3. Recherches en psychologie cognitive : Développement,
l’organisation et le fonctionnement du lexique mental
bilingue.
Liens existants en mémoire entre les équivalents de
traduction.
Modification des liens avec l’apprentissage de la
langue L2
Mémoire sémantique commune ou quasi-commune
correspondant à un haut degré de maîtrise des deux
langues.
4. Niveau de langue des participants aux
expériences de psychologie
Homogénéiser des résultats obtenus avec des
populations et des langues différentes dans
des contextes expérimentaux très diversifiés
(Wei & Moyer, 2008).
5. Evaluations (tests de langue) utilisées avant et
après les expériences (auto-évaluation, test de
vocabulaire, traduction de mots + données
personnelles)
Leur but est de déterminer des niveaux de
maîtrise de la L2 et de constater des évolutions
des traitements effectués dans différentes tâches
(Lavaur & Bairstow, 2011).
6. Les évaluations de la compétence dans les
deux langues ne permettent pas :
d’estimer le fonctionnement de la mémoire
bilingue
De tester les participants sur leurs capacités à
établir des liens entre les deux langues
7. Le test permet d’estimer la facilité avec laquelle
un apprenant passe :
du niveau lexical (forme des mots) au niveau
sémantique (significations associées).
A partir d’une tâche expérimentale utilisée dans
les recherches sur le lexique mental bilingue.
8. Dans cette tâche, les participants doivent décider le plus
rapidement possible si deux mots présentés à l’écran (ex :
LUNE-MOON ou LUNE-RIVER) sont ou non des traductions.
Cette tâche est sensible à :
la sémantique des mots (niveau de concrétude, nombre et
dominance des traductions, écart sémantique entre les
différentes traductions d’un même mot ; Laxen & Lavaur, 2010)
leur forme (mots cognats et homographes interlexicaux ;
Laxen, Lavaur & Aparicio, 2011)
leur fréquence objective et subjective (familiarité) dans
chacune des deux langues.
9. Cette tâche permet de présenter toutes les
traductions possibles d’un même mot
contrairement aux tâches classiques de
traduction où seul le lexique mental dit
« actif » est testé.
10. Le test évalue :
les facilitations ou conflits et interférences liés à la
forme des mots dans les deux langues
(même forme dans les deux langues,même signification comme
TAXI-TAXI- ou significations différentes comme COIN-COIN pièce
de monnaie en anglais).
I l permet :
un diagnostic rapide du fonctionnement de la
mémoire sémantique des apprenants
11. Ce test est couplé :
avec des évaluations classiques du niveau de
langue (auto-évaluation des différentes
compétences linguistiques dans la langue
orale et écrite)
et des tests de traduction spontanée et de
complétion de phrases (voir Lavaur &
Bairstow, 2011).
12.
13. Le test mesure une compétence bilingue, (établir des liens
entre les équivalents de traduction )
Il évalue le fonctionnement de la mémoire bilingue
(efficacité, rapidité).
Il implique deux grands niveaux de traitement (lexical,
sémantique).
Dans sa version visuelle, les codes orthographiques et
sémantiques sont impliqués de sorte que les participants
doivent détecter les formes présentées, accéder à leur sens et
les apparier comme étant ou non des traductions.
14. L’intérêt du test dépasse la mesure de la
compétence dans une langue donnée
puisqu’il estime la capacité à relier deux
langues et résoudre les interférences
éventuelles.
Il peut être appliqué à une large population
indépendamment du niveau de fluence dans
chacune des deux langues testées.
15.
16. De très nombreuses variables sont susceptibles
d’affecter la performance au test
d’où la nécessité d’établir une hiérarchie dans
ces variables.
La version pilote permet d’introduire les
variables par ordre de complexité croissante.
17. La fréquence des mots dans chacune des
langues est une variable dont les effets sont
attestés dans de nombreuses tâches .
Cependant, les contacts avec les langues varient
d’une langue à l’autre pour un sujet donné.
Il semble donc plus pertinent de prendre en
compte la familiarité des mots (valeur subjective
qui tient compte de ces contacts).
18. D’un point de vue méthodologique, les mots sont
testés dans les deux sens de la traduction (L1L2,
L2L1).
L’accès à la mémoire sémantique semble
également dépendre de la langue de départ qui
peut orienter les traitements effectués.
Faire varier le sens de la traduction de manière non
prévisible pour les participants permet d’estimer
leurs capacités à établir des liens sémantiques
tout en changeant de langue.
19. La capacité à établir des liens rapides entre les
équivalents de traduction doit être mise en
relation avec la capacité à discriminer des mots
qui ne sont pas reliés dans la mémoire
sémantique.
Le test estime à la fois le traitement des
équivalents de traduction et celui des non
équivalents de traduction.
20.
21. A partir d’une base lexicale (Balota, 1999), les
variables contrôlées pour la version pilote du test
sont :
la forme des mots (pas de lien orthographique
ou phonologique entre les mots des deux langues),
le nombre de lettres (3 à 7)
la différence de lettres au sein d’un même
couple (+ ou – 2).
le nombre de traductions : mots à une
traduction ou à une traduction nettement dominante
22. Le matériel est sélectionné à partir de deux bases
lexicales (anglaise et française) indiquant la familiarité.
Une base composée de 270 couples d’équivalents de
traduction répartis en 2 niveaux de familiarité (élevé, bas)
Les 168 couples de mots choisis seront répartis en 3 blocs
en fonction de l’ordre des langues (L1L2, L2L1, aléatoire)
Familiers Non familiers
Équivalents 42 42
Non
équivalents
42 42
23. Le contrebalancement des couples et des
listes tient compte:
de la place des couples au sein d’un même
bloc,
de la présence de chaque couple de mots dans
tous les blocs,
de la présentation de chaque couple dans les
deux sens de traduction.
24.
25. Temps de présentation de chaque couple:
1.5 sec/diapo, donc durée du test environ 5 minutes.
Mots organisés en trois blocs avec une pause entre
chaque bloc.
Questionnaire de données personnelles:
Echelles d’auto-évaluation de compréhension et
production (oral ou écrit), de 1 à 7.
Questions sur l’âge d’acquisition.
Contexte de pratique des langues.
26. Quelques couples du test de
reconnaissance en traduction…
Répondez OUI, NON ou PASS!
35. On peut utiliser différentes méthodes:
analyser les bonnes réponses,
faire une analyse sur la certitude des réponses) ou
analyser des erreurs (réponse oui/ sur réponse
non).
Il faut également prend en compte :
le sens de traduction ainsi que l’ordre des langues
dans les blocs (fixe ou aléatoire)
la familiarité
36. Répartition des réponses sur 25 participants:
Equilibre entre les blocs
L’ordre des langues ne modifie pas la
performance
Plus d’omissions que d’erreurs
Bloc
L1L2
Bloc
L2L1
Bloc
aléatoire
Total
Score 50.2 % 53.14 % 54 % 52.5 %
Erreurs 10.8 % 7.43 % 4.9 % 7.7 %
Omissio
ns
39 % 39.43 % 41.1 % 39.8 %
37. Répartition des erreurs: sur réponses « oui »
(fausses reconnaissances)et sur réponses « non »
(fausses alarmes)
Bloc
L1L2
Bloc
L2L1
Bloc
aléatoire
Total
Erreurs
Traductio
ns
18.4 % 14.3 % 9.5 % 14.2 %
Erreurs
non
traductio
ns
3.3 % 1.5 % 1.1 % 2 %
Omissions
traductio
ns
35.4 % 40.3 % 42.7 % 39.4 %
Omissions
non
42.9 % 43.9 % 46.7 % 44.4 %
38. Répartition des réponses selon la familiarité
Nombre supérieur de réponses correctes pour les
couples familiers (participants non natifs anglais).
Nombre supérieur d’erreurs et d’omissions pour les
couples non-familiers.
Couples
familiers
Couples non
familiers
Scores 86.76 % 18.14 %
Erreurs 4.95 % 10.43 %
Omissions 8.28 % 71.43 %
39. Relation entre score moyen d’auto-évaluation et nombre
de bonnes réponses au test (divisé par 100)
Les participants ont tendance à sous-estimer leurs
compétences
40. Globalement, il n’y a pas de grand effet lié à
l’ordre de présentation des couples:
L’effet peut se trouver atténué par un effet
d’habituation à la tâche
Ou par un temps d’exposition trop long pour
chaque item (ce qui permet de développer des
stratégies de traduction)
41. On remarque qu’il y a globalement plus
d’omissions que d’erreurs.
Pas de distinction entre les omissions sur « oui »
et celles sur « non ».
En ce qui concerne les erreurs, il y en a
largement plus sur les réponses « oui » (fausses
reconnaissances) que sur les réponses « non »
(fausses alarmes).
42. On constate un très fort effet de la familiarité:
Les participants testés ne sont pas natifs anglais
La familiarité semble être un facteur très discriminant
Cet effet de familiarité s’étend à la fois aux
erreurs et aux omissions
43. Le nombre de bonnes réponses de chaque
participant semble corrélé assez positivement
avec la moyenne de ses scores d’auto-évaluation
Lorsque ces deux scores s’écartent, on constate
que les participants ont tendance à minimiser
leurs compétences linguistiques.
Globalement, le test est un bon indicateur du
score d’auto-évaluation
44. Le test est un bon reflet des techniques courantes
d’évaluation linguistique
Il permet également d’estimer la capacité à
extraire des informations à partir d’un mot qu’on
ne connaît pas
Ainsi que la capacité à extraire des informations à
partir du mot de la langue dominante pour
éliminer ou accepter un item
45. L’effet de la familiarité est bien présent, mais ne
discrimine qu’entre un niveau très élevé et un
niveau très bas: pas de nuance
On ne constate pas d’effet selon l’ordre de
présentation des mots au sein de chaque couple:
présentation trop lente ou matériel trop simple
(effet plafond)?
Nécessité d’injecter de nouveaux facteurs pour
affiner la discrimination entre les différents
niveaux
46.
47. Le test nous donne deux niveaux dans la capacité
des participants à faire des liens entre les deux
langues : débutant ou expert.
Nécessité de rajouter une variable afin d’affiner
ces catégories. Nous disposons de nombreuses
variables qui pourraient servir à cette distinction.
48. Facteurs permettant un affinage:
rajouter des couples de mots ayant un indice de
familiarité intermédiaire (entre 3,5 et 4,5) ;
utiliser l’homophonie, l’homographie,
Autres facteurs: nombre de traductions,
disponibilité contextuelle, la concrétude ou encore
la probabilité de traduction.
La deuxième étape du test pourra donc intégrer l’un
de ces facteurs afin d’affiner encore l’évaluation de la
capacité à faire des liens entre deux langues.
49.
50. But du test : créer un outil simple et rapide permettant
d’évaluer les compétences linguistiques d’un individu,
avant sa participation à une expérience par exemple
Pour affiner la discrimination du test, il convient d’y
introduire de nouveaux facteurs qui permettront de
mieux évaluer les compétences
Un autre paramètre à prendre en considération est celui
du mode de réponse: utiliser la plateforme Eprime, par
exemple, permettra entre autres de prendre en compte
le temps de réponse dans les mesures.
51. Séparer ce qui relève du temps de décision et ce qui
relève du temps de coordination cérébro-motrice, ainsi
que ce qui relève de la partie perceptive
de quelle façon les deux mots sont traités ? Successivement,
parallèlement, ou encore avec un système de feedback ?
La présentation audiovisuelle avec une composante orale
et une écrite: un mot entendu pouvant générer des
candidats de façon différente qu’un mot écrit.
On pense également à la façon dont l’activation se
propage, par exemple une activation par stimulus auditif
et visuel, puis appariement des deux.
52. Références
Lavaur, J-M., & Bairstow, D. (2011). Languages on the screen: is film comprehension related
to the viewer's fluency level and to the languages in the subtitles? International Journal of
Psychology (Online access).
Laxen, J., & Lavaur, J-M. (2010).The Role of Semantics in Translation Recognition:
Effects of number of translations, dominance of translations, and semantic relatedness of
multiple translations. Bilingualism, Language and Cognition, 13(2), 157-183.
Laxen, J., Lavaur, J-M., & Aparicio, X. (2011). Reconnaissance en traduction
et homographie interlangue. Psychologie Française, 56(3), 161-172.
Wei, L., & Moyer, M. (2008). The Blackwell guide to research methods in Bilingualism and
Multilingualism. Malden : Blackwell Publishing Limited.
Notes de l'éditeur
A partir d’une tâche expérimentale utilisée dans les recherches sur le lexique mental bilingue .