1. Transcription et commentaires d'un manuscrit à caractère monographique
concernant le village de :
CLAMECY(Aisne)
Nom :
Clamecy a pour nom en latin Clameciacum (1) et aurait pour origine quant au nom
seulement, celui d'un général des armées romaines Clamecius qui au temps des guerres
gallo-romaines avait établi un camp sur le plateau, à proximité d'une peuplade habitant les
cavernes. Une autre version que nous croyons moins fondée, Clamecy viendrait de Clamor
Isis acclamation, invoquation à la déesse Isis. La première hypothèse est plus vraisemblable.
Au cours des fouilles pratiquées depuis un certain nombre d'années on trouve presque à
chaque fois des pièces romaines, des armes de l'époque, des agrafes, des boucles et aussi des
sarcophages, le plateau de Clamecy a donc certainement été au temps de Syagrius et de
Clovis (481) un camp romain et un champ de bataille (2).
Lieu :
Le village de Clamecy s'étend en longueur en forme de croissant, à la lisière d'un plateau
élevé au dessus du vallon où coule la Jossienne ou rû de Crouy. Le village ne manque pas
de points pittoresques, placé en promontoire à la jonction du ravin de Margival à la vallée
de l'Aisne, on y découvre de magnifiques panoramas, quelle que soit la saison l'amant de la
belle nature y trouve son compte.
Les dévastations successives n'ont point modifié essentiellement l'aspect du village lui-même,
sa destruction totale provoquée par la guerre de 1914-1918 a fait place à des
constructions neuves copiant celles qui les avaient précédées apportant ça et là quelques
modifications au point de vue pratique, réduisant l'épaisseur des murs, établissant la
couverture en ardoises là où elle était encore en chaume, l'emploi du ciment armé au lieu
de matériaux plus volumineux.
Les anciennes substructions ont été remployées et celles-ci ne manquent pas de caractère.
Nous trouvons des sous-sols et des caves d'une étonnante profondeur jusqu'à trois étages si
l'on peut dire et leur étendue n'est non moins considérable. Le sous-sol de Clamecy ferait
lui-même un village. Quel en était le but ? L'extraction des pierres a été longtemps une des
industries principale des habitants qui fournissaient pour la construction des environs,
particulièrement Soissons et même pour sa cathédrale, mais cela n'expliquerait pas encore
ce qui est particulier pour chaque maison, les grandes carrières de la localité en offraient
une exploitation plus facile et d'un débit plus rapide. Ou encore les propriétaires au cours
des siècles reconstruisaient ils chaque fois leur habitat détruit avec les matériaux trouvés
sur place et creusant ainsi le sol de plus en plus, cela peut être admis d'une manière
générale et non pas absolue car le sous-sol accuserait un travail successif alors qu'en bien
des cas, ce travail n'aurait qu'été fait dans le même temps. Il serait plus aisé d'attribuer à
l'excavation de Clamecy un caractère de défense et de refuge en temps de guerre.
Malheureusement les documents nous font défaut toutes les archives ont été détruites, ces
témoins du passé restent muets quant à leur origine et aux évènements qui s'y sont
déroulés. Les parois de ces sous terrains ont reçu la patine des siècles effaçant des
1
2. indications qui n'auraient pas manqué d'intérêt, quelques inscriptions marquent le passage
des troupes, l'archéologue n'y trouverait rien d'historique. Dans de récents déblaiements, on
y a trouvé un moulin à huile taillé dans une pierre dure et quelques débris de lampe
également en pierre rappelant les lampes des catacombes romaines.
Si nous nous sommes arrêtés quelque peu sur ce sous-sol, c'est que nous avons tout lieu de
penser de penser que la population primitive y avait fait son habitation et que son origine
remonterait à la préhistoire, et faisons le voeu en passant que ces caves n'aient désormais
plus à servir de refuge que les habitants puissent vivre sous le beau soleil, en paix et en
liberté (3).
Qu'un touriste vienne nous demander de le guider dans une excursion aux principaux lieux
dits de Clamecy, nous le mènerions de suite « Aux bises »(4)
Les bises sont au Sud à l'entrée ancienne du village, l'ancienne route menant à Soissons,
la route Nationale n°27 (5) érigée sous Napoléon I a laissé le village en retrait, de ce fait il
n'est plus traversé comme jadis, et son unique rue presque déserte n'est fréquentée que par
les habitants dont le nombre est réduit de plus de moitié, réduction causée par l'exode de la
campagne à la ville et aussi les déplacements des dommages de guerre donnant droit à la
reconstruction hors du pays dévasté. Les bises situées sur la pointe extrême du promontoire,
tire son nom des bises que produisent les courants d'air de l'intersection des deux vallées.
Notons que cet endroit a vu se dérouler en 1914-1918 les batailles sanglantes de le « côte
132 » (6)
Les buttes avec ses carrières et ses habitations troglodytes nous offrent quelques
considérations. Les buttes ne signifient pas autres choses que ce qu'elles désignent, quelques
monticules, des bosses de dos de chameau. Les carrières comme nous l'avons dit plus haut
étaient autrefois très importantes, la pierre qui en était extraite était remarquable par sa
blancheur, la finesse de son grain et sa résistance, elles servent maintenant à la culture des
champignons. Ces carrières ont leur histoire et aussi leurs légendes. Elles ont servi à
toutes les guerres qui se sont déroulées dans la région, notamment en 1914-18 où elles
assuraient un abri contre les plus violents bombardements, de là aussi l'ennemi bombardait
Soissons et la vallée de l'Aisne sans être autrement inquiété.
Au cours de la révolution de 1789, les carrières ont reçu un important dépôt d'objets
cultuels provenant des églises et des abbayes désaffectées de Soissons. Après les évènements
sans doute à l'époque du Condordat ces épaves furent réparties dans les différentes églises
des environs.
Une carrière abandonnée avec ses nombreux dédales, ses puits intérieurs offrent toujours
quelque chose de mystérieux, l'imagination aidant, les légendes ont cours rapide et fécond.
Prenons en une parmi les autres – Il fut un temps où personne n'osait violer le mystère de
la carrière, trois hommes voulant vaincre ce préjugé, malgré l'avertissement des habitants
résolurent de la visiter, ils s'y enfoncèrent et ne revinrent plus, un monstre les avait
dévorés ! - Il est probable qu'ils soient tombés dans un de ces puits où il y a quelques
années un des habitants avait failli périr.
Des habitations troglodytes, une seule est encore habitée par M. Lelong qui exploite une
petite ferme dont les « bâtiments » si l'on peut s'exprimer de la sorte, sont creusés dans le
roc. - Le propriétaire n'a aucun souci que les bises puissent causer des dommages à la
couverture.(7)
Le Château avait autrefois son entrée dans la direction où nous arrivons. Fermons les yeux
à notre XXème siècle et transportons nous au XVème.s. Nous franchissons une porte
2
3. surmontée de machicoulis nous abordons une cour fermée à gauche par des entrées de sous-terrains
surmontés de murs épais longeant la rue. A droite, les communs puis le château
proprement dit. Celui-ci avait la forme d'un rectangle flanqué de deux grosses tours
surplombant la vallée. Au fond de la cour face à l'entrée une petite porte voutée donnant
accès à d'autres petites maisons et au chemin qui conduisait à l'église – De cet austère
édifice il ne reste plus rien, sinon une oubliette ou un « inpace » que l'on voit encore dans
la construction nouvelle( 8) – Le château actuel a succédé à celui qui avait été reconstruit au
XVIIIème s. et n'offre à vrai dire rien de remarquable édifié sur les bases de l'ancien, sans
prétention de style, ce n'est qu'une grande et belle maison.
Dans le salon on peut toutefois remarquer une cheminée en marbre Louis XV reconstituée
assez adroitement avec des débris retrouvés dans les décombres en 1922.
Le château, cela va sans dire était habité par les Seigneurs de Clamecy – Qui étaient ces
seigneurs, d'où venaient-ils ? Les documents nous font défaut. Nous savons cependant
qu'en l'an 1600 un document paroissial relate qu'Antoine Seigneur de Clamecy et de
Goudelaincourt dont la mère du nom de Marie était l'épouse de Jean de Crécy écuyer et
Seigneur de Sorny – A la fin du XVIIIème s. le château était entre les mains du Baron
Godart de Clamecy dont descendent des membres de la famille Férino. Avant la guerre de
1914-1918 on pouvait voir dans l'église de Clamecy des pierres tumulaires des barons
Godard de Clamecy.(9)
Du château nous arrivons à l'église, édifice nouveau inauguré en 1925, d'aspect très
simple, sans aucune note transcendante sur les autres édifices qui l'entourent, les
architectes ont copié les grandes lignes de l'ancienne église. Tout y est neuf à part une
statue de la vierge qui daterait du XVIème siècle – Un clocher massif de faible élévation
s'était déjà écroulé à l'époque de la reconstruction, le sol excavé en était la cause (10) il a été
refait mais appuyé de deux solides contreforts. Le patron de l'église est St Géry évêque de
Cambrai – Pourquoi ce patronnage un peu particulier ? La légende nous rapporte : Lors des
invasions Normandes les villes menacées se hatèrent de mettre leurs trésors en sécurité,
les reliques de St Géry furent déposées à Clamecy jusqu'après la tourmente où elles purent
être reintégrées dans leur lieu d'origine. Cela paraît assez fondé – La fête de St Géry ou
Gaugéric est célébrée dans le diocèse de Cambrai à la date du 10 Aout et la translation de
ses reliques à la date du 24 septembre. Or la paroisse de Clamecy célèbre son patron le 24
Septembre le jour de la translation des reliques, la légende de ce dépot paraît assez fondée
pour faire partie de l'histoire locale (11)
La ruelle du four menait autrefois au four banal, le seigneur avait le sien mais il exercait
certains droits sur celui qui était à l'usage des habitants – On en voyait encore des traces
en 1914 – Les usagers n'étaient pas toujours d'accord et réclamaient l'intervention du
Seigneur de Clamecy. Quelques habitants eurent leur fours personnel (12)puis au XIXème s.
échangèrent à un boulanger, leur blé pour du pain ce qui mit fin aux...... tempêtes dans un
verre d'eau-
Le poteau était le carcan ou pilori du village, nous n'avons pas d'autre trace de ce
châtiment que le lieudit. On y attachait probablement ceux qui avaient trop célébré
Bacchus... quant aux délits plus graves les oubliettes du château étaient là.
La Croix Proux le calvaire et les autres calvaires étaient comme partout érigés à l'entrée
du pays (13), mais comme nous l'avons déjà dit plus haut, la route nationale n°27 avait
modifié l'accès du village, ces calvaires ou emplacement de calvaire sont perdus dans les
3
4. champs ou à l'orée des chemins qui ne sont guère plus fréquentés -
Nous laisserons à notre gauche, le plateau de culture émaillé de lieu-dits portant des noms
de propriétaires d'autrefois, ou tirant leur nom de la situation. Citons seulement Le Champ
Ste Marie où se trouvait il y a plus d'un siècle une minuscule chapelle comme l'on
rencontre encore dans les campagnes flamandes – A telle été érigée à la suite d'un voeu ?
Nous l'ignorons. Elle marquerait plutot l'emplacement d'un ancien champ de bataille (13), à
quelle époque ? Nous l'ignorons encore – En août 1944 des ouvriers de l'équipe nationale y
ont trouvé des silex taillés entr'autres une hache pesant un Kilog environ et de nombreux
petits disques de la grandeur d'un bouton de vêtement.
La ferme autrefois s'élevait à droite du chemin, elle surplombait la route qui mène à Braye,
là comme au château on jouissait d'une vue splendide. Les bâtiments semblaient défier les
siècles et faisaient pendant au château situé de l'autre côté de l'hémicycle et semblaient se
braver l'un et l'autre. La ferme n'appartenait pas au seigneur de Clamecy.(15)
Le cartulaire des Prémontrés du XIIIème s ; l'un des plus remarquables manuscrits de la
bibliothèque de Soissons nous dit que déjà lui appartenait la ferme de Clamecy, un moulin
(moulin à vent sans doute) des dimes et des cens.
Le rouleau écraseur de la guerre 1914 /1918 a passé, rien n'est resté des antiques bâtiments,
en 1920 on pouvait remarquer quelques bases de contreforts étayant sans doute une
ancienne chapelle transformée en grange et maintenant plus rien, les ruines ont péri elles
aussi (16)-
Un peu plus loin aux orgères s'élève la nouvelle ferme construite en style vaguement anglo
normand, elle eut été magnifique si elle avait été achevée, le propriétaire d'alors vit trop
grand et trop beau il fut obligé d'arrêter les travaux et.... de vendre sa ferme.
Continuons encore nous arrivons aux Vauxrains au bout du village.. au bout du monde ; ce
coin paraît si désolé, abandonné; fonçons résolument dans la boue qu'entretiennent les
sources jaillissant de différents côtés, n'ayez pas le souci de votre toilette, les ronces, les
orties, les barbelés aussi, des murs branlants, des trous, des cavernes vous mettront en
piteux état si vous voulez visiter les Vauxrains – Ce nom est assez répandu dans la contrée,
nous le trouvons à Vaudesson-Allemant etc... et le lieu se trouve chaque fois situé à
l'entrée d'une vallée.
Les Vauxrains ou plutot les carrières des Vauxrains ont été habitées jusqu'en 1914, quelques
familles s'y trouvaient encore en 1925, quelle existence pouvait-on y mener? Et pourtant
des familles nombreuses sont sorties de ces antres destinées plutot aux fauves qu'aux
humains (17).
Quittons ces lieux, et, pour dissiper nos facheuses impressions qui feront place à un
véritable charme notre promenade se terminera par le domaine de Montgarny s'étendant
en partie sur Clamecy – Une magnifique avenue de hauts sapins vous mènera des
Cochepots à la porte de Clamecy entrée de Clamecy par le Nord.(18)
Vous entendrez peut-être de loin un paysan travaillant chantant sur l'air de « la forêt de St
Germain :
« Clamecy est bati sur roche...non Clamecy ne périra pas ! (19)
Fin
P.S. Les noms soulignés sont ceux des lieu-dits.
4
5. Commentaires :
Il s'agit de la transcription d'un document manuscrit en possession de Mme Bourquencier Gilberte
qui le tient de M. l'abbé Callewart (aujourd'hui décédé), remis à Jack Georges Bourquencier.
D'autres personnes de Clamecy en possèdent copie, M. Serge Douy notamment.
Il a été reproduit de manière la plus fidèle possible en respectant ponctuation, majuscules et
orthographe du document d'origine. L'auteur a manifestement une bonne orthographe (très peu de
fautes) mais quelques défauts mineurs en matière d'accents, cédilles et ponctuation.
Ce document n'est ni daté ni signé; Il apparaît qu'il a été écrit postérieurement à 1944 (selon
éléments contenus dans le document) Il semble très probable que l'auteur soit l'Abbé de Boosère
curé de Clamecy à cette époque.
L'auteur ne cite pas ses sources ce qui est dommage, il fait cependant état du cartulaire des
Prémontrés, document important mais seulement accessible aux médiévistes avertis, capables de
comprendre l'écriture de l'époque et maîtrisant le latin.
Tout en attachant le plus grand respect à cet écrit historique en lui-même et qui a le mérite de
synthétiser certaines indications et éléments anciens concernant le village, je souhaite y apporter
certaines précisions ou commentaires que j'ai pu recueillir par ailleurs.
(1) – Le dictionnaire historique du département de l'Aisne écrit au XIXème siècle par
Maximilien Melleville (Editions culture et civilisation 1160 Bruxelles) parle de
Clamciacus, Clameciacus, Clamici en 1139 et Clameci en 1228, L'auteur semble ignorer cet
ouvrage.
(2) - Il est probable que le village ait reçu Clovis où au moins qu'il y soit passé. Clotilde résidait
à Juvigny, Clovis à Soissons-St Médard. Des combats ont également pu se dérouler entre les
deux lieux alors que le secteur se trouvait encore en partie sous la domination de Syagrius.
Citons Grégoire de Tours « Le roi Chlovis revint victorieux, selon sa coûtume, à Juvigny
dans le canton de Soissons ». ( monographies des villes de France -Histoire de Soissons par
Henri Martin et Paul.L.Jacob – Paris - Office d'édition du livre d'histoire1996- page 155
notamment) Nous pouvons profiter de ce renvoi pour signaler que les mêmes auteurs situent
la scène où Clovis tue le soldat responsable d'avoir brisé le vase de Soissons 'dans la plaine
qui s'étend au Nord de l'Aisne, entre la rivière, la montagne et le village de Crouy, et le
village de Bucy'.
(3) - Comme le dit l'auteur, l'histoire des carrières n'est pas vraiment connue. Il est peu de
questions plus obscures que celles des galeries souterraines accompagnées généralement de
salles plus ou moins vastes. La région correspondant à notre département comptait depuis
des temps très reculés des 'habitations' dans des creuttes ou falaises. Ceci étant, l'origine de
de ces galeries semble être d'abord l'extraction de matériaux de construction. On peut
d'ailleurs encore actuellement, à Clamecy, très facilement constater les traces très nettes
d'extraction des blocs de pierre calcaire par des techniques qui ont perduré jusqu'au début du
XXème siècle (pioche et lance), Il est vrai que ces galeries sont souvent entourées de
mystères qui ont généré des légendes encore présentes. L'utilisation à des fins de refuge ou
remise ou logis d'animaux n'en est pas moins vraie. Il existe à Clamecy des aménagements
de carrières qui l'attestent. Par ailleurs des éléments encore existants aujourd'hui, tels que
des descentes de cave 'à ressauts' montrent une utilisation hors technique pure d'extraction
dont l'édification est probablement médiévale bien que cette technique ait perduré jusqu'au
XVII/XVIIIème siècle. Documentation : « Les souterrains-refuges de la France par Adrien
Blanchet - éditions Picard à Paris »,
5
6. (4) Les bises ne se trouvent pas sur le territoire de Clamecy mais sur celui de Crouy.
(5) Il s'agit de la route nationale 37(et non 27) itinéraire de Château-Thierry à Béthune. Cette
route nationale a été au cours du XXème siècle (années 70) déclassée et dénommée Chemin
Départemental 937, puis ensuite et encore actuellement Route Départementale 1.
(6) Il s'agit de la bataille de Soissons-Crouy de janvier 1915 dans laquelle les troupes françaises
ont subi un très cuisant revers. Bataille ayant fait des milliers de victimes, s'étant déroulée de
surcroit, dans des conditions climatiques très difficiles. Le livre récent de Franck Beauclerc
(La bataille de Soissons Crouy Janvier 1915) relate avec minutie et beaucoup de détails cet
événement dont le lieu et les conséquences constituent une partie de l'histoire de notre
village et ont conditionné son aspect actuel.
(7) Cette habitation troglodyte de « la carrière des Buttes » a été occupée jusque dans les
années 1960. Toutefois je n'y vois aucune présence particulière de monticules par rapport à
d'autres sites de carrières.
(8) Il est très dommage que l'auteur ne cite pas ses sources; une description aussi précise ne peut
provenir que d'un écrit, par exemple un acte de transmission (vente ? héritage ? Dot ? Voir
d'un dessin ?) Il date la construction du XVème siècle; sur quels éléments fonde-t-il son
affirmation ? Des recherches seraient à effectuer.
(9) L'auteur, ainsi qu'il est mentionné ci-dessus, ignorait le dictionnaire historique du
département de l'Aisne pourtant écrit au XIXème siècle. Dans cet ouvrage Maximillien
Melleville cite les seigneurs de Clamecy depuis le XIVème siècle, il indique également
qu'au XIIème siècle l'abbaye de Prémontré possédait un curtis (ferme) nommé Clameci. Ce
qui d'ailleurs confirme les dires de l'auteur faisant référence au cartulaire de cette abbaye.
(10) Je tiens d'un témoin direct (en l'occurrence mon grand père, maire de la commune à cette
époque) le fait qu'il estimait quant à lui que le sous-sol n'était pas en cause mais que la
technique de construction trop rapide n'avait pas permis aux liants (chaux)de solidariser
suffisamment les pierres. A partir d'une certaine hauteur, l'ouvrage n'a pas pu supporter la
charge, le clocher s'est écroulé sur lui-même. La présence des contreforts n'est certainement
simplement justifiée que par leur existence sur l'édifice ancien – (voir les cartes postales du
XIXème) . Cette technique n'est vraiment nécessaire que lorsque l'édifice comporte des
voûtes ce qui n'est pas le cas sur le clocher reconstruit. Anecdote sur ce clocher : Quelques
heures avant sont effondrement des enfants du village (dont mon père) avaient grimpés sur
les échafaudages de l'ouvrage en cours de construction; la chance leur a souri de ne pas y
être restés plus longtemps...
(11) Cela est effectivement très intéressant mais n'a été transmis qu'oralement à ma connaissance.
(12) Droit acquis par la Révolution.
(13) Peu probable, une nécropole serait plus logique eu égard aux vestiges trouvés.
(14) Les calvaires sont toujours (sous l'ancien régime) implantés à la croisée de chemins, lieu de
prédilection du Malin (d'où l'adage : prendre la bonne voie).
(15) L'auteur semble avoir connaissance de l'architecture de cette ferme. Comment ? Les cartes
postales anciennes de la fin du XIXème siècle en ma possession, ne représentent ni le
château ni la ferme; des vues 'Vue générale' ou 'Vue à partir de Braye et Crouy' font
apparaître dans le lointain des bâtiments sans que l'on puisse les détailler. Existe-t-il d'autres
photos non éditées sous forme de cartes postales? Ou d'autres documents ?
(16) La grange en question, ne semble pas avoir pour origine une construction religieuse, même
si ces granges typiques dans le Soissonnais peuvent effectivement rappeler la nef d'une
église romane; elles sont connues et décrites (notamment celle de Clamecy) par Denis
Rolland Président de la société historique de Soissons et auteur d'ouvrages sur les
constructions rurales de notre pays. La plupart de ces granges sont disparues et pas
uniquement par faits de guerre...
(17) Il m'a été relaté par des témoins directs ou indirects, la condition misérable des derniers
6
7. habitants de ce hameau. L'auteur ne parle pas des conditions d'hygiène qui pouvaient régner
dans ces 'creuttes' à peine aménagées... On ne peut que noter qu'au début du XXème siècle
des hommes vivaient encore dans des conditions somme toutes proches de leurs ancêtres de
la préhistoire...Ces grottes existent encore aujourd'hui, quasiment à l'état d'origine si ce n'est
la végétation qui les a envahi.
(18) Le domaine de Montgarny appartient comme à l'époque aux descendants de la famille
Dormeuil ; l'histoire de Montgarny mérite d'être connue – les journées du patrimoine offrent,
chaque année, la possibilité de le découvrir.
(19) Ce chant m'est inconnu, mais l'auteur en a été le témoin-auditeur, semble-t-il.
Jack Georges Bourquencier
Septembre 2011
La documentation dont il est fait référence provient d'ouvrages m'appartenant ainsi que divers autres ouvrages
provenant de la bibliothèque du Service Territorial de l'Architecture et du Patrimoine de l'Aisne.
Plusieurs précisions historiques m'ont été données par J.C. Druesne du Service Territorial de l'Architecture et du
Patrimoine de Laon.
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