aux dispositions du code des collectivités, il
faudra, dans cette étape transférer aux Communes et aux CRD toutes les compétences
sectorielles : santé, éducation, eau, énergie etc.
b).Renforcement des capacités des acteurs de la décentralisation. A ce sujet, il sera initié des
programmes de formation et de perfectionnement à l’intention des élus et des personnels des
services techniques déconcentrés sur la conception, la formulation, la mise en œuvre de leurs
plans de développement.
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c).Financement de la décentralisation. Le développement des collectivités ne peut se réaliser
que si elles disposent de ressources financières suffisantes. A cet effet, l’UFDG propose :
le transfert de la totalité de certains impôts et taxes aux collectivités, à savoir la
contribution financière unique (CFU), la patente, la taxe professionnelle unique (TPU) et
le relèvement des taux sur les boissons. Ceci se traduira par une augmentation
substantielle de leurs ressources. En retour, l’UFDG, envisage la suppression de l’impôt
dit Contribution au Développement Local (CDL). Cet impôt n’a aucune base
économique, est d’un faible rendement et n’existe plus dans aucun pays de la sous-
région. En plus, d’expérience, son recouvrement comporte des pratiques qui portent
atteinte aux droits fondamentaux des personnes ;
la clarification et simplification de la fiscalité locale afin de faciliter la collecte et le
recouvrement ;
la mise en place d’un fonds d’appui au développement des collectivités locales. Ce fonds
servira à financer, prioritairement, les zones les plus pauvres.
1.8. Gouvernance administrative
113. Jusqu’ici, la réforme de la Fonction publique guinéenne n’a été ni ambitieuse ni
suffisamment approfondie pour améliorer la qualité de la gouvernance et l’efficacité de
l’Administration.
114. Or, sans une Administration efficace à l’écoute et au service exclusif des citoyens et dont
l’organisation est souple et les réactions rapides, il sera difficile de créer des entreprises
nouvelles, créatrices de richesses et d’emplois, capables de résorber le chômage des jeunes et
des démunis et de lutter efficacement contre la pauvreté.
115. Vaincre les tares et insuffisances de l’administration sera ardu car, elles sont nombreuses
et profondément enracinées.
116. Premièrement, les structures, règles et procédures sont si inadaptées que les
responsabilités sont diluées. D’où le manque d’initiative, de transparence et de confiance entre
les agents au sein desquels règnent la méfiance et une suspicion généralisée, ce qui rend
incertain et hasardeux le suivi, le contrôle des dossiers et la prise de décision.
117. Deuxièmement, l’absence de discipline, de système, de méthode, de sanctions et le non-
respect de la hiérarchie ont fait le lit au laisser-aller et sérieusement affecté la productivité de
l’administration et sa capacité à faire face à ses responsabilités.
118. Troisièmement, en raison de la politisation à outrance des choix, le recrutement, la
promotion, l’affectation des agents de la Fonction publique n’obéissent à aucun critère objectif,
comme la compétence, le sérieux et le mérite. Au contraire, les choix sont trop souvent faits
sur la base de l’appartenance ethnique, du clientélisme, du népotisme, du régionalisme et du
zèle politique. Tout cela a contribué à décrédibiliser l’Etat, à accroitre le sentiment d’injustice et
d’insécurité au sein de l’administration.
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119. Quatrièmement, l’absence de mécanismes de recours contre les abus et les excès du
pouvoir a sapé le moral des fonctionnaires contraints à la soumission et à la résignation. Le
professionnalisme, le respect de l’éthique et l’esprit civique en ont largement pâti.
120. Cinquièmement, la corruption et les détournements de deniers publics devenus des
pratiques courantes dans l’administration entrainent une surévaluation des coûts
d’investissement, favorisent l’affairisme et la concussion entre certains milieux d’affaires et les
fonctionnaires, aggravent les inégalités sociales et affaiblissent l’adhésion des populations à
l’effort de développement. Ils sont donc un fléau et un obstacle majeur à l’atteinte des
objectifs de croissance et de lutte contre la pauvreté.
121. Sixièmement, la mauvaise gestion des ressources humaines constitue l’une des faiblesses
de l’administration. Il n’existe pratiquement ni programmes de formation, de recyclage et de
politiques d’organisation des carrières, ni système de suivi et d’évaluation des agents. Toutes
ces insuffisances ne facilitent pas l’échange d’idées et d’expérience et rendent notre
administration inopérante et non performante.
122. L’UFDG a pleinement conscience qu’il faut une forte volonté politique pour mener à bien
les reformes de la Fonction publique sur la base de ce diagnostic. C’est là, sans aucun doute,
l’un des plus grands défis auxquels est confrontée la Guinée en matière de gouvernance. A cet
effet, l’UFDG, préconise de mettre en œuvre les mesures suivantes :
déployer un effort majeur de formation professionnelle au sein de la Fonction publique
visant à améliorer le niveau moyen des compétences et l’efficacité du personnel basé
sur l’évaluation de leurs besoins de formation. A cet égard, l’UFDG créera une Ecole
Nationale d’Administration (ENA) avec au moins quatre filières importantes :
administration, finances publiques, contrôle et audit, diplomatie. L’objectif est de doter
le pays d’un corps compétent et efficace de fonctionnaires.
améliorer le système de recrutement, de développement de carrières et de
rémunérations basées sur le mérite et mettre en place un système de gestion
prévisionnelle des emplois et des effectifs.
mettre en place un système efficace de suivi et d’évaluation des performances des
agents et des services de l’administration ;
améliorer la qualité de service public par une plus grande adéquation entre la
définition des priorités des services publics et l’allocation des ressources
définir clairement et rationaliser les procédures et méthodes de fonctionnement de
l’administration publique ;
1.9. Lutte contre la corruption et l’impunité
123. En matière de gouvernance, combattre la corruption et les détournements de deniers
publics est incontestablement l’un des plus grands défis auxquels la Guinée est confrontée.
124. Ce fléau a été le plus grand obstacle à la réussite des réformes engagées depuis 1985. Il
est à la base de l’aggravation des tensions entre nantis et démunis, autrement dit entre une
majorité, extrêmement pauvre et une minorité extrêmement riche accusée de s’être enrichie
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par des voies illicites au détriment de l’Etat et donc de la collectivité. Les effets négatifs de la
corruption se retrouvent partout :
marchés publics souvent passés de gré à gré, surfacturés et portant sur des activités
extrabudgétaires et non prioritaires ;
affaiblissement de l’éthique et de l’esprit civique, avec des fonctionnaires ne
s’intéressant qu’à leur profit personnel ;
dégradation du cadre incitatif au développement du secteur privé ;
affaiblissement du système de prise de décision dans tous les Services ;
125. Pour combattre la corruption et pratiques assimilées, l’UFDG envisage :
la mise à jour de la législation contenue dans le code pénal et relative aux peines
sanctionnant la corruption active ou passive ;
la mise en place d’un système rigoureux de sélection, sur la base d’un rapport
d’enquête de moralité des cadres aptes à occuper certains postes ;
l’assainissement des douanes, des impôts, des Services de passation des marchés
publics, des services de sécurité, des entreprises publiques et de toute la chaine de
dépenses ; et le renforcement du système d’audit ;
l’accélération de la mise en place du programme national de bonne gouvernance et de
lutte contre la corruption, en prenant en compte les recommandations de l’ONU, de
l’Union Africaine et de la CEDEAO. L’Agence, déjà en charge de ce programme doit être
rendue totalement autonome et la loi anti-corruption être adoptée et appliquée dès
l’entrée en fonction de la future Assemblée.
l’intensification des campagnes d’information, d’éducation et de sensibilisation des
populations sur le phénomène de corruption et son impact sur le développement
socioéconomique du pays ;
l’introduction de la problématique de la corruption dans les programmes de formation
scolaire.
126. Enfin, dans la nouvelle stratégie, il faut mettre en place un système d’information et
d’enquête sur les différentes formes de comportement illicites mais aussi sur les moyens de
prévention et d’audit. Dans ce cadre, il sera utile d’initier avec l’appui des médias un
programme de sensibilisation et de prévention, tout en renforçant le bureau chargé de recevoir
et de transmettre à la justice les plaintes des citoyens, des fournisseurs, des contribuables et
des usagers.
1.10. Société civile et médias
127. Dans cette fragile transition vers la démocratie et l’Etat de droit, amorcée depuis le 15
janvier 2010, les composantes de la société civile, variées dans leur nature, leurs approches et
leurs objectifs, peuvent et doivent jouer un rôle important. La société civile peut, en effet,
consolider la participation citoyenne au développement à travers le dialogue et la concertation
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entre gouvernants et gouvernés et favoriser ainsi, les changements souhaités dans les attitudes
et les comportements.
128. Renforcer la société civile revient à donner aux paysans, aux femmes, aux jeunes, aux
minorités et aux couches vulnérables, l’opportunité de poser en termes politiques, leurs
revendications. C’est enfin, accroitre chez le citoyen, le sens du devoir, son influence et son
contrôle sur l’Exécutif.
129. On assiste depuis une vingtaine d’années à une prolifération de ces Organisations qui,
malheureusement, sont souvent constituées sur des bases ambiguës voire subjectives. Elles ne
disposent généralement pas de moyens, éprouvent des difficultés à mobiliser des ressources
pour fonctionner, manquent d’initiatives et de professionnalisme et accusent de graves
problèmes de corruption et de gouvernance. Il faut entendre par société civile, toutes les
Organisations qui regroupent des hommes et des femmes et qui participent au développement
sans s’inféoder ni au Gouvernement ni aux partis politiques.
130. Dans l’entendement de l’UFDG, ces Organisations que sont les ONG, les Associations
professionnelles, les syndicats, les groupements et coopératives, le patronat et les médias
doivent exercer un rôle d’intermédiation et rester apolitiques. C’est dire, qu’elles ne devraient
pas participer à la lutte pour la conquête et l’exercice du pouvoir.
131. Une société civile forte est un atout pour la démocratie et le développement. C’est
pourquoi, le programme de l’UFDG prévoit des mesures qui visent à :
renforcer le cadre permanent de concertation entre les OSC et l’administration, à
travers le dialogue tripartite gouvernement, syndicat, patronat. Ce qui permettra de
renforcer la solidarité et l’unité autour d’objectifs communs;
mettre en place et alimenter un Fonds national d’appui à la société civile pour
permettre, en particulier, aux Associations de femmes et de jeunes d’être plus
opérationnelles ;
améliorer les capacités des OSC, les ONG en particulier, en matière de collecte de
données et d’informations, d’analyse de situations et de conception de méthodes et
outils d’intervention pour le développement ;
cultiver l’esprit de partenariat entre les OSC nationales et internationales;
132. Quant aux médias, en raison de leur rôle dans la mobilisation et la sensibilisation des
citoyens autour du projet démocratique et des programmes et projets de développement, dans
la lutte contre l’exclusion, la recherche de la stabilité politique et de la cohésion sociale, ils
recevront un appui particulier. Ils représentent une force importante et constituent un
baromètre pour la démocratie.
133. Depuis de nombreuses années, la presse surtout privée a joué un rôle largement positif,
parce qu’elle n’a cessé de dénoncer la corruption, la mauvaise gouvernance et les abus du
pouvoir militaire. Sans relâche, elle a toujours averti l’opinion des dangers de la violence
politique, de l’intolérance et de l’ethnocentrisme.
134. Malheureusement, elle manque de professionnalisme, de ressources et fait face à de
nombreuses difficultés liées à l’insuffisance et à l’obsolescence des matériels et des
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équipements. Le cas de la RTG est illustratif de cet état de fait. Elle ne dispose pas de logistique
suffisante, matériels et véhicules pour mener à bien ses missions de reportage. Il s’agira donc :
d’initier avec le concours des bailleurs de fonds, un projet spécial de renforcement des
capacités humaines et institutionnelles des médias pour accroitre leur efficacité ;
de détaxer les intrants et consommables d’imprimerie pour alléger les coûts liés à la
fabrication des journaux et permettre ainsi, à un plus grand nombre de lecteurs d’y
d’accéder ;
de renforcer les capacités des Associations professionnelles de la communication en les
appuyant matériellement et financièrement;
de relever substantiellement la subvention annuelle aux médias et la répartir sur la base
de critères fondés sur le mérite et préalablement établis, avec la participation des
acteurs de la scène médiatique.
21
CHAPITRE II : SERVICES SOCIAUX DE QUALITÉ ET INFRASTRUCTURES DE
BASE
135. Les secteurs sociaux de base comprennent l’éducation, la santé, l’électricité, l’eau,
l’habitat et l’assainissement. Les infrastructures de base comprennent les transports et travaux
et les télécommunications
2.1. Services sociaux de qualité
2.1.1. Secteur de l’éducation
136. L’UFDG reconnait et salue les efforts consentis en matière d’éducation par les
Gouvernements de la Première et de la Deuxième République pour avoir formé de nombreux
cadres et agents qui ont pris en main l’administration et la gestion de l’Etat.
137. En effet, en août 1959, dix mois seulement après la proclamation de notre indépendance,
une première réforme fut lancée. Elle était fondée et articulée sur trois idées essentielles à
savoir :
la prise en compte et le développement des valeurs africaines ;
l’application effective de la Loi constitutionnelle du 10 novembre 1958 relative au droit
à l’instruction pour tous les Guinéens sans exception ;
l’accession du peuple tout entier à la culture scientifique et aux techniques requises
pour les besoins de développement du pays.
138. Sur la base de ces orientations générales et des nombreux actes posés par les autorités de
l’époque, la Guinée indépendante a créé et développé son système éducatif avec comme
objectifs la décolonisation de l’éducation et la formation de cadres devant prendre la relève de
l’administration coloniale.
139. Malgré une motivation évidente au niveau des acteurs dans tous les domaines et une très
forte volonté politique des dirigeants, l’option non libérale et les méthodes de gouvernance
vont finir par constituer un frein au développement de la Guinée, en général, et à celui de son
système éducatif, en particulier.
140. Ainsi, à la faveur de la prise du pouvoir par l’Armée le 3 avril 1984, la Guinée s’est engagée
dans une nouvelle voie de développement, celle du libéralisme économique. Le nouveau
Gouvernement, formé à la suite de cet évènement historique, a aussitôt inscrit dans ses
orientations politiques l’urgence d’opérer des changements profonds dans le système éducatif,
notamment dans ses finalités, son contenu et ses structures. Il s’agit principalement :
de la restructuration du système éducatif ;
de l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la formation ;
du renforcement des capacités de gestion, de planification et d’administration de
l’éducation.
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141. La conception et la mise en œuvre de différents programmes sectoriels de développement
en matière d’éducation (PASE I, PASE II, PEPT…) ont permis une augmentation significative des
taux de scolarisation au cours de la période concernée. A titre d’exemple, le taux brut de
scolarisation est passé de 28% en 1988-1989 à près de 80% en 2007-2008. Quant au taux net
de scolarisation, il est de 65% malgré les disparités constatées entre zones rurales et zones
urbaines d’une part, entre garçons et filles, d’autre part. Le progrès est certain, l’évolution
indéniable.
142. Mais force est de reconnaitre qu’en dépit des progrès réalisés et des résultats obtenus
dans le domaine de l’éducation, le pays traine encore un grand retard en la matière. Il est
toujours confronté à de multiples contraintes, de gros défis à relever d’urgence. Au nombre de
ces défis figurent :
un énorme déficit en matière de qualité dans toutes les variables pédagogiques :
intrants, processus, procédures…;
une très faible efficacité, interne et externe, du système éducatif avec un taux de
déperdition de 11,6% en 2008-2009, le plus élevé de la sous-région ; un taux
d’analphabétisme de 60%, le plus élevé de la région dont 79% de femmes analphabètes;
la faiblesse voire l’absence, dans certaines institutions, de programmes et plans de
formation continue des enseignants ;
le manque de politique motivante, de dispositifs et de procédures efficaces pour la
production intellectuelle, en général, et de moyens didactiques, en particulier ;
le manque de synergie entre les composantes du système ;
l’inadéquation de la formation par rapport aux besoins de l’emploi ;
le manque de motivation pour les activités de recherche ;
une crise inquiétante de moralité dans le système ;
le manque de rigueur dans les procédures de création d’écoles privées et dans le
recrutement des enseignants à tous les niveaux ;
la modicité du budget alloué à l’éducation 11% contre une moyenne sous régionale de
25% et 40% pour le Sénégal.
143. Ainsi, la situation actuelle du système éducatif guinéen à tous les niveaux (préscolaire,
primaire, secondaire, technique et supérieur) se caractérise par un manque d’efficacité et de
pertinence se traduisant par la production de diplômés qui ne répondent pas aux besoins du
marché local, régional et international.
144. Les effets combinés du faible niveau des investissements publics et privés dans le secteur,
de l’inadéquation des politiques et des programmes d’enseignement, de la précarité des
infrastructures et autres intrants d’accès, du mauvais traitement et du manque de motivation
des personnels d’enseignement et d’encadrement ont eu pour conséquences la dépréciation
de la qualité et de l’efficacité du système et de sa pertinence.
23
145. Bien entendu, ces quelques défis et contraintes n’épuisent pas la liste des problèmes qui
affectent actuellement notre système éducatif et dont la solution est d’une nécessité urgente,
non seulement pour la survie du système lui-même, mais aussi et surtout pour le
développement durable du pays. En effet, la ressource humaine est le premier et le plus
important capital pour tout développement véritable. C’est la raison pour laquelle l’éducation
est la deuxième grande priorité de notre projet de société, après les questions de gouvernance
politique.
146. Le programme de société que propose l’UFDG à la Guinée pour amorcer son
développement économique et relever les défis du millénaire, doit être soutenu par un
système éducatif profondément repensé et intégrant toutes les nouvelles dimensions de
régionalisation et de mondialisation qui s’imposent à toute Nation qui se veut émergeante.
Pour cela il convient d’attribuer au secteur au moins 25% du budget national.
147. En effet, l’école doit résoudre des problèmes de société et notre pays doit se doter d’un
capital humain dynamique et compétitif pour favoriser la réalisation d’une société
démocratique, capable de produire des biens et services pour l’atteinte de ses objectifs de
développement. Pour ce faire notre Parti propose un certain nombre d’axes d’intervention
prioritaires en vue d’une réforme rapide et adaptée des différents niveaux d’enseignement.
148. L’organisation de véritables états généraux de l’éducation impliquant tous les acteurs et
partenaires de la société devrait, à court terme, faire un état des lieux au regard des pratiques
actuelles et des réalités et tendances régionales et internationales.
149. A moyen terme, l’UFDG entend mettre en place un plan sectoriel de l’éducation, révisé et
décliné en interventions pertinentes pour chaque sous-secteur et qui se traduira en actions
concrètes sur le terrain.
150. Au niveau du préscolaire : l’encadrement préscolaire constitue pour l’UFDG un sujet
préoccupant dans la mesure où il s’adresse à la petite enfance. C’est pourquoi, elle affirme sa
volonté de consacrer des moyens suffisants à son amélioration.
151. L’amélioration du préscolaire se fera donc à travers un partenariat entre l’Etat et les
communautés locales afin de créer et de faire fonctionner des jardins d’enfants
communautaires. Il faudra, en outre, assurer la formation de monitrices
152. Au niveau de l’enseignement élémentaire, il s’agira d’assurer l’universalité de l’éducation
primaire à travers un programme d’éducation de qualité pour tous. Tous les enfants en âge de
scolarisation, sans aucune forme de discrimination, devront avoir accès à une école primaire de
qualité dont les produits seront dotés des capacités de base requises pour une suite assurée de
leur développement.
153. Pour atteindre cet objectif à l’orée de l’an 2020, la priorité principale de notre
administration portera sur la mobilisation des ressources internes et externes suffisantes pour
assurer l’offre des services éducatifs.
154. Des écoles seront construites partout où la nécessité de la carte scolaire va l’imposer, des
écoles normales d’instituteurs seront ouvertes en raison d’une par région et des programmes
de formation initiale et continue pertinents et adaptés au contexte seront livrés aux
enseignants.
24
155. Des manuels scolaires en nombre suffisant (1livre de calcul, de science et de langage pour
chaque élève du pays) seront produits à travers des mécanismes et des réseaux nationaux
d’édition, de production et de distribution subventionnés par l’Etat.
156. Un programme novateur de subvention aux écoles sera conçu et mis en application afin
que les ressources arrivent au niveau des écoles, lesquelles vont gérer directement les budgets
à travers les projets d’écoles prioritaires, impliquant les parents d’élèves et les communautés.
Le statut particulier de l’éducation sera revu afin de rendre la fonction enseignante attractive
et valorisante. Les salaires, primes et indemnités, ainsi que les autres avantages de logement,
de mobilité selon la zone d’affectation et de service seront systématiquement revus à la
hausse.
157. Au niveau du secondaire, il s’agira de faire des lycées et collèges de véritables sanctuaires
de transition entre le primaire et le supérieur ainsi que le technique et le professionnel,
longtemps abandonnés par les reformes qui se sont succédées dans le pays. Ces établissements
recevront une attention particulière de l’Etat et de la société civile. Il sera procédé à la création
et à la rénovation des collèges et lycées de proximité dans toutes les préfectures et sous-
préfectures du pays, avec la forte implication des communautés et des entreprises de
construction locales.
158. Ce vaste programme aura le double avantage de créer des emplois et de la participation
locale, mais aussi de mettre à la disposition des populations des structures d’accueils pour
combler le besoin d’éducation des jeunes.
159. Il sera aussi procédé à la révision des programmes d’enseignement de ce cycle afin de le
rendre approprié aux contextes local, régional et international.
160. Une place particulière sera accordée à l’enseignement des sciences, des mathématiques,
des nouvelles technologies de l’information, des langues étrangères, ainsi que de l’éducation
civique et citoyenne et des compétences de tous les jours, afin de préparer nos élèves aux
filières techniques et technologiques et à l’éthique, sans lesquelles l’on ne saurait faire face aux
nouveaux défis de la mondialisation.
161. Des programmes efficaces et graduels de recyclage et de formation des professeurs des
collèges et lycées seront conçus et exécutés en s’inspirant de modèles qui ont été
expérimentés avec succès dans d’autres pays.
162. Au niveau de l’enseignement technique et professionnel. Convaincue que notre
développement passera nécessairement par la création des petites et moyennes entreprises,
l’UFDG s’emploiera à donner une vitalité et un contenu nouveau et pertinent à ce sous-secteur.
Les écoles existantes seront renforcées et réorientées vers des activités créatrices d’emplois et
porteuses de croissance pour l’économie.
163. Afin de favoriser une meilleure adéquation entre la formation technique et
professionnelle et les besoins des populations et du marché de l’emploi, des audiences foraines
et coopératives seront organisées dans chaque région du pays et au niveau national pour
identifier les activités économiques vers lesquelles les nouveaux programmes d’enseignement
doivent s’orienter.
164. A cet égard, une attention particulière sera accordée aux filières agropastorale et
artisanale qui sont de nature à créer des emplois de proximité et de relever les niveaux de vie
25
des communautés. L’enseignement des techniques et technologies industrielles et
commerciales d’appoint donnera une meilleure chance d’insertion et de compétition aux
jeunes diplômés qui contribueront à l’exploitation du potentiel minier et commercial du pays.
165. Au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, une place de
choix sera réservée à la réforme universitaire et aux institutions de recherches du pays à
travers un programme d’ouverture et de soutien des secteurs privé et parapublic.
166. L’Etat créera des facilités administratives et financières à tous les établissements privés et
autres opérateurs désireux de s’impliquer dans la création d’institutions d’enseignement
supérieur et de recherche, répondant aux normes et standards prescrits. Les compagnies
opérant dans le secteur minier, seront invitées à apporter un soutien accru à toute initiative
dans ce domaine.
167. L’Etat s’emploiera à créer une université régionale et autonome dans chacune des régions
du pays et signera un accord quinquennal avec des institutions universitaires et de recherche,
réputées pour la qualité de la formation et de la remise à niveau des professeurs qu’elles
offrent.
168. Les filières techniques et technologiques seront privilégiées dans les innovations à opérer.
2.1.2. Secteur de la santé
169. Pour soulager la population du fardeau de la maladie et de la contreperformance du
système de santé, l’UFDG envisage des interventions qui seront bâties autour des principes et
des valeurs qui traduisent la vocation du Parti, à savoir :
170. L’accès universel aux soins et aux services pour tous : Ce principe conduira à la
réorganisation des services de soins et à faire en sorte que les nouveaux investissements en
tiennent compte en vue d’une répartition équitable des ressources, structures de soins,
ressources humaines, ressources financières.
171. L’amélioration de la qualité des soins et des services : La prise en compte de ce principe
passe par l’amélioration du fonctionnement des services et l’amélioration continue des
prestations de manière à ce qu’elles soient conformes aux normes scientifiquement
reconnues.
172. La lutte contre la pauvreté : Les interventions doivent s’inscrire dans la stratégie globale
de réduction de la pauvreté, par le ciblage des populations les plus vulnérables, femmes,
jeunes et populations des zones les plus pauvres.
173. Programmes prioritaires
vaccination des enfants de moins d’un an contre les maladies évitables par la
vaccination ;
prise en charge des maladies chroniques : VIH/SIDA par le marketing social des
préservatifs et la prise en charge médicale des malades avec les ARV ;
renforcement de la lutte contre le paludisme ;
26
élimination de la tuberculose et de la lèpre ;
fourniture aux structures de santé des ressources essentielles pour leur
fonctionnement : un personnel adéquat en effectif et en qualité, les médicaments, les
vaccins et les équipements, y compris des réfrigérateurs solaires pour la conservation
des vaccins.
174. L’UFDG s’emploiera à réaliser les actions ci-après :
l’extension de la couverture sanitaire par la construction de centres de santé et de
poste de santé conformément à la carte sanitaire qui sera élaborée de façon
consensuelle ;
le renforcement des capacités professionnelles par la formation de spécialistes et de
certaines catégories professionnelles essentielles au système comme les sages-femmes
et les infirmiers d’état ;
le renforcement du plateau technique des hôpitaux pour diminuer les évacuations
sanitaires à l’extérieur ;
l’amélioration du financement et de l’accès économique aux soins par le soutien au
développement de l’assurance maladie universelle et des mutuelles de santé ;
la prise en charge gratuite des enfants de moins de 5 ans et des femmes en grossesses ;
la gratuité de la césarienne ;
le contrôle ou l’éradication des maladies chroniques que sont :
-le VIH/SIDA : contrôler l’infection et la maladie afin que le VIH/SIDA cesse d’être un
problème de santé publique ;
-la tuberculose : contrôler l’infection et la maladie afin que la tuberculose cesse d’être
un problème de santé publique ;
-la lèpre : l’éradication de cette maladie est un objectif à atteindre à long terme ;
le contrôle des autres maladies infectieuses et parasitaires en les ramenant à des seuils
économiquement et socialement acceptables : le paludisme, les diarrhées, les infections
respiratoires aigües ;
le contrôle des maladies dites de civilisation comme les traumatismes dus aux accidents
de circulation, à la violence, à la toxicomanie et les maladies cardio-vasculaires.
2.1.3. Secteur de l’électricité
175. Malgré l’importance de ses ressources énergétiques, la consommation d’énergie par tête
d’habitant en Guinée, estimée à 0,5tep/ an est l’une des plus faibles de la sous-région. Le taux
d’accès à l’électricité pour l’ensemble du pays atteint à peine 7,5%. L’électrification urbaine est
27
nettement insuffisante notamment dans les villes de l’intérieur et quasi inexistante dans les
zones rurales.
176. Dès lors il n’est pas étonnant que le bois et le charbon de bois entrent pour 78% dans la
consommation totale d’énergie du pays.
177. Cette contre-performance du secteur énergétique, malgré les efforts importants
d’investissement pour près de 600 millions de dollars US consentis ces 20 dernières années,
constitue une des contraintes majeures au développement économique et social du pays.
178. Cette malheureuse situation s’explique principalement par : les mauvais choix techniques,
la faiblesse de la productivité du secteur, la vétusté des réseaux de transport et de distribution,
la fraude et la faible performance commerciale. Le rendement commercial reste faible car, EDG
ne recouvre que 31% de l’électricité produite. N’arrivant pas, dès lors, à faire face à ses charges
d’exploitation et au remboursement de sa dette, EDG est dans l’incapacité de financer les
investissements requis pour mettre en valeur le potentiel du secteur.
179. En effet, en hydroélectricité, il été identifié un potentiel exploitable estimé à plus de 13
000 MW pour une énergie annuelle garantie de 19 300 GWh. A ce jour, seul 2% environ de ce
potentiel est mis en valeur à travers, principalement, l’aménagement hydroélectrique de
Garafiri pour une capacité installée de 75 MW et le système Samou pour 47 MW. A cela il faut
ajouter 114,67 MW provenant de Tombo, des micros centrales de kinkon, Tinkisso, Samankou,
Loffa et 13 autres centres, alimentés par des groupes diesel. Soit au total, une puissance
installée de 236,67 MW, largement inférieure à une demande nationale estimée à 800 MW,
avec l’intégration des industries minières.
180. Pour combler cet énorme déficit et lever les contraintes qui pèsent sur le développement
de l’économie guinéenne, la stratégie de l’UFDG sera bâtie autour de 4 axes :
restructurer et privatiser EDG (Electricité de Guinée). Compte tenu de la vétusté des
installations de production et de distribution des investissements physiques seront
nécessaires pour réduire le coût unitaire de production, améliorer la qualité du service,
relever le standard de l’éclairage public dans toutes les grandes villes du pays et attirer
en conséquence des partenaires privés dans le secteur ;
assurer à terme un autofinancement du secteur au moyen d’une correction des
distorsions existantes et l’adoption d’une politique tarifaire appropriée permettant le
recouvrement intégral des coûts et de dégager une rentabilité adéquate pour faire
face aux besoins d’investissement. L’UFDG estime que le Gouvernement en place
prendra la responsabilité de financer lui-même le coût social de cette restructuration ;
valoriser les potentialités hydroélectriques du pays. A cet effet, L’UFDG retient comme
projet prioritaire Kaléta, Fomi, Koukoutamba, Souapiti, Amaria, Morissanako sur le
sankarani et Bouréa ;
réaliser les interconnexions électriques. Cette composante comprend 4 projets
d’interconnexion. Le premier prévoit la construction d’une boucle d’environ 1 700 Km
de lignes haute tension pour relier les quatre pays membres de l’Organisation pour la
Mise en Valeur du fleuve Gambie à savoir la Guinée, le Sénégal, la Gambie et la Guinée
Bissau. Le second procédera à l’interconnexion des 4 pays riverains du fleuve Sénégal à
savoir le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Guinée. Les études de faisabilité des sites
28
de Koukoutamba, Balassa et de Bouréa ont été déjà lancées. Les 2 autres projets
d’interconnexion relieront la Guinée et le Mali avec la réalisation de Fomi et enfin, la
Côte d’Ivoire, le Libéria et la Guinée.
181. A cela, il faut ajouter le Programme National d’Electrification Rurale. Partie intégrante du
plan de développement du secteur, le programme d’électrification rurale que propose
l’UFDG comporte les 3 volets suivants :
l’alimentation de toutes les localités rurales situées entre 15 et 20 km des lignes
d’interconnexion. Ce projet apportera une contribution capitale au développement du
secteur rural ;
la réalisation de micros centrales hydroélectriques au profit de certaines agglomérations
rurales ;
l’utilisation des nouvelles technologies, comme le solaire et le bio gaz pour résoudre les
problèmes énergétiques en zones rurales.
2.1.4. Secteur de l’eau
182. Le secteur de l’eau est, lui aussi, confronté à de graves problèmes de production et de
distribution, aussi bien à Conakry que dans les villes de l’intérieur.
183. L’accès à l’eau potable s’est sérieusement détérioré depuis 2001 singulièrement à Conakry
où l’extension géographique et la poussée démographique ont été très fortes. De 47 litres par
jour et par personne en 2000, la dotation journalière a chuté à 20 litres à Conakry et à 7 litres
dans les villes de l’intérieur. Plusieurs facteurs sont à la base de cette forte détérioration.
184. En premier lieu, la faiblesse des investissements effectués dans le secteur pour en
accroitre les capacités. Ces investissements n’ont pas suivi le rythme rapide de l’urbanisation
de Conakry et des grandes villes de l’intérieur.
185. En second lieu, le manque d’entretien et de réparation des équipements et de nombreux
forages réalisés surtout en zone rurale pour porter le taux d’accès de 51,2% en 1994 à 62% en
2002. A Conakry, seulement 70% de la capacité installée est en service. Ce chiffre est encore
plus faible dans les villes de l’intérieur où il est de 23%.
186. En troisième lieu, la gestion défectueuse de la Société des eaux de Guinée (SEG) qui ne
recouvre que la valeur de 35% de sa production. Cette Société de plus en plus de l’Etat pour
fonctionner et faire face sa dette. De plus, la fraude dont le taux atteint 15% de la quantité
d’eau produite constitue un sérieux frein à l’amélioration de la performance commerciale de la
Société.
187. Pour combler le déficit croissant entre l’offre et la demande et lever les contraintes qui
limitent l’accès des populations à l’eau potable, l’UFDG envisage :
de restructurer la Société des Eaux de Guinée afin d’améliorer sa performance
commerciale ;
d’ouvrir le capital de la Société au secteur privé afin de mobiliser plus de ressources
pour faire face aux besoins pressants d’investissements du secteur ;
29
de renforcer le programme d’urgence visant à réaliser de nouveaux forages, à
réhabiliter les forages existants et à équiper les stations de traitement ;
poursuivre le programme d’augmentation des capacités de production et d’extension
des réseaux de branchements sociaux sur toute l’étendue du territoire national ;
renforcer le programme de réalisation d’au moins trente bassins et d’ouvrages de
stockage d’eau par an en priorité en zone silvopastorale
d’investir davantage dans la récupération, le traitement et la canalisation des eaux de
surface vers les ménages ;
188. L’objectif visé par l’UFDG est de porter le taux d’accès des populations à l’eau potable à
95% à l’horizon 1015, avec une moyenne de 100 litres par habitant et par jour en milieu urbain
et 60 litres en milieu rural.
2.1.5. Secteur de l’Urbanisme – Habitat - Assainissement
189. En un demi-siècle d’indépendance, la Guinée a connu une très profonde mutation. Sa
population est passée de 3 millions à plus de 10 millions d’habitants. Cette population est
essentiellement concentrée à Conakry, dans la région littorale, dans les 7 capitales régionales
et les villes minières en partie à cause de l’exode rural.
190. Environ 2,2 millions de personnes, soit un peu plus du 1/5ème
de la population nationale
vivent à Conakry et 2,5 millions, soit le quart, vivent dans les 4 capitales des régions naturelles.
192. Toutes les villes du pays se caractérisent par l’anarchie dans l’occupation des sols, le
déficit en infrastructures et services sociaux de base et la forte dégradation de l’environnement
et du cadre de vie.
193. Environ 80% de la population urbaine vit dans des habitations dégradées, sous équipées,
insalubres et construites avec des matériaux de mauvaise qualité. En effet, de nombreux
ménages ne disposent pas de toilettes, de système d’évacuation saine des eaux usées, et
jettent les ordures ménagères, principalement, dans la nature. A Conakry, le service de
ramassage des ordures ne couvre qu’environ 40% des besoins de la population.
194. Les déséquilibres structurels que connait aujourd’hui le pays en matière d’aménagement
et de développement du territoire sont une préoccupation majeure pour l’UFDG. Pour corriger
cette situation, l’UFDG se propose de reformuler la politique nationale d’aménagement et de
développement du territoire.
195. Cette nouvelle politique vise à restaurer le cadre institutionnel, à promouvoir une
politique d’urbanisation à travers les actions suivantes :
élaborer une politique foncière ;
réduire les disparités entre les différentes régions du territoire national ;
faire respecter les schémas d’aménagement et d’urbanisme en vue d’une occupation
rationnelle et harmonieuse des espaces ;
30
favoriser la création de Sociétés privées, mixtes et publiques d’aménagement de
terrains urbains ;
promouvoir l’habitat social avec le programme «Une famille, Un toit »
améliorer le cadre juridique et réglementaire des associations et organisations
communautaires de base
constituer des bases de données urbaines en vue de la conception et du suivi évaluation
des interventions ;
créer des réserves foncières de l’Etat et des collectivités, les sécuriser et les
immatriculer dans le livre foncier ;
réhabiliter, au niveau des quartiers, les espaces verts et, au niveau des villes, les
poumons verts et aires d’oxygénation.
196. Le problème de l’assainissement du cadre de vie des populations dans les grandes villes et,
plus particulièrement, à Conakry requiert une solution d’urgence.
197. A cet effet, l’UFDG s’engage à organiser dans toutes les villes un système de ramassage
des déchets dans des conditions économiques, respectueuses de l’environnement. En outre, il
est prévu d’initier un programme de valorisation des déchets; de garantir un service public
performant ; d’introduire le principe du pollueur-payeur pour maîtriser les coûts; de renforcer
les capacités des services publics et privés impliqués dans les programmes d’assainissement.
198. Enfin, l’UFDG envisage d’intensifier les campagnes de sensibilisation sur la salubrité et la
création d’espaces verts et protection des zones écologiques dans toutes les villes du pays.
2.2. Infrastructures de Bases
2.2.1. Secteur des Transport et travaux publics
199. Consciente du rôle stratégique que jouent les transports dans le processus de
développement socio-économique du pays, l’UFDG entend faire de ce secteur un des axes
majeurs de son programme.
200. A cet effet, elle va procéder à une évaluation de la situation avant d’élaborer une
stratégie à court, moyen et long terme permettant aux transports de jouer pleinement leur rôle
dans l’économie nationale.
201. Cet exercice a été rendu d’autant plus aisé que le candidat du Parti y a posé dans un passé
encore récent, des actes majeurs lorsqu’il était Ministre des Transports et Travaux Publics. En
effet, El Hadj Cellou Dalein DIALLO peut se réjouir de l’image de bâtisseur que l’opinion
populaire guinéenne garde de lui depuis qu’il a eu le mérite de réaliser de nombreuses routes
et ouvrages de franchissement à travers le pays dont les plus remarquables sont le pont sur la
Fatala et ceux de Yirikiri et de Djéli Bakoro sur le Niger.
202. En dépit de ces progrès remarquables enregistrés au cours des dernières années, le
secteur des transports souffre encore de certaines lacunes : la densité routière est de 9,12
31
km/100 km2 ; la longueur de routes revêtues n’est que de 2 209 km sur une longueur totale
de 43 308 km ; des zones entières du pays restent encore enclavées ; l’entretien du réseau est
insuffisant et se heurte à des problèmes récurrents de financement ; le transport urbain et
interurbain s’effectue dans de mauvaises conditions ; le tissu de PME locales est encore faible
et n’arrive pas à se développer pour créer suffisamment d’emplois et apporter de la valeur
ajoutée à l’économie.
203. Pour corriger ces lacunes, l’UFDG a élaboré une stratégie dont les principaux axes sont
décrits ci-dessous :
204. Dans le domaine des travaux publics, il s’agit d’abord de construire et d’entretenir un
réseau routier performant, intégrant toutes les régions du pays et favorisant la connexion avec
les Etats voisins limitrophes de la Guinée.
205. Ensuite, il faut assurer une bonne articulation entre ces routes afin que les
investissements réalisés correspondent, véritablement, aux besoins réels et qu’elles soient
préservées d’une dégradation trop rapide.
206. L’extension du réseau revêtu devra tenir compte de l’impérieuse nécessité de réduire les
disparités entre les régions, sans pour autant sacrifier les critères de rentabilité souvent exigés
par les donateurs.
207. L’UFDG entend mettre un accent particulier sur l’entretien routier en renforçant
l’implication des collectivités locales dans le suivi et le contrôle des travaux d’entretien de leurs
réseaux respectifs, en consolidant aussi les financements dédiés à l’entretien à travers le Fonds
d’Entretien Routier et selon le principe de l’usager- payeur.
208. Les relations privilégiées jadis entretenues avec les bailleurs de fonds du secteur devront
être relancées et amplifiées, à travers, notamment, l’identification de nouveaux projets et
programmes cohérents qui s’articulent parfaitement avec les stratégies de réduction de la
pauvreté et les autres objectifs macroéconomiques.
209. Apporter l’appui et l’encadrement requis aux PME évoluant dans le secteur constitue un
autre axe majeur de la stratégie du Parti dans le domaine des transports. Cet appui concerne
aussi bien le volet financier et technique que celui de la formation et du renforcement de
l’esprit d’entreprise.
210. Enfin, le renforcement des capacités de l’administration afin de la rendre plus efficace,
plus performante et plus proche des citoyens et de leurs attentes viendra compléter cette
architecture. Ceci passe par la formation des cadres, l’équipement et la modernisation des
bureaux, des programmes de restructuration institutionnelle bien ciblés ayant pour objet la
recherche de l’efficacité.
211. En ce qui concerne les services de transport terrestres, maritime et aérien, l’UFDG, fidèle à
sa vision de faire du secteur privé le moteur de la croissance s’impliquera pour que celui-ci
continue à délivrer les services mais avec plus d’efficacité, au moindre coût pour les usagers et
dans les meilleures conditions de sécurité et de confort
212. Pour les transports terrestres, en particulier, le parti projette d’organiser immédiatement
après la mise en place de son gouvernement, les Etats généraux des transports.
32
213. Ce Forum qui regroupera tous les acteurs du secteur aura pour mission de passer en revue
toutes les contraintes qui pèsent sur les différents modes de transport, voyageurs,
marchandises, urbain, interurbain, avant de définir une stratégie et une feuille de route avec
des indicateurs de performance pour le développement du transport routier, véritable pôle de
croissance et grand pourvoyeur d’emplois.
214. Dans le même cadre, le statut de la SOGUITRANS sera revu afin de clarifier les
engagements des parties prenantes et définir clairement les responsabilités des uns et des
autres ou le cas échéant, réfléchir sur un autre type de société avec ou sans participation de
l’Etat.
215. Quant aux transports maritimes et aériens, l’UFDG encouragera par les voies les plus
appropriées, les opérateurs privés à investir dans ces deux secteurs : création de compagnies
de transport aérien, d’auxiliaires de transport maritime, etc.
216. Pour sa part, l’Etat devra jouer son rôle régalien dans ces secteurs, notamment, par la
mise en conformité des infrastructures portuaires et aéroportuaires avec les normes de
sécurité admises par les instances internationales respectives, la promotion de la destination
Guinée, la promotion du Port de Conakry, la réduction ou la maîtrise de certains coûts, le tout
dans le but ultime d’améliorer la compétitivité de l’économie nationale.
2.2.2. Secteur des télécommunications
217. L’ambition que se donne l’UFDG, dans le domaine des télécommunications, est de tisser
un réseau dense, fiable et connecté aux autoroutes de l’information.
218. Aujourd'hui, cinq opérateurs privés offrent un service national de téléphonie à près de
3 754 000 abonnés, répartis entre Areeba, Sotelgui, Orange, Celcom et Intercel. Le taux de
pénétration qui est de 36,7% reste encore faible.
219. En effet, la télé densité, c'est-à-dire, le nombre de lignes du réseau fixe pour 100 habitants
ne dépasse guère 0,23 comparé à 1,7 au Sénégal et 1,2 en Côte d’Ivoire. En réalité, de larges
zones du pays, en milieu rural en particulier, sont quasiment inaccessibles. Ce faible
développement de la téléphonie limite l’accès à l’Internet et constitue un handicap sérieux à
l’essor économique du pays. La qualité des services est particulièrement médiocre,
l’interconnexion étant mauvaise.
220. De même, les services postaux accusent des faiblesses notoires. Quasiment absents des
zones rurales, ils ne sont représentés que dans les villes et sont peu performants.
221. Sur la base de ce constat, l’UFDG procédera, progressivement à la restructuration du
secteur. L’objectif est d’étendre l’Internet à toutes les préfectures et CRD, et de faire de même
pour les services postaux, y compris les services d’une Caisse nationale d’épargne et de
chèques postaux.
222. Enfin, des efforts seront déployés pour accélérer l’installation du STP (point de transfert
de signalisation) qui est un système plus perfectionné capable de rendre l’interconnexion plus
fluide.
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Guinée Projet de société de l'UFDG Guinée Président Cellou Dalein Diallo

  • 1. Union des Forces Démocratiques de Guinée PROJET DE SOCIÉTÉ POUR UNE GUINEE UNIE, DEMOCRATIQUE ET PROSPERE Mai 2010 Siège social : Carrefour Chinois à Belle-Vue Ecole BP 3036 Conakry site : www.ufdg.org Agrément N° 92/1449/MIS/CAB modifié par l’arrêté N°A/98/0742/MID _Tel : 224.65.21.00.24 UFDG
  • 2. 1 TABLE DES MATIERES Préambule.........................................................................................................2 Chapitre I : Gouvernance politique, démocratique et Etat de droit .................8 1.1. Démocratie et respect des droits fondamentaux ....................................................... 8 1.2. Séparation et équilibre des pouvoirs .......................................................................... 9 1.3. Promotion de l’égalité des sexes............................................................................... 10 1.4. Protection sociale..................................................................................................... 11 1.5. Réforme de la Justice................................................................................................ 12 1.6- Réforme des forces de défense et de sécurité .......................................................... 14 1.7- Décentralisation et gouvernance locale.................................................................... 15 1.8. Gouvernance administrative..................................................................................... 16 1.9. Lutte contre la corruption et l’impunité.................................................................... 17 1.10. Société civile et médias........................................................................................... 18 Chapitre II : Services sociaux de qualité et infrastructures de base................21 2.1. Services sociaux de qualité ....................................................................................... 21 2.1.1. Secteur de l’éducation ..................................................................................... 221 2.1.2. Secteur de la santé ............................................................................................ 25 2.1.3. Secteur de l’électricité ....................................................................................... 26 2.1.4. Secteur de l’eau................................................................................................. 28 2.1.5. Secteur de l’Urbanisme – Habitat - Assainissement ........................................... 29 2.2. Infrastructures de Bases ........................................................................................... 30 2.2.1. Secteur des Transport et travaux publics ........................................................... 30 2.2.2. Secteur des Télécommunications....................................................................... 32 Chapitre III : Gouvernance économique et réformes structurelles.................33 3.1. Rétablissement de la stabilité macroéconomique..................................................... 34 3.2. Relance et accélération de la croissance .................................................................. 35 3.2.1. Secteurs porteurs de croissance ........................................................................ 36 3.2.1.1. Agriculture .................................................................................................. 36 3.2.1.2. Elevage ....................................................................................................... 37 3.2.1.3. Pêche.......................................................................................................... 38 3.2.1.4. Mines.......................................................................................................... 40 3.2.1.5. Commerce-Industrie-PME/PMI ................................................................... 42 3.2.1.6. Tourisme et Artisanat.................................................................................. 43 3.2. 2. Protection de l’environnement et développement durable............................... 44 3.3. Promotion du secteur privé ...................................................................................... 45 Chapitre IV : Jeunesse, Sports, Arts et Culture..............................................47 4.1. Promotion de l’emploi des jeunes ............................................................................ 47 4.2. Culture ..................................................................................................................... 48 4.3. Arts........................................................................................................................... 49 4.4. Sports....................................................................................................................... 50 Chapitre V : Politique étrangère, coopération et Guinéens de l’étranger ......51 5.1. Politique étrangère et coopération........................................................................... 51 5.2. Guinéens de l’étranger ..……………………………………………………………………………………………52
  • 3. 2 PRÉAMBULE Guinéennes et Guinéens ! Chers Compatriotes ! 1. Une fois de plus, notre pays, la Guinée, qui fut le fer de lance de la lutte contre la domination coloniale et pour l’émancipation de l’Afrique, se trouve, comme en Septembre 1958, à un tournant décisif de son histoire. 2. Depuis décembre 2008, nous évoluons sous un régime militaire qui a dissout l’Assemblée nationale et suspendu la Constitution et dont le règne est marqué par des abus de toutes sortes, des répressions sanglantes et des atteintes graves à la dignité humaine qui ont culminé avec les viols et l’effroyable tuerie du 28 septembre 2009. 3. Ces tragiques événements, précédés de ceux de juin 2006 et de janvier-février 2007 traduisent tous le désir et la volonté de notre peuple de rompre définitivement avec l’irresponsabilité, la mauvaise gouvernance et l’arbitraire. 4. La mobilisation massive des populations lors de ces différents évènements traduit, aussi et surtout, un profond cri de colère de la jeunesse qui vit dans la précarité, connaît le chômage et fait face à un avenir incertain qui contraste singulièrement avec celui suscité durant les premières années de notre indépendance. 5. Notre accession à l’indépendance a eu pour toute l’Afrique valeur de courage, de détermination et d’exemple, et a suscité pour le peuple de Guinée, un immense espoir. Mais, ruinée par l’omnipotence de l’Etat et les violations répétées des droits humains, la restriction des libertés individuelles, la Première République n’a pas pu combler cet espoir. 6. C’est ce même sentiment d’espoir que nous avons tous éprouvé en décembre 1985 avec le discours programme du 22 décembre 1985 du Général-Président Lansana CONTE, un discours de rupture et refondateur, puisqu’il reconnaissait au citoyen la plénitude de ses droits et définissait les conditions d’une articulation possible entre l’intérêt individuel et le bonheur de tous. Toutefois, malgré les réformes entreprises, les conditions de vie des populations ne se sont pas améliorées de manière significative en raison de la corruption, de l’impunité et de la résistance aux changements. 7. A travers ses déclarations et ses promesses d’organiser rapidement des élections libres et transparentes auxquelles elle ne participerait pas, la junte arrivée au pouvoir le 23 décembre 2008 avait également suscité beaucoup d’espoir. Cependant, cet espoir s’est vite évanoui. En effet, la gestion de cette junte s’est caractérisée par de nombreuses entorses aux droits fondamentaux des citoyens et par une gestion désastreuse des ressources économiques. Cette confiscation du pouvoir n’a fait qu’aggraver la situation. 8. Force est donc de reconnaître, que l’engagement pris par les nouvelles autorités de la transition, sous la présidence du Général de Brigade Sékouba KONATE, en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel a fait naître un nouvel espoir au sein du peuple de Guinée. Avec cet engagement, le vent de la liberté, de la justice et de la réconciliation vient à nouveau de souffler sur les Guinéens aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
  • 4. 3 9. Tous réclament aujourd’hui plus de démocratie, plus de justice et plus d’efficacité et de transparence dans la conduite de l’action publique. Ils exigent des gouvernants plus de clarté, plus d’intégrité et plus de loyauté envers la Nation, et cela, aussi bien dans les intentions, dans les actes que dans les décisions. Ils ne peuvent plus se satisfaire de promesses, ils exigent des résultats. .10. L’UFDG, fidèle à son serment de servir la Guinée et son peuple, s’inscrit dans cet élan de renouveau et ambitionne d’œuvrer inlassablement pour sortir notre pays de la misère, de la pauvreté, de l’insécurité et de la léthargie dans lesquelles il se trouve. 11. Depuis une décennie, notre économie va particulièrement mal. La croissance a marqué un net ralentissement, son taux étant inférieur à celui de la population. L’inflation à deux chiffres a fortement entamé le pouvoir d’achat des populations et nos réserves en devises sont au plus bas niveau. Le chômage, surtout celui des jeunes, a pris des proportions inquiétantes et explique en grande partie la crise morale, sociale et politique dans laquelle nous nous trouvons. Le taux de pauvreté est passé de 49,2% en 2002 à près de 55% en 2009. 12. Paralysé par son dysfonctionnement, les rivalités et les luttes intestines entre membres de l’oligarchie au pouvoir, l’Etat n’arrive plus à faire face aux responsabilités qu’exige une bonne administration de l’armée, de la police, de la justice et des services collectifs d’intérêt public comme l’éducation, la santé, l’eau, l’électricité et les infrastructures de base, routes et pistes rurales notamment. 13. La persistance des déséquilibres des finances publiques et des comptes extérieurs qui constituent, également, une entrave sérieuse à la lutte contre la pauvreté, s’explique par les tares et carences de notre administration qui ont nom : absentéisme, corruption généralisée, clientélisme politique et ethnique, lenteur et lourdeur dans le traitement des dossiers, manque de motivation, laxisme, gabegie et incompétence. 14. En dépit des importants investissements réalisés dans le secteur de l’éducation, l’Etat n'a pas réussi à doter le pays d’un capital humain compétent et compétitif à l’échelle internationale. C’est pourquoi, l’amélioration de l’accessibilité à une éducation de qualité, depuis l’élémentaire jusqu’à l’Université, en passant par les formations techniques et professionnelles sera une des actions prioritaires dans le projet de l’UFDG. 15. Les faiblesses de notre économie s’expliquent également par les distorsions et les rigidités structurelles qui persistent dans les secteurs ayant le plus grand potentiel: agriculture, élevage, pêche, mines, tourisme, artisanat, et industrie. Tous ces secteurs connaissent une faible croissance de la productivité due essentiellement à la faiblesse de l’épargne intérieure et des incitations en faveur du secteur privé. Sur ce dernier point, le taux d’inflation élevé constitue un obstacle à la stabilité macroéconomique et une entrave à la croissance. 16. Certaines mesures de l’Etat concernant le secteur privé telles que les exonérations fiscales et diverses autorisations sont souvent une source d’arbitraire pour les uns et de privilèges pour les autres. 17. Un tel environnement ne peut que favoriser l’affairisme et la collusion entre milieux d’affaires et fonctionnaires. D’où, l’âpreté de la lutte pour changer les attitudes et les mentalités aussi bien dans l’administration que dans le secteur privé. Ainsi, depuis une décennie, nous sommes restés dans l’immobilisme, enfermés dans une démarche réduite à de simples retouches, sans rien changer de fondamental à des règles qui ne sont jamais appliquées.
  • 5. 4 18. N’ayant pas pu faire les choix stratégiques en matière de démocratie et de bonne gouvernance, nous n’avons toujours pas atteint le point d’achèvement de l’Initiative Pays pauvres Très Endettés (IPPTE) soutenue par le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et les autres partenaires au développement. Ce qui a entraîné une forte et brutale baisse de l’aide extérieure et aggravé lourdement nos difficultés depuis 2002 suite à la suspension du programme soutenu par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. 19. Notre pays a été déclaré éligible à l’Initiative PPTE depuis 2000. Si nous avions rempli nos engagements, nous aurions pu bénéficier depuis fin 2002 d’une annulation du stock de la dette pour plus de 2 milliards de dollars US et réduire substantiellement le service de la dette extérieure en la faisant passer de 150 millions de dollars par an à 70 millions de dollars. Malheureusement, l’oligarchie au pouvoir, hostile aux réformes, a maintenu notre pays dans une démarche qui a ignoré la réalité, l’urgence et la nécessité du changement. 20. La suspension du programme financier, la détérioration de la gouvernance économique, la modification de la Constitution qui traduisait le recul du processus démocratique ont entraîné, pratiquement, l’arrêt des concours financiers du FMI, de la Banque Mondiale, de la BAD, de l’Union Européenne, de la France, de l’Allemagne, des Etats Unis et du Japon. Tous ces partenaires subordonnent leur aide à des progrès en matière de démocratie et de bonne gouvernance et au respect des droits humains. 21. Entre décembre 2004 et avril 2006, j’ai occupé le poste de Premier Ministre chargé de la coordination de l’action gouvernementale, le Premier Ministre n’étant pas à cette époque, chef du Gouvernement. 22. Bien que confrontés à une baisse des revenus miniers et à une flambée du prix du pétrole nous avons réussi à inverser ces tendances avec une croissance du PIB en termes réels de 3% et une réduction du déficit budgétaire à 0,8% du PIB. Les réserves de change ont été confortées grâce à une politique monétaire restrictive et responsable. Satisfaits, nos partenaires étaient prêts à lever la suspension du programme PPTE début mai 2006. Je fus limogé, deux semaines avant cette échéance, sous la pression des forces hostiles aux réformes et à la bonne gouvernance. 23. Suite au coup d’Etat militaire de décembre 2008, l’adoption de structures parallèles à la chaîne de dépenses des finances publiques a provoqué l’effondrement de tout le système de contrôle. La situation économique et financière s’est alors très rapidement détériorée. Le financement du déficit budgétaire par la BCRG a fait accroitre la masse monétaire de plus de 40%. Sous la poussée de l’excès de liquidités dans l’économie, les réserves de change ont atteint leur plus bas niveau. Pour la première fois, la Guinée a enregistré une croissance négative de son PIB en termes réels. 24. Avec les effets de cette détérioration qui continueront, sans aucun doute, à se faire sentir durant les années à venir, redresser la barre ne sera pas facile en raison de l’ampleur des dérapages, de la sévérité des contraintes, de la ténacité des forces opposées au changement, du coût social à supporter et des sacrifices à consentir. 25. Le présent document intitulé «Pour une Guinée unie, démocratique, et prospère» décline les principes, les valeurs, les stratégies et les actions sur lesquels l’UFDG fonde son projet de société pour sortir la Guinée de la profonde crise qu’elle traverse.
  • 6. 5 Guinéennes et Guinéens ! Chers compatriotes ! 26. Pourquoi faut-il un profond changement de gestion de notre société ? En réponse à cette question, trois raisons principales me paraissent évidentes. 27. La première, c’est la nécessité de mettre rapidement fin à la souffrance du Guinéen, victime du dysfonctionnement chronique de l’Etat, en démontrant ainsi que la misère matérielle et morale qui imprègne sa vie n’est pas une fatalité dans un pays comme la Guinée. 28. La deuxième, c’est la nécessité d’instaurer la démocratie et de bâtir un Etat de droit solide, capable de redonner confiance au citoyen en lui garantissant la justice, l’équité et la sécurité dont il a besoin pour se passer de l’ethnie et de la région comme refuge et recours souvent mythiques. En effet, plus l’Etat est faible et défaillant, plus les sentiments ethniques et régionalistes sont forts et risquent d’avoir un effet dissolvent sur le ciment de la Nation. 29. La troisième, c’est le besoin de réconcilier les Guinéens avec eux-mêmes et d’affirmer leur capacité à mettre en valeur leur riche potentiel au profit de tous. 30. Le projet de société de l’UFDG se veut réaliste, novateur et rassembleur. Il n’impose rien de dogmatique, mais propose, oriente et demande l’appui et l’implication de tous les Guinéens dans sa mise en œuvre. 31. L’UFDG y réaffirme sa conviction que toute société démocratique repose d’abord et avant tout sur le principe de l’égalité des droits, de l’égalité des chances et sur le respect des droits humains fondamentaux. Parti de la loi et de l’ordre, l’UFDG soutient que la vocation de l’Etat est de juguler crimes et délits, et de garantir aux individus, paix , tranquillité et protection de leur personne et de leurs biens contre toute forme de violence et d’arbitraire. 32. C’est pourquoi, l’UFDG s’attache à définir les bases nécessaires pour renforcer et développer les Institutions républicaines ainsi que leurs structures de gouvernance politique et économique. Le rôle de l’Etat dans ses fonctions régaliennes doit être rétabli et renforcé, surtout pour rendre plus efficaces les institutions administratives et judiciaires dans un environnement serein de démocratie citoyenne. 33. Le Parti proclame son adhésion à la Déclaration du Millénaire adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre 2000 et, de ce fait, s’engage à tout mettre en œuvre pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). 34. Toutes les stratégies et politiques décrites dans ce projet font du secteur privé le moteur du développement. En effet, son potentiel est indéniable dans des domaines comme les mines, le commerce, l’agriculture, l’élevage, la pêche, le tourisme et l’artisanat. 35. La réussite des réformes dépend donc entièrement de l’implication et de la réaction des acteurs de ce secteur. Mais, l’essor et l’épanouissement de ce secteur se heurtent à des contraintes liées à un cadre juridique et institutionnel peu incitatif ; à la faiblesse des infrastructures de base entraînant un coût élevé des facteurs ; au faible niveau de formation et de qualification des ressources humaines et à l’absence de coordination entre les intervenants : Etat, ONG, bailleurs de fonds… 36. Pour lever ces contraintes, l’UFDG propose l’organisation d’une table ronde sur la problématique de développement du secteur privé en Guinée, la conception d’un nouveau
  • 7. 6 projet de promotion du secteur et de renforcement de ses capacités et la mise en place d’un cadre permanent de concertation et de coordination de tous les acteurs. 37. C’est par la mise en œuvre de ces réformes que nous pourrons fonder les bases d’une démocratie véritable, réconcilier les Guinéens avec eux-mêmes, développer une culture de la paix, rétablir les équilibres macroéconomiques, relancer durablement l’activité économique et, conséquemment, atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE afin d’accéder à des volumes importants d’aide et accroître nos chances de faire reculer la pauvreté. 38. Ce projet de société comporte cinq chapitres : 39. Le premier porte sur la gouvernance politique et l’Etat de droit. Il rappelle les principes et valeurs auxquels croit l’UFDG. Il traite de l’égalité des sexes et de la protection sociale, propose des réformes pour améliorer l’efficacité du système judiciaire, de la décentralisation, de forces de défense et de sécurité, de l’administration ainsi que des mesures pour renforcer les capacités de la société civile et des médias. 40. Le deuxième traite des stratégies, mesures et actions à entreprendre pour éliminer les sévères contraintes liées à l’accès à des services sociaux de qualité et au développement des infrastructures de base : éducation, santé, eau, habitat et assainissement, électricité, télécommunications, transports et travaux publics, routes et pistes rurales. Ce chapitre s’étend largement sur la réforme du secteur éducatif qui est au cœur de la stratégie de l’UFDG pour assurer une meilleure adéquation entre la formation et les besoins du marché de l’emploi afin de résorber le chômage, tout en créant les conditions d’une croissance accélérée et durable. 41. Le troisième traite de la gouvernance économique et des reformes structurelles et met l’accent sur les mesures à entreprendre pour rétablir la stabilité macroéconomique et accélérer la croissance. Les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des mines, de l’industrie, du tourisme et de l’artisanat et de l’environnement entrent tous dans ce schéma. 42. Le quatrième traite de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture. Un accent particulier est mis sur l’emploi des jeunes et le développement des arts et des sports. La culture est traitée sous sa double dimension sociale et économique en tant que fondement de l’identité nationale et activité créatrice de revenus à travers les métiers de la culture. Les Ballets Africains, les Ballets Djoliba et l’Ensemble instrumental national qui ont atteint la célébrité grâce à un talent reconnu ont porté loin nos valeurs culturelles et apporté à notre pays reconnaissance et considération. Il en est de même pour le Hafia Football Club dans le domaine du sport. 43. Le cinquième traite, enfin, de la politique étrangère, de la coopération, de l’intégration africaine et des Guinéens de l’étranger. Le projet redéfinit les missions assignées à notre diplomatie et souligne le rôle et les attentes de nos compatriotes résidant à l’étranger dans le processus démocratique et le développement du pays. 44. Je reste convaincu que pour qualifier, rationaliser et accroître l’efficacité des réformes, l’UFDG doit forcément, s’appuyer sur une démarche qui privilégie la démocratie participative. Dans un système pluraliste, cette démarche présente l’avantage d’obtenir l’adhésion du plus grand nombre de citoyens, et de contrer les forces hostiles au changement qui s’attaquent souvent à des réformes, indispensables par des méthodes populistes. 45. Toutes les composantes de notre société doivent se convaincre que c’est seulement, en mettant en œuvre des réformes, telles que celles préconisées par l’UFDG, que notre pays
  • 8. 7 pourra assainir ses finances publiques en bâtissant un système à la fois transparent, plus juste socialement et plus efficace économiquement. Guinéennes et Guinéens ! Chers compatriotes ! 46. Tel est le projet de société que je vous soumets au nom de l’UFDG. Pour sa mise en œuvre et sa réussite, je sollicite vos suffrages lors de l’élection présidentielle du 27 juin 2010. 47. Avec l’implication de tous, nous bâtirons une Guinée unie, démocratique et prospère. Le Président de l’UFDG El Hadj Céllou Dalein DIALLO
  • 9. 8 CHAPITRE I : GOUVERNANCE POLITIQUE, DÉMOCRATIQUE ET ETAT DE DROIT 1.1. Démocratie et respect des droits fondamentaux 48. L’UFDG réaffirme sa conviction que, toute société véritablement démocratique, repose sur le principe de l’égalité des droits, de l’égalité des chances et le respect des droits fondamentaux de l’individu. Pour le Parti, l’individu occupe une place centrale dans la configuration éthique, politique et sociale d’une telle société. 49. C’est pourquoi, l’UFDG combattra sans merci l’arbitraire, propre aux régimes despotiques, et mènera la lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel, condition sine qua non, pour bâtir un Etat de droit et une société démocratique dans laquelle la loi s’appliquera à tous, et où aucun citoyen ne pourra se prévaloir d’un quelconque statut pour se soustraire à l’exigence du respect de la loi. 50. Sur ce point, la relecture de notre histoire montre que le respect des droits fondamentaux et des principes démocratiques n’a jamais été une réelle préoccupation des pouvoirs publics. Les violations qui n’ont épargné personne, ni même aucune catégorie sociale, ont été fréquentes, nombreuses et diverses: arrestations arbitraires, tortures et humiliations ; attaques à mains armées, brigandage, expropriations, démolitions de bâtiments privés et viols par des hommes en tenue ; pillage de boutiques et d’installations d’opérateurs économiques ; violation de domiciles et bien d’autres crimes et délits qui sont restés impunis. Tous les moyens ont été utilisés pour faire régner la peur afin de conserver le pouvoir. 51. Pendant plus d’un quart de siècle, sous la bannière du Parti unique, les droits les plus élémentaires des citoyens ont été systématiquement violés avec la complicité d’une justice populaire, puissante et expéditive. Aucune opposition au pouvoir en place n’était tolérée. Le Parlement et le système judiciaire, censés être des contre-pouvoirs à l’Exécutif, étaient vidés de leur substance et mis au pas, tout comme les médias, entièrement contrôlés par l’Etat. 52. Le contrôle de l’Etat sur la vie, les choix et préférences du citoyen, était tel, que ce dernier n’était plus en mesure de jouir librement et pleinement de ses droits civiques et politiques. Pour éviter la prison qui conduisait presqu’inévitablement à la mort, de nombreux Guinéens furent contraints à l’exil. 53. Puis, pendant un autre quart de siècle, la Guinée a vécu sous deux régimes militaires. 54. Le premier, de 1984 à fin 2008 a promu une justice inefficace, incompétente, de surcroit réputée être l’appendice et la caisse de résonnance de l’Exécutif. Cette justice a manqué, cruellement, de moyens et de motivations. Elle ne disposait pas de budget adéquat et les magistrats n’avaient pas les moyens suffisants pour se perfectionner. Leurs conditions matérielles ont été des plus difficiles ; ce qui les a exposés à toute forme de corruption. Dès lors, il était fréquent de voir les décisions de justice contrariées par l’Administration, par les auxiliaires de justice et par le juge, lui-même. 55. Quant au second régime militaire, il a dissout l’Assemblée, suspendu la Constitution et marqué son règne par des abus de toutes sortes, des répressions sanglantes et des atteintes graves à la dignité humaine qui ont culminé avec les viols et l’effroyable tuerie du 28 septembre 2009.
  • 10. 9 56. L’UFDG condamne ces tristes et inacceptables pratiques et marque son inébranlable conviction que la promotion effective et la défense intransigeante des droits humains est un devoir pour tout pouvoir public. Le respect des libertés individuelles et collectives est indispensable pour le développement. 57. Attaché au principe de l’égalité des droits, le Gouvernement de l’UFDG ne permettra pas que s’installent en Guinée, les réseaux fondés sur les liens de la parenté, de l’ethnie, du clan ou encore sur le népotisme, le favoritisme, le clientélisme, tares qui ont sérieusement miné la cohésion sociale, la gouvernance et freiné le développement économique du pays. 58. Convaincue que la vie, la liberté, l’égalité et la recherche du bonheur sont des droits inaliénables de l’homme, l’UFDG place au cœur de sa politique la lutte contre les excès et les errements de l’Etat paternaliste qui cherche à réguler tous les aspects de la vie des citoyens et à leur imposer ses choix et préférences. L’Etat protègera donc l’individu et lui créera toutes les conditions lui permettant de cultiver ses talents et de libérer ses énergies afin d’assurer son épanouissement. 59. Pour l’UFDG la vocation de l’Etat est de juguler crimes et délits et de garantir aux individus la protection de leur personne et de leurs biens contre toute forme de violence. Paix, tranquillité et protection, voilà ce qu’exigent les citoyens dans leur désir de mener une existence confortable et l’espoir de l’obtenir à la sueur de leur front. 60. Dans cette logique, l’UFDG engage toute la Guinée sur la voie du pardon et de la réconciliation car, sous la première République comme sous la deuxième et sous le règne de la junte militaire, des Guinéens ont causé des torts à des Guinéens, sans qu’on ne puisse exactement situer les responsabilités, la lumière n’ayant pas été faite sur ces évènements. 61. C’est pourquoi, l’UFDG salue la création d’un Haut Conseil national des droits de l’homme. Elle propose sa décentralisation dans les Régions, les Préfectures et les CRD. Ce Conseil doit être à même de recevoir toute plainte concernant les violations des droits de l’homme, les questions de corruption et d’abus de pouvoir. Il ne doit pas remplacer les Organisations de défense des droits de l’homme existantes et qui font un remarquable travail ; bien au contraire, il doit développer avec ces dernières, des synergies nouvelles de lutte pour une meilleure protection des droits de la personne. 1.2. Séparation et équilibre des pouvoirs 62. Dans le domaine institutionnel, l’UFDG opte pour un véritable régime présidentiel comportant donc un contrôle très efficace du Parlement sur l’Exécutif dont l’autorité et la stabilité sont toutefois assurées. Un tel système convient au cas guinéen où l’unité nationale est mise à rude épreuve par les tensions sociales et ethniques et où toutes les énergies doivent être mobilisées pour réhabiliter et restaurer l’autorité de l’Etat. 63. Un point central des réformes institutionnelles est celui d’assurer l’équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire en les rendant effectivement indépendants, l’un de l’autre, pour éviter toute dérive vers l’autoritarisme qui confisque les libertés et accumule fatalement des erreurs de gestion faute d’être éclairé par une critique juste et objective. 64. L’UFDG fait observer que la loi organique établissant le Conseil Supérieur de la Magistrature ne garantit pas l’indépendance et l’équilibre des pouvoirs. En effet, il est présidé
  • 11. 10 par le Président de la République, qui a pour Vice-président, le Ministre en charge de la Justice, et ses membres sont, tous, nommés par le Président de la République. Ce dispositif doit être abrogé et remplacé par un dispositif adapté aux exigences d’une administration judiciaire fonctionnelle, indépendante et performante. A cet effet, le mode de désignation des membres de cette institution sera revu de façon à la rendre plus autonome afin qu’elle puisse jouer pleinement le rôle et les fonctions qui lui sont attribués. 1.3. Promotion de l’égalité des sexes 65. En dépit des progrès réalisés depuis l’indépendance en faveur de l’émancipation des femmes, les inégalités persistent encore en raison du poids des normes et coutumes profondément ancrées, et des faiblesses dans l’application des textes. 66. Si en Guinée, les femmes dominent dans le secteur informel, par contre, dans le secteur moderne et structuré, elles sont faiblement représentées. Les activités dans lesquelles elles exercent comme le tissage, le tricotage, la coiffure, le maraichage, le fumage de poissons, la vente de fruits et de légumes indiquent le plus souvent leur niveau social. En outre, le bas niveau d’instruction, l’accès limité à la propriété, la difficulté de concilier vie professionnelle et vie familiale constituent des contraintes qui pèsent lourdement sur l’émancipation de la femme. 67. L’égalité des sexes est pour l’UFDG, un principe sacré qui nourrira ses réflexions et guidera son action pour la construction d’une société démocratique, juste et prospère. C’est fort de cette conviction, que l’UFDG adhère à l’esprit et à la lettre de la Conférence de Beijing de septembre 1995 qui recommande la prise en compte du genre dans toutes les politiques de développement. L’UFDG prendra toutes les dispositions nécessaires pour garantir aux femmes une participation d’au moins 30% dans toutes les instances de prise de décision du Parti et de l’Etat. 68. Profondément persuadée de l’existence d’un lien indéniable entre égalité, croissance et réduction de la pauvreté, l’UFDG fera de l’égalité des sexes dans les droits, l’accès aux ressources et la participation à la gestion politique, une de ses principales priorités. La stratégie de l’UFDG pour éliminer les discriminations dont les femmes sont victimes et promouvoir leur émancipation s’articule autour de cinq axes d’intervention : 69. Premièrement, réformer les lois pour établir des droits égaux et des opportunités économiques égales pour les hommes et les femmes. Cette étape est cruciale car, il existe encore, dans notre pays, plusieurs pratiques et Lois qui briment les femmes avec des conséquences déplorables sur leur autonomie, leur sécurité et leur bien-être. 70. Les textes réglementant le mariage, le divorce, la lutte contre l’excision, la garde des enfants, la propriété conjugale et l’héritage ont été simplifiées, mais, dans la pratique, on continue de s’appuyer sur les coutumes et les lois religieuses souvent en conflit avec celles-ci. A ce sujet, il est utile d’accélérer la procédure de promulgation d’un nouveau code civile qui prendra en compte, dans une certaine mesure nos us et coutumes. 71. Pour permettre à la femme d’accéder à la propriété, une réforme de la loi s’impose de même que des nouvelles politiques d’emploi et de rémunérations fondées sur l’égalité des chances.
  • 12. 11 72. Deuxièmement, promouvoir un accès égal à l’éducation, aux ressources et aux emplois. En matière d’éducation, accroitre la scolarisation des filles en accordant des bourses d’études et ou des subventions aux établissements scolaires proportionnellement au nombre de filles inscrites. Plus spécialement, l’UFDG propose la création d’écoles d’excellence pour les jeunes filles dans toutes les capitales administratives du pays. 73. En matière de crédit, reformer les Institutions financières pour les amener à accorder plus de crédits aux femmes en simplifiant les procédures et en allégeant les conditionnalités par un soutien du Trésor public ou de Fonds financés par les Organismes d’aide, comme les ONG. En matière d’emploi, concevoir des programmes de recrutement exclusivement en faveur des femmes. 74. Troisièmement, réduire le fardeau familial des femmes et les coûts qui y sont associés. A cet effet, il s’agira d’accroitre l’accès des femmes aux services de santé et de planification familiale ; de leur offrir des services de garderies d’enfants subventionnés ; et d’investir dans des projets d’approvisionnement en eau, en énergie et en moyens de transports, surtout, en zones rurales, pour alléger le fardeau des travaux domestiques qui pèsent sur les femmes. 75. Quatrièmement, offrir aux femmes une protection sociale appropriée. Les mesures entrant dans cette catégorie visent un accompagnement des femmes dans leurs activités, comme par exemple, les mareyeuses, les fumeuses de poissons, les maraichères etc. Il s’agit de créer des systèmes de pension propres aux femmes ; d’offrir aux femmes un soutien économique pour réduire les risques liés aux activités dans lesquelles elles opèrent ou en cas de crise économique sévère ; de former les femmes dans la création et la gestion d’entreprises privées ; et enfin, faire appliquer la loi interdisant les mutilations sexuelles féminines. 76. Cinquièmement, accroitre la participation et l’influence des femmes dans la gestion des affaires politiques : il s’agit d’augmenter la participation des femmes dans les structures administratives, à tous les niveaux et de soutenir et maintenir un dialogue permanent avec les Organismes de promotion des femmes. 1.4. Protection sociale 77. En raison de son caractère délicat et de sa transversalité, l’UFDG inscrit la protection sociale comme une forte priorité avec pour objectif de l’étendre progressivement à tous et d’orienter les interventions de l’Etat vers le renforcement des structures d’encadrement, de prise en charge des groupes vulnérables et des mécanismes d’assistance humanitaire. 78. Au demeurant, les questions liées à la protection sociale, à la correction des iniquités, aux risques d’appauvrissement des populations en cas de maladie, de catastrophes naturelles, de crises économiques ou sociales sont généralement omises du débat politique en Guinée. 79. Notre pays connait, pourtant, un important déficit de couverture sociale qui exclut la grande majorité de la population du système. Seulement, 6% de la population composée, essentiellement, de travailleurs du secteur privé moderne, bénéficient d’une couverture à travers la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). 80. Bien sûr, il existe un dispositif légal de couverture maladie qui s’applique à toute la population en combinant paiements et subventions de l’Etat pour couvrir les soins publics offerts dans les centres hospitaliers publics. Grâce à ce dispositif, les personnes atteintes de maladies graves ou chroniques à caractère social peuvent recevoir des soins gratuits. Et, en cas
  • 13. 12 d’urgence, les services hospitaliers sont tenus d’apporter des soins gratuits, sans exiger de paiement préalable. 81. Il existe également, un autre dispositif réservé à des catégories particulières comme les enfants et les élèves qui sont vaccinés gratuitement contre les maladies épidémiques. C’est aussi le cas des soldats et de leurs dépendants qui reçoivent des soins gratuits dans les centres hospitaliers publics ou dans les casernes. 82. A côté de ces exemptions catégorielles, il y a enfin, la couverture privée, comme les régimes d’assurance volontaire organisés par des mutuelles et certaines entreprises privées qui interviennent, souvent, à travers des fonds sociaux qu’elles alimentent. 83. Mais, de l’observation du fonctionnement de tous ces dispositifs, l’UFDG fait un constat accablant. En effet, ceux-ci sont d’une grande iniquité, d’une inefficacité notoire et engendrent des exclusions et de nombreuses inefficiences. La prise en charge des frais d’hospitalisation des fonctionnaires est insignifiante. 84. Relevant de nombreux textes, le fonctionnement de ces dispositifs n’est pas cohérent notamment parce que l’Etat n’apporte pas de financements suffisants aux soins de santé. Quant aux solutions privées, elles ne constituent véritablement pas un système assurantiel accessible au Guinéen moyen. D’où, l’absence d’un système viable de protection sociale des salariés du secteur privé et des fonctionnaires. 85. C’est pourquoi, l’UFDG s’emploiera à mettre en place des dispositifs d’envergure suffisante, cohérents et qui assurent à tous, salariés actifs, retraités et indigents, une protection sociale à un coût raisonnable. 86. L’assurance maladie obligatoire (AMO), par la modalité de son financement et de sa couverture sociale, apparaît à l’UFDG, comme étant la mieux adaptée au secteur de l’économie formelle, privée ou publique. Elle suppose le versement d’une contribution régulière ouvrant des droits aux assurés. Elle ne peut donc s’appliquer aux personnes sans ressources ou à faibles revenus que l’on retrouve surtout dans le secteur informel. 87. Pour cette catégorie de personnes, l’UFDG propose un Fonds d’assistance médicale (FAM), relativement autonome du budget national. Ce qui permettra d’identifier clairement ses sources de financement et de mettre en place une procédure rigoureuse d’éligibilité. 88. Ce double projet AMO et FAM qui assurera progressivement la protection sociale à tous, sera une des toutes premières priorités de l’UFDG. 89. Un troisième projet, quant à lui sera consacré à la construction, rénovation et équipement des centres de formation des enfants sourds, muets et aveugles. De tels centres seront démultipliés dans toutes les capitales régionales et grandes villes du pays. Enfin, la lutte contre la délinquance, la prostitution, la toxicomanie, le travail des enfants et le phénomène des enfants de la rue est une priorité pour l’UFDG. 1.5. Réforme de la Justice 90. La justice guinéenne est caractérisée, aujourd’hui, par son inefficacité, son manque d’indépendance et d’intégrité. Il n’est pas exagéré de dire qu’il existe une profonde crise de confiance entre la justice et les justiciables. Jamais la justice n’a été si éloignée des populations.
  • 14. 13 91. Plusieurs facteurs expliquent ce constat qui s’apparente à une situation inconfortable. C’est d’abord, le sort réservé à des organes comme le Conseil Supérieur de la Magistrature, la Commission d’avancement et de discipline, la Chambre des Comptes de la Cour Suprême supposés veiller sur la moralité du secteur de la justice qui n’ont fonctionné que très imparfaitement. Quant au statut des magistrats qui devrait leur assurer un minimum de conditions garantissant leur indépendance, il reste aujourd’hui encore inappliqué. 92. En outre, les interférences intempestives de l’administration, du politique et même souvent des chefs religieux dans le cours normal de la justice ont accentué son inefficacité, affecté considérablement son indépendance et terni son image, la faisant passer pour un corps corrompu. 93. Il est, par ailleurs, difficile de passer sous silence les coûts particulièrement élevés de la justice et l’ignorance, par les usagers, des textes usuels, le tout contribuant à les exclure du champ de la justice. 94. Il convient donc de noter que la conjonction de tous ces facteurs nuit à la sérénité des magistrats dans l’exercice de leur fonction, entrave et compromet l’intégrité des décisions de justice. 95. A regarder de plus près, on se rend également compte que les principes qui fondent une bonne justice, notamment l’égalité d’accès, la gratuité des frais pour les démunis, le principe de l’aide juridique, ne sont pas observés. 96. Mais, il y a plus préoccupant : bon nombre d’auxiliaires et collaborateurs de la justice, avocats, huissiers, greffiers, commissaires-priseurs n’ont pas une connaissance approfondie des textes qui encadrent l’exercice de leur profession. Ce qui diminue la qualité de leur prestation. 97. Tous ces facteurs précités soulignent l’urgence d’une réforme profonde de la justice afin qu’elle puisse remplir dans la sérénité, de façon indépendante et impartiale sa mission de service public au profit exclusif des populations et du développement. 98. Cette réforme portera prioritairement sur l’amélioration de l’accessibilité et de l’efficacité du service public de la justice, le renforcement des capacités du personnel, la révision des frais de justice, le renforcement de l’équipement et de la logistique du secteur, la révision à la hausse des ressources allouées au secteur dans le budget national et l’application effective du statut des magistrats. Il sera procédé également à l’amélioration des conditions de détention notamment des femmes et des malades par la rénovation et la modernisation des infrastructures, le renforcement des moyens et des effectifs de l’administration pénitentiaire. L’UFDG veillera par ailleurs à la réinsertion des ex-détenus dans la vie active. 99. Les mécanismes alternatifs de règlement des litiges, notamment la médiation, la conciliation et l’arbitrage, doivent être renforcés et promus car, ils peuvent contribuer à désengorger les juridictions, grâce à des solutions consensuelles. 100. L’UFDG œuvrera également au renforcement, à l’harmonisation et à la vulgarisation du droit des affaires (OHADA) dans l’optique d’une meilleure sécurisation de l’investissement et des investisseurs.
  • 15. 14 101. La réforme de la justice, telle que la conçoit l’UFDG, impliquera la nécessaire simplification et l’harmonisation des textes de loi et des procédures, afin de faciliter l’accès à l’information juridique et judiciaire propre à conférer efficacité et crédit au secteur. 102. En définitive, la réforme est indispensable pour renforcer l’autorité et le fonctionnement de la justice, en vue de la rendre effectivement indépendante, professionnelle, proche des populations, protectrice des investissements et des investisseurs et garante de l’Etat de droit. 1.6- Réforme des forces de défense et de sécurité 103. L’UFDG soutient le programme de réforme des forces de défense en cours. L’objectif visé est de les restructurer afin qu’elles soient des corps professionnels au service de la population et de la sauvegarde des valeurs républicaines. 104. Il faut, en effet, rétablir la confiance rompue entre le corps en uniforme et les citoyens qui ont subi sous le pouvoir militaire, abus, violences et souffrances indicibles. Les problèmes qui minent notre Armée sont connus de tous : manque de discipline et non-respect de la hiérarchie dus à la méconnaissance de la mission assignée à une armée républicaine ; conflit de compétence entre l’Armée et la police dont plusieurs attributions ont été confisquées par des soldats ; insuffisance des moyens matériels et vétusté des équipements limitant sérieusement ses capacités opérationnelles ; recrutement entaché d’irrégularités, de corruption, de népotisme et d’ethnocentrisme ; octroi de grades, notamment par des avancements collectifs, aux cadres supérieurs par complaisance et non fondé sur le mérite et sans formation préalable ; atmosphère délétère, rivalités intestines et querelles d’écoles en son sein. 105. L’UDFG reconnait le rôle des forces dans le processus d’édification et de consolidation d’un véritable état de droit. Elle est persuadée qu’elles méritent un bien-être et un épanouissement complet dans l’exercice de leurs fonctions. A cet effet, les actions suivantes seront mises en œuvre : redéfinir les rôles respectifs des forces de défense et de sécurité et redimensionner leur taille ; redéfinir les procédures de recrutement, de formation et d’évolution de carrière des militaires et policiers ; assurer la professionnalisation et l’éducation de ces forces afin d’accroître leur civisme et leur sens de la discipline ; trouver les voies et moyens pour les doter d’équipements et de matériels adéquats et modernes ;
  • 16. 15 améliorer leurs conditions de vie, notamment, à travers la poursuite du programme de réhabilitation des garnisons. 106. L’Armée, incontournable dans le processus d’instauration de la démocratie et d’un Etat de droit ne peut jouer pleinement son rôle que si elle est bien équipée, formée, bien entretenue et disciplinée. 1.7- Décentralisation et gouvernance locale 107. De nos jours, le développement économique et social passe nécessairement par la conception et la mise en œuvre d’une politique de décentralisation adaptée aux exigences de la gestion moderne des collectivités locales. Elle permet aux populations à la base, de participer volontairement à la conception et à la mise en œuvre des politiques de développement de leurs collectivités, à travers des organes élus et représentatifs. 108. Le processus de décentralisation initié en décembre 1985, malgré quelques acquis, s’est heurté dans sa première phase à un certain nombre de contraintes liées à la perte de légitimité des Présidents de CRD, des maires et chefs de quartiers qui ont continué à exercer sans que leurs mandats ne soient renouvelés. Il faut noter également l’interférence de l’administration dans le choix des élus notamment la destitution de certains responsables taxés être de l’opposition. 109. Cette dégradation a atteint son point culminant avec la révision de la Loi Fondamentale qui a consacré la nomination par l’Etat des responsables des collectivités, conduisant à un conflit de compétence entre l’administration territoriale et les collectivités locales. A cela s’ajoutent la faiblesse des transferts financiers du budget central et des compétences au profit des collectivités, l’insuffisance des ressources humaines en nombre et en qualité et le fonctionnement irrégulier des organes délibérants. Ce qui affaiblit davantage les collectivités dans leur rapport avec l’administration territoriale. 110. Nonobstant ces lacunes et insuffisances, la mise en œuvre de certains projets et programmes a permis de maintenir une certaine dynamique de développement à la base, grâce au rôle joué par la société civile, en particulier les ONG dont l’engagement en matière de développement et de protection des droits humains est très important. Le seul grand acquis a été l’adoption du code des collectivités qui leur redonne une large autonomie. 111. Le principe de décentralisation est l’un des fondements essentiels du projet de société de l’UFDG. C’est pourquoi, l’UFDG veut aller plus loin, en concevant une nouvelle politique de décentralisation dont l’objectif est de favoriser l’éclosion de dynamiques locales plus performantes grâce à l’implication du secteur privé. 112. Cette nouvelle politique repose sur les axes stratégiques suivants : a).Transfert des compétences. Conformément aux dispositions du code des collectivités, il faudra, dans cette étape transférer aux Communes et aux CRD toutes les compétences sectorielles : santé, éducation, eau, énergie etc. b).Renforcement des capacités des acteurs de la décentralisation. A ce sujet, il sera initié des programmes de formation et de perfectionnement à l’intention des élus et des personnels des services techniques déconcentrés sur la conception, la formulation, la mise en œuvre de leurs plans de développement.
  • 17. 16 c).Financement de la décentralisation. Le développement des collectivités ne peut se réaliser que si elles disposent de ressources financières suffisantes. A cet effet, l’UFDG propose : le transfert de la totalité de certains impôts et taxes aux collectivités, à savoir la contribution financière unique (CFU), la patente, la taxe professionnelle unique (TPU) et le relèvement des taux sur les boissons. Ceci se traduira par une augmentation substantielle de leurs ressources. En retour, l’UFDG, envisage la suppression de l’impôt dit Contribution au Développement Local (CDL). Cet impôt n’a aucune base économique, est d’un faible rendement et n’existe plus dans aucun pays de la sous- région. En plus, d’expérience, son recouvrement comporte des pratiques qui portent atteinte aux droits fondamentaux des personnes ; la clarification et simplification de la fiscalité locale afin de faciliter la collecte et le recouvrement ; la mise en place d’un fonds d’appui au développement des collectivités locales. Ce fonds servira à financer, prioritairement, les zones les plus pauvres. 1.8. Gouvernance administrative 113. Jusqu’ici, la réforme de la Fonction publique guinéenne n’a été ni ambitieuse ni suffisamment approfondie pour améliorer la qualité de la gouvernance et l’efficacité de l’Administration. 114. Or, sans une Administration efficace à l’écoute et au service exclusif des citoyens et dont l’organisation est souple et les réactions rapides, il sera difficile de créer des entreprises nouvelles, créatrices de richesses et d’emplois, capables de résorber le chômage des jeunes et des démunis et de lutter efficacement contre la pauvreté. 115. Vaincre les tares et insuffisances de l’administration sera ardu car, elles sont nombreuses et profondément enracinées. 116. Premièrement, les structures, règles et procédures sont si inadaptées que les responsabilités sont diluées. D’où le manque d’initiative, de transparence et de confiance entre les agents au sein desquels règnent la méfiance et une suspicion généralisée, ce qui rend incertain et hasardeux le suivi, le contrôle des dossiers et la prise de décision. 117. Deuxièmement, l’absence de discipline, de système, de méthode, de sanctions et le non- respect de la hiérarchie ont fait le lit au laisser-aller et sérieusement affecté la productivité de l’administration et sa capacité à faire face à ses responsabilités. 118. Troisièmement, en raison de la politisation à outrance des choix, le recrutement, la promotion, l’affectation des agents de la Fonction publique n’obéissent à aucun critère objectif, comme la compétence, le sérieux et le mérite. Au contraire, les choix sont trop souvent faits sur la base de l’appartenance ethnique, du clientélisme, du népotisme, du régionalisme et du zèle politique. Tout cela a contribué à décrédibiliser l’Etat, à accroitre le sentiment d’injustice et d’insécurité au sein de l’administration.
  • 18. 17 119. Quatrièmement, l’absence de mécanismes de recours contre les abus et les excès du pouvoir a sapé le moral des fonctionnaires contraints à la soumission et à la résignation. Le professionnalisme, le respect de l’éthique et l’esprit civique en ont largement pâti. 120. Cinquièmement, la corruption et les détournements de deniers publics devenus des pratiques courantes dans l’administration entrainent une surévaluation des coûts d’investissement, favorisent l’affairisme et la concussion entre certains milieux d’affaires et les fonctionnaires, aggravent les inégalités sociales et affaiblissent l’adhésion des populations à l’effort de développement. Ils sont donc un fléau et un obstacle majeur à l’atteinte des objectifs de croissance et de lutte contre la pauvreté. 121. Sixièmement, la mauvaise gestion des ressources humaines constitue l’une des faiblesses de l’administration. Il n’existe pratiquement ni programmes de formation, de recyclage et de politiques d’organisation des carrières, ni système de suivi et d’évaluation des agents. Toutes ces insuffisances ne facilitent pas l’échange d’idées et d’expérience et rendent notre administration inopérante et non performante. 122. L’UFDG a pleinement conscience qu’il faut une forte volonté politique pour mener à bien les reformes de la Fonction publique sur la base de ce diagnostic. C’est là, sans aucun doute, l’un des plus grands défis auxquels est confrontée la Guinée en matière de gouvernance. A cet effet, l’UFDG, préconise de mettre en œuvre les mesures suivantes : déployer un effort majeur de formation professionnelle au sein de la Fonction publique visant à améliorer le niveau moyen des compétences et l’efficacité du personnel basé sur l’évaluation de leurs besoins de formation. A cet égard, l’UFDG créera une Ecole Nationale d’Administration (ENA) avec au moins quatre filières importantes : administration, finances publiques, contrôle et audit, diplomatie. L’objectif est de doter le pays d’un corps compétent et efficace de fonctionnaires. améliorer le système de recrutement, de développement de carrières et de rémunérations basées sur le mérite et mettre en place un système de gestion prévisionnelle des emplois et des effectifs. mettre en place un système efficace de suivi et d’évaluation des performances des agents et des services de l’administration ; améliorer la qualité de service public par une plus grande adéquation entre la définition des priorités des services publics et l’allocation des ressources définir clairement et rationaliser les procédures et méthodes de fonctionnement de l’administration publique ; 1.9. Lutte contre la corruption et l’impunité 123. En matière de gouvernance, combattre la corruption et les détournements de deniers publics est incontestablement l’un des plus grands défis auxquels la Guinée est confrontée. 124. Ce fléau a été le plus grand obstacle à la réussite des réformes engagées depuis 1985. Il est à la base de l’aggravation des tensions entre nantis et démunis, autrement dit entre une majorité, extrêmement pauvre et une minorité extrêmement riche accusée de s’être enrichie
  • 19. 18 par des voies illicites au détriment de l’Etat et donc de la collectivité. Les effets négatifs de la corruption se retrouvent partout : marchés publics souvent passés de gré à gré, surfacturés et portant sur des activités extrabudgétaires et non prioritaires ; affaiblissement de l’éthique et de l’esprit civique, avec des fonctionnaires ne s’intéressant qu’à leur profit personnel ; dégradation du cadre incitatif au développement du secteur privé ; affaiblissement du système de prise de décision dans tous les Services ; 125. Pour combattre la corruption et pratiques assimilées, l’UFDG envisage : la mise à jour de la législation contenue dans le code pénal et relative aux peines sanctionnant la corruption active ou passive ; la mise en place d’un système rigoureux de sélection, sur la base d’un rapport d’enquête de moralité des cadres aptes à occuper certains postes ; l’assainissement des douanes, des impôts, des Services de passation des marchés publics, des services de sécurité, des entreprises publiques et de toute la chaine de dépenses ; et le renforcement du système d’audit ; l’accélération de la mise en place du programme national de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, en prenant en compte les recommandations de l’ONU, de l’Union Africaine et de la CEDEAO. L’Agence, déjà en charge de ce programme doit être rendue totalement autonome et la loi anti-corruption être adoptée et appliquée dès l’entrée en fonction de la future Assemblée. l’intensification des campagnes d’information, d’éducation et de sensibilisation des populations sur le phénomène de corruption et son impact sur le développement socioéconomique du pays ; l’introduction de la problématique de la corruption dans les programmes de formation scolaire. 126. Enfin, dans la nouvelle stratégie, il faut mettre en place un système d’information et d’enquête sur les différentes formes de comportement illicites mais aussi sur les moyens de prévention et d’audit. Dans ce cadre, il sera utile d’initier avec l’appui des médias un programme de sensibilisation et de prévention, tout en renforçant le bureau chargé de recevoir et de transmettre à la justice les plaintes des citoyens, des fournisseurs, des contribuables et des usagers. 1.10. Société civile et médias 127. Dans cette fragile transition vers la démocratie et l’Etat de droit, amorcée depuis le 15 janvier 2010, les composantes de la société civile, variées dans leur nature, leurs approches et leurs objectifs, peuvent et doivent jouer un rôle important. La société civile peut, en effet, consolider la participation citoyenne au développement à travers le dialogue et la concertation
  • 20. 19 entre gouvernants et gouvernés et favoriser ainsi, les changements souhaités dans les attitudes et les comportements. 128. Renforcer la société civile revient à donner aux paysans, aux femmes, aux jeunes, aux minorités et aux couches vulnérables, l’opportunité de poser en termes politiques, leurs revendications. C’est enfin, accroitre chez le citoyen, le sens du devoir, son influence et son contrôle sur l’Exécutif. 129. On assiste depuis une vingtaine d’années à une prolifération de ces Organisations qui, malheureusement, sont souvent constituées sur des bases ambiguës voire subjectives. Elles ne disposent généralement pas de moyens, éprouvent des difficultés à mobiliser des ressources pour fonctionner, manquent d’initiatives et de professionnalisme et accusent de graves problèmes de corruption et de gouvernance. Il faut entendre par société civile, toutes les Organisations qui regroupent des hommes et des femmes et qui participent au développement sans s’inféoder ni au Gouvernement ni aux partis politiques. 130. Dans l’entendement de l’UFDG, ces Organisations que sont les ONG, les Associations professionnelles, les syndicats, les groupements et coopératives, le patronat et les médias doivent exercer un rôle d’intermédiation et rester apolitiques. C’est dire, qu’elles ne devraient pas participer à la lutte pour la conquête et l’exercice du pouvoir. 131. Une société civile forte est un atout pour la démocratie et le développement. C’est pourquoi, le programme de l’UFDG prévoit des mesures qui visent à : renforcer le cadre permanent de concertation entre les OSC et l’administration, à travers le dialogue tripartite gouvernement, syndicat, patronat. Ce qui permettra de renforcer la solidarité et l’unité autour d’objectifs communs; mettre en place et alimenter un Fonds national d’appui à la société civile pour permettre, en particulier, aux Associations de femmes et de jeunes d’être plus opérationnelles ; améliorer les capacités des OSC, les ONG en particulier, en matière de collecte de données et d’informations, d’analyse de situations et de conception de méthodes et outils d’intervention pour le développement ; cultiver l’esprit de partenariat entre les OSC nationales et internationales; 132. Quant aux médias, en raison de leur rôle dans la mobilisation et la sensibilisation des citoyens autour du projet démocratique et des programmes et projets de développement, dans la lutte contre l’exclusion, la recherche de la stabilité politique et de la cohésion sociale, ils recevront un appui particulier. Ils représentent une force importante et constituent un baromètre pour la démocratie. 133. Depuis de nombreuses années, la presse surtout privée a joué un rôle largement positif, parce qu’elle n’a cessé de dénoncer la corruption, la mauvaise gouvernance et les abus du pouvoir militaire. Sans relâche, elle a toujours averti l’opinion des dangers de la violence politique, de l’intolérance et de l’ethnocentrisme. 134. Malheureusement, elle manque de professionnalisme, de ressources et fait face à de nombreuses difficultés liées à l’insuffisance et à l’obsolescence des matériels et des
  • 21. 20 équipements. Le cas de la RTG est illustratif de cet état de fait. Elle ne dispose pas de logistique suffisante, matériels et véhicules pour mener à bien ses missions de reportage. Il s’agira donc : d’initier avec le concours des bailleurs de fonds, un projet spécial de renforcement des capacités humaines et institutionnelles des médias pour accroitre leur efficacité ; de détaxer les intrants et consommables d’imprimerie pour alléger les coûts liés à la fabrication des journaux et permettre ainsi, à un plus grand nombre de lecteurs d’y d’accéder ; de renforcer les capacités des Associations professionnelles de la communication en les appuyant matériellement et financièrement; de relever substantiellement la subvention annuelle aux médias et la répartir sur la base de critères fondés sur le mérite et préalablement établis, avec la participation des acteurs de la scène médiatique.
  • 22. 21 CHAPITRE II : SERVICES SOCIAUX DE QUALITÉ ET INFRASTRUCTURES DE BASE 135. Les secteurs sociaux de base comprennent l’éducation, la santé, l’électricité, l’eau, l’habitat et l’assainissement. Les infrastructures de base comprennent les transports et travaux et les télécommunications 2.1. Services sociaux de qualité 2.1.1. Secteur de l’éducation 136. L’UFDG reconnait et salue les efforts consentis en matière d’éducation par les Gouvernements de la Première et de la Deuxième République pour avoir formé de nombreux cadres et agents qui ont pris en main l’administration et la gestion de l’Etat. 137. En effet, en août 1959, dix mois seulement après la proclamation de notre indépendance, une première réforme fut lancée. Elle était fondée et articulée sur trois idées essentielles à savoir : la prise en compte et le développement des valeurs africaines ; l’application effective de la Loi constitutionnelle du 10 novembre 1958 relative au droit à l’instruction pour tous les Guinéens sans exception ; l’accession du peuple tout entier à la culture scientifique et aux techniques requises pour les besoins de développement du pays. 138. Sur la base de ces orientations générales et des nombreux actes posés par les autorités de l’époque, la Guinée indépendante a créé et développé son système éducatif avec comme objectifs la décolonisation de l’éducation et la formation de cadres devant prendre la relève de l’administration coloniale. 139. Malgré une motivation évidente au niveau des acteurs dans tous les domaines et une très forte volonté politique des dirigeants, l’option non libérale et les méthodes de gouvernance vont finir par constituer un frein au développement de la Guinée, en général, et à celui de son système éducatif, en particulier. 140. Ainsi, à la faveur de la prise du pouvoir par l’Armée le 3 avril 1984, la Guinée s’est engagée dans une nouvelle voie de développement, celle du libéralisme économique. Le nouveau Gouvernement, formé à la suite de cet évènement historique, a aussitôt inscrit dans ses orientations politiques l’urgence d’opérer des changements profonds dans le système éducatif, notamment dans ses finalités, son contenu et ses structures. Il s’agit principalement : de la restructuration du système éducatif ; de l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la formation ; du renforcement des capacités de gestion, de planification et d’administration de l’éducation.
  • 23. 22 141. La conception et la mise en œuvre de différents programmes sectoriels de développement en matière d’éducation (PASE I, PASE II, PEPT…) ont permis une augmentation significative des taux de scolarisation au cours de la période concernée. A titre d’exemple, le taux brut de scolarisation est passé de 28% en 1988-1989 à près de 80% en 2007-2008. Quant au taux net de scolarisation, il est de 65% malgré les disparités constatées entre zones rurales et zones urbaines d’une part, entre garçons et filles, d’autre part. Le progrès est certain, l’évolution indéniable. 142. Mais force est de reconnaitre qu’en dépit des progrès réalisés et des résultats obtenus dans le domaine de l’éducation, le pays traine encore un grand retard en la matière. Il est toujours confronté à de multiples contraintes, de gros défis à relever d’urgence. Au nombre de ces défis figurent : un énorme déficit en matière de qualité dans toutes les variables pédagogiques : intrants, processus, procédures…; une très faible efficacité, interne et externe, du système éducatif avec un taux de déperdition de 11,6% en 2008-2009, le plus élevé de la sous-région ; un taux d’analphabétisme de 60%, le plus élevé de la région dont 79% de femmes analphabètes; la faiblesse voire l’absence, dans certaines institutions, de programmes et plans de formation continue des enseignants ; le manque de politique motivante, de dispositifs et de procédures efficaces pour la production intellectuelle, en général, et de moyens didactiques, en particulier ; le manque de synergie entre les composantes du système ; l’inadéquation de la formation par rapport aux besoins de l’emploi ; le manque de motivation pour les activités de recherche ; une crise inquiétante de moralité dans le système ; le manque de rigueur dans les procédures de création d’écoles privées et dans le recrutement des enseignants à tous les niveaux ; la modicité du budget alloué à l’éducation 11% contre une moyenne sous régionale de 25% et 40% pour le Sénégal. 143. Ainsi, la situation actuelle du système éducatif guinéen à tous les niveaux (préscolaire, primaire, secondaire, technique et supérieur) se caractérise par un manque d’efficacité et de pertinence se traduisant par la production de diplômés qui ne répondent pas aux besoins du marché local, régional et international. 144. Les effets combinés du faible niveau des investissements publics et privés dans le secteur, de l’inadéquation des politiques et des programmes d’enseignement, de la précarité des infrastructures et autres intrants d’accès, du mauvais traitement et du manque de motivation des personnels d’enseignement et d’encadrement ont eu pour conséquences la dépréciation de la qualité et de l’efficacité du système et de sa pertinence.
  • 24. 23 145. Bien entendu, ces quelques défis et contraintes n’épuisent pas la liste des problèmes qui affectent actuellement notre système éducatif et dont la solution est d’une nécessité urgente, non seulement pour la survie du système lui-même, mais aussi et surtout pour le développement durable du pays. En effet, la ressource humaine est le premier et le plus important capital pour tout développement véritable. C’est la raison pour laquelle l’éducation est la deuxième grande priorité de notre projet de société, après les questions de gouvernance politique. 146. Le programme de société que propose l’UFDG à la Guinée pour amorcer son développement économique et relever les défis du millénaire, doit être soutenu par un système éducatif profondément repensé et intégrant toutes les nouvelles dimensions de régionalisation et de mondialisation qui s’imposent à toute Nation qui se veut émergeante. Pour cela il convient d’attribuer au secteur au moins 25% du budget national. 147. En effet, l’école doit résoudre des problèmes de société et notre pays doit se doter d’un capital humain dynamique et compétitif pour favoriser la réalisation d’une société démocratique, capable de produire des biens et services pour l’atteinte de ses objectifs de développement. Pour ce faire notre Parti propose un certain nombre d’axes d’intervention prioritaires en vue d’une réforme rapide et adaptée des différents niveaux d’enseignement. 148. L’organisation de véritables états généraux de l’éducation impliquant tous les acteurs et partenaires de la société devrait, à court terme, faire un état des lieux au regard des pratiques actuelles et des réalités et tendances régionales et internationales. 149. A moyen terme, l’UFDG entend mettre en place un plan sectoriel de l’éducation, révisé et décliné en interventions pertinentes pour chaque sous-secteur et qui se traduira en actions concrètes sur le terrain. 150. Au niveau du préscolaire : l’encadrement préscolaire constitue pour l’UFDG un sujet préoccupant dans la mesure où il s’adresse à la petite enfance. C’est pourquoi, elle affirme sa volonté de consacrer des moyens suffisants à son amélioration. 151. L’amélioration du préscolaire se fera donc à travers un partenariat entre l’Etat et les communautés locales afin de créer et de faire fonctionner des jardins d’enfants communautaires. Il faudra, en outre, assurer la formation de monitrices 152. Au niveau de l’enseignement élémentaire, il s’agira d’assurer l’universalité de l’éducation primaire à travers un programme d’éducation de qualité pour tous. Tous les enfants en âge de scolarisation, sans aucune forme de discrimination, devront avoir accès à une école primaire de qualité dont les produits seront dotés des capacités de base requises pour une suite assurée de leur développement. 153. Pour atteindre cet objectif à l’orée de l’an 2020, la priorité principale de notre administration portera sur la mobilisation des ressources internes et externes suffisantes pour assurer l’offre des services éducatifs. 154. Des écoles seront construites partout où la nécessité de la carte scolaire va l’imposer, des écoles normales d’instituteurs seront ouvertes en raison d’une par région et des programmes de formation initiale et continue pertinents et adaptés au contexte seront livrés aux enseignants.
  • 25. 24 155. Des manuels scolaires en nombre suffisant (1livre de calcul, de science et de langage pour chaque élève du pays) seront produits à travers des mécanismes et des réseaux nationaux d’édition, de production et de distribution subventionnés par l’Etat. 156. Un programme novateur de subvention aux écoles sera conçu et mis en application afin que les ressources arrivent au niveau des écoles, lesquelles vont gérer directement les budgets à travers les projets d’écoles prioritaires, impliquant les parents d’élèves et les communautés. Le statut particulier de l’éducation sera revu afin de rendre la fonction enseignante attractive et valorisante. Les salaires, primes et indemnités, ainsi que les autres avantages de logement, de mobilité selon la zone d’affectation et de service seront systématiquement revus à la hausse. 157. Au niveau du secondaire, il s’agira de faire des lycées et collèges de véritables sanctuaires de transition entre le primaire et le supérieur ainsi que le technique et le professionnel, longtemps abandonnés par les reformes qui se sont succédées dans le pays. Ces établissements recevront une attention particulière de l’Etat et de la société civile. Il sera procédé à la création et à la rénovation des collèges et lycées de proximité dans toutes les préfectures et sous- préfectures du pays, avec la forte implication des communautés et des entreprises de construction locales. 158. Ce vaste programme aura le double avantage de créer des emplois et de la participation locale, mais aussi de mettre à la disposition des populations des structures d’accueils pour combler le besoin d’éducation des jeunes. 159. Il sera aussi procédé à la révision des programmes d’enseignement de ce cycle afin de le rendre approprié aux contextes local, régional et international. 160. Une place particulière sera accordée à l’enseignement des sciences, des mathématiques, des nouvelles technologies de l’information, des langues étrangères, ainsi que de l’éducation civique et citoyenne et des compétences de tous les jours, afin de préparer nos élèves aux filières techniques et technologiques et à l’éthique, sans lesquelles l’on ne saurait faire face aux nouveaux défis de la mondialisation. 161. Des programmes efficaces et graduels de recyclage et de formation des professeurs des collèges et lycées seront conçus et exécutés en s’inspirant de modèles qui ont été expérimentés avec succès dans d’autres pays. 162. Au niveau de l’enseignement technique et professionnel. Convaincue que notre développement passera nécessairement par la création des petites et moyennes entreprises, l’UFDG s’emploiera à donner une vitalité et un contenu nouveau et pertinent à ce sous-secteur. Les écoles existantes seront renforcées et réorientées vers des activités créatrices d’emplois et porteuses de croissance pour l’économie. 163. Afin de favoriser une meilleure adéquation entre la formation technique et professionnelle et les besoins des populations et du marché de l’emploi, des audiences foraines et coopératives seront organisées dans chaque région du pays et au niveau national pour identifier les activités économiques vers lesquelles les nouveaux programmes d’enseignement doivent s’orienter. 164. A cet égard, une attention particulière sera accordée aux filières agropastorale et artisanale qui sont de nature à créer des emplois de proximité et de relever les niveaux de vie
  • 26. 25 des communautés. L’enseignement des techniques et technologies industrielles et commerciales d’appoint donnera une meilleure chance d’insertion et de compétition aux jeunes diplômés qui contribueront à l’exploitation du potentiel minier et commercial du pays. 165. Au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, une place de choix sera réservée à la réforme universitaire et aux institutions de recherches du pays à travers un programme d’ouverture et de soutien des secteurs privé et parapublic. 166. L’Etat créera des facilités administratives et financières à tous les établissements privés et autres opérateurs désireux de s’impliquer dans la création d’institutions d’enseignement supérieur et de recherche, répondant aux normes et standards prescrits. Les compagnies opérant dans le secteur minier, seront invitées à apporter un soutien accru à toute initiative dans ce domaine. 167. L’Etat s’emploiera à créer une université régionale et autonome dans chacune des régions du pays et signera un accord quinquennal avec des institutions universitaires et de recherche, réputées pour la qualité de la formation et de la remise à niveau des professeurs qu’elles offrent. 168. Les filières techniques et technologiques seront privilégiées dans les innovations à opérer. 2.1.2. Secteur de la santé 169. Pour soulager la population du fardeau de la maladie et de la contreperformance du système de santé, l’UFDG envisage des interventions qui seront bâties autour des principes et des valeurs qui traduisent la vocation du Parti, à savoir : 170. L’accès universel aux soins et aux services pour tous : Ce principe conduira à la réorganisation des services de soins et à faire en sorte que les nouveaux investissements en tiennent compte en vue d’une répartition équitable des ressources, structures de soins, ressources humaines, ressources financières. 171. L’amélioration de la qualité des soins et des services : La prise en compte de ce principe passe par l’amélioration du fonctionnement des services et l’amélioration continue des prestations de manière à ce qu’elles soient conformes aux normes scientifiquement reconnues. 172. La lutte contre la pauvreté : Les interventions doivent s’inscrire dans la stratégie globale de réduction de la pauvreté, par le ciblage des populations les plus vulnérables, femmes, jeunes et populations des zones les plus pauvres. 173. Programmes prioritaires vaccination des enfants de moins d’un an contre les maladies évitables par la vaccination ; prise en charge des maladies chroniques : VIH/SIDA par le marketing social des préservatifs et la prise en charge médicale des malades avec les ARV ; renforcement de la lutte contre le paludisme ;
  • 27. 26 élimination de la tuberculose et de la lèpre ; fourniture aux structures de santé des ressources essentielles pour leur fonctionnement : un personnel adéquat en effectif et en qualité, les médicaments, les vaccins et les équipements, y compris des réfrigérateurs solaires pour la conservation des vaccins. 174. L’UFDG s’emploiera à réaliser les actions ci-après : l’extension de la couverture sanitaire par la construction de centres de santé et de poste de santé conformément à la carte sanitaire qui sera élaborée de façon consensuelle ; le renforcement des capacités professionnelles par la formation de spécialistes et de certaines catégories professionnelles essentielles au système comme les sages-femmes et les infirmiers d’état ; le renforcement du plateau technique des hôpitaux pour diminuer les évacuations sanitaires à l’extérieur ; l’amélioration du financement et de l’accès économique aux soins par le soutien au développement de l’assurance maladie universelle et des mutuelles de santé ; la prise en charge gratuite des enfants de moins de 5 ans et des femmes en grossesses ; la gratuité de la césarienne ; le contrôle ou l’éradication des maladies chroniques que sont : -le VIH/SIDA : contrôler l’infection et la maladie afin que le VIH/SIDA cesse d’être un problème de santé publique ; -la tuberculose : contrôler l’infection et la maladie afin que la tuberculose cesse d’être un problème de santé publique ; -la lèpre : l’éradication de cette maladie est un objectif à atteindre à long terme ; le contrôle des autres maladies infectieuses et parasitaires en les ramenant à des seuils économiquement et socialement acceptables : le paludisme, les diarrhées, les infections respiratoires aigües ; le contrôle des maladies dites de civilisation comme les traumatismes dus aux accidents de circulation, à la violence, à la toxicomanie et les maladies cardio-vasculaires. 2.1.3. Secteur de l’électricité 175. Malgré l’importance de ses ressources énergétiques, la consommation d’énergie par tête d’habitant en Guinée, estimée à 0,5tep/ an est l’une des plus faibles de la sous-région. Le taux d’accès à l’électricité pour l’ensemble du pays atteint à peine 7,5%. L’électrification urbaine est
  • 28. 27 nettement insuffisante notamment dans les villes de l’intérieur et quasi inexistante dans les zones rurales. 176. Dès lors il n’est pas étonnant que le bois et le charbon de bois entrent pour 78% dans la consommation totale d’énergie du pays. 177. Cette contre-performance du secteur énergétique, malgré les efforts importants d’investissement pour près de 600 millions de dollars US consentis ces 20 dernières années, constitue une des contraintes majeures au développement économique et social du pays. 178. Cette malheureuse situation s’explique principalement par : les mauvais choix techniques, la faiblesse de la productivité du secteur, la vétusté des réseaux de transport et de distribution, la fraude et la faible performance commerciale. Le rendement commercial reste faible car, EDG ne recouvre que 31% de l’électricité produite. N’arrivant pas, dès lors, à faire face à ses charges d’exploitation et au remboursement de sa dette, EDG est dans l’incapacité de financer les investissements requis pour mettre en valeur le potentiel du secteur. 179. En effet, en hydroélectricité, il été identifié un potentiel exploitable estimé à plus de 13 000 MW pour une énergie annuelle garantie de 19 300 GWh. A ce jour, seul 2% environ de ce potentiel est mis en valeur à travers, principalement, l’aménagement hydroélectrique de Garafiri pour une capacité installée de 75 MW et le système Samou pour 47 MW. A cela il faut ajouter 114,67 MW provenant de Tombo, des micros centrales de kinkon, Tinkisso, Samankou, Loffa et 13 autres centres, alimentés par des groupes diesel. Soit au total, une puissance installée de 236,67 MW, largement inférieure à une demande nationale estimée à 800 MW, avec l’intégration des industries minières. 180. Pour combler cet énorme déficit et lever les contraintes qui pèsent sur le développement de l’économie guinéenne, la stratégie de l’UFDG sera bâtie autour de 4 axes : restructurer et privatiser EDG (Electricité de Guinée). Compte tenu de la vétusté des installations de production et de distribution des investissements physiques seront nécessaires pour réduire le coût unitaire de production, améliorer la qualité du service, relever le standard de l’éclairage public dans toutes les grandes villes du pays et attirer en conséquence des partenaires privés dans le secteur ; assurer à terme un autofinancement du secteur au moyen d’une correction des distorsions existantes et l’adoption d’une politique tarifaire appropriée permettant le recouvrement intégral des coûts et de dégager une rentabilité adéquate pour faire face aux besoins d’investissement. L’UFDG estime que le Gouvernement en place prendra la responsabilité de financer lui-même le coût social de cette restructuration ; valoriser les potentialités hydroélectriques du pays. A cet effet, L’UFDG retient comme projet prioritaire Kaléta, Fomi, Koukoutamba, Souapiti, Amaria, Morissanako sur le sankarani et Bouréa ; réaliser les interconnexions électriques. Cette composante comprend 4 projets d’interconnexion. Le premier prévoit la construction d’une boucle d’environ 1 700 Km de lignes haute tension pour relier les quatre pays membres de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie à savoir la Guinée, le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau. Le second procédera à l’interconnexion des 4 pays riverains du fleuve Sénégal à savoir le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Guinée. Les études de faisabilité des sites
  • 29. 28 de Koukoutamba, Balassa et de Bouréa ont été déjà lancées. Les 2 autres projets d’interconnexion relieront la Guinée et le Mali avec la réalisation de Fomi et enfin, la Côte d’Ivoire, le Libéria et la Guinée. 181. A cela, il faut ajouter le Programme National d’Electrification Rurale. Partie intégrante du plan de développement du secteur, le programme d’électrification rurale que propose l’UFDG comporte les 3 volets suivants : l’alimentation de toutes les localités rurales situées entre 15 et 20 km des lignes d’interconnexion. Ce projet apportera une contribution capitale au développement du secteur rural ; la réalisation de micros centrales hydroélectriques au profit de certaines agglomérations rurales ; l’utilisation des nouvelles technologies, comme le solaire et le bio gaz pour résoudre les problèmes énergétiques en zones rurales. 2.1.4. Secteur de l’eau 182. Le secteur de l’eau est, lui aussi, confronté à de graves problèmes de production et de distribution, aussi bien à Conakry que dans les villes de l’intérieur. 183. L’accès à l’eau potable s’est sérieusement détérioré depuis 2001 singulièrement à Conakry où l’extension géographique et la poussée démographique ont été très fortes. De 47 litres par jour et par personne en 2000, la dotation journalière a chuté à 20 litres à Conakry et à 7 litres dans les villes de l’intérieur. Plusieurs facteurs sont à la base de cette forte détérioration. 184. En premier lieu, la faiblesse des investissements effectués dans le secteur pour en accroitre les capacités. Ces investissements n’ont pas suivi le rythme rapide de l’urbanisation de Conakry et des grandes villes de l’intérieur. 185. En second lieu, le manque d’entretien et de réparation des équipements et de nombreux forages réalisés surtout en zone rurale pour porter le taux d’accès de 51,2% en 1994 à 62% en 2002. A Conakry, seulement 70% de la capacité installée est en service. Ce chiffre est encore plus faible dans les villes de l’intérieur où il est de 23%. 186. En troisième lieu, la gestion défectueuse de la Société des eaux de Guinée (SEG) qui ne recouvre que la valeur de 35% de sa production. Cette Société de plus en plus de l’Etat pour fonctionner et faire face sa dette. De plus, la fraude dont le taux atteint 15% de la quantité d’eau produite constitue un sérieux frein à l’amélioration de la performance commerciale de la Société. 187. Pour combler le déficit croissant entre l’offre et la demande et lever les contraintes qui limitent l’accès des populations à l’eau potable, l’UFDG envisage : de restructurer la Société des Eaux de Guinée afin d’améliorer sa performance commerciale ; d’ouvrir le capital de la Société au secteur privé afin de mobiliser plus de ressources pour faire face aux besoins pressants d’investissements du secteur ;
  • 30. 29 de renforcer le programme d’urgence visant à réaliser de nouveaux forages, à réhabiliter les forages existants et à équiper les stations de traitement ; poursuivre le programme d’augmentation des capacités de production et d’extension des réseaux de branchements sociaux sur toute l’étendue du territoire national ; renforcer le programme de réalisation d’au moins trente bassins et d’ouvrages de stockage d’eau par an en priorité en zone silvopastorale d’investir davantage dans la récupération, le traitement et la canalisation des eaux de surface vers les ménages ; 188. L’objectif visé par l’UFDG est de porter le taux d’accès des populations à l’eau potable à 95% à l’horizon 1015, avec une moyenne de 100 litres par habitant et par jour en milieu urbain et 60 litres en milieu rural. 2.1.5. Secteur de l’Urbanisme – Habitat - Assainissement 189. En un demi-siècle d’indépendance, la Guinée a connu une très profonde mutation. Sa population est passée de 3 millions à plus de 10 millions d’habitants. Cette population est essentiellement concentrée à Conakry, dans la région littorale, dans les 7 capitales régionales et les villes minières en partie à cause de l’exode rural. 190. Environ 2,2 millions de personnes, soit un peu plus du 1/5ème de la population nationale vivent à Conakry et 2,5 millions, soit le quart, vivent dans les 4 capitales des régions naturelles. 192. Toutes les villes du pays se caractérisent par l’anarchie dans l’occupation des sols, le déficit en infrastructures et services sociaux de base et la forte dégradation de l’environnement et du cadre de vie. 193. Environ 80% de la population urbaine vit dans des habitations dégradées, sous équipées, insalubres et construites avec des matériaux de mauvaise qualité. En effet, de nombreux ménages ne disposent pas de toilettes, de système d’évacuation saine des eaux usées, et jettent les ordures ménagères, principalement, dans la nature. A Conakry, le service de ramassage des ordures ne couvre qu’environ 40% des besoins de la population. 194. Les déséquilibres structurels que connait aujourd’hui le pays en matière d’aménagement et de développement du territoire sont une préoccupation majeure pour l’UFDG. Pour corriger cette situation, l’UFDG se propose de reformuler la politique nationale d’aménagement et de développement du territoire. 195. Cette nouvelle politique vise à restaurer le cadre institutionnel, à promouvoir une politique d’urbanisation à travers les actions suivantes : élaborer une politique foncière ; réduire les disparités entre les différentes régions du territoire national ; faire respecter les schémas d’aménagement et d’urbanisme en vue d’une occupation rationnelle et harmonieuse des espaces ;
  • 31. 30 favoriser la création de Sociétés privées, mixtes et publiques d’aménagement de terrains urbains ; promouvoir l’habitat social avec le programme «Une famille, Un toit » améliorer le cadre juridique et réglementaire des associations et organisations communautaires de base constituer des bases de données urbaines en vue de la conception et du suivi évaluation des interventions ; créer des réserves foncières de l’Etat et des collectivités, les sécuriser et les immatriculer dans le livre foncier ; réhabiliter, au niveau des quartiers, les espaces verts et, au niveau des villes, les poumons verts et aires d’oxygénation. 196. Le problème de l’assainissement du cadre de vie des populations dans les grandes villes et, plus particulièrement, à Conakry requiert une solution d’urgence. 197. A cet effet, l’UFDG s’engage à organiser dans toutes les villes un système de ramassage des déchets dans des conditions économiques, respectueuses de l’environnement. En outre, il est prévu d’initier un programme de valorisation des déchets; de garantir un service public performant ; d’introduire le principe du pollueur-payeur pour maîtriser les coûts; de renforcer les capacités des services publics et privés impliqués dans les programmes d’assainissement. 198. Enfin, l’UFDG envisage d’intensifier les campagnes de sensibilisation sur la salubrité et la création d’espaces verts et protection des zones écologiques dans toutes les villes du pays. 2.2. Infrastructures de Bases 2.2.1. Secteur des Transport et travaux publics 199. Consciente du rôle stratégique que jouent les transports dans le processus de développement socio-économique du pays, l’UFDG entend faire de ce secteur un des axes majeurs de son programme. 200. A cet effet, elle va procéder à une évaluation de la situation avant d’élaborer une stratégie à court, moyen et long terme permettant aux transports de jouer pleinement leur rôle dans l’économie nationale. 201. Cet exercice a été rendu d’autant plus aisé que le candidat du Parti y a posé dans un passé encore récent, des actes majeurs lorsqu’il était Ministre des Transports et Travaux Publics. En effet, El Hadj Cellou Dalein DIALLO peut se réjouir de l’image de bâtisseur que l’opinion populaire guinéenne garde de lui depuis qu’il a eu le mérite de réaliser de nombreuses routes et ouvrages de franchissement à travers le pays dont les plus remarquables sont le pont sur la Fatala et ceux de Yirikiri et de Djéli Bakoro sur le Niger. 202. En dépit de ces progrès remarquables enregistrés au cours des dernières années, le secteur des transports souffre encore de certaines lacunes : la densité routière est de 9,12
  • 32. 31 km/100 km2 ; la longueur de routes revêtues n’est que de 2 209 km sur une longueur totale de 43 308 km ; des zones entières du pays restent encore enclavées ; l’entretien du réseau est insuffisant et se heurte à des problèmes récurrents de financement ; le transport urbain et interurbain s’effectue dans de mauvaises conditions ; le tissu de PME locales est encore faible et n’arrive pas à se développer pour créer suffisamment d’emplois et apporter de la valeur ajoutée à l’économie. 203. Pour corriger ces lacunes, l’UFDG a élaboré une stratégie dont les principaux axes sont décrits ci-dessous : 204. Dans le domaine des travaux publics, il s’agit d’abord de construire et d’entretenir un réseau routier performant, intégrant toutes les régions du pays et favorisant la connexion avec les Etats voisins limitrophes de la Guinée. 205. Ensuite, il faut assurer une bonne articulation entre ces routes afin que les investissements réalisés correspondent, véritablement, aux besoins réels et qu’elles soient préservées d’une dégradation trop rapide. 206. L’extension du réseau revêtu devra tenir compte de l’impérieuse nécessité de réduire les disparités entre les régions, sans pour autant sacrifier les critères de rentabilité souvent exigés par les donateurs. 207. L’UFDG entend mettre un accent particulier sur l’entretien routier en renforçant l’implication des collectivités locales dans le suivi et le contrôle des travaux d’entretien de leurs réseaux respectifs, en consolidant aussi les financements dédiés à l’entretien à travers le Fonds d’Entretien Routier et selon le principe de l’usager- payeur. 208. Les relations privilégiées jadis entretenues avec les bailleurs de fonds du secteur devront être relancées et amplifiées, à travers, notamment, l’identification de nouveaux projets et programmes cohérents qui s’articulent parfaitement avec les stratégies de réduction de la pauvreté et les autres objectifs macroéconomiques. 209. Apporter l’appui et l’encadrement requis aux PME évoluant dans le secteur constitue un autre axe majeur de la stratégie du Parti dans le domaine des transports. Cet appui concerne aussi bien le volet financier et technique que celui de la formation et du renforcement de l’esprit d’entreprise. 210. Enfin, le renforcement des capacités de l’administration afin de la rendre plus efficace, plus performante et plus proche des citoyens et de leurs attentes viendra compléter cette architecture. Ceci passe par la formation des cadres, l’équipement et la modernisation des bureaux, des programmes de restructuration institutionnelle bien ciblés ayant pour objet la recherche de l’efficacité. 211. En ce qui concerne les services de transport terrestres, maritime et aérien, l’UFDG, fidèle à sa vision de faire du secteur privé le moteur de la croissance s’impliquera pour que celui-ci continue à délivrer les services mais avec plus d’efficacité, au moindre coût pour les usagers et dans les meilleures conditions de sécurité et de confort 212. Pour les transports terrestres, en particulier, le parti projette d’organiser immédiatement après la mise en place de son gouvernement, les Etats généraux des transports.
  • 33. 32 213. Ce Forum qui regroupera tous les acteurs du secteur aura pour mission de passer en revue toutes les contraintes qui pèsent sur les différents modes de transport, voyageurs, marchandises, urbain, interurbain, avant de définir une stratégie et une feuille de route avec des indicateurs de performance pour le développement du transport routier, véritable pôle de croissance et grand pourvoyeur d’emplois. 214. Dans le même cadre, le statut de la SOGUITRANS sera revu afin de clarifier les engagements des parties prenantes et définir clairement les responsabilités des uns et des autres ou le cas échéant, réfléchir sur un autre type de société avec ou sans participation de l’Etat. 215. Quant aux transports maritimes et aériens, l’UFDG encouragera par les voies les plus appropriées, les opérateurs privés à investir dans ces deux secteurs : création de compagnies de transport aérien, d’auxiliaires de transport maritime, etc. 216. Pour sa part, l’Etat devra jouer son rôle régalien dans ces secteurs, notamment, par la mise en conformité des infrastructures portuaires et aéroportuaires avec les normes de sécurité admises par les instances internationales respectives, la promotion de la destination Guinée, la promotion du Port de Conakry, la réduction ou la maîtrise de certains coûts, le tout dans le but ultime d’améliorer la compétitivité de l’économie nationale. 2.2.2. Secteur des télécommunications 217. L’ambition que se donne l’UFDG, dans le domaine des télécommunications, est de tisser un réseau dense, fiable et connecté aux autoroutes de l’information. 218. Aujourd'hui, cinq opérateurs privés offrent un service national de téléphonie à près de 3 754 000 abonnés, répartis entre Areeba, Sotelgui, Orange, Celcom et Intercel. Le taux de pénétration qui est de 36,7% reste encore faible. 219. En effet, la télé densité, c'est-à-dire, le nombre de lignes du réseau fixe pour 100 habitants ne dépasse guère 0,23 comparé à 1,7 au Sénégal et 1,2 en Côte d’Ivoire. En réalité, de larges zones du pays, en milieu rural en particulier, sont quasiment inaccessibles. Ce faible développement de la téléphonie limite l’accès à l’Internet et constitue un handicap sérieux à l’essor économique du pays. La qualité des services est particulièrement médiocre, l’interconnexion étant mauvaise. 220. De même, les services postaux accusent des faiblesses notoires. Quasiment absents des zones rurales, ils ne sont représentés que dans les villes et sont peu performants. 221. Sur la base de ce constat, l’UFDG procédera, progressivement à la restructuration du secteur. L’objectif est d’étendre l’Internet à toutes les préfectures et CRD, et de faire de même pour les services postaux, y compris les services d’une Caisse nationale d’épargne et de chèques postaux. 222. Enfin, des efforts seront déployés pour accélérer l’installation du STP (point de transfert de signalisation) qui est un système plus perfectionné capable de rendre l’interconnexion plus fluide.